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Raconte Christophe Hondelatte. Je vous ai souvent expliqué qu'en matière de meurtre en général, il y a deux moteurs l'argent et l'amour.

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Et dans l'amour, il y a un petit moteur qui est souvent la jalousie. Voici l'histoire d'une femme jalouse. L'enquête sur le meurtre en 2012 à Bobigny, de Delfina Popović. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline n'embrasse.

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Christophe Hondelatte. Le 27 novembre 2012, à 11 heures et demie, les pompiers de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, reçoivent l'appel d'un homme paniqué.

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Pas tout fait. Je ne sais pas ce que ça peut vous parler, monsieur.

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Non. Elle est totalement confiante.

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D'accord, monsieur. Quel est votre nom?

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Patrice Dupuis Oui.

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Vous êtes à quelle adresse, monsieur Normandie? À Bobigny. C'est une cité HLM. Un véhicule de secours se met immédiatement en route et pendant ce temps là, au téléphone, l'opératrice explique au Moussu comment pratiquer un massage cardiaque.

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Et là encore, du corps. Ma femme, mon maillot, je ne comprends pas. Deux minutes plus tard, elle a offert une slacker autour du cou.

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Entendu, monsieur! Est ce que vous pouvez desserrer les deux liens le plus délicatement possible?

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Je n'arrive pas à approcher le lâcher trop fermé. Les pompiers arrivent sur place dix minutes plus tard.

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Ils prennent le relais du MR pour tenter de ranimer la dame. Bon, j'arrête. Je crois. Câblerie, affaire.

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Elle est décédée. Elle s'appelait d'Affinage Popović. Elle avait 39 ans et lui s'appelle Patrice Dupuis. Ils se connaissaient depuis six mois à peine. Juste après, on appelle la police, bien sûr à cause des cordons autour du cou et aussi des touffe de cheveux arrachés qui se trouvent partout autour du corps. Ça ressemble à un crime. Et c'est la brigade criminelle de Paris, le fameux 36, quai des Orfèvres, qui débarque.

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Bon, je dis ça, je dis rien. Mais les deux joueurs? Ça fait penser à des femmes qui se crêpent le chignon, non? Moi, je le sais, c'est un peu macho comme remarque, mais allez savoir si il n'a pas raison parce que un flic du 36, ça a de l'expérience et en général, ça a beaucoup de flair.

[00:03:20]

Les équipes de la police scientifique passent à l'action. Bon recherche des poils ou des cheveux. Bref, tout ce qui pourrait nous donner un ADN. Réaction, mais du côté des poils, ça ne donne rien. Le médecin légiste débarque pour les premières constatations.

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Nous sommes en présence du corps d'une femme dont on nous dit qu'elle a 39 ans.

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Elle présente des ecchymoses sur l'ensemble du corps virgule depuis le bas des chevilles jusqu'au cuir chevelu. Point.

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A priori, les causes de la mort résultent d'un étranglement brutal.

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Nous constatons que le larynx de la victime a été écrasé et ensuite, les policiers se tournent vers le compagnon Patrice Patrice depuis qu'elle a assis dans un coin totalement effondré. Pardon de vous importuner? Je sais que ce n'est pas facile pour vous. Selon vous, est ce qu'il manque des objets dans l'appartement? Des objets qui auraient disparu? Qui pourraient appartenir à madame? Il balaye la pièce du regard. Il réfléchit un petit moment. Oui, oui, il manque son sac à main.

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Et puis son ordinateur portable ou son téléphone. Dit comme ça, ça ressemble donc à un cambriolage qui a mal tourné, mais aucun tiroir n'a été ouvert et le couple était sur le point de déménager. La pièce est remplie de cartons. Aucun n'a été éventré. Il n'y a pas non plus de trace d'effraction. Alors le flic se disent ça ne ressemble pas à un cambriolage qui a mal tourné, mais plutôt à un meurtre déguisé en cambriolage.

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Mais les experts de la police scientifique n'en ont pas terminé des regards, ça. Sur le banc de la porte. Ça m'a bien l'air d'être du sang, de minuscules gouttelettes de sang coagulé et du sang, il en trouve aussi dans la chambre et encore dans la salle de bains, dans le siphon de la baignoire et celui du lavabo du sang, comme manifestement on a voulu nettoyer, mais qui n'est pas complètement partie. Arrêtons nous deux secondes pour faire le point.

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Je vous connais, je sais ce qu'il gamberge dans votre petite tête de flic amateur biberonné au dont le compagnon. Il a les clés de l'appartement. C'est la ficelle de son maillot de bain qui a servi à étrangler l'ami. Et quand il appelle les pompiers, il semble découvrir la présence d'une ceinture autour du cou de sa femme au moment de lui faire un massage cardiaque. Sauf que, voyez vous. Pas plus qu'on ne devient cuisinier en regardant Cyril Lignac, on ne devient pas policier en jouant au Cluedo.

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Cela dit, le compagnon Patrice est tout de même convoqué au 36, quai des Orfèvres. Est ce que vous pourriez nous donner votre emploi du temps pour la journée d'hier 27 novembre?

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Je me suis levé tôt. Je suis parti de l'appartement à 8 heures moins le quart, je dirais, pour déposer l'un des fils de Delfina à l'école, puis ensuite je fais mon travail. Vous faites quoi comme métier? Je travaille aux pompes funèbres et à problème. Après, je suis rentré. À la maison, on se demande. Je l'ai trouvé inanimé. Quelle relation est ce que vous aviez avec Delfina?

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Paul-Henri? C'était super. Jamais autant et en plus, je l'ai rencontré à un moment où il était super mal, un rayon de soleil dans ma vie.

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Vivaient ensemble depuis six mois. C'était formidable. On avait déménagé pour s'installer en Normandie. On allait se marier. On parlait même d'avoir un enfant.

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Elle faisait quoi comme métier?

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Elle était caissière dans un supermarché et le déménagement, quand est ce qu'il devrait avoir lieu? Dans quatre jours, dans quatre jours, le 1er décembre. Vous parlez de mariage? La date était fixée. C'était dans l'ordre du jour. C'était le 8 décembre.

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Votre opinion d'amateur de Cluedo? Après ce court interrogatoire, il a l'air sincère, n'est ce pas? Il a l'air sincère. Cela dit, le flic de la Crim vérifie bien sur son patron aux pompes funèbres, confirme qu'il est bien venu travailler aux horaires qu'il a donnés et le bornage de son téléphone portable. Point par point. Avec son récit, son départ à 8 heures moins le quart, son retour chez lui à 11 heures et demie. Pardon de décevoir vos intuitions de policier d'opérette.

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Mais ce n'est pas lui. Ça n'est pas lui, le tueur. Désolé. Ensuite, les policiers de la CRIM font ce qu'on appelle le voisinage, ça, ça existe depuis le commissaire Maigret, c'est à dire qu'ils font le tour des voisins à base de.

[00:08:59]

Est ce que vous avez remarqué quelque chose de particulier?

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Oui, mon mari vous le confirmera vers 8 heures moins vingt. On a commencé à entendre des cris et des pleurs dans l'immeuble et ça a duré longtemps, au moins jusqu'à nouvel.

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Bonjour Madame, brigade criminelle, nous enquêtons sur le meurtre de Mme Popović. Dites moi est ce que vous auriez noté quelque chose d'inhabituel le matin du meurtre, le matin même? Non, mais il y a quand même quelque chose que je voulais vous dire. Il y a quelques temps, il y a trois femmes.

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Elles ont sonné chez moi sans se présenter. Ils m'ont demandé des informations sur la dauphine et elles m'ont posé aussi des questions sur sa probité. Tout ça pour dire ce que je veux dire. Comment? Comment se comporter avec les hommes si elle avait des amants? Bref, beaucoup de questions très, très personnelles. Ça m'a intrigué. Ça, c'est intéressant. C'est d'autant plus intéressant que c'est corroboré par un autre témoignage, celui d'une de ses collègues, caissière au supermarché.

[00:10:11]

Il y a un truc qui m'a intrigué. Ça s'est passé juste après la mort de Delfina. Il y a deux femmes sont venus me poser des questions sur elle. Elle m'a demandé si je savais comment elle était morte. Moi, je les connaissais pas, ces femmes.

[00:10:25]

C'était très gênant. Et puis, quelques jours après la mort de Delfina, son compagnon Patrice se présente de lui même chez les flics du 36.

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J'ai pas mal cogité depuis la mort de Delphine. Il y a des trucs que je n'ai pas pensé à vous dire.

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La dernière fois. D'abord, dans les semaines qui ont précédé, on nous a raillé les noms d'une pointe sur notre boîte aux lettres. Et puis autre chose plusieurs fois, la finale a eu les pneus de sa voiture, crevés ou dégonflés. Et puis, il y a encore autre chose. Mais ça, c'était sur ma voiture. Un jour, j'ai trouvé des boulettes de papier de papier humide mouillée.

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Si vous voulez dans la voiture, détail qui a son importance, la voiture de Patrice n'était pas fracturée. Et du coup, je me suis dit que ce n'était pas des caméras de Bobigny qui avaient fait ça. Parce que des caméras, on ne l'ont pas ici à Bobigny.

[00:11:26]

Mais je n'avais pas la clé. Et à ce moment là, j'ai pensé que ça pourrait être quelqu'un qui est M. Fracassait mon ex, on n'avait que 15 ans ensemble, on a un gamin et surtout, il a le double des clés de ma voiture. Vous pensez qu'elle est capable d'avoir tué votre nouvelle compagne? Bah oui, oui, vous savez, mais d'une jalousie maladive, quoi, et capable du pire, je pense. Depuis combien de temps est ce que vous êtes séparés avec cette fois, tiens.

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Ça fait trois mois, trois mois à peine. Comment Mokdad, M.

[00:12:10]

Okah d'évadés? Et Patrice se met à raconter avec fracas. Ils se sont connus en 1997 dans un bar PMU où elle était serveuse et lui client. Moi, j'étais super jeune, j'avais juste 26 ans. Et elle était beaucoup plus âgée. Elle en avait 43. Et comme qui dirait, jeté son dévolu sur moi.

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Elle m'a pas laissé vraiment le choix, je n'aurais pas dû la laisser faire parce que. Au fil des ans, elle m'a coupé de mes amis et m'a coupé aussi de ma famille et moi à cause d'elle. Je suis tombé dans la dépression, dans la clope, tant dans l'alcool.

[00:13:00]

Avant, je n'avais jamais, jamais bu, jamais, pas une goutte. Et puis, elle était violente. C'est à dire Monsieur l'expliciter. Frappé à plusieurs reprises, j'ai dû appeler la police. Vous trouverez des traces de sang. Et puis, quand j'ai rencontré Delfina, quand elle l'a appris, elle est carrément venue la voir l'insulter. Elle lui a même collé une gifle. Et lui a dit T'aura jamais je ne veux de Patrice, il est à moi.

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Tu l'auras jamais, sinon il n'a pas fini sa phrase, sinon quoi?

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Sinon je la tue. Patrice, en tout cas, n'y va pas par quatre chemins. Moi, je suis sûr que c'était. Je suis sûr que c'est elle qui a tué d'affinage ensuite.

[00:13:49]

Certains. Les policiers n'avaient pas de piste là, ils en ont une. Alors ils commencent à se regarder sur cette Fatiha Mokdad et ils tombent sur sa meilleure amie.

[00:14:04]

Je reconnais qu'avec Fatiha, on connait la nouvelle femme de Patrice, là.

[00:14:09]

La date finale. Et un jour, c'est moi qui ai appris qu'il allait se marier.

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Alors d'abord, je l'ai dit à sa fille, elle est pharmacienne et je lui ai dit Tu dis à ta mère que Patrice et l'autre, là, ils vont se marier. Et cette femme, la meilleure amie de Fatiha, révèle aux policiers que quelques jours plus tard, Fatiha l'a appelée et elles sont allées toutes les trois chez Darina Fatiha, sa fille et la meilleure copine. Elles ont sonné.

[00:14:36]

Personne. C'était donc elle, les trois femmes, venues se renseigner auprès de la voisine.

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Les policiers de la CRIM pourraient arrêter cette fatwa là maintenant tout de suite. Mais avant de l'arrêter, ils veulent avoir des biscuits, alors ils étudient le parcours de son portable.

[00:14:59]

Bon, ça se confirme, la grosse. J'abordais plusieurs fois près de chez Delfina dans les semaines qui précèdent sa mort.

[00:15:05]

Pas mal, non?

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Et celui de sa fille, pharmacienne aussi. Plusieurs fois, et surtout le matin du meurtre, LGT toutes les deux à l'heure du crime. A ce moment là de cette histoire survient un événement très douloureux, bouleversant même depuis la mort de Delfina, Patrice, le compagnon, se noie dans le chagrin. Il pleure du matin au soir, il ne mange plus, il se nourrit d'anxiolytiques et d'antidépresseurs. Et quelques jours avant Noël, un mois et demi après la mort de sa chérie, il se suicide.

[00:15:49]

Il a dit à son frère qu'il voulait rejoindre Rafinha et il l'a fait. Celui ou celle qui a tué Davina aura aussi la mort de Patrice sur la conscience. Patrice est enterré au cimetière de La Courneuve, dans le même caveau que Davina et le même jour, Fatiha Mokdad et sa fille sont interpellées et placées en garde à vue et interrogé séparément, bien sûr, dans le bureau où les flics cuisinent. Fatiha Mokdad. Voilà ce que ça donne dans Finauds pour Novik.

[00:16:28]

Audite? Connais pas, mais cette fois, j'ai vu arriver quelque chose. Je suis pour rien.

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Un aplomb incroyable. Et pourtant, les flics de la criminelle savent qu'elle ment, mais elle n'en démord pas. Elle est blanche comme neige. Dans ce cas là, la meilleure technique consiste à trouver une voie de contournement. Qu'a t elle à dire sur sa séparation avec Patrice? Sur sa jalousie?

[00:17:01]

Et si on parlait, madame, de votre séparation avec Patrice Dupuis? Comment est ce que vous avez accueilli cette séparation? Franchement, pas trichomes, c'est un vrai soulagement qu'ils s'en aillent. Ça nous a rien fait, rien du tout. Il était violent, on n'en pouvait plus. Et puis burne, il buvait comme un trou à tous les repas et quand il était sous, qu'il s'en prenait à moi. Je sais que c'est pas bien de le dire.

[00:17:30]

Dormeur, mais franchement, quand on s'est séparé, j'ai eu aucun regret.

[00:17:36]

Bon débarras, franchement, bon débarras! Mme Mokdad. Votre version ne correspond pas, sachez le, aux nombreux témoignages que nous avons recueillis dans votre entourage. Ils disent tous que vous avez cherché par tous les moyens à reconquérir votre ex-conjoint.

[00:17:56]

Mais c'est faux. Moi, je ne savais même pas qu'il avait refait sa vie. Je savais pas qu'il avait une autre femme.

[00:18:04]

Il est temps de déposer quelques biscuits sur la table.

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Vous venez nous dire, madame, que vous ne saviez pas? Que votre compagnon avait refait sa vie avec Tafna Popović.

[00:18:16]

Et pourtant, nous avons ici lanalyste, votre téléphone portable qui démontre que vous êtes allé plusieurs fois, vous et votre fille, aux abords de son domicile. Mieux que ça, madame. Vous étiez le matin du crime.

[00:18:30]

Regardez, regardez cet écrit là.

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Lit regardez, je comprends pas comment je peux vous dire je suis jamais allé là bas. Ça s'appelle nier les évidences. Bon, ben, il n'y a plus rien à tirer d'elle pour l'instant. Passons dans le bureau d'à côté où est interrogée sa fille.

[00:18:50]

Je ne suis pour rien dans la mort de cette femme.

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Rien du tout, Mme. Votre téléphone portable ainsi que celui de votre mère ont borné tous les deux. Le matin du meurtre aux abords de la rue de Normandie à Bobigny, qui était le domicile de Mme Novik. Comment est ce que vous expliquez ça? Je vais vous l'expliquer. Ce matin là, j'ai déposé ma mère à cet endroit, mais moi, je suis repartie juste après. Leurs mains dans les 9 heures. Mais je vous jure que je seria sur ce qui s'est passé ensuite rien.

[00:19:31]

Tellement ça n'était pas neuf heures, car une voisine, souvenez vous, a dit avoir entendu des cris et des pleurs à cette heure et demie. Elle ment, mais elle vient tout de même du bout des lèvres de balancer sa maman. C'est fou ce que les enfants sont ingrats. En tout cas, ça se fait au juge d'instruction pour les mettre en examen toutes les deux et pour les envoyer en prison tout en se disant ça va les attendrir, comme on dit, ça va leur délier la langue.

[00:20:02]

Tu parles pendant 6 mois. Interrogé à plusieurs reprises par le juge, Fatiha se mure dans le déni. C'est pas moi, c'est pas moi, c'est pas moi.

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En revanche, comme vous avez pu l'observer, sa fille est plus ouverte à la discussion et au bout de six mois. Elle écrit d'elle même au juge Monsieur le juge.

[00:20:24]

Je souhaiterais être réentendu par vous, car j'ai des révélations importantes à vous faire. Bon, d'accord. Le juge l'a fait venir dans son bureau.

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Vous pouvez lui retirer ses menottes. Asseyez vous, madame.

[00:20:43]

Alors, il semble que vous ayez des choses à me dire. Je vous écoute. Le matin du meurtre, ma mère. Elle avait rendez vous avec un homme. C'est ça que je voulais vous dire et vous avez un nom. Le nom de cet homme? Mais je ne peux pas vous le dire. J'ai peur des représailles. Il nous a menacé plusieurs fois ma mère et moi. C'est donc pour ça qu'elle a dérangé le juge pour tenter de détourner l'attention sur un homme dont elle ne peut pas donner le nom.

[00:21:18]

Bon, cela dit, Baraki de conscience. Les flics du 36 vérifient sur la facture de téléphone de Fatiha Mokdad si, par hasard, le matin du meurtre, elle a téléphoné à un homme et qu'on.

[00:21:32]

La gamine n'a pas menti.

[00:21:34]

La mère a bien téléphoné un homme à 7h55 du matin précisément, alors qu'elle était déjà sur place. Et le type G? Son nom s'appelle Pascal Hermann.

[00:21:46]

Ainsi donc, la fifille n'a pas menti. Le juge fait revenir Faustien Mokdad dans son bureau.

[00:21:53]

Alors, madame, nous avons établi que le matin du meurtre, vous avez appelé un certain Pascal Hermann depuis les abords du lieu du crime. Qui est ce monsieur? Parce que c'est mon ami depuis au moins 20 ans. C'est vrai que je l'ai appelé. Et qu'il est venu me rejoindre, il voulait récupérer de l'argent. Patrick lui devait rapporter du cannabis qu'il lui avait vendu. Madame, je vous repose la question savez vous qui a tué Delfina Popović? Je vous écoute.

[00:22:39]

C'est lui, c'est Pascal Ermont. Et comment le savez vous?

[00:22:44]

Il me l'a dit. J'étais avec lui le matin du meurtre. Je l'ai vu sur place et il m'a dit quand je l'ai recroisé plus tard dans la matinée. Pourquoi est ce que vous n'en avez pas parlé avant? Il m'a fait des menaces de mort.

[00:22:59]

Il m'a dit Si je parlais, j'aurais des problèmes ou parce que c'est une racaille de cité. J'ai eu peur. Sauf qu'on vérifie.

[00:23:13]

Et Pascal Lerman n'a rien d'une racaille de cité, comme elle dit. C'est un bon père de famille, absolument sans histoires.

[00:23:21]

Aurait elle encore menti? Cela dit, Pascal Hermann est tout de même interrogé. Il est même placé en garde à vue et son interrogatoire est un tournant dans cette affaire.

[00:23:37]

Oui, j'étais sur place. Je vais vous expliquer pourquoi. Il m'a dit Patrice est un salaud. Il m'a abandonné pour une plus jeune et il a abandonné notre fiche. Il voit plus. Elle m'a dit vont se marier.

[00:23:53]

Elle m'a dit Il faut que tu m'aide à empêcher ce mariage. Et donc, elle m'a fait venir devant chez nous. Et elle m'a dit Tu vas te faire passer pour un livreur de La Redoute et tu vas sonner chez eux.

[00:24:05]

Elle avait tout préparé le colis. Le faux bon de livraison. Tout.

[00:24:10]

Elle m'a dit Quand tu seras dedans, tu débrouilles pour récupérer les papiers de leur mariage pour pas que le mariage ait lieu, quoi.

[00:24:17]

Et là, il raconte qu'ils sont que Daffy n'a pas Novik ou et qu'à ce moment là, Fati A.

[00:24:24]

Mokdad se ruent sur elle et lui a mis un chiffon sur son visage à l'odeur. Moi, j'ai pensé que c'était de. Après moi, je me suis occupé de ce qu'elle m'avait demandé, c'est à dire les papiers, et j'ai juste vu que Fatiha l'a roué de coups. Mais je ne l'ai pas vu quand elle l'a étranglé. J'ai pas vu. Délétère? Le juge ordonne de nouvelles analyses du sang, de d'affinage et de ses urines. Tiens, il y a de la terre dans son sang et il y en a dans ses urines.

[00:24:59]

Donc, Patrice Hermann n'a peut être pas menti.

[00:25:02]

Peut être. Et dans le doute, le juge les renvoie tous les deux devant les assises. Au juré de les départager. Et au passage, il décide de ne pas impliquer la fille de Fathia. Le procès s'ouvre à Bobigny en octobre 2015. Fatiha Mokdad n'a pas bougé d'un iota. Je vous dis que je ne suis pour rien dans la mort de cette vie. C'est lui, c'est Pascal, c'est pas moi, mais elle livre tout de même une nouvelle version des faits.

[00:25:39]

Moi, ce matin là, j'étais venu pour parler à cette femme. Je voulais avoir avec elle une discussion les yeux dans les yeux. Je voulais lui dire que mon fils avait besoin de voir son père et qu'il fallait qu'elle le convainc.

[00:25:51]

Tout ça. Et quand elle a ouvert la porte parce qu'elle était avec moi, il a paniqué, quoi? Il s'est jeté sur elle et s'est mise à l'étrangler. Et moi, à ce moment là, je suis parti.

[00:26:08]

Pascal Hermann, lui, s'en tient à la version qu'il a déjà livrée en garde à vue. Il répète que c'est Fatima qui s'est rué sur Davina, mais qu'il n'a pas vu qu'elle l'étrangler.

[00:26:20]

Vous n'avez pas cherché à vous interposer.

[00:26:25]

Puis vient le témoignage du policier qui a dirigé l'enquête.

[00:26:29]

Personnellement, j'ai la conviction que c'est un crime de femme depuis le début. Au vu de mon expérience et aussi au vu du fait qu'on ait retrouvé des touffe de cheveux arrachés. Les traits caractéristiques des crimes de femmes et l'idée est reprise par l'avocat général dans sa plaidoirie après que la victime.

[00:26:55]

A été étranglé avec le cordon du maillot de bain de Patrice Dupuis et avec une ceinture de Patrice Dupuis. De quoi s'agit il? Si ça n'est pas d'un signe de jalousie, de jalousie maladive.

[00:27:17]

Et cette conviction l'emporte auprès des jurés Fadia Mokdad est condamné à 20 années de réclusion criminelle pour assassinat et Pascal Lerman à 12 ans pour complicité.

[00:27:30]

Elle fait appel, épanouit et, en appel à Mokdad, est condamnée à nouveau à 20 années de prison. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.