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Raconte Christophe Hondelatte. L'histoire d'aujourd'hui va nous faire faire une marche arrière de plus de 30 ans et nous faire entrer au cœur de l'une des plus grandes énigmes des années 80, la disparition de Philippe de Dieu le veut, un animateur de télé très populaire à l'époque, qui disparaît avec six de ses compagnons d'aventure alors qu'il participe à un raid en raft sur le fleuve Zaïre. Philippe de Dieuleveult ses amis se sont ils tout simplement noyés? Ont ils été tués par l'armée zaïroise?

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Philippe était il un espion de la DJs? Comme on a pu le dire à l'époque, vous trouverez dans ce récit aujourd'hui toutes ces questions et quelques réponses, et notamment grâce à l'enquête qu'a réalisée il y a quelques années son fils Duhalde. Dieu veut qu'il a en face de moi et qui participera tout à l'heure aux débriefe de ce récit. Bonjour Tullius Christophe. Vous aviez quel âge, vous, quand votre père disparaît? Vous avez quatre ans? Vous avez le début d'un souvenir physique de votre père?

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J'ai quelques bribes de souvenirs, mais je n'ai pas vraiment je pas vraiment de souvenirs. J'ai pas mal d'images qui remontent. Et puis, avec ce qu'on a pu me raconter, je pense que je me suis fabriqué surtout des souvenirs. C'est souvent le cas, car on se les fabrique. Ce récit sera illustré en tout cas par des extraits du documentaire que vous avez consacré à l'histoire de votre père et de ses six compagnons. Il y a un peu plus de dix ans et vous me direz d'ailleurs tout à l'heure dans quelles conditions vous avez réalisé ce documentaire et à quelle conclusion vous êtes arrivé à l'époque.

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Et aujourd'hui? Voici donc cette histoire. Je l'ai écrite avec Cédric Bastonné réalisation Céline l'Ombrage raconte.

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Sur Europe1. Cette histoire tragique nous fait remonter à une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Comme dit la chanson, et même les moins de 30 10 984 au moment où s'arrête l'une des émissions les plus célèbres de la télé française, La chasse au trésor.

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Animé par un reporter aventurier, Philippe de Dieu le veut, qui fait le tour du monde dans un hélicoptère à la recherche de trésors et aidé par des candidats qui, à Paris, ont des énigmes à résoudre. Tout cela dans une légendaire combinaison rouge, ça vous rappelle quelque chose? Les vieux.

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Une autre pièce. Il y a un piano, il y a un feu de cheminée. Ça peut être ça, c'est en principe.

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Et donc, l'émission s'arrête. Et le baroudeur Philippe Dedieu se retrouve les bras ballants. Ce qui, évidemment, ne pouvait pas durer. Début 1985, un aventurier, par ailleurs ancien commandant de bord à Air Zaïre, André Hérault, l'appelle.

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Oui, Philippe dit moi, je suis en train de monter une expédition, je voudrais faire la traversée de l'Afrique par les fleuves d'est en ouest du Vois. On part de Tanzanie et on va jusqu'à l'Atlantique par le rail. Ça n'a jamais été fait. Alors, je te le dis tout de suite, c'est pas du gâteau. Ça dit d'en être. J'ai vu que t'avais arrêté en émission.

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Évidemment que cette midi, il vient de passer quatre ans à faire le tour du monde dans un hélicoptère.

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Il a la bougeotte. Il est partant. Départ prévu en juillet.

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Dans les six mois qui suivent l'expédition se trouve un nom africain Raft et un sponsor.

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Paris Match Pas mal, mais elle connaît quelques déconvenues. Elle devait partir de Tanzanie pour un raid de 5 000 km. Trop compliqué. Ils partiront finalement du Burundi, du lac Tanganyika 2 000 kilomètres jusqu'à l'Atlantique.

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Petit à petit, l'équipe se monte. Ils seront 8. André Ero, l'organisateur Philippe de Dieu le veut donc, qui veut réaliser un documentaire qui a entraîné l'un de ses copains d'enfance dans l'aventure? François Laurenceau, son caméraman Marc Garneau et son technicien Lucien Blackman. Il y aura aussi Richard Janelle, photographe à Match, un chef d'entreprise aventurier, Guy Colette et Angelo Angelini, un mécanicien. Ça fait 8. Ils vont naviguer sur deux radeaux, quatre dans chaque à qui ils ont donné des petits noms.

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Le Françoises et le Godelieve, c'est Gérard d'Aboville, le célèbre navigateur, qui a conçu les deux radeaux. Robuste parce qu'ils vont devoir se frotter aux rochers dans la descente du fleuve Zaïre 8 mètres de long avec deux gros boudins pneumatiques de 80 cm de diamètre, équipés de panneaux solaires qui alimentent des radios qui permettront aux deux radeaux de communiquer entre eux jusqu'à 70 km de distance.

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Les voilà sur place, Philippe de Dieu le veut, qui est un peu la tête de gondole de ce raid, frétille comme un gardon. Connaît relativement bien l'Afrique, mais je ne connaissais pas du tout la région des Grands Lacs et je dois avouer que venir au Burundi, c'était pour moi un rêve. J'y suis. Je suis sur le lac Tanganyika. Je suis heureux et je vais partir avec toute l'équipe et nous allons donc tenter de sortir un document de 52 minutes.

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Mais les conditions de tournage difficiles, vous en doutez? Avec l'humidité et avec ballo, l'eau sur laquelle nous annoncerons tout le temps que je vais faire découvrir, par contre, notre vraie aventure d'aventure, nous allons vivre la réaction des gens qui vont être sur les bateaux, confrontés aux problèmes de santé, de manger, de dormir. Cela ne va pas être drôle tous les jours. On le sait, mais on est là aussi pour tester personnellement, pour savoir comment on est capable de réagir.

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J'ai peut être essayé de m'intéresser un peu plus justement aux réactions humaines. C'est ce qui m'intéresse dans ce film.

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Ils ont prévu de partir de la rive burundaise du temps Janica, mais vous savez ce que c'est. Il manque toujours un tampon, mais l'équipe reste coincée au Burundi tout le mois de juin 85. Il en profite pour tester les rapports sur le temps Janica.

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Le 2 juillet 1985, Saillé. Tout est en règle, l'Afrika Raft peut commencer et ce n'est pas de la tarte.

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Cette expédition t rapide, c'est certain. Quelles forces? On l'ignore à l'endroit exact également. Mais on sait que cet homme va peut être et 60 km de cette façon, on le verra descendre, laissant derrière eux des expositions sur cette dernière. A ma connaissance, normalement, il devait emmener des armes avec eux.

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Six armes pour se protéger et pourchasser pour manger. Ils ont dû les laisser au Burundi le 5 juillet. Les deux rapts se lancent sur les sources du fleuve Zaïre. L'aventure commence.

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Et assez vite. Premier incident sérieux des militaires zaïrois. Les vises avec leurs Kalashnikov depuis les rives du fleuve, c'est comme dans les films, c'est à dire que les réflexes à toute vitesse.

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On voit à 15 20 mètres de nous quelqu'un qui est pour une kalashnikov. On se dit que si on y passe quoi? Donc, François Laurenceau, qui barrait le bateau, si mes souvenirs sont exacts, s'est transformé en fait de papier à cigarette accéléré. D'abord, et en même temps, il s'est transformé en feuille de papier à cigarette en se couchant. Moi, j'ai dû plonger au milieu des bacs tonnes à l'avant et Philippe a plongé à l'eau en s'accrochant pour se protéger au cas où.

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Cathiard. Il a tiré, il n'a pas tiré, mais ce premier incident est la preuve que l'équipe ne sera pas confrontée qu'aux dangers du fleuve.

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Les deux semaines qui suivent sont plutôt tranquilles, Philippe fait de belles images. Il s'arrête régulièrement pour se ravitailler dans les villes qui bordent le fleuve. Il pêche aussi et pour dormir. Il s'installe sur les berges avec des moustiquaires. Disons que pour l'instant, c'est un voyage entre copains plutôt sympa. Il y a quelques petites galères, bien sûr, le François se coinçant un jour contre un tronc d'arbre au milieu du fleuve. Mais bon, ce n'est pas une croisière du Club Med non plus.

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Le 18 juillet, les deux radeaux arrivent à Kisangani. C'est une grande ville au centre du Zaïre. En treize jours, ils ont déjà effectué plus de la moitié du parcours.

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Et là, deux équipiers débarquent. Marc, le caméraman, c'était prévu, et Philippe Dedieu? Il s'absente pour quinze jours. Ça, c'est un truc qu'il n'a pas pu négocier avec Diane, sa femme. Elle va accoucher. Ils ont déjà deux petits garçons, Erwan et Duales. Ils attendent le troisième. Il a promis d'être là et donc il décroche pour quelques temps de l'aventure. Il reviendra quand le bébé sera né. Philippe va profiter de ce voyage à Paris pour déjeuner avec Christian Prouteau.

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Il faut que je vous raconte cet épisode parce qu'il va nourrir le fantasme selon lequel Philippe était un espion. Christian Prouteau est en effet l'ancien patron du GKN et à cette époque là, il est en charge de la sécurité de l'Elysée. Vous voyez ce qui nourrit le fantasme. Sauf qu'il va le voir pour lui parler d'un projet de documentaire sur le gégène. Et à la fin du repas, il lui dit Dis donc lessciences! Avant de repartir au Zaïre, j'aurais besoin de récupérer des moyens radio et des carabines de survie.

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Les Burundais ne nous ont pas laissé prendre des armes tant ça.

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Les carabines de survie sont des petites carabines pliantes qui sont faciles à cacher. Bien sûr que Protos peut lui procurer. Le soir même, Philippe recrute à Paris un nouveau coéquipier, un de ses copains, Jean-Louis Amblard. Jean-Louis Lexpédition a pris du retard, il y a une place de libre. Donc, si tu veux, tu nous rejoins, les autres sont déjà au courant.

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M'inciter, pardon, on prend l'avion dans 2 jours et Jean-Louis accepte.

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Et les deux hommes s'envolent vers Kinshasa, la capitale du Zaïre. Le premier route, ils retrouvent les autres au bord du fleuve avec un ami de Guy, Colette, qui a rejoint lui aussi l'aventure. Moins le caméraman qui n'est pas revenu maintenant. Ils sont neuf pour boucler le raid. Il leur reste 150 kilomètres à parcourir sur le Losail, mais c'est la partie la plus difficile. La partie la plus dangereuse. Il y a des rapides, beaucoup de rapides près du barrage d'Inga, notamment.

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Alors, il commence par faire un repérage en avion et ça leur fiche la trouille. Il y a des endroits où le débit du fleuve est énorme, les courants extrêmement puissants. A priori, personne n'est jamais passé par là. Le 3 août, c'est le départ.

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Bientôt, un jour, on.

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En sortant du port de Kinshasa, les radeaux passent à côté du bateau du président Mobutu. Philippe a accroché une caméra sur le françoises pour filmer dans les rapides. Il croise un bateau échoué sur les rochers, comme un avertissement. Attention, danger! Et assez vite, les voilà embarqués dans des tourbillons phénoménaux.

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Diamètre 5 6 cm. Le bateau sur le rio. Et puis arrivent les premiers rapides et bien sûr, personne n'est attaché et Philippe, en plus, tient la caméra. C'est périlleux, c'est très périlleux. Et quand ils en sortent et qu'il pose le pied à terre, ou les moins expérimentés de la bande n'en reviennent pas de ce qu'ils viennent de vivre. Lovell. Mais impressionnant, le bateau ne s'est pas retourné et s'est retourné en. Quand ils ont quitté Kinshasa, le fleuve était large de 23 km et maintenant, il fait quatre cents mètres de large.

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Vous avez compris, ce sont des trombes d'eau qui déboule dans ce goulet et plus il se rétrécit et plus le débit augmente sur les radeaux. Les gars sont bringuebalant et de haut en bas, de bas en haut, sur des vagues puissantes. Mais ça passe. Et dans l'après midi du 5 août, l'expédition fait étape sur l'île des Hippopotames pour souffler un peu avant d'aborder demain, l'enfer du passage d'Inga. Parce que ce qu'ils viennent de vivre n'est rien comparé à ce qui les attend.

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Mais pour l'instant, toute l'équipe fait étape sur une île, l'île des Hippopotames, à bout de terres au milieu du fleuve. Ils ont allumé un feu et ils sont là tous les neuf autour du feu et ça débat sec. Est ce qu'il faut continuer? Il y en a qui veulent arrêter. C'est trop dangereux, les gars. Quand on voit ce qu'on en a bavé aujourd'hui, c'est miraculeux qu'on s'en soit sorti. C'est miraculeux. Si c'est pire après Linga, faut lâcher.

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Et la discussion se poursuit sous les moustiquaires une bonne partie de la nuit. Philippe de Dieu le veut. Lui même hésite. D'autant que ses deux copains, François Laurenceau et Jean-Louis Amblard, ont décidé d'arrêter là.

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Non, il n'avait pas envie d'y aller. Mais bon, il était un personnage public. C'était le personnage le plus public de notre expédition. Il avait une image. Il avait pensé qu'il fallait aller, je pense. Pour ça, il a pris la décision de faire la première partie pour ça. Enfin, il avait bon jusqu'au matin et il ne voulait pas y aller. Et puis, le matin, la discussions avec les autres. Bernard au dernier moment, il a dit Je voilà.

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Le lendemain, c'est décidé, ils seront sept à tenter l'aventure, dont Philippe, François et Jean-Louis Abandonnes, et ils voient leurs copains grimper sur les radeaux et disparaître au loin dans les tumultes du fleuve. Ils prennent d'ailleurs des photos et tous les deux se retrouvent du coup coincés sur l'île des Hippopotames. A plusieurs reprises, ils tentent d'entrer en contact par la radio avec le Françoises et le Godelieve. Les deux raft, ça ne marche pas. Boba écoute maintenant, il faut trouver un moyen de rejoindre le rivage.

[00:16:18]

Ouais, ouais, mais vu les courants, je ne vois pas comment on peut faire. Ils sont là à tourner en rond sur cette île au milieu du fleuve Zaïre, à se demander comment ils vont faire pour sortir de là quand soudain apparaît une tête sur la rive, un pêcheur qui flotte sur une grosse bouée, une chambre à air de camion et qui se déplace en utilisant de petites équipes comme RAM. Vous pourriez nous aider à passer de l'autre côté?

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Le gars répond que oui. Et un par un. Il les dépose sur la rive du fleuve.

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Et c'est là que ça se complique, car ils tombent sur des militaires zaïrois qui les arrêtent sur le champ et les emmènent dans un camp plus au sud, à Matadi. Et là, on les fait poireauter dans une pièce pendant des heures, sans rien leur dire et surtout, sans leur donner la moindre nouvelle de leurs sept copains. Et puis arrive la nuit et commence un interrogatoire sur des questions.

[00:17:23]

C'est surréaliste. On nous a demandait ce qu'on pensait de nos routes ou quand on dit militaires avec des armes autour de nous font dire que le plus grand bien. On avait surtout l'impression qu'ils posaient des questions pour passer le temps pour eux, pour qu'on ne soit pas dehors, pour qu'on cherche pas tout en répondant. Mais vous inquiétez pas, vous inquiétez pas, on s'occupe d'eux, on va s'occuper d'eux, on s'occupe. Vous inquiétez pas, vous inquiétez pas.

[00:17:46]

Il se trouve que ce soir là, à Kinshasa, la capitale. Un journaliste de l'Agence France-Presse dîne chez l'ambassadeur de France et il apprend au cours du dîner que deux rescapés ont été arrêtés par l'armée zaïroise, mais surtout que les sept autres ont disparu. Il appelle son rédacteur en chef à Paris. Il hésite un petit moment. Et puis il balance la nouvelle reprise immédiatement par toutes les radios.

[00:18:10]

Et puis, cette information que nous recevons du Zaïre, de Kinshasa exactement, et qui concerne notre ami Philippe de Dieuleveult qui, vous le savez, vous le savez sans doute, est partie là bas pour descendre le fleuve Zaïre. Philippe de Dieuleveult aurait disparu au Zaïre avec sept de ses compagnons. Les autorités zaïroises nous font savoir. Quelles sont elles qu'elles font actuellement des recherches, notamment avec des avions. Mais ces recherches sont très difficiles. Le 9 août, Gurney, le caméraman qui était rentré à Paris, est de retour et avec Gérard d'Aboville, le navigateur qui a conçu les embarcations.

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François Laurenceau, il décide de louer un hélicoptère et de suivre le fleuve jusqu'au barrage d'Inga par les airs.

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Je pense que l'endroit le plus effrayant que j'ai vu de ma vie et j'ai vu des mères dures démonter, etc. C'est un endroit véritablement stupéfiant. À 10 km, on entend le bruit des rapides.

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C'est Paris-Match qui finance l'opération et la regarde. C'est l'heure des radeaux. C'est Françoise. Il est amarré à un rocher dans une crique. Il a l'air en parfait état, mais il n'y a personne à bord ni autour. Le lendemain, il y retourne toujours en hélico et il localise le Godelieve échoué. Mais là, le radeau est en mauvais état. Il ne reste que la structure. Il a été pillé par les villageois. Mais là encore, personne aux alentours.

[00:19:42]

Et il constate aussi à quel point le fleuve est dangereux à cet endroit là. Des rochers qui apparaissent et qui disparaissent, des trous d'eau gigantesques. Et là, un terrible scénario s'impose. Ils se sont noyés. Ils se sont noyés, tout simplement.

[00:20:03]

Nous sommes dix jours après le drame. Jean-Louis Amblard et François Laurenceau sont toujours sur place pour rechercher leurs copains et là, la police zaïroises leur fait comprendre qu'il faut rentrer, qu'il faut rentrer en France tout de suite, que les choses ont été les termes employés, je ne sais plus, mais on n'a pas eu le choix de rester sur place.

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C'était bon. Maintenant, c'est bien. Vous avez, vous avez fait ce qu'il fallait, mais maintenant vous nous laisser faire et vous rentrer. Là, on se pose des questions. Il n'y aurait pas eu tout ça. On serait libre, on s'ennuyait. Et c'était la première conclusion à laquelle on devait arriver. C'était mais vu devant, c'est toute cette espèce d'agitation et de folie. On s'est dit il s'est passé quelque chose.

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Cinq jours plus tard, le 20 août, les Zaïrois retrouvent un corps.

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Il est environ quatre heures voir un employé de la ville portuaire de Boma signaler la présence d'un corps dérivant pour le blog Rahir. Le corps est celui d'un Européen revêtu d'après ce que l'on fait de courtage. Il est ramené pour la rive. Aussitôt, les autorités de la réunion ont alors découvert intervient le même jour, après la disparition des membres de l'expédition, à près de 100 kilomètres en aval des Rapides.

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Le corps est vite identifié grâce à la chaînette en or qu'il porte autour du cou. C'est Guy Colette, ce chef d'entreprise belge, qui aimait l'aventure. Son corps est examiné sous toutes les coutures. Il n'y a pas de blessure, mais l'un de ses avant bras cassé. A priori, il est mort noyé.

[00:21:45]

Et puis, l'armée française entre en action. Le Zaïre est au cœur de la Françafrique. Elle survole le fleuve à plusieurs reprises pour tenter de localiser les autres corps. Les militaires français jettent aussi de gros barils de 70 kilos dans le fleuve pour évaluer le chemin qu'auraient pu faire les corps si les radeaux se sont retournés. Le baril s'enfonce parfois pendant 30 40 secondes sous l'eau, ce qui accrédite l'hypothèse selon laquelle Philippe et ses six compagnons sont morts noyés et que, sans doute, les corps sont coincés sous l'eau.

[00:22:24]

Mais on ne va pas en rester là, car dans les jours qui suivent, un témoin débarque dans cette histoire. C'est un ingénieur qui travaille au barrage d'Inga. Le barrage se trouve sur la rive opposée de l'endroit où on a retrouvé les raft. Au Ummels, comme vous avez pris les jumelles ces trois là, j'ai pu remarquer l'embarcation tout de suite, je n'ai vu personne, mais cinq minutes après, j'ai vu quelqu'un sortir de l'embarcation. Aller vers la rive.

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Revenir dans l'embarcation, prendre un sac et retourner sur la rive en faisant attention. Après, alors, j'ai vu deux personnes debout dans l'embarcation qui rangeait des sacs, des sacs jaunes identiques à ceux que j'avais vu avec les deux qui avaient abandonné l'expédition.

[00:23:10]

Qui étaient ces hommes? Des coéquipiers de l'expédition ou des villageois venus piller les radeaux? L'ingénieur était trop loin. Il n'est même pas capable de dire si les hommes qu'il a vu à la jumelle étaient blanc ou noir. l'Armée française envoie alors des hommes sur place, dans la crique où on a retrouvé le françoises, le radeau sur lequel se trouvait Philippe.

[00:23:31]

Il retrouve des objets, dont certains appartiennent à Philippe, caché sous la pierre, sous la pierre, et reçoit beaucoup de matériel là bas, au fond de. Bien caché, un ballon bien enfoncé et protégé. Officiellement, pour les autorités françaises et zaïroises, les sept navigateurs se sont noyés. Mais un doute subsiste est ce qu'ils auraient pu être victimes de l'armée zaïroise? Est ce que les soldats zaïrois les auraient pris pour des mercenaires et les auraient abattus comme des chiens?

[00:24:15]

C'est une piste parce que le barrage était très protégé. A l'époque, le gouvernement zaïrois craignait une attaque.

[00:24:22]

On découvre que le 6 août, jour du drame, les forces zaïrois étaient déployées autour du barrage. Elles étaient en alerte. Alors, lexpédition a t elle été victime d'un quiproquo? En novembre 1985, les Zaïrois prétendent avoir retrouvé le corps de Philippe D'odieux, disparu depuis quatre mois avec six de ses compagnons d'aventure.

[00:24:54]

Un mois de recherches et par une trentaine de militaires français n'ont permis de retrouver qu'un seul corps, celui du Belge Guy Colette. Et toujours des incertitudes. Philippe et les compagnons de son radeau, que l'on a retrouvé pratiquement intacts, ont ils été interceptés sur les rives du fleuve par un commando séquestré quelque part? La famille ne croit pas à la noyade. On a tenté en effet de lui remettre un corps en faisant croire que c'était celui de Philippe L'Epreuve, un télex du consulat de France au Zaïre, affirmant qu'un deuxième corps retrouvé dans le fleuve était celui de Philippe de Dieu le veut.

[00:25:24]

Après autopsie à Kinshasa et les résultats d'une seconde, l'autopsie pratiquée à Paris à la demande de la famille et affirmant que cela n'était pas du Levu, il était reconnaissable à une fracture de la clavicule et une appendicite. Cela n'était même pas un membre de l'expédition.

[00:25:45]

Le dernier rebondissement date de 2008. Une journaliste du magazine 21 affirme que Dieu le veut et ses compagnons ont été exécutés par les services secrets zaïrois, accusés d'espionnage. Cette journaliste aurait recueilli le témoignage d'un espion zaïrois qui lui aurait raconté leur exécution. Voilà ce qui lui aurait dit. Ils ont été emmener derrière un petit muret et tabassé. Nous avions l'ordre de les faire parler. Le nom qui faisait peur, c'était Dieu le veut. Le chef de bande, d'après les consignes, il était têtu.

[00:26:23]

Personne n'a avoué et ensuite, l'unité qui s'occupait des exécutions a pris le relais.

[00:26:38]

Un témoignage dont il est très difficile d'apprécier la valeur, mais qui colle avec quelque chose qui est absolument certain. Philippe de Dieu le veut n'était pas qu'un journaliste aventurier. Il travaillait aussi pour les services de renseignement français. Pour l'ADG, ceux ci, ça, c'est une certitude. Mais rien n'atteste que dans cette expédition sur le fleuve Zaïre, il était mandaté par la DGM. Rien. Voilà donc pour cette histoire et je suis le fils de Philippe de Dieu, le duel de Dieu.

[00:27:11]

Vous aviez donc 4 ans quand votre père a disparu. Vous avez réalisé, il y a une dizaine d'années, un long documentaire pour Canal+ pour tenter de percer ce mystère. Je dois la transparence de dire que j'ai produit ce documentaire et que c'est moi qui en ait signé le commentaire. Est ce que c'était cette recherche de la vérité, une urgence personnelle, une urgence familiale? Peut être. Vous êtes trois enfants très soudés aujourd'hui. Aujourd'hui, votre frère aîné Erwan et votre petite sœur, née juste avant la disparition de votre père à Nahid.

[00:27:46]

Alors, une urgence personnelle? Je ne sais pas si on peut parler d'urgence, mais oui, de toute façon, c'est quelque chose que j'avais. J'avais. J'avais envie d'essayer d'aller voir par moi même puisque j'entendais des histoires depuis que j'étais tout petit, par les uns par les autres, par des gens que je ne connaissais même pas, qui appréciaient l'émission. L'émission de télé La chasse au trésor. Moi, je n'avais jamais vraiment envie de m'intéresser à cette histoire.

[00:28:08]

J'ai un peu baigné là dedans depuis que j'étais tout petit. Donc, on avait le dossier d'enquête. On devait aller à la maison où tout était à la maison. J'ai récupéré le dossier d'enquête quelques années après l'enquête, mais on avait quand même beaucoup, beaucoup de documents à la maison dont on parlait librement, dont vous parliez librement, par exemple avec votre mère.

[00:28:25]

Oui, on en parle.

[00:28:26]

On en parlait assez librement. Après, ce n'était pas tabou. Non, ce n'était pas tabou. Après, c'est sur les raisons, ce qui s'est passé, tout ça. Il y a eu des divergences dans la famille, avaient des divergences dans la famille. Et après, j'imagine que notre mère a beaucoup voulu nous protéger. Je pense qu'elle l'a certainement dit des choses tout d'une manière, d'une manière que ce soit mieux acceptée par des parents, des petits enfants.

[00:28:48]

Et elle a certainement eu d'autres choses aussi.

[00:28:50]

J'ai remarqué que vous étiez tous les trois finalement journalistes au sens large. Votre frère aîné, Erwan, est documentariste très isolé. Il a changé. La donne a changé. Oui, vous aussi. Vous avez changé. Vous êtes dans l'humanitaire. Mais vous venez du journalisme et votre petite soeur est photographe? Oui, voilà. Donc, au fond, il y a une sorte d'ADN. Aucun de vous trois n'a vraiment connu son père. Mais tous les trois, il y a peut être ça aussi dans ce documentaire.

[00:29:16]

Ailleurs, c'est à dire? C'était aussi votre grand raid.

[00:29:20]

C'était clairement pour essayer de marcher un peu dans ces traces là. C'est sûr que c'est pas moi. Je pense que quand on est un fils comme ça, avec un père comme ça, on a envie d'essayer d'arriver au moins à la moitié de sa fille, même si on sait qu'on n'arrivera jamais au dessus du genou. Mais ouais, donc, c'est clairement quelque chose qu'on a envie de faire.

[00:29:39]

Quand vous vous lancez dans cette recherche, dans cette quête, quelle est la thèse familiale la plus partagée?

[00:29:48]

Depuis qu'on est tout petit comme ce que je disais tout à l'heure, notre maman nous a toujours dit que notre père était mort en faisant ce qu'il aimait, c'est à dire qu'il faisait les belles aventures. Et donc, il est mort en pleine aventure. Elle nous a surtout dit qu'il s'était mort noyé et qu'il était mort noyé. C'était un accident, que c'était un accident, que j'étais allé de l'avant. Elle a quand même toujours laissé un doute en disant peut être qu'il s'est passé autre chose et qu'on ne sait pas qui.

[00:30:14]

Mais je ne sais pas ce qui s'est passé.

[00:30:15]

Mais en gros, l'idée générale la plus partagée tout le monde a votre petite cellule familiale. Maman et les trois enfants, c'est que c'est un accident. C'est que c'est un accident. Ce qui n'est pas le cas, forcément, du reste de votre famille. Le frère de votre père? Tout à fait. Qui, lui, pense que c'est un complot? Tout à fait. Alors, vous allez sur place? Moi, je me dis qu'il y a un choc au contact du fleuve Zaïre.

[00:30:39]

C'est un ami. Pour vous, le fleuve?

[00:30:41]

Ah ben, c'est sûr que moi, quand je me retrouve là bas, je me souviens. J'étais de toute façon, comme tout le monde, très impressionné par le fleuve, surtout après, après avoir passé la journée là bas me retrouver. Je sais que la première chose que j'ai envie de faire, c'est d'appeler mon frère et ma sœur et d'appeler ma mère. Et d'être très malheureux, finalement, d'être là sans eux, quoi. C'est sûr que oui, c'est un mythe pour moi et pour eux aussi, j'imagine encore aujourd'hui.

[00:31:05]

On voit tout de suite. La dangerosité du fleuve au niveau du barrage d'Inga.

[00:31:08]

Vous êtes allé sur le barrage, alors on est allé sur le barrage. On est allé sur les bords du fleuve. C'est n'importe quoi. Je n'ai pas d'autres mots pour décrire ça.

[00:31:18]

C'est une machine à laver. Ce que ça tourne dans tous les sens. On a l'impression qu'il y a des vagues qui remontent le fleuve. C'est vraiment impressionnant. Je comprends même pas comment ils ont pu avoir l'idée de descendre ce truc là.

[00:31:29]

On en raft, mais c'est peut être le moment de vous poser la question est ce que cette expédition était vraiment bien préparée? Parce que quand on quand on raconte l'histoire, on s'aperçoit que ils ne savent rien de ce qui les attend. Il y a même un moment où ils prennent un petit avion pour aller voir ça. Est ce que ça n'a pas souffert de beaucoup d'impréparation?

[00:31:49]

Aujourd'hui, je pense que c'est quelque chose. On parle des années 80. Je pense qu'on se préparait beaucoup moins qu'aujourd'hui. Aujourd'hui, on est vraiment dans une société où on prend peut être moins de risques ou en tout cas, on calcule beaucoup plus les risques que dans les années 80, avec cette période où il y avait quand même pas mal d'aventuriers avaient. Dialers, sans filet, sans réfléchir et de se lancer à corps perdu dans des aventures parfois un peu trop dangereuses.

[00:32:11]

Intéressant comme réflexion parce qu'on est dans une époque qui sécurise beaucoup plus. C'est évident qu'aujourd'hui, il aurait sans doute un drone qui précède l'équipée et qui renverrait sur un écran l'état du fleuve en aval pour savoir ce qui les attend.

[00:32:25]

Il y a quelques années, il y a des kayakistes qui ont descendu la même partie du fleuve. C'était pour une marque de boisson énergisante très connue. Il y avait deux hélicoptères ici. C'était super surveillé et ils avaient préparé pendant pendant des mois avant avant de se lancer dans l'aventure.

[00:32:44]

Alors, on sait que les deux survivants, Jean-Louis Amblard et François Laurenceau, que votre père hésite jusqu'au matin. Il y va parce qu'il est Philippe de Dieu le veut. Que c'est lui la vedette. Et que le raid repose sur ses épaules.

[00:32:58]

C'est ce que m'a dit Jean-Louis Amblard. C'est ce que m'a dit François Laurenceau et je pense qu'ils ont clairement raison. J'imagine que mon père, sachant qu'il était une personnalité, pouvait, pouvait pas, se pouvait pas ne pas y aller. C'était un peu obligatoire pour lui.

[00:33:13]

François Laurenceau et Jean-Louis Amblard, vous êtes toujours en lien avec eux. J'ai toujours des contacts avec eux. Ils ont une petite responsabilité à votre égard. Je ne sais pas ce qu'ils le vivent comme ça.

[00:33:22]

Oui, je pense un peu après, je les passe devant. Après, je pense que c'est une histoire qui les a beaucoup marqués aussi. Surtout François Laurenceau, qui était vraiment le meilleur ami de mon père, d'enfance et ami d'enfance. Ils se connaissaient depuis tout petit. Je pense que ça les a beaucoup marqués et beaucoup affecté. C'est même un peu difficile. Je pense, eux, de nous rencontrer soleil à cause de ça.

[00:33:42]

Vous êtes arrivé à reconstituer la discussion qui a lieu sur l'île des Hippos cette nuit là. Les hippopotames alors reconstitué toute la discussion?

[00:33:49]

Non, mais c'est ce que vous avez raconté dans l'histoire que tout le monde se pose la question est ce qu'on y va? Est ce qu'on n'y va pas? C'est quand même dangereux. Ce qu'on a vécu jusqu'ici, c'était quand même pas rien. On a l'impression qu'après, ça va être pire, dont tout le monde s'est posé la question. Effectivement, après, je pense que de ce que je me souviens, François nous disait on a vraiment été libre.

[00:34:09]

Personne a mis la pression sur les uns, sur les autres et chacun a fait son choix parce que c'est intéressant de voir que son plus grand ami, François Laurenceau, qui est là, avec lequel il est sans doute très content de partager l'aventure, n'y va pas.

[00:34:25]

Après, je pense que c'est des tempéraments aussi parce que François est médecin, donc je pense qu'il n'avait peut être plus de recul. Il est prudent, il est plus prudent, certainement. Et Jean-Louis et Jean-Louis Amblard est arrivé pas au début de l'aventure, donc il est arrivé à la moitié. On va dire est un peu à froid, il est un peu à froid et je pense que c'est briseuse. Köniz connaissent pas les mêmes conditions. Donc oui, je pense que c'était vraiment un choix personnel de chacun d'y aller ou pas y aller.

[00:34:58]

La question que je ne peux pas ne pas vous poser votre père était il un agent de la DG?

[00:35:04]

Ce déjà, c'est sûr que c'était un militaire. Il a et les parachutistes? Il s'occupait des formations, la préparation pour être parachutiste. Après, il formait les jeunes et il était effectivement réserviste à la DJs.

[00:35:20]

Vous l'avez su comment vous vous le dites aujourd'hui?

[00:35:23]

Avec certitude à moi, je le dis avec certitude. Je l'ai su comment je l'ai su depuis que je suis tout petit, puisque ma mère nous l'avait toujours dit. Je ne me rappelle plus exactement quand, mais en nous disant Voilà, moi, j'avais toujours un numéro de téléphone au cas où il se passait. Quelque chose pouvait appeler ce numéro de téléphone.

[00:35:40]

Il était le numéro du service commandé qui était numéro des services, certainement. Apparemment, la seule fois où elle a essayé de l'appeler, ça ne fonctionnait pas. Et puis après, c'était dans le dossier, comme il y a eu une enquête judiciaire après la disparition. C'était dans le dossier d'enquête. L'ADG a bien expliqué que Philippe était réserviste à la DGM, ce rôle de réserviste, parce que j'ignorais que ça existait, ça. Réserviste à la dg CECLR, prêt à donner des coups de main, mais pas salarié, pas appointé, pas envoyés en mission spéciale.

[00:36:09]

Quand on a retrouvé moi, j'ai retrouvé d'autres documents où il participait à des formations, c'est à dire que on a retrouvé des documents dans lesquels il fallait qu'il se pointe à la gare de Mont de Marsan avec le journal Paris-Match dans les mains et des chaussures bien faites à son pied.

[00:36:23]

C'était écrit exactement comme ça, donc il a subi la formation de l'ADG. Certainement. Vous dites Mont de Marsan, dans mon souvenir, c'est Bayonne. C'est peut être Bayonne, Mont de Marsan, la gare de Bayonne qui est une gare aujourd'hui. Au dessus se trouve une partie des forces spéciales françaises et c'était une caserne de l'ADG. Semble pas dire qu'il était agent à l'ADG. Était il ou y a t il un doute sur le fait qu'il ait pu être en mission pour la DJs?

[00:36:50]

Au cours de cette exposition aux airs? Alors moi, c'est vraiment mon opinion personnelle. Je pense pas, j'imagine pas avec tout ce qu'on a pu me raconter sur mon père, qu'il ait pu emmener son meilleur ami qui lui. Rien à voir avec ça, qui n'était pas du tout militaire qu'il ait pu ramener à son meilleur ami dans une expédition avec un but autre sur lequel il l'avait emmener. Quoi?

[00:37:14]

Qu'est ce qu'il dit? François Laurenceau, en l'occurrence, sur le fait, sur l'hypothèse qu'il soit en mission pour l'ADG.

[00:37:21]

Mais moi, quand je lis, quand je les ai vus, ils ne m'ont pas laissé penser qu'il y avait une possible mission.

[00:37:29]

Ils ne m'ont pas laissé penser ça. En même temps, on ne voit pas bien quel type de mission on peut mener pendant qu'on descend le fleuve Zaïre en raft, quoi, jusqu'avant le barrage d'Inga?

[00:37:40]

Ça n'a aucun intérêt. On y pense puisqu'on est clairement au Congo et qu'à cette époque là, en plus, je pense que Mobutu tient bien son pays. Donc, je pense que je le précise pour les gens qui nous écoutent. Le Zaïre ne s'appelle plus le Zaïre, mais s'appelle le Congo démocratique. Il n'est pas plus démocratique qu'avant. Il a changé de nom.

[00:37:58]

Oui, je pense qu'à la fin, avant d'arriver à Inga, il n'y a aucun intérêt. Et puis même, c'est comme si, comme vous le disiez dans l'histoire, la plus la plus grande partie du fleuve, c'est une balade en bateau. Il y a quelques rapides, mais rien de très dangereux. Après, effectivement, il peut y avoir quelque chose autour du barrage d'Inga parce que c'était une zone stratégique stratégique. C'est un énorme barrage hydroélectrique hydroélectrique qui fournissait de l'électricité à pas mal de pays africains auto autour du Congo.

[00:38:29]

Simplement après, même s'il y avait une mission de surveillance du barrage pour savoir ce qui s'y passait, la plupart des ingénieurs du barrage étaient des Européens ou des Américains.

[00:38:40]

On pouvait avoir un agent infiltré sans trembler. Et puis quand on quand on regarde le fleuve, on ne voit rien depuis le fleuve et c'est beaucoup trop dangereux.

[00:38:48]

Un truc qui m'intéresse bien au passage. Et on vient. Tarski, votre conclusion dans un instant, il y a un truc qui m'intéresse bien au passage, c'est que sur Tweeter, ça bouge pas mal. Concernant votre père, est ce que vous avez constaté que quand on dit de Dieu le veut aujourd'hui, il y a toute une génération qui se lève alors qu'il ne l'a pas oublié?

[00:39:07]

Clairement, il y a toute une vie, les gens au dessus de 40 45 ans, les vieux qui étaient jeunes à l'époque, ou alors les personnes beaucoup plus âgées qui regardaient aussi l'émission avec leurs enfants. Ça a marqué une époque. Il y a vraiment des gens qui sont encore très fans, arrivent tous les jours. Quand vous dites vous êtes le fils de tous les jours, peut être pas.

[00:39:30]

Mais en tout cas, chaque fois que je parle du pain, je donne mon nom. Il y a toujours eu un questionnement chez la personne en face.

[00:39:36]

Alors, vous avez réalisé ce documentaire et il fallait bien conclure le documentaire. A quelles conclusions êtes vous arrivé? De quoi est mort votre père? Parce que l'hypothèse qu'il soit mort et quand même se rassembler sur un 100%, bien qu'il y ait eu toujours le mythe. Vous êtes au courant de la blague qui court? On dit toujours où est Philippe de Dieu Levu. Il joue au poker avec Alain Callaway ou avec Elvis Presley avec Elvis Presley. Vous avez la certitude absolue qu'il est mort depuis toujours?

[00:40:03]

Oui, oui. De quoi est il mort?

[00:40:06]

Pas vraiment. J'ai toujours un doute sur ce qui a, sur ce qui a pu se passer.

[00:40:11]

Je dirais qu'en tant que fils, je préférerais que mon père soit mort noyé et qu'il soit mort, exactement comme a pu le présenter ma mère, toujours en faisant qu'il soit mort, en faisant ce qu'il aimait après.

[00:40:22]

A l'époque, j'ai essayé de faire la part des choses entre être le fils et être le journaliste en tant que journaliste.

[00:40:28]

C'est quand même beaucoup plus troublant. C'est plus troublant. Après, c'est plus troublant. Parce que quoi?

[00:40:33]

Passé plus troublant? Parce qu'il y a tellement d'éléments qui font que on peut chercher qui a et qui a quelque chose à chercher. On a envie de chercher quoi?

[00:40:44]

Le fait, oui. Qui qu'il soit militaire et qu'il ait fait partie de la jeunesse, c'est quand même quelque chose de troublant qu'on ne retrouve pas les corps. C'est quelque chose de troublant. Les bateaux qui en est un qui soit complètement intact, des affaires qui soient cachés sous des rochers.

[00:41:01]

C'est troublant aussi la remise d'un corps. Parce qu'un jour, on vous, on vous rend la remise d'un corps qui n'était pas lié. En plus, c'est le corps de fibre de Dieu le veut. Alors que finalement, ça n'est pas le sien. C'est troublant aussi. La Guinée, est ce que ça a été fait sciemment, avec l'envie de mettre fin à cette affaire?

[00:41:21]

Moi, je ne sais pas, parce que c'est quand même la France qui atteste que c'est le corps de votre père. C'est l'ambassade de France qui atteste que c'est le corps de votre père. Quel serait l'intérêt de l'ambassade de France de vous faire avaler une couleuvre, de vous faire croire que c'est le corps de votre père?

[00:41:34]

Si ce n'est pas celui là? Parce que, peut être aussi, il était quand même particulièrement connu que la disparition faisait la une des journaux. C'était vraiment l'ouverture des JT. Peut être qu'il y avait aussi une volonté d'arrêter un peu tout ça. Quoi de répondre à la question? Vous savez, ça n'est pas venu. Parce qu'il y a donc un type qui est mort au Zaïre, qu'on a amené en France pour l'enterrer sous une pierre tombale. Philippe D'idioties?

[00:42:03]

Aucune. Ça me vient comme ça. Il y a bien un type blanc qui est mort un jour qu'on amené ici avec une étiquette Philippe Dulieu, qui n'est pas Philippe. Je ne sais pas qui a fait son choix il y a 90 minutes à tourner. Est ce que ça a été fait sciemment? Quand on regarde les hôpitaux, comment ils sont faits ou comment ça fonctionne? Au Zaïre, au Zaïre. Moi, j'ai été dans cet hôpital quand on a.

[00:42:25]

Quand on a fait le documentaire avec Jérôme, qui n'avait qui gérait, co-réalisé le film. Les méthodes ne sont pas les mêmes que quand, en France, on n'a pas les mêmes moyens. Et donc, effectivement, là, on parle d'un trou parce que c'était encore son bras, son jambes sans tête.

[00:42:42]

Ça peut être. On peut essayer de penser que c'est vraiment lui alors que ça ne l'est pas.

[00:42:47]

Comme vous avez pu rencontrer des responsables de l'armée zaïroise, des autorités, du gouvernement, le Mobutu est tombé le chef d'État de l'époque. Au fond, il aurait rien, ne s'opposerait à ce que la vérité sorte.

[00:43:01]

Alors moi, c'est vraiment comme ça que j'ai essayé de faire ce documentaire il y a 10 ans en me disant Je suis le fils. Ça fait. Ça fait un certain temps que cette histoire est là. Si j'arrive vraiment sans n en vouloir à personne, mais juste à essayer de comprendre. Et personne ne m'a rien dit, que ce soit des autorités zaïroises ou que ce soit des autorités françaises. J'avais rencontré Roland Dumas, qui était ministre des Affaires étrangères à l'époque, qui m'a dit que ça n'était jamais remonté jusque dans son bureau, ce qui n'est pas vrai.

[00:43:32]

Ce qui est impossible, ce qui est impossible. Je ne vois pas comment ce serait possible que ce ne soit pas remonter jusqu'à lui.

[00:43:37]

Est ce que cela veut dire que vous gardez l'espoir qu'un jour, quelqu'un qui n'aura plus aucune raison de se taire? Parce que c'est un secret qui ne mettra plus rien en jeu sur le plan diplomatique vous dise la vérité, alors ce serait super.

[00:43:51]

Maintenant, je ne l'attend pas. Le fait de le fait d'avoir fait ce documentaire m'a aussi permis de me détacher un peu de cette histoire et de comprendre qu'elle est finalement pas à moi, mais qu'elle appartient quand même pas mal de monde, sachant que mon père était connu. Et donc, oui, si ça arrive, tant mieux. J'appelle toutes les personnes qui savent quelque chose à venir le dire. Pas de problème. Moi, je serais très heureux de savoir ce qui s'est passé.

[00:44:17]

Maintenant, je vais arrêter de chercher parce que je crois que j'ai ma vie à faire aussi et que c'est trop fatiguant.

[00:44:22]

C'est fatigant. En 2000 8 2009 est apparue cet article dans le magazine 21. Cette journaliste qui dit qu'elle a trouvé la réponse à votre question, qu'elle a rencontré un responsable des services secrets zaïrois qui lui a dit que votre père avait été interrogé avec les six autres et qu'à la suite de cela, ils ont été exécutés parce qu'il était un espion.

[00:44:45]

Oui, elle a affirmé ça. Elle a affirmé ça, notamment sur la base de documents des interrogatoires. Elle a eu accès aux procès verbaux d'interrogatoire. Oui.

[00:44:59]

Du coup, les policiers français sont entrés en contact avec elle pour avoir ses interrogatoires. Il se trouve que c'étaient des faux fins, que la signature de mon père en bas de l'interrogatoire était avait juste été recopié et repassé. Et je me semble bien qu'elle avait aussi payé pour avoir ces documents.

[00:45:15]

Donc, vous ne croyez pas du tout à cette version? Ah non, pas du tout. Elle est pour vous totalement invalidée. Christian Prouteau, qu'ils rencontrent pendant ce petit break qu'il fait pour la naissance de votre soeur Annélides. Est ce qu'il a un goût du secret?

[00:45:32]

Vous l'avez vu, je l'ai rencontré. S'il a un goût du secret, il n'en a pas parlé. Non, je pense que c'est les acteurs de l'époque sont. C'est encore trop important, je pense.

[00:45:46]

Pour eux et encore peut être trop d'enjeux pour pouvoir parler des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.