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Christophe Hondelatte, c'est l'histoire d'une femme que vous avez peut être croisé dans la rue.

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En tout cas, si vous habitez en région parisienne en vous disant mais quelle belle femme sans savoir d'où elle vient et ce qu'elle a enduré pour être un mannequin, un top model, ici en France, elle s'appelle N'exigeant. C'est une Iranienne. Elle a fui son pays parce que pour avoir montré son corps, elle risquait cent quarante huit coups de fouet. Alors, elle s'est réfugiée à Paris où, vous verrez, on ne lui a pas réservé un accueil vraiment digne.

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Elle raconte son histoire dans un livre, dit Adieu à ton corps, qui paraît aux éditions du Cherche-Midi. Elle sera là tout à l'heure pour le débriefe de son histoire. L'histoire que j'ai écrite avec Duhalde, Dieu le veut. Réalisation Céline Debroise.

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Christophe Hondelatte. Je me souviens, je suis toute petite et j'arrive à la maison après l'école et je lâche mes cheveux qui ont été retenus par le hijab. Toute la journée, puisque une fille, ça ne montre pas ses cheveux puisqu'une fille se puisqu'une fille a souhaité eh bien pas moi. Déjà fillette, je refuse de vivre à moitié. Je sais qu'une grande destinée m'attend. Je sais que je serai artiste, danseuse, actrice. J'en suis certaine et j'ai déjà la langue bien pendue.

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Je pose mille questions, dit papa. Pourquoi l'ayatollah Khomeiny? Il est toujours en colère sur les photos, dit papa, puisque Dieu sait tout pourquoi je dois prier en arabe. Et il connaît pas notre langue, le farsi.

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Mon père, ça le fait rire, mais ma mère, ça l'exaspère dans ma chambre.

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Je passe des journées entières à danser sur du hip hop, de la musique orientale, du flamenco. Je rêve d'un ailleurs. Paris, Londres, Hollywood. Quand je danse, je me sens forte.

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Ariane m'arrête. J'ai déjà compris que la danse a un pouvoir incroyable, que c'est une rébellion, que c'est comme un formidable souffle de liberté.

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J'ai grandi dans le nord de Téhéran, dans un quartier huppé, un grand appartement au quatrième étage d'un bel immeuble, et j'ai le droit d'inviter des amis à la maison, mais pas aller chez maman a peur et papa tente de la convaincre. Enfin, le vit unique. Elle a besoin de se défouler comme les autres, boursiere, de tomber. C'est Larbi. Non, il n'en est pas question. Vous avez compris que ma mère est le chef à la maison, réservée et timide en société, mais tyrannique chez nous.

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Mes parents sont tellement différents que je me demande s'ils ont été amoureux un jour.

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Je me souviens du premier jour de ma rentrée à l'école des filles et de mon horrible uniforme, une tunique bleu foncé avec un voile blanc serré sous le menton.

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Je porterai jamais ça, c'est moche. Si tu veux instruire et aller à l'école, tu dois porter ma fille. Je préfère rester analphabète que de porter ça.

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Je sais que c'est difficile d'être jolie comme ça, mais c'est pareil pour toutes les écolières. Allez ma chérie, c'est juste pour quelques heures par jour. Quand j'arrive dans la cour retentit l'hymne national iranien.

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J'ai l'impression d'être dans une école militaire. Le premier jour, je suis ami avec tout le monde, mais je me suis une élève difficile et dissipée. Grandir en Iran dans les années 90 implique, sinon c'est calme. Moi, je parle fort et j'ai du mal à me plier à la loi islamique. Mais ma famille n'est pas pratiquante. Nous n'allons jamais à la mosquée.

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J'ai maintenant 14 ans et dans quelques mois, je vais rentrer au lycée. Alors, mesdemoiselles, quel métier? Est ce que vous voulez choisir?

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Ma mère ne veut pas que je fasse des études artistiques. J'ai le choix entre devenir ingénieur comme mon père ou médecin.

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J'ai peur du sang. Je ne peux pas être docteur et je déteste les maths ne peut pas devenir ingénieur. Tout le monde ici choisit le métier de ses parents. Moi, je ne veux pas faire un choix par défaut. Ça suffit maintenant, sors d'ici. La directrice fait venir mon père et au retour dans la voiture, tous les deux, on a une grande discussion. Je crois en toi, ma fille, tu es très intelligente, était différente des autres.

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Tu pourras devenir ce que tu veux. Et toi, un bel avenir. Mais pour l'instant, ta mère n'acceptera pas que tu fasses une école d'art. Mais si tu fais, disons, un choix conventionnel pour le lycée, bah, tu feras ce que tu voudras. Tout sera possible. Ma fille.

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Mon corps a beaucoup changé, maintenant, j'ai des seins plutôt généreux. Les gens me disent que je suis ben, mais moi, je me trouve laide.

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Mes copines ont le droit de sortir seules, mais moi, ma mère me l'interdit toujours. Elle m'accompagne partout et elle me bourre le crâne de principe pour que je reste une fille sage. Comment je dois trouver un bon mari, devenir une bonne épouse.

[00:06:12]

Mais moi, même si je n'ai pas conscience de ma beauté, en revanche, beaucoup plus, je crois que les filles de mon lycée avant le mariage interdit, bien sûr. Et braver cet interdit, c'est être considéré comme une prostituée. J'en ai parlé avec maman. Elle m'a raconté des choses horribles sur le sexe pour m'en dégoûter.

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Je me souviens avec ton père perdre sa virginité, ma fille, ça fait très mal. A cinq mois de la fin du lycée, ma mère m'autorise enfin à sortir seule et j'ai repéré un garçon dans un magasin qui vend des DVD. Il s'appelle Farshad. Il a les yeux très clairs et des cheveux très noirs. Il était étudiant en architecture, plus âgé que moi. Il a 20 ans. Il me demande mon numéro et un jour, il m'appelle.

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Et à partir de là, le mercredi après midi, on se donne rendez vous dans un parc et on passe une heure et demie ensemble. On va au cinéma ou boire un café.

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Et puis, un jour, il m'embrasse sur la bouche. Et là, je le repousse. Mais t'es fou. Si la police nous voyait.

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Ça fait plusieurs mois que je sors avec Rasades. Je ne suis pas amoureuse, mais je me sens bien avec lui et surtout, je me semble prête. Alors un jour, il me déshabille tout doucement, il embrasse délicatement et moi, je laisse le désir m'envahir.

[00:07:51]

Et puis, d'un coup, je repense aux mots de ma mère une fille ne doit pas avoir de relations sexuelles avant le mariage. Elle n'autorise personne, sauf son mari, à la voir nue. Sinon, tout le monde te considérera comme une prostituée. Arrête, arrête, tu m'entends. J'ai dit stop, mais c'est trop tard. Je sors la douleur me déchirer. Je le repousse et quand je dis stop, ça veut dire stop. C'était ton idée.

[00:08:26]

Tu ne voulais pas vraiment. Bah maintenant, je ne veux plus. Ce n'est pas vraiment un viol puisqu'au début, je voulais vraiment faire l'amour. Mais je viens de perdre ma virginité sans vraiment comprendre ce que le sexe signifie.

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Le soir, j'appelle ma meilleure amie Samira. Elle connaît tous mes secrets. Elle m'écoute et elle trouve les mots pour apaiser.

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Et à la fin de notre conversation, je vois ma mère dans l'entrebâillement de la porte. Tapi dans le noir, elle a tout entendu, mais elle n'entre pas pour me consoler. Rien. Pas un mot, pas un geste tendre. Quelque temps plus tard, je vois des hommes remplir un camion devant chez nous, alors je cours jusqu'à notre appartement ou j'entre vide, vide ou presque.

[00:09:26]

Et ma mère et mon oncle qui crient Allez, allez, on se dépêche. Pas la peine d'en bas n'est pas la peine d'emballer. On y va, on y va.

[00:09:36]

Je m'approche de ma mère. Elle ignore complètement. Alors, je la secoue par les épaules. Maman est devenue folle par le moi. Qu'est ce que tu fais là? Mon oncle intervient pour nous séparer et il me frappe si fort au visage.

[00:09:55]

Jornet, le souffle coupé. Et il me frappe encore. Crève, salope! Pour notre famille.

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Et maman reste impassible. Elle fait un dernier tour du propriétaire. Elle s'approche de moi et elle me dit en souriant Au revoir ma fille.

[00:10:15]

Maman est partie. Je ne l'ai jamais plus revu. Désormais, je vis avec mon père. C'est la personne que j'aime le plus au monde. Et ma mère. Quand on me demande Jovetic, elle est morte.

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Il y a un studio photo en face de chez nous et un jour, je pousse la porte et j'apprends la photo. La photo de mariage, je peux enfin laisser s'exprimer ma créativité.

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La première photo montrée ici. Je me suis dit que c'était juste une fille un peu dans un coin et t'as du talent.

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Je suis fier de toi, sauf que mes collègues sont jaloux et un jour, je suis renvoyé. Qu'importe. Dans la foulée, j'écris aux chanteurs et aux stars pour leur proposer une séance photo. Pas de chanteur officiel, des chanteurs de grande A enregistrer leurs chansons dans des studios clandestins et qui diffuse sur Internet. Je deviens une bad girl qui fume trop, boit trop, qui fait trop la fête et trop l'amour. Mais une fille libre.

[00:11:30]

C'est en faisant des photos de mode dans le milieu clandestin qu'un jour, le directeur d'une grande marque me dit Je pensais quelque chose en regardant. Est ce que tu as déjà envisagé d'être mannequin? Je t'ai regardé, tu? Tu es grand, tu vois du charisme, tiens pas ce manteau, et assez vite, je deviens un mannequin vu et je me suis contacté par des marques. Je pose sans voile islamique.

[00:12:00]

Bien sûr, c'est une grosse prise de risque et un matin de 2015, impossible de me connecter à mon compte Instagram. La police de la vertu vient de fermer tous les comptes des photographes et des mannequins. La situation commence à se tendre et continuer, c'est s'exposer à la prison. Il y a des coups de fouets. Un mois plus tard, le gouvernement annonce que la mode passe sous le contrôle de la loi islamique et beaucoup de photographes et de mannequins fuient le pays.

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Mais moi, je n'ai pas peur. Je ne veux pas arrêter et je trouve de jeunes photographes qui n'ont pas peur non plus. Et au lieu de me cacher, au contraire, j'expose mon corps de plus en plus.

[00:12:51]

Je travaille maintenant pour des marques de lingerie en tenue légère et sexy, mais désormais, sur Instagram, je change de compte tous les jours et je partage un jour ma première photo de moi, nue, assise par terre, avec de grandes feuilles pour cacher mon corps et seulement une jambe relevée et une épaule qui dépasse.

[00:13:16]

Commentaire. Quel courage!

[00:13:19]

Salope, tu penses pas à tes parents? Tu veux coucher avec moi?

[00:13:33]

Cette fois ci, je suis entièrement nue devant l'objectif avec mes tatouages. Et ce n'est pas une simple séance photo, c'est un acte militant. Binger y retourne toi! Je veux prendre les tatouages, le terrain ne te retourne pas. Attends, je règle la lumière.

[00:13:56]

Cinq secondes plus tard, je sens quelque chose de dur contre mes fesses. Alors je me retourne. Le photographe est complètement nu. Je le repose, je remets mon manteau, mon foulard et je cours récupérer mes vêtements. Il me poursuit, il me tire par les cheveux. J'arrive à ouvrir la porte.

[00:14:14]

J'arrive à ma voiture. Je suis en colère et dans la foulée, je le dénonce sur Instagram. Une heure après, il m'écrit dit Adieu à ton corps, salope! Et aprèsun? Plus personne ne veut plus me faire travailler et j'apprends que ce photographe est un espion recruté par le gouvernement mexicain. Faut que tout quitter pour quelque temps, je te préviendrait quand ce sera calmé. Alors, je vais dire au revoir à mon père et à ma grand mère et je file à l'aéroport pour tenter de prendre le dernier vol pour Istanbul.

[00:14:55]

Je passe les contrôles de sécurité sans problème en cachant mon visage dans mon hidjab et j'ai atterri en Turquie très tôt le matin.

[00:15:08]

Je pensais ne restait que deux semaines. Ça fait deux ans que je suis à Istanbul et je continue à être mannequin et j'ai enfin des nouvelles d'Iran par un copain photographe.

[00:15:21]

J'ai été arrêté au cours de mon interrogatoire. Ils m'ont montré des photos de toi.

[00:15:28]

Il voulait savoir ton vrai nom, car en Iran, aucun photographe ne connaît mon nom ni mon adresse. Mais maintenant, je suis recherché. Je ne peux plus rentrer en Iran. C'est trop risqué. J'appelle mon père.

[00:15:45]

Ma Flinn, nous pensons tous à toi, tu sais, nous aimons très fort, mais tu dois rester là où tu prends. Pas de risque, restons tuer, n'éclairent resto, tu te mets pas en danger. Cela dit, je suis bien en Turquie, mais je ne me sens pas chez moi à Istanbul, il y a beaucoup d'Iraniens et j'ai peur des espions. Je tremble quand j'entends parler farsi dans la rue. D'autant qu'à l'été 2018, le copain photographe qui m'avait dit qu'il avait des photos de moi, reviens me voir avec une liste de noms et le mien est en tête.

[00:16:24]

Ils ont toutes des photos, toutes maintenant. Ils savent que tu vis à Istanbul n'envisage même pas de rentrer au pays. Je suis désolé que tu partes.

[00:16:40]

Et là, je pense à mon père qui me manque tellement, à ma grand mère qui est vieillissante. Est ce que je les reverrai un jour? Mon ami photographe m'a dit que ce qui m'attend à Téhéran, c'est la prison et cent quarante huit coups de fouet. Tout ça parce que je suis une femme libre.

[00:17:10]

Quelques jours plus tard, j'en parlais à un ami turc. Je connais un avocat, il s'appelle Arif. Il est très influent, je pense qu'il peut aider à partir. Sept avocats ont déjeuné ensemble et je lui raconte son histoire. Je pense que je peux aider à quitter la Turquie et à aller en Europe, peut avoir un visa et même des contrats en Europe là bas. Vraiment, je vais essayer d'avoir un visa pour les Etats-Unis, pour l'Europe, avec un passeport iranien.

[00:17:42]

J'ai essuyé des refus. Je te dis de choisir ta destination. Je m'occupe du reste dans ma tête. J'ai déjà choisi Londres, mais je ne sais pas pourquoi. Au lieu de dire Londres, je voudrais aller à Paris. OK, OK, va pour Paris. Pendant plusieurs jours, on remplit les papiers. Il me fait signer un contrat avec une agence de mannequins à Paris et j'obtiens mon visa.

[00:18:12]

Mais là, il me pose une étrange question si je te dis que je veux épouser un acheteur d'un appartement à Paris avec vue sur la tour Eiffel, pour toi et pour moi, ça te rendrait heureuse.

[00:18:29]

Je suis estomaqué. Je le regarde droit dans les yeux, je te le dis tout de suite, c'est non. Bon, alors, débrouille toi toute seule, ma grande. Le lendemain, je passe ma journée à écouter de la musique, une jolie chanson très, très mélancolique que je ne comprends pas, bien sûr, mais qui est une révélation ne me quitte pas.

[00:18:58]

Il faut oublier d'où. Peut s'oublier, qui s'enfuit déjà? Oublié le temps, Paris, la. J'ai mon visa. Après tout, je pars demain. Seul. Quitte à. Je débarque à Paris en octobre 2018 avec deux grandes valises.

[00:19:35]

Je ne sais pas où je veux, je n'ai pas réservé d'hôtel, mais quand j'arrive dans le centre de Paris en taxi, je pleure, je pleure devant cette beauté à couper le souffle et je tombe tout de suite amoureuse de cette ville.

[00:19:50]

C'est ici que je vais réaliser mes rêves. Je n'ai aucun doute.

[00:20:01]

En attendant, je passe d'hôtel en hôtel et mes économies s'amenuisent. Je comprend vite que la vie en France va être rude, car pour avoir un appartement, il faut que un salaire pour avoir un salaire, il faut que j'obtienne le statut de réfugié.

[00:20:18]

Et je peux vous dire que quand j'arrive avec ma robe Dolce Gabbana devant la longue file d'attente du Centre d'accueil des demandeurs d'asile, je ne me sens pas dans le décor. Au retour, je descends à la station Saint-Michel et là, Notre Dame se révèle à moi et ça me donne la chair de poule. Je suis, je suis très émue, alors je m'assois face au monument. Je n'ai jamais rien vu aussi beau et je parle à Notre Dame. Je l'appelant Notre Dame.

[00:21:02]

Des mois que je ne me trompe pas. Des mois que je suis ici pendant trois à Paris. Fais moi un signe, parle moi ma belle. Juste un signe. Et là, les cloches de Notre-Dame commencent à sonner. Et pour moi, c'est aussi quand Notre Dame a brûlé des mois plus tard. J'ai été bouleversée. Assez vite, des hommes tentent de profiter de moi, mais Victor, qui héberge et qui prétend qu'il est touché par mon histoire et qui dit qu'il veut m'offrir tout ce que je veux.

[00:21:48]

Et pourtant, j'ai été clair que Victor, je te le dis tout de suite je ne me prostitue pas pour avoir un logement.

[00:21:55]

Et puis, il y a Léo, qui me dit qu'il travaille dans le show business et qu'il propose de l'héberger et de me trouver un travail pour lequel je n'aurai pas besoin de papiers. Et assez vite, je découvre que c'est un rabatteur. Il voulait me prostituer. Il a même voulu me kidnapper. Et puis, il y a un photographe qui me présente, un chanteur qui va lancer une marque de vêtements. Il veut que je sois son égérie. En vérité, il voulait juste coucher avec moi.

[00:22:23]

Et voilà comment, au bout de trois mois, je me suis retrouvé à la rue.

[00:22:34]

Il fait nuit. Les rues sont vides. Je traîne mes deux valises derrière moi. Je ne sais pas où aller. Alors je marche, je marche des heures. Il est 4 heures du matin. Je n'ai pas trouvé de bon pour dormir, alors je m'allonge sur mes bagages. Je regarde le ciel. Le ciel est désormais mon toit. Le matin, je vais quand même dans une salle de sport pour m'entretenir. Là, je peux prendre une douche, me brosser les dents parce qu'avant de me retrouver à la rue.

[00:23:15]

J'ai passé un casting et par miracle, j'ai été choisi et la séance photo doit avoir lieu dans cinq jours. C'est ça qui me fait tenir. Il faut que je sois en forme. Mais comment me maintenir en forme en dormant dehors et en ayant froid et faim? Je suis allé dans une église et j'ai commencé à parler à Dieu et on m'a jeté. J'ai dormi dans un parking derrière une voiture, mais il y avait de la musique trop forte.

[00:23:47]

Je n'ai pas pu fermer l'œil. Je suis allé au bureau d'aide aux réfugiés.

[00:23:51]

On m'a dit qu'il fallait encore attendre six mois, six mois, mais six mois de plus. Je vais mourir. Je dors dans la rue, à la rue. Je ne peux pas le croire. Paris ne m'aime plus.

[00:24:07]

Je crois que je n'aime plus Paris. Sois forte, entraîne toi plus que deux jours avant la séance photo et ensuite tu pourras payer un hôtel. J'entre dans le studio pour la séance photo, j'abhorre un sourire radieux, mais joli tout de suite dans le regard du photographe qui est surpris de l'état de ma peau et par mes cernes.

[00:24:40]

Ma peau est pas toujours comme ça, vous savez. Et là, il quitte la pièce et moi, je suis inquiet. Alors quand il revient, je lui explique tout, tout et là, je vois une autre mannequin s'approcher et écouter la séance photo où commence Jongen les poses. Je change plusieurs fois de tenues.

[00:25:00]

Ça dure des heures et à la fin, le photographe me paye et il me rassure.

[00:25:07]

Je vous ai trouvé très bien. Vraiment bien. Et là, l'autre fille qui avait tout entendu me dit Ça dirait qu'on aime boire un café.

[00:25:16]

On s'installe à une terrasse et à elle aussi, je déballe tout. Et à la table d'à côté, je vois un homme d'une cinquantaine d'années qui nous écoute en lisant son journal. Madame, madame, je crois que je peux vous aider. Je suis journaliste à L'Express. Appelez moi, je l'appelle et il tient parole.

[00:25:44]

Et la médiatisation de mon histoire porte vite ses fruits.

[00:25:48]

Un avocat d'origine iranienne m'appelle.

[00:25:51]

Je crois qu'il faut médiatiser l'interview et c'est comme ça que mon histoire fait le tour du monde Italie, Espagne, Royaume-Uni, Thaïlande, Argentine, Russie.

[00:26:08]

C'est comme ça que je reprends espoir. C'est comme ça que ma demande d'asile est enfin acceptée. Mais pour obtenir ma carte de séjour, il me faut une adresse et pour obtenir un logement, il me faut la carte personnes suivantes. S'il vous plaît. Et je repasse une nuit dans la rue.

[00:26:29]

Et là, je déniche même le contact d'un passeur pour aller en Angleterre.

[00:26:43]

Cher monsieur Castanheira, je vous écris avec le coeur brisé. Je suis fatigué par les faux espoirs. Jusqu'à présent, la France n'a pas vraiment voulu devenir ma maison. Elle ne m'a pas donné la chance d'en faire ma patrie. Vous avez pris récemment ma défense sur Twitter.

[00:27:10]

Je pensais que les épreuves étaient derrière moi, mais vous m'avez menti, monsieur le ministre, s'il vous plaît. Aidez moi, je vous en supplie, ne me laisserai pas mourir, il me faut encore attendre des semaines l'intervention de députés, celle de Marlène Schiappa.

[00:27:39]

Alors, tu ne vas pas croire ce qui arrive, Najia, tu viens d'avoir l'Elysée au téléphone, ils vont contacter l'Office des réfugiés et 30 minutes plus tard.

[00:27:51]

Je reçois un email de l'ANF Pras. Je décroche enfin ma carte de résident, c'est mon sésame pour la liberté.

[00:28:05]

Papa, tu m'as toujours dit tu peux faire tout ce que tu veux dans la vie. Ma fille, parce que tu es différente. Je vais donner raison, papa, et je te ferai venir auprès de moi, moi, moi, papa, car je ne renonce jamais à mes rêves. Ce sont les dernières phrases de votre livre n'exigeant Merci d'être là. Un peu ému Merci à vous.

[00:28:40]

C'est plus qu'un pour, c'est plus.

[00:28:44]

Oui, on est tous avec votre papa. En fait, mon père habitant, mais il a changé les villes et les gouvernements de Rangel, lui changer les villes. Mais vous essayez de le faire venir en France? Oui, mais fait. Franchement, il a familly là et là, sa mère. Toutes les family sont là et il m'a dit c'est pas possible qu'elle ait changé toute ma vie. Lessiviers et pas pressé. Je demande à lui, mais ce n'est pas pressé.

[00:29:20]

Vous l'avez au téléphone? Oui, bien sûr. Bien sûr, par mail aussi. Ah non, non, non, je téléphone.

[00:29:27]

Donc, si vous ne pouvez pas retourner un jour en mirant, vous ne reverrai pas.

[00:29:35]

Non, mais en fait, j'attende pour moi une situation bien meilleure. Oui, j'ai une vitement papa pour bien ici à Paris, mais maintenant, je dois trouve mon mesan travail tout parce que vous lui être vraiment vraiment fier de moi. J'ai pas envie parceque maintenant oui, j'ai mon carte de séjour. Mais la situation est trop difficile avec les Kovy de trop, trop difficile pour tout le monde, mais pour les gens. Bref, Ogy, c'est plus difficile parce que j'ai mon carte de séjour.

[00:30:09]

Sa main avant l'enferment permet maintenant.

[00:30:14]

Oui, c'est bien, mais quoi exactement?

[00:30:21]

Est ce qu'il y a des conséquences pour votre papa en Iran?

[00:30:26]

Ah oui, oui, le livre. C'est pour ça que vous ne me signez que de votre prénom? Oui, même si les autorités iraniennes savent très bien qui vous êtes.

[00:30:38]

Ah, en fait, pas tout le monde. En fait, j'ai toujours faire attention pour mon vrai nom et prénom. Donc, il y a quelques armees vraiment couinements de ce qui est mon quand.

[00:30:54]

La grande question. Je trouve qu'il n'est pas totalement expliqué dans le livre. C'est d'où vous vient ce désir farouche d'être une femme libre? Pas de votre mère. C'est ce qu'on comprend de votre père allemand ou j'étais comme ça.

[00:31:11]

Je n'ai jamais vu ça. En fait, je pense que nous sommes toutes libres, mais dans mon pays, c'est plus difficile. En fait, je pense que c'est juste dans mon pays que les femmes ne sont pas libres. Et ce n'est pas possible de choisir. Qu'est ce que vous être? Qu'est ce que vous choisir pour vêtements? Travaille les choses. Mais maintenant, je voyage en Turquie. Même chose et médical, j'arrive à euros. Ici, c'est Hextall.

[00:31:41]

Les choses énormement. Laissez donc les femmes sont libres. Mais mon vrai combat, c'est en Europe, en France, par Sackey. Je comprends que cette liberté existe pour les femmes en Iran.

[00:31:54]

On a en France, mais aussi en France. Oui, en France aussi. En fait, je vous écoute mon histoire. Je me trouve dans l'Hérault à cause de Qu'est ce qu'il arrive et qu'est ce que qui gens médis? Pour mon loisir, pour mon vêtement, pour mon histoire, pour tous les choses et personne pour accepter une femme. Elle vous être libre et faire sa vie toute seule, même en France, même en France.

[00:32:23]

Vous êtes sur.

[00:32:24]

Oui, je suis sûr. Et maintenant? En fait, je suis choqué par ce que j'ai apporté au pays et j'ai viens en France. Maintenant, j'ai entendu quelqu'un qui, pour ex des femmes, a dans les faits maintenant légalement pour avoir sexte quand elle a 13 ans. Oui, et c'est bizarre parce que dans mon pays, c'est normal. Mais j'ai arrive en France et j'ai dit OK. Ce qui se passe à A Français, c'est la Servien qu'on Myrand parce que c'est bizarre.

[00:32:50]

Il y a beaucoup les femmes ici aussi. Ils sont pas libres et je pense que de liberté, ça, Pajou. Je ne sais pas nous cherche pour libertaires, nous fait combattre pour liberté. Mais dans notre tête, nous sommes pas libres.

[00:33:04]

Vous êtes une féministe, en fait une grande féministe, parce que vous étiez féministe en Iran. Mais finalement, ce que j'entends là, c'est que vous êtes encore plus féministe en France.

[00:33:15]

Je ne suis pas féministe et je déteste les gens. Dire que nous sommes féministes, féministes, comme vous vous direz que vous êtes féministe encore. Vous dites nous semble différents. Je pense qu'elle nous semble Homan, les hommes et les femmes en même temps. Je ne suis pas féministe, féministe. Or, on nous sent mauvais. Non, nous sommes dans le même label, il y a beaucoup les hommes dans la même situation que les femmes.

[00:33:40]

Alors, à votre avis? Parmi les jeunes femmes qui vivent par exemple à Téhéran ou dont les autres grandes villes d'Iran? Quelle est la part des filles qui pensent comme vous, une majorité ou une minorité?

[00:33:58]

Quand j'ai écrit ce livre, c'était trop intéressant que Casarès respecte beaucoup les messages. Et c'est intéressant dans un autre pays aussi, en Iowa, aux Etats-Unis. J'ai reçu beaucoup les messages à beaucoup Latéfa. Enfin, tant ils sont trop gentils. Mais c'est intéressant pour moi que tout le monde m'a dit bravo. Mais quand j'ai des mandale, j'ai toujours répandez les gens gais et demande quelque chose à moi. Je ne suis pas parfait, je sais, j'arrive pas à mon récit à mon gré.

[00:34:34]

RF. Donc, je ne peux pas dire quelque chose que j'ai pu lire. Les gens pour la vie, oui, mais. Avec mon expérience, j'ai toujours reprend un allégera et je dirais Vaudous Hazout, Soutter, moins grande, sauterait nubile que tous les noms. On emprunte à continuo pour notre holes rêve être libre. Il y a beaucoup les choses auxquelles nous baisant dans la vie, mais personne. Glemp est soutenu pour avoir tout la vie, tant les risques pour avoir ces rêves aux libertés, aux autre chose.

[00:35:14]

Mais dans la tête des jeunes Iraniennes, Cumont, je ne suis pas 18, 19 ans, 20 ans. Elles pensent comme vous et elles se cachent où elles adhèrent à la rigueur du régime.

[00:35:30]

En fait, mon pays. Il y a deux possibilités il y a beaucoup les gens qu'elle s'en cache, son père, et il y a d'autres gens comme moi. On fait exactement ce qu'on vous. Mais après? Moi, j'ai pas mon pays, il y a beaucoup plus de gens qu'elle qu'environnement arrêtés et ils sont dans les prisons où ils sont morts maintenant. Donc en Iran, c'est comme ça.

[00:35:59]

Donc vous vous comprenez que les jeunes filles de votre âge en Iran soient moins courageuses que vous?

[00:36:06]

Je ne peux pas dire ça parce que j'ai habitans Manville. Peut être. Il y a beaucoup les filles plus fortes et plus courageuses comme moi. Ce n'est pas passé ça.

[00:36:14]

Alors, quelque chose qui m'a beaucoup surpris. Vous dites ma famille n'est pas pratiquante. On va jamais à la mosquée. C'est possible, ça, en Iran? Oui, c'est possible ici aussi.

[00:36:27]

Vous avez beaucoup plus. J'encaisse ici, je savais. Mais en Iran, je pensais qu'en feu celui qui n'allait pas à la mosquée, tout le monde le montrer du doigt.

[00:36:36]

Vous comprenez pourquoi? Parceque vous voir Iran dans la TV et dans la TV, ils sont moins tolérants. Comme elle nous s'entourait, respectais, gourvernement et nous sommes réalisions non. En Iran, nous avons beaucoup les gens comme moi. Il y a beaucoup les gens comme moi, beaucoup, beaucoup.

[00:36:55]

Vous êtes croyante. Finalement, en fait, je crois, il y a quelque chose en poudrée, cette d'Io par Sacquet. Il y a quelque chose kharidjites, demande et m'atteint, mais donne le bon rasades, emet, montre les banqueroutes et pour tous les noms, nous, si on besoin a avoir quelquechose dans la vie. Si on fait combattre pour quelquechose, sans doute, on va arriver dans le bon moment. Bon droit, on va arrive réhaussé tant que ça.

[00:37:29]

Cette énergie verdit aux quelques sujets.

[00:37:31]

Je crois que vous vous Preez un autre dogme qui est donc une cathédrale catholique chrétienne. Donc, vous avez une vision large de Dieu. Vous croyez en Allah?

[00:37:46]

Je croyais à mon Dieu.

[00:37:51]

Je ne sais pas comment. Je crois qu'il y a quelque chose. Je ne sais pas. Cette bio énergie, c'est quoi? Il y a quelque chose.

[00:38:00]

Trézène, ça passe à quoi vous faites Ramadan? Moi, non, pas vrai, désolé. En fait, il y a beaucoup. Les gens croient, mais dans mon pays, ils sont Dika, Ramazan. C'est pour comprendre les gens pauvres et comprendre comment les gens pauvres habitent. Mais si vous voulez comprendre que les gens pauvres, comment ils sont, Abir Japan s'est mis orca, on aide les gens pauvres, bas à moi. Jerricanes. Je ne sais pas, ça ne marche pas dans ma tête, ça ne marche pas.

[00:38:34]

Manger du cochon et manger des animaux, c'est mauvais. C'est pas grave. C'est au moment où je crochon en un an. Monckton Je ne mange pas vraiment bien à manger les animaux.

[00:38:48]

Car si jamais vous étiez Getaria.

[00:38:51]

Non, mais j'ai essayé à manger les viandes en pot moins qu'avant.

[00:38:56]

Bon, alors, je me sens un peu dans le devoir de vous présenter des excuses au nom de la France qui ne vous a pas vraiment bien accueilli. En même temps, est ce que vous avez conscience que la France accueille beaucoup de réfugiés et donc il est un peu normal qu'elle soit? Débordés? Vous comprenez ça? Oui, mais j'avoue être en est. J'ai de la chance, j'ai vraiment de la chance, mais il y a beaucoup de légendes que je bois beaucoup BRF Roger et semble vraiment dans le mauvais situation avec Governement donner argent, par exemple, 10 euros par jour pour les gens.

[00:39:42]

Et cet argent n'est pas pour tout le monde. Je vois un homme avec sa femme. Le gouvernement adolescent 120 euros. Quelque chose comme ça. Et vous n'a pas droit à travail, vous pommades trouver la maison, nous avez comme chien? Désolé, mais c'est vrai. Et les gens qui travaillent dans les bureaux des réfugiés? Et traitez nous trop mauvais? Eh oui, parfois, les gens réfugiés et Empoli aussi, et je comprends qu'ils travaillent dans un bureaux, c'est pas facile.

[00:40:15]

Je vous trouve pas beaucoup l'argent. Les bourreaux, c'est sale. C'est chaud, froid. C'est vraiment difficile. Mais je pense que pour être mis hors situation pour tous les réfugiés, par ce que je pense, les têtes ne travaillent pas très bien d'être l'etait. Toutes les histoires des réfugiés pour modèle.

[00:40:35]

Quand vous dites j'ai eu la chance, vous pensez que c'est parce que vous êtes belle? Franchement, oui.

[00:40:42]

Ça, ça me fait totalement triste parce que je pense à les autres aussi. Si j'étais dans l'euro, personne ne m'aide. Si j'étais moi, je, dans l'euro, personne écoute. Et maintenant, j'étais là où j'étais.

[00:40:58]

Mourir maintenant en héros.

[00:41:01]

J'aurais sans doute été la même chose à Londres. Oui, c'est vrai, ce n'est pas juste pour France. Et en fait, je pars qu'est être réfugié en France. C'est difficile. Est ce vraiment pire dans le monde? Mais j'étais pas réfugié dans mon dans ma vie avant, donc c'était permis, donc je peux. Comment vous habite comme réfugié en France et peut être en Angleterre États-Unis pour être Paris? Donc, je sais pas.

[00:41:29]

Moi, vous parlez des hommes parce que les hommes ont été terribles tout au long de votre parcours. Ce photographe qui manque de vous violer pendant une séance photo à Téhéran jusqu'à l'égout et tous les autres qui, quand vous êtes arrivé en France, ont essayé d'abuser de vous. Est ce que vous pensez que les hommes en général sont dangereux?

[00:41:55]

Non, ils ne sont pas là. Rose parce qu'elle pas pour faire rien. Et spécialement en France, c'est vous. Touche les femmes sans droits. Il y a police ici dans mon pays. Non, je n'appelle pas à la police, mais ici, non, ils ne sont pas dangereux. Et je pense que les femmes pourraient être plus dangereuses que les hommes parce que les hommes, parfois, pensent avec le sexe. Mais les femmes pensent pas avec le sexe.

[00:42:20]

Donc, je pense que parfois, les femmes peuvent être plus dangereuses que les hommes.

[00:42:25]

Dites moi que vous en avez trouvé un homme.

[00:42:29]

Bien sûr que j'ai trouvé beaucoup les gens qu'ils semblent vraiment bons, gentils. C'est et toujours j'aime voir beaucoup les enquêtes. Il connaît mon histoire, mais encore essayé, même chose. Mais dans le même temps, je n'approuve pas. Tous les hommes sont mauvais, tous les femmes sont mauvais. Ce n'est pas passé, pas des raisins. Il y a beaucoup les gens bons et mauvais dans tout le monde. C'est pas grave avec elle. Religion vous habite au nez ou pas, c'est pas grave.

[00:42:58]

Donc, bons et mauvais, c'est dans tout le monde et tout le monde.

[00:43:02]

Ma question, c'est qu'est ce que vous avez trouvé un amoureux en France?

[00:43:05]

On va vous essayer. Je vous remercie beaucoup.

[00:43:12]

Merci de m'avoir confié votre histoire qu'on retrouve donc dans ce livre qui s'appelle Dit adieu à ton corps et qui paraît aux éditions du Cherche-Midi.

[00:43:25]

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