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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Un train va partir. Un train spécial. Là, dans quelques instants, nous sommes le 23 mars 1919. C'est déjà le soir dans une petite gare autrichienne. La gare de Thonon est à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Vienne. Ce train spécial emporte avec lui l'ex empereur d'Autriche, l'empereur Charles 1er et son épouse Zita. Ils ont avec eux leurs cinq enfants. En ces lendemains de Grande Guerre, la double monarchie austro hongroise s'est effondrée quelques mois plus tôt.

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Charles a dû renoncer à régner. Sa présence maintenant n'est même plus souhaitée sur son propre sol. Dans son propre pays, qui est devenu une république, la République d'Autriche, la Suisse va accepter de l'accueillir, lui et les siens. Mais on ne les accueille qu'en tant que personne privée. Ça a été très précisé par la chancellerie sur le quai de la gare. Ils sont quand même quelques centaines de fidèles à être venus là pour saluer une dernière fois l'ancien empereur.

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C'est le temps des adieux. Zita est entièrement vêtue de noir. Elle a les cheveux ramassés en chignon sur le sommet de la tête. Elle a juste un rang de perles à son cou. Elle monte dans le train. Elle a 27 ans. Elle est enceinte. Elle ne le sait pas encore à ce moment là. Mais pour elle, c'est le début d'un long, d'un très long, d'un interminable exil.

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Franck Ferrand, classique lorsqu'elle a épousé l'archiduc Charles, qui était le petit neveu seulement de l'empereur François-Joseph, Zita, n'imaginait pas qu'elle allait à ce point épouser le destin de l'Autriche. Zita de Bourbon-Parme, et oui, elle appartient à cette prolifique et royale lignée d'origine française qui a essaimé dans toutes les cours d'Europe. Elle épouse simplement un petit neveu de l'empereur François-Joseph. Sauf que les soubresauts de l'histoire vont précipiter son destin. Il y a d'abord l'attentat de Sarajevo en 14, qui va débarrasser, si je puis dire, la couronne d'Autriche de l'archiduc François-Ferdinand.

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Et puis, il y a la mort du vieil empereur, en novembre 1916. Et cette fois, c'est au tour de son mari, de l'archiduc Charles de devenir l'empereur Charles 1er. Le voilà sur le trône plus vite que prévu. Zita est impératrice. Elle a 24 ans à peine. l'Empire austro hongrois est extrêmement vaste. Vous savez, ce sont 51 millions d'habitants à l'époque, de 14 nationalités différentes, avec presque autant de langues parlées dans ce qui est une véritable mosaïque qu'il faut arriver à faire temps, faire tenir ensemble.

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Et tout ça est assez fragile. Bien entendu, le conflit est en train de s'enliser, cette Première Guerre mondiale. Le pays est complètement exsangue. Charles, qui a beaucoup combattu au front, sait à quel point il faut faire quelque chose. Il pense que son empire ne va pas se relever de cette guerre. l'Armée n'est pas assez moderne, mais elle dépend beaucoup trop de son allié allemand, bien sûr, du rail voisin et de la multiplication des fronts qui vont conduire à une défaite quasiment certaine.

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Or, Charles est un paci, un pacifiste. Attention! Disons plutôt qu'il est un pacifique. Il va tenter de se rapprocher de la France et de la Grande-Bretagne. Il va tenter cette chose absolument incroyable faire une paix séparée. L'un des chefs de la Triple Alliance va négocier avec les pays de la triple entente pour sortir son pour sortir le pays du conflit. C'est inédit. Bien entendu, le risque pour l'empereur d'Autriche est considérable. Si on savait qu'il essaie de négocier avec l'ennemi, vous imaginez?

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Tout ça doit rester ultra secret et les tractations vont se faire par l'intermédiaire de deux des frères de Zita, Sixte et Xavier de Bourbon-Parme. Ils sont très liés à la France, ces deux princes qui n'ont pas pu s'engager dans l'armée française du fait de leur nom. Ils combattent à ce moment là dans l'armée belge. Au cœur de ce conflit, une partie de la famille de Zita se bat dans le camp adverse par l'intermédiaire de Sixte et de Xavier. l'Empereur Charles va faire remettre au président français Raymond Poincaré et au premier ministre.

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On dit à l'époque le président du Conseil des lettres, dans lesquelles il propose notamment de restituer l'Alsace-Lorraine à la France. Il ne veut rien moins qu'une paix séparée avec la France.

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Vous imaginez que si l'Autriche arrive à s'allier avec la France et donc avec l'Angleterre, c'en est fini de la guerre puisque l'Allemagne perdra son principal allié. Cette tentative de paix qu'on a pris l'habitude d'appeler l'affaire Sixth va échouer. Et c'est pire que ça. Elle va être révélée au grand jour à la suite d'une manœuvre du ministre des Affaires étrangères autrichien qui va sur la toute fin de la guerre. Accuser la France de saboter les efforts pour la paix. Et pour répliquer à cela, Clémenceau ne trouve rien de mieux.

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Et oui, Georges Clémenceau, à l'époque, est devenu à son tour président du conseil et il va faire publier dans La Presse les lettres de l'empereur Charles.

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Vous imaginez? Comment voulez vous que l'empereur se maintienne à la tête de son pays à ce moment là? Charles va être contraint de démentir dans un premier temps. Et puis ça s'enlise, bien entendu, à la fin de l'année 1918 pour l'Autriche-Hongrie. On peut dire que c'est la fin, comme le craignait l'empereur. l'Empire se disloque de toutes parts. On ne veut plus de lui. Les armées se sont désagrégé après une ultime défaite en Italie. La défaite de Vito Duhaut Veneto Charles va relever l'armée de son serment de fidélité et lui même le 11 novembre 1918, ça ne s'invente pas à Choong Broun, le palais d'été des empereurs d'Autriche.

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Il va signer sa renonciation à participer au gouvernement autrichien. Le terme de renonciation est important. C'est Jean des Cars qui le précise dans Le sceptre et le sang, paru aux éditions Perrin. A ce propos du genre d'écart, Zita m'a parlé d'une erreur régulièrement commise, me précisant qu'elle aurait préféré mourir plutôt que de voir son mari admettre son élimination. Il ne s'agit donc pas d'une abdication, mais bien d'une simple renonciation. Très rapidement, on va faire comprendre à la famille impériale qu'il lui faut quitter.

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Vienne on s'installe au Château des cartes Zaho, qui est un relais de chasse que j'ai eu l'occasion de visiter et même de filmer pour la télévision. C'était un endroit très émouvant parce que tout est resté dans l'état qu'ont connu Charles et Zita avec leur famille déjà en exil ou en tout cas sur le chemin de l'exil. Il y a encore les tasses à café qui sont là. C'est assez poignant, bien entendu. Zita se rappellera longtemps l'arrivée dans ces lieux froids, sans chauffage, sans électricité.

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Il n'y a même pas de draps pour les lits, précise Jean Sévillia dans la biographie qu'il a consacrée à Zita, qui l'appelle Impératrice courage. l'Empereur et ses enfants vont tomber malade. C'est la grippe espagnole. À l'époque, faut pas l'oublier. Arrivent les fêtes de Noël et Zita veille à ce que, néanmoins, chacun reçoive un petit présent modeste. C'est vrai, elle veille à ce qu'il y ait un sapin, qu'on puisse le décorer quand même quelques semaines plus tard.

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Ce sont les élections en Autriche qui vont porter les sociaux démocrates au pouvoir. Et maintenant, il est dans l'intérêt de la famille impériale de quitter le pays. L'aide va arriver finalement d'Angleterre, puisque plusieurs officiers britanniques sont envoyés auprès de la famille impériale. Grâce au roi George Sand, qui aura au moins fait ça, si je puis dire, je suis un peu méchant, mais il faut le dire quand même. Un train va être affrété pour aider la famille impériale à quitter le plus rapidement possible le sol de l'Autriche.

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L'ouverture de La chauve souris, bien sûr, de Johann Strauss fils. l'Orchestre philharmonique de Vienne en ce Nouvel An 1987, était sous la direction de Herbert Cariane. Franck Ferrand sur Radio Classique. Le soir du 23 mars 1919, donc, il faut quitter le pays sans condition. Zita et ses enfants Charles, bien sûr, montent dans ce train et le lendemain, le train en question franchit la frontière suisse à Feldkirch. L'écrivain Stéphane Soylent se trouve là par hasard.

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Ça ne s'invente pas. Stéphane Zweig, comme nous disons nous en France, je reconnus derrière la glace du wagon, la haute stature dressée de l'empereur Charles et de son épouse en vêtements noirs. l'Impératrice Zita Je, trisaïeul d'Isbergues, le dernier empereur d'Autriche, l'héritier de la dynastie qui avait gouverné le pays pendant sept cents ans, quittait son empire en Suisse. Zita a demandé d'abord l'asile à sa mère, la duchesse de Parme, au château de Ventech. Et puis on part pour Prangins Prangins, près de Nyon.

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Vous savez, la villa de Jérôme Napoléon. Très belles demeures des Bonaparte dans cette maison. La famille s'agrandit. Zita donne naissance à deux enfants. Au cours des deux années suivantes, depuis la Suisse, Charles tente de retrouver sa couronne hongroise. Une première tentative échoue au printemps 1921. Et puis, en octobre 1921, Zita l'accompagne vers Budapest. Ils prennent l'avion pour la première fois. Elle est partie dautorité avec lui. Charles a fait comprendre à son conseiller qu'il était inutile de tenter de la dissuader.

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Pour Zita, c'est très important. Elle considère que sa place est auprès de Charles, comme lors du couronnement à Budapest en décembre 1916. Elle doit être là, à côté de celui qui devient Charles 4 de Hongrie. Si Charles a bien renoncé à l'Autriche, il est toujours roi de Hongrie, laquelle est dirigée depuis la fin de la guerre par un régent, l'amiral Horthy. Ancienne aide de camp de l'empereur François-Joseph, alors le couple impérial royal, devrais je dire maintenant plutôt à décoller de Suisse en se faisant passer pour des Russes qui font un baptême de l'air.

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Pour le moment, le moteur de l'avion de Charles hésita. Quelques hoquets et plus Ital Vertige. Elle confiera plus tard. Mais l'enjeu est énorme. Il faut revenir à Budapest. Il faut entrer avec l'appui de l'armée dans la capitale, récupérer le pouvoir après quelques ratés. L'avion se pose enfin dans un champ. Ils sont à 200 km à l'ouest de Budapest. Les Alliés doivent les attendre là bas, à Budapest. Mais l'organisation est compliquée. Bien sûr, l'officier royaliste qui devait retrouver Charles hésita, est en retard.

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On va perdre de précieuses heures. Ça fait un peu penser à la fuite à Varennes de Louis 16. Vous savez, après une nuit dans une caserne, Zita va devoir dormir sur un lit de camp militaire. Et puis une messe entendu à genoux sur le ballast. On repart à bord d'un train en direction de Budapest, mais rien ne se passe comme prévu. Décidément, aux portes de la capitale hongroise, l'entreprise va échouer. Charles répugne à faire couler le sang pour remporter la victoire.

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En face, évidemment, on n'hésite pas à manœuvrer pour contraindre. Le roi a de nouveau renoncer. Charles va renoncer. Il ne veut pas d'une couronne. Au prix d'une guerre civile avec Zita, il est fait prisonnier dans un monastère en attendant qu'on veuille bien statuer sur leur sort. Cette fois, ils deviennent, ils deviennent très encombrants. Et la Suisse ne veut plus d'eux, tout simplement. Pas question de revenir à Prangins, ni même de revoir les enfants, d'ailleurs.

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Il faut partir pour un nouvel exil et cette fois, on décolle pour l'île de Madère. Depuis le 2 février 1922, toute la famille impériale s'installe donc sur cette île portugaise de Madère. Zita a été autorisée à voyager en Suisse pour ramener les enfants. Charles est heureux de revoir ses enfants. Bien sûr qu'il n'avait pas vu depuis quatre mois. Mais vous imaginez l'ambiance à Madère? C'est assez terrible. Dans un premier temps, on va s'installer dans une dépendance de l'hôtel Ritz, mais il faut bientôt déménager.

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Les finances du couple ne permettent plus de vivre dans un bel hôtel. Zita est revenue du continent avec de mauvaises nouvelles puisque l'homme à qui elle avait confié ses bijoux a disparu. Le peu d'argent qu'il reste maintenant va devoir être utilisé pour le voyage des enfants, alors même qu'un précepteur et des domestiques ont été engagés. Le dernier empereur n'a plus un sou. La famille quitte l'hôtel pour une villa sur les hauteurs. Villa prêtée par un propriétaire terrien. Mais en ce mois de février, il se trouve que le climat est très dur à Madère.

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La villa est presque invivable. Elle est extrêmement humide. Il faut faire la lessive à l'eau froide. Il faut louer de la vaisselle et des draps pour essayer de s'installer comme on peut. Vous allez me dire cette fois, Zita va se décourager. Mais non, il en faudrait plus pour décourager l'impératrice. Courage. Elle est enceinte de son huitième enfant. Elle fait tourner sa maisonnée comme elle le peut. Il y a quand même beaucoup de monde maintenant dans la maison.

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Et alors qu'elle souffre, comme Charles, de la rudesse, de l'exil et des difficultés matérielles, elle essaie de. Elle essaie de s'évader par la prière. On entendra jamais une seule. Séchapper des lèvres de Zita. La version originale de 1893 de cette Terre in Paradise Zoom du Requiem de Fauré. l'Orchestre national de France. Quelques membres de cet orchestre avec le Choeur de tous étaient sous la direction de Laurence Equilbey. Franck Ferrand sur Radio Classique début mars 1922, le petit archiducs Charles Louis tombe malade.

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Il est grippé. Et puis ses frères et soeurs tombent malades. Puis les domestiques. Mais c'est l'état de l'empereur, en vérité, qui est inquiétant. Charles a de la fièvre. Zita a dû insister pour appeler un médecin pour essayer d'avoir un diagnostic. C'est une bronchite qui se transforme bientôt en pneumonie. Et malgré sa grossesse, puisque Zita va accoucher d'une petite fille deux mois plus tard, l'impératrice est là, qui veille sur son mari. Elle dort peu, elle a l'œil à tout.

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Charles a t il mangé le feu dans sa chambre? Est il bien entretenu? Est ce qu'il n'a pas encore plus de fièvre qu'hier? Surtout, il a pris les catholiques très convaincus. Cette impératrice va faire preuve d'une très grande piété. À tel point d'ailleurs qu'un procès en béatification est ouvert à Rome depuis 2009. l'Empereur Charles a été reconnu bienheureux par l'Église en 2004. Lui. Les prières de Zita ne pourront rien. Le 1er avril 1922, c'est l'agonie.

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Zita se tient près de lui. Des heures durant, elle tente d'adoucir les souffrances de cet homme qui n'en peut plus. Et lorsque vient la fin, Zita a quand même laissé échapper un cri de détresse. Elle a 29 ans, elle est veuve et elle a maintenant 8 enfants sous sa seule responsabilité. Quasiment pas d'argent. Rapidement, elle se reprend néanmoins. Pour les autres, elle doit tenir. Il lui faut tenir Franck Ferrand.

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Christiques, Zita n'oublie jamais qu'elle est toujours impératrice, même si c'est une impératrice en exil et sans couronne. Elle est après tout la mère du dernier du nouveau chef des Habsbourg. Son fils auto Otto de Habsbourg, qui va devenir en quelque sorte l'empereur virtuel. Et pour fêter son avènement, elle va revêtir une robe rose. C'est la dernière fois qu'on la verra avec de la couleur puisque pendant tout le reste de sa vie, restant fidèle à son mari qu'elle a époux, qu'elle a accompagné jusqu'à la fin, elle portera le deuil.

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Elle sera toujours en noir. Après Madère. Il y aura l'Espagne. Et puis, après l'Espagne, il y aura la Belgique, puis les Etats-Unis, le Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale et de retour ensuite en Europe. Elle vivra essentiellement dans un monastère en Suisse. l'Impératrice Zita. Et puis, il ne faut pas oublier de le raconter. Et puis, il y a l'Autriche. C'est en voiture, au côté de sa dernière fille Elisabeth, que l'impératrice Zita reviendra en Autriche un certain jour de 1982.

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Elle a 90 ans, cette vieille dame. Elle emprunte à l'envers le chemin qu'elle avait trois ans plus tôt, parcouru par le même poste frontière entre l'Autriche et la Suisse, qu'elle va entrer sur le territoire de son pays. Toujours vêtue de noir, des perles à son cou, de grandes lunettes sur les yeux, Garzitto, maintenant, ne voit vraiment plus très bien. Elle marche avec deux cannes. Elle va être accueillie triomphalement par le peuple autrichien, qui lui fait une véritable haie d'honneur.

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Et au cours des mois suivants, elle va se rendre à plusieurs reprises au Tyrol. Et puis, en novembre 1982, elle est reçue avec éclat à Vienne pour assister dans la cathédrale Saint-Étienne à une messe en sa présence. Plus de 20 000 personnes ce jour là sont venus bloquer la circulation dans le centre de Vienne pour voir passer le cortège de la dernière impératrice. Elle mourra. Zita a 96 ans, le 14 mars 1989. Vienne va lui réserver des funérailles impériales.

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Elles sont célébrées le 1er avril 1989, 67 ans jour pour jour après la mort de Charles.

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Regardez, il est là, il nous arrive avec les bras chargés de deux magnifiques décorés, d'autres en chocolat, mais c'est pas quaujourdhui surpassait l'Adil, pas comme celle là. Il fallait que nous soyons là, vous et moi et tous nos amis de l'antenne de Radio Classique. Je vous souhaite un bon week end de Pâques. Vous avez des souvenirs d'enfance de Pâques? C'est merveilleux. Pâques, le printemps, c'est le renouveau de tout et soudain, fleurissant sous la lueur solaire, arrive.

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Bonne journée à vous et à demain matin, de toute façon.