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[00:00:04]

Crystal Sandalettes, voici une histoire complètement folle.

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L'enlèvement en 1975 à Paris du patron de la maison de disques phonogramme, Louis Ahsan, qui va se terminer par l'arrestation d'une bande de pieds nickelés. Et si je peux vous raconter cette histoire dont les détails, c'est grâce au livre de deux flics de la Crim à l'époque, Claude Qu'enseigne et Jean-Pierre Biro, qui signent L'affaire Hazan aux Editions Mareuil, et Claude, Française, qui, depuis, a été le patron du 36, quai des Orfèvres, sera là tout à l'heure pour le débriefe.

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J'ai écrit cette histoire avec Simon Veil. Réalisation Céline Brace.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire débute à quelques heures du réveillon 1975, le 31 décembre 1975, vers midi, à la brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres. Ce soir, c'est le commissaire Claude Cancel qui est de permanence et espère passer un bon réveillon. Pépère. Congratulé. Boit de l'eau.

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Claude et Claude, donc. Oui, oui, en principe, je crois que ton réveillon est à l'eau.

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Claude, figure toi qu'on vient d'enlever le PDG de Phonogramme merde, au quatrième étage du 36. Ça court déjà dans tous les sens. Qu'on cesse Rombach. L'inspecteur divisionnaire Michel Clerbois, qui est à la tête d'un groupe de cinq à six inspecteurs, et l'inspecteur principal Jean-Pierre Biraud. Qui est le procédurier. Celui qui, dans une enquête, est chargé de mettre toute la paperasse. Raketa, bordel! Bonsoir Benoît!

[00:01:53]

Baba Oscar, c'est le surnom du patron de la Crim. C'est rapport aux initiales de son nom. Le commissaire Pierre Ottavio. Il règne sur la légendaire brigade criminelle de Paris.

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Bon, la victime s'appelle Louis Hazzan, 53 ans.

[00:02:11]

C'est le PDG de la maison de disques phonogramme. Il a été kidnappé à 11 heures et quart tout à l'heure, en pleine réunion du comité de direction, par un commando de six individus armés.

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Ils l'ont bâillonné dans une malle en osier, d'après ce qu'on nous a dit pour le sortir. Et ils ont aussi emmener le directeur financier de Phonogramme, qui s'appelle Daniel Vergnes. Ils les ont collés dans une estafette Renault bleue et dans une Audi rouge et ils ont relâché Vergniaud quelques 300 mètres plus loin.

[00:02:46]

Voilà, vous savez tout. Au boulot, les gars.

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Quand c'est Clerbois et Biraud descendent les marches du 36 4 à 4. Il embarque dans le Renault 12. Il fonce sur place au siège de Phonogramme, dans le 13ème arrondissement. Et moi, pendant qu'ils sont en route, je vais en profiter pour vous affranchir sur l'homme qui vient d'être enlevé. Oui, Azan, c'est le producteur des plus grandes stars de l'époque Nana Mouskouri, Georges Brassens, Johnny Hallyday, Enrico Macias et Serge Gainsbourg. C'est lui. Ces hommes arrivent sur place et les employés leur racontent.

[00:03:31]

La porte s'est refermée sur l'individu qui était à visage découvert, sauf Flin, qui semblait être le chef. Ces individus ont bâillonné et ligoté la quasi totalité du conseil de direction de la société et ont demandé à Louis, avant de s'installer dans une malle en osier, la malle en osier et transportée dans une estafette.

[00:03:56]

Donc, d'après les témoignages des employés, ils étaient tous vêtus de blouses blanches et tous armés à visage découvert, sauf le chef. Et quand ils sont arrivés, ils ont prononcé deux phrases pas trop éloignées Hazzan.

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On vient pour le sol. Ce que ça veut dire ça pour le moment, c'est un mystère à un truc que les employés présents racontent tout de suite. La porte par laquelle ils sont sortis, nous, on la connaissait pas. C'est vous dire, il connaissait des lieux mieux que ça. Ça peut vouloir dire qu'il avait un complice dans la place.

[00:04:39]

Et pendant ce temps là, au 36, on s'active et on réalise que depuis trois mois, le troisième cabinet du 36 est chargé des escroqueries, travaille sur une affaire qui touche la société phonogramme. La maison de disques a porté plainte il y a deux mois pour escroquerie.

[00:04:55]

Quelqu'un qui avait imité la signature de Haze en autorisant un virement de 3 millions 600 000 francs et les flics du 36 s'aperçoivent aussi que dix jours plus tard, Phonogramme a été victime d'un attentat à l'explosif sans lendemain. On n'a jamais retrouvé les auteurs, mais ça peut être lié à tout ça. Je vous le dis tout de suite, il n'y a aucun rapport. Bon, maintenant, ils vont sans doute appeler pour réclamer une rançon. Et par précaution, au cas où on voudrait lui faire à l'envers.

[00:05:33]

Quand CESS décide de placer tout le monde sur écoute, c'est à dire phonogramme et bien sûr, le domicile privé de en rue Montalembert dans le 7ème. Bon, maintenant, il n'y a plus qu'à attendre. Le 1er janvier, à 15 heures 20, Lacrim intercepte un appel des ravisseurs au domicile de Hasan. C'est la femme de Louis Rason, Odile, qui décroche, mais le numéro de téléphone Grams Jacques quailleurs prend vite le combiné.

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Rendez vous dans 30 minutes à l'hôtel PLM du boulevard Jacques Métayage se gardent bien, bien sûr, de prévenir les poulets, mais ils pourront grâce aux écoutes à l'hôtel Bélem. 16H50 Caillasse reçoit un nouvel appel.

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Vous allez préparer une somme de 15 millions de francs et d'apporter Thomas à 14 h 30 à l'hôtel Ramblas. Si la police est prête avant, on sera exécuté et les banques seront déposées dans les lieux publics. Des représailles seront exercées contre les dirigeants et les familles de phonogramme.

[00:06:50]

A partir de là, la famille Yazan et Phonogramme décide de la jouer Franko avec la grippe. Le soir même, à 20 heures, tout le monde se retrouve chez le patron du groupe, Philippe Symons, qui est propriétaire de la maison de disques. Il y a là tout le gratin de chez Phonogramme, le patron du 36 Pierrot Ravioli et Caillard, le numéro 2 qui raconte sa journée. Les deux coups de fil des ravisseurs et la demande de rançon de 15 millions de francs.

[00:07:18]

Ils m'ont demandé de la remettre demain à 14h30, à l'hôtel Roblin aux Raviolis. Qui sait déjà tout ça grâce aux échos de l'étonner.

[00:07:28]

Vous avez eu un contact avec les ravisseurs. Et vous nous avez pas prévenus? Je vous le dis, si vous faites tout dans votre coin, on va droit à la catastrophe si phonogramme ne fait pas confiance à crime. Les ravisseurs n'ont plus qu'à se servir directement dans le corps.

[00:07:47]

Le PDG de Philip Mainz tente de rattraper le coup. Calmez vous, monsieur Ottavio Liviu. Je m'engage personnellement à suivre à la lettre vos instructions.

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Je vous écoute. Bon, voilà ce qu'on va faire. Le commissaire qu'enseigne remplacera Jacques Caillard pour la remise de la rançon, d'accord. Il se fera passer pour un collaborateur de Louis, 15 ans.

[00:08:09]

C'est d'accord, monsieur le commissaire inviolé, évidemment, a l'intention de faire du saute dessus, comme on dit, c'est à dire d'interpeller les ravisseurs au moment de la remise de la rançon.

[00:08:24]

Le jour J, le 2 janvier, le commissaire francese monte dans la Ford Granada de Louis, 15 ans, et il se rend tout droit à l'hôtel Roblin. Avant cela, il a récupéré deux gros sacs de jute à la Société Générale. Dedans, il y a 15 millions de francs en vrai biftons. À l'hôtel, rien ne se passe au même moment. Il est ravi, se rappelle Mme Hazan, chez elle.

[00:08:57]

Là bas, qu'est ce qu'on fait des deux gros sacs bourrés de biftons?

[00:09:02]

Figurez vous qu'ils vont dormir dans la petite cuisine de l'état major de la Crim.

[00:09:12]

Ce soir là, à nouveau, quand c'est Ottavio Lee et tout le gratin de phonogramme se retrouvent comme la veille chez le PDG de Philip CIMAF, le commissaire Ottavio qui mène la danse.

[00:09:25]

Nous sommes d'accord. Il faut exiger la preuve que l'Oisans est toujours en vie. N'est ce pas? Absolument, monsieur le commissaire, donc monsieur Caillard, comme les ravisseurs ont exigé votre présence demain à 13 heures au domicile des Hazzan. C'est vous apprendrez et je compte sur vous pour leur demander ces preuves de vie.

[00:09:55]

Il avait dit 13 heures, mais finalement, le téléphone sonne beaucoup plus tard, à 16 heures 25, et c'est Caillard, le numéro de téléphone Zougam, qui décroche, comme convenu.

[00:10:10]

Repéré, écouté, disent on aimerait juste avoir la preuve que vous tenez bien, me suis hazzan dans la cabine téléphonique du restaurant.

[00:10:25]

J'ai trouvé une lettre d'argent. Rappellerons! Autant vous dire qu'immédiatement quand c'est ça envoie des hommes pour surveiller la cabine et quand ça arrive sur place à son tour. Bon, les gars, vous n'avez plus personne au patron? Non, personne dans la cabine. Quand CESS récupère deux lettres, la première contient un message de Louis Hazzan à ses collaborateurs. Elle est datée du 2 janvier et dedans, il les supplie de verser la rançon et de ne pas prévenir la police.

[00:10:59]

La deuxième enveloppe est adressée à sa femme Odile. C'est un message rassurant. Et là, il n'y a pas quelque chose qui vous fait tiquer. Enfin, réfléchissez, puisque les flics en planque devant la cabine n'ont vu personne. C'est que les deux lettres étaient déjà là quand Caillard, au téléphone, a exigé des preuves de vie.

[00:11:25]

Comment les ravisseurs savaient ils qu'on allait leur demander ces preuves? Vous vous souvenez que cette décision a été prise la veille chez le PDG de Philippe Simin? S'ils savaient, c'est qu'ils ont un complice qui était présent à cette réunion. Quelqu'un de l'état major de phonogramme, forcément. Qui l'aurait donc filé le tuyau? Il n'y a pas d'autre possibilité. Ils ont quelqu'un dans la place. Ensuite, les policiers se font balader plusieurs fois des attentes interminables, des rendez vous annulés plusieurs fois, et tout cela jusqu'au mardi 6 janvier 1976.

[00:12:13]

Le 6 janvier, vers 7 heures et demie, Ottavio Lee réunit dans son bureau Lacrim et l'antigang.

[00:12:20]

Bon, cela fait six jours, Kazan a été enlevé et à mon avis, les ravisseurs ne vont pas tarder à conclure.

[00:12:27]

Dès la remise de la rançon, on leur saute dessus. Oui, mes patrons. S'il y a une prise d'otages, il n'y aura pas de prise d'otage. Mais on sera peut être amené à tirer patron, alors on ira. Mais ça reste, alors voilà le plan quand? Un inspecteur divisionnaire, Bernard Peart, de l'antigang, vont se faire passer pour deux collaborateurs d'un an, selon les dernières instructions des ravisseurs. Ils vont livrer la rançon avec la forte Granata de Louis Hazan.

[00:13:01]

Sauf que cette fois, on ne va pas prendre de risque dans les sacs de jute. On va mettre de vieux botin à la place des biftons. A neuf heures et demie, Gancel et l'inspecteur à bord de la Forte prennent position devant le point de rendez vous, c'est à dire le siège de Phonogramme, et il attend. Les ravisseurs appellent plusieurs fois le siège pour des messages sans grand intérêt. Nouvel appel à 16h30.

[00:13:41]

Dans l'après midi, nouvel appel.

[00:13:43]

Direction les Champs Elysées, l'Etoile et la place Pereire. Pour rien, mais c'est l'occasion de récupérer dans une consigne de la gare du Nord, un nouveau message de Louis Hazan Il est indispensable que vous remettez les fonds, mais sans prévenir la police dans la soirée. Nouvel appel des ravisseurs. C'est le directeur financier Daniel Vernhes qui décroche.

[00:14:09]

Hubert. Votre président est physiquement très fatigué. Bon, alors, vous allez faire le plein d'essence à combler. On va aller très loin. Et d'abord, vous allez vous rendre à la Bastille à la Tour d'Argent. Tâchez d'y être plus tard à 8 heures. Là bas, je vous appellerai pour d'autres directives. Je ne veux aucun ennui, pas de filature à rien du tout. Vous m'avez bien compris, n'est ce pas?

[00:14:39]

Oui, oui, c'est sur la banquette arrière de la voiture.

[00:14:45]

À 19h35, quand on se gare devant le restaurant La Tour d'Argent, place de la Bastille, l'inspecteur Peart entre dans le restaurant et il attend l'appel des ravisseurs. Il en ressort une heure plus tard. Bon, il m'a dit de faire plusieurs fois le tour de la place avec la Ford. Vous y démat? Maintenant, toute guerre contre le terre plein central, côté rue Saint-Antoine, voilà, je descends avec les sacs et j'attends leur bagnole.

[00:15:20]

Et toi, tu vas te garer un peu plus loin et là, une 4 l bleu ciel s'approche de l'inspecteur. À l'intérieur, il y a deux hommes cagoulés qui s'arrêtent près des sacs. Et là, ça va très vite, comme convenu. Pire balance les sacs dans toutes les voitures banalisées alentour.

[00:15:40]

On entend l'Ordre de Brossard, de l'antigang et lapide une voiture de l'antigang, percute la 4L dans un effroyable bruit de tôle froissée. Et même pas deux minutes. Les deux types cagoulés se retrouvent allongés au sol et menottés. Direction le 36. Les Dougga sont des frères Didier et Dominique Pesch, 26 et 23 ans. Deux petites frappes connu des services de police. L'interpellation a été assez musclée. Le plus jeune fils à l'hôpital et c'est donc l'aîné, Didier, qui est cuisiné le premier.

[00:16:17]

Et là, l'affaire prend un tour tout à fait inattendu. Car figurez vous que le gamin étant facho, c'est un militant actif du FN qui est un groupuscule d'extrême droite, partisan de l'action violente. Et ça, l'inspecteur Biro qui l'interroge, le savait déjà par les Renseignements généraux.

[00:16:37]

Bourdois, les RG ont vu plusieurs fois avec un certain Daniel Mosconi, habitant à sa mort. Ça dit quelque chose. OK, bon, si j'étais place de la Bastille pour Lorenzon, c'est parce que Daniel Moschino nous appelle Miguel, mais peu importe.

[00:17:00]

Miguel m'a proposé un gros coup. Je l'ai rencontré il y a trois mois, à l'ordre nouveau. C'est un parti d'extrême droite. Tu a participé à l'enlèvement avec mon frère Miguel. Et puis. Puis Francis, dogat que je connais pas. Touché, Wyclef? Il crée chose. Je ne connais pas le numéro, mais je peux vous emmener si vous voulez ce qu'il fait.

[00:17:38]

Les flics installent une souricière devant la maison du susdit Miguel et ils attendent 6 heures du matin l'heure légale. Pendant ce temps là, Didier Pecher est ramené au 36 et son audition reprend.

[00:17:52]

Je vous ai dit tout ce que je savais. Les autres complices, je les connais pas. Où est Louis Azziman? Je ne sais pas.

[00:18:07]

À 6 heures pétantes, Daniel Mosconi, alias Miguel, est arrêté chez lui. Direction lui aussi le 36. Et pendant ce temps là, l'interrogatoire de Didier Pesch se poursuit. Il est lessivé. Alors, il craque. OK, ça va, ça va. Je vais vous donner le nom du vrai cerveau de l'enlèvement.

[00:18:29]

Je vais vous dire toute la vérité, c'est un certain Hugo Bruni. TROYES Ils habitent chemin des Vignes, à Garches. On y est, il y a plus qu'à dérouler la pelote. Bah voilà. C'est Bruner qui a demandé à Miguel de constituer une équipe d'action. C'était trois semaines avant le rap et il m'a chargé de recruter cette équipe et moi, j'ai pensé à mon frère Dominique, à mon à mon père Marcel.

[00:19:01]

On le surnomme Francis.

[00:19:04]

Deux amis, un Jean Michel et un Serge. Il raconte par exemple comment il a acheté la malle à la Samaritaine le matin même de l'enlèvement, et il balance toutes les adresses, celles de Bruni et celles de son propre père. Mais il est détenu. Ou Louis, Yazan? Je vous jure, je ne sais pas.

[00:19:42]

Le lendemain, 5 janvier, le dénommé Francis appelle les Hazzan à onze heures moins 10. C'est Mme Hazan qui décroche et l'objet de l'appel est assez surprenant. A des problèmes d'intégration dans la presse, la question des médicaments. Comment va t il sera libéré? N'y a rien de nouveau dans 48 heures à transfert à l'étranger. La suite est assez surréaliste.

[00:20:15]

Le médecin de Louis Hazzan répond à la question des médicaments sur Europe numéro 1 et vous voudrais leur dire que monsieur Jean prend chaque jour 4 comprimés. Je le répète capacites comprimés à croquer, Ring Dring, Dring a failli Deriane pour l'estomac ainsi que deux ampoules par jour matin et soir, deux ampoules de Nord Bylines et Noël, Bèye et Lienne. On a compris, on a un beau prix.

[00:21:00]

Au 36, on continue de cuisiner Moschino ou Louis, 15 ans, mais toujours pas de réponse. Le commissaire 15/16 va voir le patron. Le commissaire Ottavio, lui qui déboule comme une tornade dans le bureau Moschino, est interrogé et là, il arrache le procès verbal de la machine à écrire.

[00:21:19]

Bon, on ne va pas y passer la nuit.

[00:21:21]

Unaccord, d'accord, tu vas nous dire où se trouve l'Oisans? J'écoute la scène qui suit est surréaliste. Mosconi relève le bas de son pantalon et il inscrit un numéro de téléphone sur sa jambe droite. 32 58, 36. Il manque l'indicatif. Je ne connais pas. Mais je sais que c'est dans la banlieue parisienne. Le numéro correspond à une maison isolée de Tremblay, les villages dans l'Eure et Loir, au nord de Chartres, rue de la Charbonnière.

[00:22:01]

Et ça, c'est le territoire de la PJ de Versailles. Lacrim les informe immédiatement. Et pendant ce temps là, une équipe de la Crim fonce vers le village. Mais c'est à une bonne heure et demie de route de Paris. Alors, pendant ce temps là, à Versailles, le commissaire Georges Moréas tente de recruter une équipe pour aller sur place.

[00:22:20]

Mais problème, il y a du foot à la télé et on est bien loin. C'est sans doute un tuyau bidon, mais solide.

[00:22:31]

Les seniors de 36 nous pas signé la bonne, mais le sous chef Souchez SRPJ André Brémond, dit Mémé, réussit à constituer une petite équipe qui fonce sur place.

[00:22:44]

En route, ils reçoivent un message radio ha!

[00:22:49]

Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!

[00:23:02]

Et donc, à l'arrivée, ils se positionnent à 100 mètres de la maison. C'est une grande bâtisse au milieu d'un parc éclairé par la Lune, et ils attendent jusqu'à ce que le patron de la PJ de Versailles, Moréas, décide de lancer l'assaut. Ecoute mémé, on ne peut pas rester en blanc. Il y a peut être un homme en danger, en danger de mort. Il escalade le portail, il se faufile dans le parc et Moréas met la main sur la poignée de la porte qui s'ouvre.

[00:23:34]

Personne, mais la télé marche en sourdine et il y a encore de verre à moitié plein sur la table. Et là, ils entendent un bruit léger, sourd. Alors il sombre les murs. Ça sonne creux, donc il y a quelque chose derrière la cloison. Alors, ils la font sauter. Et derrière, à même le sol, sur un matelas.

[00:23:59]

Il y a un homme, un homme attaché par des chaînes, avec une cagoule noire sur la tête.

[00:24:05]

Vous êtes Yazan, M. Ronronnait de la police. Vous inquiétez pas, on vient vous libérer et vous êtes sauvés. Les flics parisiens arrivent juste après la fête et ils ramènent Louis un an au 36, où il retrouve sa femme, bien sûr, et ses proches. Et à 23h30, sous les flashes des journalistes.

[00:24:31]

En choisissant Paris, c'est par hasard. Regardez moi, regardez moi par ici.

[00:24:38]

Hazzan au bras de son épouse D100 le grand escalier de la Crim et derrière les proches, dont la chanteuse Nana Mouskouri.

[00:24:51]

Pendant ce temps là, dans les bureaux Morse gardés au quatrième étage, les gardes à vue se poursuivent et le patron reçoit un appel sur sa ligne directe.

[00:25:08]

Bien voilà, le cerveau de cet enlèvement vient de se faire coffrer.

[00:25:15]

Il ne manque plus que la taupe parce qu'il y en a une.

[00:25:24]

Bruni se retrouve en garde à vue et on a appris depuis qu'il avait une société de nettoyage qui travaillait pour phonogramme et on découvre que ses motivations étaient antisémites. Moi qui suis l'organisateur, toute cette affaire. Je n'avais pas besoin d'argent. Je voulais juste m'en prendre à un juif. Je n'ai jamais eu l'intention de le supprimer. J'ai tenu à ce qu'ils soient traités le plus humainement possible. Pourquoi est ce que tu as recruté des gars de l'extrême droite?

[00:25:56]

Bah, moi, je suis un homme de gauche et comme je refuse de porter préjudice à des gens de gauche, alors j'ai recruté des gens de droite.

[00:26:10]

Il fallait la sortir, celle là et là, il balance le nom de Jacques Prévost, qui est l'homme qui a loué la maison qui s'avère être un sacré loustic. C'est un ancien para en Indochine et il a été condamné à mort par contumace en 1963 pour sa participation à l'attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle. La Crim finira par le coincer en Indonésie. Mais ce n'est pas fini puisque brunit et bavard, profitons en.

[00:26:41]

C'est qu'il a taupe chez Phonogramme qui te renseigner. Bon, je suis content que chez moi, j'ai juste été amené à rencontrer vers du bas normand.

[00:26:55]

C'est lui qui m'a donné le contrat pour le ménage Vergne Daniel Vergne, le directeur administratif et financier de Phonogramme. Les flics de la Crim l'interpellent le 19 janvier. Il est très nerveux, il est très mal à l'aise et c'est lui qui prend les devants. Je m'attendais à être interrogé par vous sur les relations que j'avais avec Hugo Brunie, qui est mon ami. Mais si vous imaginez que j'ai été son complice, ça non. Mais 24 heures de garde à vue plus tard, il meurt.

[00:27:31]

Bon, d'accord, je vais vous dire, je savais que monsieur Hazzan allait être enlevé.

[00:27:40]

Bruni m'avait demandé mon aide. Il m'avait dit que c'était la mafia italienne demander d'enlever Hasan.

[00:27:54]

Le procès de toute la bande s'ouvre le 3 novembre 1980 devant les assises de Paris. Je ne vais pas m'attarder sur ce procès parce que honnêtement, ce sont des pieds nickelés. Ils se renvoient la balle, ils sont incohérents. On ne comprend pas du tout pourquoi ils ont fait ça, mais ça ne m'a pas empêché de les condamner. Bruner le cerveau prend 15 ans. Prévôts, le geôlier en prend 12 ans et Vergniaud, la top 10 ans, Mosconi, 10 ans.

[00:28:25]

Et les trois Pesch ces temps chacun. Mais quelle histoire de fou! Et qui de mieux pour débriefer cette histoire que Claude qu'on cesse lui même? Claude? Vous avez été 35 ans au 36, quai des Orfèvres, jusqu'à en être le patron. Et c'est du livre que vous avez écrit avec votre adjoint de toujours, Jean-Pierre Birou. L'affaire Hazzan aux éditions Mareuil, que j'ai évidemment tirée cette histoire. Et d'ailleurs, j'en profite pour dire que votre livre regorge de détails que je n'ai pas pu tous reprendre.

[00:29:07]

C'est une mine d'or pour qui s'intéresse à ce qu'était à l'époque une enquête de police. Commençons par la fin. Claude Guéant, qu'elle était ou qu'avez vous compris des motivations de ceux qui ont enlevé Louis Howson et que j'appelle une bande de pieds nickelés? Enlever un juif? Vraiment? Absolument pas. Ma motivation, c'était l'appât du gain, tout simplement. Comme toujours, comme toujours les 15 millions. Alors vous avez employé une expression que vous savez tirer pleinement livres et qui des pieds nickelés.

[00:29:39]

Parce que cette affaire est le point de départ d'une série d'événements qui ont défrayé la chronique pendant quelques années et qui se terminera par l'affaire Empain. Et il se trouve que si cette équipe là, c'était des pieds nickelés, par la suite, c'est la fine fleur du banditisme français qui mettait les pieds. Quand on revoit, c'était vous, Poclain. On se dit encore un coup de chapeau à Pierrot. T'as vu le patron de la CRIM à cette époque là?

[00:30:06]

L'enlèvement avec demande de rançon des grands patrons, c'était en Italie était devenu une industrie. Non seulement les rançons étaient payés la plupart du temps par les familles à l'insu de la police. Mais une fois sur deux, on retrouve un cadavre et Pierre Ottavio lit. Quand on connaît, le personnage a fait passer ce message très fort à sa double hiérarchie administrative dans mille salles intérieures et judiciaires. Poncas, la République. Si c'est dès maintenant, c'est fini. On sort, on se retrouvera dans la même situation que nos collègues italiens.

[00:30:43]

Donc, au départ, son idée est de leur sauter dessus.

[00:30:46]

On ne paye pas au moment où on intervient au moment de la remise de rançon. Et toutes les affaires qui ont suivi l'affaire Hazan jusqu'à l'affaire se sont toutes bien terminée parce qu'ils ont utilisé cette méthode. Les rançons n'ont pas été versées à l'exception d'une, mais elle a été retrouvée par la suite en cours d'enquête. Les malfaiteurs plus importants ont été arrêtés et l'otage était vivant et condamné.

[00:31:09]

Oui, bien sûr, l'otage.

[00:31:11]

Alors on reviendra sur l'opération plus tard. J'adore l'expression de brunit quand il dit Moi, je suis un homme de gauche, mais comme je refusais de porter préjudice à des hommes de gauche, j'ai recruté des zones de droite parce que c'était vraiment des néo nazis, ces gars là, quand même.

[00:31:28]

Ils appartenaient à un parti des Forces nouvelles qui était un mouvement d'extrême d'extrême droite, c'est incontestable. Je suis pas convaincu que les frères belges étaient vraiment des moteurs au sein de ce mouvement, mais en fait, ils appartenaient à cette mouvance. Comme brunit 10 15 a été bien traitée parce que c'est vrai, c'est vrai et nous l'a dit.

[00:31:54]

Vous savez, à un moment donné, vous avez lu ça dans le livre, Les malfaiteurs et Brunie en premier ont essayé de convaincre le juge que c'était un auto enlèvement était tout à fait bidon. Ça a été un argument, ça, oui. Le baron Empain. Cette idée que pour récupérer du pognon de leur boite, les types se font Balançan. Ils sont complices. Quand on connait le personnage Louis Hazard, je l'ai. Je l'ai vu juste quelques mois avant sa mort.

[00:32:22]

Avez vous gardé des contacts que j'avais gardés à vue? Car mon premier livre est sorti. Je n'avais pas pensé à le lui envoyer, mais il avait acheté et il m'avait envoyé un petit mot en me disant J'aimerais bien vous voir par la suite. Chaque fois que je sortais un livre, j'allais le voir et c'était un personnage. Et on vivait encore avec cette affaire. Il avait plaisir à me voir pour trouver quelqu'un qui savait ce qu'il avait vécu.

[00:32:44]

Mais surtout, il tenait à rendre hommage aux flics, et en particulier celui qui vénérait Pierre Ottaviani. Qu'est ce que ça voulait dire? Finalement, on vient pour le solde. Ça a été toujours un mystère, un mystère. Parce que vous l'avez très bien dit, cette affaire d'escroquerie n'a pas été solutionné. C'était avec. Les opérations antérieures n'étaient pas forcément liées à Montréal.

[00:33:09]

On n'a pas la preuve. On l'a pas.

[00:33:11]

On n'a pas la preuve si on prend Claude quand c'est l'histoire. Au début, on voit que, comme dans d'autres affaires d'enlèvements, il y a la tentation de la famille et de l'entreprise de négocier directement sans passer par la police. Ça a été le cas cette fois là aussi. Ce qui est humain au départ? Vite, très vite. Vous avez cité les deux réunions qui se sont tenues chez le grand patron. Il a compris, lui, tout de suite, qu'il fallait faire confiance à la police.

[00:33:43]

Mais pourquoi est ce que les familles, au début, veulent essayer de régler ça tout seul? La crainte de tuer, oui, c'est ça. Là, y'a un moment que vous racontez dans le livre. C'est au moment où vous arrêtez les frères Pesch. Les deux, Mme Hazan pique une grosse colère. Le soir même, un espace de réunion contenait tous les soirs. Elle vous accuse d'avoir mis en danger son mari.

[00:34:06]

Ça a été un petit miracle. Pendant cinq jours, les médias, vous étiez au courant, mais pas de suite.

[00:34:14]

Et puis ça aujourd'hui n'existerait pas. Pourquoi? Il n'y avait pas de fuites?

[00:34:19]

D'ailleurs, parce que c'étaient des potes. Tous les journalistes qui couvraient ça. Et donc, vous leur avez dit.

[00:34:23]

Oui, il y avait. Il y avait au 36, un bureau où vous aviez vous fait tomber dans la boue et leur dire ne d'yttrium. Bien sûr, bien sûr. Mais le jour où il y a l'arrestation des frères, là, ça ne peut pas ne pas sortir. Et Mme Hazan, que je m'étais fait passer auprès d'elle pour, à la demande de Jacques Caillard, le directeur général pour l'attaché de presse du volet relations publiques du 36. Et donc, j'avais vu le contact avec elle pour la rassurer, etc.

[00:34:57]

Et le jour où elle arrive au 36, on a arrêté les deux frères.

[00:35:04]

On laisse lâchement Pirotte Arioli dans son bureau. Face à elle, il y avait Nana Mouskouri, les gens du groupe, et elle a pris plein la figure. Vous êtes un assassin, monsieur et madame, vous avez rêvé 100K, mais ça veut dire madame. Votre mari est en vie. On va la retrouver. Mais ce décalage énorme entre cette soirée et le lendemain soir, elle la raison.

[00:35:26]

Voilà d'où l'idée de les mettre sur écoute qu'on va retrouver dans toutes les affaires d'ailleurs qui suivent. C'est à dire la famille. Ça ne sont pas immédiatement coupables de rien. Mais elle est sur écoute, bien sûr. Pourquoi est ce que vous prenez des vrais biftons pour 15 millions de francs au lieu de prendre des faux billets? Parce que c'est risqué. Quand je vais vous dire ça, c'était la première affaire. Et au tout début, vous savez, on tâtonne, on attend.

[00:35:50]

Oui, effectivement, c'est très mal au début avec la salle, en sachant oui. Alors en plus, il y avait quand même un autre élément. Il ne faut pas oublier, c'est que on a eu, dès le début de l'affaire, la certitude qu'avait un complice vis à vis du complice. Il fallait qu'on en ait. On est des Marfa avec des faux biftons complices. On aurait pu être convaincu parce qu'ensuite, vous les avez soldout 15 millions de francs.

[00:36:16]

On apprend la lecture de votre bouquin. Ils ont passé la nuit au lieu de retourner au coffre de la Société générale.

[00:36:22]

Dans votre cuisine, quai des Orfèvres. Ils étaient bien, ils étaient bien gardés? Pas sûr. Il y a quelques scellés qui ont disparu. Vous êtes au courant.

[00:36:31]

Alors la stratégie saute dessus qui consiste à sauter sur les ravisseurs au moment de la remise de la rançon. Il est quand même extrêmement risqué. Ce qui n'est pas astucieux ce moment là, au contraire, d'essayer de les suivre pour aller jusqu'à la planque. La logique, ce serait ça, effectivement. Mais ce n'est pas notre travail. Willy était persuadé que à partir du moment où on détient, nous les voyous et leurs intérêts, ça va être de libérer la victime ne sont pas exactement sur Mellouk.

[00:37:06]

N'oubliez pas à l'époque, la peine de mort, on était encore en vigueur.

[00:37:12]

Ce qui m'a surpris, c'est la facilité avec laquelle tout ce monde là. A vous, c'est à dire que Didier pèche d'abord, balance Miguel Mosconi et son propre père tranquille, Moschino, alias Miguel. Balance brunie, Brünnhilde, balance, prévôts.

[00:37:24]

Est ce que tous savaient ou étaient Hazzan, à votre avis? Non, certainement pas avec Brutus, Chantal ou pas. Oui, je pense qu'avec que et Jacques Prévost, qui avait loué la maison, il craque tous assez facilement en interrogatoire. Bon, est ce que ce n'était pas l'époque où on avait des moyens de le faire craquer?

[00:37:43]

Je n'ai pas d'avocat en garde à vue, alors là, je vais vous faire un petit avocat. Oui, ils ont pris quelques coups, mais le trajet derrière La Presse n'a parlé. Il y a eu des échos à l'époque. Un petit coup lorsqu'il est blessé entre la Plaza Abbassi 36. Oui, c'est vite fait. En fait, je n'étais pas dans la voiture, mais vu les gens de la Berri. Je pense qu'ils ont dû se perdre. Mais ça, je le dis dans le livre.

[00:38:08]

Vous arrivez à l'étage Al-Bakri. Le procureur de la République, je peux citer son nom, qui était un type formidable qui avait suivi au 36 à l'état major.

[00:38:19]

Tout le trafic attendait l'arrivée des malfaiteurs. Il a bien vu que l'un des deux frères Bends, il avait la gueule de bois. Il s'est tourné vers le commissaire Thiollière, visant le commissaire. L'arrestation a dû être mouvementée et là, il a dû se rebeller. D'autres fois, vous dire que ce n'est pas possible de dire que l'accusation est loin de se retrouver allégée.

[00:38:49]

A l'époque, 75. C'était musclé ou pas?

[00:38:53]

Si vous voulez être très franc, moi, je suis arrivé dans la police comme l'inspecteur en 63, à la charnière où il y avait encore quelques quelques Aimargues musclés. C'était la fin de la guerre d'Algérie, RS, etc. La chasse, en tant que jeune inspecteur, c'est que chaque fois que l'interrogatoire allait être musclé, devient États. Le monde va faire une vérif. Mais derrière la porte, j'entendais. Mais cette époque là était et était déjà révolue.

[00:39:19]

Et là, à la Crim, vous avez un bon dossier, ne tient pas par les coups de matraque. Il tient surtout maintenant avec des moyens craps à l'époque. N'oublions pas qu'à l'époque, les fichiers des empreintes digitales n'étaient pas centralisés à l'ADN. Le fichier zip bondi de 75. Les portables n'existaient pas. Vous, les journalistes comme les voyous, vous nous écoutiez sur vous étiez. Vous intervenez. On avait un scanner. On avait regardé dans toutes les radios ces films.

[00:39:47]

Ce n'était pas facile à travailler à ces sur une même affaire à l'heure actuelle. C'est plus facile à traiter.

[00:39:53]

Plus facile à traiter. Et chose étonnante, à l'époque, on en 75, on est pas capable de remonter la ligne téléphonique d'où appellent les ravisseurs. Il faut les faire parler longtemps pour, au central des PTT, arriver à localiser. Il n'y a aucune, aucune raison d'y organiser un THAAD personnel.

[00:40:09]

D'ailleurs, on a toujours eu de bons rapports avec la direction des postes. C'était extraordinaire.

[00:40:15]

Alors, Daniel Vergnes, le directeur administratif et financier, qui est donc complice de toute cette bande là et qui prend cher puisqu'il prend 10 ans, c'est quand même la grande surprise parce qu'il est à très haut niveau dans le groupe phonogramme. Pourquoi ce qui fait ça?

[00:40:28]

On a jamais compris l'appât du gain qu'il a été plus ou moins menacé. On a eu du mal pour le conseil pour le coincer et de le faire avant. On avait des éléments, mais il avaient un Conca à régler avec Moison. Je ne pense pas. Alors évidemment, ce qui est en filigrane de cette histoire, c'est toute une époque. Une manière de faire de la police, c'est à dire que on vous dit ils ont été enlevés. Vous partez un tout petit groupe aujourd'hui.

[00:40:55]

On partirait à 30 personnes. Là, vous partez à trois ans par un petit groupe, mais très rapidement, tout le monde glisse sur le pont. Ben a changé la police entre cette époque là et assez vite après ça.

[00:41:09]

Vous savez l'intérêt. A l'époque, on avait la chance, la Berri et Lacrim, de travailler ensemble en travaillant ensemble au 36, quai des Orfèvres. Et là, ça a été le résultat de ces affaires. D'ailleurs, c'est pour ça que vous vouliez était très confiant et ils savaient qu'ils avaient deux outils de levier extraordinaires. Deux gars qui se connaissaient déjà et qui se connaissaient. Ce qui est plus le temps. Maintenant, la belle est restée au 36, alors que Lacrim était au patient.

[00:41:35]

Là, ça change tout ça. Ah oui, alors, c'était aussi une époque. Ça m'a toujours intéressé. Les commissaires avaient des noms. C'était on, disait le commissaire Ottavio, qui a interpellé le commissaire Grossesse, le commissaire Moréas, ce qui est aussi une grande vedette de cette époque. Le commissaire Biraud, etc. Aujourd'hui, personne ne connaît plus le nom des commissaires.

[00:41:58]

Non, on connaît plus des magistrats que les commissaires. C'est bizarre. Ils ont pris la place. Ils ont pris la place derrière vous. Vous arrivez tout à fait la vedette, c'est le magistrat magistrat instructeur. A l'époque, on ne savait même pas comment il s'appelait le magistrat. Vous avez été une vedette? Si on disait conseil, on connaissait votre nom. Vous étiez le Maigret, le successeur de Maigret. Vous avez une nostalgie de cette époque parce que vous avez été patron du 36.

[00:42:24]

Après, vous n'êtes pas à la retraite que depuis pas très longtemps, depuis 2005.

[00:42:28]

Retraites police 98 98.

[00:42:31]

Donc vous vous avez vu la police évoluer dans ces méthodes. Est ce que malgré tout, cette époque avait ses vertus? C'était beaucoup. Bon. Ou les flics bricolés? Peut être un peu plus. Mais il y avait une part de romantisme dans ce métier.

[00:42:45]

Oui, et on était peut être plus disponibles ailleurs. Je ne veux pas critiquer nos collègues actuels parce qu'ils y travaillent dans des conditions très dures, difficiles, de plus en plus, mais peut être que je fais partie de nos générations ont été les générations de l'après guerre. On en avait bavé un peu et faut dire ce qui est la plupart d'entre nous. On était passionné par ce job. J'ai passé 24 heures sur 24. Voilà, voilà. Voilà.

[00:43:14]

Le 31 décembre, je le dis quand je dis merde à dérouille dans les secondes qui ont suivi. Quand auto les collègues, dont la version officielle?

[00:43:22]

Ha ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Du coup, le jour où ça s'arrête, qu'est ce que ça fait? Bon après, vous avez été responsable de la sécurité, comme beaucoup d'anciens flics chez Bolloré. Mais malgré tout, c'est une autre vie. C'est à dire que vous avez donné son roduit à ce métier. Et puis, d'un coup, on vous dit embrassaient la retraite, au revoir, monsieur. Ça doit être terrible, si vous voulez.

[00:43:42]

La question qui est souvent posée comment vous avez tourné la page un an ne tourne pas la page et tous les jours que Dieu fait lorsque vous écouter la radio, la télé, lisez les journaux, il y a pas un jour ou l'autre 36 ne soit pas évoqué. Randi, pas la criminelle du 36. Après une affaire? Non, on dit à l'époque, on disait Strauss-Kahn est entendu au Château des rentiers, ce n'est pas la France, mais c'est le droit aux affaires économiques et financières.

[00:44:07]

Un audit a créé Nanterre et SDPJ 92 et saisi de l'affaire. C'est le 36. Ce qui veut dire que tous les jours, tous les jours, on ne peut pas oublier cette villa et garder des contacts avec, bien sûr, comme tous les quelques collègues toujours en exercice. Et oui, il y en a. Je veux dire, avec les subsides, je les retrouve tous les ans.

[00:44:28]

En tant qu'ancien directeur, je fais partie du jury du prix du Quai des Orfèvres. Je les retrouve plus au 36, quai des Orfèvres. Ah ça quand même! Évidemment, c'est une rupture.

[00:44:37]

Oui, c'est sûr. d'Orfeuil Conditions de travail dans de meilleures conditions aux Batignolles, aujourd'hui, au palais de justice. Hervé Collée au palais de justice.

[00:44:47]

Merci infiniment Claude Guéant. Cest d'abord d'avoir écrit ce livre. Si vous avez quelque loisir, écrivez en d'autres pour nous raconter quelques histoires que mon éditeur Mareuil en parle.

[00:44:57]

Ce livre s'appelle L'affaire Hazan. Vous l'avez co-écrit avec Jean-Pierre Biraud et vous le trouverez aux éditions Mareuil.

[00:45:06]

Des centaines d'histoires disponibles sur vos plates formes d'écoute et sur Europe1.fr.