Transcribe your podcast
[00:00:04]

Crystal Sandalettes, je vous raconte l'histoire de celui qu'on a appelé le monstre d'Annemasse, un homme qui a sévi à la fin des années 80 en Haute-Savoie. Il a agressé plusieurs petites filles et il en a tué une. Moi, personnellement, je n'aime pas le mot monstre parce que traiter quelqu'un de monstre, c'est dire qu'il n'est pas humain. Or, précisément, tout l'intérêt de ce genre de bonhomme est qu'il soit humain. J'ai écrit cette histoire avec Okaz réalisation Céline n'embrasse.

[00:00:38]

Christophe Hondelatte. C'est une histoire qui débute en mars 1986.

[00:00:48]

Le 13 mars, à Annemasse, en Haute-Savoie, tout près de la frontière avec la Suisse, il est cinq heures et quart de l'après midi et un jeune garçon de 13 ans, Guillaume, rentre chez lui après le collège avec un copain qui s'appelle Jérôme. Il arrive sur le palier de l'appartement. Guillaume sonne.

[00:01:07]

Pas de réponse Sophie, Sophie Duala, Sophie, c'est sa petite soeur, elle a 10 ans et normalement, c'est elle qui rentre la première et c'est elle qui lui ouvre. C'est comme ça tous les soirs. Et là, elle ne répond pas.

[00:01:22]

Alors il sonne à nouveau. Il tambourine, sofer, Guillaume.

[00:01:27]

Ouvre moi, je suis avec Jérôme. C'est pas grave. Guillaume a un trousseau de clés au fond de son cartable.

[00:01:34]

Alors, il l'attrape et nous cache. C'est bizarre. Je ne sais pas ce que ça fait là. Il y a un coupe papier sur le guéridon dans l'entrée, un coupe papier qu'il n'a jamais vu. Et là, le téléphone se met à sonner.

[00:01:51]

Il se dit c'est sûrement maman. Elle est médecin. Elle appelle tous les jours, à peu près à cette heure là, pour vérifier si tout va bien. Guillaume se dirige vers le téléphone.

[00:01:59]

Il va décrocher. Et là là, il aperçoit un homme, un type qui ne connaît pas, qui sort de la chambre de sa mère et qui lui dit Allez rentrer sauvé.

[00:02:14]

Guillaume est terrorisé. Il bredouille qu'il n'en sait rien. Il décroche le téléphone. Et pendant ce temps, l'inconnu ouvre la porte et il se casse.

[00:02:25]

C'est marrant, mais bon, vous êtes rentré tous les deux.

[00:02:29]

Non, maman, Sophie n'est pas là. Je ne crois pas. Maman, c'est qui ce monsieur à la maison qu'on vient de croiser, raconte Thierry.

[00:02:41]

Maman ne rigole pas. Il y avait un drôle de type dans ta chambre.

[00:02:45]

Quand je suis entré, il est parti. Oui, maman, oui, on m'a regardée tout de suite.

[00:02:54]

Les deux garçons font le tour de l'appartement et Guillaume entre dans la salle de bain. Gérant gérant sa petite sœur, la petite Sophie est là, dans la baignoire, bâillonnée, avec du scotch sur les yeux et les chevilles et les poignets ligotés.

[00:03:18]

Jérôme, gérant, m'a tout de suite appelé les pompiers. 18.

[00:03:24]

Et pendant ce temps là, Guillaume sort sa petite sœur de la baignoire et il se lance dans un massage cardiaque à Sévin. Les pompiers arrivent. OK, on évacué vers l'hôpital.

[00:03:43]

Il l'évacue vers l'hôpital pour le principe, car en vérité, ils ont compris qu'elle était morte et qu'il n'y avait aucun espoir. La petite Sophie avait 10 ans. Alors, de quoi est elle morte, cette petite fille? Son corps, bien sûr, est autopsié. Elle est morte noyée, votre gamine? Elle a été violée?

[00:04:07]

Non, non. En revanche, elle semble avoir subi des attouchements.

[00:04:12]

Dans ces années là, les années 80, un doigt n'est pas un viol.

[00:04:19]

Le grand frère Guillaume et son copain Jérôme sont bien sûr interrogés au sujet de l'homme.

[00:04:26]

Il était grand et très maigre chez les jeunes aussi, avec le visage pâle et des lunettes marron, et aussi des habits. On aurait dit on aurait dit un vieux.

[00:04:43]

Il était habillé tout en marron et il aide les policiers à établir un portrait robot. Évidemment, ce meurtre d'une petite fille de 10 ans suscite une grosse émotion malgré l'horreur, malgré la révolte bien compréhensible de toute une population. L'enquête s'avère extrêmement difficile. Les policiers ont affaire à un malade détraqué, par définition imprévisible.

[00:05:10]

Depuis deux jours, l'enquête est d'autant plus difficile que l'homme n'a laissé aucune empreinte digitale dans la salle de bain ou juste une demi empreinte inexploitable sur le coupe papier et des traces de sperme sur une serviette. Mais en 1986, il n'y a pas d'ADN. Cela dit, les flics d'Annemasse ne sont pas complètement dans le jeu parce que ce meurtre leur rappelle un autre crime. Un crime assez récent il date de juin dernier. Il y a huit mois. Pas très loin dans le même quartier.

[00:05:50]

Angélique, 8 ans, rentre déjeuner chez elle. Elle prend l'ascenseur. Elle a un homme, rentre derrière elle et il appuie sur le bouton. Direction le sous sol. Il l'entraîne dans un local poubelle.

[00:06:02]

Il lui attache les mains derrière le dos. Il l'a bâillonnée avec du scotch. Il lui passe une ficelle autour du cou et avec des ciseaux, il se met à découper ses vêtements, puis à la caresser entre les jambes. Et là, il lui arrache le scotch sur la bouche. Six mois. Mais il ne va pas au bout et il s'en va. Angélique arrive à défaire Célia et, en larmes, elle reprend l'ascenseur. Elle l'a échappé belle, Angélique.

[00:06:32]

Malheureusement, elle n'a pas été capable de réaliser un portrait robot. Et depuis 8 mois, cette enquête est au point mort. On est d'accord que ces deux affaires se ressemblent. Il y a donc un pédophile extrêmement dangereux qui sévit dans le coin.

[00:06:50]

En fouillant la liste des plaintes en cours, les policiers découvrent une troisième affaire. C'était il y a trois mois. En décembre, Stéphanie, 12 ans, rentre de l'école. Elle monte dans l'ascenseur.

[00:07:02]

Un jeune homme s'engouffre derrière elle même. Profil, genre grand dadais boutonneux. Il appuie sur le bouton sous sol. Mais arrivé en bas, la gamine se met à hurler.

[00:07:14]

Jésus Christ, tu sais, tu te tais, je te ferai au Kobol, mais Stéphanie continue de hurlés. Alors, il la traîne dans une cave. Ils lui mettent un chiffon dans la bouche qui s'avérera être un morceau de caleçon. Il lui colle du scotch sur les yeux et il se met à l'étrangler en même temps qu'elle lui bouche les narines. Elle panique. Elle ne peut plus respirer. Il va la tuer. Et là, peut être que le type croit qu'elle est morte.

[00:07:42]

En tout cas, il se bat. Et la petite Stéphanie décrite aux policiers. Le même bonhomme.

[00:07:49]

Ils étaient jeunes, mais ils avaient l'air vieux, un peu coincés, avec des habits un peu vieux. A ce stade, il n'y a aucun doute un vicelard pédophile sévit dans le centre ville d'Annemasse. Un type avec des allures d'adolescent attardé, un peu coincé, des fringues de vieux. Il a agressé trois gamines et il en a tué une. Et c'est là que La Presse lui trouve son petit nom, le monstre d'Annemasse. Autant vous dire qu'à partir de ce moment là, tous les parents de la région sont terrorisés.

[00:08:27]

Plus aucun enfant ne rentre de l'école tout seul. Donc, les policiers ont relayé toutes ces histoires, mais en dehors de la description du bonhomme, ils n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent.

[00:08:42]

Remonter la piste du coupe papier, ça débouche sur un modèle très courant et le caleçon qu'il a collé dans la bouche de la petite Stéphanie.

[00:08:53]

On a fait le tour des magasins qui vendent le même genre de culbute. Là, on l'a montré, le portrait robot aux vendeuses n'a rien donné non plus.

[00:09:01]

Bon, il nous reste plus que ce portrait robot Foron Faut qu'on demande à La Presse de publier si ça se trouve, il est réaliste. Ça serait un coup de chance énorme parce qu'en vérité, c'est le portrait d'un jeune homme assez banal, grand, mince, blafard, avec des lunettes et des allures de fils. Sa maman, un peu Poinsot. Il y en a des centaines, des gars comme ça. Et donc, dès que l'image sort dans les journaux et à la télé ou au journal de FR3, ça dégringole de partout.

[00:09:33]

Quand je l'ai vu, il ressemblait beaucoup à Portrait Robot. Moi, je ne connais pas grand chose. Je connais un gars qui occupe Kabore chercher.

[00:09:50]

Des centaines d'appels et à chaque fois, il faut vérifier. Ça prend un temps fou et au début, ça ne donne rien. Et puis, à peu près un mois après la mort de la petite Sophie, un appel met les policiers sur la piste d'un gars qui, pour le coup, ressemble beaucoup au portrait robot. Beaucoup, c'est très troublant. C'est un type qui a été vu par des parents en train de rôder devant une école primaire. Et pas n'importe laquelle.

[00:10:19]

l'École de la petite Sophie. l'École de la gamine qui a été tuée.

[00:10:25]

Bon, les gars, vous vous mettez en planque devant l'école cambrée.

[00:10:30]

Si vous le voyez, vous lui sauter dessus?

[00:10:32]

Allez l'action. Les policiers se mettent en planque, ça serait pas. Ils sont tous un type qui correspond à la description se trouve devant l'entrée de l'école. Je répète a priori le type comment chercher la taupe à perpète. Le gars est ramené au commissariat et les policiers organisent ce qu'on appelle une séance de tapis sage, c'est à dire qu'on le colle au milieu de trois policiers à peu près du même âge, avec un numéro dans les mains, et on fait venir le petit Guillaume et son copain Jérôme, qui ont vu le tueur dans l'appartement.

[00:11:19]

On les met derrière une glace sans tain. Bon, regardez bien les garçons. Prenez votre temps, est ce que parmi ces quatre là, vous reconnaissez l'homme que vous avez vu l'autre jour? Oui. Je suis sûr que c'est celui là. Moi aussi, j'en suis sûr. Ils viennent de désigner le type qui rôdait devant l'école qui est immédiatement placé en garde à vue.

[00:11:43]

Bon, alors, monsieur, que faites vous régulièrement devant les grilles de cette école?

[00:11:49]

Je vous écoute, on fait le cas. Les petites filles, c'est ça? Non, pas du tout. En fait, on fait quoi?

[00:12:02]

Une mère qui emmène son fils tous les jours?

[00:12:07]

Elle est très belle et ça fait plusieurs jours que j'essaye de lui parler. Et là, le gars se met à trembler comme une feuille et à pleurnicher.

[00:12:18]

Vous faites quoi comme métier? Je suis un employé de banque. Et vous faisiez quoi le 13 mars dernier, mossieur, dans l'après midi, aux alentours de 5 heures et quart? J'ai expliqué j'étais au travail, vous pouvez vérifier et on vérifie.

[00:12:38]

Et il n'a pas menti. Le directeur de son agence bancaire confirme le jour du meurtre de la petite Sophie, le gars travaillait et merde!

[00:12:48]

Encore une fausse piste. Et pourtant, Guillaume et son copain Jérôme Lantic identifié sans hésiter, ils ont dû se tromper. A 13 ans, on ne peut pas leur en vouloir. Et à partir de là, l'enquête patine pendant un an.

[00:13:06]

Un an plus tard, en février 1987, le même Guillaume, qui a maintenant 14 ans, se promène dans le centre d'Annemasse. Et soudain, il le voit, le gars qu'il a vu sortir dans la chambre de sa mère et qui a tué sa sœur. Il le voit et d'autres voient qu'il l'a vue.

[00:13:24]

Alors, il s'engouffre dans un magasin. Guillaume s'engouffre derrière lui. Il le filoche à travers les rayons. Le gars ressort du magasin. Il se retourne. Il voit que le gamin le suit toujours. Il change de trottoir. Il accélère le pas. Il rentre dans un bar et Guillaume, 14 ans, se cache derrière une voiture. Et il attend. Mais le type ne sort pas du bar. Il n'y a pas de portable à l'époque.

[00:13:51]

Alors Guillaume court chez lui et il appelle les flics.

[00:13:57]

Les policiers arrivent, ils entrent dans le bar, mais il n'est pas là. Pendant que Guillaume est allé téléphoner, il fait capoter et Jutes. Mais grâce à Guillaume, ils sont capables d'affiner le portrait robot.

[00:14:13]

Il a plus les lunettes marron. Maintenant, il a des lunettes rondes en métal. Vous savez, maintenant, il a une moustache.

[00:14:23]

Ce portrait robot modifié est à nouveau publié dans le journal et ça provoque à nouveau une avalanche d'appels pour les flics. C'est une galère parce qu'à chaque fois, faut vérifier. Et c'est d'autant plus une galère que ça ne donne rien.

[00:14:47]

Et deux longues années passent encore sans que rien ne bouge. Et puis, un après midi de janvier 1989, une gamine de 15 ans qui se prénomme Sylvie rentre du collège. Elle est devant sa porte. Elle sort ses clés. Elle loue un type, surgit derrière elle et la pousse dans l'appartement.

[00:15:06]

Elle crie. Il tente de l'étouffer d'une main, mais elle se dégage et elle crie à nouveau.

[00:15:12]

Et là, le gars a peur et il s'enfuit. Interrogé dans la foulée par la police, voilà ce qu'elle dit quand il m'a poussé. Il avait une petite bouteille dans la main avec un liquide dedans, tranche, transparent comme de l'eau, du chloroforme, de la terre. Est ce que tu serais capable de le décrire? Cet homme, c'est lui. Baisse sa tête, non? Il avait un bras sur la tête. Je peux juste dire qu'il était.

[00:15:44]

Il était grand, il était mince et il portait des gants.

[00:15:56]

Six mois plus tard, nouvelle agression un soir d'août 1997, Nathalie, 21 ans, rentre d'une fête vers une heure et demie du matin. Un homme l'attaque par derrière. Il l'entraîne sous un pont. Il l'attache. Il la déshabille. Il va la violer. Mais Nathalie, qui est déficient mental, semble consentante. Hors lui, il avait prévu de la violer. Pas de lui faire l'amour. Alors, il s'en va en courant. Et bien sûr, la jeune femme est interrogée.

[00:16:26]

Il avait sur la tête. Je n'ai pas pu le voir. Il avait un sac à dos. Et puis, il avait une petite bouteille en verre à la main.

[00:16:37]

Et il a mis le liquide sur un bout de tissu et puis il m'a mis un tissu sous le nez et ça m'a mis un peu dans les vapes.

[00:16:47]

Retour de l'hypothèse du chloroforme ont donné terre et une année, une longue année s'écoule encore. Jusqu'à la nuit du 27 mars 1991. Cette nuit là, une patrouille de police croise un homme qui s'enfuit en les voyant.

[00:17:12]

Alors, il le rattrape. Il loupe la console. Le type balle sur la tête. Il ouvre son sac à dos. Invalidants Monga. Vous avez tout l'attirail de l'enfant de cœur, de la ficelle, du squash, des gants, une bombe lacrymogène. Qu'est ce que vous allez faire avec ça? Carmella au poste.

[00:17:32]

Et voilà l'oiseau face aux flics au commissariat. Votre nom, Monsieur, je m'appelle Lucien Gilles de Vallière. Votre âge? 24 ans est ce qu'on peut savoir, monsieur, ce que vous faites dans la rue à trois heures et demie du matin avec ce matériel dans votre sac?

[00:17:53]

Je vous écoute. En fait, il y a quelques temps, j'ai été agressé. Et là, j'étais en train de rechercher mes agresseurs. Comment et pourquoi vos agresseurs se trouvaient dans cette rue en pleine nuit? Moi, je suppose que ce sont les agresseurs de rue la nuit et il est plus facile d'agresser la nuit que le jour.

[00:18:20]

Non? Ouais.

[00:18:22]

Et c'est là qu'ils réalisent que le type est en face d'eux, avec sa tête de premier communiant ressemble étrangement à celui qu'il cherche depuis 6 ans.

[00:18:34]

Alors chez lui et enfin chez sa maman pour une perquisition. Et là, ils n'ont plus aucun doute, ils viennent de tomber sur un pervers à l'UE. Si non, dans sa chambre, il y a un appareil photo monté sur un pied et cet appareil photo est orienté vers la fenêtre, pile à la hauteur d'un carreau cassé. Si bien que l'objectif de l'appareil passe à travers la fenêtre. Et là, les flics tombent sur deux grands classeurs et deux dents.

[00:19:07]

Là dedans, ils tombent sur des centaines. Des milliers de photos, 4200 photos au total, toutes prises depuis la fenêtre. Et chaque photo est à noter. Femme marchant dans la rue, femmes sortant de sa voiture, femme sortant d'un magasin, talons hauts noirs 16 sur 20, blondes en jupe 18 sur 20.

[00:19:31]

Le répertoire d'un immense pervers.

[00:19:36]

Bon, maintenant, on retourne à la chambre. Et là, les policiers trouvent du scotch, des cordelettes, des fioles, déterrent des revues pornos et des articles de journaux qui concernent le monstre d'Annemasse. La garde à vue peut reprendre. Va t il lâché le morceau de Vallières? On a trouvé chez vous de quoi vous causer. Beaucoup de problèmes de Vallières. Silence de Vallière. Oui, chez moi. Ça n'a même pas fallu le cuisiner des baloney tout de suite et dans la foulée, il avoue les agressions d'Angélique, de Stéphanie, de Sylvie et de Nathalie.

[00:20:31]

En racontant chaque agression ou presque, minute par minute, il se souvient de tout. Et il raconte tout ça avec un détachement stupéfiant. Mais ce n'est pas fini. Il avoue aussi d'autres agressions de jeunes filles trois à Genève et trois autres à Annemasse. Des tentatives de viol ou des victimes qui ont crié et où il s'est enfui. Mais quel pervers! Quel pervers!

[00:21:02]

Alors, qu'est ce qui fait que ce garçon de 24 ans a déraillé au fil de l'instruction? On découvre tout un tas d'événements dans sa vie qui peuvent expliquer cette dérive. Je n'ai pas dit excusez, mais j'ai dit expliquez. D'abord à Novem, le jeune Gilles aurait été violé. Un homme qui l'aurait traîné dans une cave pour se faire faire une fellation et ses parents. Et ils n'ont pas voulu porter plainte. La peur du scandale. Et ils ont interdit à Gilles d'en parler à quiconque.

[00:21:37]

Le résultat a été immédiat dès l'âge de 10 ans, le gamin s'est mis à dérailler. Par exemple, il se laver les dents toute la journée, les dents, comme pour effacer les salissures qu'il avait subi. Et puis, vers l'âge de 12 ans, il s'est mis à s'habiller en fille, d'abord à la maison et ensuite dans la rue quand elle a découvert ça. Sa mère a balancé toutes les fringues à la poubelle. Et on apprend aussi qu'à partir de l'adolescence, le jeune Gilles a développé un goût pour le sadomasochisme.

[00:22:09]

Il se passionnait lui même, il se ligotées lui même. Il se faisait mal lui même quand il a tué la petite Sophie. Il n'avait que 18 ans.

[00:22:23]

Racontez moi comment vous l'avez tué, monsieur. Bien enfoncé dans l'eau de la baignoire avec mon pied. A côté de sa scolarité normale et même brillant, trois mois après avoir enfoncé Sophie dans l'eau avec son pied, il a passé son bac avec succès.

[00:22:44]

Et au moment de son arrestation, il étudie la chimie à l'Université de Genève. Alors, est ce qu'il est fou? Il est examiné bien sûr par un collège de deux psychiatres et psychologues qui conclut qu'il a une personnalité brillante et un haut niveau intellectuel qui n'est pas délirant, qu'il n'a pas l'hallucination et que donc il n'est pas schizophrène. Il est responsable de ses actes et donc on peut le juger.

[00:23:22]

On commence par le juger devant le tribunal correctionnel pour trois agressions sexuelles avec violence. Il prend 7 ans et refuse.

[00:23:31]

Il comparaît devant la cour d'assises. En décembre 93 pour les affaires les plus graves, c'est à dire l'assassinat de la petite Sophie. La tentative de meurtre sur Stéphanie et le viol de la jeune Nathalie, qui souffrait d'un retard mental, ce qui est une circonstance aggravante.

[00:23:51]

Il est là, dans le box, tout maigre un mètre 80 pour 60 kilos, avec une tête d'enfant de chœur. Et quand il part, il parle sans émotion. En fait, je ne voulais pas la tuer.

[00:24:04]

Mais quand j'ai vu l'eau dans la baignoire. Et comme une impulsion. Irrésistible. Et quand la mère de la petite fille vient témoigner, je me sens tellement moche. Si je pouvais vous rendre à votre fille, madame, je je donnerais ma vie tout de suite sans hésiter. Et bien sûr, on se tourne vers les psychiatres comme vers la Pythie.

[00:24:30]

Je dirais que Luchin de Rallièrent présente un état dangereux, gravissime, car il met son intelligence et sa méticulosité obsessionnelle.

[00:24:43]

Au service de sa perversion. Il n'existe pas, en l'état actuel de la psychiatrie de traitement pour la perversion.

[00:24:54]

Il n'est donc ni curable ni adaptable envoyé s'est posé la cour d'assises de Haute-Savoie n'a accordé aucune circonstance atténuante à Lucien Gilde.

[00:25:06]

Cet homme de 26 ans a été reconnu coupable du viol et du meurtre d'une fillette de 10 ans et de l'agression de deux jeunes filles. Les jurés ont donc prononcé la peine maximum la perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 30 ans. Plus tard, sa peine de sûreté est réduite à 22 ans et à ma connaissance, il est toujours en prison, malgré de nombreuses demandes de libération conditionnelle.

[00:25:38]

Attendez, ne partez pas, j'ai encore quelque chose à vous dire. Vous aimez les histoires incroyables? Vous connaissez celle de l'avocat qui a reçu par la poste une oreille coupée. Vous pouvez l'écouter dans le podcast Mon client et moi, des avocats reviennent sur les affaires criminelles qui les ont les plus marquées, qui ont changé leur vie. Alors écoutez les nouveaux épisodes, c'est simple il suffit de taper mon client et moi dans votre application de podcast favorite et de vous abonner.

[00:26:06]

Je vous laisse découvrir des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur un point. FR.