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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Novembre 17 cents, voilà une date bien ronde. Un messager apporte à Fontainebleau une nouvelle urgente Fontainebleau, où la cour, comme tous les automnes, séjourne un moment. C'est la grande période des chasses. Bien entendu, la nouvelle, c'est celle qu'on attendait depuis longtemps. Le roi d'Espagne Charles II est mort. Pour ce souverain au visage qu'on disait monstrueux avec ses gros yeux et son nez enflé, avec sa lippe l'ascète, cette lourde et tombante pour ce triste rejeton d'unions consanguines innombrables qui paraissaient en agonie depuis l'enfance.

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C'est donc la fin d'un long calvaire. Et pour l'Europe, disons le, c'est plutôt le début du calvaire. En tout cas, le début d'une crise terrible. Parce que Charles 2 était l'ultime représentant de la dynastie des Habsbourg d'Espagne, faute de fils, faute de frère. Il lui a fallu choisir son héritier parmi les familles cousines de la sienne et il a désigné Tout le monde était là. Ça fait des années que ça dure. Il a désigné la maison de Bourbon et plus précisément le duc d'Anjou, c'est à dire le deuxième petit fils de Louis 14 qui, du coup de duc d'Anjou vivant à Versailles, est devenu le roi Philippe cinq d'Espagne, l'extraordinaire empire espagnol avec toutes ses possessions en Flandres, en Italie, mais surtout toutes ces colonies démesurées en Amérique.

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Cet empire est censé passer à un descendant direct du roi de France ou petit fils de Louis 14, soit pour une grande partie de l'Europe, c'est inenvisageable. Inutile de vous dire que dès que le pauvre Charles rend son dernier souffle, c'est la guerre qui est lancée. La France, l'Espagne et quelques maigres alliés vont devoir faire face à la constitution progressive d'une coalition immense qui réunit tout l'empire germanique les Provinces-Unies, l'Angleterre, bien entendu. Et cette question à la clé est ce que le jeune Philippe Seguin, qu'est ce que ce petit fils de Louis 14 qui, du jour au lendemain, vient d'être propulsé sur le trône d'Espagne?

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Est ce que, oui ou non, il va pouvoir le conserver, ce trône madrilène à la cour de France? Plusieurs princes n'abordent cette guerre de Succession d'Espagne que sous les traits d'un drame.

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Elle leur paraît être, disons le aussi, une opportunité. Ces hommes fiers au sommet de la noblesse, mais privée de pouvoir réels. Ces hommes que Louis 14 a tenu. J'allais dire, en lisière depuis toujours, espèrent profiter de l'occasion pour enfin tenir le rôle dont il rêvait depuis leur tendre enfance. Un rôle de conquérants? Pourquoi pas un rôle, en tout cas de général couvert de victoire. Et parmi ces princes avides de démontrer leur valeur au combat, eh bien, le propre neveu du roi Philippe, le duc de Chartres, un homme de 26 ans, n'est pas très grand.

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Philippe est très brun. Il a un regard sombre, il a beaucoup de charme, il est un peu replays. Par ailleurs, il a démontré son talent prometteur lors de la guerre précédente. Et maintenant, maintenant qu'il a quand même mûri, qu'il est plus âgé, qu'il a de l'expérience. Et il a l'intention de montrer que les espoirs qu'il a suscité étaient des espoirs tout à fait fondés. Son père, monsieur le frère du roi, bien entendu, est tout à fait convaincu que son fils va faire des étincelles, si je puis dire.

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Philippe estime maintenant qu'il est temps qu'il obtienne un commandement à la hauteur de sa naissance et de ses talents.

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Franck Ferrand, Si tu christiques, voici le premier mois de 10 701, la première campagne de la guerre va commencer. Louis 14 doit donc rendre publiques les nominations à l'armée. Alors, c'est toujours la même chose à Versailles. On est là, on fait des plans sur la comète, on chucho, on trépigne dans les salons. Les pronostics vont bon train.

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Et voilà que, surprise, le jeune Philippe restera gentiment chez lui. Il n'ira pas à la guerre. Les courtisans sont stupéfaits. On s'interroge. Bien entendu, on sait que le prince a eu des raisons d'agacer le grand roi. C'est un homme léger, c'est vrai. Il est amateur de plaisirs faciles. Il trompe sa femme sans vergogne. Sa femme est quand même la fille du roi. Fille naturelle dans la cour de Louis 14 vieillissants et de la pieuse Madame de Maintenon, vous imaginez que tout ce genre de vie passe assez mal?

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C'est vrai. Est ce que c'est la raison pour laquelle le roi a écarté son neveu? Il est tentant de soupçonner plutôt Louis 14 de ne pas avoir voulu donner une chance de s'illustrer à ce trop brillant on ne veut. Il pourrait s'agir de ne pas éclipser ses propres enfants, à commencer par le grand dauphin, mais aussi sans doute dans l'esprit de Louis 14. Fils illégitime. On ne peut pas dire que le grand dauphin, ni les princes d'ailleurs, les enfants naturels du roi et jusqu'alors beaucoup brillé dans le domaine des armes inutiles, de sa pesanteur sur les causes familiales sans doute complexes de ce refus de service.

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Ce qui compte ici, ce sont les tensions que cela va provoquer. Il faut vous dire que le jeune Philippe de Chartres s'est mise à chercher un peu trop visiblement, des moyens d'aller combattre. En dépit de la décision de son oncle quant à son père, monsieur, qui d'habitude est très docile vis à vis de Louis 14, eh bien là, il va quand même défendre son fils et il va le faire. Disons le avec une vigueur inattendue, je cite évidemment Vous l'attendiez, le duc de Saint-Simon?

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Il n'est jamais très loin. Monsieur se fâche, nous dit Saint-Simon. Il demanda au roi ce qu'il voulait faire de son fils à son âge, qu'il s'ennuyait de battre les galeries de Versailles et le pavé de la cour, d'être marié comme il l'était et de demeurer tout nu vis à vis de ses beaux frères comblés de charge. Gouvernement d'établissements et de rang qui lui étaient bien douloureux de voir son fils unique s'abandonner à la débauche, à la mauvaise compagnie et aux folies.

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Mais qui, lui, était cruel de ne pouvoir prendre une jeune cervelle justement dépitée, et de n'en pouvoir accuser que celui qu'il lui précipitait. Par ces refus là, monsieur a fait preuve de courage. Il doit être tout tremblant face à son frère. Est ce que ça émeut beaucoup?

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Louis 14 Disons que dans les jours qui suivent, la tension est très vive entre les deux frères. Toute la cour ne parle que de cela, bien entendu. De là à voir un lien entre cette colère rentrée et la mort de monsieur peu de temps après. Certains l'ont suggéré un monsieur n'aurait pas supporté cet affront supplémentaire. Le roi, en tout cas, est très affligé par la dette, par le décès de ce frère qu'il adorait, même s'il exaspérait beaucoup.

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Et il va chercher à se réconcilier avec son neveu qui maintenant, n'est plus duc de Chartres, mais duc d'Orléans. Il fait des présents à Philippe. Il lui témoigne de l'amitié. Mais pour l'instant, pour l'instant, il lui refuse toujours un commandement sur le front.

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2 Marc-Antoine Charpentier, L'ouverture des Arts florissants. Ce n'est pas l'ensemble Les Arts florissants que vous entendiez, mais bien l'ensemble Marguerite Louise, sous la direction de Gaëtan Jari. Franck Ferrand Si tu christiques Louis 14, tiens, bon, comme il l'a toujours fait mieux, ce n'est pas une grosse surprise. Et pendant ce temps là, les années passent et la guerre de Succession d'Espagne tourne de plus en plus mal pour Louis 14 en France et son petit fils Philippe 5 en Espagne.

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Presque partout, les généraux franco espagnol essuient des défaite cinglante. La logique voudrait que les deux rois mobilisent tous les talents qu'ils ont là à leur disposition.

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Et c'est vrai qu'enfin, en juin 1706, Louis 14 finit par changer d'avis à propos de son neveu Philippe, qui maintenant a 31 ans. Quand même, je cite le chroniqueur d'Anjou qui nous permet de savoir au jour le jour tout ce qui se passe à la cour de Versailles. Là, nous sommes le 22 juin 1706. Le soir, nous dit d'Anjou, après souper, Sa Majesté rappela monsieur le duc d'Orléans qui sortait et lui dit qu'il avait résolu de l'envoyer commander l'armée de Lombardie.

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Monsieur le duc d'Orléans, qui pressait fort pour être employé, fut transporté de joie. Problème sur le front italien qu'il rejoint donc en cours de campagne, le duc, le prince, devrais je dire, ne dispose que d'une latitude assez limitée. Il est affublé de généraux qui sont mal inspirés. Et malgré son cran, en dépit du sens tactique dont il fait preuve quasiment chaque jour, il ne va pas pouvoir éviter une véritable catastrophe. Turin, Turin que l'on croyait prendre et perdu avec pertes et fracas, c'est un échec qui annonce l'abandon du nord de toute cette péninsule italique.

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Louis 14 sait que son neveu a fait tout ce qu'il avait pu. Et Louis 14 le prouve puisqu'il lui attribue dès l'année suivante le front que Philippe attendait depuis maintenant si longtemps. Le front espagnol défi. Les ennemis coalisés tiennent des positions solides, notamment en Catalogne. Qu'importe, Philippe d'Orléans trouve là ce qu'il attendait un théâtre d'opérations où faire des étincelles. Il est épaulé cette fois par un général doué qui s'appelle le général de Berwick et qui a bien préparé le terrain.

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Il faut le dire. Désormais, il va montrer ce qu'il sait faire. Le prince, le duc d'Orléans. Il va faire chuter Saragosse. Et pendant l'été, il vise un objectif ambitieux, une place stratégique qui est là, sur la route de Barcelone et qui s'appelle Lérida. Disons le à Lérida, les conditions ne sont pas non plus idéales. Je cite là Jean-Christian Petitfils. Il porte tous ces soins aux préparatifs du siège, retardé par la lenteur exaspérante avec laquelle Paris et Madrid acheminer le ravitaillement en armes et vivres.

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L'argent manquait dans sa correspondance. Philippe ne cesse de se plaindre des bâtons qu'un mauvais sort s'acharne à lui mettre dans les roues. Il trépigne. Piaf tourne en rond. Les lettres à sa mère, sa mère, c'est la princesse Palatine. Les lettres à sa mère, d'une amère ironie, laisse deviner son désenchantement, dit Jean-Christian Petitfils, qui cite justement une phrase du Prince Si cela tourne bien, j'aurai foi au miracle et vous croirez prophétesse. C'est un acheminements à devenir saint.

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Oui, enfin, ne rêvons pas non plus. Un saint, ça ne paraît pas vraiment un objectif très accessible pour Philippe. Pour Philippe d'Orléans.

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Mais en revanche, devenir un grand général, là, pourquoi pas ça? C'est une autre histoire. En dépit de difficultés qui s'accumulent, Philippe d'Orléans fait preuve d'initiative bien calibrée et en novembre, après de longs efforts. Eh bien, il arrive à faire tomber la place de Versailles. Même Madame de Maintenon applaudit. Je cite Madame de Maintenon. Nous avons été ici très sensibles à l'utilité de la prise de Lérida et à l'honneur de monsieur le duc d'Orléans. Elle écrira à la princesse des Ursins qui est la conseillère de Philippe 5, pas très bonne conseillère et surtout très ambitieuse.

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Elle a le grand avantage pour Philippe 5 d'avoir l'oreille, comme on dit, de Madame de Maintenon et du roi de France. Et je cite encore Madame de Maintenon. Je suis ravie en mon particulier de voir son malheur fini. Et vous croyez bien que je souhaite le même bonheur pour ce prince à la campagne prochaine? Est elle sincère? Oui, probablement. L'épouse secrète de Louis 14 est exaucé puisque Philippe va continuer sur sa lancée. Et en effet, il a soit encore bel et bien sa gloire lors des rudes combats de l'année 1708.

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Mais parallèlement, il s'indigne de n'être pas soutenu comme il le devrait par Versailles et par Madrid. Saint-Simon rapporte qu'un jour en public, le prince qui a beaucoup bu, va proposer de trinquer au comte capitaine et aux lieutenants qui sont le capitaine et le lieutenant.

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Aïe, aïe, aïe. C'est Madame de Maintenon et c'est la princesse des Ursins. Il leur prête une influence qui serait préjudiciable à ses intérêts auprès de Louis 14 et de Philippe 5. De façon moins anecdotique, Philippe fait preuve d'une autonomie qui suscite l'émoi du pouvoir espagnol, qui irrite en particulier la princesse des Ursins, qui a encore quelque temps le portrait pourtant aux nues. Je suis l'auteur d'un tout récent ouvrage sur la guerre de Succession d'Espagne. Clément Ouri, le duc d'Orléans.

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N'oubliez pas qu'il était un cousin éloigné certes de Charles 2 et qu'à ce titre, il aurait pu lui aussi prétendre à sa succession. Il s'était attribué la titulature dont Felipe Nieto, dit Francia et España, dont Philippe, petit fils de France et d'Espagne. Le prince commença à mener un jeu trouble, prenant langue avec un certain nombre de grands d'Espagne restés fidèles aux Bourbons, mais mécontents de l'actuelle cour de Madrid. Le roi Philippe. Le roi d'Espagne, malgré tout ce qu'on vint de conserver sa confiance à son cousin Orléans après tous ses contacts avec ses opposants, peuvent aussi contribuer à un effort de conciliation.

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Mais cela ne dure pas. L'agacement du roi, encouragé par la présence par la princesse des Ursins, va finir par prendre le dessus et il est de plus en plus certain que Philippe d'Orléans en veut à sa couronne. C'est maintenant le roi d'Espagne qui se plaint de son cousin et qui se méfie de lui.

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L'ensemble Musica Antigua que, sous la houlette de Rinehart, gheude l'interprétez ses folies d'Espagne de Jean-Baptiste Lully. Franck Ferrand Si tu christiques, alors arrive l'hiver terrible, vous savez celui qu'on écrivait le grand hiver avec un thé et un Grec. On est donc en 1709. Bien entendu, le duc d'Orléans est rentré en France. Pendant ce cet hiver extrêmement froid et il se prépare bien sûr à repartir au delà des Pyrénées pour une autre campagne. Sauf que là survient quelque chose d'un peu surprenant.

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Je cite encore avec plaisir Jean-Christian Petitfils. Le 3 mars, le roi décida que son neveu partirait pour l'Espagne à la fin du mois. La fin du mois vint. Le prince ne bougera pas. Pendant tout le mois d'avril, sous divers prétextes, on annonça que son départ était différé. Puis, le 3 mai, on a appris qu'il n'irait pas cette année là en Espagne. U-14 avait tranché. Les soupçons de Philippe 5 et de la princesse des Ursins étaient trop insistants pour employer de nouveau ce neveu indocile sur le front espagnol.

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Et là, le pire est à venir puisque au début de l'été 1709, deux proches de Philippe d'Orléans, qui, eux, sont encore en Espagne, voient des soldats espagnols paraître devant eux et se saisir de leur personne. Et les voilà envoyés en détention, tandis que leurs écrits personnels sont épluchés avec méthode. Philippe 5 et la princesse des Ursins cherchent à prouver. Vous le comprenez bien. Le double jeu du duc d'Orléans qui serait en train de fomenter un complot contre la couronne d'Espagne.

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Il faut reconnaître que ce qui transpire de l'enquête est assez troublant quand même, puisqu'il y aurait bien eu, l'année précédente, des contacts indirects entre le neveu de Louis 14 et un général anglais. Par ailleurs, des opposants espagnols, avec qui Philippe avait noué un certain nombre de liens, vont être arrêtés sans ménagement, bien sûr, à la cour de France. On attend les nouvelles d'Espagne avec beaucoup, beaucoup d'inquiétude. On ne perd pas une miette de tout cela.

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On en oublia pour un temps la guerre et l'effroyable misère du temps, nous dit Jean-Christian Petitfils. Cette nouvelle accréditer la thèse de la culpabilité du duc d'Orléans, jaloux de sa gloire, excitée par Conti et Vendôme qui se trouve être ses cousins. Monseigneur le Dauphin, étonné par la vigueur de ses propos. Choqué qu'on veuille détrôner son fils. Il exigeait un procès et le châtiment du coupable. Oui, vous m'avez bien compris. C'est le grand dauphin. C'est incapable et bien gentillet.

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Fils de Louis 14, qui, d'un seul coup, se met en colère et exige la punition de son propre cousin. Autant le dire à cette date, Philippe d'Orléans est véritablement proche du précipice.

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Franck Ferrand était critique. Et à Versailles, vous pouvez faire confiance à certains courtisans pour Au loup, contre le neveu du roi. Quant à Louis 14 et à Madame de Maintenon, ils ont cependant assez d'expérience dans leur grand âge pour juger le scandale avec quelque recul au milieu d'une guerre si mal engagée. L'intérêt de l'État est que les accusations ne dégénèrent pas. Le roi reçoit donc son neveu pour démêler les choses avec lui en tête à tête. Et puis, il fait pression sur le roi d'Espagne Philippe 5 pour qu'il referme ce dossier.

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Louis 14, disons le, va avoir un peu de mal à se faire obéir. Sur ce chapitre là, le vieux roi n'en a pas moins mis un terme à la guéguerre. Mais alors, nous dit Pierre Louis Lancel, qui a préparé cette émission, Philippe d'Orléans était il fautif? Certes, il a eu des contacts avec les Anglais et il est vrai que son nom, que l'on cousinage avec le dauphin Charles 2, pouvait lui ouvrir des perspectives.

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Cela étant dit, il a refusé toutes les avances trop précises des Anglais. Il sait seulement ménager des contacts. S'il avait dû présenter sa candidature pour une partie de l'héritage espagnol, cela n'aurait été qu'après une éventuelle chute de Philippe 5. Certainement pas avant nous, dit Pierre Louis. Il est positionné maintenant le duc d'Orléans. Il a tout fait pour essayer d'être en bonne position au cas où la Couronne viendrait hachoirs tout simplement, pour reprendre l'expression de Clément Ouri.

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Il était là comme une solution de remplacement. Louis 14 lui même gardait volontiers cet atout dans sa manche et avait encouragé son neveu dans ses activités. On le découvrira plus tard et il est difficile à ce moment là de condamner quelqu'un qu'on avait encouragé. N'est ce pas à mener un certain nombre de visées? De plus, cela n'a pas empêché Philippe, rappelons le, de se démener sur les champs de bataille pour défendre le trône de son cousin Philippe 5.

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Restent des légèretés diplomatiques. Reste une façon agaçante d'agir de son propre chef. Et puis, disons le, une ambition sans doute mal canalisée. Autant de tendances qui déplaisent à Louis 14 et qui vont s'ajouter aux reproches que le vieux roi peut faire à son neveu sur les mœurs un peu libres qu'il affiche en toute circonstance. Le résultat de tout ça, c'est une rupture de confiance avec le roi et en conséquence, un immense gâchis. Puisque, dites vous, que du vivant de son oncle maintenant, Philippe d'Orléans, même s'il est très doué sur les champs de bataille, ne recevra plus aucun commandement, il aura.

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Six ans plus tard, à la mort de son oncle oui, quand Louis 14 vient à disparaître, il devient lui même régent de France et au passage, il va faire casser le testament du vieux roi. Ce vieux roi qui l'avait un peu trop, un peu trop longtemps, un peu trop ostensiblement dédaigné.

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Il n'aime pas trop concises son Prédica à l'antenne, mais je vous présente néanmoins Son Altesse Royale Christian Morin. Ecoutez, si j'avais su, j'aurais mis mes bas de soie pour venir vous rendre visite en ce dernier jour de la semaine. Dernier jour de la semaine, je n'ai même pas mis ma perruque. Oui, j'ai remarqué ça, mais je n'avais jamais eu la courtoisie de ne pas le souligner. Non, elle était en train de se faire soir. Oui, oui, chez le coiffeur, c'est encore une histoire sordide entre le régent Louis 14, Madame de Maintenon.

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Mais merci de nous faire découvrir parfois un peu de la cuisse qu'on ne connaît pas forcément. Les histoires de cour sont toujours les mêmes à toutes les époques. Merci Franck, je vous souhaite un excellent week end.

[00:22:24]

Et puis, bien sûr, retour lundi. Bon week end.