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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Début du règne de Louis-Philippe le 8 février 1831. On est en Bretagne, en plein centre de Brest. Un homme d'une cinquantaine d'années est en train de courir à toutes jambes à travers les ruelles du quartier Saint-Louis. Il se débarrasse d'une vareuse au dos de laquelle est inscrit le mot bagne. Il est vêtu d'un pantalon de toile jaune trop large, d'une casaque rouge. Il a le crâne rasé des forçats.

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Bref, vous l'aurez compris, cet homme vient de s'échapper du bagne de Brest. Les gardes se sont bien sûr lancés à sa poursuite. Alors le fugitif renverse tout sur son passage. Il arrive devant l'échoppe d'un fripiers. Il s'empare d'une redingote, d'une casquette. Il entre dans une allée assez sombre. Et là, il va changer d'apparence autant qu'il peut, tout en courant. Bien sûr, il ressort dans la rue. Là, d'un seul coup, il a changé de pas.

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Il marche tranquillement. Il se mêle aux autres passants, tel un bourgeois en promenade. Les gardes passent, ne le distinguent plus. Il est fondu dans la foule et il s'éloigne. Et il a réussi son évasion.

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Notre homme s'appelle Etienne Frossard. Il est grand. Imaginez son nom, son long bras dont pas son nom, son long nez pointu, son large front. Tout ça le fait ressembler un peu à un renard. Voyez dans ce livre, donc très réjouissant, Le casse du siècle, Frédéric Armand nous raconte son histoire, née dans une grande famille d'horloger, dit il. Il aurait sans doute pu suivre la tradition familiale, comme ses frères ou ses neveux, mais il semble qu'il n'ait retiré de son environnement que le goût du luxe et la précision dans le travail.

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C'est un ambitieux, un orgueilleux, certains dandys.

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Très tôt, notre homme s'est engagé dans une vie, disons d'imposteur, d'escroc, puis de cambrioleur de haut vol. Le fric frac va devenir sa spécialité, ou plus exactement sa spécialité. C'est la caroube, c'est à dire la fabrication de clés pour ouvrir les portes et les coffres. Après plusieurs condamnations, pas mal d'évasions, il est devenu, disons le, la bête noire de la Sûreté de la police parisienne. Et parmi les policiers qui le suivent, au premier rang même de ceux là, le fameux le sulfureux Vidocq, cet ancien mouchard devenu chef de la sûreté Vidocq a fini par faire condamner Fossard aux travaux forcés à perpétuité, peine effectuée dans les chantiers navals de Brest.

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Ce n'est pas la seule. On ne peut pas faire pire. Seulement le fort. Ça vient donc de s'évader et ça fait 16 ans qu'il était au bagne quand même. Et maintenant, il s'est fondu dans la foulée. Il s'apprête à regagner Paris. Pourtant, il sait bien qu'à Paris, on va le rechercher, même si Vidocq n'est plus en odeur de sainteté depuis l'installation de la monarchie de Juillet. En vérité, si Fossard rentre, c'est qu'il a un projet en tête.

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Ça fait maintenant plus de quinze ans qu'il y pense. Il était là à traîner sa chaîne dans le bagne de Brest en réfléchissant à ce qu'il allait faire. Il a l'intention de voler le trésor des rois de France.

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Franck Ferrand Radio-Classique. Le voilà à Paris maintenant. Et aussitôt arrivé, il se rend au musée. Pas n'importe quel musée. Le plus ancien des musées de France, le mythique cabinet des médailles, situé dans les murs de ce qu'à l'époque, on appelle la Bibliothèque royale, rue Richelieu. J'ai eu l'occasion, un jour, de faire une émission de radio en direct de ce cabinet des médailles qui abrite une collection incroyable et encore plus fabuleuse à l'époque que maintenant.

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Vous allez bientôt comprendre pourquoi je cite encore Frédéric Armand de Tout le temps Les rois de France. Pardon, de tout le temps, les rois de France ont possédé et se sont transmis un trésor comportant des monnaies, des bijoux, des objets précieux divers provenant notamment de dons de leurs sujets ou de cadeaux des ambassades étrangères. Ce trésor médiéval, c'est au cours des siècles et des règnes transformés en cabinet de curiosités, collections hétéroclites que l'on montre avec fierté aux visiteurs.

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Sous le règne de Louis 14, le cabinet royal connaît un essor remarquable. Le roi se laisse gagner par la fièvre du collectionneur. Mais parmi tous ces objets précieux et parfois uniques qui entre au cabinet royal, on distingue le trésor du roi Childéric 1er, le père de Clovis, le fondateur du royaume des Francs. Ce qui nous ramène donc au cinquième siècle. L'histoire du trésor de Childéric mériterait un récit en soi. Dites vous que c'est un trésor funéraire qui a été découvert douze siècles après la mort de Childéric par les moines de Tournai.

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Tournai Aujourd'hui, en Belgique, le trésor a été dispersé, bientôt rassemblé, finalement offert à Louis 14. Il se compose de bracelets d'or, de pièces d'or, d'une tête de bœuf d'or, de trois cents abeilles d'or. Les abeilles qui symbole qui sera repris par Napoléon. Vous savez, il y a également une fabuleuse fibule, c'est à dire une agrafe de manteau, des bagues précieuses, etc. Bref, un trésor somptueux exposé à la curiosité du public au sein de ce.

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Médailles exposées à la curiosité du public et, disons le, à la convoitise de Fossard, notre roi de la Carousel, l'évadé sait bien qu'il ne va pas pouvoir agir seul. Il lui faut trouver une protection d'abord. Et puis des complices. Il va d'abord se présenter chez son ancienne maîtresse, Henriette Tono.

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Il faut dire qu'entre temps, évidemment, elle a pu refaire sa vie avec un autre homme. Elle le chasse et à ce moment là, il décide de se tourner vers son frère aîné, Jacques Fossard, qui est horloger à Palaiseau. Jacques Fossard est un vétéran de la prise de la Bastille. Il a perdu son frère depuis plus de 25 ans. Et quand Etienne pousse la porte de la boutique, son frère nous le reconnaît d'ailleurs même pas bien. Jacques, c'est moi, c'est ton frère Étienne.

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Au bagne, je m'ennuyais de la liberté et de la famille. Tu sais, un beau jour, je suis parti. Je suis venu embrasser Jacques et saisi. Surpris, que voulez vous? Il accepte d'héberger son frère. Il n'a pas le choix. Il est devenu ipso facto son complice, complice de sa cavale. Mais aussi, et vous allez voir, très vite complice de son projet de cambriolage. Or, Étienne et son frère Jacques vont bientôt être rejoints par un troisième larron qui s'appelle Joseph Druillet.

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Il a 37 ans. Celui là, lui aussi est issu plutôt d'un bon milieu. Lui aussi a été condamné pour vol aux travaux forcés. Et lui aussi envoyé à Brest. C'est là, naturellement, qu'il a croisé Etienne Fossard. Il a eu un comportement assez irréprochable qui lui a permis d'être libéré par anticipation, ce qui, à l'époque, n'était pas si fréquent. Avec quand même l'interdiction de se rendre à Paris. À peine sorti, c'est à Paris qu'il se précipite.

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Forcément, il va venir rejoindre son ami Fossard. Il est sans doute allégé par le Trésor dont on lui avait tant parlé, fossard pendant toutes ces années de réclusion. Joseph Brouillait va se faire héberger par un ancien codétenu, le serrurier Jacques Charles Drouin. Le Chaudron habite dans le marais, rue des Mauvais Garçons. Vous avouerez que ça ne s'invente pas. Lui aussi est donc enrôlé pour le casse du cabinet des médailles. Autant dire que maintenant, l'équipe est au complet.

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Vous avez le chef Étienne Fossard et son complice direct Druillet. Vous avez le frère Jacques Fossard. Et puis le serrurier Drouhin. Il ne reste plus qu'à repérer les lieux méticuleusement.

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Vous avez bien sûr reconnu la célèbre Marche des contrebandiers du Carmen de Georges Biset, l'Orchestre symphonique de Londres était sous la direction de Sir Neville Mariner Franck Ferrand sur Radio Classique.

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Étienne Fossard est un voleur rigoureux, un voleur ordonné et méthodique. Il visite le musée une fois, il visite le musée deux fois, puis trois fois, il fait mine d'admirer les statuettes égyptiennes, les jetons romains. Il tourne autour du trésor funéraire de Childéric, surtout, et se fait ouvrir les tiroirs qui présentent toutes les médailles des centaines de médailles. Il écoute poliment les explications des employés zélés qui lui montre ces merveilles et ce faisant, il identifie les objets en or.

[00:10:16]

Il mémorise la disposition des différentes salles et l'orientation des fenêtres et il compte les gardiens et il organise. Il voit comment sont organisés leurs rondes. Il revient d'ailleurs le soir rôder dans le quartier. Il vérifie ce qu'il savait déjà. On entre dans ce cabinet des médailles comme dans un moule. La nuit, une seule sentinelle surveille l'entrée principale. D'ailleurs, elle ne quitte jamais sa guérite. Aucune surveillance dans les salles avec son ami grouillaient. On le voit tracer un itinéraire d'entrée et un itinéraire de sortie.

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Ça ne doit bien sûr pas être le même depuis un bâtiment mitoyen qui se trouve être en travaux. Ça tombe bien, on va accéder au toit de la Bibliothèque royale et puis se faufiler dans la bibliothèque et s'introduire par là dans le cabinet des médailles et enfin s'échapper avec le butin par une fenêtre bien repérée. Bref, tout est prêt, calculé au cordeau. Il n'y a plus qu'à passer à l'action. Le samedi 5 novembre 1831, c'est le grand jour.

[00:11:16]

Dans l'après midi, Fossard vient consulter un ouvrage à la Bibliothèque royale. En même temps que les savants et les curieux, le public habituel. Si vous voulez. Seulement en fin de journée, Fossard se cache et se laisse enfermer dans la bibliothèque. Il va être rejoint le soir par brouillait qui lui est passé par les toits. Et pendant ce temps, Jacques, le frère et Drouhin, le serrurier, sont dans la rue pour faire le guet. Fossard et brouillait.

[00:11:42]

Si une porte qui relie la bibliothèque aux cabinets, les voilà maintenant dans l'antre du trésor des rois de France. Il se barricade à l'intérieur. Et puis il en profite pour tout ouvrir. Ils savent tout. Ils ouvrent les tiroirs, les présentoirs, les vitrines. Ils trient, raflent tout ce qui est en or. Il fourre tout ça dans des sacs en cuir et du trésor de Childéric. Fossard va prélever un anneau célèbre anneau qu'il glisse à son propre doigt.

[00:12:12]

Il a un moment, beaucoup de butin et prêt.

[00:12:18]

Les Saxons sont pleins à craquer et les voleurs se disent qu'ils pourront pas plus qu'ils ne pourront pas en porter davantage.

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Bref, il place les sacs dans un parapluie ouvert. Renversé, il attache le parapluie à une corde et depuis, une fenêtre. Ils vont faire descendre tout ça dans la rue ou les deux autres complices attendent. Et une fois tous les sacs évacués, il ne reste plus à Fossard, débrouillais qu'à quitter le cabinet par la fenêtre également. Le tour est joué. Les quatre hommes s'évanouissent dans la nuit avec leurs bras sur leur dos. Le trésor des rois de France.

[00:12:53]

Quelques heures plus tard, Dépassant remarque la corde qui pend toujours à la fenêtre. Il alerte le garde et le concierge, le concierge lui même, prévient le conservateur qui fait venir le commissaire. Ensemble, ils entrent dans le musée.

[00:13:06]

Et là, cela, c'est la désolation. Tous ses tiroirs ouverts, vidés. Le trésor de Childéric disparu. Quatre mille médailles et pièces disparues. Le conservateur frise l'apoplexie. Il y en a pour au moins 260 000 francs, estime t il. Autant dire plusieurs de nos millions d'euros. Sans compter, ce qui est inestimable la valeur symbolique de tout ça? Les pièces rares, comme le sceau royal de Childéric, qui est considéré par David, le contemporain de vide, comme le monument le plus ancien de la monarchie française.

[00:13:41]

Le préfet, le préfet Gisquet, a été prévenu. Bien sûr, il a cours. On prévient le président du conseil, Casimir Perier, qui, dans l'Eure, doit bien aller informer le roi Louis-Philippe. Et on rappelle Vidocq. Vidocq arrive toujours aussi sûr de lui. Discret et quelques minutes d'observation lui suffisent pour affirmer sans l'ombre d'un doute Je ne connais qu'un seul homme capable de faire cela. C'est fossard. La police est sur les dents. Un nouvel avis de recherche est diffusé et tous les mouchards, les indicateurs de la police sont sur le pied de guerre.

[00:14:14]

C'est une traque terrible qui s'engage dans toute la capitale.

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C'est un certain Coco Lacour, un ancien agent qui est devenu un rival de Vidocq, qui va repérer les deux suspects. Du côté de Saint-Michel, le plus âgé, qui ressemble à Fossard, est bien vêtu. Je cite le rapport une redingote vert foncé, un gilet de drap noir, un pantalon gris marin gauffre foncé, une cravate noire, un chapeau noir et des bottes. L'informateur alerte les policiers qui interpellent les deux hommes et les conduisent. La préfecture est assez facilement on va identifier les deux anciens bagnards et amis, Etienne Fossard et Joseph Brouillait.

[00:14:51]

Ils sont identifiés, ça oui. Est ce que ça veut dire pour autant qu'ils sont confondus? Oh non, non, non, non. Nous ne savons rien de ce vol, disent ils en choeur. Et nous nous sommes rencontrés par hasard. Quand on trouve sur Fossard quand même 4200 francs en billets et en or, il explique avec un certain aplomb qu'il a récupéré tout cet argent des mains de la femme Henriette Tonneau.

[00:15:13]

Et pendant des jours, les policiers ne vont pas réussir à tirer un mot de plus de fossard. Au point que Gisquet finit par lui proposer un marché. Ecoute, s'il parle, il bonifiera. Il bénéficiera d'une remise de peine et d'un capital de 150 000 francs. Vous imaginez? C'est incroyable. Mais évidemment, Etienne Fossard ne tombe pas dans le piège. Il reste muet et l'enquête piétine. Et la police reste sans preuves de l'implication de Fossard et de son complice.

[00:15:40]

Il n'y a aucune trace du Trésor. On ignore même à l'époque l'existence d'autres complices, le frère et le serrurier, en février 1832. La chambre du conseil va renoncer à poursuivre Fossard et grouiller pour le casse du cabinet des médailles. Fossard, qui s'était tout de même évadé du bagne, va bien devoir retourner derrière les barreaux. Mais son ami Débrouillaient, lui, reste libre. Enfin libre pour le moment.

[00:17:10]

C'est Jérémie Baigorri qui nous a trouvés évidemment cette ouverture. Les diamants de la couronne de Monsieur Aubert. l'Orchestre régional de Cannes Provence-Alpes-Côte d'Azur était sous la direction de Volvo Glandeurs Nair. Franck Ferrand sur Radio Classique. Tandis que Fossard est renvoyé au bagne de Brest, on laisse donc le fidèle dérouillée libre de circuler dans Paris. On l'a fait exprès. Vous imaginez bien, il est libre, mais en vérité, il est surveillé de près. Il est filé aux trousses par un agent secret du ministère de l'Intérieur qui va bientôt découvrir qu'il loge chez Drouin, le serrurier des mauvais garçons.

[00:17:49]

Il découvre en plus que Drouin, sa femme et une complice sont en train d'organiser un départ pour Brest Brest où est incarcéré Fossard, et pour le préfet Gisquet. La conclusion est évidente tout ce petit monde prépare l'évasion d'Étienne Fossard et ils sont probablement mouillés dans le casse du cabinet des médailles. Du coup, Gisquet ordonne un grand coup de filet et la perquisition de ce logement de la rue des Mauvais Garçons, chez Droin. Les policiers trouvent une malle contenant 17 lingots d'or ainsi que du matériel qui permet de fondre de l'or et toutes sortes de papiers appartenant à l'horloger Jacques Fossard.

[00:18:27]

Autant dire le frère aîné d'Étienne, celui qui vit à Palaiseau. On arrête Jacques Fossard dans sa boutique. Le redoutable Vidocq va se charger en personne de son interrogatoire. Alors, il est très doux. Et Vidocq? D'un côté, il Longeau. Il est caressant. D'un autre, il peut devenir extrêmement menaçant. Il malmène le pauvre homme, le pauvre horloger qui craque. Oui, mon frère Étienne est venu. Il m'a confié des sacs d'or, dit il.

[00:18:52]

Quand j'ai su pour le vol, j'ai paniqué. J'ai fondu tout l'or en lingots. Ils sont enterrés dans ma cave et j'ai jeté tout le reste dans la Seine. Dès qu'il apprend ça, le préfet est effondré. Il se dit que c'est le trésor de Childéric a été fondu et que le reste a été jeté dans la Seine. On va retrouver 60 lingots enterrés dans la cave du frère. On envoie des plongeurs remuer le limon du fleuve et on remonte une partie du butin.

[00:19:17]

Le reste est bien le reste. Que voulez vous? Emportés par le courant? C'est enfoui à jamais. Avis aux amateurs. Si je puis dire. Cette fois, la chambre du conseil va pouvoir renvoyer Etienne Fossard. Joseph brouillait devant la cour d'assises de la Seine pour vol, bien sûr, et Jacques Fossard et Charles Drouin pour recel. Le procès s'ouvre le 14 janvier 1833. Inutile de vous dire qu'à Paris, on s'est pressé pour venir, pour apercevoir le prince des voleurs, comme on le surnomme au cours des débats.

[00:19:49]

On va voir ce fossard incroyable tenter d'assumer seul la responsabilité du crime. J'avais l'intention de rendre les médias, les médailles, dit il.

[00:19:59]

La cour et les jurés ne croient pas un mot de ce qu'il racontaient au terme d'une délibération qui n'a vraiment pas duré longtemps. Ça a duré un quart d'heure. La délibération presque un record. Dans les annales judiciaires, on condamne donc Etienne Fossard et Joseph grouillaient à respectivement 40 et 20 ans de travaux forcés. Et Jacques Fossard a dix ans de prison. Drouin, lui, de son côté, sera acquitté. Druillet n'aura pas le temps d'arriver au bagne puisque à l'époque, il est atteint de tuberculose.

[00:20:28]

On va devoir l'hospitaliser. Il va mourir dans les mois qui suivent. Quant à Étienne Fossard, cette fois, ce n'est pas à Brest qu'on l'envoie, mais au bagne de Rochefort, où il ne connaît personne. Un martyr, un bagne terrible, entouré de marais, dans des conditions sanitaires épouvantables. Il a 52 ans, le prince des voleurs. Il a perdu à ce moment là toute sa prestance. Et Frédéric Armand, qui, nous le dit, il, est vulnérable, désespérément seul.

[00:20:57]

Et Frédéric Armand, pour nous en parler, cite un des codétenus de Fossard, qui s'appelle Clémence et qui, nous dit il, était devenu taciturne, morose et mise en Europe. Il détestait les forçats, ses camarades qu'il regardait comme des voleurs de bas étage. Il faut dire que lui lui était quand même le vainqueur. Si je puis dire, du cabinet des médailles, celui qui avait qui avait réussi à s'emparer du trésor des rois de France en novembre 1834, c'est à dire deux ans après sa condamnation, Étienne Fossard sera emporté par la célèbre épidémie de choléra.

[00:21:34]

Le prince des voleurs, nous disent certains, serait mort avec au doigt l'anneau d'or de Childéric.

[00:21:43]

Franck Ferrand, si tu christiques.

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Merci beaucoup, Pierre Enquetes, de m'avoir fait revivre les aventures de Fossard et voici maintenant notre Christian Morin, Mangeot, Christian.

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Bonjour, mon cher Franck. Alors là, je suis obligé de faire un tout petit peu de délation ce matin et de vous décrire un tout petit peu. Mon cher Franck. Franck Ferrand arbore un pantalon de velours, des bottes noires, une passe, une casquette qui ne l'est pas moins, une écharpe foncée.

[00:22:22]

Quel est cet anneau au doigt que vous portez alors? Qu'est il devenu, cet agriculteur? J'avais envie de vous raconter l'histoire de cet anneau maintenant que vous le connaissez, non? Alors, l'anneau, on ne sait pas du tout ce qu'il est devenu. Pas du tout. On a des empreintes, vous savez. Et puis des reconstitutions. Il y a des fac similés, bien sûr, mais malheureusement, l'anneau original de Childéric, qu'il se promène toujours dans la nature.

[00:22:45]

Je vais être tout à fait franc et vous allez voir que vous êtes plus près de la vérité que vous ne le pensez.

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C'est normal que vous soyez novice avec un antiquaire, un grand antiquaire qui n'exerce plus d'ailleurs. J'en parle d'autant plus librement. Il va vous montrer une bague incroyable en m'expliquant que c'était l'anneau de Childéric. Je ne sais pas si c'est. Je ne sais pas si c'était vrai. En tout cas, j'avais été très impressionné à l'époque, il y a une vingtaine d'années.

[00:23:06]

Ecoutez si cet antiquaire, éventuellement, nous vous écoute pour Gebel. Oui, merci, beaucoup francs pour cette aventure matinale. Il faudra qu'on revienne aussi sur Vidocq. Quand? Quel personnage, là aussi en couleurs? Merci beaucoup. Et à demain matin, de.