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Dans la seconde jusqu'à Sandalettes, une affaire criminelle aujourd'hui de 2007, le meurtre d'Évelyne Furlan en octobre 2007 à Castelsarrasin, dans le Tarn et Garonne. Une mère de famille que sa fille retrouve étranglée un soir dans son lit et pour débriefer cette histoire. Tout à l'heure, je serai avec maître Catherine Houlle, du barreau de Montauban, qui est en ligne et que je salue au passage Bonjour, bonjour, vous étiez dans cette affaire.

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Avocat de parties civiles, avocate de la famille d'Évelyne Furlan et de son frère.

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C'est une histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline. Christophe Hondelatte. Le 1er octobre 2007, à Castelsarrasin, dans le Tarn et Garonne, Julie, 14 ans, rentre chez elle après sa journée de collège. Ses parents sont divorcés depuis six ans. Elle vit là avec sa mère Évelyne, juste derrière la mairie. Emma, je suis rentrée des Who, c'est quand elle arrive dans le couloir qu'elle la voir en chemise de nuit, allongée dans sa chambre, sur le lit, en partie recouverte d'un drap.

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Un bras qui pend sur le sol. Mama. Elle imagine que sa mère est malade, qu'elle dort. Alors elle s'approche, qu'elle soulève le drap. Sa mère a la tête en sang du sang qui lui sort des yeux, des narines de la bouche. Elle est morte. Sa mère est morte et elle se dit qu'il est peut être encore là, celui qui a fait ça à ma mère. Il est peut être encore dans l'appartement et donc terrorisée.

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Elle s'enfuit. Elle dévale l'escalier de l'immeuble quatre à quatre et elle déboule dans la rue. Et là, elle tombe nez à nez avec un voisin et deux mois, appelle la police. Ma mère est morte. Il faut que Wade, calme toi, Julie. Dis moi calmement ce qui s'est passé? Non. 8. Il faut que tu appelles la police.

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Le voisin appelle la police. Et comme le commissariat de Castelsarrasin n'est qu'à quelques centaines de mètres, les policiers sont là tout de suite et ils découvrent le corps d'Évelyne Furlan, 53 ans, le visage méconnaissable. Tu vois la marque sur le cool? Elle a été Tromelin. Cette femme, ça nous avecsa. Ça, c'est un cordon électrique posé près du corps. Si tu veux mon avis, celui qui a fait ça ferait double tour avec le câble électrique.

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Un étranglement puissant, intense. Ce que confirment quand ils arrivent le médecin légiste. Vous voyez ça, Paul Rose est presque violacée, voyez Issing. Ça, ça veut dire que la strangulation a été très forte, constante, puissante. C'est la police judiciaire de Toulouse qui est saisie de l'affaire. Et sur place, les policiers collectent un certain nombre d'indices. D'abord, l'arme du crime le câble électrique. Le tueur l'a trouvé sur place puisque c'est celui du poste de radio.

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C'est un premier indice intéressant. Le tueur ne vient pas avec son arme. Il prend ce qu'il a sous la main.

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À part ça, les tasses de café sont toujours sur la table du petit déjeuner. La victime est en chemise de nuit. Le crime semble dater de ce matin. Ce que d'ailleurs, au vu de la température du corps et des rigidité cadavérique, confirme le médecin. Je dirais que le décès remontada. 8 heures et demie ce matin. Est ce qui est étonnant, c'est que la porte de l'appartement n'a pas été fracturée et Julie, la gamine, quand elle rentre du collège, trouve la porte fermée normalement fermée.

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Donc, soit le meurtrier avait les clés, auquel cas c'est un proche, ou bien elle lui a ouvert alors qu'elle était en chemise de nuit. Auquel cas, c'est aussi un proche. Et on a aussi la présence sur le canapé de deux oreillers et d'une couverture. Est ce que quelqu'un aurait dormi dans le salon? Julie, la fille d'Évelyne, va pouvoir le dire au passage. Ça n'est pas évident d'interroger cette gamine de 14 ans qui vient de découvrir le corps de sa mère.

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Mais les policiers n'ont pas le choix. Nous avons vu qu'il y avait une couverture et des oreillers dans le canapé. Est ce que quelqu'un a dormi chez vous la nuit dernière? Oui, il y a Robert qui a dormi à la maison, c'est l'ex petite amie de Mama. Robert, les policiers se rend. Il s'agit de Robert Kutama, 55 ans, un Antillais. La petite Julie raconte qu'il était là quand elle est rentrée, la veille. Assis dans le canapé, il avait enlevé sa veste.

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Il était comme chez lui. Je lui ai demandé ce qu'il faisait là. Il m'a dit qu'il voulait discuter avec Mama. Et ils ont discuté. Oui, j'ai pas tout entendu. J'étais à ma chambre, puis j'ai entendu Robert qui disait Tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas me quitter comme ça. Vous avez eu l'impression qu'il se disputait. Il n'y avait pas trop de tensions. En même temps, Julie n'a pas cherché à écouter.

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C'était une discussion entre adultes. Ça ne la regarde pas. Elle s'était enfermé dans sa chambre. Mais elle dit que dans la soirée, sa maman est venue la voir. Elle m'a dit Ma chérie, on s'est disputé un peu avec Robert. Elle m'a dit qu'elle n'avait pas de problèmes, qu'il allait partir, que je pouvais dormir tranquillement. Et Julie raconte que le lendemain matin, au petit déjeuner, Robert était toujours là. Il était toujours là. On a pris notre petit déjeuner.

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Il était debout dans la cuisine. Nous regarder en fumant une clope. Tu n'as rien remarqué de particulier. C'est quand même la manière qui regardez ma mère. Il a regardé fixement. Et après? Ma mère avait un rendez vous à Pôle emploi. Et moi, comme tous les matins, je lui fais un bisou. Je suis parti au collège. Il était queleur. C'était revet. En général, je pars à cette heure. Et quand tu pars, Robert Kutama est toujours là.

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Mais oui. Entre nous, cette enquête semble déjà résolue. Tout laisse penser qu'après le départ de Julie, une dispute éclate entre Évelyne et Robert et ils l'étrangle. Et donc, on pourrait s'attendre à ce que les flics foncent arrêter son Robert Kutama pour le cuisiner jusqu'à ce qu'il avoue. Sauf que ça, c'est de la police à papa. On ne fait plus du tout comme ça aujourd'hui. Quand on a un suspect, on le garde à l'oeil. Mais on essaye de bétonner l'enquête, de recueillir un maximum d'éléments avant l'interpellation.

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Une garde à vue, ça ne dure que 48 heures. Si dans ce délai, on veut des aveux, mieux vaut avoir des biscuits à poser sur la table. Alors alors d'abord, qui est la victime, qui est Évelyne Furlan ou plutôt qui était Évelyne Furlan? Sa fille a dit tout à l'heure qu'elle avait rendez vous à Pôle emploi Évelyne chercher du travail. Et pourtant, elle était invalide à cause d'un diabète et de problèmes de reins. Et à ce titre, elle toucher une pension.

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Mais elle cherchait quand même du travail, une pension d'invalidité. Ça permet pas vraiment de vivre, à part ça. Ses amis disent que c'était une femme très croyante et très généreuse. Et elle n'était pas que la maman de Julie. Elle avait trois enfants issus de deux mariages différents.

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Les flics de la PJ font analyser son téléphone portable et là, ils s'aperçoivent que Évelyne appelait un numéro très régulièrement. Un homme, un homme qui n'est pas Robert Kodama, un militaire de Castelsarrasin prénommé François. Un homme marié, son amant. Ça paraît clair. Son autre amant. Et pas depuis hier. C'est une vieille histoire avec François. Ils sortaient ensemble quand ils étaient très jeunes. Et puis, ils se sont perdus de vue et ils se sont retrouvés récemment.

[00:10:14]

Il n'y avait donc pas un, mais deux hommes dans la vie d'Évelyne Furlan. L'un des deux est probablement son meurtrier. Mais ne faisons pas semblant. Robert est plus suspect que François. La jeune Julie vient d'ajouter des éléments très compromettants à son premier récit. Robert Kutama a été le compagnon de sa mère pendant quatre ans et ces derniers temps, ils se disputaient beaucoup. Tous les deux, Julie croit savoir que Robert était infidèle et surtout, elle dit que quand il boit une fois, il s'est disputé avec ma main.

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Mais il a voulu lever la main contre moi. Tu n'as pas l'air de l'aimer beaucoup moins. Le déteste. Je suis sûr que c'est lui qui a tué ma main. Qu'est ce qui te fait dire ça? Une fois, je l'ai entendu dire à Mama Si tu me quittes, je te tue.

[00:11:11]

Il a dit Ça commence à faire beaucoup. Il est peut être temps de placer Robert Kutama en garde à vue.

[00:11:26]

Le lendemain du meurtre, à l'aube, les policiers se présentent chez Robert Kutama à Toulouse. Police nationale rouvrait. Pas de réponse police, ouvrez! Les policiers décide d'utiliser un bélier pour enfoncer la porte. Et une fois dedans, il trouve Kutama dans son séjour et il fouille l'appartement et dans la salle de bains, il tombe sur du linge en train de sécher un gin encore humide et deux T-shirt Tamura sur le T-shirt.

[00:12:11]

On dirait des traces de ça, non? Et pourtant, Robert Kutama semble avoir fait le max pour laver son tee shirt. Il a utilisé trois pastilles de lessive. Il y a les trois emballages en cellophane posés sur la machine. Vous avez vécu le monsieur Kutama? Oui, les Garrido Hurts. Vous pouvez nous conduire jusqu'à votre voiture.

[00:12:35]

l'Intérieur de la voiture est passé au Blues Star, un produit qui révèle les taches de sang et regardera.

[00:12:44]

Vu, il y a du sang sur la portière conducteur. Et Robert Kutama est placé en garde à vue où SRPJ de Toulouse, à la grande surprise de tout ce qu'ils connaissent. Il est maçon. Son patron dit qu'il est honnête, souriant, travailleur, sociable. Ses collègues de travail tombent de l'armoire. En garde à vue, Robert Kutama nie Je n'ai rien à voir avec la mort d'Évelyne, moi rien. Il est visible qu'il y a des traces de sang sur les T-shirts retrouvés à sécher dans votre salle de bains.

[00:13:35]

Après ça, c'est que j'ai des hémorroïdes et c'est la raison pour laquelle vous avez utilisé trois pastilles de lessive pour le même cycle de lavage. Je fais ça parce que le lave linge a été bouché. Je voulais le déboucheraient, c'est tout. Les policiers lui parle alors de ce que leur a raconté Julie. Le fait qu'ils se disputaient souvent, ça nous arrivait de nous engueuler. Comme tous les couples, ça allait jamais plus loin. Pour quelle raison vous a t elle quitté?

[00:14:07]

Elle ne m'a pas quitté. On était toujours ensemble et vous ne viviez pas ensemble. C'est par choix. Mais Évelyne, c'est la femme de ma vie. On avait des projets tous les deux. On voulait aller vivre tous les deux chez moi, en Martinique.

[00:14:37]

Les policiers, bien sûr, lui demandent de dérouler son emploi du temps. Il dit qu'il est arrivé chez Évelyne la veille et ça, on le savait déjà par Julie, qu'il a proposé à Évelyne et à sa fille d'aller dîner au restaurant et qu'elles ont refusé. Il dit qu'il a passé la nuit sur le canapé et regarder la télé.

[00:14:58]

Et hier matin, M. Kutama. Hier matin, je partij des heures un quart d'heure après le départ de Julie, vers 8 heures moins le quart. Je rentrais chez moi à Toulouse. Il dit qu'il est parti tôt parce qu'il n'a plus de permis de conduire, qu'il se fait retirer et qu'en se mettant en route de bonheur, il espérait ne pas se faire contrôler. Donc, Robert Kutama nie. Mais il est tout de même présenté à la juge d'instruction.

[00:15:29]

Et devant elle, il se montre serein, tranquille, calme, détaché. Et il répète. J'y suis pour rien, moi, dans la mort d'Évelyne. Moi, quand je suis partie de chez elle hier matin, elle était vivante. D'accord. N'empêche que la juge le mette en examen pour meurtre et l'envoie derrière les barreaux. Mais assez vite UIQ chez Kutama. Les policiers ont saisi un ticket de caisse daté du jour du meurtre, qui correspond à l'achat de la lessive dans un supermarché tout près de chez lui, à Toulouse.

[00:16:15]

Le ticket indique 9 heures 14. Il était donc à Toulouse le jour du meurtre, à 9 heures et quart. Or, il faut un minimum de une heure et demie pour faire Castelsarrasin. Toulouse en voiture, pour être à Toulouse, à Nevers, Hécart. Il a donc quitté Castelsarrasin au plus tard à 8 heures, moins le quart. Sachant que Julie part à 7h20, cela voudrait dire qu'il tue Évelyne, qui l'étrangle entre 7 heures 20 et 8 heures, moins le cas.

[00:16:45]

En vingt cinq minutes, ça paraît fou et les avocats de Kutama s'en servent. Et ça n'est pas tout. Les policiers comptaient beaucoup sur les taches de sang, sur les T-shirt et dans la voiture. Les analyses du labo viennent d'arriver. C'est la tuile. Le sang est bien le sien. Ça n'est pas celui d'Évelyne. Son histoire de crises, de hémorroïdes tient la route. Dans cette affaire, les policiers avaient des certitudes la certitude d'avoir arrêté le tueur.

[00:17:25]

Et maintenant, ils ont un doute, un gros doute.

[00:17:36]

Et le doute est soudain renforcé par le témoignage d'un ami d'Évelyne Furlan. Un employé municipal de Castelsarrasin, je l'ai vu le 1er octobre dans la rue. Elle était tout, tout coiffée, toute maquillée, pomponnée. Je me souviens où s'est fait la bise comme on fait toujours et m'a dit j'ai un rendez vous important. Et ça, ça colle avec le rendez vous chez Pôle emploi. Il était queleur monsieur, quand vous l'avez croisé. Je dirais aux alentours de 9 heures et demie.

[00:18:16]

9 heures et demie, mais à 9 heures et demie, d'après ce que dit le légiste, Évelyne était déjà morte. Et ça aussi, ça a joué en faveur de Robert Kutama, lui qui dit que quand il est parti, elle était encore vivante. Mais en même temps, je vous rappelle qu'on la retrouve en chemise de nuit. Est ce qu'on peut imaginer qu'elle s'habille de bon matin pour aller à son rendez vous, qu'ensuite elle rentre chez elle et qu'elle se remet en chemise de nuit?

[00:18:43]

Et là, elle est assassinée. Ça ne tient pas debout. Ce témoin raconte n'importe quoi. Il se mélange les pinceaux. Il ne l'a pas vue à 9 heures et demie. Ce jour là, un autre jour peut être, mais pas ce jour là. Bon, on fait le point. Tout, accuse Robert Kutama. Mais objectivement, la juge d'instruction n'a pas grand chose de concret contre lui. Les taches de sang sur les T-shirt shirt et dans la voiture ne sont pas du sang d'Évelyne et on a du mal à croire qu'il ait pu l'étrangler.

[00:19:14]

Dans le court laps de temps qui sépare le départ de Julie de son propre départ, c'est à dire 25 minutes. Et donc, est ce qu'on va garder en prison un type contre lequel on n'a pas de biscuits? Eh bien non. Robert Kutama est donc libéré. Il reste mis en examen, mais il sort de prison.

[00:19:37]

Et là, l'enquête se retrouve à poil. Si ça n'est pas Robert Kutama, est ce que ça ne serait pas François? La mort militaire? François est à son tour interrogé. Je vous rappelle que Loiseau est marié et donc il en raconte une bien bonne. On a été amants autrefois, mais ce n'était plus le cas. On continue à jouer, à armer. Coucher plus ensemble et rester entre nous de la tendresse, de l'amitié. On. Elle se confirme assez tôt.

[00:20:10]

À quand remonte votre dernière relation sexuelle? Je dirais le mois de mars. Et depuis, plus rien. Je suis marié. Je tiens mon couple. Il dit que ça fait sept mois qu'ils n'ont pas couché ensemble. Les policiers lui présentent alors un coton tige. Le dans le creux de votre joue, s'il vous plaît. Voilà, maintenant, ils ont son ADN et ils vont pouvoir le comparer à une tache de sperme qu'ils ont identifié sur la couette.

[00:20:41]

Évelyne. Et voilà le résultat de la comparaison ADN. Il a menti. Le beau militaire, c'est son sperme. Une relation de tendresse et d'amitié.

[00:20:55]

Que disait François et donc réinterrogé au début, les policiers ne lui disent pas qu'ils ont la preuve qu'il ment et donc il leur ressert la même histoire.

[00:21:08]

Évelyne n'était qu'une amie. Je vous l'ai déjà dit. J'ai déjà fait une déposition là dessus. On n'avait plus de relations intimes. Il n'y avait plus que de l'amitié. Elle était un peu paumé. Et là, les policiers abattent leur carte. Monsieur. Nous avons retrouvé sur la couette de madame Furlan une tache de sperme. Et ce spermes, monsieur? Eh bien, c'est le vôtre. Une explication? D'accord, on avait toujours des relations. Je vous ai menti parce que vous.

[00:21:47]

Je ne voulais pas que ma femme le sache, ne voulait pas foutre en l'air mon couple. Ou alors, justement, il l'étrangle pour mettre un terme définitif à leur relation parce qu'elle est devenue trop encombrante pour effacer le péché, pour se débarrasser de sa maîtresse. Les policiers se mettent donc à reconstituer l'emploi du temps de François. Et c'est la douche froide. Le jour du crime, François travaille sur un chantier. Chez lui, il se fait construire un garage et les ouvriers jure qu'il n'a pas bougé de la journée du 1er octobre.

[00:22:26]

À l'heure du meurtre. Il était chez lui, c'est certain.

[00:22:32]

Et là, d'un coup, le nouveau suspect numéro un est blanchi. Ça ne peut pas être lui et c'est retour à la case départ. Il ne reste qu'un élément à exploiter. Les flics de la scientifique ont identifié un ADN sur le câble électrique qui a servi à étrangler Évelyne. Et ça tombe bien, les résultats viennent d'arriver. Qui? Qui d'après vous? Bien Robert Kutama. On en revient à lui. Et sur le câble, les traces sont très localisées.

[00:23:04]

Comme s'il avait tenu le câble à deux mains.

[00:23:08]

Et ça n'est pas tout. On a aussi retrouvé de l'ADN sous les ongles d'Évelyne. Et c'est encore celui de Robert Kutama. Et puis, cerise sur le gâteau, un ADN a été isolé sur le col de la chemise de nuit d'Évelyne Kutama. Encore lui. Et s'il vous faut une dernière preuve que c'est lui, la voici. Vous vous souvenez que le sang sur les T-shirt était son sang? Pas celui d'Évelyne. En revanche, en y regardant de plus près, on a trouvé une minuscule tache de sang sur l'un de ses débardeurs.

[00:23:40]

Et là aussi, les analyses viennent de tomber. C'est du sang d'Évelyne. On a donc deux ou trois questions à vous poser, monsieur Kutama, et là, pour Robert Kutama retourne chez la juge d'instruction.

[00:24:05]

Voyons comment il va s'en sortir. C'est possible que mon ADN soit sur ce câble. Je m'en suis servi à plusieurs reprises, mais en aucun cas je ne suis responsable de ce. On trouve aussi votre ADN, monsieur, sous les ongles de la victime. Eh bien, regardez mes mains et mes bras. Il n'y a pas de griffures. Il y a aussi une tache de sang de madame Furlan sur l'un de vos débardeurs. C'est une grosse tache. Non?

[00:24:33]

Eh bien, ça ne veut rien dire. N'empêche que la juge le renvoie derrière les barreaux. Elle n'a plus de doute. Robert Kutama a étranglé Évelyne par jalousie à cause de l'autre du militaire François, qui avait les clés de chez Évelyne. On l'a appris par lui. Il semble que ça le mettait hors de lui. Et donc, le dossier parent l'Etat devant la cour d'assises avec des preuves tangibles, essentiellement de l'ADN et en face, un homme CCleaner vigoureusement, ce sera aux jurés de se forger une intime conviction.

[00:26:02]

Le procès de Robert Kutama s'ouvre devant la cour d'assises de Montauban le 10 février 2011. Trois ans et demi après le meurtre et ce jour là, Julie, qui est absolument convaincue que Robert est l'assassin de sa mère, se retrouve pour la première fois face à lui. Et lui qui se défend très mal. Il parle très mal de leur soi disant amour. Tout ce qu'ils disent sont faux, interrogatoire après interrogatoire. Ils s'en faire et il ressort des audiences qu'il est alcoolique et violent.

[00:26:35]

Alors, bien sûr, ces avocats jouent sur l'impossible timing. Il est au supermarché à 9 heures et quart. On peut imaginer qu'il passe chez lui avant. Surtout si, comme le dit l'accusation, son T-shirt et son gin sont tachés de sang. Donc, il est chez lui aux alentours de 9 heures, donc il part de Castelsarrasin à 7 heures et demie. Dix minutes après le départ de Julie, ça ne colle pas. Vous en conviendrez.

[00:27:15]

Au terme de quatre jours de procès, les jurés se retire pour délibérer. Leurs débats secret durent deux heures et demie et à l'issue, ils déclare Robert Kutama coupable du meurtre d'Évelyne Furlan. Et il le condamne à dix huit ans de réclusion criminelle. Il ne s'en sort pas si mal. 18 ans et pourtant, il fait appel. Il aurait dû réfléchir. C'est toujours risqué de faire appel. Dix mois plus tard, devant la Cour d'appel de Toulouse, il prend deux ans de plus.

[00:27:53]

Va t'en et là, c'est définitif.

[00:28:03]

Pour débriefer cette histoire, je suis avec Mettre Catherine Houde du barreau de Montauban. Vous étiez maître Houle dans cette affaire, l'avocate du père d'Évelyne Furlan et de son frère. Comment est ce que vos clients ont jugé avant le premier verdict?

[00:28:18]

18 ans quand il était temps où il était reconnu qu'effectivement, Kutama avait tué leur soeur sous les dettes. Et pleinement Vinton, donc en vacances d'été. Quand ils n'ont pas parlé, n'ont que très peu assisté au procès au moment de la procédure d'appel. Et l'attente a été encore plus confortée. Mais déjà, ils avaient confirmé leurs droits déjà dès le premier verdict.

[00:28:52]

La frustration, évidemment, pour eux comme pour Julie, sa fille, c'est qu'il n'y a pas de vie. C'est qu'il n'y a pas d'application.

[00:28:59]

C'est qu'il n'y a pas de reconnaissance, de culpabilité quant à la carrière d'autrefois. A aucun moment, il n'a voulu reconnaître qu'il avait plus tué Total. Et pourtant, tout au long de l'audience qui en est ressorti depuis? Absolument dès la première audience devant la cour d'assises de Bantleman. C'est qu'en fait, il avait tout fait pour la garder. Quelqu'un qui n'acceptait pas qu'un autre alcoolique et que oui, les avait plus étaient lappartement qu'il avait eu la belle relation avec elle et donc il l'a tuée pour la garder.

[00:29:33]

Il faut qu'on retrouve la tactique psychologique. Il a pu penser qu'il serait acquitté. La question s'est vraiment posée. L'hypothèse de l'acquittement existait au cours de ces deux procès.

[00:29:44]

Tout le monde dès le début. Toujours, notamment au niveau du parquet, pour expliquer qu'il faut imaginer qu'au niveau du procès, il y avait deux camps dans le dossier avec tous les marchés. OK, toute la famille était une famille de 14 enfants Kutama. Ils étaient tous là, pratiquement toute la garde des enfants. Et tous, oui, tout le pensait innocent. Il était impossible, implicite à l'alcool, a reconnu par son employeur comme tataki et jovial, etc.

[00:30:18]

Par exemple, il n'avait pas beaucoup aidé, comme l'internement par coupable, même s'il avait été infidèle, comme quelqu'un qui avait été si peu présent. Ils étaient tous là et formaient un bloc.

[00:30:31]

Et de l'autre côté, toute la famille de Ron a dit à l'époque que, sans doute, il avait été le pire ennemi de lui même dans ce procès. Vous confirmez?

[00:30:41]

Je confirme qu'il voulait absolument montrer à tous ces gens toute sa famille, toute sa parentèle, qu'il était absolument innocent. Est ce que je ne pouvais pas perdre la face?

[00:30:53]

Il y a un moment enquiquine, étonnant, surprenant et qui, sans doute, a été au cœur des débats. Cette histoire de ces taches de sang sur le T-shirt. Évidemment, quand on veut du sang sur un tee shirt. Les policiers, tout de suite, se disent c'est le sens des lignes blanches, puis non, lui dit ce sont c'est du sang parce que j'ai des hémorroïdes. Et c'est vrai. Est ce qu'on peut imaginer ce qu'on a imaginé qu'il ait pu monter ce scénario, c'est à dire à dessein?

[00:31:20]

Mettre son propre sang pour avoir un argument pour contrer les policiers l'emporta.

[00:31:26]

Il a en fait calculé Ratatouille et les télépaiement au supermarché casher, à Paris en particulier. On se tape le retour à l'équilibre pour rebellant, décapé, décapée du village. Et donc, je pense qu'il n'avait plus qu'une tache de sang meglio sur eux et témoigne, recalées, bien qu'elle ait été plus moins partie avec ses talents. Donc, il ne bluffe pas quoi? Non, non, non, non, je ne blâme pas là dessus. Je pense pas du tout qu'il est blessé là dessus.

[00:32:02]

Non, puisque Robert Kutama est coupable, on est obligé d'admettre qu'il l'étrangle. Évelyne Dès le départ de Julie, il est difficile de se représenter la scène, mais le timing a été le grand argument de la défense. S'il est coupable, c'est qu'il l'étrangle entre 7 heures et 7 heures 45 min.

[00:32:23]

Et il est ressorti en tête de l'enquête, un point important dans cette histoire, et qu'il l'a étranglé par derrière. Dire que l'on n'en attendait pas, il l'a pris par surprise. Il a étranglé. Tartuferie. Sinsin apparaît dans la reconstitution.

[00:32:40]

Ce n'est pas de la balistique, mais la passerelle Jabari, au moment de l'audience, est apparue avant l'audience. Quant à cathéters paquet de quelques heures, donc, on peut penser qu'à peine capitale. Il a tout de suite j'ai déjà. Oui, voilà, c'est ce qui ressortait du récit possible de ce qui s'était passé. Ça colle avec ce que dit Julie dès son premier témoignage. Je savais qu'il avait un drôle de regard au moment du déjeuner, mais pas exactement exactement.

[00:33:11]

En, il était fou de jalousie. Et puis, vous voyez les détails d'une enquête et l'expertise que l'étude de personnalité montre comme je l'ai vécu, qu'il était jovial, etc. Mais aussi irritable et certainement très certainement impulsif. Et il a reconnu, selon Logan. Il a reconnu également qu'il était jaloux et possessif. Et quand il est arrivé que ses traits de caractère négatifs ressortaient, il n'avait pas vu là. Il n'avait pas bu. Il avait été signalé au niveau de l'enquête 40 ans, mais pas plus d'ailleurs que récemment.

[00:33:47]

Il avait consommé du cannabis et donc qu'il avait fumé, enquêta. Et en tout état de cause, il est passé à l'attaque au moment là, se dire qu'il avait quand même. Il avait dormi sur le canapé, il n'avait pas dormi avec lui, est refusé. La chaleur s'est calmée. Et oui, alors qu'il avait notamment un paquet de rendre fou qu'on l'a vu à l'audience. Est ce que normalement, dès qu'il.

[00:34:10]

C'est à dire Louis François avait les clés? Moi, je ne les avais pas exactement. Les quotas, c'est à dire qu'à un moment, est inquiété au moment du procès à Montauban. A un moment, on vient témoigner à la barre et là, on se lève, se lève. Et là, effectivement. Mais encore une fois, un regard curieux et en fin de Mme, il a emménagé dans l'allée des meubles. J'avais mal interrompe érythréennes avant de brûler les papiers.

[00:34:42]

C'est vraiment le signe qu'il était jaloux, mais pas jaloux, impulsif. C'était exactement pas vraiment écrit sexuellement. Il l'a tuée pour la garder au lit. Pas qu'elle puisse avoir mal, notamment, déclare ce qui est ressorti mieux qu'avant. Cet épisode l'a rattrapé, c'est vrai. Mais qui a été qui a frappé tout le monde au passage?

[00:35:02]

L'épisode de l'amant et de son témoignage foireux, cette volonté qu'il a d'une part reconnaître qu'il n'était ni sa maîtresse, est assez pitoyable. Voilà un type qui, confronté à l'assassinat de sa maîtresse et qui ne songe qu'à une chose, c'est sauver son couple.

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Un État. D'autant plus qu'il a été bien à mal quand même au moment du procès, que lui aussi a été chronométrer. Le temps pouvait même pour allécher, etc. Il était beaucoup plus au chronomètre coupable que Kutama. Il avait beaucoup plus de laps de temps pour le faire et pour partir de chez lui. Au milieu des travaux, personne ne le voit. Cet idiot pour sauver son couple a failli tomber. Quoi exactement? Il a été à deux doigts pour ça.

[00:35:46]

Vous n'avez pas eu ce comportement qu'il dénoncé? En fait, c'était tellement il était vraiment personne. Je pense pu penser autre chose de son comportement pendant tout le procès.

[00:35:58]

J'en reviens à la scène de crime, la description du cadavre. Elle a donc été étranglée par un double tour du cordon électrique autour de son cou, sans lequel le Kutama tirait par derrière. Me dites vous? Comment se fait il qu'elle avait le visage en sang? Que de sang! Du sang lui sortait des yeux, de la bouche, du nez. Il n'y a plus de coups. Aucun coup, aucun coup. Et il l'a reposé sur le lit en paille.

[00:36:24]

C'était comme vous l'avez raconté au début. Quand elle est rentrée, elle a pensé que sa mère était allongée et qu'elle n'avait pas caché qu'il avait laissé la peine de prison en état. On peut dire qu'il était séparé. Finalement pas.

[00:36:40]

Ce qui a déclenché, c'est plus ambigu que ça, parce qu'elle nous laisse quand même rentrer chez elle.

[00:36:43]

Certes, il dort sur le canapé, là, oui, mais il avait un prétexte et il lui rapporter les bijoux qu'elle avait laissé chez lui. Il venait rechercher des bijoux qui lui appartenaient, sinon il ne venait plus. Elle ne voulait plus voir. Elle avait peur de lui. Dernière question, maître.

[00:36:59]

C'est une question plus générale ou de maxi procès. On voit qu'il fait appel. C'est assez courant dans le récit que je suis certain. Toutes les semaines, quand on fait appel en général 32 ans de plus au procès d'après, parfois il y en a, mais c'est rare. Aujourd'hui, à vos propres clients, vous conseillez de faire appel ou parfois, vous leur dites soyez prudents.

[00:37:18]

Non. Il faut être prudent. Effectivement, c'est pas la peine. En fait, l'appel doit être tiré. Vous avez les noms des éléments, pas de façon à pouvoir remettre en cause une intime conviction. Si vous ne les avez pas faites, appel pour finalement qu'on rejuge quelque chose sur les mêmes éléments. Et donc, vous avez toutes les chances d'avoir une qualité Tagab. Et puis, rappelez vous que dans l'affaire Kutama, il n'a jamais reconnu coupable. Il n'a jamais présenté des excuses.

[00:37:49]

Jamais, jamais, jamais. Donc pas pour des jurés. Et c'est ça qui pèse lourd.

[00:37:56]

Je vous remercie infiniment, maître Catherine Houlle, du Barreau de. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.