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Dans Seconde fin. Une affaire criminelle aujourd'hui de 2007, le meurtre d'Évelyne Furlan en octobre 2007 à Castelsarrasin, dans le Tarn et Garonne. Une mère de famille que sa fille retrouve étranglée un soir dans son lit. C'est une histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Lebrun. Christophe Hondelatte. Le 1er octobre 2007, à Castelsarrasin, dans le Tarn et Garonne, Julie, 14 ans, rentre chez elle après sa journée de collège. Ses parents sont divorcés depuis six ans.

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Elle vit là avec sa mère Évelyne, juste derrière la mairie. Mama. Banna, je suis rentré et où? C'est quand elle arrive dans le couloir qu'elle la voir en chemise de nuit, allongé dans sa chambre, sur le lit, en partie recouverte d'un drap. Un bras qui pend sur le sol. Mama! Elle imagine que sa mère est malade, qu'elle dort. Alors, elle s'approche, elle soulève le drap. Sa mère a la tête en sang du sang qui lui sort des yeux, des narines de la bouche.

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Elle est morte. Sa mère est morte et elle se dit qu'il est peut être encore là, celui qui a fait ça à ma mère. Il est peut être encore dans l'appartement et donc terrorisée. Elle s'enfuit. Elle dévale l'escalier de l'immeuble quatre à quatre et elle déboule dans la rue. Et là, elle tombe nez à nez avec un voisin et deux mois, appelle la police. Ma mère est morte. Il faut que Wade, calme toi, Julie.

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Dis moi calmement ce qui s'est passé? Non. 8. Il faut que tu appelles la police.

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Le voisin appelle la police.

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Et comme le commissariat de Castelsarrasin n'est qu'à quelques centaines de mètres, les policiers sont là tout de suite et ils découvrent le corps d'Évelyne Furlan, 53 ans, le visage méconnaissable. Tu vois la marque sur le cool? Elle a été étranglée. Cette femme, ça nous avecsa. Ça, c'est un cordon électrique posé près du corps. Si tu veux mon avis, celui qui a fait ça fait double tour avec le câble électrique. Un étranglement puissant, intense.

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Ce que confirment quand ils arrivent le médecin légiste. Vous voyez sa peau là, elle est rosée, presque violacé, broyée Issing. Ça, ça veut dire que la strangulation a été très forte, constante, puissante. C'est la police judiciaire de Toulouse qui est saisie de l'affaire. Et sur place, les policiers collectent un certain nombre d'indices. D'abord, l'arme du crime le câble électrique. Le tueur l'a trouvé sur place puisque c'est celui du poste de radio.

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C'est un premier indice intéressant. Le tueur ne vient pas avec son arme. Il prend ce qu'il a sous la main. À part ça, les tasses de café sont toujours sur la table du petit déjeuner. La victime est en chemise de nuit. Le crime semble dater de ce matin. Ce que d'ailleurs, au vu de la température du corps et des rigidité cadavérique, confirme le médecin. Je dirais que le décès remonte à. 8 heures et demie ce matin.

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Est ce qui est étonnant, c'est que la porte de l'appartement n'a pas été fracturée et Julie, la gamine, quand elle rentre du collège, trouve la porte fermée normalement fermée. Donc, soit le meurtrier avait les clés, auquel cas c'est un proche, ou bien elle lui a ouvert alors qu'elle était en chemise de nuit. Auquel cas, c'est aussi un proche. On aussi la présence sur le canapé de deux oreillers et d'une couverture. Est ce que quelqu'un aurait dormi dans le salon?

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Julie, la fille d'Évelyne, va pouvoir le dire au passage. Ça n'est pas évident d'interroger cette gamine de 14 ans qui vient de découvrir le corps de sa mère. Mais les policiers n'ont pas le choix. Nous avons vu une couverture et des oreillers dans le canapé. Est ce que quelqu'un a dormi chez vous la nuit dernière? Oui, il y a Robert qui a dormi à la maison. C'est l'ex petite amie de Mama. Robert, les policiers se rend.

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Il s'agit de Robert Kutama, 55 ans, un Antillais. La petite Julie raconte qu'il était là quand elle est rentrée, la veille. Assis dans le canapé, il avait enlevé sa veste. Il était comme chez lui. Je lui ai demandé ce qu'il faisait là. Il m'a dit qu'il voulait discuter avec Mama. Et ils ont discuté. Oui, j'ai pas tout entendu. J'étais dans ma chambre, mais j'ai entendu Robert qui disait Tu peux pas faire ça.

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Tu ne peux pas me quitter comme ça. Vous avez eu l'impression qu'il se disputait. Il n'y avait pas trop de tensions. En même temps, Julie n'a pas cherché à écouter. C'était une discussion entre adultes. Ça ne la regarde pas. Elle s'était enfermé dans sa chambre, mais elle dit que dans la soirée, sa maman est venue la voir. Elle m'a dit Ma chérie, on s'est disputé un peu avec Robert. Elle m'a dit qu'il n'y avait pas de problème, qu'il allait partir, que je pouvais dormir tranquillement.

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Et Julie raconte que le lendemain matin, au petit déjeuner, Robert était toujours là. Il était toujours là. On a pris notre petit déjeuner. Il était debout dans la cuisine. Regardez vous fumer une clope? Tu n'as rien remarqué de particulier. C'est quand même la manière qui regardait ma mère. Il a regardé fixement. Mère avait un rendez vous à Pôle emploi. Et moi, comme tous les matins, je lui fais un bisou. Je suis parti au collège.

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Il était queleur. C'était revet. En général, je pars à 7h20. Et quand tu pars, Robert Kutama est toujours là. Mais oui. Entre nous, cette enquête semble déjà résolue. Tout laisse penser qu'après le départ de Julie, une dispute éclate entre Évelyne et Robert et ils l'étrangle. Et donc, on pourrait s'attendre à ce que les flics foncent arrêter son Robert Kutama pour le cuisiner jusqu'à ce qu'il avoue. Sauf que ça, c'est de la police à papa.

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On ne fait plus du tout comme ça aujourd'hui. Quand on a un suspect, on le garde à l'oeil. Mais on essaye de bétonner l'enquête, de recueillir un maximum d'éléments avant l'interpellation. Une garde à vue, ça ne dure que 48 heures. Si dans ce délai, on veut des aveux, mieux vaut avoir des biscuits à poser sur la table. Alors alors d'abord, qui est la victime, qui est Évelyne Furlan ou plutôt qui était Évelyne Furlan?

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Sa fille a dit tout à l'heure qu'elle avait un rendez vous à Pôle emploi Évelyne chercher du travail. Et pourtant, elle était invalide à cause d'un diabète et de problèmes de reins. Et à ce titre, elle toucher une pension. Mais elle cherchait quand même du travail, une pension d'invalidité. Ça permet pas vraiment de vivre, à part ça. Ses amis disent que c'était une femme très croyante et très généreuse. Et elle n'était pas que la maman de Julie.

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Elle avait trois enfants issus de deux mariages différents.

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Les flics de la PJ font analyser son téléphone portable et là, ils s'aperçoivent que Kevin appelait un numéro très régulièrement. Un homme, un homme qui n'est pas Robert Kutama, un militaire de Castelsarrasin prénommé François. Un homme marié, son amant. Ça paraît clair. Son autre amant. Et pas depuis hier. C'est une vieille histoire avec François. Ils sortaient ensemble quand ils étaient très jeunes. Et puis, ils se sont perdus de vue et ils se sont retrouvés récemment.

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Il n'y avait donc pas un, mais deux hommes dans la vie d'Évelyne Furlan, l'un des deux et probablement son meurtrier. Mais ne faisons pas semblant. Robert est plus suspect que François. La jeune Julie vient d'ajouter des éléments très compromettants à son premier récit. Robert Kutama a été le compagnon de sa mère pendant quatre ans et ces derniers temps, ils se disputaient beaucoup. Tous les deux, Julie croit savoir que Robert était infidèle et surtout, elle dit que quand il boit une fois, il s'est disputé avec ma main.

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Mais il a voulu lever la main contre moi. Tu n'as pas l'air de l'aimer beaucoup moins. Le déteste. Je suis sûr que c'est lui qui a tué ma main. Qu'est ce qui te fait dire ça? Une fois, je l'ai entendu dire à ma main Si tu me quittes, je te tue.

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Il a dit Ça commence à faire beaucoup. Il est peut être temps de placer Robert Kutama en garde à vue.

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Le lendemain du meurtre, à l'aube, les policiers se présentent chez Robert Kutama à Toulouse. Police nationale rouvrait. Pas de réponse police, ouvrez! Les policiers décide d'utiliser un bélier pour enfoncer la porte. Et une fois dedans, il trouve Kutama dans son séjour et il fouille l'appartement et dans la salle de bains, il tombe sur du linge en train de sécher un gin encore humide et deux tee shirt Tamura sur le T-shirt.

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On dirait des traces de ça, non? Et pourtant, Robert Kutama semble avoir fait le max pour laver son tee shirt. Il a utilisé trois pastilles de lessive. Il y a les trois emballages en cellophane posés sur la machine. Vous avez vécu? Monsieur Kutama? Oui, les Garrido Her. Vous pouvez nous conduire jusqu'à votre voiture.

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l'Intérieur de la voiture est passé au Blues Star, un produit qui révèle les taches de sang et un regard de.

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T'as vu, il y a du sable sur la portière conducteur. Et Robert Kutama est placé en garde à vue où SRPJ de Toulouse, à la grande surprise de tous ceux qui qu'ils connaissent. Il est maçon. Son patron dit qu'il est honnête, souriant, travailleur, sociable. Ses collègues de travail tombent de l'armoire. En garde à vue, Robert Kutama n'y fait rien à voir avec la mort d'Évelyne. Rien. Il est visible qu'il y a des traces de sang sur les T-shirt retrouvés à sécher dans votre salle de bains.

[00:13:18]

Mais ça, c'est que j'ai des hémorroïdes et c'est la raison pour laquelle vous avez utilisé trois pastilles de lessive pour le même cycle de lavage. Maintenant, je fais ça parce que le lave linge a été bouché pour couler, le déboucheraient, c'est tout. Les policiers lui parle alors de ce que leur a raconté Julie. Le fait qu'ils se disputaient souvent, ça nous arrivait de nous engueuler comme tous les couples, mais ça n'est jamais plus loin. Pour quelle raison vous a t elle quitté?

[00:13:49]

Elle ne m'a pas quitté. On était toujours ensemble et vous ne viviez pas ensemble. C'est par choix. Mais Évelyne, c'est la femme de ma vie. On avait des projets tous les deux. On voulait aller vivre tous les deux chez moi, en Martinique.

[00:14:20]

Les policiers, bien sûr, lui demandent de dérouler son emploi du temps. Il dit qu'il est arrivé chez Évelyne la veille et ça, on le savait déjà par Julie, qu'il a proposé à Évelyne et à sa fille d'aller dîner au restaurant et qu'elles ont refusé. Il dit qu'il a passé la nuit sur le canapé et regarder la télé.

[00:14:41]

Et hier matin, monsieur Kutama, hier matin, je partij heures un quart d'heure après le départ de Julie, vers 8 heures moins le quart. Je rentrais chez moi à Toulouse. Il dit qu'il est parti tôt parce qu'il n'a plus de permis de conduire, qu'il se fait retirer et qu'en se mettant en route de bonne heure, il l'espérait ne pas se faire contrôler. Donc, Robert Kutama nie. Mais il est tout de même présenté à la juge d'instruction.

[00:15:11]

Et devant elle, il se montre serein, tranquille, calme, détaché. Et il répète. J'y suis pour rien, moi, dans la mort d'Évelyne. Moi, quand je suis parti de chez M. Hier matin, elle était vivante. D'accord. N'empêche que la juge le mette en examen pour meurtre et l'envoie derrière les barreaux. Mais assez vite UIQ chez Kutama. Les policiers ont saisi un ticket de caisse daté du jour du meurtre, qui correspond à l'achat de la lessive dans un supermarché tout près de chez lui, à Toulouse.

[00:15:58]

Le ticket indique 9 heures 14. Il était donc à Toulouse le jour du meurtre, à 9 heures et quart. Or, il faut un minimum de une heure et demie pour faire Castelsarrasin. Toulouse en voiture, pour être à Toulouse, à Nevers, Hécart. Il a donc quitté Castelsarrasin au plus tard à 8 heures, moins le quart. Sachant que Julie part à 7h20, ça voudrait dire qu'il tue Évelyne, qui l'étrangle entre 7 heures 20 et 8 heures, moins le cas.

[00:16:28]

En vingt cinq minutes, ça paraît fou et les avocats de Kutama s'en servent. Et ce n'est pas tout. Les policiers comptaient beaucoup sur les taches de sang, sur les T-shirt et dans la voiture. Les analyses du labo viennent d'arriver. C'est la tuile. Le sang est bien le sien. Ça n'est pas celui d'Évelyne. Son histoire de crises hémorroïdes tient la route. Dans cette affaire, les policiers avaient des certitudes la certitude d'avoir arrêté le tueur. Et maintenant, ils ont un doute, un gros doute.

[00:17:19]

Et le doute est soudain renforcé par le témoignage d'un ami d'Évelyne Furlan. Un employé municipal de Castelsarrasin, je l'ai vu le 1er octobre dans la rue. Elle était tout, tout coiffée, toute maquillée, pomponnée. Je me souviens où s'est fait la bise comme on fait toujours et m'a dit j'ai un rendez vous important. Et ça, ça colle avec le rendez vous chez Pôle emploi. Il était queleur monsieur, quand vous l'avez croisé. Je dirais aux alentours de 9 heures et demie.

[00:17:59]

9 heures et demie, mais à 9 heures et demie, d'après ce que dit le légiste, Évelyne était déjà morte. Et ça aussi, ça joue en faveur de Robert Kutama, lui qui dit que quand il est parti, elle était encore vivante. Mais en même temps, je vous rappelle qu'on la retrouve en chemise de nuit. Est ce qu'on peut imaginer qu'elle s'habille de bon matin pour aller à son rendez vous, qu'ensuite elle rentre chez elle et qu'elle se remet en chemise de nuit?

[00:18:25]

Et là, elle est assassinée. Ça ne tient pas debout. Ce témoin raconte n'importe quoi. Il se mélange les pinceaux. Il ne l'a pas vue à 9 heures et demie. Ce jour là, un autre jour peut être, mais pas ce jour là. Bon, on fait le poids tout, accuse Robert Kutama. Mais objectivement, la juge d'instruction n'a pas grand chose de concret contre lui. Les taches de sang sur les T-shirt et dans la voiture ne sont pas du sang d'Évelyne et on a du mal à croire qu'il ait pu l'étrangler.

[00:18:56]

Dans le court laps de temps qui sépare le départ de Julie de son propre départ, c'est à dire 25 minutes. Et donc, est ce qu'on va garder en prison un type contre lequel on n'a pas de biscuits? Eh bien non. Robert Kutama est donc libéré. Il reste mis en examen. Mais s'il sort de prison?

[00:19:20]

Et là, l'enquête se retrouve à poil. Si ça n'est pas Robert Kutama, est ce que ce ne serait pas François? La mort militaire? François est à son tour interrogé. Je vous rappelle que Loiseau est marié et donc il en raconte une bien bonne. On a été amants autrefois, mais ce n'était plus le cas. On continue à armer. On couchait plus ensemble, ils restaient entre nous de la tendresse et de l'amitié. On s'appelait elle se confier à moi, c'est tout.

[00:19:53]

À quand remonte votre dernière relation sexuelle? Je dirais le mois de mars. Et depuis, plus rien. Je suis marié. Je tiens mon couple. Il dit que ça fait sept mois qu'ils n'ont pas couché ensemble. Les policiers lui présentent alors un coton tige. Le dans le creux de votre joue, s'il vous plaît. Voilà, maintenant, ils ont son ADN et ils vont pouvoir le comparer à une tache de sperme qu'ils ont identifié sur la couette.

[00:20:24]

Évelyne. Et voilà le résultat de la comparaison ADN. Il a menti. Le beau militaire, c'est son sperme. Une relation de tendresse et d'amitié.

[00:20:38]

Que disait François et donc réinterrogé au début, les policiers ne lui disent pas qu'ils ont la preuve qu'il ment et donc il leur ressert la même histoire.

[00:20:50]

Évelyne n'était qu'une amie, je vous l'ai déjà dit. J'ai déjà fait une déposition là dessus. On n'avait plus de relations intimes. Il n'y avait plus que de l'amitié. Elle était un peu paumé. Et là, les policiers abattent leur carte. Monsieur. Nous avons retrouvé sur la couette de madame Furlan une tache de sperme. Et ce sperme, monsieur? Eh bien, c'est le vôtre. Une explication? D'accord, on avait toujours des relations. Je vous ai menti parce que vous.

[00:21:29]

Je voulais pas que ma femme le sache, ne voulait pas foutre en l'air mon couple. Ou alors, justement, il l'étrangle pour mettre un terme définitif à leur relation parce qu'elle est devenue trop encombrante pour effacer le péché, pour se débarrasser de sa maîtresse. Les policiers se mettent donc à reconstituer l'emploi du temps de François. Et c'est la douche froide. Le jour du crime, François travaille sur un chantier chez lui. Il se fait construire un garage et les ouvriers jure qu'il n'a pas bougé de la journée du 1er octobre.

[00:22:08]

À l'heure du meurtre. Il était chez lui, c'est certain. Et là, d'un coup, le nouveau suspect numéro un est blanchi.

[00:22:19]

Ça ne peut pas être lui et c'est retour à la case départ. Il ne reste qu'un élément à exploiter. Les flics de la scientifique ont identifié un ADN sur le câble électrique qui a servi à étrangler Évelyne. Et ça tombe bien, les résultats viennent d'arriver. Qui? Qui d'après vous? Eh bien, Robert Kutama. On en revient à lui. Et sur le câble, les traces sont très localisées. Comme s'il avait tenu le câble à deux mains.

[00:22:50]

Et ça n'est pas tout. On a aussi retrouvé de l'ADN sous les ongles d'Évelyne. Et c'est encore celui de Robert Kutama. Et puis, cerise sur le gâteau, un ADN a été isolé sur le col de la chemise de nuit d'Évelyne Kutama. Encore lui. Et s'il vous faut une dernière preuve que c'est lui, la voici. Vous vous souvenez que le sang sur les T-shirt était son sang? Pas celui d'Évelyne. En revanche, en y regardant de plus près, on a trouvé une minuscule tache de sang sur l'un de ses débardeurs.

[00:23:22]

Et là aussi, les analyses viennent de tomber. C'est du sang d'Évelyne.

[00:23:32]

On a donc deux ou trois questions à vous poser, monsieur Kutama, et là, pour Robert Kutama, retour chez la juge d'instruction.

[00:23:47]

Voyons comment il va s'en sortir. C'est possible que mon ADN soit sur ce câble. Je m'en suis servi à plusieurs reprises, mais en aucun cas je ne suis responsable de ce. On trouve aussi votre ADN, monsieur, sous les ongles de la victime. Regardez mes mains et mes bras, il n'y a pas griffure. Il y a aussi une tache de sang de madame Furlan sur l'un de vos débardeurs. C'est une grosse tache. Non? Eh bien, ça ne veut rien dire.

[00:24:51]

N'empêche que la juge le renvoie derrière les barreaux. Elle n'a plus de doute. Robert Kutama a étranglé Évelyne par jalousie à cause de l'autre du militaire François, qui avait les clés de chez Évelyne. On l'a appris et pas lui. Il semble que ça le mettait hors de lui. Et donc, le dossier parent l'Etat devant la cour d'assises avec des preuves tangibles, essentiellement de l'ADN et en face, un homme CCleaner vigoureusement, ce sera aux jurés de se forger une intime conviction.

[00:25:44]

Le procès de Robert Kutama s'ouvre devant la cour d'assises de Montauban le 10 février 2011. Trois ans et demi après le meurtre et ce jour là, Julie, qui est absolument convaincue que Robert est l'assassin de sa mère, se retrouve pour la première fois face à lui. Et lui qui se défend très mal, qui parle très mal de leur soi disant amour, tout ce qu'il dit sonne faux. Interrogatoires après interrogatoire, ils sont frères et il ressort des audiences qu'il est alcoolique et violent.

[00:26:18]

Alors, bien sûr, ses avocats jouent sur l'impossible timing. Il est au supermarché à 9 heures et quart. On peut imaginer qu'il passe chez lui. Surtout si, comme le dit l'accusation, son tee shirt et son gin sont tachés de sang. Donc, il est chez lui aux alentours de 9 heures, donc il part de Castelsarrasin à 7 heures et demie. Dix minutes après le départ de Julie. Ça ne colle pas. Vous en conviendrez. Au terme de quatre jours de procès, les jurés se retire pour délibérer.

[00:27:03]

Leurs débats secrets dure deux heures et demie et à l'issue, ils déclare Robert Kutama coupable du meurtre d'Évelyne Furlan. Et il le condamne à dix huit ans de réclusion criminelle. Il ne s'en sort pas si mal. 18 ans et pourtant, il fait appel. Il aurait dû réfléchir. C'est toujours risqué de faire appel. Dix mois plus tard, devant la Cour d'appel de Toulouse, il prend deux ans de plus, vingt ans et là, c'est définitif.

[00:27:40]

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