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Bonjour à tous! Aujourd'hui, nous allons voir ce qu'est le coup de couteau. Seule Japonais et Celli. Le mot vient en effet de l'argot japonais de l'ère Meiji, c'est à dire de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle, et désigne une manie qu'elle manie bien, celle qui consiste à accumuler sous forme de pile des livres qui ne sont jamais lus, accumuler des livres simplement et sans raison d'un trouble obsessionnel. Cette pathologie est marquée par trois caractéristiques.

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D'abord, une addiction à l'acquisition et la possession de livres suite à des achats programmés ou impulsifs. Ensuite, deuxième caractéristique, la construction de piles chez soi, des piles de livres ordonné ou anarchique. Enfin, la lecture de ces livres est systématiquement reportée. Voilà cette description faite. On peut évidemment rapprocher le coût de l'aide Biblio Mendy, mais celle ci est toutefois beaucoup plus sévère. C'est une véritable névrose monomaniaque. La biblio manie est en effet une addiction qui génère un désir impérieux, jamais satisfait, un désir de possession qui apporte bien plus que son objet.

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L'ouvrage lui même désire donc forcément insatisfait et dont découle un sentiment de frustration qui conduit souvent les personnes atteintes de bibliothèques à l'isolement. Voilà donc pour le coup et la biblio manie. Puisque nous avons répondu à la question du jour assez rapidement, je vous propose, tout en restant dans la même thématique, de voir pourquoi il fut un temps où lire au lit était un acte subversif, subversif. Je vous explique au 18ème siècle, en France comme dans de nombreux pays européens, lire au était considéré comme une activité dangereuse physiquement, mais aussi subversive, car portant potentiellement atteinte à la morale et à la cohésion de la vie sociale.

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Pour comprendre pourquoi, il faut savoir que jusqu'à la fin du 17ème, la lecture se pratiquait à voix haute et en collectivité, donc ne pouvait lire dans leur lit que ceux qui pouvaient en acheter un exemplaire de livres et, de surcroît, qui avaient une chambre pour eux tout seuls. Et cela était extrêmement rare. Mais avec l'invention de l'imprimerie, la lecture va devenir plus solitaire, d'autant que les chambres commencent à n'être utilisées que par une personne, ce qui donne naturellement la possibilité de lire seul, allongé sur son lit.

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Or, ce comportement suscite à l'époque l'inquiétude qui sont le regard d'autrui sans sa surveillance. De quelle transgression ces lecteurs solitaires vont ils pouvoir être coupables? Ainsi, l'historien Thomas Laquerre explique comment les livres, tout comme la masturbation, sont alors considérés comme des sites compagnons d'oreillers alternatifs. Ils furent donc condamnés l'un comme l'autre la liberté donnée à l'individu ainsi affranchi de l'autorité du groupe et jugés menaçants pour l'ordre moral et la vie en collectivité. La peur est alors que la lecture en solitaire et le fait d'être seul dans sa chambre n'ait pour conséquence de pousser certains à adopter un mode de vie marginal et dangereux pour le groupe.

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Les femmes subissent en particulier cette critique. On pense à l'époque que la lecture et la solitude nocturne pourraient les pousser à délaisser leurs obligations. Et il me semble qu'on peut rapprocher cela de la critique contemporaine faite à l'égard des téléphones. Oui, on entend souvent, un peu comme au 18ème siècle, qu'il isole les personnes et parfois qu'il est désocialisés, avait comme idée qu'il y a un danger, un vrai danger à adopter des comportements de consultation trop fréquentes des smarphone.

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S'agit il d'une erreur de jugement similaire à celles commises par nos aînés il y a plus de deux siècles? Bien difficile à dire, en tout cas, pour des chercheurs de l'Université de Pennsylvanie. L'usage du web via les téléphones ne nuit pas à la socialisation, selon eux. En effet, je cite l'étendue de l'isolement social n'a guère changé par rapport à 1985, époque où Internet et les portables n'existaient pas dans le grand public. Il souligne que seulement 6 de la population adulte américaine n'ont personne à qui parler et 12 n'ont pas de confidents.

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Et ces chiffres sont à peu près les mêmes qu'il y a 25 ans.