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Jusqu'à Sandalettes, il fallait bien qu'un jour, je vous parle de Francis Heaulme, l'un des plus grands tueurs des années 90. Onze meurtres sans aucun mobile, aucune explication. Commis avec une grande sauvagerie. Mathieu et des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes et trois enfants. Il ne sait pas pourquoi et vous ne le sauraient pas non plus. Il est un grand mystère criminel pour débriefer son histoire. Je serai tout à l'aise avec celle qui, sans doute, le connaît le mieux qu'il ne l'a jamais lâché d'un bout à l'autre de cette histoire très longue.

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Son avocate, maître Liliane Glock. J'ai écrit ce récit avec Thomas Audouard, réalisation de Céline le bras.

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Christophe Hondelatte. Le dimanche 14 mai 1989, en milieu d'après midi, la section de recherches de la gendarmerie de Rennes reçoit un appel. Le cadavre d'une quarantaine d'années. Le cadavre a été retrouvé sur la plage de Relecq-Kerhuon, près de Brest. Le gendarme de permanence qui s'appelle Jean-François Abrial je vous donne son nom parce que c'est l'un des héros de cette histoire font sur place.

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Et là, sur la plage, ils découvrent le corps de cette femme en maillot de bain criblée de coups de couteau. Aline Pérès, 49 ans, aide soignante, mère de famille. D'après un témoin, à 17 heures, elle était encore vivante. Bah oui, elle prenait le soleil. On a discuté un peu. Cinq minutes plus tard, des promeneurs l'ont retrouvée morte, mais personne n'a vu le tueur passer à l'acte.

[00:02:06]

L'autopsie révèle qu'elle a reçu des coups de couteau très ciblés et très violents. Alors, on a des coups de couteau ici et là, vous voyez au niveau du coeur. Et puis d'autres là, au niveau du rein. Et puis enfin, des coups portés ici, au niveau de la gorge. Lequel de ces coups? Coup mortel? Docteur? Pour moi, à mon sens tous, je dirais que chacun de ses coups a pu être mortel. Et l'ARB, docteur?

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Un petit couteau Opinel, vous voyez, ça ressemble à un crime de rôdeur. Et justement, il y a des bouteilles et des canettes vides un peu partout sur le bord de la plage. A mon avis, il y a pas mal de SDF qui traînent par ici. Et voilà qu'un témoin dit qu'il a vu deux hommes mal habillés aux abords de la plage au moment du meurtre. Il paraît qu'un un centre Emmaüs qui accueille des élèves pas loin d'ici.

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On devrait aller faire un tour dans. Le centre est tout près de la plage. Gendarmerie. On voudrait voir la liste des pensionnaires que vous avez hébergés ces dernières heures. Oui, bien sûr, je vais trouver ça alors. Enfin, la plupart sont partis quand ils ont vu arriver les gendarmes dans le coin, je peux vous dire qu'ils se sont envolés comme des moineaux. Enfin, voilà la liste. Cette liste est diffusée dans toute la France.

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Un mois et demi plus tard, une gendarmerie de la Manche appelle. On vient d'arrêter un SDF d'une trentaine d'années qui voyageait sans billet et on s'aperçoit que son nom figure sur votre liste OLM Trash.

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Francis, 30 ans. OK, on va venir l'interroger. Et c'est encore le gendarme Abgrall qui s'y colle. Et il tombe sur un homme tabac, un homme qui a une tête de coupable stressé. Pas très clair dans ses explications et qui, spontanément, dit des choses très étranges.

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Quand je fais mon service, j'ai appris une méthode qui permet d'immobiliser une sentinelle. Il suffit de trois coups bien placés au cœur PAM, PAM, PAM et à la gorge. Ça marche à tous les coups. A l'intuition, le gendarme Integrale se dit c'est lui, c'est lui. Sauf qu'il a un alibi. L'homme a beau être arrêt carreaux, j'étais à l'hôpital. Je vais me faire un malaise cardiaque.

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On vérifie, c'est vrai. Il y a dans son dossier médical un relevé de température à 17 heures, c'est à dire l'heure du crime. Et donc après sa garde à vue. Au revoir, monsieur. Pardon de vous avoir dérangé, mais à l'intuition, au pivot, au Tara. Abrial se dit Je le suis en train de libérer un assassin. Le lendemain, Abrams va à l'hôpital de Quimper. Moi, je me demandais comment est ce que vous faites pour relever les températures de vos patients?

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Ils le font eux mêmes en général. Nous, on n'a pas le temps de lâcher le thermomètre sur la table de nuit, puis on passe plus tard quand on a le temps pour le relever. Ça change tout. D'autant que la femme de ménage qui a nettoyé la chambre de Holmes raconte qu'elle a trouvé du sable sous son lit. Sauf qu'entre temps, il a disparu. Les gendarmes diffusent à nouveau son signalement et trois mois plus tard, des gendarmes de Meurtres et Moselle appellent.

[00:06:14]

Le gendarme d'Armagh traversent la France et ils se retrouvent à nouveau face à. Mais l'entretien qu'il a avec lui ce jour là sans grand intérêt. Il n'y est pour rien. Il n'était pas sur place. Sauf qu'à la fin, Heaulme se lève, il regarde Kral et il lui dit. Je sais que tu sais, ça ne fait que renforcer son intuition, mais une fois de plus, il doit le relâcher. Deux ans plus tard, en décembre 1991, un SDF surnommé Le Gaulois est arrêté lui aussi était pensionnaire au centre Emmaüs de Relecq-Kerhuon.

[00:06:57]

Le jour du meurtre d'Aline Pérès, jusque là, il n'avait rien dit parce qu'il avait peur.

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J'étais sur la plage le jour morte. Bon, moi, je sais qu'il a tué. Faire. Ah bon? C'est Francis Heaulme. Le gendarme Integrale localise Holmes à Bischwiller, en Alsace. Il l'interroge à nouveau dans l'espoir de déclencher quelque chose. Il pose sur la table un album photo dans lequel il y a, entre autres, une photo du Gaulois. Effet immédiat. Où la trouver, celui là? Oui, Francis. Tony. Il m'a dit que c'était toi.

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Francis. Il est stupéfiant. Il déroule qu'il fait un dessin de la plage, La femme, le taulards Tour. Jeter l'eau. Le Gaulois, il est Norland. Quelle sorte de couteau que tu ritualisée! Dans un hôpital que j'avais et le mobile? Eh bien, il n'y en a pas. Il l'a tué, c'est tout.

[00:08:21]

Et là, Jean-François, grâce à une nouvelle intuition, l'intuition que ce n'est pas son premier crime. Et si ça n'est pas son premier crime, alors il faut tracer la carte des endroits par lesquels il est passé ces dernières années. Francis Heaulme étant routard, il bouge beaucoup tout le temps et pour se déplacer, il utilise le train et on s'aperçoit qu'il ne paye jamais son billet. Il a pris beaucoup de PV ces dernières années et ça donne déjà une idée de son parcours à travers tout le pays.

[00:08:55]

Et puis, la gendarmerie elle même l'a verbalisé plusieurs fois pour vagabondage, bagarres, rixes, ivresse manifeste sur la voie publique. Et ça aussi, ça complète la carte de ses déplacements. En général, il dort dans des centres Emmaüs et eux aussi ont gardé la trace de son passage, tout comme les mairies, où il est allé retirer des colis alimentaires, ou les hôpitaux où il est allé se faire soigner. Ou les services de psychiatrie, où il a été interné pour ses délires ou pour tenter de sauver son alcoolisme.

[00:09:26]

Bref, au bout de ce travail de fourmi, les gendarmes savent que Francis Heaulme est passé par au moins 87 départements. Autant de points sur la carte de France et en superposant cette carte avec celle des crimes non résolus. Bon, ben, ça fait 44 ans, les gars. Potentiellement, nos trois aura pu commettre 44 crimes. 44 crimes, c'est un coup à se noyer, alors il faut faire un tri. Et les gendarmes décide de privilégier les meurtres sauvages sans mobile comme celui d'Aline Pérès.

[00:10:13]

Et la liste se réduit un peu. Et elle a de quoi laisser perplexe. Des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards. Si c'est lui qui a tué tous ces gens là, ces victimes n'ont pas de profil. Il semble tuer au hasard. Cette enquête titanesque est impossible à raconter dans le détail. Je m'y perdrais et vous avec moi. À ce jour, Francis Heaulme a été condamné pour 11 meurtres, son premier meurtre. Il le commet à l'âge de 25 ans dans sa région.

[00:10:50]

Lestes et je vais vous raconter tout à l'heure son histoire personnelle et intime. Ce premier meurtre? Il le commet trois semaines après la mort de sa maman. Dans la forêt de plus Venel, aux environs de Pont à Mousson, le 6 novembre 1984, un garde forestier découvre encore une jeune fille dans les 16 17 ans, nue face contre terre. Elle a été étranglée et porte trois coups de couteau au niveau de la gorge. Elle s'appelait Lionel Gineste.

[00:11:26]

Elle avait en vérité 17 ans et elle était belle comme un coeur. L'autopsie a lieu le lendemain. Première chose elle a été violée. Ou alors elle a eu un rapport sexuel juste avant, mais pour moi, c'est plus spécialement un viol. Et puis ça, ça va vous intéresser. Je pense qu'ils étaient deux. Je vous explique. L'un d'entre eux l'a d'abord étranglé avec une cordelette en tirant d'une main de chaque côté, vous voyez le sillon là et là.

[00:11:58]

Elle a essayé de se sauver en mettant sa main sous la gorge. Vous voyez, là, on voit clairement la trace de sa bague sous son menton. Et là où je dis qu'ils étaient deux, c'est qu'en parallèle, elle a aussi été égorgée avec un couteau. Or, celui qui l'étrangler avait les deux mains prises. Donc, il était forcément deux. Cette enquête va durer dix ans, sans la moindre piste, jusqu'en 1994. Cette année là, un inspecteur de la police judiciaire de Nancy découvre en lisant le journal l'existence de Francis Heaulme, qui vient d'être jugé à Brest pour le meurtre d'Aline Pérès.

[00:12:33]

Et il s'aperçoit que le gars du coin Heaulme est de Metz. Alors, il appelle le gendarme à Integrale en Bretagne.

[00:12:42]

Dites moi, je me demande s'il n'est pas impliqué dans une affaire que j'ai sur les bras depuis dix ans. Une affaire de novembre 84. Vous savez s'il était dans la région à l'époque?

[00:13:06]

L'inspecteur le fait extraire de sa prison, ils le placent en garde à vue. Et là, ils découvrent le bonhomme avec son menton en galoche, son drôle de visage immobile, que la bouche qui bouge et ses yeux, ses yeux, capable de vous fixer sans jamais ciller Ramez. Mr Holmes, dites moi est ce que vous connaissez la forêt? De plus, Venel à mon ovines, vous connaissez? S'il connait bien, oui, que je connais. Bien sûr, j'ai fait, je fais du vélo là bas.

[00:13:38]

Il vient de faire un premier pas à la deuxième audition. Holman fait de plus. Moi, cette fille là, on l'a prise en stop, mais on l'a déposée. Je faisais leurs preuves et c'est à la troisième audition qu'ils dito à monter dans notre voiture. Et puis, quand le conducteur a tourné à gauche, bah, elle a crié C'est pas moi, je l'ai maintenue pour qu'elle sorte pas quoi. Puis on a roulé dans la forêt. Ce n'est pas moi qui l'ai tué, c'est l'autre.

[00:14:08]

Moi, je suis resté dans la voiture. J'écoutais la radio jusqu'à ce qu'il revienne au bout d'un quart d'heure. Je l'ai entendu, il a crié Casse toi, salope, puis. On a reporté, il donne le nom de son complice au juge d'instruction. Il l'a connu sur un chantier. Il s'appelle Joseph Molasse. Ce Molin s'est arrêté. Il reconnaît les faits, mais pas du tout le scénario. Mais moi, je n'ai fait que la violer.

[00:14:33]

C'est lui qui l'a tué. C'est son premier meurtre. Il ne pourra jamais plus s'arrêter de tuer.

[00:14:47]

Son deuxième meurtre, chronologiquement, vous le connaissez plus que les autres, c'est le double meurtre de Montigny lès Metz, toujours dans l'Aisne. Le meurtre pour lequel Patrick Dils a passé quinze ans en prison pour rien. Le 28 septembre 1986, vers 17 heures, d'un petit garçon de 8 ans, Cyril Beining et Alexandre Beckrich vont jouer sur un talus qui borde une voie de la SNCF, près de chez eux. On les retrouve un peu après 19 heures, le crâne fracassé à coups de pierre.

[00:15:17]

On a cru que c'était deals. C'était Francis Heaulme. Colm Commer, son troisième crime sept mois plus tard, en avril 1987, près de Metz, à Ogy. Il est avec deux compères qu'il a rencontré dans un centre de désintoxication. Il est 4 heures 45 du matin. Ils sont bourrés comme d'Écouen. Et là, il croise la route d'Annick Maurice, qui travaille au supermarché de Wapi et qui va embaucher Holmes. Et les deux autres l'attendent à la sortie d'un petit tunnel et on retrouve le cadavre d'Annick.

[00:15:56]

Six mois plus tard, au bord de la Nationale 3, il l'a frappée à la tête et finalement étranglée.

[00:16:09]

Holmes récidive 14 mois plus tard à Charleville-Mézières. Il poignarde Guylaine Ponsard, 61 ans, et Georgette Manesse, 86 ans, qui le surprennent en train de cambrioler leur maison. Dix mois plus tard, en avril 1989, Olmeta Port-Grimaud, sur la Côte d'Azur, en hôpital psychiatrique, devant un camping. Il est avec un complice. On n'a jamais su qui il croise un petit Belge de 10 ans, Joris Viville. Dis moi gamin, alors qu'il est lent.

[00:16:46]

Mais le gamin est belge, il est flamand. Il ne comprend pas la question. Heaulme l'emmènent. Il l'étrangle et il le frappe 83 fois à coups de tournevis.

[00:17:02]

Trois semaines plus tard, il tue Alleyn Pérès sur la plage près de Brest. Et encore deux mois plus tard, Sylvie Rossi, près d'Horace, à coups de pied et de poing. Deux ans plus tard, en mai 1991, le Routard est rentré chez lui, près de Metz. Il croise la route d'une gamine de 14 ans, Laurence Guillaume, qui rentre chez elle à scooter. Holmes est avec le cousin de cette gamine. C'est le cousin qui la viole.

[00:17:34]

Et c'est Holmes qui la tue.

[00:17:42]

Son dernier meurtre, Holmes le commet sept mois plus tard à Boulogne sur Mer. Jean Rémy, 65 ans, il le poignarde et il le pousse du haut d'une falaise. Pardon pour cette insupportable litanie de meurtres, mais qui est ce routard qui tue avec une sauvagerie sans limites des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes sans mobile, jamais sans les violer lui même? Qu'est ce qui se passe dans sa tête? A la recherche du pourquoi, on commence par solliciter des psychiatres et à côté de ça, on mène une enquête approfondie dite de personnalité.

[00:18:33]

Comment s'est fabriqué cet homme qui n'est pas fou? Enfin, c'est ce que disent les psys, mais qui tue, comment respire?

[00:18:46]

Commençons par ses parents. Les parents façonnent leurs enfants. Francis Heaulme, né en 1959, est le fils aîné de Nicole et Marcelle Holmes. Elle est femme de ménage. Il est électricien et alcoolique et violent. Il bat sa femme et il est très dur avec Francis et Christine, qui naîtra sept ans plus tard. Ils n'ont pas le droit d'avoir des amis, par exemple. En revanche, Holmes dit que sa maman est une sainte, ce qu'elle n'est pas.

[00:19:15]

Elle l'aime, mais elle n'est pas une bonne mère. D'abord, elle picole elle aussi et surtout, elle le néglige et elle est absente. Il est livré à lui même tout le temps. Il y a une scène terrible dans le rapport de l'enquêteur de personnalité. Quand il a faim, le petit Francis va chez l'épicier et vous savez ce qu'il achète avec ces petites pièces jaunes volées. De ces là, nous aurons de la pâtée pour chat. Du coup, tout le monde l'appelle Félix Sefra ou Félix tout court.

[00:19:44]

Et ce surnom, Félix, il l'a adopté et même revendiqué. Et d'ailleurs, quand on l'arrête. Beaucoup de gens ne savent pas qu'il se prénomme Francis. Pour eux, c'est Félix. A côté de ça, assez petit, on détecte chez lui un retard intellectuel et une tendance à s'isoler à l'école, dans la cour. Il est toujours tout seul. Il passe ses regrets, appuyé contre un mur. Il ne parle pas aux autres. Sa grande passion, ce sont les maquettes.

[00:20:17]

Un truc qu'on fait tout seul dans sa chambre. Et puis, régulièrement, il fait des crises de nerfs. Enfin, c'est comme ça qu'on appelle ça à l'époque. Et il s'automutiler, qu'il se taillade la joue où il se cisailles le bras avec un couteau. Et puis, il se met à boire de la bière et des litres de bière, ce qui va l'amener plusieurs fois à l'hôpital psychiatrique. A part ça, il est Mireault. Il voit mal, mais revanche chez lui, personne ne veut s'en est aperçu.

[00:20:45]

C'est l'un de ses employeurs, un jour, qui lui a conseillé d'aller voir un ophtalmo. Et là, il a chaussé des lunettes pour la première fois et il a découvert que le monde était plus net qu'il ne l'imaginait. Francis Heaulme a 25 ans quand sa maman meurt d'un cancer à l'âge de 44 ans. C'est sa soeur qui le lui annonce. Francis. Comment elle est morte? Et là, il s'empare d'une soupière et la brise. Sa sainte mère est morte.

[00:21:29]

Son monde s'effondre. Quant au funérarium, on veut fermer le cercueil. Il ne veut pas. Et quand au cimetière, on descend le cercueil dans le caveau, il veut se jeter dedans. Il faut le retenir et dans la foulée, il fait deux tentatives de suicide.

[00:21:46]

Il faut l'interner à l'hôpital psychiatrique et trois semaines après la mort de sa maman, il commet son premier meurtre. Donc, contre un père violent et sa mère, qu'il l'aimait, mais ne savait pas faire. Il avait un sac à dos commandé, une histoire difficile à porter, mais ce qu'il a par ailleurs un handicap psychiatrique. L'un des psychiatres experts qui l'examine. Le docteur Jean-Michel Masson, l'un des meilleurs de l'époque, va trouver quelque chose d'inattendu quand il le voit arriver en prison.

[00:22:24]

Il est très surpris par sa morphologie, son corps d'adolescent, son torse très plat, séant très large. Alors, il prend une initiative qui est assez rare chez un psychiatre de la même veine. Je voulais vous examiner. Vous pouvez enlever votre pantalon, ne vous inquiétez pas, je vais juste baisser votre slip Ouanna et là, le docteur Masson constate qu'il a de tout petits testicules, des testicules atrophié, et ça, plus le corps d'adolescent. Eh bien, c'est le signe d'une maladie génétique qui s'appelle la maladie de kleinfeld teurs et qui se traduit par un excès de féminité sur le plan génétique.

[00:23:09]

Holmes n'est pas totalement un homme. Il a deux chromosomes X pour un chromosome Y. Il est intersexes et probablement par ailleurs homosexuel refoulé. La maladie de Cling Feltre, dont il souffre, explique son drôle de physique, son retard intellectuel dans l'enfance, ses problèmes de vue aussi, son manque de maturité et son impulsivité, ses fameuses crises de nerfs. Il a fait le tour des hôpitaux psychiatriques pendant toute sa vie. Personne n'a jamais détecté sa maladie. Mais attention, ça ne fait pas de lui un irresponsable pénal.

[00:23:50]

Ça ne va pas empêcher de le juger pour ses 11 meurtres. Ça n'entre pas dans la catégorie des maladies qui dispense de la cour d'assises. Maintenant qu'on sait qu'il est et ce qu'il a fait, un Tour de France commence un autre Tour de France, le Tour de France des tribunaux. Il va falloir près de 23 années pour juger Heaulme complètement.

[00:24:24]

Premier procès en 1994 à Quimper. L'affaire par laquelle tout a commencé le meurtre d'Aline Pérès sur cette plage près de Brest. C'est la première fois que le public pour qui il est devenu le tueur en série français peut le voir de ses yeux quand il entre dans le box des accusés. La salle est pleine à craquer, se fige comme fasciné. Quel étrange bonhomme, ce grand corps difforme, maigre. Et puis ce tic qui lui déforme la bouche. On ne voit pas ses lèvres.

[00:24:56]

On dirait qu'il les aspire. Et puis son menton en galoche, là, quel humain physiquement étonnant. À la fois, l'avocat général requiert vingt années de réclusion criminelle et c'est à ça qu'il est condamné. Vingt ans pour le meurtre d'Aline Pérès. L'année suivante, le marathon judiciaire se poursuit devant la cour d'assises de Metz pour le meurtre de Laurence Guillaume. Un procès marqué par un étonnant réquisitoire. L'avocat général s'adresse directement à Heaulme. Je vais demander pour vous, monsieur Heaulme.

[00:25:39]

L'enfermement à vie? Il n'y a pas d'autre solution. Votre place est peut être en psychiatrie, mais on n'a pas la méthode pour l'instant. Alors faute de pouvoir vous soigner. Ce sera l'enfermement. Holmes prend sa première condamnation à perpétuité. En 1997, il est jugé à Périgueux avec son complice Didier Gentinnes pour le meurtre de Laurent Buros. Ça, je ne vous en ai pas parlé parce qu'il est acquitté faute de preuves. Et ça fait, je vous le dis, un sacré barouf à l'époque.

[00:26:20]

Tout le monde aurait bien aimé qu'il soit coupable la même année. Il est à nouveau condamné à perpétuité à Draguignan pour le meurtre du petit Joris Viville. Il prend ensuite 15 ans pour le meurtre de Jean-Rémy, puis 30 ans en 99 pour le viol et le meurtre de Lionel Gineste, puis à nouveau 30 ans en 2001 pour le meurtre d'Annick Maurice et encore 30 ans en 2004 pour le meurtre de Sylvie Rossi, Guylaine Ponsard et Georgette Manesse. A ce moment là, on pense que c'est fini.

[00:26:52]

Et puis non. Il lui reste l'affaire de Montigny lès Metz. Les deux petits garçons tué à coups de pierre, pour laquelle, en 2018, après avoir fait appel, il prend perpétuité. Ne perdez pas votre temps à faire l'addition de toutes ces peines de prison. En droit français, les peines ne s'additionnent pas. La plus lourde absorbe toutes les autres. Francis Heaulme est donc condamné à perpétuité. Il mourra en prison. N'ayez pas de doute là dessus.

[00:27:33]

Alors, Francis Heaulme était il à proprement parler un tueur en série? Si l'on s'en tient au nombre de ses victimes? Oui, mais ce n'est pas ça. Un tueur en série, d'ailleurs, qu'est ce que c'est? C'est un concept américain, un type qui a des petites manies, qui fait toute une mise en scène. Toujours la même. Un type qui ne dure que des blondes ou que des femmes qui ressemblent à sa mère. Il n'y a rien de tout cela chez France Issole, rien.

[00:28:01]

C'est un sale type et aussi un peu un pauvre type qui tue. C'est un tueur fou, mais qui n'est pas fou.

[00:28:13]

Voilà donc pour cette histoire, je dois à la vérité judiciaire de vous dire tout de suite concernant l'affaire de Montigny lès Metz parce qu'il faut être dans les clous. Francis Heaulme s'est vu confier à son avocate qui l'a au téléphone, Liliane Glock, en cassation. Et que dans l'attente de la décision de la Cour de cassation, il est à nouveau présumé innocent. Maître Glock, vous êtes son avocat. Depuis combien de temps? 98. Je crois donc plus de vingt ans?

[00:28:41]

Tout à fait. Depuis une vingtaine d'années, W98 a bien fait de rectifier quand même.

[00:28:47]

C'est tente depuis combien de temps? D'où cette décision de la Cour de cassation. Entre nous, très longtemps. Non, pas tellement. Il a été condamné à Versailles l'année dernière et le dossier a bien avancé. Le pauvre se pourrait il que le pourvoi est soutenu? Ça veut dire que on a déposé des mémoires, etc. Et la décision devrait intervenir rapidement. Donc, s'il vous plaît, ne dites pas vous avez raison de dire on a cru à tort que c'était Bill puisque la cour d'assises de Versailles l'a dit.

[00:29:17]

Pardon, Delion, on l'a dit, mais vous n'avez pas raison de dire que Francis Heaulme, nous avons fait cette mise au point.

[00:29:23]

Un coup de maître Glock sur cette édification de deux tueurs en série. J'ai donné mon avis qui est le vôtre. Est ce que votre conclusion est là?

[00:29:34]

Excuse moi, je vais vous donner la vie du carbone. Sky est un des psychiatres léguant experts couvés et le docteur Bornstein, lui tout seul, qui a dit Ce n'est pas qu'un tueur en série, un tueur multiple, un tueur en série. On comprend bien qu'il y a un fil conducteur entre les meurtres. Et là, il y en a pas plus neuf qui ont commis Capus au hasard et complètement aléatoire. Le docteur Bornstein, lui aussi, a donné une explication.

[00:30:05]

Après tout, on se dit bon profit seulement, au fond, n'en veut pas à la victime. Il n'en veut à personne en général. Mais il n'en reste pas moins que il tue des gens. Personne ne viendra dire le contraire. Mais vous même, son avocat?

[00:30:18]

Mais vous même, Liliane Glock, vous n'avez pas trouvé un fil à tirer entre tous ces meurtres?

[00:30:23]

Non, mais je n'en trouverez pas parce qu'il n'y en a pas. Simplement, le docteur Bornstein dit Il faut que un certain nombre de circonstances soient réunies. Et lui, il parle presque systématiquement d'un trio. Une ambiance à caractère sexuel, une victime et un troisième qui interprètent la partie officielle. L'hypothèse des auteurs, c'est ça? Je dis pas forcément. Mais enfin, on va dire qui interprètent la partie sexuelle du scénario.

[00:30:53]

On pourrait dire ça comme faire 22 ans a être son avocate, Liliane Glock. Là dessus, on est d'accord qu'il ne vous a jamais donné un seul centime pour vous rémunérer au titre de sa naissance.

[00:31:05]

Il n'a jamais donné le moindre centime à quelqu'un ou quoi que ce soit, pour la bonne raison qu'il n'y a pas les sentiments en question et sa soeur non plus, qui est son seul soutien. Non, non, absolument pas.

[00:31:17]

Vous savez que mon confrère, le élève de Gaspard, m'a précédé, qui voulait faire des essais sur des dossiers d'aide juridictionnelle. Vous touchez combien comme ça?

[00:31:25]

Parce que c'est l'occasion de raconter pour défendre Heaulme par jour. L'aide juridictionnelle vous donne combien?

[00:31:31]

Il est difficile de vous dire franchement si on prend le profit de Versailles. Je vais bien quelques milliers d'euros. Ça veut dire 5 qui?

[00:31:40]

7 peut être pour amoindrir la taille du dossier à lire intégralement d'un bout à l'autre, pour assurer sa défense, elle est aussi bonne que là. Vous parlez du dossier Bettencourt? Des enfants sont très gentils. Lola Oui, c'est énorme. Donc, pas besoin de mesure.

[00:31:57]

Ma question. En fait, Liliane Glock. Pourquoi est ce que vous faites ça bénévolement?

[00:32:02]

A déjà écrit Pas tout à fait le bénévolat et pas la peine de prendre des grands l'air en disant 7000 euros. Rien. Il est vrai que ce n'est pas beaucoup comme elle peut dire les choses telles qu'elles sont. Mais si vous voulez, on est avocat, pénaliste ou pas, allez demander au chirurgien pourquoi il opère des furoncles avec lui. Si vous êtes médecin, c'est pas forcément des cataclysmes. Vous êtes avocat? Pareil. J'ajouterai qu'en ce qui concerne le profit, oui, j'espère ne choquer personne.

[00:32:27]

Il ne faudrait surtout pas que les victimes ou leurs proches. Quelqu'un qui est d'une fréquentation très francophone, c'est Teknika qui a besoin d'un traitement, qui a besoin d'un cadre. Et partant de là. Si vous demandez à l'administration pénitentiaire, il vont vous dire que c'est un détenu modèle ou à peu près.

[00:32:46]

Mais entre la première fois, vous vous avez sans doute plaidé dans les derniers insincère. Et puis ensuite, il y a eu ce gros Brech jusqu'au procès de Montigny lès Metz. Pendant ces années là, par exemple, vous vous n'avez plus rien à faire avec lui. Vous allez le voir quand même.

[00:33:01]

Je vais pas le voir très souvent parce que c'est loin. Mais je peux vous dire, par exemple, qu'il m'a téléphoné avant hier et il n'a jamais cessé de téléphoner. Pour vous dire quoi?

[00:33:11]

Sans entrer dans votre intimité. Écoutez qu'évoquait un très vieux client. Voilà les faits depuis très longtemps, il est très correct, à la différence de certains, on appelle un petit coup de chaud de trois choses à me dire, mais ce n'est pas toujours pour demander quelque chose. Il donne de ses nouvelles, il n'appelle pas tous les jours, mais en fait, il appelle au moins une fois par mois quand même. Fanfictions Je crois que son univers, sa famille et ce qu'il y a autour est beaucoup plus difficile pour lui.

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Je ne me souviens pas de la première visite rendue, sauf une chose. Il m'a dit LAMBLÉ à ma soeur et j'ai vu que c'était quelque chose de très important pour lui.

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Sa soeur continue de lui rendre visite. Aujourd'hui, elle n'a jamais lâché complètement.

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Elle en a quand même un mérite assez ordinaire. Parce que depuis le début, que faire? Préférant faire des profits si on ne fait rien? Voilà. Elle a vraiment un immense mérite évident. Alors, est ce que vous voulez quoi? Comme le produit d'une société qui ne veut pas assumer, qu'elle produit quand même parce qu'il avait cette maladie que personne n'a détecté?

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Lauriston Détectez qu'on l'aurait soigné avant si on l'avait soignée avant. Peut être ne serait il pas passé à l'acte? Est ce que vous vous sentez au final vous empêcher de synthèse?

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Non non plus. Ce n'est pas exact. Ce n'est pas les experts qui voulaient le syndrome de Kleinfeld. On vous dit que ça n'a pas eu tendance à produire des criminels et ensuite, ça ne se soigne pas parce que c'est aux tribunaux qu'il ne peut rien y faire. Ou plutôt qu'il avait été pris en charge socialement. Qui voulait profiteroles, mais avec le parcours qu'il a. Il n'y a pas de place pour lui dans la société au 19ème siècle. Je ne sais pas.

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Peut être le curé de son village se préoccuper de lui, mais il l'aurait surveillé, lui aurait fait laver la sacristie. Les favoris des Tabqa, qui voulait il? A une époque où il n'y a pas de place pour les gens comme lui.

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Ce qui est saisissant quand, c'est qu'en coplanaires, surveiller un peu Kallé, à partir du moment où il y a plus samère et tout ce qui est saisissant, par exemple, c'est l'histoire de ces problèmes de vue que jusqu'à ce qu'ils soient en âge de travailler. Donc, grands adolescents et jeunes adultes, personne ne se soit aperçu qu'ils n'y voyaient rien.

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C'est fou, oui. Personne ne se préoccupe vraiment de lui et lui ne fait pas tellement. Ce n'est pas quelqu'un qui a beaucoup de choses à dire.

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Il ne l'a pas demandé, il l'a pas dit Jouahri? Non, probablement. Et je vais dire une chose d'horrible pour un avocat. Il n'a jamais été aussi bien suivi médicalement que depuis qu'il est en prison. Ça lui va à la prison à établir qu'à porter, à dire ça. Je sais pas, vous, mais il y a vraiment des choses qui sont positives pour lui. Il est en prison depuis 1992. Il a eu zéro compte rendu d'incident.

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Le compte rendu d'incident est le tout petit truc. Vous êtes chamaillés avec un autre détenu, etc. Je ne connais personne d'autre qui a été depuis longtemps en prison sans le moindre compte rendu d'incident.

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Quelque part, ça le sécurise quoi d'être dans cette prison centrale à une si simple en Alsace, puisque c'est là qu'il est détenu depuis très longtemps, ou presque depuis mardi? Ça nous sécurise dans cette cour de promenade.

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C'est un personnage qui a besoin d'un contenant. Si on peut dire les flics, comment faire? Et Philæ contenant quelqu'un qui n'embête pas les autres. C'est terrible. Vous vous avez rappelé son qu'allié. Moi, je à ça. Je ne veux pas qu'elle soit mal interprétée. On est vraiment comme ça.

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Il y a un moment que j'ai trouvé absolument passionnant. C'est ce procès. Vous n'y êtes pas, je pense. Pas encore. Le procès du meurtre de Laurence Guillaume avec 7 août. Ce réquisitoire de l'avocat général qui lui dit Je vais demander votre enfermement en vie parce qu'il n'y a pas d'autre solution. Votre place est peut être en psychiatrie, mais on n'a pas la méthode pour l'instant. Cette espèce d'aveu qui est extrêmement rare du côté de l'avocat général. Que peut être.

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Bien sûr, ce n'est pas une minute. Ce n'est pas un malade mental au sens où le définit la loi, mais quand même, on pas loin.

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Ça doit être une spécialité, de même que moi. J'ai une autre affaire comme ça d'une petite fille égorgée. J'ai avait défendu la cuiller et il a été condamné. La présidente de la cour d'assises disant J'espère que son état mental a pris en charge comme il faut en milieu pénitentiaire, ce que l'on prescrit qu'en français Renault? Oui, mais ça crée un problème récurrent quand tout le monde le sait. Il y a plein de détenus qui ont besoin d'une assistance psychiatrique et qui ont lourdement besoin.

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Y'a pas le quipeut, ils ne sont pas un peu déprimés, ils ne sont pas paka. C'est du beau. Il faut vrai qu'il y a des conflits, des problèmes psychiatriques qui sont gérés par l'administration pénitentiaire. On n'a pas envie de ça et elle est pas prévue pour le futur.

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Parce que quand on regarde le cas de Francis Heaulme, l'alignement des meurtres, l'absence de mobile, la sauvagerie des coups portés, etc. Suggère une pathologie mentale. Alors, ce n'est donc pas une psychose. N'entre pas dans le cadre de l'excuse pénale, mais somme il y dans le dispositif. On a tous bien compris. Pire encore, vous devez rappeler l'affaire qui relève à ce moment là, il était hospitalisé en interne en psychiatrie. Il avait le droit de sortir accompagné et c'était le cas.

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Il était accompagné par un membre du personnel. Je ne renie pas ce qui est arrivé au petit Georges Dumézil quand il rentre le soir à l'établissement. Il demande à voir la psychologue et lui dit J'ai tué quelqu'un. Et la psychologue lui dit Attendez, monsieur Roy ne me racontait pas des trucs pareils montés dans votre chambre ou quand même, si je puis dire merci.

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Liliane Glock d'avoir accepté de revenir sur tout ça tant d'années après. J'adore discuter avec vous.

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Définitivement des centaines d'histoires disponibles, remplaçant d'écoute et surtout ottintoise. Les 16.