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Raconte Christophe Hondelatte. Une histoire stupéfiante aujourd'hui, l'histoire d'une enfance fracassée, volée, pillée, sciemment détruite. Et cette histoire, c'est la vôtre. Brahim Kerma oui, bonjour. Je voulais raconter dans un livre l'enfant égaré que vous avez publié à compte d'auteur. Je suppose que vous cherchez un éditeur. Maintenant, oui, je garde espoir d'en trouver. On le trouve en tout cas, ce livre. L'enfant est égaré assez facilement sur Internet, notamment sur Amazon.

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A l'âge de 13 ans, vous avez découvert, Brahim, que vos parents n'étaient pas vos parents. Pire que ça? À l'âge de 32 ans, vous avez découvert que vous n'étiez pas en vérité. Brahim Carma Oui, que vous n'étiez pas le vrai Brahim. Que vous étiez remplaçant. Je n'en dis pas plus. C'est une histoire douloureuse qui va crescendo, comme ça l'a dans la douleur et dans l'horreur. Je l'ai écrite avec Pierre enquêta. Réalisation Céline.

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Christophe Hondelatte. Je m'appelle Brahim, je suis né au Maroc le 22 août 1978. En tout cas, c'est ce qui était écrit sur mes papiers, mais suis réellement né ce jour là. Je ne sais pas grand chose du début de mon existence. Tous ces silences autour de ma naissance, tous ces non-dits, tous ces mensonges. J'ai grandi à Gennevilliers, au nord de Paris, un studio dans un immeuble des années 20, des chiottes sur le palier à trois dans le grand lit.

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Maman travaillait comme femme de ménage à la General Motors et papa comme ouvrier à l'usine Chausson. Il fabriquait des trafics, des J5 et des Giner. Je l'ai appelé papa et maman. Je me suis bien fait avoir. En vérité, je n'ai que très peu de souvenirs de mon père, de celui en tout cas que j'appelais mon père. Un jour, je dois avoir 5 ans, je joue au ballon dehors avec Florian. Le petit fils de la gardienne me renvoie la balle derrière le grillage de l'usine Panzani, un grillage d'au moins deux mètres pour escalader le grillage.

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Récupérer mon ballon. Mon père me voit. Ou yo, yo yo. Il m'a attrape par les jambes. Il me suspend et il me tape la tête sur le sol. Boum, boum, boum, boum. Je me souviens aussi de l'été d'après quand on est partis au bled. Papa avait acheté une Peugeot 104, il en était très fier.

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On a fait la route tout droit jusqu'à Marseille et ensuite le bateau et on est arrivé à Berkane, le bled de mon père, dans le Rif, près de la frontière algérienne. Et là, j'ai senti mon père distant et ma mère aggressive. Ils ne se parlaient pas, ils se disputaient tout le temps et mon père, finalement, est rentré en France avant nous. Et quand on a débarqué à Gennevilliers. Maman et moi, on a trouvé la porte close.

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Ali ouvre.

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Je ne veux pas vous voir qu'on lui ouvre. Tu ne peux pas nous laisser de là. Je suis ta femme. Et puis, pense à Brahim, l'amphore Ali. Je suis chez moi parce que. Voilà, à partir de ce moment là, rien ne sera jamais plus comme avant. On est allé dormir chez des connaissances pendant deux semaines à deux sur le canapé du salon. Ma mère avait honte. Alors un jour, elle est revenue au studio et elle a forcé la porte.

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Ali pense aux petits et rentre en CP. Tu ne peux pas le laisser dans la rue. Alors finalement, c'est lui qui est parti. Un jour, mon père m'a proposé de venir vivre avec lui. Ou ça? Chez moi, on ira chercher tes affaires, tu diras à ta mère que tu vas vivre chez moi. Quand je l'ai dit à maman, elle a pleuré. Tu veux partir par et de rester toute seule? Non, je ne suis pas parti.

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J'ai eu pitié d'elle. Ma mère fait des ménages, elle se lève à 5 heures du matin et elle rentre à 21 heures. Du coup, moi, j'ai 8 ans, je suis livrée à moi même, je vais chez mon copain Taïeb. Regardez les Chevaliers du Zodiaque à la télé.

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Ou bien je traîne au pied de l'immeuble 8 ans et c'est comme ça que je me suis retrouvé dans les pattes de celui que j'appelle le méchant, un grand de 10 ans, maigre avec un grand menton. Un samedi, il m'a demandé de baisser mon pantalon et il m'a caressé. Une autre fois, derrière l'ancienne usine Citroën, il s'est frotté contre mes fesses. Il disait que j'avais un corps de fille. Ça a duré comme ça jusqu'à mes 11 ans.

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Il me disait. Allez bien, viens, on va faire un tour. J'ai mis longtemps à comprendre. Je me sens sale, j'ai honte. Alors voilà, mon père s'est barré. Ma mère est dépressive, elle pleure tout le temps, mes amis Me Humilis. Je ne trouve de réconfort nulle part. Mais pourquoi donc est ce qu'ils m'ont mis au monde? S'il savait s'il savait la vérité. Et chez lui, rien n'a changé à la maison, sa mère pleure tout le temps, elle s'enfonce dans la dépression.

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Elle se dispute avec tout le monde, avec ses collègues, avec ses voisins et à l'école. Comment ça se passe à l'école? À l'école, Brahim a eu une maîtresse gentille, Catherine. Il l'aimait beaucoup, mais enseignements SM 2 il tombe dans la classe du dirlo Patrick Gérard. Un physique de bodybuilder, une terreur. Une fois, il a obligé un élève à passer toute la récréation dans une poubelle fermée, fermée. Un jour, il a collé une gifle à Brahim parce qu'il ne savait pas écrire le mot tonne au tableau.

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Et bim, bam, une deuxième!

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Aujourd'hui, c'est la visite médicale. Ils sont là. Un groupe de quatre, cinq élèves, Brahim est au milieu. On leur a demandé d'apporter leur carnet de santé et ils s'amusent à le lire. Quand toi, moi, je suis né le 24 juin 1978 et toi, tenez vous à moi, je suis né à Gennevilliers. Et toi, Brahim Téné ou. Il ouvre son carnet, il regarde sur la ligne. Lieu de naissance, il y a un grand point d'interrogation.

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Brahimi ne sait pas où il est, mais il n est nulle part.

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Tata ter le médecin scolaire de renchérir Il faudrait faire compléter son carnet. Manque des informations. Voilà, maintenant, il y a ça en plus du reste. Il n'avait jamais ouvert son carnet de santé à partir de maintenant. Ça va lui trottait dans la tête, évidemment.

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Brahim a maintenant 12 ans. Il est en sixième au Collège Édouard Manet de Villeneuve la Garenne et l'assistante sociale le repère assez vite. Il n'a pas vu son père depuis cinq ans. Sa mère est au fond du trou paumé. Alors un jour, elle lui parle d'aller dans un foyer à la DDASS Commander. Tu sais vraiment là bas, il y aura un vrai cadre de vie. Il y aura une bonne hygiène, il y aura un vrai suivi scolaire.

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T'auras des vêtements propres. Il est assez facile à convaincre. Franchement, quitter sa mère dépressive, son oncle alcoolique, je ne vous ai pas encore parlé de Souilah. Il vit avec eux. Il est bourré du matin au soir. S'il peut vivre loin de tout ça, OK, la DDASS vient donc le chercher un dimanche soir. Un éducateur encadré par deux gendarmes. Preuve qu'ils s'attendent à de la résistance. Et ils ne sont pas déçus. Vous allez tuer, on va les tuer.

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Maman. Vraiment, faut que je parte. Tu sais bien, c'est mieux. Et bien dit par.

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D'abord un foyer d'urgence dans le Val d'Oise, puis une famille d'urgence gentil avec le frigo bien rempli, puis une famille d'accueil. Brahim ne s'y sent pas bien. Leur retour au foyer.

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Et quand arrivent les vacances d'été, ma foi retourne chez maman maman qui, cette année, n'a pas pris de billet pour le Maroc.

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Donc, les vacances, ce sera à Jeune Viner. Un soir, il ne voit pas le temps passer. Il rentre à une heure du matin et là, il tombe sur son oncle Hamaide, beurrés comme un petit il.

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Leurs doigts. J'étais où j'étais devant la cour. Là, tu m'as pas vu. Arrête de mentir. Et La Hamaide l'attrape par le bras et il lui balance un coup de poing. C'était où? J'étais dans la cour EPIM en deuxième et troisième, et un quatrième, Brahim, à 13 ans. Il n'est pas assez fort pour se dégager et l'autre le frappe comme un sourd. Sale menteur! Le diable bralima le visage en sang. Il parvient à s'échapper.

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l'Oncle le poursuit. Brahim court jusqu'à ses copains. Il leur demande de l'aide.

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Approche. Manouba, dégage! Tu vas nous faire avoir des problèmes.

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Et là dessus? l'Oncle déboule.

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Tu es là? Incroyable. Brahim sent une main qui l'attrape par le poignet. C'est le méchant. C'est le méchant qui l'a à moitié violée et qui vient le sauver. Viens brye bien. Biencourt court. Il court jusqu'à Saintois. Et là, ils vont tous les deux au commissariat. Les policiers emmènent Brahim à l'hôpital de Garches. Il va y passer un mois. Traumatisme crânien. Hémorragie interne. Collection d'hématomes. Et pour ça, le tonton va prendre trois mois de prison avec sursis.

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Débrayent ne peut pas imaginer que cet évènement déjà inouï va provoquer comme un tremblement de terre dans sa vie. Parce que l'adage, bien sûr, est mise au courant. Et un jour, la mère est convoquée pour une réunion Brahy.

[00:13:07]

Mais là, il son éducateur Pierre, le directeur du foyer. Il y a une personne du conseil général et il y a un interprète. Parce que la mère parle le français couci couça, madame.

[00:13:19]

Qu'avez vous l'intention de faire de votre fils? Il s'est tout de même produit des évènements graves ces derniers temps. Son faire il traîne tous les jours dans la rue avec des voyous. Mais Koopa. Madame, vous avez toujours la garde de votre fils. Mais Brahim n'est pas mon fils. Oui, mais pas mon fils. Je l'ai adopté quand il était petit. Mais quand il était bébé à l'hôpital avant ça, j'étais enceinte plusieurs fois, mais sûrement, alors avec mon mari, on est allé Aberkane à l'hôpital et ils nous ont donné le bébé et ils avaient plus de parents.

[00:14:01]

Il était mort dans un accident de voiture et comme si ça n'était pas assez. Je ne sais pas quoi faire de lui. De lui garder coûte trop cher et j'ai plus que des problèmes avec lui au fond de moi, écrit Brahim.

[00:14:19]

J'ai prouvé une telle haine envers ma mère. J'aurais préféré qu'elle me parle seule. La seule qu'elle raconte mon histoire avec tendresse. Non, elle avait jeté ma vie en pâture à la face de tous. Comment on vomit une amertume à cet instant? Je n'envisage plus de l'appeler maman. Elle serait dorénavant une femme parmi d'autres.

[00:15:01]

Souvenez vous de la scène. Brahim a 13 ans et il vient d'apprendre qu'il n'était pas l'enfant de ses parents. Devant tout le monde, son éducateur, le directeur du foyer, un représentant du conseil général. Quelle violence! Et quand la réunion s'achève, il est paumé. Bien sûr, Brahim, et donc avec son éducateur Pierre. Ils se mettent à éplucher ses papiers d'identité. Enfin, le peu de papiers dont il dispose. Sa mère n'a pas de livret de famille.

[00:15:28]

Elle n'a qu'un récépissé de la préfecture de Berkane sur laquelle il est juste écrit. Brahim Kerma. Oui. Né le 22 août 1978. Sur ce papier, il n'est absolument pas fait mention d'une quelconque adoption. Est ce que sa mère ment?

[00:15:44]

Pourquoi est ce que ça n'est pas écrit sur ce papier qu'il a été adopté? Quelques jours plus tard, son Educ vient le voir. Brayer. J'ai retrouvé ton père. J'ai pris rendez vous avec lui. Tu vas m'accompagner. Il a peut être des réponses à tes questions. Ils vont à Saint-Denis, Denis. Attends moi dans la voiture, je vais lui parler d'abord et je viens me chercher après. S'il est d'accord, merci Pierre. L'éducateur revient au bout d'une heure.

[00:16:32]

Bon, j'ai discuté avec ton père. Je me suis pris la tête avec lui. Pour toi, il va me voir, non? Non, il ne veut pas. Il dit qu'il veut plus te revoir. Je suis désolé, mais pourquoi tu dis que c'est compliqué pour lui? Il a refait sa vie. Il a une femme, des enfants. Il ne veut pas tout chambouler. Mais je suis son fils. Je lui ai tout raconté, mais il ne veut pas renouer des liens avec toi.

[00:16:58]

Il veut que tu tires un trait sur lui. Terrible. Il apprend à 13 ans que son père n'est pas son père et maintenant, l'autre ne veut plus le voir. Ton père a dit aussi qu'il avait perdu ton livret de famille. C'est bizarre, ça faudra éclaircir cette histoire de livret. Ensuite, Brahim enchaîne les familles d'accueil. A chaque fois, ça se passe mal et il finit par échouer dans un foyer de la DDASS à Saint-Germain L'accise, près de Melun, en Seine et Marne, et on l'inscrit dans un centre de formation, le logis, où il essaye d'abord l'électricité, puis la restauration, la maçonnerie.

[00:17:59]

Rien ne lui plaît.

[00:18:07]

Et à part ça, il fume de la beu, il picole, il vole.

[00:18:11]

Et maintenant, il dealent. Le week end, il rentre malgré tout chez lui, à Gennevilliers, chez sa mère, et il se fait recruter par un gars du quartier qui s'appelle Mourad pour planquer de l'héroïne et des liasses de billets. La dégringolade. Mais pourquoi voulez vous qu'il s'accroche à rester sur les rails puisqu'il y a personne qui l'aime? Personne pour l'encourager à faire le meilleur, alors il fait le pire. Il rate son séchapper. Il se fait virer de son centre de formation.

[00:18:40]

On le place dans un foyer de jeunes travailleurs. Et quand il a 19 ans, la DDASS lui dit T'es majeur, mon gars, maintenant, démerde toi. Et un jour, il se fait pincer dans un cambriolage sur la zone industrielle de Villiers. L'alarme se déclenche. La police rapplique, il se fait séré. Il en prend pour six mois ferme. Il en fait quatre. Et quand il sort, où voulez vous qu'il aille chez sa mère, qui n'est pas sa mère à Jeune Villiers?

[00:19:08]

Jusqu'à ce qu'un matin. Bonjour, je suis UCIA de justice, vous avez une injonction de la mairie, vous devez quitter le logement aujourd'hui. Aujourd'hui même. L'immeuble est, paraît il, insalubre, donc on va le détruire de toute façon, sa mère ne payait pas le loyer. Brahim fils à la mairie pour essayer de négocier.

[00:19:33]

On lui propose un F3 à condition qu'il soit caution de sa mère. Et donc, il doit se mettre à bosser en intérim. Ouvrier chez Pizza, employé chez EDF, routier, chauffeur livreur.

[00:19:46]

Il prend tout ce qui passe. Un jour, Brahim a 28 ans, il se promène au marché Saint-Denis avec l'un de ses oncles maternels à l'alcoolique. Un autre a un moment, l'oncle se fige. Tu vas voir ton père. Il est là où ça la regarde. C'est lui, le père fait son marché accompagné d'un petit garçon. Bagua s'approche. Salamalecs, comme est comme ça. Mais tu es qui? Tu me reconnais pas. Brahim, ton fils, ça va.

[00:20:46]

Les trois hommes vont boire un café, mais le père parle avec l'oncle. Il n'a pas un mot pour Brahim, pas un mot. Et il se lève et il s'en va. J'étais malheureux, en colère. Je n'étais personne à saisir.

[00:21:11]

Heureusement, la même année, Brahim rencontre Farida. Il tombe amoureux, quoi? Ça fait toujours du bien de tomber amoureux. Ils se marient et c'est elle qui l'encourage à se lancer dans une enquête sur sa naissance au Maroc. Tu sais quoi, viens, on va les deux mois en vacances au Maroc, c'est là bas qu'il faut se renseigner, ce qu'il va découvrir là bas, dans le pays où il est né.

[00:21:42]

Et absolument. Tu paies chiants.

[00:21:55]

Et donc, ils débarquent tous les deux à Berkane, dans le Rif, berceau de la famille Carma. Oui, et ils vont voir la famille et notamment une tante qui les invite à prendre le thé.

[00:22:06]

Dis moi, est ce que tu sais comment j'ai été adoptée? Oui, oui, oui, je sais. Et là, la tente se met à raconter une histoire absolument stupéfiante. Tes parents vivaient déjà en France et en été, ils sont venus au Maroc. Ils sont allés à l'hôpital de Berkane et ils ont ramené un bébé. Un bébé né sous X, comme on dit. Mais ton père s'est arrangé avec la préfecture pour que ça ne soit pas écrit sur le papier, que le bébé était adopté.

[00:22:36]

Et donc, ils l'ont appelé Brahim. Brahim Kerma oui, mais ce bébé, c'est pas toi. Parce que ce bébé, il est mort. Il est mort quinze jours après. Alors, qu'est ce qu'ils ont fait? Ben, ils sont retournés à l'hôpital. Ils ont rendu le bébé mort et on leur en a donné un autre. Et ça, c'est toi. Mais ils ont pas refait de papier, toi. Ils ont gardé les papiers du premier, quoi.

[00:22:59]

Brahim Kerma, né le 22 août 78. On lui a donné l'identité d'un bébé mort et après, ils sont rentrés en France avec ce secret terrible, ce secret dévorant. Brahim n'est donc pas né le 22 août 1978, comme c'était écrit sur ses papiers. Non seulement il ne sait pas d'où il vient, mais il ne sait même pas quel âge il a. Le sol s'ouvrait sous mes pieds.

[00:23:29]

Une sensation de vertige s'emparait de moi. J'étais en proie à la nausée, le cœur au bord des lèvres. Il fallait en savoir davantage et donc, il va à l'hôpital de Berkane, où il rencontre une assistante sociale. Elle écoute son histoire et lui demande à consulter les registres. Désolé, vous ne pouvez pas consulter les registres, mais vous vous inquiétez pas, on va faire des recherches au beau parent biologique. Donc votre nom, c'est Brahim Kerma? Oui, mais non.

[00:24:00]

Je ne m'appelle pas Brahim Kerma. Oui, Brahim Kerma.

[00:24:02]

Whissel mort. L'assistante sociale fouille dans les registres. Écoutez, je suis, je suis désolée. Aucun document ne fait mention de votre adoption.

[00:24:14]

Administrativement, vous n'avez jamais été adopté. Vos parents se sont alliés? Sofía Kerma Oui, il n'y a rien d'autre. Je peux rien faire d'autre.

[00:24:27]

Brahim se retrouve face à un mur. Il ne saura jamais qui il est.

[00:24:32]

Sauf sauf s'il parvient à trouver une infirmière dont on lui a parlé et qui travaillait à l'époque à la maternité de l'hôpital de Berkane. Et il la retrouve. Elle a 70 ans. Elle est atteinte d'un cancer. Je ne me souviens pas de ça. Je ne connais pas de Carmat, oui. Non, ça me dit rien. De toute façon, je n'étais pas là ce jour là ce jour là. Quel jour, pourquoi vous dites ce jour là?

[00:24:58]

Vous savez quelque chose? Je ne sais pas, je ne sais pas. Ecoute, oublie tout, ça fait ta vie. C'est qu'il y a un loup, comme dit l'autre. La vieille infirmière n'a pas envie de remuer le passé. Et oui, oui, il y a eu une époque où, au Maroc, on donnait des bébés sans plus de formalités. Une époque où on les vendait peut être un trafic de bébés, mais personne n'a envie de parler de sa personne.

[00:25:38]

Alors, Brahim décide d'aller voir une avocate à Berkane. Il veut une enquête. Il veut retrouver le nom de sa vraie mère. Mais même l'avocate se débine. On n'y arrivera pas. Il faudrait commencer par prouver que des parents adoptifs ne sont pas tes vrais parents. Exhumer les corps. Faire un prélèvement ADN. On n'y arrivera pas. On n'aura pas les autorisations.

[00:25:58]

Brahima a écrit au procureur royal du Maroc. Il n'a jamais reçu de réponse. Sa mère adoptive est morte en 2016. Est ce qu'elle savait? Elle n'est pas sûre. En tout cas, elle n'a rien dit.

[00:26:16]

Woro woro woro, j'ai vu vos yeux embués, vous êtes un hypersensible. Je ne suis personne. C'est peut être facile d'être hypersensible à John Villiers, non? Ça me fâche. Facile. Depuis tout petit. En fait, vous êtes un peu à part? Non. J'imagine que pour un gamin de banlieue de quartier comme on est, car ça a été dur de raconter tout ça. Vous vous êtes beaucoup dévoilé?

[00:26:46]

C'était très dur de prendre, de déballer et de raconter sa vie. C'est pas évident, c'est pas évident. Et un jour, je me suis dit il faut que je raconte tout. Il faut que je l'ai l'écris pour me sentir mieux. Et les gens du quartier, les gens il y a eu des gens du quartier m'ont reproché pourquoi a écrit ce livre?

[00:27:08]

Pourquoi ils ont des phrases courtes. Vous savez, ils sont fiers. C'est la honte. T'as pas raconter ton histoire? C'est pas bien. Tu crée des problèmes. Je ne crée pas de problèmes. Au contraire, ça me soulage de partager mon histoire et de s'amuser. Ils vous reprochent d'avoir dit que vous avez été violé. N'est ce pas? Oui.

[00:27:30]

Un reproche, ça aussi m'a raconté aussi quand j'étais dans la drogue, dans la délinquance. Toutes ces choses là, partie de ma vie. Ce n'était pas bien de raconter ça live. Gala Comment dit alors là, vous rentrez d'un périple? Étoufferait. C'est tout frais. C'était il y a quinze jours à peine quinze jours à peine.

[00:27:49]

Vous êtes allés en vélo au Maroc. Départ devant le palais de l'Elysée à Paris. Et arrivez vous à Rabat, devant le Palais royal du roi Mohammed C-6? Vous l'avez vu? Non. J'ai vu personne et c'était le but. Pourtant, c'était mon but. J'ai fait 2400 kilomètres pour rencontrer le roi, la majesté moi métisse. Je suis arrivé devant le palais royal et aucun contact, aucune personne qui m'a accueilli du ministère. Vous avez essayé de le rencontrer plusieurs fois, je crois.

[00:28:20]

Oui, j'ai rencontré plusieurs fois dans Paris parce qu'il y a beaucoup de monde en France arrivés, beaucoup en France. J'ai campé devant son château. Je suis resté trois heures et après, je suis venu sur Paris rencontrer. Je vais proposer mon livre, mon histoire. Vous l'avez pisté dans une boutique? Oui, j'ai une boutique grâce à un copain. Un chauffeur de taxi qui vous a dit Il va faire ses courses là bas. Ça, c'est vrai.

[00:28:42]

Vous avez proposé votre livre? J'ai proposé mon livre et là, il a refusé. Il m'a dit que aujourd'hui, je ne pouvais pas m'écouter, mais me coûterait pour une prochaine fois. Mais il n'y a pas eu de projet.

[00:28:51]

Il n'y a pas une prochaine améthystes. Le roi. Le roi du Maroc. Il n'y a que lui qui peut m'aider à ouvrir cette enquête? Qui peut m'aider à faire ses recherches et à retrouver votre mère? Mais surtout, ma maman et mes parents. Mon histoire, ma sœur, frères et sœurs.

[00:29:14]

Parce que vous êtes à peu près sûr qu'ils ne sont pas morts dans un accident de voiture, comme vous l'a raconté votre mère?

[00:29:20]

Non, je pense qu'ils sont vivants. Vous pensez que votre mère vous a acheté? Je crois, oui, je pense que mes parents m'ont acheté parce qu'il y a tout un contexte. On sait que ces choses là ont existé au Maroc et une enquête en Espagne qui a fait tomber un réseau de vente de bébés. Vous pensez que vous étiez dans le même cadre?

[00:29:41]

Je sais si c'est la même région. Je suis dans le même réseau. Il y a eu plus de 30000 bébés dans le connais du nord du Rif, entre Oujda, Belkaid, cette région jusqu'à Nador, région, même lestemps sociale. Ma vie dit clairement qu'à l'époque, il y avait, il y avait eu bien dans cet hôpital, eu trafic d'enfants, un trafic d'enfants et ils vendaient à des Marocains vivant en France ou en Espagne ou en Europe.

[00:30:08]

C'est ça? Et des étrangers?

[00:30:11]

Tout ce qu'il y avait beaucoup, comme les frontières, étaient ouvertes et avaient beaucoup d'oxyde qui habitaient dans des Français. Il y avait des Espagnols et je pense qu'il y avait des Espagnols et des Français. Je pense que oui, il y a eu des Français qui sont venus acheter comme cette région. C'était assez pauvre et un peu. Je pense qu'ils ont manipulé les vrais, les vrais moments, les vrais parents pour délaisser leurs bébés et leurs enfants en leur disant ils seront mieux mieux en Europe.

[00:30:36]

Mais on aura le sentiment que donnent vos parents, c'est d'être rongés. Par ce secret de famille, est ce que vous pensez que votre mère. Cette dépression, qui l'a détruite à petit feu elle est morte aujourd'hui a été rongée par ce secret.

[00:30:55]

Je pense que oui, je pense qu'elle a eu cette dépression. Je pense qu'elle savait quelque chose. Elle avait des remords et elle avait des remords. Et ça l'a perturbé toute perte de vie. Et en même temps, comme elle aimait Ali. Votre père, mon père adoptif qui ne voulait pas le trahir ni le dire, le secret.

[00:31:17]

Mais même sur son lit de mort, vous n'avez rien, rien. J'ai essayé, j'ai tout fait, j'ai rien obtenu, je n'ai rien obtenu. Elle n'a pas voulu dire ce secret. Mais mon père adoptif, qui savait qu'il savait ce secret, ils l'ont gardé. Je pense que. Je pense qu'ils ont fait quelque chose de bien, l'expérience que j'ai des secrets de famille Ibrahim, c'est que ce sont des demi secrets, c'est à dire qu'il y a un moment où on les apprend, mais en vérité, il y a plein de petits signes avant qui fait qu'on laissait déjà.

[00:31:45]

On les a pas verbaliser. Est ce que vous saviez? Par des non-dits, par des petites choses, par ce point d'interrogation sur votre carnet de santé qui avait quelque chose de pas clair dans votre naissance?

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Franchement fondement. Je sentais. Ah, je sentais qu'il n'y avait pas d'amour, mais déjà d'une yavin. En fin de compte, on ressent quand la maman perd son propre enfant. On fait tout pour. On fait des sacrifices. On lui donne de l'amour, tout ça. Et je ne l'ai pas ressenti. Et il y avait une distance. Déjà, quand mon père adoptif, quand il est parti, il voulait. Mais après, je pense qu'après, il a refait sa vie, il a eu des enfants et il a coupé.

[00:32:27]

Il a coupé les ponts. Il s'est dit Ça y est, ma mère adoptif aussi. En fin de compte, à ça, il n'y avait pas quand elle était malade en même temps, étant donné plus de cet amour.

[00:32:38]

Enfin, on peut dire plein de choses comme ça. Par exemple, quand il ouvre pas la porte, c'est une sorte de nuit de feu. Ce n'est pas mon fils. Et quand il vous dit Viens vivre avec moi et que finalement, vous n'y allez pas, mais quand il vous le propose, c'est parce qu'il culpabilise.

[00:32:53]

Oui, c'est vrai que tu n'as pas tort. Oui, je pense. Non, je pense que si c'est oui, peut être. Il avait des remords par rapport à ce qu'il a fait ou avec ma mère adoptive. Il s'est dit Tiens, il faut que je récupère pour que je me rattrape. Faut que je me rattrape. Mais trop fier, trop fier pour aller au bout, quoi. Et il l'a pas fait. Et il l'a pas fait.

[00:33:13]

Pourquoi? Ils ont fait ça à vos parents? Pourquoi est ce que ils ont acheté, volé, pris un bébé? En fin de compte, tu voulais combler un trou qu'ils avaient. Ils ne pouvaient pas avoir d'enfant et ne pouvaient pas avoir d'enfant et se sont dit tiens, bon, on va prendre un enfant à l'hôpital. On va combler ce trou qu'on a, mais se trouve en fin de compte. Ils se sont pas rendu compte qu'ils allaient faire du mal parce que là, il y avait presque un signal.

[00:33:38]

C'est un couple de Maghrebins qui n'a qu'un enfant, un seul. C'est extrêmement rare. C'est vrai que c'est quand vous n'aviez pas de frères et sœurs, non? Ça aussi, c'est affectionnez. Oui, c'est vrai. C'était comme un point d'interrogation dans votre vie. Vous leur avez pardonné? Franchement, j'ai pardonné. J'ai pardonné, j'ai poch. Je suis quelqu'un. J'ai pas aucune rancune, je suis joyeux. Toutes les personnes qui connaissent, j'ai toujours le sourire dans mon coeur.

[00:34:09]

J'ai aucune haine. C'est juste que j'ai un peu de tristesse parce qu'ils ont pris leurs secrets avec eux.

[00:34:15]

Ils auraient pu au moins vous laisser la solution avant de mourir. Voilà, c'est ça. Parce que vous pensez qu'il savait? Moi, je pense oui, oui, le savait. A200 Il savait qui était votre mère. Quelle était ma mère? Mes parents, ils savaient. Mais ils n'ont pas voulu parce que ils avaient peut être peur de problèmes, n'avoir que leur famille, des problèmes de justice au Maroc.

[00:34:34]

Il y a eu des problèmes avec votre famille quand vos parents sont morts. Ils n'ont pas voulu que vous héritié.

[00:34:41]

Ils ont pas voulu que j'aie fais ce qui est marrant. Je porte leur nom que le Maroc est noir parce forment le doucettement pour témoigner. Comme quoi je suis bien, je suis bien leur propre fils. Ouais, ben, les deux familles ont témoigné comme orphelins. Je leur ai dit si je suis en Finlande, pourquoi je porte leur nom. Et ils n'ont pas voulu que j'hérite de tout l'héritage qu'ils avaient au Maroc et en France. Après, je leur dis Vous savez, je n'ai pas besoin de cet argent grâce à Dieu bon marché.

[00:35:08]

C'est quoi? C'est mes enfants, ma santé et ma femme. Je respecte juste avoir la vérité d'où je viens. Ça, ça me tient à coeur. Et ils n'ont pas voulu, m'ont tourné le dos.

[00:35:19]

Une chose qui m'a marqué, c'est que à un moment donné, vous vous écrivez dans votre livre. À partir de maintenant, on sert de la révélation de votre adoption. Vous dites je l'appellerai jamais plus maman, mais vous ne cessez de revenir chez elle à chaque fois que vous sortez du foyer.

[00:35:34]

Le week end, c'est à Gennevilliers, c'est chez votre mère et ça dure des années et des années et des années puisque en fin de compte, en fonge, j'avais de la pitié puisqu'elle était malade. Elle était toute seule, elle n'avait aucune famille et en fin de compte, elle y avait cueilli avec moi en tant que famille, que quand j'allais chez elle, j'ai appelé, mais pas de maman. Je l'appelais Saphia, mais c'est faux. Et vous l'avez accompagné jusqu'à son dernier souffle.

[00:36:01]

Je vous ai accompagné jusqu'au dernier souffle. Le seul amour qu'elle a eu dans sa vie, finalement, c'est vous. C'est moi. C'est dingue, c'est dingue. Alors, parmi les scènes que vous avez racontées dans ce livre, je me doute qu'une a été plus difficile que les autres à raconter. Ce sont ces scènes d'agressions sexuelles, alors on cherchera la qualification. Il n'y a pas de viol puisqu'il y a pas pénétration. Ce n'est pas faute d'avoir essayé.

[00:36:23]

Il a essayé le méchant. C'est dur quand on est un gamin, jeune bélier, d'aller raconter ça. D'autant que vous? Sa seule victime, n'est ce pas? Oui, je n'étais pas seule victime. Il a fait ça avec plein d'autres gamins. Son âge m'a fait quelques ennuis. Qu'est ce qu'il est devenu garçon? Le méchant, le méchant.

[00:36:41]

Ce que j'ai vu. J'avais revu un membre de frère et il était marié. Il a divorcé, il était un peu plus. Il est un peu alcoolique comme l'addition d'alcool. Et après, il a divorcé. Il est toujours zoné zone par zone, mais je n'ai jamais porté plainte, n'ont jamais pardonné lui aussi. J'ai pardonné et après? Je ne sais pas parce que j'ai un peu le commandant qui m'a agressé. Il vous a sauvé et il m'a sauvé.

[00:37:10]

Il vous a sauvé la vie. Il va vous tuer?

[00:37:13]

Non, non, qu'il voulait me tuer. Je sais qu'il voulait me tuer. Il n'y a que lui qui m'a aidé.

[00:37:18]

Ça fera peut être l'amour, peut être l'amour.

[00:37:24]

Ou peut être. Il avait des larmes, des remords.

[00:37:27]

Allez savoir. l'Oncle Hamaide, l'alcoolo là, il savait lui aussi. Oui, il savait tout ça. Il sait tout. Il est toujours vivant et est toujours vivant. Il ne veut rien lâcher. Lui non plus n'a rien lâché non plus. Il va rien lâcher et qui sait, rien. Mais je pense qu'il c'est la vérité.

[00:37:45]

La DDASS, alors, vous avez été pendant longtemps un enfant de la DDASS. Vous avez été placé en famille d'accueil, tout foyer.

[00:37:54]

Vous n'avez pas accroché aux familles d'accueil? Non. Pourquoi ça?

[00:37:58]

J'avais accroché quelques amis en fin de compte, ce qui est dommage. A l'époque, la DDASS qu'on était, par exemple. On était bien en relationnel avec la famille d'accueil. On vous a enlevé. On ne pouvait pas rester parce qu'il ne voulait pas qu'on garde un lien d'affection. Tout de suite, on n'allait pas s'attacher à ça. Il fallait pas s'attacher et tout de suite, on changeait de famille d'accueil.

[00:38:18]

Est ce que vous racontez là? Vous savez que c'est un phénomène destructeur des grilles de nuit à la DDASS? Dans les années 80 90, ça a fabriqué des tonnes de criminels. Oui, c'est vrai, ça a détruit des gens, des gens. On enlève les enfants des familles où ils sont heureux pour aller les mettre, tant qu'à faire, dans des familles où ils sont pas dangereux.

[00:38:35]

C'est ça qui s'est passé. Moi, j'en ai fait plein. J'ai même fait même une fois une crise avec, j'appelais mon éducateur, j'en peux plus. Je veux rester au foyer. C'est là que je me sens. Je me sentais mieux.

[00:38:47]

Est ce que d'une certaine manière, mais là, c'est très risqué. Ce que je tente, mais ressenti comme ça, je me dis que peut être la DDASS qui s'appelle en vérité l'aide sociale à l'enfance. Aujourd'hui, la Zunz vous a sauvé?

[00:39:02]

Franchement, elle m'a sauvé. Les éduque, les éducateurs éducatrices m'a donné beaucoup d'amour. J'ai rencontré beaucoup d'éducateurs qui m'ont éducatrice, qui m'ont aidée et qui m'ont même dans mon lit, dédicacent leur nom. Je leur dis voilà, il y avait Pierre. Il y avait Soraya. Il y avait quatre lignes. Bernard dirigeait encore. Tous en tête, m'ont donné de l'amour et ils m'ont aidé, m'ont aidé à mettre dans le droit chemin, à s'accrocher dans la vie ne peut jamais baisser les bras.

[00:39:31]

Frangines, vous continuez?

[00:39:32]

Ça fait tellement bien d'entendre. Ça ne m'a pas dit tellement mal que des fois, je suis un peu étonné. Je ne vous cache pas parce que moi, j'ai vécu. J'ai vécu dans les années 80 et franchement, je suis tombé à la DDASS. Il y avait beaucoup de jeunes qui, c'était assez violent. Oui, j'ai vu des éducatrices et éducateurs se faire frapper par des jeunes de la DDASS de 14 ans. Quinze ans après eu, ils sont tombés sur des éducateurs éducatrices qui ont violé des jeunes.

[00:40:02]

Moi, j'ai rencontré quand j'étais à la DDASS. Franchement, j'ai rencontré pas mal d'éducateurs éducatrices. Ils étaient superbes avec nous. Ils ont tout fait pour qu'on s'en sorte. Moi, j'ai rencontré Pierre. Lui, il a tout essayé. Et après, voilà, ce n'est pas de sa faute. Moi, je suis fils unique. J'étais un peu perdu dans ma vie. J'étais dans ma tête. Je n'avais aucun parent qui me disait l'amour. J'avais, j'étais perdu dans ma tête par rapport à mon histoire.

[00:40:28]

Donc, c'est la DDASS et Farid Farida, ma famille, qui m'a soutenue, qui m'a aidée.

[00:40:33]

Oui, parce que on se demande d'où sort votre combativité. Parce qu'en fait, avec tout ce que vous avez vécu, vous pourriez très bien être comme votre mère dépressive dans un coin sous valium, du matin au soir.

[00:40:45]

Il y avait un moment. J'étais alcoolique à l'âge de 18 ans, d'innovant, je prenais, je suivais un psy. Une fois tous les quinze jours, j'avais l'obligation de voir ce que vous auriez pu plonger.

[00:40:58]

J'ai répondu oui et non. Et ça, c'est une sorte de mystère.

[00:41:03]

C'est peu dire, c'est la foi, c'est la foi de la foi en Dieu, c'est la foi en Dieu qui m'a aidé. Vous êtes musulman? Bien. Je suis musulman, pratiquant, pratiquant. Vous avez failli vous faire embobiner par les barbus. Oui, j'ai failli, mais grâce à Dieu, je suis rentré dans le droit chemin. Et franchement, c'est la foi qui m'a beaucoup aidé. La foi en Dieu. Alors, vous n'êtes pas Français.

[00:41:27]

Au bout de cette histoire, parce que vos parents n'étaient pas français? Non, ils n'avaient jamais demandé la nationalité française. Non, jamais.

[00:41:34]

Mais j'aimerais l'avoir parce que je suis venu bébé. J'avais 15 jours en France. Et comme je n'ai pas de livret de famille, ça complique les choses. Educateur, Pierre. Il avait fait une demande pendant deux ans. C'est batailleront. On ne l'a pas. On ne l'a pas eu à Nanterre.

[00:41:49]

Et quel nom faudra t il écrire sur la carte d'identité française? Ça, c'est une très bonne question.

[00:41:57]

Si vous voulait éviter Brahim, oui, ça nous arrangerait. Vous êtes où?

[00:42:01]

Vous êtes en paix avec ce nom et ce prénom? Après mon prénom, je suis en paix. Mon nom de famille, non. Brahim en garde.

[00:42:09]

Oui, Gingins Jharkhand portait ce nom. Vous voudriez porter le nom de votre mère et de votre mère? Mes vrais parents? Bien mes vrais parents. Mohamed Syz.

[00:42:21]

Si tu nous écoute, il n'y a que lui qu'il y a de lui qui peut vous aider aujourd'hui. Merci. Merci beaucoup. Marieme ca braille. Merc Saint-Christophe.

[00:42:32]

Je suis très ému. Ça me touche d'être un Repin, franchement, de partager mon histoire sans sensibiliser. Franchement, je vous remercie énormément.

[00:42:40]

Merci à vous, Brahim. Votre livre s'appelle L'enfant égaré. On le trouve notamment en téléchargement sur commande chez Amazon.

[00:42:47]

Voilà des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur un point. FR.