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Christophe Sandalettes, je vous raconte une enquête sur un assassinat commis en décembre 2012 à Val d'Izé, en Ille et Vilaine, près de Rennes. L'assassinat d'Aurélie Beaujean, une heure après, on pense avoir arrêté le coupable. Mais il faudra beaucoup plus de temps que ça pour le confondre. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Brace.

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Christophe Hondelatte. La première scène de cette histoire est terrée, bouleversante. On est à Val d'Izé, en Ille et Vilaine, un matin de décembre 2012, quelques jours avant Noël, chez Aurélie Beaugendre, 29 ans, fraîchement séparée de son mari, qui vit seule avec ses trois enfants de 4, 8 et 10 ans. Il est 8 heures passées. Les gosses sont dans leur lit normalement. À cette heure là, leur mère aurait dû venir les réveiller, comme elle le fait tous les matins.

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Mais elle ne vient pas alors depuis leur plumard. Les gamins l'appellent. Nemat. Un mort. Et comme elle ne leur répond pas, ils finissent par descendre tout seul au rez de chaussée et dans l'arrière cuisine, il tombe sur elle, couchée sur le sol, la tête dans une mare de sang. Les gamins enfilent alors leurs bottes, ils enjambent le corps de leur mère et ils se précipitent chez la voisine pour la prévenir, et la voisine baisse les yeux.

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Ils ont été obligés de marcher dans le sang de leur mère. Ils en ont plein les bottes. La voisine immédiatement sur place, elle appelle les pompiers. Mais ça ne sert pas à grand chose. Aurélie Beaugendre est morte. C'est trop tard.

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Les gendarmes arrivent, les premières constatations sont assez aisées. Elle a été tuée d'une balle dans la tête, une seule qui a fait un énorme trou au niveau de l'œil droit et a vu ce qu'elle a dans la main. Une cigarette à peine allumée, elle a été tuée alors qu'elle venait de l'allumer à l'intérieur et un briquet.

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Là dessus, la maire de Relies, Marie-Christine Débarques, c'est la grand mère des petits. C'est un cauchemar. Ses trois petits enfants viennent de perdre leur mère à quatre jours de Noël et elle d'entré dès le début, dès que les gendarmes lui disent Votre fille a été assassinée. Elle a sa petite idée et elle leur livre tel quel. Brut de décoffrage.

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Moi, je sais qu'il a tué. C'est Sébastien, son ex-mari, lui qui a pu faire ça. Qu'est ce qui vous fait penser à madame? Avec sa cigarette à la main, Nesma. C'est la preuve que celui qui l'a tué connaissait ses habitudes. On relit tous les matins quand elle se levait vers 6 heures, elle allait fumer sa cigarette sur le pas de la porte de son arrière cuisine tous les matins, pendant que son café coulait comme un rituel.

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Celui qui a tué savait ça. Sébastien Warnex le savait, bien sûr. Oui, enfin, Bastien ou un autre. Quelqu'un qui, en tout cas, connaissait ses habitudes. N'avait pas d'ennemi. Aurélie. Avec un seul ennemi. Son mari Sébastien. Et là, vous vous dites histoires sans intérêt puisqu'on connaît le meurtrier dès le début. Qu'est ce qui lui prend on de là? Il est tombé sur la tête. Y'a a plus d'histoires intéressantes à raconter.

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Méfiez vous des évidences.

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En attendant, explorons donc la piste de l'ex dix ans de mariage. Douze ans de relations au total. Aurélie et Sébastien se sont rencontrés quand elle avait 17 ans et lui, 24. Un coup de foudre dans un bar et un premier enfant qui vient assez vite et dans la foulée, deux autres.

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Et à partir de quand? Est ce que ça s'est dégradé? Mme. Quand il est tombé en arrêt maladie, il avait des problèmes de dos quand il était mécanicien et ne pouvait plus travailler quoi? Il s'est retrouvé en arrêt maladie de longue durée. Complètement perdu les pédales. Il est devenu accro aux jeux vidéo. Il s'est mis à vivre la nuit, à dormir le jour. Je ne sais plus du tout. Attention à elle et aux enfants. C'était un cauchemar, je vous jure.

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Rendez vous compte à la fin y manger même plus avec sa femme et ses enfants.

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Les collègues d'Aurélie racontent qu'à cette époque là, ils l'ont vu plusieurs fois arriver en pleurs au travail. Elle bossait dans une déchetterie. Jusqu'à ce qu'elle décide de quitter Sébastien et elle a fini par demander le divorce. En juillet 2012, c'est à dire six mois avant d'être tué.

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D'après ce qu'on sait, la séparation n'a pas été simple non plus. Il a voulu récupérer la garde des enfants. Du coup, il est entré en guerre avec elle. C'était horrible, il se sentait tout le temps menacé. Un jour, elle est allée chercher les gamins à l'école. Ils étaient là. Il l'a suivie jusqu'à chez elle. Et quand il est arrivé chez elle et lui disait Tu vas crever, tu vas crever. Il a ramassé des pierres et lui a jeté des pierres dessus.

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Paraît donc, la mère d'Aurélie n'a pas tort. Sébastien est à juste titre le suspect numéro 1 de ce meurtre. Son mobile serait de récupérer la garde des enfants. Il n'a pas trouvé meilleur moyen que de buter leur mère misérable. Le gendarme décide d'aller l'interpeller tout de suite chez lui dans les heures qui suivent la découverte du meurtre d'Aurélie. Quand il arrive vers 11 heures, il n'est pas là, alors il l'attend. Il arrive une demi heure plus tard, plutôt serein, détendu.

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La première tâche des gendarmes est de lui annoncer la mort de sa femme. Ils sont en instance de divorce, mais à l'état civil, ils sont toujours mariés. Ce sera l'occasion d'observer sa réaction. Beaugendre. Nous venons vous voir parce que vous est arrivé quelque chose de grave. Votre femme? Nous l'avons retrouvée morte et là, il devient blême. Il s'effondre. Il doit se raccrocher à un muret pour ne pas tomber et juste après, il dit aux gendarmes à mi voix C'est pas moi.

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Tonon ça qu'on ne lui a rien demandé. On ne l'accuse de rien et il dit tout de suite C'est pas moi. Avant de l'emmener, les gendarmes commencent par une perquisition. Il fouille d'abord sa voiture et dans le coffre, il tombe sur une arme, un pistolet de calibre 9 mm et des munitions.

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L'arme du crime? Ensuite, les gendarmes fouillent sa maison et ils tombent sur une drôle de lettre adressée à Aurélie, mais qu'il n'a pas postée. A présent, je te déteste qu'on réalise surtout à ma vengeance, toi que j'ai aimé et qui m'a trahi. Saisissant. C'est lui donc, entre larmes, la lettre et les accusations de sa belle mère. Il n'y a plus beaucoup de doutes, Beaugendre. Vous pouvez me tendre vos mains, s'il vous plait.

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Voilà d'abord la droite. Merci. Pendant des mois, la main gauche maintenant. Voilà, les gendarmes font des prélèvements sur ces deux mains. Ils cherchent des résidus de poudre. Quelqu'un qui a tiré quelques heures plus tôt, même s'il s'est lavé les mains, a toujours des résidus sur les mains et les avant bras et les manches de ses vêtements.

[00:09:02]

Résultats positifs.

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Il écrit Il est midi et cette enquête a été bouclée en trois heures. Mais vous me connaissez, c'est mon truc. Les enquêtes bouclées en trois heures, ça mérite d'être raconté. Une enquête aussi facile? Patience. Pour l'instant, le monsieur est placé en garde à vue et c'est là. Ou alors je vous présente mes plus plates excuses.

[00:09:38]

Sébastien Beaugendre et t'emmener dans les bureaux de la section de recherches de Rennes. Que Beaugendre, votre femme, a été tuée par balle et on trouve justement un pistolet 9 mm dans votre voiture. Vous avez une explication? Oui, Jean-Luc. Moi, j'ai été victime de plusieurs tentatives de cambriolage, le dernier remonte au week end dernier. Ce n'est pas la première fois. Alors j'ai décidé de me procurer un pistolet, mais c'est un pistolet d'alarme. De toute façon, ce n'est pas une arme.

[00:10:12]

Ça ressemble à une vraie arme, mais ce n'est pas une vraie arme. Je l'ai acheté ce matin à Rennes, dans une armurerie. Ça, ça ne va pas être difficile à vérifier. Beaugendre. Expliquez nous alors pourquoi on trouve des traces de poudre sur vos mains. Qui est le signe incontestable que vous avez tiré avec une arme dans les heures qui précèdent la mort de votre femme? Je vous écoute. Ce matin, je suis allé acheter mon pistolet, puis je suis allé l'essayer sur un parking.

[00:10:47]

C'est pour ça que j'ai des traces de poudre sur mes mains et il dit sur quel parking les gendarmes vont voir et à l'endroit où il dit qu'il a tiré. Il trouve effectivement une douille de 9 mm percutée et ils vont aussi voir l'armurier de Rennes qui confirme qu'il lui a vendu le pistolet. Après le meurtre, vous voyez, je ne suis pas devenu neuneu. C'est une affaire beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Et puis, une voisine vient le dédouaner à son tour.

[00:11:27]

Sébastien Beaugendre. Où ils ont pu faire ça? C'est un super père attentionné, il n'aurait pas vu ça à ses gosses. Tenez, pas plus tard que dimanche dernier, mais mes gamins sont allés jouer avec le chien chez lui et il leur a fait fabriquer des madeleines au citron. Non, je le vois pas du tout tuer sa femme.

[00:11:58]

D'après les résultats de l'autopsie, Aurélie Beaugendre est morte entre cinq heures et demie et sept heures et demie du matin. Où étiez vous, monsieur Beaugendre à cette heure là? J'étais chez moi. Quelqu'un peut en attester. Nous. Et donc, au final, la juge d'instruction fait le bilan. Y cette lettre, je déteste qu'on réalise sur toi ma vengeance, qui n'a pas d'alibi non plus à l'heure du crime. Bien sûr, il y a ce pistolet d'alarme qui n'est pas l'arme du crime, mais il a pu l'acheter à dessein après le meurtre.

[00:12:44]

Pour brouiller les pistes. Et donc, à l'issue de sa garde à vue, Sébastien Beaugendre est mis en examen pour meurtre et écroué à la prison de Rennes, où il entame immédiatement une grève de la faim. Il dit qu'il est innocent. Des psychiatres l'examine. Il détecte immédiatement chez lui un risque élevé de suicide. Il est alors interné en psychiatrie. Mais à tous, il le répète je suis innocent. Je vais pas tuer ma femme. Deux mois plus tard, un employé du tribunal de Rennes trouve une enveloppe posée sur un banc avec écrit dessus à remettre à la juge d'instruction qui instruit le dossier.

[00:13:27]

Beaugendre n'employait lapport tout de suite à la juge qu'il loue. La lettre est signée d'une certaine Madame G. Je vous laller. C'est moi qui ai tué Mme Beaugendre, Aurélie. Le 20 décembre 2012, je me suis présentée à son domicile à 6 heures 10. Elle a ouvert la porte de la maison avec une cigarette à la main et j'ai tiré d'une distance d'un mètre cinquante environ. A priori, on peut se dire c'est un délire. Mais ce corbeau donne des détails sur le meurtre qui ne sont pas parus dans La Presse.

[00:14:03]

Le fait Aurélie? Fumer une cigarette, par exemple, quand elle a été tuée, ça n'est pas public. Et puis l'horreur, ça colle avec les constatations du légiste. Et puis, la distance de tir, un mètre cinquante, ça colle aussi. C'est très troublant, très troublant. Et c'est encore plus troublant quand les gendarmes interrogent le fils aîné d'Aurélie, 10 ans, ce matin là. Quand j'étais encore dans mon lit, j'ai entendu une femme crier en bas.

[00:14:33]

Crié Tu vas crever! Il était queleur je me souviens, j'ai regardé mon réveil, il était 6 heures. Et après, j'ai entendu ma maman crier. Je n'ai pas osé aller voir. Et après, je me suis endormi. Les gendarmes se mettent alors avec précaution sur la piste d'une femme meurtrière. Ils cherchent une femme qui avait des comptes à régler avec Aurélie et ils commence par interroger sa mère Marie-Christine, toujours très bavarde.

[00:15:11]

Je ne vais pas trop vous dire, mais. Je sais que depuis sa séparation avec Sébastien Ouellet avait rencontré NO3, mais enfin un collègue de travail, je crois qu'il est venu dîner chez elle un soir. Elle m'a dit qu'elle l'avait trouvé très gentil. Autrement dit, on découvre qu'Aurélie avait un amant. Ce que confirme d'ailleurs l'examen de son téléphone portable. Il s'appelait beaucoup s'envoyer des SMS du genre C'est juste pour te dire que je t'aime et que tu me manques bijoux.

[00:15:45]

Or, cet amant est marié. Est ce que ça n'est pas sa femme? La meurtrière? La vengeance d'une femme bafouée. Cette femme est convoquée à la gendarmerie. Est ce que vous connaissiez Aurélie Beaugendre, Mme? Moi, je la connaissais pas, mais mon mari m'a indiqué qu'il avait une collègue qui était décédée. J'ai appris son existence le jour de son décès. Est ce que vous pensez que votre mari a pu avoir avec elle une relation extra conjugale?

[00:16:17]

Vous savez, il en a déjà eu. Il m'a trompé quand j'étais enceinte de ma fille. Mais là, non, je ne pense pas qu'il ait pu me tromper une autre fois.

[00:16:33]

On vérifie la localisation de son téléphone portable le matin du crime. Cette dame était chez elle a priori, donc elle n'est pas madame. Mais cette malle MG existe t elle vraiment? Elle se manifeste à nouveau, en tout cas. Deux mois après sa première lettre, elle adresse un nouveau courrier, mais cette fois, pas à la juge, mais à la mère d'Aurélie. C'est moi qui ai tué Aurélie. Je vous écris, car le jeudi, habituellement, les enfants auraient du être chez leur père.

[00:17:04]

Depuis, je ne cesse de faire des cauchemars. Je vous écris en espérant que cela soulagera ma conscience. Madame G. Les gendarmes de la section de recherches de Rennes renvoient les deux enveloppes au labo prière de chercher des traces ADN.

[00:17:30]

1. Section de recherches J'écoute, on a identifié un ADN dans l'une des enveloppes. Ah d'accord! Vous avez une identité. On a passé la dernière au fichier. C'est Sébastien Beaujean. C'est donc lui qui, depuis le fond de sa prison, a envoyé ces deux lettres pour se dédouaner. Et c'est confirmé par une expertise en écriture, c'est bien lui. Il est donc entendu à nouveau.

[00:18:08]

Je vous assure, je ne suis pas l'auteur de cette lettre. Enfin, monsieur, on retrouve votre ADN dessus sur l'enveloppe et c'est votre écriture. Oui, mais je ne fais pas les mêmes fautes d'orthographe. Moi, le coco a l'air d'être un sacré manipulateur et c'est pas fini. Sept mois plus tard, il écrit à sa gentille voisine Vous savez, celle qui avait dit dans son témoignage que c'était un père remarquable. Les madeleines au citron souvenaient. La voisine est tellement choquée par cette lettre qu'elle la transmettent immédiatement aux gendarmes.

[00:18:43]

Peux tu me fournir un alibi pour le jeudi 20 décembre? Dire que ce matin là, tu étais avec moins de cinq heures et demi à 6 heures et demie et qu'on avait une relation cachée. La voisine est choquée parce qu'elle est mariée. Elle ne peut pas faire croire qu'elle entretenait une relation avec lui. D'autant que cette lettre, pour crédibiliser son témoignage, il lui propose de donner des détails croustillants, genre on faisait l'amour dans le salon tout habillé, en lui demandant de les apprendre par cœur et de détruire le courrier.

[00:19:15]

Mais maintenant qu'elle a donné cette lettre aux gendarmes, il est cuit. Il est vraiment cuit. Ce type est complètement dingue et c'est un sacré pervers.

[00:19:36]

La juge d'instruction ordonne alors une nouvelle perquisition à son domicile et dans le garage, les gendarmes tombent sur un petit atelier de bricolage qui leur avait échappé la première fois.

[00:19:48]

Sur l'établi, il y a tout pour transformer des balles de pistolet d'alarme en balle qui tuent tout pour vider une balle d'alarme de son contenu. C'est à dire de sa boule et la remplir avec des billes de roulements à billes en acier. Bref, tout pour faire une vraie balle de 9mm avec une fausse balle. Il a fabriqué lui même l'arme du crime. Et oui, les mécaniciens, n'oubliez pas. Et d'ailleurs, en fouillant sur son ordinateur, les gendarmes s'aperçoivent que le zozo allé sur tout un tas de sites qui expliquent comment fabriquer une arme à feu artisanale.

[00:20:26]

Quand je pense que j'ai cru qu'il était innocent. Ainsi donc, armé de son pistolet fait maison, Sébastien Beaugendre serait parti de chez lui le 20 décembre, à cinq heures et demie du matin. Il connaissait les habitudes de sa femme. Il a attendu à la porte de l'arrière cuisine et quand, à 6 heures du matin, il est sorti fumer sa clope et il a visé l'oeil. Parce que sans doute savait il que sa balle artisanale n'était pas aussi efficace, aussi puissante qu'une balle classique.

[00:21:05]

Il n'était pas certain qu'elle traverse le crâne, alors il l'aviser l'œil à bout portant. Et ensuite, il est sans doute allé planquer son arme et en acheter une autre dans cette armurerie de Reims et avec qui il est allé tirer sur ce parking. Pour justifier la présence de poudre sur ses mains. C'est bien pensé, ça aurait pu marcher, mais ça n'a pas marché.

[00:21:35]

Sébastien Beaugendre est donc renvoyé devant la cour d'assises de Rennes pour assassinat. C'est à dire meurtre avec préméditation. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Mais il continue de nier absolument totalement. Le procès s'ouvre le 21 novembre 2016, mais le box est vide. Sébastien Beaugendre est absent. Il refuse de comparaître et ce n'est pas la première fois. Il y a déjà eu une tentative de le juger quelques semaines plus tôt. Il a fait une tentative de suicide.

[00:22:13]

Le procès a été ajourné. Cette fois, il l'a dit à son avocat. Je ne veux pas que mes enfants me voient menottés dans le box. De toute façon, je suis innocent. C'est assez rare comme situation et ce n'est pas un cadeau pour ses avocats. Ils vont devoir le défendre en son absence. Le fils aîné de Sébastien et Aurélie Beaugendre, qui avait dix ans au moment du meurtre, est appelé à la barre. C'est lui, je vous rappelle, qui avait dit au tout début que vers 6 heures du matin, il avait entendu une femme crier Tu vas crever.

[00:22:57]

C'est une femme que vous avez entendu, Jeunehomme? C'est un homme. Bache, c'est plus. C'est plus bien. C'était la pièce maîtresse de la défense. Elle s'effondre et tous les autres témoignages contre l'accusé absent.

[00:23:23]

On apprend beaucoup de choses sur Sébastien Beaujean à ce procès. Il a perdu son père à l'âge de 13 ans. Ça n'a pas été facile et ce que raconte son entourage, c'est qu'à partir de la mort de son père, il est devenu un tyran. Il s'est mis à jouer le rôle du père absent. Il a voulu dominer la fratrie et sa mère. Il s'est mis à agir en despote et dès qu'il a rencontré Aurélie, il a surinvesti la relation.

[00:23:48]

Il voulait tout contrôler. C'est un portrait qui ne le sert pas, d'autant qu'il n'est pas là pour répondre. Et quand Aurélie demande le divorce, il devient incontrôlable, fou. Mais un jour, je l'ai vu débarquer avec une tronçonneuse dans la cuisine. Mario Leytron Sauver les meubles. D'autres témoins racontent qu'il s'est mis à poser des puces dans la voiture d'Aurélie pour surveiller ses allées et venues et aussi à pratiquer des incantations de magie et de sorcellerie dans l'espoir qu'elle revienne.

[00:24:20]

Et le déclic, c'est quand il a découvert qu'elle fréquentait un autre homme. Un soir, Aurélie l'aurait trouvé en train de bricoler sous le capot de sa voiture. Elle a découvert le lendemain qu'il avait dévissé quatre boulons du moteur.

[00:24:45]

Après cinq jours d'audience, le verdict tombe. Sébastien Beaugendre est reconnu coupable il est condamné à 25 ans de réclusion criminelle. Il fait appel. Il est donc rejugé devant la cour d'assises de Saint-Brieuc en juin 2018. Et cette fois, il est là dans le box. Et il maintient jusqu'au bout qu'il est innocent et il écope à nouveau de 25 ans de réclusion criminelle. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.