Transcribe your podcast
[00:00:02]

La seconde, Christophe Sandalettes, c'est l'histoire d'une femme à qui on dit après un accident de moto. Vous ne pourrez plus jamais remarcher. Vous êtes condamnée au fauteuil roulant, mais le mot ramez ne fait pas partie de son logiciel. Trois mois et demi après, elle marche. Onze mois après, elle remonte sur des skis et un peu plus d'un mois plus tard, sur un vélo. Et surtout, trois ans et demi plus tard, elle gravit le mont Blanc.

[00:00:31]

Elle s'appelle Sylvie Samizdat. J'ai tiré son histoire de son livre, qui paraît aux Editions Guérin. La patiente, sous le titre Ma troisième vie, commence au mont Blanc. J'en ai tiré un récit très revigorant que j'ai écrit avec Duelle de Dieu le veut. Réalisation Céline Lebrun.

[00:00:53]

Christophe Hondelatte. Je suis né en Alsace, à Flack Landenne, au sud de Mulhouse. Une maison avec un très grand jardin potager, un verger avec ma soeur, je passais mon temps à jouer dans les arbres et avec les voisins, on faisait du vélo et du patin à roulettes. Et à l'adolescence, je partais des journées entières à bicyclette. J'ai toujours eu besoin de me défouler. Je ne tenait pas en place et ma mère me disait enfin Sylvie.

[00:01:28]

Parmi eux, pendant une minute, je n'ai jamais réussi. Et puis, j'ai fait de la musique aussi, de la clarinette. Je voulais refaire mon métier et à l'école de musique, je jouais dans l'orchestre d'harmonie. J'avais 13 ans et je plaisait beaucoup aux directeurs et moi, je l'aimais bien. Il me donnait toujours des partitions intéressantes. Je ne voulais pas le décevoir et j'ai eu mon diplôme de fin d'études de clarinette au Conservatoire de Strasbourg.

[00:01:59]

C'est grâce à lui. Seulement, il avait une façon bien à lui, mais les jeunes filles. Et un jour, j'avais 13 ans. Il s'est occupé de mon initiation sexuelle, le salaud. J'ai rien dit, j'ai pris sur moi. Je me suis dit que c'était ma faute. Et puis, je voulais vivre heureuse. Je voulais croquer la vie. Je voulais garder mon sourire, mon optimisme.

[00:02:23]

Il m'a fallu 17 années de plus pour dire ce qui s'était passé à mon mari. Après le bac, j'ai tenté une fac d'histoire, mais c'était trop immobile. Ça n'était pas fait pour moi, alors je me suis inscrit dans une fac de sport, mais c'était trop intellectuel pour le coup et pas assez sportif.

[00:03:12]

Et là, j'ai quitté l'Alsace sur un coup de tête et je suis allé m'installer dans les montagnes parce que mes parents avaient amené en vacances un coup de foudre et cette année là, j'ai gravi le mont Blanc avec mon prêt et la montagne est devenue une nouvelle passion, encore plus forte que la musique. Grimper. J'aime entendre le crissement des crampons. Tôt le matin, dans la neige, j'aime me faire prendre dans la tempête. J'aime éviter les chutes de pierres.

[00:03:42]

J'aime arriver coûte que coûte au sommet et là en haut, j'aime sentir le vent léger. Je me suis toujours dit que s'il devait m'arriver un accident, je serais en montagne. Les années passent, je me marie avec Eric, on a des enfants, Robin, qui a aujourd'hui 17 ans, et Camille qui en a 11 et un matin de mars 2015. Éric et moi, partons skier enfin. C'est ce qu'on croit. On arrive au téléphérique.

[00:04:15]

Là, on aurait eu au moins une heure d'attente.

[00:04:19]

Et si on partait en moto, plutôt. Il fait beau, les routes sont Synge. Cela dit, si j'étais à Lescuyer.

[00:04:28]

Raju aussi un accident. Ça fait six ans que je partage ces sorties moto avec Éric, mon mari, et aujourd'hui, c'est une belle journée de printemps et je sors ma belle 900 Ducati. Sifflez légèrement dans mon casque. Après cet hiver passé sur des skis. Quel plaisir de retrouver les sensations de la moto! Moi, j'aime bien l'engagement, pas le droit de tomber, pas le droit à l'erreur. Toujours rester concentré, c'est grisant. Ce matin là, on plonge tous les deux vers la vallée de l'Arve par la route étroite et sinueuse du village des Carosse barrages et de Bordeaux, où il y a une file de voitures à touche touche.

[00:05:12]

Elles sont ralenties par un convoi exceptionnel. Eric est devant. Ils doublent sans problème. Je m'engage à mon retour. Mais pourquoi? Pourquoi maman s'est elle crispée sur le frein? Pourquoi ma moto était elle parti en vrille? J'ai juste eu le temps de crier et j'ai glissé vers les gros du camion. Et là, une grande lumière blanche d'un blanc éclatant, un blanc qui n'existe nulle part sur terre, qui me happe, qui m'inspire hors de mon corps.

[00:05:42]

Ma première vie s'arrête là. A cet instant sélevait reviens, reviens, reviens Sylvie, on a besoin de toi, les enfants aussi, je t'en supplie, c'est lui revient.

[00:06:03]

Mais moi, à ce moment là, je suis bien, je suis zen, donc c'est si doux la mort. Mais Éric continue de m'appeler et d'un coup, je décide de retourner dans mon corps, c'est à dire encastré entre les roues et la carlingue du camion. J'ouvre les yeux cinq jours plus tard à l'hôpital. Bonjour. C'est normal que vous puissiez pas me parler. Vous avez des appareils dans votre bouche pour vous faire respirer. Je suis content de vous voir avec les yeux ouverts.

[00:06:48]

Vous avez vraiment de la chance d'être encore là. Vous avez perdu beaucoup de sang. Il a fallu vous transfusés, et il a fallu vous amputer du bras droit au dessus du coude. Par ailleurs, là, la moelle épinière est touchée. Elle est sectionnée par endroits et on. Je sais ce que ça veut dire, ça veut dire que je ne vais plus pouvoir marcher, alors j'essaye de bouger les doigts de pied. Rien ne répond, mais non.

[00:07:20]

Non, je ne suis pas d'accord. C'est l'extrémité de la moelle épinière qui est touchée, vous savez. Et avec de la chance et beaucoup de volonté, dans quelques années, vous vous pourrez peut être vous mettre debout et faire quelques pas pour aller du fauteuil jusqu'au lit.

[00:07:48]

Du fauteuil jusqu'au lit, costaud, toujours. Moi, j'irai au mont Blanc, j'irai comme je l'avais prévu sur le mont Blanc avec mon fils Robin. On ne va pas s'arrêter dans cette chambre d'hôpital. Ils ont dit à Eric qu'ils ne savaient pas si j'allais Veer qui avait un risque d'infection, que si tout se passait bien, ils allaient me garder six mois que j'en avais pour deux ans de rééducation, que je serai dans un fauteuil roulant et moi, à cet instant, dans ce corps qui ne peut pas bouger et qui me fait si mal.

[00:08:22]

Je dessites tous mes projets, tous mes rêves les plus fous se réaliseront. 28 mars 2015, 15 jours après l'accident. C'est un grand jour parce que ce matin, à force de concentration, à force de volonté et de conviction, mes doigts de pied ont bougé et je le dis à l'infirmière. Mais non, madame, vous vous vous faites une idée. Elle va même pas vérifier sous les draps. Et quand Eric et les enfants arrivent, regardez, je peux bouger les doigts de pied.

[00:09:01]

Et du coup, je vais marcher. Je vais pouvoir retourner au mont Blanc.

[00:09:06]

Je n'imagine pas une seconde passer ma vie dans un fauteuil roulant. Deux jours plus tard, c'est mon anniversaire. 44 ans avant mon anniversaire. En général, je faisais une rando à ski et je rentrais le soir à la maison. Le visage cramoisi, pour souffler les bougies du gâteau.

[00:09:34]

A quoi bon pleurer sur tout ça pour me démotiver, pour souffrir encore plus? Alors je fais bouger mes doigts de pied et ça bouge et je retrouve le moral.

[00:09:45]

Vers 19 heures, Éric, Robin et Camille arrivent à grand bruit.

[00:09:49]

Je les entends dans le couloir, monsieur, monsieur. Ici, c'est un hôpital. Ce n'est pas une piste de ski. l'Epide esquissait là haut je comprends.

[00:10:02]

Je comprends quand je les vois débarquer dans ma chambre avec mon cadeau, une belle paire de skis toute neuve avec un ruban. Je suis contente, si émue. C'est dingue d'avoir osé un tel cadeau. Ils veulent croire que je dis vrai. Et moi aussi, j'y crois.

[00:10:27]

Tous les matins, on me réveille vers 6 heures et demie. Bonjour, transhumant médicaments. Et puis le radiologue vient tous les matins pour une douloureuse radio des poumons perforés. Il faut savoir s'il se recollent de s'infectent, pas s'il s'infecte. Je suis morte. Puis arrive l'aide soignante pour la toilette au gant de toilette. Et vers 10 heures, l'infirmière pour refermer pansement. Et quand elle ouvre celui du moignon, j'ose pas regarder. J'ai peur de voir l'eau.

[00:11:03]

Et de voir la chair sanguinolente dessus. Et puis, il y a le pansement Bando 50 cm et celui du genou droit qui a brûlé. Et ensuite arrive le kiné et sa stagiaire qui font bouger mes jambes. Bon, maintenant, on va faire de la kiné respiratoire Alizée. Inspirez, expirez profondément, retenez votre respiration. Très bien reprend. 7 avril, moins d'un mois après l'accident. Bon, vous allez pouvoir quitter l'hôpital. Pour vous, poumons ne saigne plus et donc vous allez pouvoir aller dans un centre de rééducation.

[00:11:54]

Ans lui vaudra. Vous retirez aussi la trentaine d'agrafes que vous avez dans le dos. Trois jours plus tard, on me transfert en ambulance au Centre de rééducation de Sens Helmholtz, un ancien sanatorium à 1000 mètres d'altitude.

[00:12:14]

Voilà votre chambre. C'est la 119. Elle ne ressemble pas du tout à une chambre d'hôpital, elle est vieillotte, la tapisserie est délavé, il manque des morceaux et la fenêtre ne ferme pas correctement. Peu importe.

[00:12:29]

Je suis là pour progresser. La télévision? Non, je suis gendarme, je vais la regarder, je me connais et je passe moins de temps à travailler ma rééducation.

[00:12:51]

12 mai, deux mois après l'accident, j'ai rendez vous avec Marie Neige, l'assistante sociale alors.

[00:13:00]

Il va falloir que vous fassiez un dossier pour faire reconnaître vos handicaps et obtenir en conséquence les aides financières, techniques, humaines. Tout ça coûte. Et donc, il faudrait que vous écriviez une lettre dans laquelle vous. Racontez votre vie d'avant. En quelque sorte. L avenir que vous vous imaginez aujourd'hui? Et pour ça, il faudrait pas trop traîner parce que après, il y a énormément d'attente. Je rentre dans ma chambre, je prends ma tablette, j'écris bourneau mon prénom, mon adresse, mon numéro de téléphone et la date.

[00:13:47]

Madame, monsieur, et là, je réfléchis à ma vie d'avant. Je la connais par coeur. C'est ma vie. Rien ne sent rien. J'essaye de me concentrer. Je n'arrive pas à écrire une phrase pareille pour l'avenir. Je sais que je vais remarcher. Je sais que je vais skier. Je sais que je vais gravir le mont Blanc, mais je n'arrive pas à l'écrire. Pourquoi? Qu'est ce qui se passe? Je reçois le lendemain et une semaine plus tard, cette fichue lettre n'est toujours pas écrite et je dois demander à Eric de l'écrire à ma place.

[00:14:23]

Pourquoi mon cerveau tourne t il au ralenti?

[00:14:36]

Je trouve la réponse le soir, quand Lucie, l'infirmière, m'apporte mes médicaments. Vous pouvez les prendre toutes seule. Ouais, ouais, pas de problème, les aligne sur mon plateau, il y en a 23 à avaler matin, midi et soir, 69 par jour.

[00:14:58]

Pourquoi alors j'avale les 23 sagement l'un après l'autre? Et quand l'aide soignante bien récupérer le plateau repas? Dites, vous savez pourquoi j'ai autant de médicaments? Moi, je n'en sais rien. Ce n'est pas mon domaine, mais je vais en parler au docteur. Le docteur vient le lendemain à 7 heures. Bon, alors, celui là, c'est un antidépresseur. Celui là, c'est un somnifère. Le petit blanc, là, c'est un fluidifiant sanguin. Les rouge et vert, c'est des antidouleurs.

[00:15:34]

Le sachet, l'acétone.

[00:15:35]

C'est pour le transit intestinal et le orange.

[00:15:40]

Et bien, c'est pour mieux supporter tous les autres médicaments, dit docteur. J'ai un problème pour me concentrer. On pourrait pas baisser un peu les doses. Ah non, non, non, vu votre teint, faut pas prendre de risque. Eh bien, je le ferai tout seul. Je n'ai pas besoin d'antidépresseurs ni de somnifères et pour le reste, je vais diminuer les doses au lieu de quatre pilules blanches et rouges. Je vais en prendre trois et la semaine prochaine, deux.

[00:16:12]

Et là où il n'y en a qu'une, et bien j'arrête tout de suite. Alors bien sûr, au bout d'une semaine, les douleurs sont plus vives. Mais tant pis, j'arrive mieux à réfléchir.

[00:16:28]

29 mai, deux mois et demi après l'accident, ça fait dix jours que j'essaie de me mettre debout dans la petite salle de kiné en accrochant à l'escalier. Les kinés mettent juste à me lever et depuis huit jours, j'arrive à rester debout. Et maintenant, je tiens presque cinq minutes. Et aujourd'hui? Petite victoire. Je suis arrivé à me lever toute seule. Mon prochain but, c'est de marcher. On est vendredi. Vendredi prochain, je fais mes premiers pas.

[00:17:00]

C'est juré.

[00:17:06]

Le vendredi suivant, ils sont tous là qui m'attendent de pied ferme. Même si mon ergothérapeute n'y croit pas. Vie. Médicalement parlant, c'est impossible. Allez maintenant, je dois me lancer Allez Sylvie! J'avance le pied droit. Allez, allez, tu peux le faire. Et là, j'avance le golf.

[00:17:33]

Et puis le droit, j'ai réussi. J'ai fait trois pas. Je suis si heureuse. J'ai envie de pleurer de joie. Et demain, j'en ferait 12 et 24. Et ainsi de suite. Rien ne pourra plus m'arrêter.

[00:17:54]

Juin, trois mois après l'accident. A force d'éliminer un médicament par semaine, le blanc prend plus qu'un obligatoire pour fluidifier le sang et éviter les phlébite et les autres. Les autres, je les jette discrètement. Je vais bien, j'ai la pêche.

[00:18:11]

J'ai retrouvé mon cerveau et le médecin qui me dit Bon, on va pouvoir diminuer les doses progressivement d'ici deux à trois mois. Il ne vous restera que les antidouleurs et les neuropathiques qu'il faudra sans doute que vous gordy à vie. 26 juin. Depuis que je m'entraîne à marcher avec des béquilles, j'ai fait des progrès, même si ça ne va jamais assez vite à mon goût. Je ne peux pas encore aller dehors. Les graviers me font perdre l'équilibre. J'ai décidé néanmoins de rendre mon fauteuil électrique tout faire à pied pour progresser.

[00:19:01]

11 juillet. Maintenant, sur un terrain plat avec ma béquille, je vadrouille 500 mètres et j'arrive à monter et descendre les escaliers. J'ai droit à un week end à la maison.

[00:19:19]

27 juillet, ça y est, je rentre à la maison. Je reviendrai au centre tous les jours de 9 heures à 17 heures. Dire qu'il y a quatre mois et demi, je me réveiller immobile et transpercé par la douleur face à un médecin qui m'a annoncé que je ne remarcher plus jamais. Mais pour moi, le plus important reste à venir.

[00:19:54]

3 février 2016 Dix mois et demi après l'accident, ça fait des semaines que je vois Éric, Robin et Camille partir skier. On habite au pied des pistes et moi, ça me démange. Et une fois de plus, les kinés et les médecins m'ont dit ce qui est impossible.

[00:20:14]

Mais moi, j'y crois. Et Éric aussi. Il fait beau, on y va.

[00:20:27]

Mettre mes chaussures de ski est une première épreuve. Mes doigts de pied se recroqueville et je n'ai pas assez de force pour rentrer dans la chaussure. Il me faut une demi heure Missillier. Et maintenant, je dois trouver mon équilibre. Eric Medien Je fais 50 mètres et là, il me fait chausser des skis. Là, ça tangue. Je fais des petits pas. J'essaye de retrouver des sensations. Bref, je me donne un cours de ski spécial, débutant, handicapé.

[00:20:54]

Je prends le tapis roulant qui maintenant en haut de la toute petite piste des enfants et je descends doucement en chasse neige et je le fais une fois, deux fois, dix fois. Je suis fatigué, mais la prochaine fois, je prendrai le télésiège. Une autre idée me trotte dans la tête refaire du vélo, mais avant, ça passe par de la kiné pour débloquer mon genou. Les kinés ont beau pousser pour qu'ils fléchissent, ça ne progresse pas.

[00:21:29]

Pour que je te propose Silvy, c'est d'utiliser ce qu'on appelle du gaz hilarant. Qu'il permettra de moins sentir la douleur et donc on va pouvoir pousser à la flexion du genou en cassant les adhérences. On y va, tout respire lentement et calmement dans le masque à gaz moisi. La première fois, je respire trop fort. Je ne fais plus rigoler. Et la deuxième fois, je m'implique et on fait ça pendant un mois et après, je dois tout réapprendre.

[00:22:01]

Comme un enfant, je commence par des allers retours sur le seul bout de route plate près de chez moi, mais je tire mon guidon que d'une seule main. Il me faudrait une prothèse, une prothèse. Mais ça, c'est pas possible. On n'a pas ça en catalogue. Pas possible. Eric, un de mes copains mécanos, et mon ergothérapeute m'ont fabriqué. Et comme ça, je peux aller de plus en plus loin, là où le vent de liberté souffle dans mes oreilles.

[00:22:36]

Février 2018, un peu moins de trois ans après mon accident. C'est un hiver magnifique. Il y a beaucoup de neige et aujourd'hui, avec Eric, on prend le téléphérique de l'Aiguille du Midi pour aller vers la vallée Blanche. Un itinéraire de ski hors piste de 20 km dans le massif du Mont-Blanc. On s'arrête pour manger au refuge du requin.

[00:22:59]

Et là, arrive un guide que je connais, Doumé. Ça fait 15 ans que je l'ai pas vu.

[00:23:05]

Je n'avais pas perdu hobereaux à celui que je travaille qu'avec des clients handicapés mentaux. Ah bon? Dis moi d'où? Est ce que tu accepterait de m'emmener au mont Blanc cet été? Des gens en jouant bas? Le projet me semble fou, mais pourquoi pas? Moi, je veux bien. L'objectif Mont-Blanc cesse d'être un rêve lointain.

[00:23:39]

17 juin 2018 Trois ans et trois mois après mon accident. C'est le jour J. Je pars pour cette aventure avec Eric, avec Robin, mon fils, avec Fred McKinney, Philippe, mon ergothérapeute et l'indispensable Doumé. Mais à 4400 mètres d'altitude, on doit faire demi tour à cause du mauvais temps.

[00:24:04]

Un mois plus tard, le 17 juillet, c'est reparti avec Doumé. Bien sûr, Éric, Robin et mon neveu Fabien. À une heure et demie du matin, nous quittons le refuge des Cosmiques pour attaquer à la lumière des lampes frontales. La montée très raide du mont Blanc du Tacul. Je me concentre sur les chaussures orange de doubler. Heureusement qu'il y a l'accord du haut de l'échelle a été installé pour passer la crevasse et je m'en moque bien. Je suis étonné.

[00:24:43]

Après une pause de quatre mille quatre cents mètres au col de Branchera, nous attaquons les 400 derniers mètres. Je suis dans un état de fatigue avancé. Chaque pas est une épreuve. L'altitude pèse, mais j'ai une énergie folle et rien ne peut plus l'arrêter. A midi, nous arrivons au Lissac au sommet. L'émotion est indescriptible. On se prend dans les bras, on se serre fort et on pleure de joie. C'est un combat de trois ans et quatre mois qui s'achève, qui a permis d'aller au delà de tous les pronostics, de réussir l'impossible en y croyant si fort que l'impossible est devenu possible.

[00:25:50]

Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.