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Christophe Hondelatte Je vais vous raconter une histoire mythique, celle de la plus grande tueuse en série de l'histoire de France. Hélène Large et Gado, comme on disait à l'époque, elle a sévi au 19ème siècle en Bretagne et son truc à elle. C'était l'arsenic. Et il a fallu beaucoup, beaucoup de morts jusqu'à ce qu'elle soit arrêté, jugé et guillotiné. Certains historiens lui attribuent soixante dix victimes pour débriefer cette histoire. Je ferais appel à une historienne, une historienne bretonne, bien sûr, Marina Godo.

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La réalisation de son récit est signée Céline Henrotin. Christophe Hondelatte. Je vous propose de monter dans la machine à remonter le temps à Lesellier, asseyez vous et de vous téléporter à Rennes, en Bretagne. Un matin de juillet, 10 851 dans le quartier du palais de justice, vous voyez les deux hommes, l'un qui dodeline vers le palais en faisant de grands gestes. Ce sont des médecins. Le docteur Aristide Guyot et son distingué confrère, le docteur Pinon.

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D'après ce qu'on dit, ils vont voir le procureur. Il paraît que c'est urgent. Trêve urgent. Une servante de 19 ans qui serait morte dans d'étranges circonstances venait venins. Suivons les discrètement. Allez savoir si cette histoire n'est pas l'affaire du siècle. Ça vaut la peine de faire la petite souris dans un coin.

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Vous voulez vous voir concernant l'une de nos patientes, Rosalie Sarrazin, l'unité allemande chez monsieur Théophile Billant de la new wave? Vous le connaissez sans doute il y a un mois environ. Ça a commencé par des vomissements après un repas et ensuite elle a dû garder le lit et elle est morte. Elle est morte ce matin même dans d'atroces souffrances. Merci de me alertaient, docteur. Mais en quoi cela me concerne t il? Une maladie, sans doute. Mais tout excès n'est pas la première.

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Monsieur le procureur. Il y a quelques mois, dans la même maison, une autre servante qui s'appelait Rose est morte elle aussi dans les mêmes circonstances. Pour tout dire, monsieur le procureur, nous soupçonnons l'ingestion d'une substance irritante et toxique. Vous voulez des radins prochainement? Hautement. Ceux là, même le procureur, un empoisonnement. Et pourquoi diable ne m'avez vous pas à leur tête la première mort? Eh bien, parce comme monsieur Bidar Lanouée, qui est professeur de droit à la faculté de Rennes, qui est un spécialiste de criminologie et qui est ancien substitut du procureur du Roi.

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On s'est dit que ce n'était pas le genre à empoisonner une servante alors que nous avions songé aussi à la cuisinière Madame Girardot. Mais elle est extrêmement dévote et elle s'est montrée d'un dévouement sans faille. Elle a insisté le malade jusqu'au dernier instant. Mais là, voyez vous même que Bidal, de Lanouée, s'est montré très inquiet. C'est pourquoi nous sommes ici OpenCL. Eh bien, messieurs, si nous avions mis en place un. Qu'en pensez vous? Le procureur embarque au passage le juge d'instruction et les voilà qui débarquent chez monsieur Bidard de Lanouée Châteaubriand.

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C'est une vieille servante qui loroux Petite vie en enfer. Assez laid avec un tablier. La propreté, disons douteuse et une coiffe sur la tête.

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Bonjour Madame, nous voudrions voir votre maître, un des plus que le procureur là. Et aussi un juge orbes. Je suis innocente. Pardon, mais innocente de quoi madame? Mais d'abord, comment vous appelez vous? Je m'appelle Hélène LNG Gadot. C'est elle, l'héroïne de notre histoire. Et surtout, ne vous fiez pas à ses allures de Mamie Tipiak, un pirate.

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Le juge fait immédiatement fouiller la chambre de cet Hélène Gadot.

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Aidez moi, madame, dont vous vía tous l'âge.

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J'observe que les marques distinctives, qui sont en général les initiales du propriétaire, ont disparu.

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Je dirais que jusqu'à la mort que je n'ai pas volé, il y en a un qui m'accuse. Il ment, il ment joliment. Tout ça vient de ma famille.

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Jusqu'à récemment? Pas sûr, car à un quart d'heure plus tard, elle passe aux aveux. Oui, elle a volé Solages chez ses différents employeurs.

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Alors, fort de ce premier succès, le juge ordonne une fouille complète de la maison.

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Et elle est là, la vieille. Elle le suit dans chaque pièce et elle les aide tant qu'elle peut. Et à un moment donné, elle leur tend une petite bouteille à moitié vide. Moi aussi, mais bon, messieurs, j'en ai bu cette bouteille. Le juge la regarde, interloqué, mais de quoi? On n'a pas encore parlé de poison. Alors pourquoi vouloir innocenter cette bouteille?

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L'autopsie du corps de la jeune Rosalie Sarrazins a eu lieu la nuit suivante. J'observe l'inflammation de l'estomac et par ailleurs, la couleur des reins. Je dirais sans grand risque de me tromper, que cette jeune femme a été empoisonnée. Entendu, docteur, entendu, mais empoisonné. Avec quoi? Un Saab LG pour le savoir, ça va me prendre un peu de temps. Je dirais quelques semaines. En attendant, le juge Hippolyte Vagner poursuit son enquête. Il interroge les voisins.

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Oh bah, ça a été une sacrée méchante et bonne avec ça. Et il va voir les commerçants du quartier.

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Oh! Y'a qu'une bigote arriérée. Rassurez vous, le juge n'est pas dupe. Il fait la part des choses. L'AGÉ Gadeau est une paysanne du Morbihan. Elle parle mal le français. Il y a du racisme chez ces citadins de Rennes, une sorte de racisme. Tous ces commérages, il n'en a rien à faire. Lui, ce qu'il lui faut, c'est du concret et du concret. Il finit par en avoir d'abord ses vols de linge. Il y en a eu chez tous ses anciens patrons, donc j'ai Gadeau est une voleuse doublée d'une ivrogne.

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Quand elle était au service d'un M. Rabaud, elle a siphonné 80 litres de Bourgogne. Sacrée descente, mais y'a plus grave. Autour d'elle, il y a eu d'autres mortes. Autre Rose, Ross Tessier et Rosalie Sarrazins. Le juge vient de découvrir l'étrange mort d'une certaine Perrotte Massé, une employée de l'auberge Le Bout du monde de Rennes, où la juge Gadeau travaillait aussi. Et de trois. Va examiner le corps de ses dauphins et pratiquer une autopsie.

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Qu'on sache ce qui leur est arrivé. Résultat empoisonné.

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Toutes les. Il devient urgent de reconstituer la carrière de la Mergeai Gadot. Si ça se trouve, il y en a d'autres. Le juge se rend en personne à l'Auberge du Bout du monde, sur la place Saint-Michel de Rennes. On l'appelle comme ça parce qu'au Moyen-Âge, on y traînait les criminels pour les torturer et les exécuter. Leur monde s'arrêtait là.

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l'Auberge est tenue par un certain Louis Roussel. Mais la patronne, la vraie, c'est sa mère. Madame Roussel, 70 ans, veuve, n'aime parler de Gado, fait engagée comme cuisinière en 50. Mais les clients se sont plaints. Elle était sale, elle sentait le tabac et l'alcool. Alors, j'avais prévenu que j'allais lui chercher une remplaçante. Deux jours plus tard, elle m'a fait un potage. Je suis tombée malade comme un chien. Des vomissements.

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Les mains et les pieds comme paralysés. Alors je me suis trouvé cloué au lit et pour la remplacer, j'ai engagé Perrotte masser et tout de suite, ça s'est mal passé avec la gadoue. En quelques semaines, elle aussi a été prise de vomissements. Alors, le docteur Crespin est venu et il n'a pas trouvé de remède. Et la Perrotte a failli mourir. Et Mme Gadeau, vous l'avez renvoyée parce que vous la soupçonner de quelque chose orpois, de tout bois du tout et donner son congé parce que elle m'a volé du vin.

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Et c'est à ce moment là qu'elle N.G.

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Gadou entre au service de monsieur Bidard de Lanouée, sur les conseils de sa femme de chambre Rose, qui travaillait pour lui depuis 14 ans. Mais avec Rose aussi, ça se passe mal. La juge Gadou ne supporte pas et un matin, Rose commence à se plaindre de coliques et de vomissements. Le docteur lui prescrit de l'eau de sept jours. Là, vous savez ce qu'elle a dit à l'épicière Gadot. Elle a dit Je ne sais pas quelle est l'âme qui soigne la pauvre Rose, mais il ne s'y connaît pas.

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Elle a dit elle ne s'en relèvera pas. Et elle a ajouté J'ai déjà vu mourir tout pareil. Une bonne à l'Auberge du bout du monde et joueuse avec sa.

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Et donc, à la mort de Rose. Monsieur Bidard de la Noë doit se chercher une nouvelle femme de chambre et il charge la G. Gado de la choisir. Mais très vite, avec elle non plus, ça ne se passe pas bien du tout. J'ai Gadeau la trouve et effrayante et la nouvelle tombe malade des problèmes digestifs et les mains et les pieds. Alors celle là s'en est sortie, mais parce qu'elle a démissionné. Et c'est là que monsieur Bidar Delanoé embauche Rosalie Rosalie Sarrazin, qui ne manque pas de qualités.

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D'abord, les Jeux, elle est très jolie et surtout, elle sait lire et écrire. Et du coup, Bidard de la Noë lui confie la liste des courses et la comptabilité, et l'autre d'ingé, Gado Salameh, dans un état de rage, de jalousie. D'après un témoignage recueilli par le juge, elle aurait dit à une commère du quartier.

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Oh, cette vilaine a tonglet, la tête de monsieur et moi. A supposer que je sois chassé de ma cuisine, Gonzalez partira peut être bien avant moi. Vomissements, fièvre. La pauvre Rosalie n'a pas passé la nuit. Et s'il n'y en avait eu d'autres? Fin juillet, le juge reçoit une lettre du procureur de la République de Pontivy, dans le Morbihan. Monsieur le juge ayant été alerté par des citoyens sur une certaine LNG Gateau qui fait actuellement l'objet d'investigations dans votre ville de Rennes, je voudrais vous signaler certaines affaires de mon arrondissement qui pourraient être liées.

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Des faits auxquels s'est trouvé mêlé une domestique portant aussi le prénom d'Hélène. Et il ajoute qu'il ne sait pas son nom, mais que son Hélaine est né à Plouhinec, près de Lorient. Et vérification faite, LNG Gadeau est bien né en 1803 à Plouhinec, dans le Morbihan. Il y en a eu d'autres, donc il y a eu d'autres victimes. Son confrère du sud de la Bretagne parle de dizaines de cas.

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Mais ces affaires du Morbihan sont toutes prescrites, elles sont trop anciennes, mais elles ne sont pas inutiles. Elles vont permettre d'en apprendre sur cette femme et son histoire. Vous allez voir n'est pas un conte de fées. La petite Hélène perd sa maman toute jeune à 7 ans, et son papa, qui est un paysan qui loue sa terre, la confie à des tantes dans le Berry et les tantes, quand elle a 7 ans, la place comme bonne saison.

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Curé, le curé de Bubry, dans le Morbihan. A 7 ans, la petite Hélène se trouve à récurer, à faire la lessive, à éplucher les pommes de terre. Et c'est pour cela qu'elle ne sait ni lire ni écrire. Elle n'est pas allée à l'école et ensuite, elle enchaîne les curés. Et vous noterez qu'à l'âge de 20 ans, en 1833 déjà, elle se fait renvoyer par le curé de Séglien, toujours dans le Morbihan, qui lui reproche de se livrer à la boisson de façon immodérée.

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Et je peux vous dire que immodérée dans la Bretagne de l'époque, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Qu'importe, elle trouve un autre curé à Guern, à 13 km, l'abbé Le Drogo. Quand elle arrive chez lui, en juin 833, quatre personnes vivent au presbytère l'abbé, son père, sa mère et la servante. Plus deux autres femmes qui viennent travailler et manger, mais qui n'habitent pas là. Quatre mois plus tard, il n'y a plus qu'un seul survivant, Hélène.

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Tous les autres sont morts. Tous, y compris le curé Vatan.

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Du coup, la Gadeau doit se trouver un autre curieux et la nouvelle hécatombe partout où elle passe, à Auray, à Locminé, à Pontivy. Les gens meurent dans d'atroces souffrances et à chaque fois que commencent les douleurs et les vomissements, elle est là. Elle les dorlote avec un dévouement sans limite. C'est pour ça que jamais on ne l'incriminer. Il se trouve même au docteur Touzaint qui, pourtant, a vu mourir sous ses yeux toute une famille pour la conseiller à ses beaux parents très riches.

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Et quelque temps plus tard. Badaboum! Les beaux parents sont ments et il hérite. Mais comment se fait il que personne ne se soit étonné qu'à chaque fois les autres meurent, mais pas elle? Bien parce qu'on a une explication. Sa foi, c'est sa foi qui la sauve. C'est une bigote, elle ne manque jamais la messe du matin au soir, elle tient dans la main un chapelet en bois qu'elle égrène au fil de la journée. Elle croit en notre Seigneur Jésus-Christ.

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Mais pas que. Comme beaucoup de paysans bretons à cette époque, elle croit aussi à l'Ankou, un personnage de la mythologie populaire. Le serviteur de la mort, qui se déplace de village en village avec sa charrette et qui vient chercher les âmes. Quand on entend grincer la charrette de l'Ankou, c'est que quelqu'un va mourir. Et elle l'entend assez souvent. Hélène. Bon, ça y est, le juge Hippolyte Vanier vient de recevoir le résultat des analyses réalisées par le professeur de chimie Faustin Malak Beauté sur le contenu de l'estomac des trois dernières bonnes qui ont passé l'arme à gauche.

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Et il est formel c'est de l'arsenic. Elle les a empoisonnés avec de l'arsenic. Mais où se le procurer? On en a jamais retrouvé, ni sur elle, ni dans sa chambre. Alors, pour les crimes anciens du Morbihan, on peut imaginer qu'elle en ait trouvé chez les curés chez qui elle travaillait. Car à l'époque, la c'est souvent le curé qui conservait les stocks de mort aux rats et qu'il donnait aux paysans quand ils en avaient besoin. Et la mort aux rats contient de l'arsenic.

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Mais à Rennes, en ville, c'est différent. Ce sont les pharmaciens qui gèrent les stocks et aucun des pharmaciens interrogés ne lui en a fourni au cas.

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Et puis, dernière chose à l'approche du procès parce qu'on va la juger. Bien sûr qu'elle aurait pu être son mobile pour tuer tous ces gens. À l'époque, on appelle l'arsenic la poudre à héritage, mais là, elle n'hérite de rien. Jamais. Donc, pas de mobile et pas d'aveux non plus. Et des expertises, mais qui valent ce qu'elles veulent. Cette moitié du 19ème siècle, les experts font ce qu'ils peuvent, mais ils n'ont aucune certitude.

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Il sera toujours possible à la défense de dire que tous ces braves gens sont morts. Sais pas du choléra ou de la fièvre typhoïde ou de péritonite.

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Les symptômes sont les mêmes. Bref, à la veille du procès, disons que le dossier du juge Vagner est un peu boiteux. Allez savoir si la vieille ne va pas s'en sortir. Le procès de Laget Gado s'ouvre le 6 décembre 1851 devant la cour d'assises de Rennes. La salle est pleine à craquer. Les journaux du coin ont augmenté leur tirage et certains ont même augmenté leur prix. Et si on faisait un sondage dans la salle, je vous le dis.

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Ils sont certains qu'elle est coupable. Même si, en vérité, ils ont la tête ailleurs. Parce que figurez vous qu'à deux jours d'un jour, on vient de changer de régime en France. Louis-Napoléon Bonaparte vient de mettre fin par un coup d'Etat à la Deuxième République. Ce qui veut dire que tous les protagonistes de ce procès qui commence sont en train de se demander comment ils vont retourner leur veste ou leur robe. Ils ont donc la tête un peu ailleurs.

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Dans ce procès, c'est l'avocat général Guillot Boudon, ancien député et président du conseil général du Morbihan, qui porte l'accusation et voyez vous, c'est un fin lettré. Il a une passion pour le passé simple, ce qui nous offre des dialogues savoureux avec l'ager gado.

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Ne joue pas chez le docteur Toussaint une comédie indécente, Madame pour donner le change ne mérite pas Aulis et laplate vous pas votre confessa lingerie Gadeau, qui n'a pas tout compris, ouvre grand les yeux.

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Bah, c'est que j'étais malade pendant 3 jours. Le président de la cour d'assises fait défiler les témoins. J'étais moi de l'hécatombe autour de la gadoue. Et puis, il fait venir à la barre le professeur de chimie Faustin Malena Guti, de la faculté des sciences de Rennes. Celui qui a identifié le poison, l'arsenic.

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Quelles méthodes avez vous utilisée? Monsieur le professeur, pour détecter le poison. Eh bien, j'ai utilisé un nouvel appareil venu d'Angleterre. L'appareil de marche qui permet de détecter la présence d'arsenic dans les corps, et c'est ce qui me permet de vous dire avec certitude que les trois femmes ont été empoisonnées à l'arsenic. Son témoignage fait forte impression.

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Pour sa défense, LNG Gadeau a enrôlé un jeune avocat, Maître Magloire Dorange, 24 ans, aucune expérience à puceaux de la cour d'assises et qui plus est, républicain et beaucoup plus préoccupé par ce qui se passe à Paris par le coup d'État de Bonaparte que par cette histoire d'empoisonnement. D'autant que pas de chance. Son principal témoin, le docteur Bodein, qui était censé remettre en cause les expertises, est mort il y a trois jours dans une barricade et que le chimiste Raspail, qu'il comptait faire venir pour tester lui aussi les expertises, vient d'être jeté en prison après le coup d'État.

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Bref, il ne lui reste plus que deux témoins, deux médecins qui sont censés l'aider à plaider la folie. Sauf que le premier à comparaître à la barre ne l'est finalement pas beaucoup.

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J'ai observé chez elle que les organes de l'hypocrisie et de la ruse sont extrêmement développés. Je dirais qu'elle n'est pas malade mental, non. Je dirais que c'est un moment. Il n'aide pas sa défense. Il enfonce le second médecin témoin n'est pas meilleur. Il commence par expliquer qu'il n'a pas eu le temps d'examiner l'accusé. Mais néanmoins, je m'en rapporte aux faits qui me sont connus.

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Je tiens cette femme intelligente. Disons totalement dénué de sens moral, celui là non plus ne sert pas beaucoup la cause de l'ager cadeau.

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Arrive le moment du réquisitoire de l'avocat général, placé entre la vertu et le vice. Elena, librement choisi le vif, le crée alors qu'elles subissent la responsabilité d'un sort déplorable choix et il faut mettre fin à ce désordre et protéger la société et donc mettre fin définitivement à sa capacité de nuire.

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Il réclame la mort et dans la foulée, la plaidoirie de maître d'orangé. Assez mauvaise, elle est brillante, mais en pratique, elle est totalement inutile. Il ne cherche même pas à démontrer qu'il peut y avoir un doute. Il plaide seulement contre la peine de mort. C'est un très beau geste, plein de belles idées chrétiennes, humanistes, mais pour la juge Gadou, c'est un peu son effet. Le président s'adresse ensuite aux jurés. S'il vous l'a jugé coupable, remplissez votre devoir avec fermeté.

[00:23:50]

Et souvenez vous que pour qu'il y ait justice, il faut que le châtiment soit proportionné à la faute.

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Le 14 décembre 1851, après une heure et quart de délibération LNG, Gado est condamné à mort. Quand on la sort du palais, il faut faire charger les gendarmes pour éviter qu'elle ne soit lâchée par la foule.

[00:24:22]

Son avocat demande une grâce à Napoléon 3 rejetés. Et un soir, le directeur de la prison vient lui annoncer que son exécution est prévue pour le lendemain. Il demande au gardien chef de lui lire le décret.

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Elle n'y comprend rien et bâcle que cela signifie dans mon cas, qu'un vote encore maintenant. Mon Dieu! Ça veut dire qu'il faut vous préparer à la mort dans les 24 heures. L'aumônier de la prison, l'abbé Tiercelin, a écrit. Hélène a passé toute la nuit entière à prier à 4h30 du matin. Elle a souhaité assister à la sainte messe à 6 h 30. Elle a dû subir la fatale toilette qui consiste à couper les cheveux, le col et tout ce qui gêne pour dégager le cou.

[00:25:16]

Puis, nous nous sommes acheminés vers le lieu de l'exécution. Arrivé au pied de l'échafaud, Hélène s'est agenouillée. Elle m'a remercié des soins que je lui avais donné. Elle a prié. Elle a franchi les degrés de l'escalier fatal, en pleine confiance dans la miséricorde de Dieu.

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L'exécution a lieu sur le Champ de Mars, à Rennes, devant des milliers de personnes. Le couperet tombe à 7 heures du matin. Mais son histoire n'est pas tout à fait finie. Comme souvent à l'époque, le corps de Laget Gado est immédiatement livré à la faculté de médecine de Rennes, où on commence par faire un moulage de sa tête en plâtre, selon une idée saugrenue qui court à l'époque que l'on peut déduire le caractère des gens de la forme de leur crâne et sur le reste de son corps.

[00:26:28]

Les étudiants pratiquent des expériences. Par exemple, ils envoient des décharges électriques dans son cœur et ils le font battre pendant deux heures. Véridique! Tous les détails sont dans le journal Le Journal, qui fait aussi une sacrée révélation. La bigotes n'était pas vierge. La belle affaire. Souvenez vous qu'elle a travaillé pour des curés dès l'âge de 7 ans. Et puisqu'on parle des curés, tiens! Figurez vous que l'abbé Thiercelin, qui a recueilli ces dernières confidences avant la guillotine, s'assoit dans les jours qui suivent sur le secret de la confession.

[00:27:11]

Il prétend qu'elle lui a tout avoué en confession. Elle m'a dit ceci, je la cite l'injustice n'a pas connu tous de crimes. C'est ce qu'elle m'a dit. J'ai porté le deuil et la désolation dans de nombreuses familles, des jeunes enfants. Elle a dit ça des mères qui ont perdu leur fille. Mes crimes sont grands et nombreux. Je demande à Dieu pardon et miséricorde. C'est cela qu'elle m'a dit. Au point où en est le curé qui s'assoit quand même sur une règle cardinale de l'Église catholique?

[00:27:54]

Le secret absolu de la confession. Ma foi. Vous êtes libre de le croire ou pas? Alors, Marina Godo, vous êtes historienne, vous êtes historienne vivant dans le Morbihan, pas très loin de Plouhinec d'ailleurs, où est née Hélène Giguet, d'où vous avez été amené à travailler sur cette affaire? Vous y croyez vous à cette histoire de soixante dix victimes? S'est basé sur quoi alors?

[00:28:29]

50 des victimes et surtout basé sur La presse? On ne connaît pas exactement le nombre de victimes. Certaines ont moins de 27 ans. Sur quelles archives on peut travailler?

[00:28:45]

Sur quelles archives? Avez vous travaillé vous même? Le problème, c'est que les archives, il y en a pas beaucoup. La seule chose que l'on peut vraiment travailler sur le procès d'Hélène va effectivement remonter toutes les accusations et témoignages par La Presse et non pas par La Presse, pas par le compte rendu de l'auteur.

[00:29:10]

Est ce que vous avez eu accès au dossier d'instruction? Oui, tout à fait.

[00:29:14]

J'ai vu le dossier d'instruction il y a un ans. Maître Magloire Dorange, un avocat? Oui.

[00:29:22]

Et alors? Dans ce dossier d'instruction, il y a beaucoup d'informations. On apprend beaucoup de choses où il est assez ténu.

[00:29:30]

On apprend quand même pas mal de choses, mais on y a bien entendu des bribes puisque vous avez des témoignages des personnes qui ont connu Gado. On sait qu'elle est laissant penser qu'elle a énormément et c'est certain qu'elle emploie les gens parce que là où elle est appelée par les familles, bien souvent, a eu des morts et c'est une très bonne volée.

[00:29:58]

Mais quelle est la qualité des enquêtes à l'époque?

[00:30:00]

Pas terrible, je suppose, en tout cas beaucoup plus que jamais à l'heure actuelle. À l'heure actuelle, jamais il y aurait eu autant de temps la première fois que ça aurait pu apparaître.

[00:30:14]

Est ce que c'est ce qu'on trouve dans le dossier d'instruction? Ressemble de près ou de loin à ce roman écrit par l'excellent Jean Teulé, qui a donné le film Fleur de tonnerre.

[00:30:29]

Il faut dire que Jean Teulé est parti d'une part réelle. Tout à fait et l'a dit lui même, il en a fait un roman, donc il a brodé, donc il a brodé, brodé beaucoup. Quand même. Pas mal, oui, parce qu'à un moment donné, elle aurait tué plus de 200 personnes. Ce n'est pas vérifiable également. Elle aurait empoisonné les personnes de la population en donnant les restes de nourriture. Ça non plus n'est pas plausible.

[00:31:10]

Il y a plusieurs choses qu'il a vraiment proper, effectivement.

[00:31:14]

Donc, on en vient à cette question qui est la question essentielle, qui est la question du mobile pourquoi tu tel? Est ce que vous avez la réponse?

[00:31:24]

Alors on ne peut émettre une hypothèse. Au début, quand elle a empoisonné, je n'ai pas d'hypothèse abonnés. Par contre, par la suite, dans certaines maisons où elle va aller, au moment où les gens vont se rendre compte qu'elle vide les bouteilles de vin ou qu'elle vole bas, etc. Quand elle est menacée de se faire renvoyer, on va retrouver des morts et c'est aussi parce qu'elle est jalouse.

[00:31:54]

Parfois, par exemple, Rosalie est jalouse qu'elle sache lire et écrire. Oui, tout à fait.

[00:31:59]

Parce qu'au départ, avant que brutalement n'arrive, elle y avait les comptes de la maison avec elle à l'employée. Et quand Regalis va arriver, monsieur Delanoë va voir et lui écrit et il va lui confier à ce moment là les comptes de la grand et la tuerie Liguori noir et blanc Judet que d'ailleurs, puisqu'elle faisait la comptabilité.

[00:32:25]

Peut être qu'il tapait dans la caisse non plus, mais vous êtes partout.

[00:32:29]

Il ne faut pas oublier qu'il il a l'hypothèse de la maladie mentale. Lorsque quelqu'un comme ça, des dizaines de personnes, ça semble tenir la route. On voit bien que c'est un profil qu'on appellerait aujourd'hui schizophrène, possibly?

[00:32:47]

Oui, mais ça ne tient sur aucune vérification, aucune expertise à l'époque.

[00:32:53]

Quand on en est seulement au début de la psychiatrie à l'époque, donc, un maître Magloire est. Résultat? Qu'à l'heure actuelle. Là aussi, il y aurait. Ce côté là, parce que même aujourd'hui, la psychiatrie reste une science assez molle, mais enfin, à l'époque, moi j'ai adoré l'expertise du psychiatre. J'ai observé chez eux les organes de l'hypocrisie de l'art. Je ne sais pas quel organisme parle. Je dirais qu'elle n'est pas malade, mais que c'est un monstre.

[00:33:28]

Voilà donc voilà toute l'incompétence de ce psychiatre.

[00:33:31]

Voilà tout à fait vrai. On peut vous dire c'est vraiment un domaine qui est vraiment à peu près juste après le début du début du début. Et les personnes qui commencent à s'intéresser à ça ne sont pas du tout aptes à pouvoir travailler à l'heure actuelle sur une personne, encore même aujourd'hui.

[00:33:56]

Bon, bref, il y a aussi l'hypothèse de l'alcoolisme parce qu'on a vraiment affaire à une femme terriblement alcoolique. Oui, sans doute est elle perdue avec l'alcool, tous ses repères?

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Oui, tout à fait. Elle se fait renvoyer de tous les endroits où elle tape. C'est souvent pour la cause de l'alcoolisme.

[00:34:16]

Et puis, il y a quand même cette réalité sociale qui est toujours plus d'humbles, ce qui a été placé ces temps comme bonnes d'un curé s'étant déroulé jeudi, il y a eu une forme de vengeance sur son enfance de misère d'établir qu'il y a une forme de vengeance.

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Enfin, parce qu'à l'époque, c'était normal d'établir que les garçons est quelque part pour les champs comme agriculteur ou dans la marine. Et les filles ont essayé de les mettre dans les maisons bourgeoises pour qu'elle apprenne le métier de servante. Mais si, jeune jeunes Rubi vers 17 ans. Normal, c'est fou. Et là, on avait la chance de pouvoir rentrer dans la plaine du terre plein. C'était vraiment trilliards, n'avait vraiment pas beaucoup. Donc à voir quelle chance aussi pour elle.

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Être certaine que quand on arrive à capturer, qu'elle n'aurait jamais froid, qu'elle n'aurait jamais, pas et qu'elle aurait toujours un poids sur la tête, alors elle était aussi très bigote.

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Mais c'est aussi peu banal, je suppose.

[00:35:26]

À l'époque, dans la campagne bretonne, son père était très catholique, royaliste et très catholique, et il avait des liens vraiment très forts avec le clergé. Expliquer aux Hélène soit de venir, qu'elle l'ait fait, alors elle croit l'Ankou.

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Qu'est ce que pouvez vous pouvez nous raconter sur l'Ankou? Est ce que c'est un truc auquel encore quelques Bretons?

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3 l'Ankou à la mort, tout simplement. Commercants, normalement, l'Ankou. Quand on entend pas écrire critique, vous savez bien qu'il va y avoir un mort. Alors oui, l'Ankou, pondait on en parle encore maintenant, mais on est beaucoup plus populaire dans les années Lavielle siècle, dans l'époque où Hélène a vécu à l'heure actuelle.

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Je me doute, je me doute et ça lui permet ça. Ça m'a saisi. On ne peut pas tourner autour du pot. Si on bigotes, on est. On dit catholiques si on est catholique, c'est assez clair quand même dans les Évangiles qu'on ne doit pas tuer son prochain. Alors peut être que, du coup, l'Ankou lui permet de lui sert de paradigme finalement, vis à vis des textes religieux, mais peut être même pas que Papon, on en a aucune.

[00:36:38]

Donc là, on peut émettre l'hypothèse.

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Au fond, c'est une histoire merveilleuse parce qu'on ne sait pas grand chose. Et on peut broder autant qu'on veut quoi?

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Oui, on peut voter, mais bien entendu, il y a quand même des faits qui ont été établis lors du procès. Il faut quand même pas oublier son confie à la paix, car là, elle avoue ses crimes.

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Vous croyez que c'est vrai que l'abbé a inventé? Non, non, non, non, non, non. Moi, je pense que c'est vrai. Il y a quand même des écrits. Elle a quand même signé avec deux témoins qui étaient là, prendre des positions qui ont fini par écrire. Elle est là, je crois. Donc, on a plus de témoignages et elle a autorité l'abbé de la difficulté.

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C'était une vengeance post-mortem. Parce qu'elle va accuser une autre personne et toute personnes. Il va y avoir bien entendu l'enquête sur elle. Mais on ne va rien trouver et on va bien voir. Quand est il arrivé que des empoisonnements yeux ont eu lieu et qu'en plus, elle est partie?

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Il n'y a eu, et je remercie beaucoup Marina Godo d'avoir éclairé cette histoire qui, effectivement, offre toutes les libertés, même si moi, j'ai essayer de tenir au plus près de la vérité. Je vous rappelle que désormais, on doit traquer. Propre page sur tweeter, sa propre page sur Facebook, sa propre page sur Instagram et que je vous incite fortement, fermement à les suivre toutes les trois.

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Des centaines d'histoires disponibles en écoute sur un point. FR.

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Attendez, ne partez pas. Un homme vient encore quelque chose à vous dire. Vous aimez les histoires incroyables? Vous connaissez celle de l'avocat qui a reçu par la poste une oreille coupée. Vous pouvez l'écouter dans le podcast. Mon client et moi, des avocats reviennent sur les affaires criminelles qui les ont les plus marquées, qui ont changé leur vie. Alors, écouter les nouveaux épisodes, c'est simple. Il suffit de taper mon client et moi dans votre application de podcast favorite et de vous abonner.

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Je vous laisse découvrir.