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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Richard Wagner est encore un jeune homme, il a 25 ans et depuis août 1837, il est au théâtre de Riga où il dirige, où il mettent en scène plus de 20 productions. Et pendant ce temps là, il trouve encore l'énergie de composer son troisième opéra, Rienzi.

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Cette expérience de la fausse va lui permettre de jeter les bases de sa réflexion sur l'art lyrique. Et vous savez à quel point cette réflexion va être essentielle. Bien des années plus tard, ça va mener à la création du fameux Festival de Bayreuth. Bien entendu, pour l'heure, on n'en est pas là.

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Notre ambitieux, il était né à Lipszyc Wagner, notre ambitieux, de plus en plus écœuré par la mesquinerie des petites villes allemandes, lui qui donc est très ambitieux et qui s'imagine un grand avenir lors d'une seule et unique destination, c'est Paris Paris que Voltaire Beniamino désignera comme la capitale du 19ème siècle. Et c'est vrai que pour tout compositeur, c'est la ville où l'on peut trouver la consécration dans un genre qui est le genre roi de l'époque. C'est le spectaculaire grand opéra dans cet opéra de Paris qui n'est pas encore celui que vous connaissez du point de vue architectural.

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Est ce que ce n'est pas, après tout, le moment opportun? Rossini s'est retiré de la scène en 1829. Bellini va prématurément disparaître en 1835.

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Il se pourrait bien que palisse les étoiles de Meyerbeer de donnees etils? Voici ce que dit Wagner dans ce texte une communication à mes amis. Il fait part de ses désirs. Il en fait part ouvertement. C'était le grand opéra dans toute sa splendeur scénique et musicale, écrit il avec sa véhémence passionnée, riche en effet, et ensembles musicaux que j'avais devant les yeux. Et je ne cherchais pas seulement à le prendre pour modèle exclusif. Mon ambition artistique se proposait d'en imposer toutes les manifestations connues avec une prodigalité sans bornes.

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Quelle énergie! Ce premier séjour à Paris va s'effectuer de septembre 39 à avril 42 et ce ne sera, disons le, qu'une suite de déceptions. C'est Marcel Schneider qui nous le dînant dans son Wagner au Seuil. Édition revue et augmentée. Là, il n'y a pas si longtemps, en 1995. Une suite de déceptions, donc, de rêves morné, de brèves joies suivies d'explosions d'amertume. Wagner a accompli mille travaux humiliants pour essayer de survivre dans cette capitale dont il n'a pas les moyens.

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Ses mises en relation successives avec un chef influent à Benech, avec des compositeurs comme Mechelen ou Meilleurs Bert, tout cela n'a pas porté ses fruits. Il envoie ses Chroniques de la vie parisienne à des journaux allemands. Il écrit des articles et des critiques pour la Gazette musicale, dont un de ses récits en prose, Un musicien allemand à Paris. C'est là dedans qu'il relate la misère, les vexations d'un jeune compositeur installé dans cette capitale certes brillante, mais par ailleurs tellement cruelle.

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S'il peut s'enorgueillir de faire la connaissance de l'illustre, qui est un des plus fervents soutiens Cora, Cora, Wagner, la connaissance aussi de Berlioz qui plus tard se montrera tellement critique à son égard. Mais c'est vrai aussi que Wagner devra beaucoup en termes d'orchestration à Berlioz. Bref, s'il fait la connaissance de ces grands personnages, il peut s'enorgueillir aussi de compléter la partition du Vaisseau fantôme en sept semaines. Pour l'occasion, il a loué une modeste maison avenue du Château, en lisière de la forêt de Meudon.

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Bref, sa nostalgie pour l'Allemagne le pousse néanmoins à s'éloigner de cette capitale un peu clinquante. Il quitte Paris, d'autant qu'il y a quand même des propositions qui ne se refuse pas.

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Il apprend que son opéra Rienzi vient d'être accepté à Dresde. Il faut donc partir. Il faut quitter la Ville lumière. Son compatriote Hersent lui prête à ce moment là un recueil de poèmes populaires de Tannhäuser. Et c'est en lisant ce recueil qu'il va avoir la véritable illumination.

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Franck Ferrand Si tu christiques le chevalier poète Tanna Holzer, dont le rôle va passer pour un des plus exigeants vocalement de tout le répertoire. Pour le ténor héroïque, ce rôle symbolise le dualisme de la nature humaine. Vous avez d'un côté la rigueur ascétique incarnée par l'idéal chrétien. Et puis, d'autre part, les plaisirs faciles qui sont ceux de la volupté païenne. Une dualité résumée dans la célèbre ouverture où vont s'opposer le thème du choeur des pèlerins et le motif du Vénus berghe bien connu, c'est à dire la grotte de Vénus, Vénus, Berghe, Vénus, la déesse de l'amour, auprès de qui le chevalier va goûter les délices les plus interdites avant de venir à résipiscence en implorant le pardon du pape pour être pour s'être livré à semblable débauche.

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Nul besoin d'être grand clerc pour voir que Wagner s'est projeté dans ce livret en tant que créateur. Le défi lancé par le chevalier à la Société chevaleresque de L'Avare Gourgue, en renonçant à l'amour courtois au profit des plaisirs charnels. Ce défi reflète l'attitude de Richard lui même, bravant les béotiens de son temps. Il n'est que de lire ce passage d'une communication à mes amis, encore une fois pour mesurer l'état d'exaltation qui s'est emparé de Wagner au moment de la composition.

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Je lis ce qu'il écrit lui même. Ce fut dans une surexcitation déchirante, exubérante, qui tint mon sang et mes nerfs dans un bouillonnement fiévreux que j'ai esquissait et composé la musique du Tannat Holzer, ma véritable nature, qui m'avait à nouveau dégoûté du présent et me poussait vers un monde plus noble, le plus noble, entouré comme un emplacement ardente et passionnée. Les créations matérielles de mon imagination qui se jetaient toutes dans un même torrent. Le suprême désir d'amour.

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On a presque envie de dire que tout Wagner est dans ces quelques lignes. D'où Wagner, non seulement dans le fond, mais un peu aussi dans la forme, labourées dans l'évolution musicale de notre homme. Tannhäuser est une œuvre qu'on doit pouvoir qualifier d'œuvre de transition. La forme de l'opéra Die à numéraux, cet opéra, cette forme petit à petit, va céder le pas à ce que les musiciens vont définir comme le drame lyrique. Cette espèce de grande coulée musicale ou dont on ne voit plus les coutures avec des récitatifs qui s'enchaînent dans les airs, qui se font de même dans les chœurs.

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Tout ça, tout ça ensemble. Le flux symphonique, la mélodie continue vont bientôt tout emporter sur leur passage. À commencer par les anciens vestiges du genre. Tout ce qu'on connaissait dans l'opéra italien, tout simplement. Cette pointe d'avant gardisme distillé par Wagner, évidemment, ne va pas être du goût de tout le monde. Le public lors de la première sortie, dégoutés, mécontents. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Wagner en personne. Cette première, elle a eu lieu à Dresde le 19 octobre 1845 seulement.

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Seulement des années plus tard, en 1861, Wagner est convaincu que la création parisienne s'annonce sous les meilleurs auspices. Après tout, il avait de mauvais souvenirs. Il a une revanche à prendre pour se faire connaître. Il investit de grandes sommes dans l'organisation de trois concerts de ses œuvres. En outre, il tient salon chez lui le mercredi soir. C'est la princesse Pauline de Metternich, l'épouse de l'ambassadeur d'Autriche, qui va qui va communiquer à ses amis son enthousiasme pour Wagner.

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Un enthousiasme qui fait déjà peut être un peu penser à celui qui prouvera plus tard le roi Louis. D'ailleurs, en tout cas, Mme de Metternich obtient de l'empereur qui leur donne la représentation de Tannhäuser à l'opéra. Et Napoléon 3 obtempère. Je vous rappelle que l'opéra dont il est question n'est pas encore l'Opéra Garnier, qui ne sera inauguré en 1875. Pour l'instant, on est encore à l'opéra de la rue Lepelletier. Tout l'appareil de la maison et vous avez compris qu'il s'agit d'un gigantesque appareil est mise à la disposition du compositeur compositeur qui va consentir à sacrifier aux deux coutumes de la grande boutique, comme Verdi avait surnommé l'Opéra de Paris.

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C'est plus tard qu'il l'a surnommé ainsi d'ailleurs qu'il le surnommera ainsi les coutumes de. C'est d'abord faire traduire le livret en français. Et il y a quatre traducteurs qui vont se succéder à la tâche. Son livret Wagner étant son propre librettiste, son livret va donc être traduit en français. Et puis, il faut. C'est la tradition. À Paris, il faut inclure un ballet. Wagner ajoute à son ouverture une bacchanale qui sera chorégraphiée par un maître de ballet dont vous connaissez le nom, forcément.

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Et c'est Marius Petipa. La grande marche de l'acte 2 du Tanna aux heures de Richard Wagner. l'Orchestre philharmonique de New York, sous la direction de Leonard Bernstein. Franck Ferrand sur Radio Classique. Wagner attendait énormément de cette première à Paris. Eh bien, cette première, permettez moi de vous l'annoncer, est un échec complet.

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D'abord, il faut dire que le directeur de l'orchestre, Pierre Louis Ditch, n'a pas aidé, n'a pas aidé Wagner Scéance Fawn Bulot, qui le surnommera misérable andouille. Ça vous donne une idée quand même. Wagner avait cherché en vain à faire remplacer Ditch, mais il n'y était donc pas arrivé. Ensuite, il y a eu toute la malveillance du monde musical parisien, qui n'est pas favorable à Wagner et à ses protecteurs. Même Berlioz, je vous le laissez entendre tout à l'heure.

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Berlioz, critique redouté du Journal des débats, n'a pas vu d'un bon œil ce nouveau Meyerbeer aux dents longues des dents qui reyel parquet de l'Opéra au moment où ces Troyens à lui attendaient désespérément d'entrer à l'opéra. Et il n'a même pas rédigé de compte rendu.

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Bon, ce sont en vérité les jeunes élégants du Jockey Club, le Jockey Club, le club ultra chic de la capitale française, club royaliste. Ce sont ces élégants là qui vont donner le coup de grâce à Wagner. Il insiste sur la présence d'un ballet au deuxième acte. Il se contrefiche éperdument de la musique que les gens du Jockey Club, eux, leurs habitudes, n'arrivaient qu'après le premier acte. Et c'est donc la cause principale de leur patronage que d'aller savourer les charmes des jeunes filles au foyer de la danse.

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Bien entendu, Wagner, qui savait pourtant à quel point les gens du Jockey Club faisaient la mode à Paris, n'a pas consenti. Il a refusé carrément de situer le ballet au deuxième acte. Il pense qu'il pourra peut être apaiser les critiques en écrivant le premier acte ballet qui contenait assez de volupté pour satisfaire ces arrogants gandin, ces jeunes gens au sang chaud, des jeunes gens. Il y avait beaucoup de messieurs très mûrs aussi au Jockey Club, il faut bien le dire.

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Bref, la clique va empêcher néanmoins le déroulement normal de trois représentations consécutives et après la troisième représentation. On est donc maintenant arrivé le 24 mars 1861.

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L'œuvre est carrément retirée de l'affiche, même si le couple impérial a soutenu Wagner de façon réitérée. C'est Charles Baudelaire Charles Baudelaire, ulcéré par l'affront qu'on vient d'infliger aux musiciens qu'il admire profondément. C'est Baudelaire qui décide de se jeter dans la mêlée et va se fendre d'un article acerbe. C'est une de ces rares critiques musical. Elle va paraître dans la revue européenne le 8 avril 1861, avec un titre tout simple Tanna Holzer à Paris.

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Que les hommes qui peuvent se donner le luxe d'une maîtresse parmi les danseuses de l'opéra désirent qu'on mette le plus souvent possible en lumière les talents et les beautés de leurs emplettes. C'est certes un sentiment presque paternel que tout le monde comprend et excuse facilement, mais que ces mêmes hommes, sans se soucier de la curiosité publique et des plaisirs d'autrui, rendent impossible l'exécution d'un ouvrage qui leur déplaît.

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Parce qu'il ne satisfait pas aux exigences de leur protectorat, voilà qui est intolérable, écrit Baudelaire. Gardez votre harem et conservez en religieusement les traditions, mais faites nous donner un théâtre où ceux qui ne pensent pas comme vous pourront trouver d'autres plaisirs mieux accommodés à leur goût. Ainsi, nous serons débarrassés de vous et vous de nous, et chacun sera content.

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Kiedis vous quand même vous dire qu'entre le tannat aux heures original de 1945, créé à Dresde et la composition de ce ballet, à savoir la torride bacchanale du Vénus Berghe pour les besoins de l'Opéra de Paris, le style de Wagner a évolué.

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Bien entendu, il y a eu tellement de temps. Vous imaginez il? C'est passé quand même seize ans entre temps et sous l'emprise d'une passion pour Matilde Vaessen, donc, avant qu'il ne se lie avec Isaac Cosima Fawn Bulot, vous savez, avec la fille de Liszt, Wagner a complété la partition de Tristan et Isolde en 1859.

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l'Opéra attendra 1865 pour être créé et c'est tout naturellement qu'il a l'intention d'inoculer à cette scène du Vénus Berghe une dose de la sensualité exacerbée qu'il avait expérimentée dans Tristan, avec ses harmonies pleines de tension chromatique, pour reprendre le lexique de la musicologie. L'érotisme immédiat célébré par Quirk Garde dans le Don Juan de Mozart, atteint ici des sommets interdits à la grâce et à la décence qui était celle cette grâce et cette décence qui était celle du classicisme en vigueur à Vienne dans le Dictionnaire encyclopédique de Wagner, publié chez Actes Sud sous la direction de Timothée Picard.

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C'est Jean-François Cantoni qui livre le diagnostic suivant.

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Il a donc fallu attendre les représentations parisiennes qui eurent lieu à un moment où la technique de composition wagnérienne s'était infiniment enrichie et raffinée.

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Il a fallu attendre ces représentations pour que le compositeur parvint à rééquilibrer l'oeuvre, c'est à dire à différencier nettement le langage du Vénus Berghe et celui de l'avare Bergh, et rendre ainsi pleinement justice à son projet esthétique initial. Vous comprenez ce projet esthétique? C'était bien montrer la différence entre ce qu'il y avait de sublime, ce qu'il y avait de pur et ce qu'il y avait de nettement moins pur et de nettement plus plus coquin. C'était bien sûr le spectacle du Tannhäuser de Wagner.

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l'Orchestre philharmonique de Vienne était sous la baguette de Sir Georg Solti.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Derrière le scandale de Paris se cache, comme souvent à Paris d'ailleurs, des motivations moins artistiques que politiques. Il faut dire que Napoléon 3 et l'impératrice Eugénie avaient honoré la première de leur présence devant une assistance extrêmement favorable au régime. Bien entendu, tout allait pour le mieux jusqu'au solo de cor anglais du petit pâtre. Et à ce moment, on entend un certain nombre de sifflements, des protestations pour répondre aux sifflements. Bien entendu, les saboteurs n'étaient qu'une minorité, c'est certain.

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Mais ce qu'on a entendu au milieu du vacarme n'a pas manqué de faire profonde impression. Néanmoins, les membres du Jockey Club étaient en partie manipulés par la comtesse Vallette Seka, qui était l'ennemi juré de la princesse Metternich. Vous dire que en France, la princesse Metternich n'était pas du tout populaire. Et on raconte que la princesse aurait brisé son bel éventail de dépit de rage à la fin de cette première représentation où n'avait pas régné le calme qu'elle aurait pu être en droit d'attendre.

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Surtout en présence du couple impérial. Les opposants à la musique de l'avenir, celle que promeuvent Liszt et Wagner, qu'ils soient journalistes mondains, mélomanes, abonnés, certains paris. Ils ont dévalisé en sifflets de chasse la boutique d'un armurier du passage de l'Opéra.

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Il y a aussi là dedans des spectateurs de passage. Bref, les opposants n'ont pas manqué de se joindre au vacarme du Jockey Club, de se repaître de ce qui apparaissait déjà comme un échec cuisant. Quant aux partisans de l'empire, eh bien, ils ont trouvé là leur compte puisque ils se souvenaient des activités révolutionnaires de Wagner. Wagner, qui avait été impliqué aux côtés de Bakounine lui même au moment du soulèvement de mai 1849, adresse donc on lui rendait la monnaie de sa pièce.

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Si vous voulez Wagner, danser dans ses souvenirs tire les conclusions qui s'impose? Qui savait mieux que moi que ce grand théâtre d'opéra avait renoncé depuis longtemps à toute visée d'art sérieux? Que des exigences tout autre que celles de la musique dramatique qui avait prévalu et que l'opéra même n'y servait plus que de prétexte au ballet?

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Franck Ferrand, si tu critiques.

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Wagner mourra à Venise en 1883 et quelques semaines avant sa mort à Cosima, il dira Il me faut encore donner Tanna aux heures au monde. Telle est ma dette. Ça en dit long sur la place qu'occupait cette œuvre dans son cœur et sur la volonté qui était la volonté de Wagner de refondre, d'unifier du point de vue du style. Les versions de Dresde et de Paris. Il y avait un hiatus de style et c'était pour. J'étais un vrai crève cœur pour le compositeur.

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Avec le recul, ça souligne la singularité de Tannhäuser dans la trajectoire wagnérienne. En effet, cette absence de version définitive met en exergue la modernité d'un opéra qui n'aura cessé d'être remanié. Il y aura même une version dite de Vienne. Si vous voulez, cet opéra n'est jamais terminé, c'est ce qu'on pourrait appeler un work in progress. Le scandale auquel a donné lieu la création parisienne, à défaut de réconcilier Wagner avec la France, aura consacré la clairvoyance d'un certain nombre de grands esprits.

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Et je trouve que ça, c'est quand même ça. Ça fait partie des satisfactions de cette affaire. Parmi les grands esprits clairvoyants, on peut citer des hommes d'État comme Ferri ou Olivier, qui est devenu en 1857 le gendre de lutte, me direz vous. La comtesse n'excelle. Des écrivains comme Théophile Gautier comme Mallarmé, Stéphane Mallarmé, trompette tout door, Padmé sur vélin, le dieu Richard Wagner irradiante. Un sacre mal, tu parlant lancre, même en sanglots sibyllins.

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Et puis surtout Baudelaire, bien sûr. Baudelaire qui, quatre ans plus tôt, avait subi les feux des critiques et ceux de la censure au moment du procès des Fleurs du mal. Bien entendu, avec Les fleurs du mal avait quand même été condamné pour offense à la morale publique et à la morale religieuse. Rarement affinités électives entre un écrivain français et un compositeur allemand aura atteint de tels sommets que dans cette relation entre Baudelaire et Wagner. C'est pourquoi je vous propose de conclure avec un extrait de cette lettre extraordinaire adressée par Baudelaire à Wagner alors qu'il venait d'assister au concert symphonique de 1860.

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Voici ce que voici ce qu'écrit Baudelaire. D'abord, d'abord, il m'a semblé que je connaissais cette musique. Plus tard, en y réfléchissant, j'ai compris d'où venait ce mirage. Il me semblait que cette musique était la mienne et je la reconnaissais comme tout homme reconnaît les choses qu'il est destiné à aimer. Puis, un petit peu plus loin, Baudelaire écrit encore J'ai éprouvé souvent un sentiment d'une nature assez bizarre. C'est. Et la jouissance de comprendre, de me laisser pénétrer, envahir voluptés, vraiment sensuelle et qui ressemble à celle de monter dans les.

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Et de rouler sur la mer et la musique en même temps respirer. Quelquefois l'orgueil de la vie. Notre Lognes Green Ànous s'appelle Christian Morin et le voici. Bonjour Christian, bonjour Franck. C'est la première fois que je me fais traiter de green un lundi matin. Vous parliez de Wagner ce matin. Il faut dire à nos amis ou de la province qu'il viendrait à Paris, où ceux qui habitent Paris de passer rue Jacob, voilà où il y a une petite plaque.

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Exact, car c'est là que Wagner a séjourné lors de sa prestation à Paris. Assez courte. Et puis, c'est toujours agréable de se promener dans ce quartier de Saint-Germain-des-Prés d'une façon générale, pas très loin d'ailleurs, au numéro 10.

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Il y avait autrefois un cabaret que vous n'avez pas pu connaître, mon cher enfant. C'était l'échelle de Jacob. Il se trouvait au numéro 10, joli jeu de mot et cabaret où ont commencé un certain nombre de grands noms. Exactement.

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Merci pour Wagner ce matin. Passionnant. Et puis demain matin, 9 heures. Bonne journée. Bonne semaine. Ne partez pas sur.