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[00:00:02]

Salut André, ça va ?

[00:00:05]

Ça va, et toi ?

[00:00:07]

Ça va, ça va. Je suis super heureux de te recevoir aujourd'hui sur Dessine-moi un produit. Dessine-moi un produit pour Apple, c'est un podcast dans lequel on décortique des aventures entrepreneuriales d'un point de vue produit. Et toi tu as construit Happy Scribe, qui est un super produit, donc je pense que tu auras plein de choses à nous expliquer sur le développement de produit. Est ce que tu peux peut être, pour commencer, te présenter en présentant aussi un peu tes expériences, ce que tu avais fait avant et ce qui a amené un lancer Happy Scribe ?

[00:00:35]

Alors oui, moi, je m'appelle André. Du coup, je suis originaire du Sud-Ouest, de la France, dans le Gers, pour ceux qui connaissent. Et très tôt, j'ai commencé à construire des petits projets, de mon côté. Mais c'était plus des communautés tourné vers la mode ou des choses comme ça. Et ensuite, je suis parti faire mes études à Paris en école de commerce, que j'ai vraiment pas aimé. Je me suis ennuyé puissance 1000 pendant 2 ans. Je suis quand même resté. J'ai fait la connaissance à ce moment là de The Family. Donc j'ai séché les cours pour aller à des conférences et j'ai commencé à tomber un peu dans ce monde de l'entreprenariat, à découvrir un peu les différents aspects, qu'est ce que ça voulait dire d'être entrepreneur, et comprendre un peu quelques problématiques produit, des choses comme ça. Suite à ça, je suis parti faire mes études en Irlande. J'ai travaillé, enfin, j'étais toujours en business en Erasmus, et ensuite, je suis parti travailler à Londres pour Intuit. Donc là j'étais en 16, donc rien à voir. Pour Quick Books, où en fait j'essayais de... Intuit venait de lancer le marché français. Et moi, j'essayais de comprendre un peu les méthodes de vente au Royaume-Uni et de les appliquer sur le marché français.

[00:01:55]

Ok. Quick Books c'est une boite américaine ?

[00:01:56]

Intuit c'est une boite américaine. C'est énorme, oui.

[00:01:58]

Et Quick Book c'est un logiciel de compta qui est utilisé par pas mal de start-ups.

[00:02:02]

Exactement, genre Xero, tout ça, oui, dans le même genre. Et puis ensuite, je suis parti. Je suis reparti en Irlande, j'ai décidé de pas rentrer en France. Je suis tombé amoureux de Dublin, de l'Irlande...

[00:02:16]

Et de la Guiness non ?

[00:02:17]

Et de la Guiness particulièrement, ouais ! Et là, j'ai fait des études. Où je faisais... En fait, c'était un master commun entre l'Ecole d'informatique et l'Ecole business. Du coup, j'ai commencé à apprendre à coder, j'ai commencé à apprendre les différentes technologies. En n'étant pas un expert, mais en comprenant un peu les différents aspects de tout ce qui se faisait. Et trois mois plus tard, en mai 2017, je travaille sur une recherche académique qui analysait en fait les aspirations et motivations des entrepreneurs sociaux en Irlande. Et pour faire cette étude, je fais 15 entretiens, 15 entretien d'une heure. Et là, on me dit "André, maintenant, il faut retranscrire tous ces entretiens pour qu'on puisse les analyser". Et je fais OK, pas de souci, tu vois ? Donc je prends un entretien, je commence à le retranscrire... Une heure, deux heures, trois heures, quatre heures... Ca me prend cinq heures pour retranscrire un entretien.

[00:03:21]

Un entretien de combien de temps ?

[00:03:23]

D'une heure.

[00:03:23]

Ah ouais !

[00:03:24]

Fois cinq sur le temps d'enregistrement, juste pour faire la transcription.

[00:03:28]

Exactement.

[00:03:29]

Parce que... Et puis, en plus, tu écoutes ta propre voix. Tu peux rien faire en même temps parce que tu peux pas écouter de musique, tu es en train d'écouter ton entretien. Tu peux pas écrire, tu peux rien faire. Tu peux pas regarder ton téléphone, tu es obligé d'avoir tous tes sens focus sur ça. Et là, je me dis c'est pas possible. Parce que je me dis, j'ai genre 12 entretiens. Si vraiment je retranscrit tous mes entretiens de cette manière, ça va me prendre la semaine. 50 heures de boulot. Et donc je rentre à l'appart. J'étais en coloc avec... On avait une maison plein de nerds. Il y avait de gens qui étudiaient la virologie, qui étudiaient le machine learning, compter vision... On était tous les soirs, et tous les soirs on se parlait en fait, on partageait un peu les problèmes et choses qu'on avait appris pendant la journée. Et moi, je viens avec ce problème, j'étais dépité, tout ça. Et il y a un de mes colocataires qui est maintenant mon associé, Marc, qui me fait "ouais, tu sais, la reconnaissance vocale a fait d'énormes progrès là ces dernières semaines, peut-être qu'on pourrait essayer et voir si ça peut aider pour la retranscription de tes entretiens". Du coup, c'est ce qu'on fait, on se plug sur l'appli de Google, on fait quelques tests et je commence à retranscrire mes entretiens comme ça. C'est pas parfait, mais ça me fait gagner peut être 30% du temps, 30-40% du temps tu vois.

[00:04:49]

Ce qui est pas mal.

[00:04:50]

Ce qui est pas mal.

[00:04:52]

Donc là avec juste un service, tu vas sur GCP, enfin, sur Google Cloud Plateform j'imagine, et tu plug sur leur service.

[00:04:58]

Et on était sur la console de l'ordi, quoi.

[00:05:00]

Ouais. Et donc là, tu upload ton fichier audio et tu as un transcript qui sort en fichier texte. Donc le truc bourrin, mais ça marche.

[00:05:06]

Vraiment bourrin, parce qu'il fallait vraiment, il fallait convertir sur la console de l'ordi, il fallait convertir le fichier dans un autre format, puis ensuite l'uploader avec des paramètres et tout ça. Et bref, je le fais et je le fais aussi pour toute mon équipe de recherche, tous les gens avec qui je travaille. Et ça aide tout le monde. Et puis, le lendemain et le surlendemain, je reçois 4, 5, 6 emails de chercheurs, de doctorants dans l'université qui me disent : "André, on a entendu parler de ce que vous avez fait pour ce projet de recherche. Est ce que vous pouvez venir dans mon lab et m'installer parce qu'en fait moi, ça me ferait gagner un temps fou ?" Et c'est des gens que je connaissais pas, tu vois, et je me dis c'est dingue quand même.

[00:05:47]

Ouais c'est ouf. Là tu découvres qu'il y a plein de gens qui ont le même problème que toi, alors que toi, tu arrives comme ça dans un truc où tu te dis : "je dois faire un transcript pour mes cours". Tu découvres que le monde du transcript, c'est vraiment n'importe quoi, quoi.

[00:05:57]

Exactement. Et avec Marc, on est pas fous. On avait tous les deux cet intérêt pour l'entrepreneuriat. On avait tous les deux... Marc avait essayé de lancer des start up en solo founder avant. On parlait toujours de ces sujets là. Et là on se dit "Il y a pas une opportunité là ?" et du coup, on s'isole. Mais vraiment, on se met dans ma chambre à Dublin et on passe le week end à développer l'app. Moi, je faisais le front end, Marc, faisait le back end et lundi matin, on lance notre première app en ligne.

[00:06:31]

Donc là vous avez lancé un produit utilisable en week end.

[00:06:35]

Oui.

[00:06:36]

Juste pour ceux qui n'ont pas les termes front end c'est la partie que tu vois quand tu es sur un site Web, back end c'est la partie que tu vois pas qui process entre guillemets toutes les informations. Et donc là vous avez lancé ça en un week-end.

[00:06:47]

Exactement.

[00:06:47]

Vous êtes tous les deux à peu près codeurs, c'est ça ?

[00:06:50]

Moi, je bidouille.

[00:06:51]

Ouais, toi tu bidouilles, Marc il est chaud, c'est ça ?

[00:06:53]

Voilà, c'est ça.

[00:06:54]

Et donc vous arrivez à faire ça en un weekend.

[00:06:58]

C'était hyper basique.

[00:06:59]

Au bout d'un week-end oui, mais ce produit fait quoi au bout d'un week end ?

[00:07:01]

Au bout d'un week end, ce produit, t'arrives, on te demande ton adresse mail, on te demande d'uploader un fichier. L'upload marche une fois sur 10, voilà. Et on t'envoie un mail quand c'est prêt et on te donne un lien et tu arrives sur un éditeur de texte. Mais je ne me souviens plus du nom, mais genre le plus basique que tu puisse avoir en ligne et on te fout le transcript là-dedans. Et tu démerdes.

[00:07:29]

Et là tes utilisateurs, ils payent à ce moment là ?

[00:07:31]

Non, non, non, non, non. Mais à ce moment-là, on pense même pas à monter une boîte. Pour nous, c'est un projet cool. Il y a un petit peu de traction, on peut tester des trucs. Vraiment, mais ça nous vient même pas à l'idée. Et puis on le fait, on le met sur des forums en ligne. On commence à avoir des forums pour chercheurs et on commence à avoir 10, 20 personnes qui l'utilisent tous les jours. Et là, on reçoit un email d'un journaliste aux Etats-Unis qui nous fait "Ouais, les gars, je viens de tester votre truc. C'est hyper utile. Ça m'a été super utile, tout ça. Moi, j'ai créé un article, ça va sortir. J'ai écrit un article sur votre produit, ça va sortir jeudi". Et avec Marc on se fait "Bon, pff..." On connaissait pas le truc, on n'a même pas cherché, on s'est dit "bon, on va tomber sur un blog qui fait 15 vues par mois" et on prend pas ça sérieusement. Et le jeudi arrive, le jeudi en question arrive. On était avec Marc, on était en train de boire des bières après les exams. Et là, Marc il me regarde et il me fait "en fait je comprends pas, il n'y a plus rien qui marche". Y'a rien. Et à ce moment là, je me connecte sur Analytics et là, je vois 500 personnes en même temps en train de mettre des fichiers sur le site. Et là, notre infrastructure elle était faite pour max 20 utilisateurs. En fait, il fallait un serveur par personne, par utilisateur.

[00:08:52]

Et là, à ce moment là, c'est quoi les technos un peu, là, de votre produit à ce moment-là ?

[00:08:55]

C'est toujours la même techno. C'est Ruby on Rails. Mais à l'époque, c'était vraiment Ruby on Rails chez MSS, c'est tout. Maintenant, on a du react des choses plus...

[00:09:06]

Et tout ça au niveau hébergement, c'est qui qui gère l'infrastructure ?

[00:09:08]

Heroku. Franchement, on est toujours sur Heroku et on compte pas changer.

[00:09:12]

Vous êtes toujours chez Heroku, ok. Heroku, c'est un service qui permet en gros d'avoir... Tu viens déposer ton app et, tu viens déposer l'app que tu as développée et ça te gère tout le déploiement serveur, toute l'infrastructure en fait.

[00:09:23]

Ouais. Tu fais un copier coller de ton code, et c'est eux qui gèrent en fait toute la...

[00:09:27]

Tout le déploiement, le scaling...

[00:09:29]

Toute l'architecture.

[00:09:30]

Ouais, tu as pas besoin de t'embêter, ouais. Ok. Et donc là après ça, vous vous tapez 500 utilisateurs dans une journée, il se passe quoi ?

[00:09:38]

Et là, avec Marc, on se regarde et on es là "qu'est-ce qui se passe ?"

[00:09:42]

Ouais, j'imagine.

[00:09:43]

Et on commence à... Du coup, on commence à passer nos journées à répondre aux gens. On scale un peu les infrastructures pour que ça marche. Et le problème en fait, c'est que ben nous, on avait nos exam, on avait nos projets de fin d'année et en fait, on était déjà sous l'eau et en fait, on arrive dans un... Clairement, en fait, on passait nos journées à faire nos exams et nos nuits à répondre aux personnes sur le site. Et ça, pendant une semaine. Et puis, jusqu'au jour en fait où on a reçu un message de Google et d'Heroku, qui nous ont dit : "Les gars, vous ne pouvez pas créer 15 comptes d'essai." Parce qu'en fait, on n'avait pas de sous. Donc en fait, on créait compte d'essai sur compte d'essai, on essayait de pluger la data base comme on pouvait, tu vois, on essayait les cartes de crédit de tout le monde pour créer des faux comptes. En fait, ils nous ont mis un hold up et nous ont dit "Maintenant, en fait, on vous bloque". Et du coup, là on s'est posé la question, on se dit mais qu'est ce qu'on fait ? Alors une première réaction, tu sais, c'est d'essayer d'appeler tout le monde pour essayer d'avoir des crédits gratuits. Quelqu'un qui connait et qui peut t'aider. Et puis, en fait, on se rend compte que ça ne marchera pas, que c'est pas à long terme en tout cas, et du coup on ferme Happy Scribe. À l'époque d'ailleurs ça s'appelait pas Happy Scribe. Et on met juste un petit formulaire en disant : "Ouais, on termine nos examens et puis on revient dans une semaine."

[00:11:16]

Énorme !

[00:11:16]

Et on commence à avoir... Mais on reçoit des masses de gens qui mettent leur adresse email. Des gens qui nous disent "Mais quand est ce que vous revenez ? Là j'ai vraiment un reportage important." Et on revient une semaine après. En fait, on implémente Stripe, et on commence à facturer. On définit un pricing comme ça, tu sais, au doigt mouillé et on se dit : bon allez, 9 centimes par minute ça a l'air pas mal. Et on le met en ligne. Et là, une minute après, "ding ding", tu avais la notification Stripe, qui avait un son avant. Et là on voit un truc, un mec qui avait payé, je sais pas, 50 centimes, mais pour nous, c'était... On était là "Putain, il y a quelqu'un qui a payé pour ce qu'on a construit". Et le truc incroyable c'est qu'ensuite, le taux de conversion est à peu près resté le même par rapport à quand c'était gratuit. Et là, on s'est dit : "C'est intéressant". Après neuf centimes la minute, comme ça, quand tu le regardes, tu te dis pas c'est un tarif... Y'a pas tellement de barrière puisque tu sais, le fait du 9 centimes par minute. Tu n'arrives pas à visualiser sur le transcript combien ça va prendre de temps, nanani nanana, et tout.

[00:12:24]

OK, juste là pour reprendre en très rapide. Donc là, à cette époque, vous avez 23 ans, vous avez pas fini vos exam. Si on reprend du week end, vous avez développé cette première version et ce moment où vous avez vos premiers utilisateurs qui payent. Y'a combien de temps qui sépare les deux ?

[00:12:36]

2 semaines.

[00:12:36]

2 semaines. OK, dont une semaine d'examens au milieu. Énorme. Donc là vous avez vos premiers utilisateurs qui payent. C'est toujours hébergé sur Heroku, mais plus sur des comptes de test c'est ça ?

[00:12:47]

Mais plus sur des comptes de test, là on paye.

[00:12:49]

Là, vous payez.

[00:12:50]

On paye le minimum, mais on paye.

[00:12:51]

Et vous payez là avec votre argent perso, en mode comme ça.

[00:12:53]

Ouais, voilà.

[00:12:54]

Et donc sur Stripe vous avez quand même créé une boîte ou vous avez fait quoi ?

[00:12:57]

Au début, on n'a pas créé de boite.

[00:12:58]

Vous avez juste contacté Stripe. Maintenant ils demandent une boîte non ?

[00:13:01]

Sur nos comptes perso.

[00:13:02]

Ah, ok ok ok.

[00:13:04]

On l'a connecté à nos comptes perso, et puis, on a mis en place la procédure pour monter une boîte. Puis, une fois que la boite était montée, on a redirigé les fonds vers la boite.

[00:13:14]

OK, donc vas y, continue l'histoire. Donc là, ça paye les 9 centimes, et il se passe quoi après ?

[00:13:20]

Et puis ensuite avec Marc on se regarde et on fait "Bah maintenant, on fait quoi ?" Parce que nous, moi, j'avais des offres de jobs, Marc allait faire ses études à Barcelone en computer vision. On fait quoi? Et puis moi, je dis "moi en tout cas, je vais me mettre à plein temps". Marc qu'il hésitait, car il avait vraiment envie de faire faire ce master en intelligence artificielle. Et du coup, je fais "bah écoute, fais-le et moi, je le suis et je viens à Barcelone". Je bouge à Barcelone pour la première fois et je reste. Du coup, Marc fait ses études. Je reste trois mois là et on avait un appart, mais l'enfer, c'était vraiment... On payait tout avec la boîte en fait, avec ce qu'on gagnait et on gagnait que dalle à l'époque. Donc on partageait un 15 mètres carrés dans Barcelone, tu sais, avec la misère.

[00:14:06]

Oui mais c'est comme ça qu'on démarre !

[00:14:08]

Mais c'était trop drôle ! Franchement c'est les meilleurs souvenirs.

[00:14:11]

C'est les meilleurs souvenirs, ouais.

[00:14:14]

Et voilà, et donc Marc fait son master qu'il arrête au bout de trois mois parce qu'en fait, Happy Scribe commence à prendre plus d'ampleur et on décide de prendre cette année pour explorer déjà ce que ça veut dire travailler. C'est notre première expérience. Et aussi comprendre ce que c'est l'industrie de la transcription. Parce que nous, tu vois, tu nous aurais dit qu'on allait bosser dans cette industrie pour peut-être les 10 prochaines années de notre vie, je pense que ni l'un ni l'autre t'aurait cru, quand même.

[00:14:46]

Ouais c'est sûr. Et puis même monter un business, c'est pas gagné. Donc il y a aussi ça à apprendre. Vous êtes dans le truc, donc là, vous prenez un an et il se passe quoi pendant ces un an ? Vous êtes toujours à Barcelone?

[00:14:56]

Ouais, enfin, on reste trois mois à Barcelone et puis après on se met en remote. Moi, je reviens à Paris parce que je me suis dit que financièrement, c'était plus simple. Et on bosse en remote. Et en fait, déjà, on découvre que la transcription, c'est partout. C'est partout. Ça va de ton psychologue à ton médecin, ton avocat...

[00:15:18]

Aux gens qui font des podcasts.

[00:15:20]

Ouais, aux gens qui font des podcasts par exemple. T'as vraiment... La recherche UX, la recherche tout court, le journalisme, la production télé, la post-production et le sous titrage. Et on voit cette espèce d'énorme masse en face de nous, tu vois, et on se dit mais comment on va faire, quoi ? Et au début, on essaye de construire un produit pour tout le monde. Bon bah, on va mettre cette feature-là, on va mettre cette feature-là et on faisait ce que les gens nous disaient en fait, ce que l'utilisateur nous disait. C'était cool, mais en fait, on arrive à un produit à la fin qui était bien pour... Qui fonctionnait pour 80% des gens, mais qui était parfait pour personne.

[00:15:59]

Ouais, joli truc. Et si on parle un peu des features que vous avez donc, parce que au démarrage, c'était vraiment juste tu uploades ton fichier, tu le mets, ça transcript, t'as pas moyen de faire des modifications, après c'est toi qui fais les modifications à la main. Ca c'était Happy Scribe, v0, v1, je sais pas comment on l'appelle. Et donc après vous avez ce truc là, vous développez plein de features. Vous rajoutez quoi comme features sur ce produit de base ?

[00:16:18]

V2, on fait un truc vraiment sale avec du HTML où en fait les gens peuvent... Tu as le mode karaoké, qui aide beaucoup pour éviter un transcript, c'est qu'en fait, on mappe l'audio avec le texte en question. Donc, en fait, quand tu cliques sur Play, tu vois exactement où tu en es en texte. Donc on fait ça. Et puis ensuite...

[00:16:42]

Là, ça permet à la personne de corriger, par exemple.

[00:16:44]

Oui exactement.

[00:16:44]

Donc, en gros, en temps réel, donc, en gros, il voit son audio ou sa vidéo, il l'écoute, il voit le texte qui s'affiche et du coup, il peut corriger parce que à cette époque-là, mais même encore maintenant, les technos de reconnaissance vocale ne sont pas parfaites. Et donc, du coup, tu as toujours des choses à corriger manuellement. Là, vous leur faciliter la vie en terme de d'editing là-dessus.

[00:17:03]

Exactement exactement. Mais ça crashait tout le temps. Les gens qui perdaient leurs données...

[00:17:09]

Vous gérez comment tout ça?

[00:17:09]

En étant sympa.

[00:17:12]

Tu fais quoi? Tu t'envoyais du crédit gratos ?

[00:17:14]

Oui, on envoyait du crédit gratos. Et puis on parlait beaucoup. Et puis on était 2, donc en fait les gens comprenaient, et on n'était pas cher non plus. Après on a eu des gueulantes. Compliqué de gérer... De gérer ça. C'est compliqué de pas le prendre personnellement quand c'est ton produit. C'est sûr, c'est sûr. Après, tu te détache très rapidement de ça, mais c'est un peu compliqué. Et voilà. Et puis ensuite, l'app Happy Scribe est resté très simple pendant un an et demi. C'était vraiment le principal. Et pour nous, ce qui comptait le plus, c'était de comprendre le marché et comprendre ce que les gens voulaient, comprendre ce qui se passait. Et on allait d'opportunités en opportunité pour découvrir un peu l'industrie. Donc là, par exemple, on avait commencé à signer notre premier contrat B2B. Il y a une chaîne télé de Catalogne, en Espagne, qui nous contacte, et nous dit voilà, on a besoin de sous-titrer 50 heures ou 60 heures de séries télé. Et nous, on fait "Les gars. Pas de souci, on vous fait ça. En trois mois vous avez tout", tout ça.

[00:18:14]

Donc là ils voulaient vraiment acheter le sous titrage ? Ils voulait pas acheter le produit.

[00:18:19]

Oui, le sous titrage. Et nous on leur fait "Y'a pas de souci, on sait faire". En fait on n'avait jamais fait de sous titrage. Happy Scribe s'est toujours construit comme ça. On a toujours vendu, en fait, avant de se rendre compte.

[00:18:30]

C'est peut-être ce qui fait que vous êtes encore là et que vous êtes bien là.

[00:18:33]

Et du coup, on leur a vendu ça, et ça a été l'enfer pendant 4 mois . En fait, on s'est rendu compte que le sous-titrage c'est un art, que c'est hyper compliqué, plus compliqué que ce qu'on pense. Qu'on avait signé un contrat en catalan, et va trouver des gens pour relire des transcripts en catalan.

[00:18:51]

Ah ouais. Parce qu'en plus, vous parlez pas espagnol ?

[00:18:54]

Marc est espagnol. Marc est catalan. C'est lui qui a fini, qui a relu tous les sous-titres à la fin.

[00:19:00]

50h, c'est ça ?

[00:19:01]

Oui. Sur une tarification basée sur la langue anglaise. Donc en fait, tout faux. Genre pour donner un ordre d'idée. En principe, un transcripteur pour l'anglais tu le payes un euro la minute, un transcripteur en catalan tu le payes 6 euros la minute.

[00:19:15]

Ah ouais. Oui c'est parce que tu as un coût de main d'oeuvre en anglais et tu as un coût de main d'oeuvre... Tu as des pays émergeants et tu peux avoir des prix d'achat. Et en catalan, il n'y a qu'en Catalogne où ils parlent catalan.

[00:19:24]

Oui. Et la reconnaissance vocale était pourrie. Donc, on passe vraiment des sales mois à essayer de mettre ça, mais en même temps, c'est ce qui, tu vois... On a du coup, développé ces exports fichiers SRT, des fichiers de sous-titrage en fait, et en fait, ça nous a amenés plus tard à développer un nouveau produit phare, un produit sous-tirage qu'on a lancé en avril.

[00:19:54]

Là, juste en terme de timeline, on est combien de temps après que vous vous ayez lancé, un an et demi, non ?

[00:20:01]

Ouais, un an et demi.

[00:20:03]

Donc là, on a à peu près en 2018, fin 2018.

[00:20:05]

Donc là on est fin 2018 et après, on recrute notre premier employé.

[00:20:11]

Donc, au moment où vous recrutez votre premier employé, vous avez signé ce contrat avec la chaîne catalane. Vous avez combien à peu près de MRR à ce moment là ?

[00:20:22]

Je dirais qu'on était à 15.000 par mois.

[00:20:27]

Ce qui est déjà pas mal pour eux pour deux personnes en un an et demi.

[00:20:31]

Ouais, on était à 15.000 par mois, peut être un peu moins. Mais du coup, on recrute notre premier employé parce qu'on se rend compte en fait que les technologies qu'on utilise ne sont pas suffisantes pour l'ambition, qu'on a, pour nos outils de relecture et tout ça. Et du coup, on recrute Yonah, qui nous rejoint un an après et qui travaille sur tout ce qui est l'expérience utilisateur dans la partie éditeur interactif et relecture de transcription.

[00:21:01]

Donc vraiment, donc là, un UX designer.

[00:21:04]

Non, pas un UX designer. C'est moi qui ai toujours pris en charge l'UX et le design produit. Mais vraiment la partie technologie parce que t'as... En fait je vais pas rentrer dans les détails, mais... Avoir des performances, avoir une très bonne performance sur ce genre d'éditeur, c'est extrêmement compliqué parce que chaque mot est pris comme un...

[00:21:25]

Ah, ok ok. Chaque mot tu peux modifier et du coup, ça fait un bordel.

[00:21:28]

Exactement. Et quand t'as des paragraphes...

[00:21:30]

Parce qu'en fait tu as le démarrage dans ton fichier SRT, dans ton fichier sous titrage t'as le mot qui vient avec un qui vient avec un time stamp dans ton fichier. Et du coup, chaque mot est une variable que tu dois pouvoir modifier, c'est ça ?

[00:21:43]

Exactement.

[00:21:45]

Et du coup, ça fait un paquet de variables.

[00:21:47]

Tout ça lié à un time code.

[00:21:49]

Oui, justement, c'est le fait que ça soit lié à un timecode qui rend le truc compliqué. OK, donc, là, vous recrutez votre premier employé. On est fin 2018. Il se passe quoi après derrière ?

[00:22:00]

Et après, on y va à fond. Donc vraiment, là, on se dit... Déjà, on se rend compte qu'il y a une industrie dans laquelle on marche bien, qui est l'industrie du média. Et là, on commença à concentrer nos efforts produit là dessus et à se dire bon, qu'est ce qu'on peut faire ? Et donc on travaille avec eux. C'est là qu'on commence à signer notre première boîte de production à Paris, en Allemagne, aux Etats-Unis. Et vraiment, on tourne tous nos efforts là dessus. Donc ça va être, je vais pas rentrer dans les termes techniques parce que c'est un peu complexe, mais ils ont des besoins vraiment spécifiques et on développe la solution pour ces besoins là.

[00:22:40]

Mais là, tu leur vend le produit ou tu leur vends un service ? Comme la chaîne catalane, tu leur a vendu un service globalement.

[00:22:45]

Ouais. Non, là on leur vend le produit.

[00:22:46]

Là, tu leur vends le produit. Donc tu refais pas pas l'erreur de dire "moi je revends du transcript." Tu vends vraiment l'utilisation de Happy Scribe qui va faire le transcript.

[00:22:53]

Oui. Non, le service plus jamais plus jamais.

[00:22:56]

Ouais, plus jamais. Clairement, clairement. Ok. Et donc quand tu leur vends ces trucs là, ton développement produit et drivé par leurs besoins, c'est ça ?

[00:23:08]

Exactement. Exactement. Et à ce moment là, je passe des heures en entretien, c'est à dire que je faisais 30 40 entretiens avec des boites de production avec les utilisateurs dans la sphère média. J'essaie de comprendre leurs besoins, leurs besoins, leurs besoins, et jusqu'à développer les petites features, les petits trucs comme ça qui faisait vraiment changer leur vision. Qui allaient vraiment les amener à utiliser Happy Scribe de manière régulière et pour des gros projets. Voilà.

[00:23:38]

Et donc après ça, là ça grossit encore, j'imagine, vous recrutez du monde? Vous recrutez quoi un peu comme profil ?

[00:23:46]

Premier profil qu'on a recruté... On a fait beaucoup d'erreurs en recrutant. Les profils qu'on a recruté, c'était quelqu'un en customer succes, support, quelqu'un qui allait vraiment prendre soin des utilisateurs. Une des grosses valeurs chez nous c'est "take each human interaction as a tresaure". Et Shane qui arrivait de chez Airbnb à Dublin et qui fait un job incroyable. Et en fait, on s'est rendu compte à quel point ça a ajouté de la valeur à la boîte , ce qu'on avait un peu sous estimé avant. On s'était dit, tu vois, nous... On avait fait quelques erreurs avant, on se disait "il faut absolument qu'on recrute quelqu'un en vente, il faut absolument qu'on recrute quelqu'un en SEO, growth", tous ces trucs là. Et en fait, on s'est rendu compte, on s'est dit "aujourd'hui en fait, qu'est ce qui nous prend plus de temps ? C'est le support." Et le fait de recruter quelqu'un qui soit vraiment bon à faire du support, à faire du customer succès et créer des apps desk. Tu vois, rester en contact à créer un lien humain avec notre base d'utilisateurs. Ça avait une valeur, incroyable.

[00:24:54]

Et du coup, vous recrutez Shane, qui est ta première employée c'est ça ? Non, deuxième.

[00:24:59]

Deuxième parce qu'il y avait Yonah avant.

[00:25:01]

Deuxième parce qu'il y avait Yonah avant. Ed tonc toi, ton rôle il change un peu à ce moment là, j'imagine ? Tu me disais que tu t'occupais de l'UX, du design du produit.

[00:25:09]

Toujours.

[00:25:09]

Tu fais toujours. Tu continues à faire ça à ce moment là, mais tu ne fais plus de support.

[00:25:13]

Oui, je fais plus de support. Et je me concentre vraiment sur l'UX. Et je fais quelques cours en... Ouais, donc je me concentre sur l'UX. Et j'analyse un peu, beaucoup la donnée, parce qu'il y a un truc qui est hyper important pour moi, je pense que quand tu fais de l'UX, tu considères vraiment que les idées n'ont aucune valeur et que ce qui compte, c'est les data points. Ils peuvent être quantitatifs et qualitatifs, mais c'est ça qui doit aider à trouver ce que tu vas développer après. Et une des choses que je trouve, c'est cet export SRT, qu'on avait construit du coup un an avant pour ce groupe média en Catalogne, en fait, il double. Le nombre d'exports double de mois en moins. Mais beaucoup plus par rapport aux autres exports. Et je me dis, qu'est ce qui se passe? Mais ça n'avait rien à voir, il n'y avait aucune corrélation avec les sign-ups en fait. Et du coup, je prends mon téléphone. Je sélectionne dans la base donnée tous les gens qui avaient fait un export srt. J'envoie un email à tout le monde avec un lien Calendly et "je veux vous parler". Et là, tu te retrouves avec ton calendrier qui fait prrr, qui se remplit...

[00:26:29]

Ca c'est ouf, ça veut dire que tes utilisateurs étaient prêts à filer du feedback, à construire le produit avec toi. Ca c'est vraiment un truc que toi, ça c'est un leverage que toi tu as vachement utilisé dans ta boite

[00:26:39]

Toujours.

[00:26:39]

Pour justement arriver à construire le meilleur produit. Donc là Calendly, c'est un petit service, pour ceux qui ne le connaissent pas, qui te permet au groupe de booker... Tu mets des time slots en gros dans lesquels t'es dispo et après, les gens peuvent réserver un créneau avec toi. Donc là, toi, tu te remplis combien de rendez vous, tu fais combien de rendez vous avec ces gens-là ?

[00:26:57]

J'en faisais 10 par jour pendant deux semaines.

[00:26:59]

Dix par jour pendant semaines, ok. Donc quand tu fais quelque chose, tu le fais pas à moitié.

[00:27:02]

Non, parce qu'en fait, c'est vraiment, enfin, je pense vraiment, surtout quand tu fais de la recherche utilisateur. C'est quand tu... Faire 3 entretiens par semaine, ça sert à rien, en tout cas pour moi. En fait, c'est quand tu fais les entretiens de manière tellement intense.

[00:27:16]

Tu peux croiser de la donnée.

[00:27:17]

Tu croises de la donnée, en fait tu rentres dans une autre dimension ou en fait, tu connectes tout. Et je ne sais pas comment l'expliquer mais... Et là, je me suis rendu compte que ces utilisateurs là, ils utilisaient Happy Scribe pour faire leur transcription. Puis ensuite, ils utilisaient un logiciel de sous titrage pour corriger les SRT, les fichiers de sous titrage. Les timecodes au début et de fin de chaque sous titre, de chaque coupe et ensuite ils passaient sur leur logiciel de montage. Et là, je me dis le process, il est cassé. Parce que normalement, le SRT, ils devraient pouvoir le modifier directement, au même moment où ils font la correction du transcript. Et donc, je pousse un peu. J'utilise tous les logiciels que ces gens utilisent, que ce soit Final Cut...

[00:28:13]

Toi tu les testes, toi tu fais la même chose ? Tu te mets dans la peau des utilisateurs et tu vas...

[00:28:17]

Tous, tous, tous. Les gens qui ont fait toutes les interfaces titrages, YouTube... Et je prends des notes, et vraiment, J'ai un document de 60 pages dessus, tu vois.

[00:28:27]

Énorme.

[00:28:29]

Et puis, en mars l'année dernière, on prend la décision de travailler dessus. On passe deux mois à développer l'interface, et on le lance le 1er avril, après un mois à développer l'interface. On lance le 1er avril, et incroyable. Genre exactement ce qu'on avait prévu. Aujourd'hui, ça représente 30% des volumes. Cinq mois après, ça représente 30 de nos volumes, entre la transcription et le sous-titrage.

[00:28:59]

Ah ouais, énorme putain.

[00:29:00]

30% des fichiers, c'est des sous-titres.

[00:29:02]

Et donc ça c'est juste, c'est un inside que tu as eu. Tu l'as senti, tu as vu de la donnée, tu t'es dit, je fonce dedans quoi. C'est un énorme leverage en terme de croissance 30% de plus, c'est énorme.

[00:29:12]

C'est énorme.

[00:29:13]

Ouais, c'est un truc de ouf.

[00:29:15]

Du coup, et du coup, on pousse énormément là dessus. On pousse énormement sur le sous titrage, de plus en plus. Parce qu'il y a un gros, gros besoins. Et là, on a lancé récemment... C'était pareil en fait. Après, tu fais des entretiens avec ces gens là, avec les gens qui ont utilisé les sous-titrages, et tu te rends compte qu'en fait, ils ont tous besoin de traduction. Pour faire des sous-titres dans d'autres langues.

[00:29:38]

Parce que là pour le moment, d'ailleurs, Happy Scribe c'est dispo dans combien de langues ?

[00:29:42]

119 langues et accents, et neuf dans la traduction.

[00:29:45]

OK, donc là, maintenant, tu peux faire de la trad, donc. Ok. Ok ok. Et... Tiens, on parlait un peu de croissance là, juste avant, avec ces 30% là de croissance que vous avez fait. Enfin, pas de croissance, mais 30% de volume en plus. Vous faites combien à peu près de croissance par mois ? Vous avez un taux de croissance qui est, depuis le démarrage, à peu près le même, c'est exponentiel, il se passe quoi?

[00:30:07]

On a eu un gros plateau...

[00:30:09]

Ok, vas-y, raconte moi un peu tout ça, et comment tu lesfais péter tous ces trucs là ?

[00:30:13]

Première année, premiers 4 mois. Croissance, croissance, mais sans vraiment comprendre ce qui se passait. Il y a un truc qui se passe, on a de la croissance, mais on ne sait pas ce que c'est. Après plateau pendant 6 mois, 7/8 mois, gros plateau. Et là, on commence à essayer de comprendre où est ce que les gens vont chercher des produits comme le nôtre ? Comment est ce qu'on touche ces utilisateurs-là ? Et là, on se rend compte de quelque chose, c'est qu'en fait, personne ne cherche pour un service de transcription. Parce qu'en fait, tout le monde... Personne n'en a rien à faire de la transcription ou du sous titrage. Ce que les utilisateurs ils veulent, c'est... Ils vont dire comment je vais retranscrire un fichier MP3, comment je vais créer des sous titres pour Viméo. Ils vont avoir des recherches qui sont hyper spécifiques à leurs besoins. Et on prend ça en compte, et on développe une stratégie SEO.

[00:31:11]

SEO, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un moyen d'optimiser les chaînes. C'est du SEO Google en plus, j'imagine, que tu faisais.

[00:31:20]

Ouais.

[00:31:20]

Spécifique pour Google, donc en gros c'est comment, grâce aux mots que tu as dans ta, dans tes pages web et autres, tu rankes mieux dans Google.

[00:31:27]

Exactement, et on bosse là dessus. Et là, ça nous fait, mais... Je crois que c'était en fin 2018. On lance la première version, enfin les premières pages automatisées. Mais on avait vraiment tout fait de manière automatisée. On a pas fait du blog, on a pas fait... On a fait vraiment de la production de page, à coup de 200 pages, 300 pages, 400 pages. Et là, le trafic, on fait du 100% de... C'était un truc de malade. Je n'ai plus les chiffres en tête, mais tu avais vraiment un truc assez incroyable.

[00:32:03]

On m'en a parlé quand on m'a parlé un jour... La première fois qu'on m'a parlé d'Happy Scribe c'est pour votre stratégie SEO. On m'a dit "Ces mecs-là, c'est les meilleurs". On m'a parlé d'Happy Scribe, et de Flat aussi. Et que vous étiez... Vous aviez des approches très différentes, mais qui marchaient bien toutes les deux. OK, donc, un premier plateau, vous faites péter grâce au SEO, après il se passe quoi ?

[00:32:26]

Après... Deuxième étape...

[00:32:28]

Et là peut-être si tu peux donner des chiffres en termes de croissance, vous étiez combien de croissance, combien de MRR avec vos plateaux, tu t'es arrêté à combien ?

[00:32:34]

Je ne me souviens plus exactement. Le premier plateau, il était à 10 000 par mois. Le deuxième plateau, il était à 50.000 par mois. Et le deuxième plateau, le deuxième plateau, on l'a cassé en changeant pricing. On avait déjà changé. En fait on avait déjà... Le pricinging, pour nous, c'est un aspect du produit comme un autre. Donc en principe, on le change tous les sept mois. Sept, huit mois, on change, on teste un nouveau pricing et on voit ce que ça donne. On le monte, on baisse, on ajoute des trucs. Et on avait testé avant, on avait fait pas mal de modèles d'abonnement, en disant "ben voilà, on te file..." Alors à la base, le premier pressing, c'était 9 centimes par minute et en fait on te facturait à la fin pour chaque fichier. T'avais 50 fichiers à uploader...

[00:33:20]

Tu te prenais 50 factures.

[00:33:22]

Tu te prenais 50 factures. Les bourrins. Les gens ils aimaient pas trop. Et puis en plus, ont payait des frais beaucoup plus élevés.

[00:33:32]

C'est sûr. Parce que sur Stripe, tu as un fee de base, je sais plus si c'est...

[00:33:38]

25 centimes.

[00:33:39]

25 centimes et après derrière, tu as un pourcentage du prix. Donc du coup, il vaut mieux faire en fait une seule invoice à chaque fois.

[00:33:45]

Exactement. Et ensuite, on a eu un pricing ou on facturait, en fait, tu avais un forfait à 30 euros par mois pour 3 heures, et 90 euros par mois pour 10 heures. Et là, en fait on a découvert un truc dont on n'était pas vraiment... Ça ne marchait pas du tout. On avait un churn de malade.

[00:34:05]

Churn, si tu peux expliquer en gros ?

[00:34:06]

C'est les gens...

[00:34:07]

C'est les gens qui partent de ton produit. Je sais plus exactement le terme de churn...

[00:34:10]

Qui annulent l'abonnement.

[00:34:10]

Ouais c'est ça. Les gens qui annulent l'abonnement.

[00:34:13]

Et en fait, on essaie de comprendre pourquoi. En fait, on appelle tous les gens, ils me disent : "Mais moi, je fais de la production de documentaires, je produis pas des documentaires tous les mois". Ils me disent : "Moi, je produis trois documentaires par an. La transcription, j'en ai besoin à trois moments par an. Je n'ai pas besoin d'un abonnement qui me suit à la peau". Et on fait "Bon, ok". Donc du coup, en fait, les abonnements SAS, tout ça, c'est pas trop pour nous. Donc là, c'est un peu la... On réalise ça, et on se dit : "Bon en fait, tout ce qu'on a lu sur le sujet, ça sert à rien dans notre cas" et on décide de tout switcher sur un truc hyper simple qui est un "pay as you go", où on facture les gens à l'heure. Et ils peuvent acheter entre une et 75 heures, voire plus si ils nous contactent, d'heures de retranscription. Et quand on a lancé ça, ça a explosé. C'est reparti plein pot.

[00:35:03]

Oui, tu as fait un modèle "carte de piscine", quoi. Genre, tu as ta carte de 30 heures, tu as un tarif qui réduit en fonction du nombre d'heures que tu achètes sur le volume et après derrière, du coup du fais exploser un peu le truc, ouais, c'est pas mal ça. Ok. Et ça, c'est toujours votre pricing à l'heure actuelle ?

[00:35:16]

Ouais.

[00:35:16]

Ok, ok, ok. Et maintenant là, tu donnes des chiffres, vous avez des chiffres de... Sur les derniers mois, vous avez combien de croissance à peu près, maintenant ?

[00:35:25]

Là, on a eu... Bon l'été, pour nous, c'est très flat.

[00:35:28]

Ouais. Personne fait de content, en fait, pendant l'été, et toi t'es... Les gens qui sont tes...

[00:35:32]

Et puis les chercheurs, tout ça.

[00:35:33]

Tes targets, oui c'est ça. Tes targets c'est des gens qui produisent du content, et dans l'été ils sont en vacances, ils produisent pas de content, il y a personne qui regarde du content, donc...

[00:35:42]

Oui. Donc l'été, pour nous, c'est le moment où on bosse sur les trucs qu'on n'a pas eu le temps de faire pendant l'année. C'est Open Roadmap pour tout le monde.

[00:35:50]

Génial, ça!

[00:35:50]

Et sinon, on était... On a eu une grosse croissance. On est sur du 20% à peu près par mois. 20% de croissance par mois. Donc on a eu un gros boost... On a eu un gros boost en février, enfin mars, avec le Corona parce que, ça a été beaucoup plus de production de contenus. Ça a été beaucoup de gens qui ont revu leurs méthode de travail, qui sont passés à la transcription automatique. Et là, on a vu une grosse croissance.

[00:36:24]

Et là, maintenant, si tu peux nous raconter un peu le Happy Scribe maintenant, qu'est ce que c'est ? Où est ce que vous en êtes ? Et c'est quoi un peu la vision, le futur ? Puisqu'en plus vous n'avez jamais levé d'argent, vous avez été bootstrappé depuis le début. Moi, j'adore les business bootstrappé !

[00:36:40]

C'est la folie.

[00:36:41]

J'adore ça. Et du coup, là tout ce que tu me raconte, c'est un peu "j'imite un cas d'école en terme de bootstrapping" tu vois, où vous avez dégrossi, vous avez... Maintenant vous faites 100k de MRR, donc ça avance quoi. Donne-nous un peu des chiffres là dessus, tout ça.

[00:36:55]

Sur le fait de bootstrapper ?

[00:36:56]

Tout, les chiffres que vous avez là à l'instant T, la vision pour la suite et un peu ce que vous allez faire.

[00:37:01]

Ben aujourd'hui, Happy Scribe c'est deux choses. C'est un produit de sous-titrage et un produit de retranscription. On a plusieurs trucs en tête. Déjà, pour nous, ce n'est pas une fin en soi d'avoir un produit sous titrage ou un produit transcription, parce qu'on croit pas que dans 5, 6 ans, les gens viennent pour de la retranscription ou pour du sous-titrage. On pense vraiment que le futur de cette industrie, c'est des gens qui vont venir pour ce que tu vas pouvoir faire avec la transcription et ce que tu vas pouvoir faire avec le sous-titre. Donc Happy Scribe a... On a comme vision, en fait, de devenir plus une plateforme pour ces deux formes de contenu. Donc, ça va être, comment tes sous-titres ils s'intègrent directement avec YouTube ? Comment tu as de la retranscription automatique avec Vimeo ? Comment tu vas pouvoir, pour un chercheur, comment tu vas pouvoir faire tes analyses directement sur Happy Scribe ? Et ça, c'est vraiment la vision plus long terme. Tourner autour de la transcription, mais comment tu leverages le pouvoir de la transcription et du sous-titrage. Donc ça, c'est vraiment dans la vision long terme. Et une des premières étapes... La première étape c'était de mettre en place cet outil de sous-titrage. Deuxième étape, qu'on lance d'ici un mois, c'est la retranscription humaine. On est en train de construire des pools de transcriptionnistes. On commence avec l'Angleterre, et puis la France d'ici deux mois et demi, je pense, et proposer ça comme une offre un peu plus haut de gamme pour les gens qui n'ont le temps de relire leurs fichiers.

[00:38:37]

Comme ça en fait, toi tu fais d'abord une passe dans Happy Scribe, ça fait un premier transcript et après, c'est eux qui font la correction, c'est ça ?

[00:38:42]

Exactement.

[00:38:42]

Ok, génial.

[00:38:43]

Et il y a cette partie, et la troisième... Le troisième aspect qui est la retranscription ou le sous-titrage manuel, qui du coup, sera proposé gratuitement aux utilisateurs. Juste la possibilité de faire tes outils directement sur Happy Scribe, mais de les écrire toi-même.

[00:38:58]

Sans utiliser ton moteur.

[00:39:00]

Sans utiliser le moteur d'Happy Scribe. Pouvoir uploader tes fichiers SRT si tu en as déjà, utiliser les fonctionnalités de traduction...

[00:39:06]

Et ça, ça sera des fonctionnalités gratuites ?

[00:39:08]

Oui.

[00:39:08]

Ok, génial. C'est pour faire du customer acquisition ?

[00:39:11]

Oui.

[00:39:11]

Oui, j'imagine, ok. Tu des mecs qui vont venir dessus et qui vont... Ok. On a bien parlé un peu, là, de Happy Scribe. Moi, j'ai 2, 3 questions qui me viennent là, pour finir. C'est quoi votre rapport à votre rapport à l'erreur, votre rapport à l'échec chez Happy Scribe ? Vous avez testé des trucs, j'imagine qu'il y a des trucs qui n'ont pas marché. C'est quoi un peu tout ça ? Et comment est ce que tu gères ça dans ta team ?

[00:39:36]

Alors, le rapport à l'erreur... En fait, je pense que le fait d'être bootstrap, ça nous aide énormément par rapport à notre confrontation à l'erreur, dans le sens sens où, déjà, quand on fait des erreurs, elles sont rarement importantes. Elles ont rarement un gros impact sur la boîte, parce qu'en fait, quand on construit quelque chose, quand on construit un produit, quand on construit, même qu'on fait un recrutement, quand fait n'importe quoi, on fait toujours les choses les plus simples d'abord. Quand on... Si je développe une nouvelle feature, on va faire un truc qu'on va développer... Tu vois, l'éditeur de sous-titres, la première version, on l'a fait en une semaine et c'était pourri. Mais au moins, on savait que si ça ne marchait pas on pouvait le crasher et c'était pas grave.

[00:40:21]

Vous avez une stratégie des petits pas, quoi. Vous faites des petits tests, comme ça, et si ça marche si ça démarre après, vous mettez all in dedans.

[00:40:27]

Exactement. Et on fait ça vraiment pour tout, tout, tout, tout.

[00:40:30]

À tous les niveaux de la boite?

[00:40:31]

Oui.

[00:40:31]

Énorme. Tu peux nous donner quelques exemples comme ça, de petits trucs. Par exemple cet éditeur de sous-titres, c'est un bon exemple au niveau du produit, mais au niveau du... Je ne sais pas. Des recrutements, par exemple, c'est quoi ton process de recrutement sur dles gens ? Est ce que tu as un process qui te permet d'éviter les erreurs ?

[00:40:50]

Alors les gens c'est toujours plus compliqué, tu mettrais pas des machines et... Donc non, c'est plus compliqué. Mais même dans nos interactions, en fait... C'est peut-être pas faire les choses les plus simples d'abord, mais tu vois, on a quelque chose qui est hyper important pour nous et qui vient de cette culture bootstrap, je pense que tu as déjà entendu cette phrase quelque part, mais c'est notre valeur, un truc vraiment important pour nous, qui est "opposition is true friendship". Et du coup, en fait, ouais, on se bat au bureau. Enfin on se bat... On se bat pour nos idées, mais on le prend jamais personnellement et on pense que c'est hyper sain, en fait. Et en fait, c'est souvent la personne qui a les idées, qui croit le plus en sa vision du produit, qui a le plus travaillé son truc, qui va gagner. Et souvent, en fait, il s'avère que c'est la bonne solution.

[00:41:49]

Parce que le mec l'a travaillée, donc il a le truc, ok.

[00:41:51]

Et il veut pas le lâcher, en fait.

[00:41:55]

Et du coup, vous gérez comment ? Comment vous décidez justement ? Opposition is a true friendship, comment vous décidez qui a raison ?

[00:42:03]

Ben, celui qui n'a plus d'argument a tort. Enfin, qui a plus d'argument, mais en fait... Non, en fait, c'est quand tu arrives à convaincre les autres. Tu arrives à convaincre les autres que c'est la voie, tu vois. Cet éditeur de sous-titres, au début, c'était compliqué de le mettre... Quand j'avais fait toute cette recherche, moi j'y croyais mais dur comme fer, tu vois, et on a eu des conflits. On a eu avec mon associé, enfin, pas des conflits, mais pour nous c'est des bons conflits, si tu veux. Mais on a eu on a eu des débat,s en disant ce que on est pas en train de se défocus ? Est ce que l'on n'est pas en train de lancer un truc dont on n'a pas besoin ? Et moi, j'étais persuadé, tu vois. Et du coup, j'ai des arguments. C'est pour ça que je dis que j'avais mon fichier de 60 pages, et puis "j'ai cherché ça, j'ai parlé à 60 personnes", et en fait, à la fin, tu arrives et tu peux rien dire, tu vois. C'est comme ça pour les décisions techniques.

[00:42:52]

J'ai l'impression que vous allez super vite et vous perdez pas trop de temps à débattre de sujets comme ça.

[00:42:56]

Non, en fait, vraiment, le débat, c'est un truc qu'on voit pas chez nous.

[00:42:59]

OK, donc, en gros, c'est vraiment vous... Même si vous vous opposez sur des sujets, les prises de décision sont super rapides.

[00:43:08]

Oui, et c'est vraiment, tout le monde est d'accord qu'on veut pas de débat. Et on préfère prendre une décision avec 70, et même 50% de l'information.

[00:43:16]

D'accord, et à la fin du truc, c'est quand même toi qui tranche ? C'est qui qui tranche, dans la boîte ?

[00:43:21]

C'est Marc et moi, ça dépend des sujets. Les sujets, UX, je vais traiter, Marc il va traiter les sujets...

[00:43:27]

Oui, vous vous partagez un peu le leadership, et tout. Ok, intéressant. Intéressant, intéressant. Et du coup, là, peut être pour finir, c'est quoi la méthode André pour développer un super produit ? Si tu as 3, 4 trucs qu'on doit absolument retenir, les trucs les plus importants en termes de produit.

[00:43:44]

Première chose, c'est que les idées valent rien, et que le développement d'un produit il part toujours de data points de la donnée. Elle peut être qualitative, elle peut être quantitative, mais ça part toujours de là. Et après, c'est parler aux personnes tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Deuxième conseil c'est quand tu... C'est vrai qu'on entend beaucoup "Ouais, on part de l'utilisateur et on fait une backlog de feature et on les fait une par une", et tout ça. Moi je n'y crois pas du tout. Moi, on a notre backlog de futures requests. En fait, on s'organise en deux sprints. On a un gros sprint de trois mois. Et ce sprint de trois mois, ça on le décide avec Marc et on dit : "là, c'est des gros projets, on veut qu'il soient faits."

[00:44:33]

C'est structurel ?

[00:44:34]

Oui, c'est structurel. On va sélectionner trois, quatre projets. On veut qu'ils soient faits pendant cette période, et c'est des projets qui doivent être qui, qui peuvent avoir la... Qui pourraient changer la trajectoire, la trajectoire de l'entreprise. C'est vraiment des trucs hyper décisifs. L'éditeur de sous-titres, une offre entreprise, des choses comme ça. Changement de pricing. Et puis ensuite, on s'organise en sprint de deux semaines, ou là, en fait, la priorité, c'est du coup de faire ces trois ou quatre projets, en à peu près trois mois, chacun est libre de décider en fait des features, des choses importantes à faire, qui vont venir du feedback utilisateur. Mais en fait, on a fait ça beaucoup au début de se concentrer juste sur du feedback utilisateur. Et en fait, tu construit un peu une boîte à outils. Tu ajoutes ça là, tu ajouts ça ici.

[00:45:23]

Il n'y a pas de cohérence globale.

[00:45:25]

Il n'y a pas de cohérence. Du coup, maintenant on a vraiment cette forme-là. Nos sprints de 3 mois et nos sprints de deux semaines, où on fait les tâches à accomplir. Et après, dernier truc, ça c'est un truc qui est méga important pour moi, c'est, genre, tu regardes tes channels d'acquisition et tes canaux de distribution, et tu construis un produit en fonction de tes canaux de distribution. Et pas aller chercher des canaux de distribution en fonction de ton produit. Et ça, c'est le truc le plus important pour moi.

[00:45:55]

C'est qu'en fait, au démarrage, t'as quand même un petit truc qui te permet d'avoir ces premiers canaux de distribution, enfin, d'acquisition et de distribution, ce sont souvent les mêmes. Et après, en fonction de ça, en fonction de l'acquisition que t'as, tu regardes qui, quel type d'utilisateurs, et tu construis produit en fonction de ces gens-là.

[00:46:09]

Exactement.

[00:46:10]

C'est énorme comme approche.

[00:46:12]

Mais tu vois, tu as des trucs... Un exemple tout con, mais tous les fichiers que tu peux importer sur Happy Scribe, on accepte vraiment tous les fichiers. Et ça, c'était une décision de growth, parce qu'en fait, on a construit des milliers de landing pages sur tous les formats, et ça c'est des landing pages qui génèrent, ouais, vraiment des dizaines de milliers de clics par mois. Et si on avait vraiment construit le produit à la base, on aurait dit on accepte juste les MP4 et MP3, et puis le reste, basta. Vraiment cette stratégie de vraiment regarder ce que les gens ont besoin, avec la bonne distribution...

[00:46:51]

Ce que les gens veulent. Ok ok. Ok, génial. Est ce que t'as quelque chose à rajouter sur la fin ? Une annonce a passer un truc comme ça.

[00:47:00]

Ouais ! On recherche 5 personnes.

[00:47:01]

5 personnes, tu recherches quoi comme profil ?

[00:47:03]

On cherche un SEO manager. On cherche un CS representative, quelqu'un qui va s'occuper de la vente et de l'inbound.

[00:47:13]

Sur quels pays ? Global ?

[00:47:15]

France. Si il parlait français, anglais.... De toute façon, tous les profils sont... Tout le monde parle l'anglais dans l'équipe, il n'y a pas de compromis là dessus. Et ensuite, quelqu'un en support, un ingénieur growth et un ingénieur produit qui va travailler sur, plus la plateforme. Donc, les technos, Ruby on Rails, React... C'est ça.

[00:47:41]

Exactement, ouais. Et toujours Heroku pour l'infrastructure.

[00:47:43]

Toujours Heroku ouais. Non mais ça on bougera pas.

[00:47:45]

Ok ! Bon ben c'était super cool André.

[00:47:49]

Merci

[00:47:50]

Merci et à plus!

[00:47:51]

A plus !