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Dans la seconde jusqu'à Sandalettes. Bonjour à tous! Aujourd'hui, une affaire criminelle qui se déroule dans la Marne. En 2010, l'enquête sur l'assassinat de Laurent Tromeur, le 15 juillet 2010. C'est une histoire intéressante jusqu'à la fin, puisqu'au procès, il y en aura deux. Tout va se jouer sur l'intime conviction des jurés. Pas de preuves formelles. L'occasion de rappeler d'ailleurs qu'à la cour d'assises, il n'y a pas besoin de preuves. Je vous lis l'article 353 du Code de procédure pénale qui est relu par le président ou la présidente à chaque fois qu'un jury se retire pour délibérer.

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La loi ne demande pas aux juges des moyens par lesquels ils sont convaincus. Elle leur prescrit de s'interroger eux mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher dans la sincérité de leur conscience. Quelle impression ont fait sur leurs raisons les preuves rapportées contre l'accusé et les moyens de sa défense? La loi ne leur fait que cette seule question qui renferme toute la mesure de leur devoir. Avez vous une intime conviction? C'est une histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard.

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Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire débute en juillet 2010 à Saint-Martin Tabloids dans la Marne. Le 15 juillet, à 22 heures 11, les pompiers reçoivent un appel paniqué.

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Sapeurs pompiers, j'écoute alors je suis de romarin à Saint-Martin, tabloids. Venez vite, j'ai trouvé ma femme dans l'entrée chez moi. On lui a fracassé le crâne. Elle respire. Je ne sais pas, je crois. Oui. Les pompiers arrivent. La scène est terrible. Le mari tient sa femme dans les bras et il y a du sang partout dans la pièce. Un carnage qu'une grande flaque sur le sol, des éclaboussures sur les murs, sur les meubles et la tête de Laurence Romarin.

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Elle s'appelle Laurence. Explosée, fracassée. Les pompiers se lance alors dans un massage cardiaque. Et là, miracle, son cœur repart. Il la stabilise. Il l'amène dans une ambulance. Mais malheureusement, Laurence PromArt meurt sur la route de l'hôpital. Quand les gendarmes arrivent, ils trouvent le mari Sylvain, qui est artisan menuisier et qui a découvert le corps en rentrant du boulot. Effondré. Impayés depuis distordre. 10. Nos deux filles. Maman est morte.

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Elles ont quel âge? Sophie? A 14 ans, Clarisse a 18. Vous avez eu une idée de qui a pu faire ça? Je pense que c'est un cambriolage. Ils ont tout retourné, regarder toutes les Partei. C'est vrai, des armoires entières ont été vidées, tous les dossiers de l'entreprise de Sylvain, qui est artisan menuisier, sont éparpillés sur le sol. La maison a été retournée. Est ce qu'ils vous ont volé quelque chose que vous avez remarqué qu'il manque quelque chose?

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Oui, j'avais mis du liquide caché dans une cassette vidéo. Une enveloppe Harcha aurait disparu. C'était pour payer nos vacances ou partir demain. Et c'est tout. J'ai qui manque ces bijoux.

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Dès le lendemain matin, la terrible nouvelle fait le tour de Saint-Martin tabloids 1500 habitants, c'est tout petit et tout le monde connaissait Laurence. Elle a un salon de coiffure, Laurence Coiffure, juste à côté de chez elle. Un cambriolage qui a mal tourné. C'est possible, même s'il n'est pas courant que des cambrioleurs surpris fracassent la tête de celle qui vient de les prendre en flagrant délit. Ou alors elle les connaissait et elle les aurait dénoncés. Ils n'ont pas eu le choix.

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À part ça, ces cambrioleurs sont très imprudents parce que c'est une impasse. La maison des homards est au fond d'une impasse, une longue impasse bordée de maisons de chaque côté. Les voisins les ont peut être vu arriver.

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Bonjour Monsieur Gendarmerie, vous venez pour Laurence? Oui, vous avez vu quelque chose. Vu quelqu'un entrer chez les Romains? Non. J'ai rien vu. Je suis désolé. Personne n'a rien vu. Personne.

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Les gendarmes fouillent toute la maison et ils trouvent des bijoux qui pourtant étaient en évidence et qui n'ont pas été volés. Et puis une enveloppe avec du liquide 500 euros et à partir de là, une idée commence à leur trottait dans la tête. Et si ça n'était pas un cambriolage qui tourne mal? Parce que, tout de même, ils ont les premiers retours du légiste qu'on s'est acharné sur cette femme.

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Elle a reçu au moins dix coups violents sur la tête, dix d'après les projections de sang, les premiers donnés debout et ensuite au sol.

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BAM, bam, bam, bam bam, c'est beaucoup.

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Du coup, vous voyez un cambrioleur surpris, en plein travail, qui balance dix coups violents comme ça à une femme qui ne connaît pas. Non? Ça ressemble à un meurtre déguisé en cambriolage.

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Et évidemment, à qui pensent les gendarmes? Bon, j'y pense aussi, j'en suis sûr. Le mari, le mari éploré qui suggère que c'est un cambriolage.

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Les voisins disent qu'ils l'ont vu arriver chez lui à 21 heures 50. Ça colle avec son propre témoignage. OK, alors, pourquoi n'appelle t il les pompiers qu'à 22 heures 11? Que fait il dans les 21 minutes qui séparent la découverte de sa femme encens? Du moment où il appelle le 18? D'autant que Laurence a, à ce moment là, est entre la vie et la mort. Il y a urgence puisque dans les minutes qui suivent leur arrivée, les pompiers, par un massage cardiaque, parviennent à relancer son cœur.

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Il n'y a pas que ça qui laisse penser que, peut être, Sylvain le remarque n'est pas blanc blanc dans cette affaire. Le jour des obsèques de sa femme Laurence. Après, il y a toujours un petit pot, des brioches et du café, des jus de fruits, ça se fait. Et bien lui. Vous savez ce qu'il a fait? Il a réclamé du champagne. C'est fou, loin du champagne, le jour de l'enterrement de sa femme, comme si il y avait quelque chose à.

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BAT maintenant, le voilà avec sa poule. Et oui, ça, c'est l'autre révélation de ce début d'enquête. Sylvain dOmar a une maîtresse. Et d'après ce que disent les gens, la pauvre Laurence avait les cornes depuis le premier jour de son mariage. Sylvain l'a toujours trompée depuis trois ans. Disons qu'il avait une régulière. Une attitrées, quoi. Muriel, qu'elle s'appelle.

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Murielle Bonin, secrétaire dans une boîte de matériaux de construction dont Sylvain dOmar est client. Mais attention, n'imaginez pas une maîtresse qu'il va voir en cachette en racontant des bobards à sa femme depuis qu'il la connaît. Sylvain, acquittez deux fois le domicile conjugal pour aller vivre avec elle. Et puis, il est revenu pour les filles, pour leur fille. Ça nous fait un mobile, non? Il a une maîtresse. Il n'arrive pas à quitter sa femme. Il la tue.

[00:08:21]

Un mois après la mort de Laurence, Sylvain Demare est donc convoqué par les gendarmes à la section de recherches de Rince. Et là, il y a deux techniques soit ils lui font croire que c'est un interrogatoire de routine et ils voient venir, soit ils lui disent d'entrée les choses. On vous soupçonne Yassa, et ça dans vos déclarations qui ne collent pas. On ne comprend pas, par exemple, pourquoi vous attendez 20 minutes pour appeler les pompiers. Les gendarmes ont choisi cette dernière approche.

[00:08:47]

Ils posent leurs doutes sur la table d'entrée en se disant C'est un amateur, ça va le déstabiliser. Eh bien, pas du tout. J'aurais jamais tué Laurence, la mère de mes filles. Vous vous rendez compte, ça ne peut pas être moi. Vous avez une deuxième vie de homard avec madame Muriel Bonin. Laurence le savait. Elle a accepté. Je lui ai dit, avant même qu'on se marie, que j'étais volage. C'était comme ça, me pardonner.

[00:09:22]

Vous nous dites tout allait bien avec ma femme? Oui, on avait plein de projets ensemble. Déjà, on devait partir en vacances le lendemain de sa mort, en camping car avec nos filles. Et puis, pas plus tard, il y a quinze jours, on a acheté des appartements ensemble pour notre retraite. Montant de votre investissement 450 euros 450 000. Et puis, on était sur le point d'acheter une voiture neuve aussi. Et là, les gendarmes lui demandent de s'expliquer sur ce laps de temps de 20 minutes entre son arrivée chez lui et le moment où il appelle les pompiers.

[00:09:56]

Ça, c'est pas compliqué. J'ai tenté de la sauver. Je lui fais un massage cardiaque et puis du bouche à bouche. Et puis ensuite, j'ai voulu appeler le téléphone. La maison était cassée. Il a fallu que j'aille chercher mon portable dans la voiture. Ça m'a fait perdre du temps. Ne cherchez pas plus loin.

[00:10:21]

Moins, pourquoi pas? Qu'il y a un élément qui joue en sa faveur. D'après le légiste, l'arme du crime est un objet contondant genre matraque, poutrelle, battes de baseball, marteau. Un truc qui blesse, qui peut tuer, mais qui ne tranche pas. Un objet contondant pas tranchant. Or, cette arme, les gendarmes ont fouillé toute la maison. Ils ne l'ont pas retrouvé. Or, si on imagine que dans le fameux laps de temps de 20 minutes, Sylvain tue sa femme, il n'a pas non plus le temps de se débarrasser de l'arme et d'aller la planquer.

[00:10:55]

Bien en plus, puisqu'on ne la retrouve pas. Et d'ailleurs, est ce qu'on peut vraiment tuer quelqu'un? 20 minutes. Il est 10 heures moins dix. Sylvain Rauma rentre chez lui. Il est tard. Il est fatigué. Il a travaillé toute la journée. Il descend de sa voiture. Il pénètre dans la maison. Il va vers sa femme.

[00:11:13]

Et là, bam, bam, bam bam bam! Il lui fracasse le crâne dix fois. Ça ne se fait pas en vingt minutes, ça, ça paraît dingue. Ou alors ça n'est pas à ce moment là qu'il la tue. Ou alors qu'il n'était pas seul. Il avait un complice ou une complice.

[00:11:39]

BULAND Encore pas de chichi entre nous, pas un complice à qui pense t'on en premier? Sa maîtresse, Muriel Bonin, elle a un intérêt à faire passer de l'amour à temps partiel à l'exclusivité, à voir son sylvains pour elle toute seule.

[00:11:59]

Les gendarmes se font remonter sa fadettes, la facture détaillée de son portable. Tiens, tiens, tiens. Murielle coupe son portable à 19 heures pour ne le rallumer que le lendemain matin. Or, quand on regarde ses factures depuis plusieurs mois, ça ne lui arrive jamais. Plus jamais elle ne coupe son portable une nuit entière. Et là, par hasard, elle l'étole la nuit du meurtre. Louche, très louche. À part ça, les gendarmes apprennent que les deux femmes, Laurence Tromeur et Murielle Bonnin, se détester mieux que ça.

[00:12:37]

Trois mois avant le meurtre, elles se sont empaillée, figurez vous. Laurence est allée chez sa rivale pour lui demander d'arrêter de fréquenter son mari. C'est ce que racontent leur amie. Et Laurence aurait traité Muriel de pute. Et en retour, Muriel lui aurait collé une baffe. Et ça s'est terminé. Façon astérisques, Pim, PAM, POUM et elles se sont battues comme des chiffonniers. Muriel a pris un nom, au point que son médecin lui a collé plusieurs jours d'arrêt maladie.

[00:13:07]

Est ce que Muriel n'a pas tout simplement voulu se venger? Le mardi 16 novembre 2010, quatre mois presque jour pour jour après le meurtre Cylindro, Omar et sa maîtresse Muriel Bonin sont placés tous les deux en garde à vue, chacun dans leur coin. Mme Bonnin, est ce que vous pouvez nous détailler votre emploi du temps l'après midi et la soirée du 15 juillet? J'étais chez moi, je n'ai pas bougé. OK Emmys, mais c'est long. Une garde à vue.

[00:13:57]

A l'approche de la 48ème heures de garde à vue, Murielle Bonnin, la maîtresse, craque. Je sais qui est l'auteur du crime. Sylvain et elle donne tous les détails. Sylvain, il avait une batte de baseball, il a attaqué par derrière. Elle est tombée. Il m'a dit qu'elle l'avait regardé. Elle n'a pas supporté son regard et il l'a frappé. Il est frappé encore par terre au sol.

[00:14:26]

Elle dit qu'il a ensuite maquillé son crime en cambriolage, renverser les meubles, les dossiers, casser le téléphone et qu'après, il s'est changé et qu'il a emporté ses vêtements souillés de sang et la batte de baseball, et qu'il est allé s'en débarrasser ou ou s'en est débarrassé à son atelier. C'est pas loin. C'est à un kilomètre de chez lui. Il a tout mis sous la laine de verre, du faux plafond et elle raconte la suite en détail à 10 heures.

[00:14:54]

Moins disent qu'il rentre chez lui comme si de rien n'était. Et là, il la voit bouger. Sa femme n'est pas morte. Il m'a dit qu'il l'a vu ramper sur le sol.

[00:15:11]

Et on a maintenant le récit de ce qui s'est passé pendant les fameuses 20 minutes qui séparent son arrivée chez lui de son appel aux pompiers. Il l'a tout fait avec un torchon. Il a fini le travail et après, il a appelé les secours. Vous l'avez remarqué, n'est ce pas? Elle donne beaucoup de détails. La maîtresse, beaucoup. Elle décrit parfaitement la scène. Est ce que ça veut dire qu'elle était là? Mme Bonnin vous nous raconter tout ça?

[00:15:45]

Cinq mois après le meurtre, pourquoi est ce que vous n'avez pas parlé plus tôt? Pourquoi ce silence? Mais j'ai appris tout ça très récemment. Il m'a raconté tout ça il n'y a pas très longtemps. Il m'a dit que si je disais quoi que ce soit, il mourrait dans l'affaire et m'accuser d'être sa complice. C'est pour ça que j'ai rien dit.

[00:16:16]

Quelques minutes plus tard, les gendarmes vont coller les révélations de sa maîtresse sous le nez de Sylvain dOmar. Raconte n'importe quoi, n'importe quoi. J'ai pas tué ma femme, elle délire. Parole contre parole.

[00:16:37]

Il y a un moyen de vérifier si Murielle Bonin ment, il n'y a qu'à aller à l'atelier de menuiserie et sonder le faux plafond. On trouve ces vêtements tachés de sang et la batte de baseball cylindro mard est cuite. Les gendarmes vont. Regarde là bas, il y a un trou dans le faux plafond. Un trou? Oui, mais dedans, y'a rien, ni vêtements, ni battes de baseball. Donc elle a menti. Elle a raconté n'importe quoi.

[00:17:08]

Pas sûr, car elle a quelque chose à ajouter. Il n'a pas laissé dans le faux plafond. Il est allé la brûler dans les vignes, dans ses vignes. Ses vêtements aussi. Ah, ça, c'est intéressant parce que il y a dans la procédure le témoignage d'un riverain qui dit qu'il a vu Sylvain Omar près de ses vignes. Eh bien, on y va. Allons fouiller la vigne. Et qu'est ce qu'on trouve dans la vigne en question?

[00:17:37]

Les restes en feu et dans les cendres, les restes de semelles de chaussures de sport. Elle n'a donc pas menti. La boucle reste. Sylvain Omar a donc tué sa femme. Même si, honnêtement, les gendarmes trouvent que Murielle Bonin donne beaucoup de détails, beaucoup trop, elle donne l'impression d'avoir assisté au crime. En attendant, retour face à Sylvain Romain.

[00:18:07]

PromArt Suite aux déclarations de Mme Bonin, nous nous sommes rendus dans l'une de vos vignes. Et nous avons trouvé des cendres dans ces cendres, des vêtements brûlés et des restes d'une paire de baskets. Est ce qu'il s'agit de vos vêtements marque? Pas du tout. Il est allé dans Oui, oui, mais pour les entretenir. Qu'il dit que deux pieds de vigne étaient malades, qu'il les a coupés et qu'il les a mis a brûlé dans un feu qui était là dans un coin et qui finissait de se consumer.

[00:18:45]

Bah oui, enfin, il est courant de trouver des feux allumés au milieu des vignes. Les gendarmes ne croient pas un mot de son histoire et à la fin de sa garde à vue, Sylvain dOmar est déféré devant la juge d'instruction et il est mis en examen pour l'assassinat de son épouse et placé en détention provisoire. Mais ça ne règle pas le cas de la maîtresse Muriel. Est ce qu'elle est impliquée? Est ce qu'elle est complice? Les gendarmes étudient en détail le relevé de son portable et il tombe sur un SMS, un drôle de SMS.

[00:19:22]

Tu me diras ce que tu veux faire avec elle. Tu m'as dit avant le 17, on se soutient mutuellement. Tu auras besoin de moi et moi, de toi.

[00:19:41]

Qu'est ce que vous comprenez à ce SMS mot debien? D'abord, y a une date butoir pour éliminer Laurance le 17 juillet, et ça colle avec la date du meurtre. Le 15 juillet. Et surtout, ce message signifie que la maîtresse était au parfum avant. Au minimum, elle savait que son amant allait tuer sa femme jeudi, au minimum parce qu'au maximum, elle y a participé. Et même, est ce que ça n'est pas elle? En fouillant le sac à main de Murielle Bonin, les gendarmes tombent sur un chéquier, un chéquier qui a été utilisé chez Décathlon.

[00:20:20]

Le montant du chèque colle avec le prix d'une pâte de baseball. Où est elle, cette batte de baseball? Mme Bonin. Chez moi, vous la trouverez chez moi et là, elle marque un point parce que effectivement, on trouve chez elle une batte de baseball nickels, pas une tache de sang. Rien qui puisse laisser penser que c'est l'arme du crime. Sauf qu'on s'aperçoit que quelques jours après le crime, Murielle Bonin est allé chez sa soeur à Besançon et qu'elle est allée chez Décathlon, à Besançon, pour acheter en liquide une deuxième batte de baseball, la même que la première.

[00:21:04]

Murielle Bonin est mise en examen pour complicité d'assassinat et elle aussi, el-Fil file derrière les barreaux.

[00:21:17]

Et voilà le scénario qui se dessine. Sylvain dOmar est raide dingue de sa maîtresse. Après trois ans dans l'ombre, elle en veut davantage. Elle ne veut plus partager son amant avec sa femme. Elle le somme de se débarrasser de son épouse. Elle est l'instigatrice de l'assassinat. Et lui en est le bras armé.

[00:21:43]

Le temps passe. Après un an d'emprisonnement, les deux mis en examen sont remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire. C'est donc libre que le 27 juin 2016, six ans après l'assassinat de Laurence PromArt, ils comparaissent devant la cour d'assises de RAAF et donc, on ne les met pas dans le box des accusés, mais sur un banc. Côte à côte.

[00:22:11]

La scène résume parfaitement la situation. Ils sont chacun à bout du banc. Ils ne se parlent pas, ils ne se regardent même pas et tous les deux sont sur la même ligne. Sylvain Homardiers, c'est pas moi, c'est elle. Et Muriel Bonaldi, c'est pas moi, c'est lui. Aux jurés et maintenant de trancher selon leur intime conviction. Et, entre autres choses, pour trancher, les jurés vont s'appuyer sur l'impression que l'un et l'autre leur font pendant le procès.

[00:22:44]

Sylvain dOmar On a l'impression que ça ne le concerne pas. Il est là, impassible, quand le président décide de montrer des photos de la scène de crime. Le sang partout, sur les murs, sur les meubles. Aucune émotion, pas un battement de cils. Rien. C'est sa femme, tout de même. C'est le sang de sa femme alors qu'elle Muriel Bonin. Elle fait tout l'inverse. Elle répond à toutes les questions. Elle pleurniche quand il faut pleurnicher.

[00:23:11]

Une partition parfaite? Trop, peut être. Et ça finit par se retourner contre elle. Un expert vient à la barre. Sur la scène de crime, on a trouvé une trace de pas ensanglantées, une trace de converses taille 39. Il ne s'agit ni de la pointure de Sylvain PromArt, ni de celle de Laurence Tomar, la victime, ni de celle des pompiers qui sont intervenus. En revanche, Muriel Bonin chausse du 39. On ne peut pas jurer que c'est son empreinte, mais ça met le doute.

[00:23:54]

Le verdict tombe. Sylvain dOmar est condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de sa femme Muriel Bonin, à 18 ans pour complicité d'assassinat, et tous les deux sont arrêtés sur le champ et expédiés en prison pour purger leur peine.

[00:24:12]

Tous les deux font appel et le procès se rejoue donc devant la cour d'assises de Troy en septembre 2017. Et là, changement de décor. Ils ne sont plus libres, ils sont prisonniers et ils sont donc tous les deux dans le box. Un procès d'appel marqué par une déclaration spontanée de Sylvain Romain. Je vais vous dire ce qui s'est passé réellement. Le 15 juillet. En rentrant chez moi. J'ai vu deux personnes. C'était Muriel Bonin et son frère.

[00:24:44]

Elle m'a dit. Je viens de massacrer ta femme qui m'a dit Si tu parles, tu es fille. Pourquoi est ce que vous n'avez rien dit avant monsieur? J'avais peur pour mes filles. Elle m'a dit qu'il avait un contrat sur elle. Et puis elle a aussi mis un contrat sur ma tête. Depuis qu'on s'est séparé en avril. Pourquoi est ce que vous faites ces révélations? Aujourd'hui, monsieur? Obligé, je ne peux plus garder ça pour moi.

[00:25:12]

J'ai entendu trop de mensonges depuis le début du procès. On a beaucoup de mal à le croire parce que l'instruction a démontré que Sylvain Rauma et Muriel Bonas se sont revus après le crime et qu'ils ont même couché ensemble. Est ce qu'on couche avec la femme qui vient de tuer son épouse, qui menace ses enfants et qui vous menace, vous? Non. Enfin, normalement, non. Par cette ultime version, Sylvain dOmar pensait sans doute se disculper. Eh bien, c'est tout l'inverse.

[00:25:45]

Et ça, explique le verdict. Sylvain est condamné à 30 ans de réclusion criminelle et Muriel Bonin, sa maîtresse, et acquittée. Six mois plus tard, Sylvain dOmar, en prison à Châlons en Champagne, avale une boîte entière d'anxiolytiques dans sa cellule. Il est retrouvé mort par les surveillants. Il s'est suicidé.

[00:26:18]

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