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La fréquence jusqu'à sandalettes, voici un conte de fée qui se termine en cauchemar.

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L'histoire de Candice Cohen Nanning, une jeune fille juive qui tombe enceinte d'un jeune prince saoudien. C'est une histoire terrible parce qu'au début, elle est amoureuse, très amoureuse. Et à la fin, le prince Saddam lui vole sa petite fille, qu'elle n'a jamais revu. C'est une histoire que je tire du livre de Candice Cohen, Hanine. Rendez moi ma fille chez Archie Poch, la réalisation et de Céline l'embrasse.

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Christophe Hondelatte. Je m'appelle Candice. Candice Corenne, je dirais que j'ai eu une enfance et une adolescence heureuse. Mon père avait des salons de coiffure sur la Côte d'Azur et à Paris. Il gagne bien sa vie. Un temps, on a vécu à Alepin et ensuite à Paris. Et après le bac, je voulais gagner ma vie pour rassurer mes parents. Je me suis lancée dans des études de droit, mais à côté, j'ai commencé à travailler à mi temps dans le salon de mon père et le week end dans une agence d'hôtesses d'accueil et à la fin de l'année.

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Malgré tout mes examens. Alors avec ma copine Rebecca, on a décidé d'aller fêter ça à Londres. C'était début juillet 1997. On a sauté toutes les deux dans l'Eurostar et c'est ce jour là que ma vie a basculé.

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C'est la première fois que je vais à Londres, on s'est pris un petit hôtel toutes les deux près de Knightsbridge et on en profite. On sort tous les soirs. Ma copine Rébecca connaît beaucoup de monde à Londres et elle a renoué avec un de ses anciens petit ami, Sofiane, un Saoudien. Du coup, avec lui et ses copains, on va en boîte. En général, on va au bras, on reprend une table, on commande une ou deux bouteilles et on danse parmi les copains de Sofiane.

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Il y a un sosie de Michael Jackson. Il danse comme un dieu. J'adore.

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Dans la bande des Saoudiens, il y a un jeune homme assez beau, grand, brun, qui lui ne vient pas danser il se prince et Spring Satta is going to the Royal Family. Wow! Un prince, un vrai prince! Un soir, on est toutes les deux, Rébecca et moi, à notre table. On nous apporte un maximum de Cristal Roederer Rosé de la part du prince, Madame, Mademoiselle. Il nous fait un signe de la tête de loin.

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Il lève sa coupe. Il ne manque pas de classe. Il me plaît parce qu'il a de l'allure, mais pas que.

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Il y a autour de lui comme un halo de mystère. Il m'attire. Vous vous rendez compte? Un prince musulman? Moi qui suis juive. Et puis voilà. Il m'invite au restaurant et puis chez lui, et on s'embrasse. Je suis bien dans ses bras. Et le lendemain, on se retrouve dans un pub et je lui dis ce qui me préoccupe. Tu sais, Saddam, tu me plais. Oui, c'est vrai, mais j'ai pas envie de souffrir.

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Tu sais, on ne suis pas une princesse. Et je suis juive. Je ne fais pas de dessin. De toute façon, je repars après demain à Paris. Et là, il me prend la main et il l'embrasse. Tu sais qu'un ex, je vais te dire quelque chose que je n'ai jamais dit à personne, tu dois jurer de jamais en parler à tes amis, ni à ta famille, encore moins à mon entourage que ma mère et ma sœur qui sont au courant.

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C'est promis. Oui, ma grand mère n'était pas saoudienne, elle était syrienne, elle s'appelait Sanson et elle a fui la Syrie à l'annexion du Golan et était juive. Donc, en vérité, ma mère juive et mon frère et ma sœur et moi aussi. Du coup, voilà ça. J'ai juré de ne jamais le dire à personne. Mais je suis fou amoureux, toi, comme ça a été un grand dilemme, c'était rompre le silence ou tout perdre.

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Je suis ému. Il a une sacrée confiance en moi et donc je raconte à mes parents que j'ai trouvé un petit boulot à Londres et que je reste un peu et je m'installe chez lui et on passe 15 jours et 14 nuits sans se quitter. Attention, on flirte, c'est tout. On ne coupe pas. Et puis, je rentre à Paris et à Paris. On s'appelle dix fois par jour et un jour, au téléphone, il me dit.

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Caramba! Il est là avec un bouquet de roses rouges qui m'aime vraiment et c'est ce jour là qu'on fait l'amour pour la première fois et après il m'emmène au Caire, en Egypte. Il me présente à sa tante Warda et après, je le présente à mes parents et à eux aussi. Il dit son secret et il fait shabbat avec nous. Et après, je pars avec lui dans le monde entier et il commence à me parler d'enfant. Et une année passe et un jour.

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Je suis enceinte. Je m'aperçois que je suis en Egypte et lui en Arabie saoudite. Je suis enceinte de deux semaines, je l'appelle tout de suite. Alors ça d'AVS, devine quoi? Je ne vois pas ma chérie. Un truc de dingue, Saddam, un truc qui va changer nos vies. Tu vas être papa. Je suis enceinte. Saddam, tu m'entends? On va avoir un bébé. Et là, long silence. Pourquoi? A un moment, je me dis la liaison a été coupée.

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Je suis là, Candice. Un coup de canif? Ce n'est pas le bon moment, en fait. Le bon moment. En fait, de quoi tu parles? Le bon moment pour avoir un enfant? Tu peux pas le garder. Il faut que tu te fasse avorter quand j'arrive, je passerai la soirée promet. Je me laisse glisser à terre que je reste comme ça des heures. Je ne veux plus jamais le voir. Et si le bébé doit mourir, je veux mourir avec lui.

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Alors j'attrape une boîte de Valium dans la pharmacie et par dessus le bois, un grand verre de vin sombre. Saddam est arrivé juste après. Quand je reprends conscience, il y a quelque chose qui pend entre mes jambes et quand je vais faire pipi, ça me brûle et il y a du sang qui coule. Mais ça n'est pas moi qui ai tué notre bébé avec le Valium, c'est lui Saddam. Pendant que j'étais dans les vapes, il m'a emmené dans une clinique du Caire et ils m'ont apporté.

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Sans mon accord, ils n'avaient rien d'autre à faire, Candice. Ils n'ont même pas eu besoin de te donner un gros anesthésiant. C'est mieux comme ça, je t'assure. Et puis, c'était juste un embryon microscopique. J'ai aimé un monstre. Et après, il disparaît. Et puis il me rappelle chez mes parents. T'en supplie, écoute moi! M'est arrivé une histoire de dingue pour faire vite, j'ai été enlevé à Sofia, en Bulgarie. Une bande qui veut contrôler mon business, je ne peux pas en dire plus.

[00:08:16]

Candice. Et il s'est mis à me téléphoner plusieurs fois par jour et il s'est montré gentil et bon. Moi, je ne suis pas parvenu à ne plus l'aimer.

[00:08:36]

Alors, je lui ai pardonné. Il veut m'emmener en Arabie Saoudite. Il veut me faire découvrir son palais à Riyad, mais moi je m'appelle Cohen, je n'ai pas de visa. T'inquiète pas, n'y aura pas de problème. Tu passera la frontière avec moi. On ne demandera rien. Ça se passe exactement comme ça et je me retrouve au palais royal où j'entre par l'entrée de service. Je suis une invitée clandestine. Quinze jours plus tard. Je n'ai pas mes règles.

[00:09:18]

Alors, je faire un test, je suis à nouveau enceinte. C'est de ma faute. J'ai sauté quelques pilules. Je vais avorter. Je lui dirai pas mon corps, non. Et puis, la veille de mon rendez vous à la clinique, il m'appelle et je le lui dis, et je lui dis aussi que j'ai pris rendez vous, que je vais avorter demain. Au bout du fil, encore ce silence. Et puis. Mais non, Candice.

[00:09:50]

Génial! Tu es enceinte, on a une chance folle. On le garde quand on va avoir un enfant. Il me dit qu'il arrive Thomas. Est ce que je l'aime? Je ne sais pas. C'est plus. Le lendemain, il est à Paris, chez mes parents, avec une bague en or blanc sertie d'un gros diamant somptueuse. Il s'agenouille. Car de ce bébé, Candice. Je t'en supplie. Est ce que tu veux être ma femme et moi, je fond.

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Je me laisse bercer par la musique de ces mots et on se met à parler mariage. Donc on fera ça en France et on ira à la synagogue. Il y tient, mais je comprend assez vite qu'il n'a pas l'intention de le dire à sa famille.

[00:10:51]

Dans les mois qui suivent, je le vois peu. Il fait son service militaire en Arabie saoudite. Il débarque en coup de vent. Il passe une nuit à la maison. Il jure qu'il n'aime que moi. Et il repart. Et quand arrivent les premières contractions, j'essaye de l'appeler Boisnard.

[00:11:10]

Alors, je finis par appeler sa mère.

[00:11:12]

Bonjour, c'est Candice. Je n'arrive pas à joindre Saddam. Je suis à la clinique. Là, il faut qu'il vienne tout de suite à la clinique. Mais nous n'accouche n'accouche aujourd'hui. Mais ce n'est pas possible, mais tu es folle. Il faut tout faire inventer tout de suite. Tu ne peux pas avoir un enfant de mon fils. Il a fallu passer par une césarienne. Il est arrivé juste quand je sortais du Bloc. On a décidé de l'appeler.

[00:11:50]

Ça veut dire vivante en hébreu. Et on reconnaît qu'il a été lâche avec sa mère et moi. Je passe l'éponge. J'ai notre fille dans mes bras. Il se penche sur elle et je l'entends qui murmure à son oreille. Il n'y a de Dieu que Dieu. Et Mohamed est son prophète. C'est la profession de foi des musulmans et c'est seulement là que je comprends qu'il n'est pas juif, qu'il a tout inventé. Il a dû voir mon air effaré.

[00:12:20]

Ecoute Candice, je n'avais pas le choix. Tu n'aurais pas regardé si je n'étais pas un peu juif, non? Et moi, je te voulais. Et la vie reprend comme avant. C'est à dire qu'il n'est pas là souvent quand il est là. Il adore sa fille. Je ne peux pas dire le contraire, mais la plupart du temps, il n'est pas là.

[00:12:48]

Alors il rate son premier sourire. Ses premiers pas? Son premier maman.

[00:12:53]

Et quand il arrive, elle lui crie Papa! Les enfants ne sont pas rancuniers.

[00:13:06]

À l'hiver 2004, il y a deux ans et demi, il me fait une proposition. Ma sœur a acheté un appartement à Bayreuth. Venez vous installer la barque. Qu'en penses tu? J'accepte. Je fait une croix sur le mariage, mais vivre avec lui ailleurs? Oui. Et là encore, il est absent. Il trouve toujours un prétexte, une bonne raison.

[00:13:37]

À Bayreuth, un jour, il veut qu'on se marie. J'avais trouvé un imam, Candice. Ce sera un mariage informel. Il ne sera pas totalement validé tant que le roi n'aura pas donné son accord, mais on va se marrer. Je me retrouve dans un petit salon avec cinq hommes, dont un barbu Limam. Il reste quelques paroles en arabe. Et puis l'imam me tend un document à signer et je signe. Ce que je découvrirai plus tard, c'est que c'est un acte de mariage antidaté.

[00:14:07]

On est en 2006 et la date inscrite en 2004 et il est écrit que je suis chrétienne et que je renonce à tous les biens en cas de séparation. Et il disparaît à nouveau. Et moi, je suis perdu et un jour, je décide de rentrer à Paris avec Caillat sans rien lui dire quand il l'apprend.

[00:14:30]

Regretteraient, il débarque à Paris deux jours plus tard. Je te demande pardon, Candice? Je jure que je t'aime, j'y réfléchis. Je sais que t'as raison. Toujours le même baratin. Il a finalement acheté un appartement à Bayreuth et il m'a convaincu de le rejoindre. Et pendant deux mois, il ne nous quitte pas le bonheur. Un jour, on est en voiture, on vient de déposer la petite à l'école et il m'annonce. Quand j'ai un problème, ma famille veut que je une de mes cousines et mon amour.

[00:15:14]

Je vais devoir le faire. Je n'ai pas le choix, je suis pris en otage d'une certaine manière. Sinon, il comprend les VEA. Je ne veux même pas en entendre parler. Tu vis avec moi et ta fille à Bayreuth, soit tu épouse ta cousine et tu restes en Arabie Saoudite avec tu choisis. Pourquoi est ce que je ne prends pas mes clients et mes claques et ma fille sous le bras là bas parce que je crois que j'arriverai à le convaincre?

[00:15:47]

En 2006, nous allons pour la première fois officiellement en Arabie saoudite. Une semaine à Yas obtient un passeport diplomatique et moi, pendant tout le séjour, la famille royale m'appelle princesse Candi. On est peut être une famille, finalement. On y retourne quelques mois plus tard, mais les retrouvailles avec Saddam sont étranges. Il est tendu, nerveux. L'étau familial est en train de se resserrer autour de lui. Ça y est. Candice. Ils ont trouvé ma femme, une cousine assez lointaine, mais en rang beaucoup plus haut que le mien.

[00:16:29]

C'est l'une des filles du roi. Je comprends pas. Pourquoi ta famille a insisté pour qu'on vienne ici alors? Mais c'est parce que ça change rien. Candice. J'ai besoin de toi à mes côtés pour traverser cette épreuve. On se dispute tout le temps et du coup, ma belle mère prend souvent Ayat par jour, elle la présente même au roi. Et surtout, elle l'emmènent visiter une école saoudienne. Et moi, je n'ai plus qu'une envie, c'est rentrer en France et lui devient de plus en plus odieux.

[00:17:03]

Je ne veux plus faire l'amour avec lui. Alors, un jour, readme. Girolle.

[00:17:12]

Je veux rentrer en France et un jour, je tente de lui expliquer sans son autorisation, je n'ai pas le droit de rentrer. Je suis piégé, alors je le dis à mon père au téléphone. Tu rentres quand? Tu rentres tout de suite, tu prends la paix et tu viens. Normalement, il est prévu que je rejoigne mes parents à Cannes pour l'été. Saddam commence par dire non. Et puis finalement, oui. Et c'est à Cannes que j'apprends qu'il s'est marié.

[00:17:51]

Je suis tenté de rentrer à Bayreuth. Je me dis qu'il a encore péché d'orgueil. Mais mon père ne veut pas. Enfin, cordistes, qu'est ce que tu veux aller faire là bas? Attendre Saddam? Il s'est marié. Candice, tu veux être sa maîtresse. Fait une croix définitive sur lui. C'est un pervers, c'est un pervers narcissique. La famille est ici. Restez avec nous. Les j'inscris, dont Caillat, dans une école primaire de Cannes, mais Saddam veut qu'on rentre.

[00:18:26]

Il nous a réservé deux billets pour Riad. Si tu vis à Riyad avec un yacht ou le paieras, fais bien gaffe. Je souhaite envoyer une équipe, tu les entendra même pas arriver. Si tu rentres pas quand je te bute. Il appelle plusieurs fois par jour. Je suis terrorisé, je n'en dort plus, je ne mange plus. Je vais même déposer plainte au commissariat. La fin de l'année scolaire approche. Aucun malfrat saoudien n'a débarqué à Cannes.

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Il est revenu, bien sûr. Belle Candice! Encore plus belle qu'avant. Je regrette Candi, je sais que je t'ai fait du mal. Je m'en veux. Mais j'ai changé, tu verras. Je t'aimerai toujours ce qui est entre eux, entre nous, Kandi, c'est un indestructible. On peut au moins être ami. Playing irréfléchis. Venez passer une partie de l'été à Riyad avec moi. En fait, c'est terrible. Cet homme a violé ma mère bafouée, humiliée, menacé et pourtant, j'en suis sûr.

[00:19:46]

C'est l'homme de ma vie.

[00:19:53]

Je cède, je sais pas pourquoi je cède. Il est redevenu gentil, attentionné. Je sais donc, mais pour une semaine maximum. Mon père est hors de lui, mais tu es complètement folle. Enfin, tu crois vraiment qu'il a changé et sa femme là bas? Comment elle va t'accueillir, à ton avis? Et puis, qui te dit que lui, il ne va pas garder ta fille là bas? Le 12 septembre 2008, Alain et moi, nous en voulons pour Riad.

[00:20:26]

Je n'ai aucune appréhension, mais à l'arrivée, il n'est pas là. Il a envoyé son secrétaire.

[00:20:34]

Il avait un truc à faire, ça l'a mis en retard, mais vous allez le rejoindre, la voiture pénètre lentement dans la cour qui mène aux escaliers de marbre blanc. L'immense grille se referme derrière nous et ce bruit résonne encore dans ma tête aujourd'hui. Yadé descend, sa grand mère la prend dans ses bras. Je descends à mon tour, je veux les suivre. La soeur de Saddam en n'empèche. Non, toi, tu viens pas sale chienne. Ta place n'est pas au palais, tu dors là bas.

[00:21:10]

Je ne sais pas ce que tu cherches, mais je te préviens, moi, je reste avec ma fille, ça lui va pourritures. Tu vas payer ce que t'a fait dégages de ma vue. Trois gardiens m'entourent. L'un d'eux caresse la crosse de son pistolet. Il me traîne vers une chambre minuscule et je comprends que ce sera. Ma prison. J'ai hurlé quand ils ont fermé la porte à clé. Surtout pas perdre les pédales, surtout pas perdre les pédales.

[00:21:46]

Peut être que certains mettent au courant de rien. Pour être aussi stupide. Mi. Kemi. Mi. Ils m'ont tout pris mon sac à main, mes papiers, mon portable, mais par miracle, ils n'ont pas fouillé la trousse de toilette et dedans, il y a le portable Daya et mon smartphone français. Je vais pouvoir appeler au secours. J'avais envoyé un texto à mon père. Au secours, je fus prisonnière dans un coin du palais. Ils ont pris Raïa, ils m'ont enfermé, prévient l'ambassade de France.

[00:22:33]

Me Autelbas envoie texto. Le texto ne passe pas. J'aurais essaye, c'est impossible. Heureusement, il reste Facebook. Je vais sur mon mur et je poste SOS, aidez moi. Je suis séquestré avec ma fille de 6 ans en Arabie Saoudite, au palais par le prince Saddam et je donne le téléphone de ma mère. Mes parents ont contacté le Quai d'Orsay et l'ambassade et trois semaines plus tard, un matin, Sultana, la soeur de Saddam, débarque dans ma cellule.

[00:23:14]

Alors que bien d'installer.

[00:23:18]

Je veux voir ma fille, ta fille, tu le reverra jamais ta fille. C'est pas la tienne, c'est une Houde, c'est la fille de Saddam. Elle fait demi tour.

[00:23:33]

Je veux voir ailleurs. Vous n'avez pas le droit de m'empêcher de la voix. Je suis sa mère. Ça, Dahab, ça cablage. Bova, ma fille. Maintenant, j'ai droit de sortir en promenade dans une petite cour et de cette petite cour. Je peux voir la grande cour du palais et un matin, vers 7 heures, je vois Hania dans la cour. Ya. Pavements. Je croyais que c'était parti. Pourquoi? Derrière une Gries ski de fond?

[00:24:20]

C'est bien ma chérie. J'ai réussi à sortir T'inquiète pas et toi, ils sont gentils avec toi. Tu deroux? J'étais avec ma mère Ouarda. Et avec Moodie, c'est la fille de Tonton Talal, elle aussi est Vicent, sa maman. On lui a dit que sa maman était folle comme toi. Je voulais être avec toi. T'inquiète pas, ma fille, ça va aller. Parfois aussi, je dors avec ma Sultana dans son lit. Ne pas trop.

[00:24:56]

La nuit est Skoll contre moi. Comment ça se colle contre toi? Elle est toute nue avec sa culotte et elle veut jouer toute nue, moi aussi. Elle m'oblige à la laver si elle recommence, Christophe est d'accord et tu lui dis que tu te plaindra à ton père. Un jour, la bonne qui s'occupe de moi me laisse aller jusqu'à la cuisine. Elle trouve que je suis trop maigre et moi, j'en profite pour filer jusqu'à la première porte ouverte et je me retrouve dans la rue.

[00:25:31]

Il saute dans un taxi. Emmenez moi au consulat de France, svp. Ils m'ont dit qu'il fallait que je retourne au palais, qu'ils allaient s'occuper de tout. Alors, j'y suis retourné et là, j'ai dû affronter ma belle mère, mais sale garce! Tu crois que tu vas nous faire peur avec ton ambassade? Ni ton ambassade ni ton président ne peuvent rien pour toi. Sale juif, va! Elle m'a giflé. Un matin, la consul de France vient me voir.

[00:26:07]

Saddam est là et ma belle mère, madame. Nous devons trouver le meilleur accord possible. Vous êtes Française et nous défendons les intérêts de nos ressortissants. Mais votre fille, madame Saoudienne, elle fait partie de la famille royale. C'est une princesse. Or, en Arabie Saoudite, vous n'avez pas la garde de l'enfant. Je vous demande de signer ce contrat qui est une véritable chance pour vous. Croyez moi. Je le lis, c'est un contrat d'abandon.

[00:26:43]

Il me laisse partir sans elle et en échange, sa dame s'engage à me permettre de l'avoir de temps en temps. Faites moi confiance, mademoiselle, signez ce document. Sauf que moi, quelques jours plus tôt, j'ai eu quelqu'un de l'ambassade au téléphone qui m'a dit de ne surtout pas signer. La consul est très proche de la famille royale, beaucoup trop proche, et ça a duré des mois et des mois. Entre temps, j'ai réussi à donner une interview au téléphone à elle.

[00:27:13]

Je suis passé à la télé en France. Ils me l'ont fait payer très cher. Saddam a voulu me battre. Sa mère l'a empêché de justesse. Et puis finalement, j'ai obtenu un laissez passer pour aller à l'ambassade et l'ambassadeur a obtenu que je voyage une fois par jour. Quel bonheur! Quel bonheur de la serrer dans mes bras! Elle me dit que sa tante et sa grand mère la battent et ils lui ont dit que si elle parlait de moi, ils seraient obligés de me tuer.

[00:27:49]

Il y a eu une négociation, je peux rentrer en France et je pourrai voir ma fille trois fois par an, une heure en présence d'un tiers. Bon prince, ils ont consenti que ce soit finalement 5 fois par an. Saddam a exigé que mes parents écrivent une lettre ridicule dans laquelle il jure qu'il n'a jamais fait Chabad avec nous. Et puis, j'ai dit que je ne partirai jamais sans ma fille. Jamais, jamais. Mais la négociation a échoué.

[00:28:22]

Et puis, à un moment, Saddam s'est mis à m'accuser d'avoir renié ma religion musulmane pour me convertir au judaïsme. Le monde à l'envers. Mais en Arabie, c'est le pire des péchés qu'il est passible de la peine capitale. Et un jour, l'ambassadeur m'a dit Vous n'avez plus le choix. Mme. Vous devez quitter le pays. Je pense que votre vie est en danger. Yahia. On ne peut rien faire pour le moment. L'urgence, c'est que vous partez d'ici.

[00:29:00]

Je suis rentré en France en juin 2009. Je n'ai jamais revu ma fille. J'ai tiré cette histoire du livre de Candice Cohen et Nanning chez Archie Poche. Rendez moi ma fille. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.