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La seconde Christophe Hondelatte, voici l'histoire d'une femme à qui on dit après un accident de moto. Vous ne pourrez plus jamais remarcher. Vous êtes condamnée au fauteuil roulant, mais le mot ramez ne fait pas partie de son logiciel. Trois mois et demi après, elle marche. Onze mois après, elle remonte sur des skis et un peu plus d'un mois plus tard, sur un vélo. Et surtout, trois ans et demi plus tard, elle gravit le mont Blanc.

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Elle s'appelle Sylvie Samizdat. J'ai tiré son histoire de son livre, qui paraît aux Editions Guérin. La patiente, sous le titre Ma troisième vie, commence au mont Blanc. J'en ai tiré un récit très revigorant que j'ai écrit avec Duelle de Dieu le veut. Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Je suis né en Alsace, à Flack Landenne, au sud de Mulhouse. Une maison avec un très grand jardin potager, un verger avec ma soeur, je passais mon temps à jouer dans les arbres et avec les voisins, on faisait du vélo et du patin à roulettes. Et à l'adolescence, je partais des journées entières à bicyclette. J'ai toujours eu besoin de me défouler.

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Je ne tenait pas en place et ma mère me disait enfin Sylvie.

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Parmi eux, pendant une minute, je n'ai jamais réussi. Et puis, j'ai fait de la musique aussi, de la clarinette. Je voulais refaire mon métier et à l'école de musique, je jouais dans l'orchestre d'harmonie. J'avais 13 ans et je plaisait beaucoup au directeur et moi, je l'aimais bien. Il me donnait toujours des partitions intéressantes. Je ne voulais pas le décevoir et j'ai eu mon diplôme de fin d'études de clarinette au Conservatoire de Strasbourg.

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C'est grâce à lui. Seulement, il avait une façon bien à lui d'aimer les jeunes filles. Et un jour, j'avais 13 ans. Il s'est occupé de mon initiation sexuelle, le salaud. J'ai rien dit, j'ai appris sur moi. Je me suis dit que c'était ma faute. Et puis, je voulais vivre heureuse. Je voulais croquer la vie. Je voulais garder mon sourire, mon optimisme.

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Il m'a fallu 17 années de plus pour dire ce qui s'était passé à mon mari.

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Après le bac, j'ai tenté une fac d'histoire, mais c'était trop immobile. Ça n'était pas fait pour moi, alors je me suis inscrit dans une fac de sport, mais c'était trop intellectuel pour le coup et pas assez sportif. Et là, j'ai quitté l'Alsace sur un coup de tête et je suis allé m'installer dans les montagnes parce que mes parents avaient amené en vacances un coup de foudre. Et cette année là, j'ai gravi le mont Blanc avec mon père et la montagne est devenu une nouvelle passion, encore plus forte que la musique.

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Raymond Grimpés. J'aime entendre le crissement des crampons. Tôt le matin, dans la neige, j'aime me faire prendre dans la tempête. J'aime éviter les chutes de pierres. J'aime arriver coûte que coûte au sommet et là en haut. J'aime sentir le vent léger. Je me suis toujours dit que s'il devait m'arriver un accident, je serais en montagne.

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Les années passent, je me marie avec Eric, on a des enfants, Robin, qui a aujourd'hui 17 ans, et Camille qui en a 11 et un matin de mars 2015. Éric et moi, partons skier enfin. C'est ce qu'on croit. On arrive au téléphérique.

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Là, on aurait eu au moins une heure d'attente.

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Et si on partait en moto, plutôt. Il fait beau, les routes sont simples. Cela dit, si j'étais à Lescuyer. Pour ajouter aussi un accident. Ça fait six ans que je partage ces sorties moto avec Éric, mon mari, et aujourd'hui, c'est une belle journée de printemps et je sors ma belle 900 Ducati. Sifflez légèrement dans mon casque. Après cet hiver passé sur des skis. Quel plaisir de retrouver les sensations de la moto! Moi, j'aime bien l'engagement, pas le droit de tomber, pas le droit à l'erreur.

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Toujours rester concentré, c'est grisant. Et ce matin là, on plonge tous les deux vers la vallée de l'Arve par la route étroite et sinueuse du village des Carosse Garage et de Bordeaux, où il y a une file de voitures à touche touche. Elles sont ralenties par un convoi exceptionnel. Eric est devant. Ils doublent sans problème. Je m'engage à mon retour. Mais pourquoi? Pourquoi maman s'est elle crispée sur le frein? Pourquoi ma moto était parti en vrille?

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J'ai juste eu le temps de crier et j'ai glissé vers les gros du camion. Et là, une grande lumière blanche d'un blanc éclatant, un blanc qui n'existe nulle part sur terre, qui me happe, qui m'inspire hors de mon corps. Ma première vie s'arrête là. A cet instant sélevait reviens, reviens, reviens Sylvie, on a besoin de toi, les enfants aussi, je t'en supplie, c'est lui revient.

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Mais moi, à ce moment là, je suis bien, je suis zen, donc c'est si doux la mort. Mais Éric continue de m'appeler et d'un coup, je décide de retourner dans mon corps, c'est à dire encastré entre les roues et la carlingue du camion. J'ouvre les yeux cinq jours plus tard à l'hôpital. Bonjour. C'est normal que vous puissiez pas me parler. Vous avez des appareils dans votre bouche pour vous faire respirer. Je suis content de vous voir avec les yeux ouverts.

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Vous avez vraiment de la chance d'être encore là. Vous avez perdu beaucoup de sang. Il a fallu vous transfusés, et il a fallu vous amputer du bras droit au dessus du coude. Par ailleurs, là, la moelle épinière est touchée. Elle est sectionnée par endroits et on. Je sais ce que ça veut dire, ça veut dire que je ne vais plus pouvoir marcher, alors j'ai essaye de bouger les doigts de pied. Rien ne répond, mais non, non, je ne suis pas d'accord.

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C'est l'extrémité de la moelle épinière qui est touchée, vous savez. Et avec de la chance et beaucoup de volonté, dans quelques années, vous vous pourrez peut être vous mettre debout et faire quelques pas pour aller du fauteuil jusqu'au lit.

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Du fauteuil jusqu'au lit, costaud, toujours. Moi, j'irai au mont Blanc, j'irai comme je l'avais prévu sur le mont Blanc avec mon fils Robin. On ne va pas s'arrêter dans cette chambre d'hôpital. Ils ont dit à Eric qu'ils ne savaient pas si j'allais Veer qui avait un risque d'infection, que si tout se passait bien, ils allaient me garder six mois que j'en avais pour deux ans de rééducation, que je serai dans un fauteuil roulant et moi, à cet instant, dans ce corps qui ne peut pas bouger et qui me fait si mal.

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Je dessites tous mes projets, tous mes rêves les plus fous se réaliseront. 28 mars 2015, 15 jours après l'accident. C'est un grand jour parce que ce matin, à force de concentration, à force de volonté et de conviction, mes doigts de pied ont bougé et je le dis à l'infirmière. Mais non, madame, vous vous vous faites une idée. Elle va même pas vérifier sous les draps. Et quand Eric et les enfants arrivent, regardez, je peux bouger les doigts de pied.

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Et du coup, je vais marcher. Je vais pouvoir retourner au mont Blanc.

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Je n'imagine pas une seconde passer ma vie dans un fauteuil roulant. Deux jours plus tard, c'est mon anniversaire. 44 ans avant, pour mon anniversaire en général, je faisais une rando à ski et je rentrais le soir à la maison. Le visage cramoisi, pour souffler les bougies du gâteau.

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A quoi bon pleurer sur tout ça pour me démotiver, pour s'offrir encore plus? Alors je fais bouger mes doigts de pied et ça bouge et je retrouve le moral.

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Vers 19 heures, Éric, Robin et Camille arrivent à grand bruit.

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Je les entends dans le couloir, monsieur, monsieur. Ici, c'est un hôpital. Ce n'est pas une piste de ski. l'Epide, esquissait là haut.

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Je comprends, je comprends quand je les vois débarquer dans ma chambre avec mon cadeau, une belle paire de skis toute neuve avec un ruban. Je suis contente, si ému. C'est dingue d'avoir osé un tel cadeau. Ils veulent croire que je dis et moi aussi, j'y crois.

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Tous les matins, on me réveille vers 6 heures et demie.

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Bonjour. Attention, médicaments! Et puis, le radiologue vient tous les matins pour une douloureuse radio des poumons perforés. Il faut savoir s'il se recolle, s'il ne sait pas, s'il s'infectent. Je suis morte. Puis arrive l'aide soignante pour la toilette au gant de toilette. Vers 10 heures, l'infirmière pour refermer pansement et quand elle l'ouvre, celui du moignon. Je n'ose pas regarder. J'ai peur de voir l'eau. Et de voir la chair sanguinolente dessus. Et puis, il y a le pansement Bando 50 cm et celui du genou droit qui a brûlé.

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Et ensuite arrive le kiné et sa stagiaire qui font bouger mes jambes. Bon, maintenant, on va faire de la kiné respiratoire Alizée. Inspirez, expirez profondément, retenez votre respiration. Très bien, on reprend.

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7 avril, moins d'un mois après l'accident. Bon, vous allez pouvoir quitter l'hôpital. Pour vous, poumons ne saigne plus et donc vous allez pouvoir aller dans un centre de rééducation. Ans lui vaudra. Vous retirez aussi la trentaine d'agrafes que vous avez dans le dos. Trois jours plus tard, on me transfert en ambulance au Centre de rééducation de Sens Helmholtz, un ancien sanatorium à 1000 mètres d'altitude.

[00:12:14]

Voilà votre chambre. C'est la 119. Elle ne ressemble pas du tout à une chambre d'hôpital, elle est vieillotte, la tapisserie est délavé, il manque des morceaux et la fenêtre ne ferme pas correctement. Peu importe.

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Je suis là pour progresser. La télévision? Non, je suis journaliste, je vais la regarder, je me connais et je passe moins de temps à travailler ma rééducation.

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12 mai, deux mois après l'accident, j'ai rendez vous avec Marie Neige, l'assistante sociale. Alors?

[00:13:00]

Il va falloir que vous fassiez un dossier pour faire reconnaître vos handicaps et obtenir en conséquence les aides financières, techniques, humaines. Tout ça coûte. Et donc, il faudrait que vous écriviez une lettre dans laquelle vous. Racontez votre vie d'avant. En quelque sorte. L avenir que vous vous imaginez aujourd'hui? Et pour ça, il faudrait pas trop traîner parce que après, il y a énormément d'attente. Je rentre dans ma chambre, je prends ma tablette, j'écris bourneau mon prénom, mon adresse, mon numéro de téléphone et la date.

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Madame, monsieur, et là, je réfléchis à ma vie d'avant. Je la connais par coeur. C'est ma vie. Rien ne sent rien. J'essaye de me concentrer. Je n'arrive pas à écrire une phrase pareille pour l'avenir. Je sais que je vais remarcher. Je sais que je vais skier. Je sais que je vais gravir le mont Blanc, mais je n'arrive pas à l'écrire. Pourquoi? Qu'est ce qui se passe? Essaye le lendemain et une semaine plus tard.

[00:14:16]

Et cette fichue lettre n'est toujours pas écrite. Et je dois demander à Eric de l'écrire à ma place. Pourquoi mon cerveau tourne t il au ralenti?

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Je trouve la réponse le soir, quand Lucie, l'infirmière, m'apporte mes médicaments. Vous pouvez les prendre toute seule. Ouais, ouais, pas de problème, je les aligne sur mon plateau. Il y en a 23 à avaler matin, midi et soir, 69 par jour.

[00:14:58]

Pourquoi alors j'avale les 23 sagement l'un après l'autre? Et quand l'aide soignante bien récupérer le plateau repas? Dites, vous savez pourquoi j'ai autant de médicaments? Moi, je n'en sais rien. Ce n'est pas mon domaine, mais je vais en parler au docteur. Le docteur vient le lendemain à 7 heures. Bon, alors, celui là, c'est un antidépresseur. Celui là achète un somnifère, le petit blanc. Là, c'est un fluidifiant sanguin. Les rouges versent des antidouleurs.

[00:15:34]

Le sachet, l'acétone. C'est pour le transit intestinal et le orange.

[00:15:40]

Et bien, c'est pour mieux supporter tous les autres médicaments, dit docteur.

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J'ai un problème pour me concentrer. On pourrait pas baisser un peu les doses. Ah non, non, non, vu votre teint, faut pas prendre de risque. Eh bien, je le ferai tout seul. Je n'ai pas besoin d'antidépresseurs ni de somnifères et pour le reste, je vais diminuer les doses au lieu de quatre pilules blanches et rouges, je vais en prendre trois et la semaine prochaine, deux.

[00:16:12]

Et là où il n'y en a qu'une, et bien j'arrête tout de suite. Alors bien sûr, au bout d'une semaine, les douleurs sont plus vives. Mais tant pis, j'arrive mieux à réfléchir.

[00:16:28]

29 mai, deux mois et demi après l'accident, ça fait dix jours que j'essaie de me mettre debout dans la petite salle de kiné en accrochant à l'escalier. Les kinés mettent juste à me lever et depuis huit jours, j'arrive à rester debout. Et maintenant, je tiens presque cinq minutes et aujourd'hui, une petite victoire. Je suis arrivé à me lever toute seule. Mon prochain but, c'est de marcher. On est vendredi. Vendredi prochain, je fais mes premiers pas.

[00:17:00]

C'est juré.

[00:17:06]

Le vendredi suivant, ils sont tous là qui m'attendent de pied ferme. Même si mon ergothérapeute n'y croit pas. Ville. Médicalement parlant, c'est impossible. Allez maintenant, je dois me lancer Allez Sylvie! J'avance le pied droit. Allez, allez, tu peux le faire. Et là, j'avance le golf.

[00:17:33]

Et puis le droit, j'ai réussi. J'ai fait trois pas. Je suis si heureuse. J'ai envie de pleurer de joie. Et demain, j'en ferai 12 et 24.

[00:17:46]

Et ainsi de suite. Rien ne pourra plus m'arrêter.

[00:17:54]

Quasiment trois mois après l'accident. A force d'éliminer un médicament parsemaine, Blanc prend plus qu'un obligatoire pour fluidifier le sang et éviter les phlébite et les autres. Les autres, je les jette discrètement. Je vais bien, j'ai la pêche.

[00:18:11]

J'ai retrouvé mon cerveau et le médecin qui me dit Bon, on va pouvoir diminuer les doses progressivement d'ici deux à trois mois. Il ne vous restera que les antidouleurs et les neuropathiques qu'il faudra sans doute que vous gardie à vie. 26 juin. Depuis que je m'entraîne à marcher avec des béquilles, j'ai fait des progrès, même si ça ne va jamais assez vite à mon goût. Je ne peux pas encore aller dehors. Les graviers me font perdre l'équilibre. J'ai décidé néanmoins de rendre mon fauteuil électrique tout faire à pied pour progresser.

[00:19:01]

11 juillet. Maintenant, sur un terrain plat avec ma béquille, je vadrouille 500 mètres et j'arrive à monter et descendre les escaliers. J'ai droit à un week end à la maison.

[00:19:19]

27 juillet, ça y est, je rentre à la maison. Je reviendrai au centre tous les jours de 9 heures à 17 heures. Dire qu'il y a quatre mois et demi, je me réveiller immobile et transpercé par la douleur face à un médecin qui m'a annoncé que je ne remarcher plus jamais. Mais pour moi, le plus important reste à venir.

[00:19:54]

3 février 2016. Dix mois et demi après l'accident, ça fait des semaines que je vois Éric, Robin et Camille partir skier. On habite au pied des pistes et moi, ça me démange. Et une fois de plus, les kinés et les médecins m'ont dit ce qui est impossible.

[00:20:14]

Mais moi, j'y crois. Et Eric aussi. Il fait beau, on y va.

[00:20:27]

Mettre mes chaussures de ski est une première épreuve. Mes doigts de pied se recroqueville et je n'ai pas assez de force pour rentrer dans la chaussure. Il me faut une demi heure Missillier et maintenant je dois trouver mon équilibre. Eric Medien Je fais 50 mètres et là, il me fait chausser des skis. Là, ça tangue. Je fais des petits pas. J'essaye de retrouver des sensations. Bref, je me donne un cours de ski spécial, débutant, handicapé.

[00:20:54]

Je prends le tapis roulant qui maintenant en haut de la toute petite piste des enfants et je descends doucement en chasse neige et je le fais une fois, deux fois, dix fois. Je suis fatigué, mais la prochaine fois, je prendrai le télésiège. Une autre idée me trotte dans la tête refaire du vélo, mais avant, ça passe par de la kiné pour débloquer mon genou. Les kinés ont beau pousser pour qu'ils fléchissent, ça ne progresse pas.

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Pour que je te propose Silvy, c'est d'utiliser ce qu'on appelle du gaz hilarant. Qu'il permettra de moins sentir la douleur et donc on va pouvoir pousser à la flexion du genou en cassant les adhérences.

[00:21:43]

On y va alors tout respire lentement et calmement dans le masque à gaz moisi. La première fois, je respire trop fort. Je ne fais plus rigoler et la deuxième fois, je m'implique et on fait ça pendant un mois et après je dois tout réapprendre. Comme un enfant, je commence par des allers retours sur le seul bout de route plate près de chez moi, mais je tire mon guidon que d'une seule main. Il me faudrait une prothèse, une prothèse, mais ça, c'est pas possible.

[00:22:16]

On a pas ça en catalogue, pas possible. Eric, un de mes copains mécanos, et mon ergothérapeute m'ont fabriqué. Et comme ça, je peux aller de plus en plus loin, là où le vent de liberté souffle dans mes oreilles.

[00:22:36]

Février 2018, un peu moins de trois ans après mon accident, c'est un hiver magnifique. Il y a beaucoup de neige et aujourd'hui, avec Eric, on prend le téléphérique de l'Aiguille du Midi pour aller vers la vallée Blanche. Un itinéraire de ski hors piste de 20 km dans le massif du Mont-Blanc. On s'arrête pour manger au refuge du requin.

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Et là, arrive un guide que je connais, Doumé. Ça fait 15 ans que je n'ai pas vu.

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Je n'avais pas peur de hobereaux à celui que je travaille avec des clients handicapés mentaux. Ah bon? Dis moi d'où? Est ce que tu accepterait de m'emmener au mont Blanc cet été? En juin, le projet me semble fou, mais pourquoi pas? Moi, je veux bien. L'objectif Mont-Blanc cesse d'être un rêve lointain.

[00:23:39]

17 juin 2018. Trois ans et trois mois après mon accident, c'est le jour J. Je pars pour cette aventure avec Eric. Avec Robin, mon fils. Avec Fred McKinney, Philippe, mon ergothérapeute et l'indispensable Doumé. Mais à 4400 mètres d'altitude, on doit faire demi tour à cause du mauvais temps.

[00:24:04]

Un mois plus tard, le 17 juillet, c'est reparti avec tous, mais bien sûr, Éric Robin et mon neveu Fabien. À une heure et demie du matin, nous quittons le refuge des Cosmiques pour attaquer à la lumière des lampes frontales. La montée très raide du mont Blanc du Tacul. Je me concentre sur les chaussures orange de demain. Heureusement qu'il y a l'accord du haut de l'échelle a été installé pour passer la crevasse. Je mange bien. Je suis étonné.

[00:24:43]

Après une pause de quatre mille quatre cents mètres au col de Grand Va, nous attaquons les quatre cents derniers mètres. Je suis dans un état de fatigue avancé. Chaque pas est une épreuve. L'altitude pèse, mais j'ai une énergie folle et rien ne peut plus m'arrêter. A midi, nous arrivons tout Lissac au sommet. L'émotion est indescriptible. On se prend dans les bras, on se serre fort et on pleure de joie. C'est un combat de trois ans et quatre mois qui s'achève, qui a permis d'aller au delà de tous les pronostics, de réussir l'impossible en y croyant si fort que l'impossible est devenu possible.

[00:25:48]

Et elle est là. Sylvie Sami Sciages le rappelle le titre de votre livre dont j'ai tiré chaque mot de mon histoire. Impatiente, aux Editions Guérin. Ma première question est la suivante quelle était votre idée en écrivant ce livre? Parce que pour vous avoir lu d'un bout à l'autre, je suis à peu près certain que vous n'avez pas fait ça pour la gloire ni pour qu'on parle de vous.

[00:26:12]

J'ai pas fait ça du tout pour la gloire. J'ai fait ça parce qu'on me l'a demandé maintes et maintes fois d'écrire un livre en me disant que ça aiderait des gens, des gens qui n'ont pas le moral, des gens qui pensent que nous n'arrivons pas à s'en sortir.

[00:26:24]

Et donc, voilà, j'ai fait pour ces gens là. Mais est ce que vous êtes certaine que ça aide les autres? Et bien vu les retours que j'ai. Oui, et que les retours. Genre merci Sylvie.

[00:26:36]

Grâce à toi, j'ai de nouveau le moral ou merci. J'essaye d'avancer. Tout compte fait, je me suis cassé un bras, c'est pas grand chose et donc ça fait plaisir.

[00:26:46]

C'est les gens qui râlent parce qu'ils ont cassé leur voiture dans un accident, mais il leur est rien arrivé, entre autres.

[00:26:52]

Et puis, des gens qui n'ont pas le moral pour plein de raisons et ça leur fait du bien.

[00:26:57]

Ceux qui pleurnichent de petits bobos. Il vous agace? Non, parce que j'arrive à pleurnicher aussi, d'ailleurs.

[00:27:03]

Ah, ça vous arrive encore aujourd'hui? Ben oui, comme tout le monde. Et là, vous vous dites. Et là, je me dis que c'est pas une bonne idée.

[00:27:12]

Donc j'arrête. Je n'ai pas fait le mont Blanc pour pleurnicher sur un bobo. Exactement. Mais en même temps, parfois, ça, ça ne sert à rien de vouloir quelque chose. Par exemple, ça serait mentir que de dire que tous les paraplégiques peuvent marcher.

[00:27:25]

Oui, bien sûr, ça serait mentir. Mais pour moi, ce n'était pas acceptable de pas marcher.

[00:27:31]

Vous voulez dire que parmi les paraplégiques qui se résolvent à rester dans un fauteuil? Peut être y en a qui pouvaient marcher. J'en suis certaine. Absolument certaine. Oui, parce qu'au début, quand on a ce genre d'accident, je le sais en ayant parlé à pas mal de paraplégiques. Il y a un espoir. D'abord parce que le système entretient un espoir. On dit en Russie, peut être on pourra vous faire marcher. Ils ont un système baki, mais quand même.

[00:27:55]

J'en ai connu beaucoup qui ne sont pas arrivés. Il y en a beaucoup qui n'arrivent pas.

[00:27:58]

Il y en a beaucoup qui ne veulent pas et c'est comme ça.

[00:28:01]

Alors on va parler évidemment tout à l'heure, longuement, de cette volonté pour essayer de comprendre d'où vous vient parce qu'elle est assez exceptionnelle. Je voudrais savoir si on vous a déjà proposé de faire du coaching, comme on l'a proposé à Philippe Croizon, par exemple. Vous savez, il a été amputé des quatre membres et lui l'a fait comme vous. Un la même chose. Il a traversé la Manche à la nage, puis relié les cinq continents. Puis aujourd'hui, il va dans des entreprises pour dire aux gens Voilà ce que c'est que la volonté.

[00:28:28]

Alors, je suis invité en février pour une association qui s'appelle Abécédaires, justement pour parler de cette aventure. Et puis, dans un lycée à Cluses aussi. Et puis, j'étais déjà dans un lycée à Thonon pour parler de cette aventure. C'est un genre de coaching, oui, mais du business, du business?

[00:28:44]

Non. Mais on n'en fait pas. Non, ce n'est pas le but. Ce n'est pas votre truc. Je ne savais d'avance. Alors évidemment, ce qui ressort de votre récit. C'est votre volonté incroyable, votre capacité à surmonter l'adversité qui est très rare. Vous êtes d'accord avec ça? Il paraît que vous l'avez constaté dans votre vie et que parfois, par manque de volonté, les gens sont fermés. Oui, bien sûr, dans leur sort. Oui, oui, oui.

[00:29:11]

Et là, j'avais beaucoup de volonté. Mais ça m'arrive de ne pas en avoir tant que ça aussi. Ça dépend des moments. Vous le dites pas dans le livre parce que le livre, c'est remarcher à tout prix. Et là, il y avait de la volonté, beaucoup. Alors, est ce que vous savez d'où elle vient, cette volonté? En général, la réponse, c'est l'éducation.

[00:29:28]

Je pense que c'est un tout. Je pense qu'elle est en moi au départ. Mais en vous, comment?

[00:29:34]

C'est peut être génétique parce que j'avais un papa qui avait beaucoup de volonté.

[00:29:37]

J'ai une maman qui a aussi un bon moral. Donc, c'est l'éducation et la génétique. Une sœur aussi, qui a un moral formidable. Et puis l'éducation aussi.

[00:29:45]

Peut être le sport. Peut être parce que le sport, déjà, cultive cette idée de dépassement et la passion.

[00:29:54]

Pour moi, la passion de la montagne, c'est d'habiter dans la montagne sans pouvoir y aller. C'est pas imaginable.

[00:30:00]

La montagne cultive encore plus cette idée du dépassement que tous les autres sports que vous avez fait.

[00:30:07]

Le cyclisme peut être osé, mais remarcher.

[00:30:11]

Quand on nous dit qu'on est paraplégique, c'est une grande course en montagne.

[00:30:14]

Tout compte fait, c'est arrivé à un sommet sans laisser tomber. Il faut aller au sommet. La musique, c'est ça, explique un peu moins les choses. Parce que la musique, c'est la sensibilité. Il y a du travail. Il faut être un petit peu, faut bosser. Parfois, ce n'est pas tant l'idée de dépassement, quand même la musique.

[00:30:31]

On peut se dépasser en musique aussi, jouer un concerto difficile et qu'on trouve magnifique et essayer de jouer le mieux possible.

[00:30:38]

C'est le Concerto pour clarinette de Mozart qu'on a entendu tout à l'heure exactement. Vous avez bien choisi le morceau, vous l'avez joué? Oui, et j'adore. Ce qui m'a frappé aussi, c'est votre incroyable. À rassembler des gens autour de vous parce qu'on le voit, on le voit très, très bien entre les lignes dans ce livre. Vous vous êtes continué, mais pour vous motiver, vous motiver des gens autour de vous, c'est à dire les personnels soignants, les kinés, l'Argoat, les ergothérapeutes, votre mari Eric, vos enfants.

[00:31:10]

En fait, vous vous entraînez du monde, c'est à dire? Il y a cette idée. Je peux pas faire ça toute seule.

[00:31:15]

On peut enfin si on peut faire ça tout seul, mais je pense que c'est trop difficile et c'est un tout. Tout le monde entraîne tout le monde. Moi, j'entraîne les gens par l'optimisme et parce que je vais m'en sortir.

[00:31:28]

Et Eric a fait un travail énorme là dedans aussi en contactant tout le monde et en expliquant jour après jour ce qui se passait.

[00:31:36]

Et puis les amis sont venus. Et puis l'équipe médicale aussi.

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On va dire parce qu'une patiente qui a le sourire et qui veut s'en sortir. Cette terrasse, c'est certainement plus motivant qu'un patient qui râle. Mais qu'est ce que vous vous reconnaissez?

[00:31:47]

Cette capacité à entraîner les autres, à motiver les autres? Non, je ne la connais pas. Remotive. Ça va être un tout. Oui, c'est vrai qu'une motivation est là.

[00:31:57]

Et l'autre jour, je pense à un point qui n'a rien à voir avec ce dont on vient de parler à l'instant qui m'a légèrement intéressé. C'est votre expérience de mort imminente. Vous n'êtes pas la première à raconter ça. J'ai raconté des tas d'histoires ici sur ce thème là. Vous avez donc vu une lumière blanche? C'était doux, n'est ce pas? C'était plus doux. C'était d'un calme qui n'existe pas sur cette terre. C'était beau. C'était apaisant, attirant, attirant, très attirant.

[00:32:27]

C'est une expérience qu'on n'arrive pas à voir en tant que vivant. C'est magnifique et vous racontez très bien que ce sont les appels d'Eric, votre mari, qui vous motive à revenir.

[00:32:39]

Alors moi, j'étais tellement bien là haut que je n'avais pas du tout l'intention de redescendre.

[00:32:43]

Je voyais mon corps par terre qui était là avec du monde autour, mais il m'intéressait pas. Et donc, Éric m'a parlé gentiment, mais ça n'a pas fait. Donc après, il m'a crié dessus. Il m'a hurlé Tu m'as dit qu'il avait les enfants avec lui et là, je l'ai entendu et je me suis dit Ah oui, j'ai mes enfants et j'ai un mari et j'ai une vie. Donc oui, il faut que je redescende.

[00:33:02]

Donc, j'ai décidé de revenir, tout compte fait, en décidant de revenir.

[00:33:05]

Je suis revenu vite. Qu'est ce que ça vous situez vous? Cette expérience n'est pas courante, mais vous n'êtes pas la première.

[00:33:12]

C'est une belle expérience et c'est rassurant en se disant que, tout compte fait, mourir, ce n'est pas si terrible. Et tant que j'étais dans cet autre monde, je n'avais pas mal. J'étais tellement bien. Le retour dans le corps était douloureux et plus douloureux. Mais ce qui s'est passé là haut, c'était beau, c'était magique.

[00:33:30]

Vous êtes croyante?

[00:33:32]

Oui, mais pas content parce que je me suis dit elle. Un cathos n'ont pas pardonné? Non.

[00:33:40]

Et je ne suis pas baptisé, mais je crois un certain Dieu.

[00:33:45]

Mais pas forcément tel qu'il est marqué de lignes.

[00:33:47]

Parler, raconter, ving, parler, voilà. Alors il faut qu'on parle du sujet des médicaments. Vous êtes donc en centre de rééducation? Vous avez 69 médicaments par jour et pour commencer, de votre propre chef dans le dos des médecins, vous virez petit temps les antidépresseurs, petit 2 les somnifères et moi, je me dis au contraire, c'est ça que je veux garder.

[00:34:15]

Et pourquoi pas ce que je me dis dans cette situation? Suite aux somnifères, peut m'aider à dormir et l'antidépresseur à affronter.

[00:34:23]

D'accord, mais j'avais un problème, c'est que je n'arrivais plus à réfléchir, mais vraiment plus du tout. Et donc, il faut faire quelque chose si l'esprit s'endort.

[00:34:33]

Comment réussir à remarcher et aller au bout de mon rêve d'aller au mont Blanc?

[00:34:38]

Et alors, après vous, diminuer les doses des autres médicaments dans le dos des médecins? C'est vraiment une tromperie. Disons que j'ai demandé aux médecins d'abaisser ces médicaments et il n'a pas voulu. Donc, il fallait que je fasse tout seul.

[00:34:54]

Mais j'ai revu ce médecin.

[00:34:55]

Il n'y a pas longtemps qu'il a lu votre bouquin et là, il est au courant et on a bien discuté et il comprend tout à fait mon geste. Mais lui, en tant que médecin, il ne pouvait pas le faire.

[00:35:06]

Il ne pouvait pas le faire.

[00:35:07]

Non, parce qu'une patiente à qui on a coupé un bras à condition qu'elle ne va pas marcher. Il y a tous ces problèmes. Et qui dit non, non, non, je ne vais pas tomber en dépression et j'ai pas besoin de antidouleurs. Je n'ai pas besoin de somnifères.

[00:35:19]

On n'y croit pas trop. Alors, qu'est ce qu'il faut entendre derrière tout ça? Que les médicaments, au lieu de nous aider parfois, nous font plonger.

[00:35:28]

Alors j'avais besoin de médicaments sans les médicaments. Je serais plus de ce monde que je suis quand même arrivé en cadavres. Ça, c'est le médecin qui l'a dit à mon mari à l'hôpital.

[00:35:36]

Vous n'êtes pas anti médicament anti médicament, mais il y a juste milieu. Quand on en a besoin, il faut en prendre. Et si on n'en a plus besoin, on n'en a plus besoin.

[00:35:45]

On en donne trop de médicaments redondants, de trop. On en donne trop la cerise sur le gâteau, c'est le médicament qui est là pour faire accepter les autres médicaments, s'effrayer TRX. Trois mois après, vous ne prenez plus qu'un seul médicament qui est donc le fluidifiant. Soit vous vous êtes rendu quand même à l'évidence que sinon, c'est une phlébite et la phlébite, c'est la mort en fauteuil roulant. Il n'y avait pas le choix, il n'avait pas le choix, mais du coup, vous avez très mal.

[00:36:10]

Ah ben oui, mais rien n'est parfait, mais j'ai mal. Mais je peux réfléchir et donc je peux progresser.

[00:36:16]

Ma question suivante est un peu dérangeante, mais est ce que vous n'auriez pas besoin d'avoir mal?

[00:36:22]

J'aimerais bien ne plus avoir mal que j'ai toujours mal quelque part. Maintenant, suite à l'accident. Mais non, j'aime pas avoir mal, mais c'est là, donc j'accepte.

[00:36:34]

Vous n'êtes pas dans cette idée qu'il faut souffrir? Pas du tout pour porter sa croix. J'en viens, à mon avis sur des cathos.

[00:36:40]

Mais non. J'aimerais bien ne plus avoir mal à un sujet. Évidemment qu'il faut qu'on aborde. Car rien à voir avec tout ça. On sent bien que vous avez profité de l'occasion pour le glisser en disant Ça ne va pas se représenter deux fois dans ma vie. C'est ce qui s'est passé avec le directeur de l'école de musique. Il vous a violée?

[00:36:59]

C'est le mot. Il a abusé sexuellement. Ce n'est pas un viol. Non, pas strictement. Pour vous, le traiter de salaud. Vous mettez un point d'exclamation et à partir de là, c'est fini. C'est à dire que la suite est très intéressante. Vous dites j'ai rien dit. Je me suis dit que c'était ma faute. Et puis je voulais vivre. Et là, on trouve tout de suite la trace de cette volonté incroyable. Je voulais vivre heureuse et croquer la vie.

[00:37:24]

Exactement. Mais ça a été dur à avancer. Mais oui, je voulais croquer la vie à cette époque là. Comme toutes les victimes d'agressions sexuelles, il y a évidemment ce sentiment de culpabilité. Au départ, c'est parce que j'étais jeune.

[00:37:38]

J'avais. J'avais à peine 13 ans et dans ma famille, on parlait pas trop de ces choses là. Et donc je n'osais pas dire parce qu'on croit toujours que c'est de notre faute. Quand on a cet âge là, c'est bête à y repenser. Plus tard, on dit Mais pourquoi on n'a pas dit quelle bêtise?

[00:37:53]

Ma maman m'a dit qu'elle regrettait de ne pas l'avoir vu, de ne pas l'avoir vu. Je lui dis que ce n'était pas de sa faute. Elle n'a rien senti, mais non. Et qu'elle n'y pouvait rien et que ce n'était absolument pas de sa faute.

[00:38:04]

Et lui, ce qui est assez pervers. Y voyez votre passion pour l'instrument, pour la clarinette et pour l'harmonie. Il vous daudé donc les partitions gratifiantes parce que des partitions très ennuyeuses quand on fait de la musique et des exercices. Et puis on sort les concertos et on te dit tu vas pouvoir jouer ce concerto. Et vous pensez qu'il faisait ça pour étendre son emprise sur vous?

[00:38:28]

Ça, je ne peux pas le dire.

[00:38:30]

Je ne sais pas, mais en tout cas, il m'a fait aimer la musique. Il m'a gratifié tellement il m'a poussé loin dans la musique. Et alors, est ce que c'était une contrepartie ou pas?

[00:38:41]

J'en sais rien. J'étais trop jeune. Vous dites d'ailleurs que c'est grâce à lui, ce qui est d'une immense ambiguïté, que vous avez eu votre diplôme du Conservatoire régional de musique de Strasbourg.

[00:38:50]

Mais je le connaissais depuis que j'avais 7 ans et c'était un ami. C'était un grand frère. C'était un parrain et c'était un salaud. Voilà tout.

[00:39:00]

Et alors là, on a la trace du dépassement de soi. Parce que vous dites, mais en même temps? Oui, j'ai souffert. On retrouve la souffrance, mais je voulais autre chose. Moi, je voulais être heureuse. Je voulais croquer la vie. C'est une expérience de ce qu'on appelle la résilience. Je pose mon problème là et je trace ma vie exactement.

[00:39:20]

Et je pense qu'il faut toujours essayer de faire comme ça dans la vie. Ce n'est pas forcément facile.

[00:39:24]

Sans nier le problème, sans nier le problème, parce que le problème est là, mais en essayant de le résoudre d'une manière optimiste.

[00:39:32]

Donc, on trouve déjà, à 13 ans, le mécanisme qui vous fait monter au mont Blanc. C'est ça. C'est un autre mont Blanc, c'est un autre mont Blanc.

[00:39:40]

Je rappelle aussi le Saint-Michel, le titre de votre livre Impatiente, aux éditions Guérin. J'étais ravie de prêter ma voix un peu souffreteuse à votre histoire.

[00:39:53]

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