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Jusqu'à Sandalettes, voici une affaire de 1999. L'enquête sur le meurtre dans la région de Grenoble d'un gars qui s'appelait Joseph. Trop bien, vous verrez qu'il y a tout dans cette histoire pas banale la mafia, la Cosa Nostra en arrière plan. Et puis une histoire d'argent, comme souvent, et des filles qui font le tabac. Je ferais tout à l'heure avec maître Sandrine Monchaux, avocate au barreau de Grenoble, qui était partie civile dans ce dossier. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Odoi.

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Réalisation Céline Brace.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire commence un jour de rentrée des classes, le 6 septembre 1999 à Sart Dieu, un village de l'Isère de 1000 habitants. Il est 8 heures du matin et dans les maisons, les gamins en sont à étaler du Nutella sur leur tartine. Quand soudain.

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Qu'est ce qui s'est passé? On dirait des coups de feu. Mais d'où ça vient? La réponse arrive à la gendarmerie chez mon voisin.

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Il a été abattu devant chez lui quand les gendarmes arrivent sur place, devant la porte du garage. Il y a une Peugeot 405 garée et des pieds qui dépassent par la portière. Les pompiers arrivent à leur tour. Bon, on arrive trop tard. Il est déjà mort.

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Le gars en question s'appelait donc Joseph trop bien il avait 53 ans, il était père de trois enfants.

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Joseph Trop PIIA semble avoir été abattu, exécuté alors qu'il sortait de chez lui et qu'il venait de monter dans sa voiture. Il a reçu plusieurs balles, d'abord au visage et surtout dans le cœur. Les gendarmes se penchent au pied du corps. Il ramasse cinq douilles sur le sol et une autre à l'intérieur de la 405. Ça veut dire qu'il a été abattu à bout portant, voire voire même à bout touchant. A mon avis, c'est à bout portant.

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Regarde, il n'y a pas de traces de boue sur les plaies.

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Et le plus terrible dans ce meurtre, c'est quand un de ses fils était là.

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Il s'appelle Frédéric. Il a 14 ans. Il a tout vu. Mon père m'accompagner au collège qui m'attendait dans la voiture. Et moi, je venais sortir les poubelles et ouvrir le portail pour qu'il sorte ait pu voir qui a tiré sur ton père. J'ai vu un homme qui partait en courant. Et cet homme, tu pourrais me le décrire? Porter un masque bizarre sur le visage. Il avait une casquette. Puis j'ai vu aussi qu'il avait les cheveux attachés en queue de cheval.

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Il était brun. Et les vêtements, Frédéric, quelle sorte de vêtements portés? Je dirais que c'était des vêtements sombres et après?

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Frédéric est allé se réfugier chez les voisins et le voisin est venu sur place.

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Je l'ai trouvé aller sur le siège de sa voiture. Il y avait du sang partout et alors il y avait une casquette et je l'ai ramassé et je l'ai mis sur le coffre. Regardez vous, vous inquiétez pas, j'ai pris toutes les précautions.

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Une casquette avec un peu de chance, on va y trouver de l'ADN, même si on est en 1999 et qu'en matière criminelle, l'ADN n'en est qu'à ses débuts.

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Les gendarmes font le tour du jardin galanga. C'est par là qu'il a dû passer un trou dans le grillage.

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Un gros trou par lequel le tueur a pu arriver et peut être même repartir.

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Bon, maintenant, il faut prévenir le reste de la famille, c'est à dire l'aîné qui a 20 ans, qui vit encore chez papa, mais qui n'était pas là. Et puis la seconde, qui a 17 ans, qui étudie à Grenoble et qui a pris son indépendance. Et puis la mère, la mère des gamins, la femme de Joseph? Trop bien. Ils sont séparés depuis un an et en instance de divorce. Quand elle arrive sur place, les gendarmes assistent à une drôle de scène parce qu'entre temps, son fils aîné est arrivé et il lui tombe dessus.

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La doit à papa est mort. Qu'est ce que tu lui as fait?

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Qu'est ce que tu fais, ça veut dire qu'il pense que sa mère est mêlée au meurtre de son père? Bah oui, et pas que lui. Son petit frère et sa soeur pensent la même chose. Les gendarmes se disent Elle va être vite pliée, cette affaire. Et bien, ils se trompent.

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Alors, qu'est ce qui oppose cet homme et cette femme qui était donc sur le point de divorcer? Et quand, jeudi sur le point, le divorce devrait être prononcé dans deux jours? Et là encore, c'est le fils aîné qui renseigne les gendarmes.

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Il était conflictuel. Le divorce de vos parents Harbaoui conflictuels, était conflictuel.

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Il s'en goldeyes sur le partage, la maison et les appartements qu'ils ont tous à Grenoble et ailleurs. Et vous pensez que c'est elle qui l'aurait fait éliminer? Ouais, ouais, ouais, ouais.

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Parce que maintenant, ils dauto quoi à partager avec lui? Kathrin trop bien est immédiatement placé en garde à vue.

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Bon, madame, on va aller droit au but. Vos enfants, vos propres enfants vous accusent d'être à l'origine de la mort de votre mari. Pourquoi, madame, vous en avez une idée?

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D'abord parce que c'est lui qui les a remontés contre moi depuis le début. Dans notre divorce. Il a tout fait pour vous. Pour ma cablée. Auprès de mes enfants.

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Qu'est ce que vous pouvez nous dire sur votre mari, madame?

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Que c'était un homme brutal, très brutal. Un Sicilien, quoi.

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Qu'est ce que vous voulez dire par là, madame? Un Sicilien? On vient tous les deux du même village de Sicile, Somatuline et lui.

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Je dois vous dire que moi, il avait des liens avec la mafia.

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Avec nos annonceurs. Vous voulez dire des liens qui? Oui. Mon mari à l'époque appelé Monsieur JO, il avait toujours des liens avec le grand banditisme. Si vous voulez savoir d'où Witney, son argent, la maison, les appartements et tout ça, c'est de la prostitution. Voilà, il était Proclos, Joseph Fourier à Grenoble, en Italie. Bon, je vous parle d'abord.

[00:07:59]

Là, il s'était rangé, mais avant, c'était un sacré.

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Trop bien aurait donc pu être abattu par la mafia. Il faut reconnaître que ça colle avec le mode d'exécution. BAM, bam, bam, à bout portant. Mais est ce qu'elle n'est pas en train de nous balader? Catherine. Dans la foulée, les gendarmes perquisition de son appartement, il ne trouve pas grand chose, sauf des agendas et des carnets d'adresses. Et ça, c'est très précieux parce que si elle est mêlée à cette histoire, ce n'est pas elle qui a tué.

[00:08:39]

Son fils a assisté à la scène. Il ne l'a pas reconnu. Il a vu un homme, un homme à queue de cheval, certes, mais un homme. Si c'était elle, elle avait donc un bras armé et son nom est peut être dans son carnet d'adresses. Cela dit, en attendant, les gendarmes n'ont aucun biscuit contre elle. Sa garde à vue est levée assez rapidement. Et maintenant, revenons à cette piste mafieuse. Elle tient, je vous le dis, par le mode opératoire pam pam pam à bout portant, mais en revanche, elle ne tient pas du tout par le calibre utilisé.

[00:09:19]

Il fallait donc retrouver près du cadavre était du petit calibre et c'est connu, la mafia sicilienne utilise traditionnellement du gros calibre. Et puis, le tueur a perdu sa casquette. Ça ne fait pas du tout. Cela dit, après vérification, la famille Troublera est connue de la police et de la justice. Et Joseph, trouillards, alias Monsieur Djo, a bien sévi dans les années 80 et 90 dans la région de Grenoble.

[00:09:46]

Il a été mêlé à des histoires de racket et de prostitution, et les gendarmes s'aperçoivent qu'à cinq ans, il a été arrêté en compagnie d'un membre très recherché de Cosa Nostra, Calogero Pulcher, accusé d'un assassinat et de deux tentatives. Lequel? Calogero, bougés et, figurez vous, le neveu de Catherine troupier, la veuve. Et on dit que pochés quand il a été arrêté avec un magot caché quelque part. Un magot de 500 mille francs, c'est à dire 76 000 euros sous la forme de bons porteurs.

[00:10:26]

Et ce magot, qu'est il devenu les gendarmes, une fois de plus? Interroge le fils aîné. Cet argent, c'est ma mère qui l'a récupéré quand le chèque était son neveu et porté en prison. Et il est devenu Coase Magaud. Depuis, elle m'a donné mon père.

[00:10:46]

Ça serait une sacrée peste et un sacré motif pour avoir exécuté trop bien. BAM, bam, bam, à bout portant. La vengeance, la vengeance de Calogero, Bougy qui s'est fait chiper son pognon.

[00:10:59]

Sauf qu'il est en prison en Italie et donc il ne peut pas être le tueur. Cela dit, le juge d'instruction demande aux policiers italiens de l'interroger.

[00:11:09]

Je n'ai aucun compte à régler avec mon oncle Joseph. Aucun contre Joseph, je l'aime beaucoup, beaucoup. Un homme avec une queue de cheval? M. Boulanger. Ça vous dit quelque chose? Oui, oui, chamaillerie, quelque chose. Grenoble. Et il balance un nom. Et les gendarmes vérifient le type ne pouvait pas être à Dieu le jour du meurtre. La piste mafieuse se referme, au moins provisoirement. C'est à ce moment là que les gendarmes reçoivent le résultat des analyses ADN sur la casquette retrouvée sur la scène de crime.

[00:12:01]

Et là, il faut que je vous explique. On est donc en 1999. Je vous aider en matière criminelle. L'ADN n'en est qu'à ses balbutiements à cette époque. Il faut au minimum un cheveu avec son bulbe pour dégager en ADN et on a trouvé un cheveu dans la casquette. Le laboratoire génétique de Nantes est très en avance à l'époque, a pu en sortir.

[00:12:25]

Un profil génétique à l'ADN mitochondrial mitochondrial ne fuit pas.

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Ce n'est pas si compliqué que ça. A la fin des années 90, on ne peut pas faire mieux que extraire l'ADN mitochondrial. On ne sait pas encore dégager un ADN complet d'un cheveu, mais seulement un ADN dit mitochondrial. Ça permet de répondre à une seule question quelle est la lignée maternelle du propriétaire de ce cheveu?

[00:13:01]

Et d'après ce que j'ai pu voir dans le fichier qui appartiendrait à la lignée des. Donc donc, elle tient debout cette piste d'une vengeance mafieuse. Sauf qu'il est difficile d'aller plus loin parce que des policiers iiyama paquet.

[00:13:27]

Du coup, et si on en revenait à Catherine, trop bien la elle a quand même été désignée dès le début par ses enfants et elle avait un intérêt dans la mort de son mari et l'héritage.

[00:13:40]

En vérité, les gendarmes n'ont jamais lâché la piste de la veuve. Et d'ailleurs, depuis le début, ils l'ont placé sur écoute et ils ont cherché dans son entourage un homme à cheval. Ils n'ont pas trouvé, mais ils ont aussi exploité le répertoire de Catherine. Trop bien. Et ils l'ont croisée avec le relevé de ses appels téléphoniques. Ça donne une liste de 250 noms. Ils les ont fait venir à Paris pour les interroger. Ça prend du temps.

[00:14:10]

Et quand c'est un homme, ils lui ont fait un prélèvement ADN et ils l'ont comparé avec l'ADN du cheveu dans la casquette. Et un jour, après un an et demi d'interrogatoire acharné.

[00:14:23]

Bingo!

[00:14:24]

Bon gars, Georges Cancalaise! Et d'après ce que je vois, il a la taille et la corpulence d'un autre tueur. Ne nous emballons pas, il n'est désigné que par un ADN mitochondrial, cela peut être lui, mais aussi n'importe lequel de ses frères ou de ses cousins. Du côté maternel. Sauf que lui second Canevet. D'abord, il habite pas loin dans la région de Grenoble et avec son portable, il a appelé plusieurs fois la veuve. Trop bien, et donc, il le convoqué.

[00:14:57]

Bien sûr, on ne le connaissait même pas trop bien. Rien à voir avec son meurtre. Je vous entends, monsieur Goncalves, mais vous avez tout de même appelé sa femme à plusieurs reprises. Oui, d'accord, mais moi, à l'époque, moi, ce portable, je l'ai pensé à mon cousin. C'est lui qui a dû l'appeler.

[00:15:18]

Et il s'appelle comment votre cousin Manuel?

[00:15:23]

Manuel Goncalves Comme moi, si vous avez bien suivi mes explications de généticien amateur, vous avez bien compris que les cousins ont le même ADN mitochondrial.

[00:15:34]

Alors, après Georges Bava pour Manuel, ce n'est pas moi qui lui servait à l'époque de ce portable.

[00:15:42]

D'accord, d'accord, monsieur, alors qu'il s'en servait, Jean-Baptiste Jean-Baptiste Arvato venu, je le lui ai prêté le portable de mon cousin.

[00:15:54]

OK, donc, ils vont tous se refiler la patate chaude. On n'est pas sorti de l'auberge, ou plutôt de la pizzeria.

[00:16:06]

Mais les gendarmes ont autre chose à se mettre sous la dent que l'ADN de la casquette. Ils ont aussi les écoutes téléphoniques sur la ligne de la veuve et un appel les intéressent bien. Un appel passé lui aussi avec le téléphone de Georges Calvet, qui s'avère être très prêteur alors.

[00:16:27]

Alors, je sais qu'il y a chez Catherine, Catherine, Jean-Jé, José, mais ceux qui se faisaient les gendarmes ne tardent pas à trouver la réponse, car ils planquent devant chez les Goncalves et devant chez Gerba Sonae et régulièrement, ils vont aller et venir. Un type qui n'a pas de queue de cheval, mais qui a en permanence une casquette vissée sur la tête. Clic clac. Kodak photographie sa plaque d'immatriculation.

[00:16:57]

Bon, c'est bon, j'ai le nom de José et figurez vous que c'est encore un cousin des grands calebasses.

[00:17:04]

José Goncalves, cousin, donc, avec le même ADN mitochondrial Capitant. José Goncalves, Manuel Goncalves et Jean-Baptiste Maçonnés sont interpellés et placés en garde à vue et en perquisitionnant chez José, les gendarmes trouvent des photos qui prouvent qu'il a eu les cheveux longs, mais en garde à vue. Il est coriace.

[00:17:35]

J'ai rien à voir avec cette histoire. Est ce que vous êtes allé à Sare Dieu en septembre? M.

[00:17:43]

Calvet. Revoilou non, jamais, en revanche, le jeune Gerba de Sony, qui n'a que 22 ans, est beaucoup plus tendre. C'est de toute évidence le maillon faible.

[00:17:57]

Je reconnais qu'en septembre, oui, j'ai amené José à Chengdu, qu'il avait rendez vous avec une femme. Enfin, vous voyez ce que je voulais dire quoi? Alors? Moi, je l'ai entendu dans un petit bois à côté. Et puis, quand il a fait son affaire, il est venu me rejoindre.

[00:18:13]

José Goncalves ne peut plus nier Bort.

[00:18:20]

Bon, d'accord, c'est vrai, choix hasardeux et c'est moi qui étais idiot, trop bien, je connaissais pas. J'ai vidé mon chargeur sur lui. Mais pourquoi Goncalves si vous ne connaissiez pas? Je ne pas voulu. Mais les gendarmes ont déjà leur petite idée ils pensent que le commanditaire pourrait être la veuve Catherine. Trop bien, car figurez vous que dans les jours qui ont suivi le meurtre, elle a retiré 25 000 francs en liquide sur son compte.

[00:19:09]

Le prix de l'exécution de son mari.

[00:19:12]

Est ce que c'est à vous, monsieur Goncalves, qu'elle a remis ses 25.000 francs?

[00:19:19]

Bah oui, juste un mois et c'est OCEANE qui m'a donné là bas, voilà plié cette affaire.

[00:19:36]

La veuve trop bien est interpellée trois ans jour pour jour après le meurtre de son mari et elle est placée en garde à vue.

[00:19:44]

Moi, je n'ai rien fait. Tout ce que vous dites. Je comprends pas.

[00:19:48]

Mais enfin, madame, vous êtes désignée par José Goncalves après avoir été désignée par vos enfants.

[00:19:56]

De toute façon, je me souviens plus de rien. J'ai fait un ABC, vous savez, il y a un an, et elle nie aussi devant le juge d'instruction. Ce qui n'empêche pas le juge de la mettre en examen pour complicité d'assassinat et José Goncalves pour assassinat et son copain Jean-Baptiste Gerba, de Sony, qui a conduit la voiture pour complicité lui aussi.

[00:20:25]

Dans les semaines qui suivent, le juge les fait venir tous les trois dans son bureau pour une confrontation et la veuve, trop bien, reste droit dans ses bottes.

[00:20:35]

Tu dis n'importe quoi, José, je vous ai jamais rien demandé. T'es un menteur, toi, Clément. Tu m'as demandé de tourner pendant des semaines et ça se tient.

[00:20:48]

Parce qu'il s'avère que José avait des soucis d'argent. Il raconte qu'il a croisé Catherine troupier dans un supermarché, qu'au début, elle lui a proposé de faire de petits travaux dans sa maison, qu'ensuite, elle lui a proposé de couper ce qu'il a fait et il est tombé amoureux.

[00:21:03]

Le couillon Nicolas lui a raconté que trop bien la battait, qu'il l'avait même prostituée. Bref, elle l'a gentiment conditionné pour qu'il accepte de tuer son mari. Alors, à ce stade, bien sûr, tout ça n'est que suppositions. Parce qu'elle, pour l'instant, elle n'a rien avoué du tout. Alors, quel serait le mobile de Catherine? Trop bien, si, bien sûr, c'est elle qui a commandité le meurtre de son mari, ce qu'elle nie toujours en poursuivant leur enquête.

[00:21:39]

Le juge d'instruction et les gendarmes trouvent un certain nombre de réponses. D'abord, elle n'a pas totalement menti à José. Son mari, Joseph, alias Monsieur JO, l'a vraiment prostituée. Et après, c'est elle qui est devenue mère maquerelle avec JO. À un moment, ils ont eu tous filles au turbin. Ça leur a apporté dans les 90 mille francs par mois 13.000 euros. Et c'est avec l'argent du tapin qu'ils ont acheté leur bien immobilier, c'est à dire trois maisons et cinq appartements.

[00:22:13]

Et puis, ils se sont fait pincer par la Mondaine. Tous les deux, ça leur a coûté trois mois de prison pour proxénétisme aggravé. Et puis, en 97, Joseph a demandé le divorce. Et ça, elle n'en voulait pas. Elle ne voulait pas couper leur magot en deux. Un magot amassé, entre autres, à la sueur de son cul. Et puis, elle n'a pas non plus menti aux juges. Sur un autre point, elle a vraiment eu un investisseur qui pourrait expliquer ses pertes de mémoire, qui ne seraient donc pas fin.

[00:22:43]

Et là, elle est tombée dans la dépression au point de se voir retirer ses enfants qui ont été confiés à leur père. Tout cela pourrait expliquer qu'elle ait commandité le meurtre de son mari. Sauf que pour l'instant, je le répète, elle nie toujours. Très vite après, le juge organise une reconstitution dans la maison de Dieu et là, bonjour l'ambiance. Les trois gamins sont là. Ils ne lui adressent pas un regard depuis qu'elle est accusée. Ils l'appellent la génitrice, pas babord, la génitrice et elle.

[00:23:25]

À l'inverse, elle cherche leur regard.

[00:23:28]

Mais alors, ma chérie vous embrasse, embrassaient pas votre mère. Je suis quand même votre mère? Non?

[00:23:35]

Et eux, ils lui répondent par des noms d'oiseaux. A part ça, elle ne coopère pas beaucoup à cette reconstitution. Elle est toujours dans le déni, alors que José Goncalves, lui, est bavard comme une pie. J'avais déjà essayé de le tuer une semaine avant d'ailleurs. Ce jour là que j'ai découpé le grillage. Mais je suis pas allé au bout parce que il y avait les chiens de sa fille qui étaient là. En revanche, une semaine plus tard, je savais que la fille avait déménagé à Grenoble.

[00:24:04]

Elle était portée au cou. Et vous le saviez comment? Monsieur Jean Calvin va bien voir Catherine? Elle voulait que je le tue.

[00:24:13]

Quoi qu'il arrive, le divorce était prêt.

[00:24:16]

Bon, maintenant, monsieur Goncalves, vous allez nous montrer les gestes que vous avez fait quand? Quand vous l'avez tué. C'est parti, on vous regarde. Franchement, je ne vais pas regarder. Je n'ai pas pu regarder. J'ai s'en chargeront. En tournant la tête.

[00:24:35]

Ça, ça, on peut en douter.

[00:24:38]

Parce que le légiste et les balistique sont formels, c'était un tir précis.

[00:24:57]

Le procès du trio Trop bien Goncalves de Sony s'ouvre le 31 janvier 2005 devant la cour d'assises de Grenoble. Les enfants sont là et ils réclament à haute voix, dès le début, la peau de leur mère le plus jeune, surtout celui qui a assisté au meurtre de son banc. Il insulte celle qu'il appelle toujours et encore sa génitrice.

[00:25:20]

Et quand on interroge Catherine, je vous dis que je suis pour rien. José Goncalves élargissons. Néanmoins, Mme, on peut dire que vous aviez toutes les raisons de commandité l'assassinat de votre mari. C'est à dire la vie qu'il vous a fait vivre. Oh, c'est vrai qu'il m'a fait vivre une vie. Comment dire qu'il n'était pas facile, mais pas plus que ça non plus.

[00:25:47]

Et le reste, elle ne s'en souvient pas et elle reçoit à la barre le soutien inattendu de l'expert psychiatre.

[00:25:56]

Il est parfaitement possible que la vaisselle dont elle a été victime lui fait perdre la mémoire. C'est parfaitement possible.

[00:26:07]

Yavo docteur s'est abaissé, pu l'empêcher de monter un tel coup de commandité. Le meurtre?

[00:26:16]

Oui, oui, oui. Sacré soutien.

[00:26:24]

Mais l'évènement de ce procès est ailleurs. Je vous l'ai pas dit, mais Kathrin trop bien a trois enfants de son mariage avec Jous, mais aussi quatre enfants d'un premier mariage. Et c'est la fille aînée de son premier mariage qui jette un pavé dans la mare.

[00:26:41]

Joseph, il avait mis ma mère sur le trottoir. C'est vrai. J'avais 15 ans. Il m'a violée. Il m'a violée.

[00:27:01]

Autrement dit, la victime est un salaud. Et ça, c'est toujours un point de marqué pour les accusés. Quant à José Goncalves, Berrichons souligne qu'elle a même depuis le début. Il reconnaît les faits et il implique la veuve trop bien et le troisième, alors? Jean-Baptiste GR20 de Sony, qui est juste là parce qu'il a emmener Goncalves en voiture sur place, et lui d'un bout à l'autre du procès. On a l'impression que le président l'a oublié.

[00:27:37]

À la fin, l'avocat général réclame 20 ans pour Cancalaise et 18 ans pour Catherine, trop bien, mais le verdict des jurés est assez nettement en dessous. José Goncalves est condamné à 15 ans et la veuve bien à 12 ans. Quant à Djerba, il est acquitté.

[00:28:03]

Personne ne fait appel et la veuve trop, bien sûr, après sept années de détention. Six mois plus tard, on la retrouve morte chez elle, au pied d'une échelle. Une vengeance, la vendetta qui continue? C'est possible, mais l'enquête conclut à un accident et elle est enterrée conformément à sa dernière volonté. Dans la robe blanc de son mariage avec Moscou de JO. Et pour débriefer cette histoire, je suis avec vous, Maître Sandrine Monchaux, du barreau de Grenoble, vous avez donc été dans cette affaire l'avocate de l'une des filles de Catherine et de Joseph, trop bien partie civile.

[00:28:51]

Donc, si j'ai bien compris, d'ailleurs, vous avez aussi été bien à vous. Avocate de Frédéric, le plus jeune des filles au moment où s'est jouée la garde des enfants et que lui réclamait d'être confiée à son père.

[00:29:04]

Donc, au fond, c'est une famille que vous connaissez bien, que je connais bien, effectivement, car en fait, je ne suis pas intervenue avant l'assassinat. Je suis intervenue tout de suite après que s'est posé le problème de la résidence dont Frédéric était mineur, et le juge des enfants a été saisi à ce moment là pour décider où aller. Frédéric voulait aller chez son père et refusé obstinément d'aller chez sa mère. Donc, c'est dans ce cadre là où, quelques semaines après l'assassinat, j'ai été saisi pour intervenir pour les plus jeunes.

[00:29:36]

Après cinq années pour la seule et j'ai accompagné jusqu'au procès.

[00:29:41]

Alors d'abord, peut être un commentaire sur le verdict. José Goncalves prend 15 ans. Catherine trop bien, prend 12 ans. Moi, je me dis que c'est pas cher payé pour un assassinat.

[00:29:52]

Effectivement, pas cher payé. Ça a été une grande déception pour les enfants, mais on a vécu un procès compliqué alors que effectivement relaté dans ce que vous avez dit ou on a eu une grande partie du procès, on avait l'impression que la personne qui était accusée, c'était justement monsieur Rukia et non pas sa femme. Et ça a été très dur à vivre pour les enfants. Non, pas du tout. Partager la vision que l'on a donnée de leur père sur ce que vous avez repris, sur ce qu'on peut dire.

[00:30:20]

Si la fille aînée de Mme l'ALEm, Rukia. Et c'est vrai que ça a été très compliqué pour les enfants d'entendre des choses qui, pour eux, ne correspondent absolument pas à la réalité. Pour eux, leur père n'était absolument pas un salaud, pour reprendre l'expression que vous avez utilisée. Et je pense qu'elle a bénéficié de cette image mauvaise, qu'elle a réussi à donner du père de la victime et qu'on a parfois oublié que la victime, c'était le père.

[00:30:46]

Mais ici aussi, peut être, de son récit et du soutien qu'elle reçoit tout de même. Deux psychiatres qui voient très loin. Elle en a sans doute bénéficié, mais alors elle a voulu donner l'image pendant tout le procès, de quelqu'un de malade, de quelqu'un de fatigué. Il y a quand même des moments dans le procès où elle a repris du poil de la bête. Elle a montré sa véritable image en étant dans l'agressivité, notamment par rapport à ses enfants.

[00:31:17]

Et là, on se rendait compte que ce n'était pas non plus quelqu'un de malade.

[00:31:21]

Mais les accusations de s'insinuent. Qui dit Joseph ma voulu aussi, évidemment. Ça, ça joue en sa faveur. Parce que la fille aînée dont on parle, c'est celle de son premier mariage pour les enfants du premier mariage la soutiennent. La différence des enfants de son deuxième mariage, ils la soutiennent au moment du procès.

[00:31:42]

Ils ne la soutiennent pas du tout au moment où ils sont entendus, dans les premiers temps de l'enquête. Les Anglais donnent plutôt une image favorable de M. Rukia. Et c'est après, au moment du procès où a effectivement, un peu à la surprise générale, ils viennent soutenir leur mère, qui les avait pourtant abandonnés quand il était jeune. Il avait des rapports qui étaient extrêmement conflictuels entre ses enfants et leur mère. Et c'est uniquement au moment du procès où il y a eu ce rapprochement pour, entre guillemets, sauver leur mère.

[00:32:10]

Sans doute la mort de Catherine, troupier maître, six mois après sa sortie de prison. C'est un accident. Si l'on vous souhaite la vengeance qui continue, alors ce n'était pas non.

[00:32:23]

Je peux pas témoigner de la réalité de ce qu'il a pu se passer ce jour là. En tout cas, j'ai appris bien plus tard puisque pour moi, le procès était terminé. À partir du moment où l'audience était passée, il y avait eu un appel de Mme Savard, a dit Mme Rukia. Quel effet a t elle été sur les désistées? Rapidement. J'ai eu l'occasion de revoir les enfants dans le cadre d'une émission qui avait été faite sur cette même affaire et on en a parlé à ce moment là.

[00:32:53]

Et pour les enfants, il est tombé un peu des nues. Pour eux, c'était un accident. Ils n'avaient jamais entendu quoi que ce soit sur le fait que ça puisse être remis en cause ou qu'il y ait un quelconque doute.

[00:33:02]

Je voudrais revenir sur cette histoire d'un décès parce que j'ai l'impression que ça a beaucoup compté dans le verdict. Est ce que vous y croyez? Est ce que votre client croit qu'il s'est investi plus de dix minutes? Il pointe, ne se souvient pas d'avoir commandité ce meurtre.

[00:33:23]

Absolument pas pour les enfants. Absolument pas. C'est à dire que la réalité de l'a laissée. Elle n'est pas contestée. Il y a toutes les gaffes médicales, bien entendu. Par contre, l'attitude que la mère a pu avoir après la laisser montre que c'est resté une femme forte. Et ça n'a absolument pas, d'après les enfants, une quelconque influence sur le fait qu'elle ne se rappelle pas. Elle se rappelait parfaitement de ce qu'elle voulait rappeler, c'est à dire qu'au procès, elle n'est pas postulantes au procès.

[00:33:52]

Elle a toute une partie où elle veut se faire passer pour une dame plus âgée que son qu'elle est malade et diminué. Elle est effectivement dans une posture très recroquevillée, très parlant, tout doucement, etc. Mais par contre, à certains moments, je me rappelle qu'au moment de la plaidoirie, il a fallu que le président intervienne pour lui demander de se calmer parce qu'elle n'acceptait pas ce que je pouvais dire. Oui. Et là, elle a montré qu'il était bien plus fort.

[00:34:21]

Et voilà.

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Alors évidemment, ce qui est le plus saisissant dans cette histoire, c'est son ressentiment des enfants communs avec son esprit, bien contraire. Comment est ce que vous résumeriez les raisons de cette haine?

[00:34:38]

L'image des deux enfants ont toujours été d'être beaucoup plus proches de leur père que leur mère. Y compris quand le couple vivait ensemble. De ce qu'ils m'ont raconté, ils avaient une proximité avec leur père, qui était un père aimant. À la différence de la mère qui n'avait pas cette affection pour eux. Tout au moins, il ne la ressentait pas. Et du coup, quand il y a eu la séparation du couple à ce moment là, c'est tout à fait logiquement que le père a obtenu la garde des enfants et a continué à les élever.

[00:35:09]

La mère, elle, était dans une opposition farouche à la procédure de divorce, mais du coup, elle a eu des menaces. Il y a beaucoup de choses de la part de la mère envers le père, qui fait que les enfants ont effectivement complètement pris parti de leur père parce que de toute façon, déjà, le passé faisait que c'était le parent le plus aisément et qu'ensuite, l'attitude de la mère n'a fait que remettre le conflit de plus en plus.

[00:35:33]

Et au moment où l'assassinat SPEF est postérieur à des menaces qui avaient été faites à la mère qui refusait le divorce et qui avait menacé de mort le père si jamais il allait jusqu'au divorce. Du coup, pour eux, ça a été évident au moment où l'assassinat est intervenu, que leur mère était à l'origine de celui ci. Oui, ça a été lumineux.

[00:35:56]

Ils vont même jusqu'à revisiter l'histoire, c'est à dire qu'ils disent oui des prostituées proxénètes, mais pas lui qu'il revisite ou est ce qu'il l'a dit.

[00:36:06]

Il a quand même condamné le père. Les enfants n'ont jamais contesté. Effectivement, le père avait eu des problèmes avec la justice qu'ils ont aujourd'hui. C'est en aucun cas ils avaient ni El-Khabar assis sur le trottoir.

[00:36:19]

Donc, Mme Samarás, si c'était le cas, c'est l'occasion d'expliquer que quand une femme comparaît devant la justice, elle comparait toujours son nom de jeune fille.

[00:36:29]

Voilà pour les enfants. Il préférait l'usage du nom ainsi que l'usage du nom de leur père. Moi, pour moi, ça s'arrête. Et donc.

[00:36:39]

Mais Mme Lucas Deaux, pour eux, leur mère a été proxénète, n'est pas leur père.

[00:36:45]

Leur père l'a été aussi, mais c'était d'un commun accord entre tous les deux. Ils ont toujours contesté Mme Truc, qui a les capacités pour la victime de l'activité proxénète du père et eux ont toujours dit non. Il y a eu, si vous voulez, à l'attraction commise en commun par les deux. Allez, c'est pas méchant pour les enfants, c'est absolument pas lui le méchant. Et je tiens à préciser aussi que par rapport à l'argent qui a pu être récupéré suite à ces activités communes, les époux étaient en séparation et Mme Rupiah était propriétaire de plusieurs appartements.

[00:37:24]

Ce n'était pas lui qui était propriétaire de faire.

[00:37:26]

Donc, en cas de divorce, il n'y avait pas forcément de problème de partage, ce qui n'était pas forcément une question de partage. C'était plus qu'une question d'héritage, c'est à dire que comme il était en séparation en cas de prononcé du divorce, elle n'avait aucun droit sur le patrimoine immobilier de monsieur. Mais par contre, si le divorce n'était pas prononcé et qu'elle devenait veuve à ce moment là, elle était héritière sur son mari.

[00:37:51]

Donc, il y avait une donation au dernier vivant. Je pensais qu'il y avait une donation au dernier vivant, mais l'époux part n'est pas héritier au même titre que les enfants. Mais il y a toujours une part l'État dont elle avait peur de perdre du. Et puis, il y avait aussi sans doute le fait qu'elle était opposée à ce divorce. Et vous vous dites pour des questions d'argent, vous voulez dire oui, je pense pas. Car quand on entend qu'elle a voulu faire enterrer dans sa robe de mariée sa montre, l'attachement qu'elle pouvait avoir à ce mariage, c'est une question d'honneur, c'est à dire un voile.

[00:38:27]

C'est un coté sicilien, ça, pour le coup.

[00:38:29]

Peut être après la difficulté, c'est comme on avait sa femme ou quelqu'un qui ne reconnaissait pas les faits. Elle ne pouvait pas rentrer dans des explications pour justifier ce qu'elle avait pu faire. Donc, on est un peu resté sur notre faim, sur les raisons qui avaient pu la pousser, mais peut être que ces raisons là ont pu jouer aussi.

[00:38:45]

Je vous remercie beaucoup, mon jour, d'avoir un exemple d'éclairer cette histoire quelques années après et d'avoir retrouvé la mémoire de cette histoire.

[00:38:54]

Des centaines d'histoires disponibles sur l'absence d'écoute et surtout ottintoise. Issers?

[00:39:00]

Attendez, ne partez pas. J'ai encore quelque chose à vous dire. Vous aimez les histoires incroyables? Vous connaissez celle de l'avocat qui a reçu par la poste une oreille coupée. Vous pouvez l'écouter dans le podcast. Mon client et moi, des avocats reviennent sur les affaires criminelles qui les ont les plus marquées, qui ont changé leur vie. Alors, écouter les nouveaux épisodes, c'est simple. Il suffit de taper mon client et moi dans votre application de podcast favorite et de vous abonner.

[00:39:27]

Je vous laisse découvrir.