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[00:00:02]

L'intrigante Christophe Hondelatte. Il m'arrive parfois de penser que beaucoup d'affaires criminelles se ressemblent, mais pas celles d'aujourd'hui. Celle d'aujourd'hui est vraiment à part. Il s'agit de l'enquête sur le meurtre, en juillet 1991 à Clairac, dans le Lot et Garonne, d'une jeune fille de 18 ans qui s'appelait Caroline Quolibet. C'est une enquête qui a duré dix ans et c'est un cas d'école, car elle cumule tous les défauts d'une mauvaise enquête à étudier dans les centres de formation de la gendarmerie et de la police.

[00:00:36]

Le podcast est à votre disposition pour le débriefe tout à l'heure. Je serai avec l'avocat du tueur. Je ne vous donne pas son nom pour ne pas spoiler la fin de cette histoire. Maître Frédéric Veyssière, du barreau d'Agen. Vous êtes là?

[00:00:47]

Bonjour Monsieur, bonjour.

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Voici donc l'enquête sur le meurtre de Caroline Quolibet que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline n'embrasse. Christophe Hondelatte. C'est l'histoire d'une gamine de 18 ans que l'on retrouve mourante. Et puis finalement morte devant sa porte à soi, Caroline no Libé. Ce que je vais vous raconter maintenant? A ce stade, je ne sais pas si c'est la vérité. C'est ce que raconte le père Claude no Libé. C'est lui qui l'a découverte. Le 31 juillet 1991, le père est chez lui, à Clairac, dans le Lot et Garonne.

[00:01:38]

Vers 23 heures, il entend des gémissements dehors. Au début, il croit que c'est le chien, d'autant plus qu'il est malade. Alors, il regarde par la fenêtre et il voit une masse sombre devant le portail de son pavillon. Il se dit C'est le clébard. Alors il sort et ça n'est pas à chien. C'est sa fille Caroline qui est là, couché sur le sol, face contre terre, la tête accrochée au portail par sa cravate qui s'approche.

[00:02:06]

Caroline, il détache la cravate du barreau du portail. Il la retourne. Elle est couverte de sang, mais elle respire. Alors, il court à l'intérieur de la maison.

[00:02:20]

Il veut appeler les secours, mais son téléphone est verrouillé. Il panique. Il essaye de le déverrouiller et il n'y arrive pas. Alors il court chez son voisin.

[00:02:29]

Il sonne. Claude Mais qu'est ce qui se passe? Moi, je crois qu'on a tué ma fille.

[00:02:48]

Le voisin, tout de suite appelle à mettre ça et il va voir sur place et elle est là, couchée près du portail qui se penche et ne respire pleut. Le docteur arrive. Caroline est morte. Les voisins appellent tout de suite la maire Christiane. Les parents sont séparés et c'est le médecin qui appelle les gendarmes. Et quand ils arrivent, ils découvrent la scène de crime. Entre temps, le père a dépendu de la gamine. Les gendarmes la trouvent couchée sur le dos.

[00:03:22]

A mon avis, là, tu vois la plaie sur le thorax. A mon avis, c'est un coup de couteau. Et puis là, les gendarmes se tournent vers le père Lilybée. Vous pouvez nous raconter dans quelles circonstances vous avez découvert le corps de votre fille.

[00:03:46]

Il raconte. Il explique comment il a retrouvé sa fille vivante comme pendue au portail. Et puis les gendarmes font le tour de la scène de crime alentour. Il n'y a pas d'arme du crime. Il n'y a pas de couteau. Il n'y a pas non plus de traces de lutte. Mais là, près du portail, il y a une trace de semelle. Et puis quelques mégots près du corps. Le parapluie de Caroli, tout ça est saisi et glissé dans des sachets plastiques pour le labo.

[00:04:20]

Je vous le dis tout de suite dans quelques heures, il va se mettre à pleuvoir. Il n'y aura rien d'autre à tirer de cette scène de crime. Et puis les gendarmes vont vers la maison des hommes à VUL sur le volet ras du sol. C'est un an une trace de sang sur le volet droit. Une fois à l'intérieur du sang, on trouve aussi sur le sol de la véranda, sur une table, sur un interrupteur et sur le téléphone.

[00:04:47]

Les gendarmes se disent c'est le père, c'est le père couvert de sang qui a dû serrer sa fille contre lui et qui a mis du sang partout. Et comme il est là qui lui demande de confirmer le salat sur l'interrupteur. C'est vous qui avez mis. La réponse du père est confuse. Oui, peut être, c'est pas c'est possible, il se souvient plus. Et puis, ça se complique pour lui avec l'histoire du téléphone. Il dit que le téléphone était verrouillé et que dans la confusion, il n'est pas arrivé à le déverrouiller et que c'est pour ça qu'il est allé téléphoner chez nos voisins.

[00:05:31]

Bon, en soi, ça n'a pas beaucoup d'intérêt. Mais le médecin qui prévient les gendarmes dit qu'il n'a eu aucun mal à téléphoner, qui n'a rien eu à déverrouiller.

[00:05:42]

Bref, vous l'avez compris au tout début de cette histoire, le père est dans le collimateur. Je vous ai parlé des traces de sang sur le volet et du téléphone verrouillé qui ne l'était pas vraiment. Eh bien, il y a autre chose qui conduit à braquer les regards vers le père les clés, le trousseau de clés de Caroline. Savez vous où on le retrouve sur la porte d'entrée, à l'intérieur? Monsieur Olivier, comment se fait il que les clés de Caroline soient là et vous savez, les clés?

[00:06:20]

D'habitude, on les met dans le sac à pain à l'extérieur. Elles moi, en rentrant ce soir. J'ai dû me tromper. J'ai dû prendre son trousseau de clés. Tout. Mouais, sauf que la mère, qui a vu Caroline en fin d'après midi, raconte une autre histoire. Elle est passée chez moi avant de rentrer chez son père. Et elle avait ses clés. Elle a posé son trou, sont sur la table, en arrive à entrer, je me souviens.

[00:06:44]

Elle a un porte clés en forme de coeur.

[00:06:46]

Je le vois sur la table. Et alors, comment cette clé se retrouve t elle sur la porte? A l'intérieur? Pourquoi le père raconte t il cette histoire de sac à pain?

[00:07:03]

Le lendemain, le père est placé en garde à vue et lui, le naïf. Au début, il ne réalise pas qu'on le soupçonne. Et puis, les questions se font de plus en plus pressantes et il commence à comprendre que les gendarmes pensent qu'il a pu tuer sa fille, notamment à cause de cette histoire de clés. Et il comprend que les gendarmes se demandent si le meurtre de Caroline n'a pas eu lieu dans la maison. Et si ensuite, on n'a pas tiré le corps dehors.

[00:07:29]

Et qui est bas, lui, le père? Mais bon, il est tout de même relâché. N'empêche que Clairac est un petit village et les gens parce que le père était couvert de ça, oui, couvert de la tête aux pieds. A mon avis, c'est lui.

[00:08:03]

L'autopsie a lieu cinq jours après, je le sais, c'est beaucoup, mais on est en pleines vacances d'été. Le légiste étudie d'abord la plaie sur le thorax et il confirme que c'est un coup de couteau. Le couteau a sectionné une côte au passage. Il a perforé le péricarde et il a terminé sa course dans le ventricule droit du cœur sans le traverser. La plaie est perpendiculaire. Elle fait 4 cm de large. A mon avis, la mort n'a pas été instantanée.

[00:08:31]

Mais il est vraisemblable qu'elle soit survenue jeudi 10, 15 minutes après le coup de couteau. Ce n'est pas la seule plaie. Il y a aussi un coup sur la paupière supérieure gauche et un coup sur l'arête du nez, mais pas de signes de strangulation, pas non plus de signes de violences sexuelles. La toxicologie est négative. Ça veut dire que Caroline n'était pas droguée. Donc, on résume son agresseur la frappe bim bam! Et il lui plante son couteau dans le cœur.

[00:09:01]

Qui qui est venu, seriné cette gamine sur le seuil de sa porte. Et pourquoi?

[00:09:16]

Caroline était une enfant de Clairac, troisième d'une famille modeste. Le père est cariste en usine. La mère est ouvrière agricole. Les deux aînés ont quitté la maison. La mère, récemment, a refait sa vie et Caroline a fait le choix de rester vivre avec son père tout en restant très proche de sa mère. Elle la voyait presque tous les jours. A 18 ans, Caroline était devenue chez son père la femme de la maison. Elle faisait les courses, le ménage, les comptes.

[00:09:45]

Elle travaillait à la chaîne, dans une usine de conditionnement de haricots verts. Un petit copain, non. Enfin, si elle en a eu deux, ces deux là, mais pas longtemps.

[00:09:54]

Rien de sérieux. Alors, on tente de reconstituer l'emploi du temps de Caroline durant la soirée du meurtre. Elle devait aller à une fête avec sa copine Valérie. Mais là, Valérie en question raconte qu'elle passe la chercher en début de soirée. Elle n'est pas là et le père ne sait pas où elle est. J'ai beau voler mon. Elle a dû aller dîner chez sa mère ou chez son copain à Albert. La copine Valérie part donc seule à la fête.

[00:10:32]

Pendant ce temps là, Caroline est en effet chez son copain Albert et ils dînent ensemble vers 20 heures.

[00:10:39]

Le copain Albert raconte qu'à la fin du repas, il la ramène en mobylette chez sa mère. Il est alors 21h30, 21 heures 45. La mère confirme et elle dit qu'après. Vers 22 heures 10, Caroline rentre chez elle, enfin chez son père, à pied. Il lui faut dix minutes pour aller de chez sa mère à chez son père. Elle arrive donc devant chez elle à 22 heures 20. Qui l'attend? Qui l'a suivi? A Clairac, il y a deux habitants.

[00:11:16]

Mettez vous à la place des gens. Le père a été placé en garde à vue, pas simplement interrogé en garde à vue. Il n'y a pas de fumée sans feu. Ils n'ont pas fait ça pour rien. Patati patata. C'est un village qui s'est mis dans la tête que Claude Nobs Libé avait tué sa fille Caroline et qu'il n'est pas prêt de se l'enlever de la tête.

[00:11:45]

Mais je voulais aider les gens de Clairac, pas tous, mais beaucoup se disent il n'y a pas de fumée sans feu. Il n'est pas blanc blanc, le papa et à la moulinette de la rumeur. La pauvre Caroline en prend aussi pour son grade. Et de fréquenter les Gita si j'y avais été autant drogué. Je vous l'assure. Bon, la Carolina, c'est ce qu'on appelle une figure facile. Vous voyez quoi? Il y en a même qui disent qu'elles se prostituer.

[00:12:16]

Et d'autres, tenez vous bien qu'elle entretenait avec son père une relation incestueuse. No Libé. Il a perdu sa deuxième femme et les gendarmes. Eh bien, ils sont obligés de le vérifier. Je vous le dis tout de suite pour ne pas salir plus longtemps la mémoire de la pauvre Caroline. Tout cela est faux et archi faux.

[00:12:42]

Les obsèques de Caroline ont lieu le 7 août à l'église de Clairac. Tout le village est là, y compris les langues depute et bien sûr, les gendarmes sont là aussi et à l'église et ensuite au cimetière, ils observent les uns et les autres et surtout le père, parce que dans leur tête, deux gendarmes comme dans celle du patron de l'enquête, le procureur de la République de Marmande, c'est lui. Ils n'ont pas encore de preuves, pas assez d'arguments pour le coffret, mais c'est lui.

[00:13:14]

Valérie, l'amie de Caroline qui est venu la chercher le soir du meurtre et réinterroger les gendarmes, veulent mettre au clair cette histoire de clés. Quand vous êtes venu la chercher, vous vous souvenez, c'est qu'il y avait des clés sur la serrure de la porte d'entrée. Oui, oui, il y avait bien des clés. Et tu saurais reconnaître le trousseau de clés qui était à ce moment là sur la cellule. Ah oui, ce que je peux vous dire, c'est que ce n'était pas les clés de Caroline.

[00:13:41]

Intéressant en début de soirée, donc, le trousseau du père serait sur la porte et en fin de soirée, après le meurtre, ce serait celui de Caroline qui aurait pu jouer à cet étrange changement de clé, si ce n'est le père. Alors, le 12 août, le père est à nouveau placé en garde à vue. On est en 1991 et il n'est pas prévu d'avocat. Les gendarmes la joue donc à l'ancienne. Ils veulent le faire craquer, faute de preuves.

[00:14:09]

Ils veulent des aveux. Alors, au début de la garde à vue, il trace un cercle au sol à la craie et ils mettent Claude Naud Libé au milieu. Bien, vous avez interdiction de sortir de ce cercle. On est en plein mois d'août et il fait chaud. Je pourrais avoir à boire s'il vous plaît. Un gendarme se lève, va remplir un verre d'eau et il le pose à l'extrémité de la table. Tu auras ton verre d'eau quand tu nous aura dit enfin la vérité, mais lui, lui reste droit dans ses bottes.

[00:14:44]

Je n'ai pas tué, Caroli n'a même pas eu l'idée. Et pendant toute la durée de sa garde à vue, il ne bouge pas et à la fin, alors qu'il n'a rien avoué et qu'il n'y a aucune preuve, il est déféré devant le juge d'instruction et inculpé de meurtre. Et tant qu'à faire. Écroué. Le 16 août, le juge ordonne une nouvelle perquisition de la maison. Pour l'occasion, les gendarmes ont cherché Claude no Libé et ils le sortent de sa cellule.

[00:15:30]

Et sur la route de Clairac, ils sont, comment dire, un peu déroutés par son comportement. Il y a de quoi. Le père est d'humeur badine. Il plaisante avec eux. Il leur raconte même une blague. Ça n'arrange pas ses affaires. Dans la maison, les gendarmes découvrent de nouvelles traces de sang, notamment une trace dans l'évier et dans la chambre de Caroline. Ils tombent sur des vêtements encore tachés de sang, mais qui ont manifestement été lavés.

[00:16:03]

Et ça non plus. Ça n'arrange pas les affaires du père.

[00:16:12]

Le juge missionne l'un des papes de la police scientifique de l'époque, Louis Le Ribault, qui rend son rapport le 18 août, un rapport dans lequel il relève un certain nombre de points.

[00:16:27]

Le père dit qu'il a dépendu le corps de sa fille et qu'il l'a retournée. Alors pourquoi le cadavre? Quand les gendarmes le découvrent, a t il les jambes croisées? Deuxième bizarrerie l'expert a examiné les gicleur de sang sur le pantalon du père. Ça ne colle pas du tout avec ce qu'il dit avoir fait. Troisième étrangeté. Pourquoi a t il du sang de sa fille partout sur le bas du corps et pas sur le torse? Enfin, dernier point inexplicable.

[00:16:59]

Vous vous souvenez qu'on a retrouvé du sang sur le volet droit, près de l'entrée? Le père dit qu'il a peut être fait ça avec sa main. Or, il n'a pas d'empreintes dans cette tache de sang. Il n'y a pas de traces de doigts. Cette tache semble avoir été faite par une surface lisse. Pourquoi pas la veste en cuir de Caroline? Ce qui voudrait dire que Caroline entre dans la maison avant d'être assassiné. Donc, tout ça est accablant pour Claude Naud Libé qui essaye de s'expliquer, mais enfin, le sang sur mon pantalon, c'est quand je me suis penché sur elle pour écouter son cœur, pour voir si elle était vivante, le jeu et la trace de sang lisse sur le volet, ce qu'on ne peut pas imaginer.

[00:17:53]

Elle est agressée près de la porte.

[00:17:55]

Et puis, après coup, elle s'appuie sur le volet. Ensuite, elles reviennent vers le portail pour s'écrouler. C'est possible, non? À son avocat, qui s'étonne de le voir aussi serein en prison, Claude, nos libertés. Pourquoi est ce que j'ai eu le que je suis innocent? Ils sont savants et ils vont bien finir par se rendre compte que ce n'est pas moi le coupable. Le 16 septembre, un mois et demi après le meurtre. Nouvelle reconstitution devant la maison où est placé dans la position du corps de Caroline un mannequin couvert de sauce tomate.

[00:18:36]

Claude Nocibé est là. On lui demande de rejouer les gestes qu'il a accompli la nuit de la mort de sa fille. Ça dure sept heures et à un moment, la juge demande à Claude Nocibé de se saisir du mannequin comme il a saisi sa fille. Et là, il craque. Non, non, ça ne le ferait jamais faire. Silence dans la petite troupe de juges, de gendarmes, d'avocats et d'experts réunis autour de lui. Mais à partir de là, la juge se laisse gagner par le doute.

[00:19:08]

Et le 27 septembre, contre l'avis du procureur, elle décide de libérer Claude Naud, libéré, sans pour autant décréter un non-lieu. Il reste inculpé, mais libre.

[00:19:27]

Il est temps de s'intéresser à une question, une seule. Pour quelles raisons? Quel mobile? Le père aurait tué sa fille Caroline, d'après l'expert psychiatre Claude Nocibé, entretenait une relation fusionnelle avec elle, fusionnelle. Une relation de quasi dépendance qui peut s'expliquer par son histoire personnelle. Né en 39 à Clairac, dans une famille de six enfants, Claude Nocibé a perdu sa maman quand il avait 9 ans. Il a été élevé par ses soeurs et ensuite ses frères et ses sœurs sont morts les uns après les autres.

[00:20:05]

Et puis, son couple a volé en éclats. Il ne lui restait plus que Caroline. Ça explique la puissance des liens qu'il avait avec elle. Tous ces racontars de village ne sont que des sornettes. Oui, Caroline avait de l'ascendant sur son père. Oui, elle jouait à la fois à la mère et à la fille. Oui, elle n'aimait pas qu'une femme s'approche un peu trop près de son papa. Mais c'était tout de même une belle relation père fille.

[00:20:38]

À partir de l'automne 1991, il ne se passe plus rien dans cette enquête. Le père reste inculpé, mais libre. Aucun nouvel élément ne vient nourrir le dossier. Et les années passent quatre ans et a un moment donné, la juge doit faire un choix ou elle décrète un non-lieu. Le meurtre de Caroline restaura, non résolu. Ou bien elle renvoie le père devant la cour d'assises.

[00:21:04]

Elle décide d'une troisième voie. Elle décide de relancer l'enquête. Une nouvelle équipe de gendarmes est nommée, qui pointe tout de suite une lacune. À 600 mètres de chez Claude Nobs, Libé se trouve un nid émeus, un institut médico éducatif qui accueille des adultes handicapés mentaux. En rentrant de chez sa mère le soir du meurtre, Caroline est forcément passée devant. Comment se fait il qu'on ait pas exploré cette piste à l'époque? Alors, on le fait. Quatre ans après, les gendarmes débarquent Ali Émeus et réclament la liste des résidents de l'époque.

[00:21:42]

Ils étaient cinq à dormir sur place le soir du meurtre. Les cinq noms sont passés au fichier. Aucun n'a de casier judiciaire et la piste est refermée.

[00:22:02]

Et à nouveau sur la liste des suspects, il ne reste plus que le père, le père qui a perdu tous ses amis, le père à qui plus personne ne parle, le père qui est montré du doigt dans tout le village et qui, à un moment donné, est désespéré, finit par écrire au président de la République. Il va lui falloir deux ans de plus 1997 pour qu'enfin on prononce à son endroit un non-lieu pour insuffisance de charges. Il n'y en a aucune en vérité au dossier qui accuse le père.

[00:22:37]

Mais comme le meurtre en reste non élucidé, les gens continuent de penser que c'est lui. Et donc, finalement, il est obligé de quitter Clairac, où pourtant il est né.

[00:22:54]

Cette affaire serait sans doute restés impunis s'il n'y avait eu un coup de chance en mai 2000. Dix ans après le meurtre, une femme de ménage de l'Institut médico éducatif trouve sous un lit un petit bout de papier plié.

[00:23:09]

Elle le déplie et dessus, il est écrit Je suis l'assassin de Caroline au Libé. Alors, elle le transmet immédiatement à la direction de l'institut, qui prévient tout de suite les gendarmes. Et à partir de là, ça devient compliqué. La chambre où on a découvert le petit mot est occupée par un pensionnaire de 38 ans qui s'appelle Philippe N.12. C'est un peu le chouchou du foyer. Il est poli, attentionné, assez courtois. On s'aperçoit d'ailleurs au passage que son nom ne figurait pas sur la liste donnée en 1995, quand les gendarmes se sont brièvement intéressés à la piste de l'IME.

[00:23:44]

On l'avait oublié. Bon.

[00:23:56]

Le problème avec Philippe Grindhouse, c'est qu'il a ses temps mental. Il est placé là depuis 20 ans, depuis ses 17 ans, et il ne pose 17 éducateurs, aucun souci particulier. Ils disent même qu'il n'est pas loin de pouvoir vivre de manière autonome dans un foyer ouvert. Il travaille d'ailleurs au sein de l'institut. Et il a une amoureuse, une pensionnaire de l'IME. Mais quand on passe son nom au fichier, on s'aperçoit que Philippe Grindhouse a un passé en 1985, soit six ans avant le meurtre de Caroline.

[00:24:32]

Il a agressé une jeune fille avec un couteau. Ça s'est passé à St. Livradois, tout près de Clairac. Philippe Grindhouse suit une jeune fille de 17 ans qu'il trouve jolie. Il a un couteau et il saute sur elle pour la violer. Elle se débat. Il la poignarde au ventre et il s'enfuit en raison de son handicap mental. Il est déclaré irresponsable pénalement. Il est interné en hôpital psychiatrique. Et puis, quelques mois plus tard, il ressort de l'hôpital et il retrouve sa place.

[00:25:00]

Ali Emeutes de Clérac.

[00:25:08]

Ce qui est étrange, c'est qu'en 1991, quand Caroline est assassinée, personne ne pense à lui. Il faut dire qu'elle meurt le 31 juillet et que l'IEM ferme ses portes pour les vacances le 1er août et au retour des vacances. La vie reprend tranquillement et les gendarmes, obsédés par le père, ne vont pas plus loin. Alors, est ce que c'est lui? Est ce que c'est Philippe, DANOUZ, qui a poignardé Caroline? Le 30 mai 2001, dix ans après le meurtre de Caroline, les gendarmes débarquent dans la chambre de Philippe Grindhouse pour une perquisition.

[00:25:48]

Quand il les voit, il se redresse sur son lit et il crie J'ai deux personnes.

[00:25:54]

Mais dans sa chambre, on trouve une sorte de journal de bord que les gendarmes feuillettent immédiatement et en 1992, il écrit la finauds Libé est morte. Elle s'est fait assassiner, tuer la prochaine liste que je dois tuer. Liste que je dois agresser. Et dans sa chambre, on trouve aussi trois couteaux et un gant sectionné au poignet. Philippe Grindhouse est immédiatement placé en garde à vue et il dit les choses le plus simplement du monde. J'ai noté la vérité sur le papier et après, il désigne le couteau qu'il a utilisé, un Opinel, et il explique que Le Guen lui a servi à masquer les empreintes.

[00:26:36]

Je voyais passer tous les jours devant Machelon. Claude trouve joli, alors il la suit, il la rattrape, il la poignarde d'abord au cou et elle lui dit Mais qu'est ce que je t'ai fait? Et lui? Il lui plante son couteau dans le cœur. A l'issue de son interrogatoire, Philippe Grindhouse est présenté aux juges mis en examen et écroué. Quelques semaines plus tard a lieu une reconstitution, il se prête au jeu. Mais trois mois plus tard, il se rétracte.

[00:27:18]

Peu importe le juge, le renvoi devant la cour d'assises du Lot et Garonne et là, évidemment, se pose la question de sa responsabilité. Son retard mental peut il lui éviter les assises? On sollicite trois experts psychiatres. Le premier dit qu'il est accessible à la sanction et qu'on peut le juger. Le deuxième dit tout l'inverse et le déclare irresponsable. Et le troisième, comme le premier, propose de le juger en tenant compte de l'altération de son discernement.

[00:27:56]

C'est finalement la solution qui est retenue. Philippe Grindhouse comparaît devant les Assises d'argent le 10 janvier 2004 et se retrouve dans le box un peu déconnecté. Souriant, l'air pas inquiet. De toute façon, il est innocent. L'orphelinat prepa, tu leur. On fait venir à la barre sa victime de 1985. Ce jour là. J'ai cru mourir. Le personnel de l'Institut médico éducatif vient dire qu'il était le plus doux du centre et à la fin, il se passe quelque chose d'extrêmement rare.

[00:28:45]

Le père de Caroline est là, bien sûr. Pendant dix ans, il a fait office de suspect. Il est fatigué, il est malade, il est au bout du rouleau et l'avocat général s'adresse à lui. Monsieur Quolibet. Je vous présente ici les excuses de la justice française. Au nom de tout ce que vous avez subi. Et ensuite, il prononce ses réquisitions à l'encontre de Philippe Grindhouse. Je rappelle ici que les faits. Justifierait une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité.

[00:29:20]

N'est ce pas? Mais bien entendu, nous tiendrons compte des déficiences de l'accusé. Je vous demande donc qu'il soit condamné à une peine de 13 à 15 années de détention.

[00:29:37]

La défense, bien entendu, plaide l'acquittement au titre du handicap mental. Et finalement, Philippe N12 est condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Il ne fait pas appel. Pour avoir été injustement accusé et incarcéré, Claude Naud Libé, le père au bout du rouleau, obtient 50 000 euros d'indemnisation. C'est le prix d'une vie détruite et de dix années de soupçons sans preuve.

[00:30:18]

Voilà donc pour cette histoire dont je vous disais en débutant tout à l'heure qu'elle était totalement à part dans le décor criminel de ces 20 dernières années. Et pour la débriefé, je suis avec l'avocat de Philippe N12, maître Frédéric Veyssière, du Barreau d'Agen, qu'il a avec moi au téléphone. Revenons rapidement sur ce procès. Maître, vous vous me confirmer que vous avez tenté de plaider l'acquittement pour Philippe Grindhouse en raison de son handicap mental?

[00:30:48]

Tout à fait. Nous avons effectivement Karavel et moi même. Intervenons donc tous les deux pour la défense aussi bien de tous que des l'acquittement, non pas seulement au regard de sa déficience mentale, mais également en tenant compte de l'absence totale de preuve matérielle et surtout de l'impossibilité. Viennent tous d'avoir été coupables compte tenu de certaines constatations qui avaient été faites sur les lieux, et notamment des clés de Caroline. Vous avez évoqué tout à l'heure, c'est à dire que lui n'a pas pu manipuler les clés, c'est à dire que les hypothèses du ministère public et du juge d'instruction auraient été que Caroline aurait été frappée par chimiquier de 12 à 70 mètres de son domicile, qu'elle aurait eu le temps matériellement de pouvoir aller jusqu'au domicile, mais se serait effondré sur la grille à l'entrée de la maison.

[00:31:43]

Et c'est là que son père l'aurait entendu. Elle aurait trouvé. Mais dans ces conditions, elle n'a jamais pu aller jusqu'à la porte de la maison, portes sur laquelle on a pourtant retrouvé, comme vous l'avez indiqué, tout à l'heure. Or, on est certain que lorsqu'elle venait chez sa mère avant d'être agressée, elle avait ses clés sur elle. Comment? Si Philippe N.12 l'a frappé? Comment ces clés ont elles pu se retrouver de Caroline agonisantes sur le seuil de la maison jusqu'à la porte de la maison?

[00:32:13]

Nous n'avons aucune réponse et les enquêteurs que nous avons interrogés à la session de la cour d'assises à cette époque là ont tout de même convenu qu'il y avait là un problème, qu'ils étaient incapable de dépasser. Il est un Sévin, on le sait.

[00:32:27]

Allez vous plaider l'irresponsabilité pénale devant la cour d'assises? Il fallait le faire devant la chambre de l'instruction lorsque le juge d'instruction lui même estime qu'il n'y a pas d'excuse d'irresponsabilité pénale. C'est rarement la cour d'assises qui le décide alors.

[00:32:42]

Il y avait différents différents rapports d'expertise. Comme vous l'avez indiqué, on a eu tout et son contraire. On a eu des experts qui ont estimé qu'il y avait qu'il y aurait eu une altération du discernement, d'autres une abolition du discernement dans ce dossier. Vous avez indiqué tout à l'heure l'idée dès le départ. Dans le collimateur de la même façon, monsieur Grindhouse a été exactement lui aussi dans le collimateur par la suite parce qu'il n'y avait aucun élément matériel à titre de preuve.

[00:33:19]

Vous vous rappelez quand même être sous son lit? Écoutez, si on doit condamner les gens parce qu'ils écrivent des choses certes bizarres, qui peuvent paraître suspectes sur un petit bout de papier, à ce moment là, on se contente de preuves, de preuves extrêmement faibles et qui n'en sont pas. Pourquoi ils viennent Douz, a écrit Ségolène. Je ne sais pas ce que je sais, c'est que, comme vous l'avez dit tout à l'heure, la création intellectuelle d'un enfant de 7 ans qu'un enfant de 7 ans est susceptible de faire ce genre d'actes.

[00:33:53]

Alors vous avez aussi dit que dans un de ces papiers, il était écrit l'Achille. Elle s'est faite assassiner. Pourquoi avoir écrit à ce moment là? Elle s'est faite assassiner. Non, pas je l'ai associé, mais il y a aussi beaucoup de contradictions pour lesquelles nous n'avons pas aujourd'hui. Quelle peut être l'utilité de la prison pour un homme dont le quotient intellectuel est celui d'un enfant de 7 ans?

[00:34:23]

Aucune. Ce que disent les experts, c'était qu'il était important qu'une déclaration de culpabilité. Si jamais il était effectivement coupable de ce meurtre, qu'une déclaration intervienne pour lui donner un sens, mais qu'en revanche, l'utilité d'une peine de prison longue n'en aurait pas, car il n'était pas estimé quelqu'un de dangereux. Et c'est tout. Le paradoxe, c'est que, comme vous l'avez dit aussi, N.12 est un fonctionnaire exemplaire. Il est sympathique. Il n'a jamais fait preuve d'aucun des actes de violence.

[00:34:57]

Personne n'a jamais craint d'éventuelles agressions à caractère sexuel ou menaces. Son son comportement est assez différent de la personne que décède. Comment s'est passé son incarcération?

[00:35:13]

Je ne sais pas ce qu'aujourd'hui, il est sorti de prison.

[00:35:17]

La problématique, c'est quelque chose. 12 se trouvait parfaitement bien en prison puisque, hormis la privation de liberté, cela ressemblait beaucoup à la vie extrêmement organisée, extrêmement structurée qu'il avait au sein de l'Institut médico éducatif. Et de la même façon que l'idée en prison n'est pas son sens. Bien ce que M. Gadou voyait simplement en prison. Au début, c'était une vie facile dans laquelle on n'est pas allé travailler, dans laquelle il n'a finalement pas si mal que ça.

[00:35:50]

Alors, mettre au delà de votre statut d'avocat, du tueur condamné de Me Caroline, nous, l'idée. Je voudrais qu'on essaye ensemble de décrypter les mécanismes qui ont conduit à accuser injustement le papa de Caroline. Une première chose qui me vient à l'esprit, c'est que l'on on a du mal dans notre culture, sans doute à concevoir qu'il y ait entre un père et une fille une relation extrêmement forte entre un père et un fils. Oui, on l'imagine entre une mère et une fille, oui, mais entre un père et une fille, il faudrait que ça soit malsain.

[00:36:26]

Certainement. C'est certainement ce qui a guidé pour partie les enquêteurs puisque dès le départ, effectivement, la piste privilégiée était celle de la culpabilité de Claude Liber. Ce qui fait que l'on a négligé les autres éléments de l'enquête. Mais dans le contexte familial qui était le leur, et bien il est tout à fait y avoir une relation assez forte, Caroline étant la femme de la maison. Mais c'est certainement quelque chose qui, dans ce petit village et les gendarmes chargés de l'enquête à l'époque, était très difficilement fait.

[00:37:03]

La deuxième chose, c'est que voilà un type qui a perdu sa fille chérie. La seule personne qui lui restait après la mort de ses frères et sœurs, de sa maman, de son papa et le divorce d'avec sa femme. Alors, on lui pose des questions précises et il ne sait pas y répondre de manière précise. Évidemment qu'on peut comprendre qu'un homme frappé par le deuil, comme il l'est, ne sait pas répondre à des questions précises.

[00:37:29]

Tout à fait. On imagine toujours que les gens sont capables de répondre de façon rationnelle et objective. Et bien évidemment, c'est extrêmement compliqué dans ce type de conviction, surtout lorsque l'on voit un comportement un peu naïf. Lui, absolument pas qu'on puisse être suspect. Parfois, les gens ont des réactions un petit peu étrange, ce qui ne signifie pas pour autant qu'ils sont des coupables.

[00:37:55]

On a aussi d'ailleurs dans cette enquête la preuve que la présence de l'avocat est bien utile en garde à vue, parce on a quand même un premier interrogatoire de garde à vue surréaliste seront tracés à la craie sur le sol, la chaise au milieu et le Pernault no Libé assis dessus, à qui on dit Vous n'avez pas le droit de sortir du cercle. C'est quelque chose aujourd'hui qu'un avocat ne laisserait pas passer?

[00:38:17]

Tout à fait. Heureusement, la loi est intervenue depuis. Elle a été modifiée pour encoder la présence de. De l'avocat. Mais ce genre de comportement, bien évidemment, s'explique par la volonté des enquêteurs de réussir à progresser en l'absence de moyens de preuve, objectifs et matériels et de Toullier sont là de la même façon. L'idée a été entendue dans des conditions particulières et en l'absence d'un avocat à l'administration, Philippe Grindhouse, quand il est placé en garde à vue ou alors qu'il a vocation intellectuelle, et 12 ne sera pas avocat, alors même gérant de tutelle se présente expressément à la gendarmerie pour demander à ce qu'un avocat soit nommé.

[00:39:12]

Autre sujet la question des j'ai trouvé la question qui est très intéressante. On a donc deux personnes. D'abord, la mère de Caroline et ensuite sa copine Valérie, qui disent deux choses contradictoires. La mère, dit Caroline, avait ses clés et les clés, on les retrouve à l'intérieur de la maison. Valérie dit non, c'était pas les clés qui étaient sur la porte. J'en suis certaine que tout simplement, ces deux femmes avec les meilleures intentions du monde n'ont pas pu se tromper toutes les deux.

[00:39:45]

Bien évidemment, il paraît difficile d'imaginer que les deux clés aient été ensemble au même endroit. Donc, il y a forcément forcément des témoignages qui étaient erronés. Cela vient aussi corroborer la faiblesse des témoignages et le fait que, malgré toute la bonne volonté des témoins, soit elle soit capable de se tromper. Dans le cadre d'un holdup, on peut interroger témoins.

[00:40:13]

On aura des descriptions différentes, asseyant la fragilité des témoignages.

[00:40:18]

C'est essentiel. C'est une question que vous connaissez bien. L'affaire va beaucoup mieux que moi. Il n'y a pas de conflit entre la mère et le père qui peut amener la mère à raconter des sornettes pour faire tomber son ex-mari.

[00:40:29]

Rien dans le dossier ne milite dans ce sens. A ma connaissance, les excuses de l'avocat général au nom de la justice française prononcées au procès. J'imagine que pour vous, c'était une première, non?

[00:40:45]

Oui, c'était une première qui s'est exercée au détriment de mon client, car elle était une pression supplémentaire sur la justice pour que la justice fasse pas trop d'erreurs puisqu'on lui présentait un condamné sur un plateau. Si je puis dire non, on savait que les aveux obtenus encore une fois dans des conditions particulières. Mais en l'occurrence, pour moi, cela restera le seul moment où j'aurais entendu effectivement, dans une salle de justice, un avocat général présenter ses excuses au nom de la République française entre nous.

[00:41:19]

C'est plutôt pas mal, non? Que ça se soit fait que ça se soit dit. C'est plutôt pas mal. Je crois que c'était nécessaire pour mieux nous guider, car bien que je sois le défenseur de M. Je n'ai aucune suspicion de l'idée d être l'auteur de cet acte. Je pense que c'était mérité. Je pense aussi que lorsque la justice ou lorsqu'une enquête part du mauvais pied vient. Malheureusement, le chemin qui l'a conduit arrive souvent à une conclusion erronée.

[00:41:53]

Ça a été le cas pour Béchet de l'idée et je pense que, malheureusement, cela a été de même pour Monsieur N.12, notamment en raison de cette impossibilité de matériel lié aux clés que vous avez évoqué tout à l'heure.

[00:42:06]

Les gendarmes ont ils prononcé des excuses? Ecoutez, en ce qui concerne les gendarmes de l'époque, non. Derrière Sandhu, devant la cour. Alors écoutez mon souvenir. Souvenirs. Nous avons entendu beaucoup de gendarmes et notamment ceux responsables de la dernière enquête concernant monsieur Philippe N12. En ce qui me concerne, je n'ai pas de souvenirs de souvenirs particuliers, donc je ne voudrais pas m'avancer et moi aussi faire un témoignage erroné.

[00:42:38]

50 000 euros pour indemniser un homme qui a quitté, aller en prison pour rien et qui a focalisé le soupçon de tout un village pendant tant d'années. C'est assez.

[00:42:50]

Ça me paraît peu moins 50.000 euros. Est ce que de toute façon, sur le principe, de l'argent est censé réparer ce qui est atteint? On n'a pas trouvé de meilleur moyen qu'aujourd'hui, faute de mieux. C'est ce que l'on m'accorde. Il est vrai que 50.000 euros. Avec le recul, paraît bien peu au regard, au regard de tout ce gâchis.

[00:43:16]

Je vous remercie infiniment, maître Frédéric Veyssière du Barreau.

[00:43:21]

Denjean s'immisçant son disponible et l'ensemble remplaçants d'écoute et certains 21.5.