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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio. Au milieu du 19ème siècle, la Russie est sous la poigne d'un bazar extrêmement fort et qui a l'intention de remettre de l'ordre. Il s'appelle Nicolas 1er. Nous sommes dans sa capitale, à Saint-Pétersbourg, dans la nuit du 22 au 23 avril 1849. La ville est endormie. Seuls quelques noctambules, çà et là bravent encore l'air frisquet des rues. Et parmi ces noctambules, un homme de 27 ans à la silhouette un peu épaisse.

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Il faut l'imaginer serrer dans son dans son épais manteau. Il a les cheveux châtains, le front large, déjà un peu dégarni, avec de petits yeux légèrement étirés, des yeux dans lesquels brillent d'une extraordinaire intelligence. Et vous aurez compris que je vous parle de Fedor Dostoïevski, jeune écrivain dont le nom, déjà, est en train de recueillir une certaine réputation. Il vient de quitter un ami, Dostoïevski, un ami chez qui il est resté quelques heures.

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Il en est reparti un ouvrage dans La poche, ouvrage signé Eugène Sue. Le titre Seul explique que cette prose soit bannie de la Russie tsariste. Le titre, c'est le berger de caravane ou les entretiens socialistes et démocratiques sur la République. Vous comprenez le problème? Faits Doorn de Noether? Sans doute pas à toutes les thèses qui figurent dans ce genre de textes, mais il faut reconnaître qu'il éprouve pour elle un certain intérêt. Il est convaincu que son pays doit changer.

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Le voilà de retour dans son appartement. Il est sans doute ravi, à cette heure proche de l'aube, de s'étendre sur son lit. Bientôt, ses paupières s'alourdissent. Et voilà que soudain, vers 5 heures du matin, sa nuit, je devrais dire sa très courte nuit est brusquement interrompue. Et c'est Henri Troyat en personne qui nous raconte ça dans Historia. Un bruit de voix, un cliquetis de sabres tombe dans son sommeil. Il ouvre les yeux. La lampe est allumée.

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Devant lui se tiennent. L'inspecteur de police du quartier, un lieutenant colonel aux épaulettes avantageuses et un soldat. On peut supposer l'effroi de Fédor qui, donc, vous l'aurez compris, est arrêté. On place descellé sur toutes ses affaires. Les agents du Izzard cherchent de quoi l'incriminé. De toute façon, ils ont sans doute déjà sur lui un dossier bien rempli. Fédor est conduit hors de chez lui et on peut dire qu'à ce moment là, ce qui commence pour Dostoïevski, c'est un long, un très long chemin de croix.

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Franck Ferrand, c'est un raté christique. Alors, je vous propose de remonter cinq ans plus tôt et de rencontrer Fédor avant toutes ses affaires. Il vient de sortir de ses études, fait des études solides. Il est officier au département des plans du génie de Saint-Pétersbourg. Et la bureaucratie russe telle qu'on? Telle qu'on la connaît, on peut la comprendre parce que nous avons à peu près la même chez nous. Pour lui, on ne peut pas dire que ce poste là soit très excitant et d'autant moins qu'il a d'autres rêves, des rêves de littérature.

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Bien sûr, seulement, la raison veut qu'il s'accroche à ce poste qui est une situation. Furent stables. Il est noble, Dostoïevski, mais il ne roule pas sur l'or et les soutiens dont il dispose sont assez limités. Sa mère, sa mère tellement aimée, a succombé à une maladie quand il n'était qu'un adolescent avant qu'il ne quitte Moscou, où il a grandi, pour partir à Saint-Pétersbourg faire ses études.

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Quant à son père. Son père est un médecin, vous savez un homme dur dont le caractère s'est noyé dans l'alcool. Le père a été découvert un jour sans vie, semble t il victime des serfs du domaine dans lequel il vivait. Bref, le patrimoine de Fedor depuis la mort du père est géré par son beau frère et évidemment, les moyens dont il dispose sont limités.

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Il lui faut vivre sans excès. Et pourtant. Pourtant, ce grand sensible que, plus jeune, on voyait souvent isolé, absorbé par quelques épais romans, ce grand sensible a appris à trouver des dérivatif aux frustrations que la vie lui impose. Et malgré son vieux fond de timidité, il s'est fait des amis avec qui il aime avoir des conversations de plus en plus passionnées. Il tend aussi à se délester de tous les roubles qu'il possède et même de ceux qu'il ne possède pas d'ailleurs.

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Il joue évidemment Sefra, la matière plus tard d'un très grand roman. Tout ça ne suffit pas à le distraire de lui même. Il y a cette espèce d'appel de l'écriture. Il va falloir qu'il cède à cet appel.

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Son récent biographe, Virgil Tamraz, nous dit le 21 août 1844, le jeune Dostoïevski demande officiellement sa mise en disponibilité. Il est persuadé de pouvoir vivre de sa plume, à condition de s'offrir le temps nécessaire pour rédiger un ouvrage important. Il propose à son tuteur de renoncer à sa part d'héritage en échange de trois mille roubles à verser. Après pas mal de travail, beaucoup de doutes, il va finir par publier au début de 1846, ça veut dire qu'à l'époque, il a 24 ans.

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Il publie un roman à la fibre pathétique qui s'intitule Les pauvres gens et on peut dire que le pari qu'il a fait va payer. Le texte est bien, même très bien accueilli. Ça lui ouvre un certain nombre de cercles lettrés et mondains. On entend Dostoïevski dans ces cercles là, défendre des idées progressistes, des idées avancées. On les voit en discussion avec des gens qui comptent.

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Mais passer ce premier enthousiasme, on ne peut pas dire que le triomphe soit évident.

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Alors, il va proposer d'autres œuvres. Mais son don littéraire est contesté par une partie de la société lettrée de Saint-Pétersbourg. Pour ne rien arranger, il faut vous dire qu'il n'a pas un caractère très facile. Il n'est pas du genre avenant. Il a une fierté très, très grande.

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Il inspire pas mal de distance dans son attitude et même quelque animosité. Bref, on ne peut pas dire qu'il ait exactement le caractère qui forme, qui donne naissance au aux grandes carrières. Cette carrière est elle piétinée? C'est à cette période qu'il va croiser la route d'un certain Pétra, chef SQI, qui est un jeune homme cultivé, fasciné notamment par le socialisme. Les deux jeunes gens vont sympatisants. Fédor ne tardent pas à être conviés à une rencontre débat chez ce nouvel ami et au fil des mois, ces rencontres en appelle d'autres, y compris avec un cercle plus intime.

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Et on aborde là des thèmes interdits. On devise autour d'idées qu'il est absolument impossible, normalement, de défendre dans la Russie de Nicolas 1er. On voit les visages s'animer et les grands gestes à travers les fenêtres. Pour ceux qui observent ça de l'extérieur, les participants s'en prennent au pouvoir impérial, s'en prennent aux religieux. Ils ne parlent que de réformes, quand même. Ils n'osent pas prononcer le nom de révolution. Oui, mais. Sauf que dans ce petit groupe, il y a une taupe, une taupe qui gratte sur le papier ce qui se trame chez Pétra Chesky, au service des autorités qui vont lire les rapports, bien entendu.

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Et la suite? Eh bien, on peut l'imaginer, le tsar en personne est informé. Et l'arrestation de cette jeunesse trop libre et décidée.

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C'était Modest Moussorgski, bien entendu. Le New Moos des tableaux d'une exposition. l'Orchestre philharmonique de Vienne était sous la direction de Gustavo Dudamel.

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Franck Ferrand, si tu christiques. Vous avez bien compris que dans l'esprit du design, il s'agit de faire un exemple. On est au printemps 1849 et ce groupe de jeunes gens enfiévrées par les idées nouvelles est un caillou dans la chaussure de ce tsar. Le pouvoir autoritaire de Nicolas 1er vit dans la crainte des désordres, des émeutes, voire d'une révolution. Je vous rappelle la date quand même. On est en 1849 et l'année précédente, en 48, ce qu'on a appelé le printemps des peuples a bousculé les trônes à travers toute l'Europe.

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Et on pense encore, bien sûr, à cette révolution de 48 qui était parti de France comme par hasard. Quoi qu'il en soit, les autorités ne vont pas faire dans la dentelle. Un coup de filet contre les amis de l'étranger ski et décidé. On arrête donc Fédor, comme je l'ai raconté chez lui au petit matin. Et puis, la nuit suivante, eh bien, il va aller dormir dans la forteresse Pierre et Paul, dans cette île Vassilievski.

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Là bas, au milieu des flots tortueux de la Néva, je suis aussi de nouveau Virgile nase. Dostoïevski occupe la cellule numéro 9, minuscule et au ras de l'eau, est froide et humide. Il y a un lit en bois, une table, un tabouret, un lavabo. Les murs sont couverts de moisissures petites, les fenêtres sont triplement grillagées et les vitres peintes. Une porte en bois avec Judas donne sur un couloir toujours plongé dans l'obscurité, en sorte que le détenu ne voit jamais l'œil du gardien qu'il épie.

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J'ai eu l'occasion de visiter cette forteresse et de voir la cellule de Dostoïevski. Je peux vous dire que ça fait véritablement froid dans le dos. Il va falloir attendre une douzaine de jours à Fédor pour être interrogés par la commission chargée de cette affaire. Inutile de vous dire que la commission en question s'intéresse particulièrement à Pétra chef skient, mais pas seulement. Fédor aussi va devoir s'expliquer sur son cas. Alors on ne sait pas exactement quel était le degré de radicalité des opinions que lui même professait.

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Il ne semble pas qu'il soit le plus jusqu'auboutistes de ce groupe qui vient d'être arrêté.

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Mais il n'est pas non plus allé chez Pétra Chesky seulement en curieux. Bref, là dessus, une espèce de flou qui demeure. Quoi qu'il en soit, même si Fédor tait certains aspects, il va montrer dans les réponses qu'il donne un certain cran et même un cran certain. Pierre Pascal, qui connaît tellement bien Dostoïevski, nous dit au lieu de repousser les accusations de libre pensée et de libéralisme. Dostoïevski attaque. Est ce un crime de désirer le bien de sa patrie?

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Pourquoi faut il que chez nous, la moindre parole ressemblante à une opinion passe pour excentricité? J'ai toujours été contre ces cachotteries et ces chuchotements qui donnent dans notre vie une teinte si triste. Ce n'est point que j'aime à crier sur les places. Au contraire, je suis taciturne et peu mondain. La moitié de mon temps est prise par le travail qui me fait vivre.

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L'autre par les maladies, les attaques de spleen dont je souffre depuis bientôt trois ans, tout en défendant le droit de réfléchir aux bouleversements que connaît cette Europe du dix neuvième siècle. Quand je dis le droit et même le devoir d'y réfléchir. Fedor se défend donc d'être un républicain simplement. C'est ce qu'il explique en substance. Simplement, le pouvoir doit. Rist doit être lui même la source de progrès qui seraient utiles, qui seraient nécessaires à la société russe.

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L'interrogatoire et les suivants débordent du domaine des idées parce qu'ils vont porter sur un certain nombre de faits gênants. Il y a par exemple un texte brûlant d'un auteur matérialiste lu par Fédor et qu'il a contribué à répandre. Il y a aussi cette carte à noter, apparemment établie par un membre du Groupe Pétra, chef Chesky, pour préparer une insurrection dans la capitale russe. Voyez que là, ça commence à devenir extrêmement politique, cette affaire.

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Et Fédor dit qu'il n'a rien à voir avec ce document. Mais vous admettrez que pour les enquêteurs, le doute soit permis.

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Et puis, comme ça, de semaine en semaine, de mois en mois, la détention de Fédor va se poursuivre. Heureusement, le jeune homme a le droit de travailler à des manuscrits. Avec le temps, le quotidien devient d'ailleurs un peu moins dur. Fédor peut même écrire à son cher frère Michel, qui, un temps, a été lui aussi détenu. Il lui écrit pour le rassurer, pour lui raconter sa vie entre les quatre murs. Et c'est lassitudes et les désagréments.

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Les désagréments sont nombreux, liés à la santé fragile qui le tenaille constamment. Fédor. Il faut le dire, est un homme. Comment dire? Souffrant, épileptique?

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Rien de plus. Ces lettres sur l'homme détenues dans le ravin, nous dit Pierre Pascal, un écrivain jusqu'à la moelle des eaux qui, dans les pires conditions, voudra écrire ou ne vivra que de l'espoir d'écrire une nature terriblement nerveuse, impressionnable, affectueuses, une volonté ferme de vivre, de surmonter toutes les épreuves. Cette vitalité de chat dont il parlera plus tard. Mais vers la mi octobre, la correspondance fut de nouveau interdite. Mais là, on approche du jugement final.

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Les membres de la commission ont entendu leur appréciation au juge militaire chargé d'arrêter un verdict. Elles ne sont pas tendres envers Fédor, dont la défense n'a pas été très appréciée. Il s'est montré trop fier, trop sûr de lui, évidemment. Le matin du 22 décembre, il va faire partie des 21 détenus réunis pour être emmener à l'extérieur de la forteresse en Egée. Le petit convoi rejoint la place Meinhof, ce qui fait un froid terrible. C'est ce froid mordant de la Russie.

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Quand, quand Fédor arrive à destination, trois poteaux sont dressés bien en vue de la foule, parce qu'il y avait toute une foule qui est venue contempler le sinistre spectacle.

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Un militaire prend la parole pour préciser la suite au condamné. Dans quelques instants, ici, ici même, sur cette grande place, ils vont mourir pour leur crime.

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L'article Philharmoniques sous la direction de Christiane Lynchburg, interprétée avec beaucoup d'éclat. Ce premier mouvement de la Symphonie pathétique de Tchaïkovski. Franck Ferrand Si tu christiques sur cette place blanchie par divers, Fédor et ses compagnons d'infortune sont préparés pour leur exécution. On leur propose d'embrasser un crucifient, on leur a fait revêtir de simples tenues de toile blanche et voilà que trois par trois, ils vont maintenant être installés contre ceux entre les trois poteaux pour recevoir leur châtiment. Et Fédor le sait il à sa place dans le deuxième trio de condamnés?

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Il n'a donc vraiment plus longtemps à attendre, plus longtemps à respirer, l'air glacial qui remplit ses poumons et les brûle. Il réfléchit à cette existence qui s'achève si vite, trop vite. Une pensée l'assaillent, celle du lien qui l'unit à son frère Michel. Et à ce moment précis. Il comprend peut être autrement ce que veut dire aimer. Pendant ce temps, le premier groupe de condamnés, dont les trois chefs C'qui, est placé contre les trois poteaux face aux hommes en armes.

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On va bientôt les voir tomber sous les balles de la répression. Sauf que voilà que soudain, incroyable rebondissement, l'exécution est annulée. Oui, le hasard a octroyé sa grâce. Les condamnés ne seront pas exécutés. On va ajuster les peines à chacun de leurs cas, évidemment. Cette affreuse mise en scène, vous le comprenez, avait été entièrement montée, organisée savamment. Mais pour le groupe, éprouver l'essentiel, c'est de pouvoir sentir le soulagement, les envahir.

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Et pourtant, la suite promet d'être dure pour Fédor. Ce seront quatre ans de travaux forcés dans l'ouest de la Sibérie. Et comme le relève Pierre Pascal, il écrit bientôt à Michel Frère, je n'ai pas perdu courage à mes côtés. Il y aura des hommes. Être homme parmi les hommes et le restera jamais. Et dans tous les malheurs possibles. Ne pas perdre espoir et courage. Voilà où est la vie. Où est son but? Cette tête qui créait, qui vivait de la plus haute vie, de l'art, des plus hautes exigences, de l'esprit.

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On l'a détaché de mes épaules, mais il me reste le cœur. Il me reste cette chair et ce sang qui peuvent d'émirs et souffrir. Plaindrai se souvenir. Et cela, c'est quand même la vie.

[00:18:36]

Franck Ferrand s'y Radio-Classique.

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Quelques jours plus tard, Fédor doit affronter un voyage interminable vers l'est. Sous bonne garde, il va franchir tant bien que mal les étendues désertes de l'immense Russie. Il y a de temps en temps, çà et là, une bourgade. Et enfin, on parvient. On est là aux mots. Au début du mois de janvier 1850, on parvient à Tobolsk. Et puis, deux semaines plus tard. Bien, Fedor va atteindre sa destination, le bagne forteresse d'Omsk.

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Je cite encore Virgile Tannat, bête et méchant, toujours sous le directeur et réputé pour sa férocité. Il reçoit ces nouveaux prisonniers à moitié vrai en les injuriant. Les détenus ont la moitié du crâne rasé. En tant que noble, il leur est épargné. Le tatouage sur le front qui est désigneraient à vie comme bagnard. Ils sont logés dans une baraque en bois pourri dont les poils fument sans réussir à chauffer des planches nues pour le lit. Pas de couvertures, un seau comme vidé le matin et le soir, et des poux et les punaises des cafards.

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Ici, Fédor va donc vivre une sorte d'enfer quotidien, sans issue apparente. Mais il va aussi découvrir une autre part de lui même et une autre part de l'humanité. Est ce qu'on peut dire que c'est là, dans ces conditions extrêmes, qu'il aura découvert sa forme de vérité? Le site Georges Rivière dans les ténèbres, quelqu'un l'attend qu'il ne soupçonnait pas être là. Et c'est Jésus Jésus bafoué, Jésus supplicié et divin, que le forçat Dostoïevski découvre en chacun de ses compagnons de chaîne.

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Civile qu'il soit, il n'en est pas un qui ne porte en lui une parcelle de divin. Imaginez ce que pouvait être Fédor il y a encore quelques mois, lorsqu'il vivait dans cette St-Pétersbourg pleine de salons mondains et littéraires, lorsqu'il courait de réunions en réunion et surtout lorsqu'il se consacrait à cette littérature qui, déjà, était toute sa vie, lui. Cet épileptique, ce garçon tellement fragile, lui, l'écrivain maintenant banni et qui va devoir survivre dans des conditions que jamais il n'aurait pu, ne serait ce qu'imaginer à des souffrances intolérables, sans aucun horizon apparent.

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On ne leur dit rien, on ne leur explique rien. Alors, bien sûr, il va lui falloir du temps pour tenter de se reconstruire. Et puis, après le bagne, il passera encore par pas mal d'étapes bien pénibles. Mais après toutes ces années, il reprendra le fil de sa vie avec une force différente, nous dit Pierre Louis Lancel, qui a préparé cette émission. Il reprendra cette vie avec un regard renouvelé, nous dit il. De quoi devenir un jour au delà de toutes les difficultés qui émailleront son existence.

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Rien moins que l'auteur de Crime et châtiment, l'auteur de L'Idiot et des Frères Karamazov. De quoi devenir rien moins que Dostoïevski.

[00:21:56]

Et pour bien amorcer votre week end sur Radio Classique, je vous propose rien moins que Christian Morin bonjour Christian et vous faites des vers en plus naturellement veilleur involontaire. On pourrait presque parler des verts blancs. Ça rime avec Ferrandez. Alors justement, j'écris un tout petit texte ce matin avec un auditeur particulier sur lequel nous reviendrons dans un instant, tel Les Karamazov. Il se croise chaque matin sur les ondes radiophoniques. L'un nous livre l'histoire, l'autre donne la musique.

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C'est un duo magique Ferrants et Morin, et c'est Radio-Classique. Alors, vous écoutez Edouard Baer? On ne peut pas faire moins gambade devant cet homme brillant qui nous écoute probablement ce matin et qui nous évoquait hier matin et qui vont très chaleureusement, le salue chaleureusement et amicalement et respectueusement. Mais ce matin, il doit être un peu fébrile puisqu'il attend dans son lit la soirée des Césars qu'il a lui même jadis. Avant plus tard de donner, souvenez vous, son éclat au Festival de Cannes.

[00:22:58]

Voilà inspiré ce matin.

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Mais comme tous les matins, vous savez, il suffit d'écouter. J'écoute Franck Ferrand d'éleveur et je suis transporté. Il y avait un suspense. Oui, c'est le secret. Et à vous lire également, mon cher Franck, je vous souhaite un excellent week end et nous aurons le plaisir de nous retrouver lundi matin dès 9 heures. Passer de trois bonnes journées.