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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Nous voici aujourd'hui en 17 160 sous le règne de Louis 15, au port breton de Lorient. Froide matinée du mois de mars.

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Il y a là, sur les quais de Lorient, une véritable cohue où l'on croise les matelots, les ouvriers, les portefaix et les commis de magasin. On ne parle pas encore de dockers. Et puis, et puis, dans leurs beaux uniformes bleu brodé d'or, les officiers, bien entendu. Lorient a été fondée un siècle plus tôt pour devenir le siège et le tremplin de la Compagnie des Indes orientales. La ville et le port d'armement de la compagnie, elle est son chantier naval et sa plate forme d'import export.

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Si vous me permettez d'employer des termes légèrement anachroniques et denses dans ce brouhaha, dans cette fourmilière, un homme est là qui tente de se frayer un chemin. Il s'appelle Guillaume Jean-Baptiste. Il y a le gentil de la gallèse Hyères. Et si vous le voulez bien, nous l'appellerons simplement Guillaume. Le Gentil est astronome, ce Guillaume, astronome de l'Académie des sciences à Paris. Il s'apprête à réaliser un grand voyage parce que il est investi d'une mission.

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Il doit se rendre aux Indes pour aller observer le passage de Vénus devant le Soleil.

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Ça permet à l'époque d'estimer avec plus de précision possible, selon en tout cas, les critères du temps, d'estimer la distance qui sépare la Terre du Soleil. Oui, on est en pleine découverte, en plaine, en pleine mesure du monde et de l'univers, si je puis dire. C'est le siècle des Lumières. Christophe Migeon vient de consacrer un ouvrage à cet astronome malchanceux, Guillaume Le Gentil. L'ouvrage s'appelle Mauvaise étoile. Voilà ce qu'il nous dit. Le livre est paru aux éditions Paulsen.

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Un homme, au cours de sa vie, n'a au mieux que deux occasions d'assister au transit de Vénus. Ils se produisent par paires espacées de huit ans, tous les 105 ou 120 ans.

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Ce qui veut dire, pour vous traduire les choses, que après le premier transit en 1761, il y en aura un autre en 1769. Et ensuite, il faudra carrément attendre 1874 et 1882 pour observer de nouveau le phénomène.

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On a cherché à quel endroit ce phénomène de transit de Vénus serait le plus facile à observer. Et notre astronome a conclu que ce serait en Inde, à Pondichéry.

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Et voilà donc que le 26 mars 1760, le navire sur lequel le gentil vient d'embarquer quitte le port de Lorient.

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Il quitte le port de nuit pour éviter les navires anglais. Pas oublier qu'on est en pleine guerre de Sept Ans, bien entendu. La guerre a commencé quatre ans plus tôt. Elle se terminera trois ans plus tard. Tout ça implique que, évidemment, il faut faire très attention quand on est sur un bateau français. Cette guerre de Sept Ans. Certains historiens nous disent que c'est quasiment la première véritable guerre mondiale. Elle se joue en tout cas sur tous les continents.

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La traversée est difficile pour Guillaume, qui n'a pas le pied marin et va devoir rester longtemps dans sa cabine, allongée sur son gueltas. Et pendant que le navire échappe aux différents vaisseaux anglais qu'il croise et lui essaie de lutter contre le mal de mer. Le 10 juillet 1760, ça fait donc quand même 107 jours de navigation. On finit par apercevoir les côtes de l'Île de France, ce que nous appelons nous aujourd'hui l'île Maurice. Guillaume le gentil, pour tout vous dire, n'est pas mécontent de retrouver la terre ferme.

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Alors il débarque et c'est là qu'il apprend une nouvelle terrible. Les troupes françaises ont en effet beaucoup perdu de terrain en Inde et la ville de Pondichéry, probablement, vient de tomber aux mains des Anglais.

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Le navire qui devait conduire Guillaume en Inde, doit de son côté retourner à Lorient pour essayer de lutter contre l'influence anglaise dans l'Atlantique. Cela veut dire que le gentil va devoir patienter à l'île Maurice, dans cette île de France, comme on dit à l'époque, en espérant que de meilleures nouvelles finissent par arriver. Et les mois vont s'enchaîner. Et notre astronome tourne en rond sur cette île. Il va devoir patienter pendant huit longs mois avant d'apprendre qu'enfin un navire se prépare à faire route pour Pondi Chéri lorsqu'il embarque le 11 mars 1761.

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Ça fait donc un an qu'il a déjà quitté Lorient. Vous allez me dire ça fait pas mal de temps perdu. Vénus ne doit plus tarder. Maintenant, la planète doit faire son transit. Le 6 juin, c'est à dire dans trois mois, il n'y a vraiment plus de temps à perdre.

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Oui, sauf que la malchance va continuer, de poursuivre notre astronome à cette époque de l'année. La mousson souffle le Nord-Est comme il est impossible d'aller contre le vent. Le navire doit faire un grand détour et au lieu du mois qui, normalement, est nécessaire pour faire cette traversée pas très longue. Ça va quand même durer deux mois et demi. Guillaume Le Gentil ne désespère pas d'arriver à temps. Il n'a jamais été aussi près du but, il sera l'homme qui observants.

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Le transit de Vénus aura été le premier à calculer la distance exacte qui sépare la terre du Soleil. Rien que pour ça, cela valait bien la peine de faire tout ce voyage et de subir toutes ces inconvénients.

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Les jours passent à une semaine du transit en est vraiment tout près de l'arrivée de Vénus.

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On aperçoit enfin les côtes indiennes. On est à quelques heures de l'accostage. Guillaume, bien sûr, est avec tout ce qui peut compter sur le navire, au bastingage.

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On voit la côte se rapprocher. On imagine la joie de notre astronome d'arriver juste à temps pour poser son matériel et observer le passage de Vénus devant le Soleil. À moins que.

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À moins que. Eh bien non, les choses ne s'annonce pas bien du tout puisque ce qui flotte, le drapeau qui flotte sur la ville de Pondichéry n'est autre que l'Union Jack. Oui, la ville est tombée aux mains de l'ennemi. Alors, immédiatement, le navire français va hisser le pavillon portugais pour essayer d'éviter de devenir une cible trop facile. Et c'est décidé. Le commandant donne l'ordre de faire demi tour et de rentrer là bas, à l'Île de France.

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Je cite Christophe Migeon dans son ouvrage Ile de France. A ces mots, le gentil a la tête qui tourne, son âme se recroqueville sous ses paupières. Il voit des étoiles, mais pas les bonnes. Il essaie d'émettre des sons, mais rien ne sort de sa bouche sèche comme de la cendre. Il reste encore une semaine avant le transit de Vénus. Il est si près du but. Une centaine de lieux à peine, il raterait l'évènement. Le gentil supplie le capitaine de le déposer sur la côte.

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Avec ses malles seulement, l'officier fait comprendre à notre ami que ces histoires de planète ne l'intéresse pas tellement et qu'en tout cas, elles ne valent sûrement pas le risque de se faire résonner par les Anglais. Effondrer notre guillaumes.

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Complètement dépité, il retourne à sa couchette. Toutefois, le matin du 6 juin, le capitaine accepte quand même de larguer les voiles juste le temps du transit.

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Il faut dire que le ciel est pur. Le temps est magnifique. Alors le gensse le gentil essaie d'éviter de penser aux conditions idéales qui doivent exister à la même heure, au même moment, à Pondichéry.

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Il s'installe, il installe son matériel, il règle la lunette. Malheureusement, le navire est soumis aux caprices de la houle et le résultat sera très imprécis.

[00:07:44]

Le 10 juillet, après quatre mois d'une navigation pénible, on va de nouveau poser le pied sur l'Île de France. Que faire? Le gentil est complètement effondré. Rentré en France bredouille.

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Ou bien ou bien attendre la prochaine apparition, c'est à dire dans 8 années?

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L'ouverture, dit Le Monde Dodet La Luna de Joseph Heiden. l'Orchestre de chambre d'Europe était sous la baguette de Claudio Abbado.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Quoi faire quand on est comme ça, coincé, si je puis dire, sur l'Ile de France? Il va tenter de se reposer un peu. Le gentil à Port Louis, où il fréquente la bonne société de Lille. Pour tout vous dire, on a eu écho de son histoire et sous cape. On a plutôt tendance à rire de ses malheurs. Le prochain passage de Vénus est prévu pour le 3 juin 1769, abaisse à l'air du temps.

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Alors, évidemment que Guillaume évites, soit il pourrait rentrer à Paris lorsqu'il ne s'imagine quand même pas attendre le prochain passage du transit de Vénus pendant 8 ans, entouré du reste de cette société pas très amicale.

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Vous l'aurez compris, mais en même temps, il se dit que s'il rentre à Paris, son voyage n'aura été d'aucune utilité scientifique. Or, ils étaient nombreux à fonder de grands espoirs sur ces observations. Ils se demandent s'il ne va pas arriver de retour en France être la risée de ses collègues scientifiques avant de prendre une décision.

[00:10:15]

Il décide quand même d'aller faire un tour du côté de Madagascar, qui est l'île la plus proche encore pas très étudiée, dont de nombreux espaces restent à l'époque à explorer. Le 24 septembre, le voilà donc. On est en 1761. Un vol qui embarque sur un navire commerçant. Il va pratiquer la traite négrière.

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Ce navire est inutile de vous dire que pour notre ami, c'est une révélation assez effroyable. Il est indigné par tout ce qu'il voit.

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Cinq jours de navigation et ce navire négrier finit par entrevoir les côtes malgaches. Le gentil s'intéresse à Madagascar. Il découvre là des choses étonnantes et il va se faire naturaliste. Bien sûr qu'il est astronome au départ et cartographe, mais il va se faire naturaliste. Mettez météorologiste, si l'on peut dire. Botaniste, il observe tous une nature profondément vierge, peut offrir au regard lui même assez vierge d'un scientifique occidental et durant les saisons où la météo est très clémente.

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Eh bien, il retourne sur l'Île de France, ce qui fait qu'il ne revient à Madagascar que au moment de la belle saison pour faire ses observations. Et c'est au cours de ces années à Madagascar qu'il se dit qu'après tout, il pourrait très bien rester dans l'océan Indien jusqu'au deuxième transit de Vénus. A l'époque, la guerre de Sept Ans se termine. Il y a le traité de Paris, terrible traité désastreux traité de Paris pour la France. En 1763, la France cède la plupart de ses colonies, et notamment ses terres indiennes.

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Mais quand même, elle conserve cinq comptoirs en Inde, dont Pondichéry.

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Bon, se dit Guillaume le Gentil, il pourra donc se rendre en 1769 à Pondichéry. Alors il étudie l'endroit le plus favorable, d'où le transit de Vénus sera observable et les calculs qu'il fait lui indiquent une autre direction. Et non, cette fois, ce ne sera pas de Pondichéry qu'on verra le mieux.

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Ce sera plutôt de Manille.

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Et voilà qu'en 1766, il envoie un courrier à l'Académie pour indiquer sa décision. Après quoi il embarque sur un navire qui s'appelle Le Bon conseil en direction des Philippines. Ce qui veut dire que là, cette fois, il va falloir traverser complètement l'océan Indien. C'est un voyage très difficile avec de nouveau trois longs mois sur une mer exécrable. Arrivé à Manille, c'est un tout autre monde qui s'offre au regard de Legentil. Les Philippines sont sous la souveraineté du roi d'Espagne, ce qui veut dire qu'il est en terre ami allié puisque le roi d'Espagne est un bourbon pour se faire accepter par les autorités locales.

[00:12:56]

Guillaume propose de calculer la longitude et la latitude de Manille et le voilà qui installe son matériel dans un beau donjon qui va lui servir d'observatoire. Parfait observatoire pour regarder les étoiles. Il se plaît bien à Manille, dont il arpente les rues. Manille est encore une petite ville à l'époque. Il profite des belles nuits dégagées pour observer ses constellations.

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Bref, tout va bien. Mais disons le sur place, la situation politique n'est pas idéale. Parce que les Philippines, c'est extrêmement, extrêmement loin de l'Espagne. Et ça veut dire que les gouverneurs de la colonie jouissent d'une autonomie très grande et que l'on prend à l'égard des décrets de la Cour d'Espagne, beaucoup de beaucoup de distance.

[00:13:43]

Le gouverneur de Manille ne regarde pas d'un très bon œil la présence de cet étranger dans sa colonie. On en vient à intercepter le courrier de Legentil et très vite, notre astronome. Bien qu'il soit peu dans la lune, vous l'aurez compris très vite, il comprend qu'on l'accuse dans un premier temps en sous main, d'être un agent au service du roi de France. Et il apprend, par les lettres qu'il reçoit par ailleurs de Paris, que ses collègues le soupçonnent de leur côté d'être à la solde des Espagnols.

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Bref. Un peu mal vu de tout le monde et tout s'accélère. Le jour où un incendie d'origine criminelle va ravager toute une partie de ce fameux donjon qui l'utilise pour ses observations, on se demande même d'ailleurs si pendant tout un moment, on va pouvoir sauver son matériel d'observation. Le gentil comprend qu'il a passé suffisamment de temps à Manille et il décide donc de revenir sur son idée initiale. Il finit par rembarquer pour Pondichéry.

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On est là à la fin du mois de mars 1768. Ce qui veut dire qu'il reste encore 14 mois avant le fameux transit de Vénus, qui sera le deuxième. Et ensuite, il faudra attendre plus d'un siècle. Vous avez bon? Le gentil débarque dans le comptoir français alors que personne ne l'y attend, évidemment.

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Il découvre une ville qui a été marquée, meurtrie par le dernier conflit, et s'installe avec son matériel dans les ruines de l'ancien palais du célèbre gouverneur Dupleix. Ici, le gentil bénéficie du soutien complet du gouverneur, ce qui est un peu la moindre des choses, me direz vous. Et le gouverneur lui donne carte blanche pour tous ses projets. Ça se passe tellement bien à Pondichéry, d'ailleurs, qu'on se demande presque pourquoi le gentil n'y est pas venu. Tôt les dernières années ont été si difficiles que cette colonie qui l'accueille, ce comptoir qu'il accueille à bras ouverts, lui paraît être une sorte de paradis sur terre.

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Et pendant un an, il va profiter de cette belle existence pimentée par la perspective du prochain transit de Vénus. Et voilà qu'au soir du 3 juin 1769, il est prêt. Il a eu le temps de se préparer, vous me direz, pendant 8 ans.

[00:15:52]

Vénus doit apparaître dans la matinée du 4 juin à 6 heures 57. Le gentil écrit dans ses carnets l'âme contente et satisfaite. J'attends avec tranquillité que la prochaine conjonction écliptique de Vénus avec le Soleil vienne terminer mes courses académiques. Oui, oui, enfin ça, c'est ce qu'il croit.

[00:17:00]

Trevor Pinaud à la tête de la Camair Académie Paul systÃme, avec bien sûr À la flûte, vous l'entendez! Pallu interpréter quelques notes de ce premier mouvement du Concerto en mi mineur de Franz Benda.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Alors, ça y est, c'est le grand jour, on est le matin même de transit et Christophe Migeon raconte à cinq heures et demie du matin. Le vent redouble de force, cette fois ci du Nord-Est. Il jette un regard de naufragé sur la mer blanche d'écume et les navires au mouillage, chahuté par de vilains moutons dans les rues de la ville. Les bourrasques soulèvent des tourbillons de poussière. Incroyable! C'est bien d'une tempête.

[00:17:45]

À 6 heures, le vent faiblit, mais les nuages n'ont pas l'intention de son aller et le ciel n'est plus qu'une défaite. À 6 heures 57, l'heure précise où est supposé commencer le passage, le gentil jette par acquit de conscience un oeil dans sa lunette et aperçoit du Guri. Vers 9 heures, soit une demi heure environ après la fin du phénomène, la couverture nuageuse se déchire enfin et laisse apparaître un soleil glorieux qui perdurera tout le mois de juin.

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Quant à Vénus, elle est repartie vaquer à ses pérégrinations galactiques et ne reviendra que dans 150 ans. Le gentil peut pleurer toutes les larmes de son corps. Ça fait neuf ans qu'il parcourait la surface du globe pour apercevoir ce maudit phénomène. Jean-Baptiste Gallen, qui a préparé cette émission, nous dit que le pire va venir lorsque, quelques semaines plus tard, un ami philippin écrit à notre ami pour dire Camani, les conditions d'observation étaient absolument parfaites. Voilà ce qu'écrit le gentil dans son carnet.

[00:18:45]

J'avais fait près de dix mille lieues. Il semblait que je n'avais parcouru un si grand espace de mer en m'exiler de ma patrie que pour être spectateur d'un nuage fatal qui vint se présenter devant le soleil au moment précis de mon observation, pour m'enlever le fruit de mes peines et de mes fatigues. C'est la maladie qui attend notre astronome, complètement marqué par l'évènement. Lourd, lourdes fièvres, dysenterie aiguë. Il va rester chez lui pendant des mois et des mois.

[00:19:11]

Et puis finalement, après encore huit mois, il va embarquer pour l'Île de France. Il se demande s'il va finir ce voyage vivant. L'expérience de ces dernières années lui a appris qu'il ne fallait pas trop compter sur la Providence, écrit Christophe Migeon. Quarante trois jours de croisière avant de poser le pied sur l'île et sa santé est au plus bas. Il est lui même une espèce de l'ombre de lui même. Et c'est en novembre, c'est à dire huit mois après son arrivée sur l'île, qu'il va de nouveau pouvoir s'embarquer pour l'Orient.

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Mais la nouvelle malchance la mer est déchaînée. Le bateau va devoir faire demi tour. Il revient trois mois plus tard à son lieu de départ à l'Île de France. Il va falloir attendre le mois d'avril 1771 pour que Guillaume, de nouveau, puisse s'embarquer cette fois sur un navire espagnol qu'il déposera à Cadix et depuis Cadix. C'est en voiture qu'il remontera jusqu'en France. Il veut même plus entendre parler de mer et d'océan.

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On le comprend lorsqu'à la mi novembre 1771, il foule le pavé parisien. Ça fait onze ans et sept mois qu'il a quitté la France.

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Et lorsqu'il arrive chez lui et qu'il tourne la clé dans la serrure, c'est un inconnu qu'il l'accueille. l'Académie a donné son appartement à quelqu'un d'autre qui s'appelle Nicolas de Condorcet, qui lui explique la situation.

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On le croyait mort. On se demandait même plutôt s'il n'était pas parti se lancer dans le commerce d'esclaves dans la mer des Indes. Bref, le roi Louis 15 rendra à Guillaume le gentil monsieur de la Gallèse Ière. N'est ce pas? Il lui rendra son poste à l'Académie. Il lui fournira un logement de fonction au sein de l'Observatoire. J'allais dire tout est bien qui finit bien pour Guillaume, qui va se marier, qui va avoir une fille et qui mourra en 1792, à l'âge de 67 ans.

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Dites vous quand même qu'il y aura chez lui toujours une espèce d'amertume. Et on le comprend. Il va passer toute sa carrière à l'observatoire en évitant le moindre voyage. Il a fait sienne, nous dit Jean-Baptiste, la citation de Blaise Pascal. Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre.

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Et ce qu'aurait dû dire Blaise Pascal. C'est tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre avec la radio, avec Radio Classique et si possible Christian Morin bonjour Christian et Franck Ferrand et beaucoup d'autres de la famille Radio-Classique. Bonjour mon cher Franck. C'est vrai que c'est plus agréable aujourd'hui de partir en croisière avec un conférencier qui rencontre l'astronomie plutôt que de partir en galère. Entre parenthèses, comme vous l'avez raconté concernant ce Guillaume, le gentil et les Guillaume se suivent et se ressemblent.

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Lis, n'est ce pas un homme du rang qui, lui, n'est pas plus chanceux? Le nouveau lâche. Je ne sais pas s'il est passionné d'astronomie, mais je pensais en vous écoutant à ce compositeur dont on a découvert la musique assez tard dans les années 90. Sir William Herschel qui lui, alors qu'il était, n'est pas parti en voyage. Il était en Angleterre et dans son jardin, il avait construit son propre télescope. C'est lui qui avait découvert Uranus, tout simplement.

[00:22:33]

Mais depuis son jardin, c'est plus pratique. Mais voilà, je vous regarde depuis mon télescope et je vous attend avec impatience. Je vous guette toute la journée pour vous cueillir demain matin dès 9 heures, avec une autre affaire. Mais une affaire de jeunesse pour un certain. Je ne le dirai pas. Patience. A demain matin, bonne et belle semaine.

[00:22:53]

Merci.