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Raconte Christophe Hondelatte. L'histoire d'aujourd'hui va nous faire faire une marche arrière de plus de 30 ans et nous faire entrer au cœur de l'une des plus grandes énigmes des années 80, la disparition de Philippe de Dieu le veut, un animateur de télé très populaire à l'époque, qui disparaît avec six de ses compagnons d'aventure alors qu'il participe à un raid en raft sur le fleuve Zaïre. Philippe de Dieuleveult ses amis se sont ils tout simplement noyés? Ont ils été tués par l'armée zaïroise?

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Philippe était il un espion de la DJs? Comme on a pu le dire à l'époque, vous trouverez dans ce récit aujourd'hui toutes ces questions et quelques réponses, et notamment grâce à l'enquête qu'a réalisée il y a quelques années son fils Duhalde, du neveu qu'il a en face de moi. Voici donc cette histoire.

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Je l'ai écrite avec Cédric Bastonné réalisation Céline l'ombrage, André raconte sur Europe 1. Cette histoire tragique nous fait remonter à une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Comme dit la chanson, et même les moins de 30 10 984 au moment où s'arrête l'une des émissions les plus célèbres de la télé française, La chasse au trésor.

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Animé par un Reporterre aventurier, Philippe de Dieu le veut, qui fait le tour du monde dans un hélicoptère à la recherche de trésors et aidé par des candidats qui, à Paris, ont des énigmes à résoudre. Tout cela dans une légendaire combinaison rouge, ça vous rappelle quelque chose?

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Les vieux pianos, il y a un feu de cheminée. Ça peut être ça, c'est en principe.

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Et donc, l'émission s'arrête. Et le baroudeur Philippe de Dieu Leus se retrouve les bras ballants. Ce qui, évidemment, ne pouvait pas durer. Début 1985, un aventurier, par ailleurs ancien commandant de bord à Air Zaïre, André Hérault, l'appelle.

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Oui, Philippe dit moi, je suis en train de monter une expédition, je voudrais faire la traversée de l'Afrique par les fleuves d'est en ouest du bois. On parle de Tanzanie, on va jusqu'à l'Atlantique par le rail. Ça n'a jamais été fait. Je te le dis tout de suite, c'est pas du gâteau. Ça te dit d'en être.

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J'ai vu que t'avais arrêté en émission et évidemment que cette Mini, il vient de passer quatre ans à faire le tour du monde dans un hélicoptère.

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Il a la bougeotte. Il est partant. Départ prévu en juillet.

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Dans les six mois qui suivent l'expédition se trouve un nom, Africa Raft et un sponsor. Paris Match Pas mal, mais elle connaît quelques déconvenues. Elle devait partir de Tanzanie pour un raid de 5 000 km. Trop compliqué. Ils partiront finalement du Burundi, du lac Tanganyika, deux mille kilomètres jusqu'à l'Atlantique.

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Petit à petit, l'équipe se monte.

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Ils seront huit. André Ero, l'organisateur Philippe de Dieu le veut donc, qui veut réaliser un documentaire qui a entraîné l'un de ses copains d'enfance dans l'aventure, François Laurenceau, son caméraman Marc Garneau et son technicien Lucien Block Mat. Il y aura aussi Richard Janelle, photographe à Match, un chef d'entreprise aventurier, Guy Colette et Angelo Angelini, un mécanicien. Ça fait 8. Ils vont naviguer sur deux radeaux, quatre dans chaque à qui ils ont donné des petits noms.

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Le Françoises et le Godelieve, c'est Gérard d'Aboville, le célèbre navigateur, qui a conçu les deux radeaux. Robuste parce qu'ils vont devoir se frotter aux rochers dans la descente du fleuve Zaïre 8 mètres de long avec de gros boudins pneumatiques de 80 cm de diamètre, équipés de panneaux solaires qui alimentent des radios qui permettront aux deux radeaux de communiquer entre eux jusqu'à 70 km de distance.

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Les voilà sur place, Philippe de Dieu le veut, qui est un peu la tête de gondole de ce raid, frétille comme un gardon. Connaît relativement bien l'Afrique, mais je ne connaissais pas du tout la région des Grands Lacs et je dois avouer que venir au Burundi, c'était pour moi un rêve. J'y suis. Je suis sur le lac Tanganyika. Je suis heureux et je vais partir avec toute l'équipe et nous allons donc tenter de sortir un document de 52 minutes.

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Mais les conditions de tournage difficiles, vous en doutez? Avec l'humidité et avec Vallot, l'eau sur laquelle nous annoncerons tout le temps que je vais faire découvrir, ce n'est pas contre notre vraie aventure, l'aventure que nous allons vivre. La réaction des gens qui vont être sur les bateaux, confrontés aux problèmes de santé, de manger, de dormir, ça ne va pas être drôle tous les jours. On le sait, mais on en est là aussi pour se tester personnellement, pour savoir comment on est capable de réagir et peut être essayer de m'intéresser un peu plus justement aux réactions humaines.

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C'est ce qui m'intéresse dans ce film.

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Ils ont prévu de partir de la rive burundaise du Tanganyika. Mais vous savez ce que c'est. Il manque toujours un tampon. Mais l'équipe reste coincée au Burundi tout le mois de juin 85. Ils en profitent pour tester, les rappent sur le temps Janica.

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Le 2 juillet 1985, Saillé. Tout est en règle, l'Afrika Raft peut commencer et ce n'est pas de la tarte.

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Cette expédition rapide, c'est certain. Quelles forces? On l'ignore à l'endroit exact également. On sait que cet homme va peut être vers 60 km de cette façon, on le verra descendre, laissant derrière eux des expositions sur cette dernière.

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A ma connaissance, normalement, il devait emmener des armes avec eux. Six armes pour se protéger et chasser pour manger. Ils ont dû les laisser au Burundi le 5 juillet. Les deux rapts se lancent sur les sources du fleuve Zaïre. L'aventure commence.

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Et assez vite. Premier incident sérieux des militaires zaïrois les vises avec leurs Kalashnikov depuis les rives du fleuve. C'est comme dans les films, c'est à dire que les réflexes à toute vitesse, on voit à 15 20 mètres de nous. Quelqu'un qui est une Kalashnikov, on se dit le Mexique tire, on y passe quoi donc? François Laurenceau, qui barrels le bateau, si mes souvenirs sont exacts, s'est transformé en feuille de papier à cigarette accélérée. D'abord, et en même temps, il s'est transformé en feuille de papier à cigarette en se couchant.

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Moi, j'ai dû plonger au milieu des bacs tonnes à l'avant et Philippe a plongé à l'eau en s'accrochant pour se protéger au cas où. Cathiard, il a tiré, il n'a pas tiré, mais ce premier incident est la preuve que l'équipe ne sera pas confrontée qu'aux dangers du fleuve.

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Les deux semaines qui suivent sont plutôt tranquilles, Philippe fait de belles images. Il s'arrête régulièrement pour se ravitailler dans les villes qui bordent le fleuve. Il pêche aussi et pour dormir. Il s'installe sur les berges avec des moustiquaires. Disons que pour l'instant, c'est un voyage entre copains plutôt sympa. Il y a quelques petites galères, bien sûr, le François se coinçant un jour contre un tronc d'arbre au milieu du fleuve. Mais bon, ce n'est pas une croisière du Club Med non plus.

[00:08:24]

Le 18 juillet, les deux radeaux arrivent à Kisangani. C'est une grande ville au centre du Zaïre. En treize jours, ils ont déjà effectué plus de la moitié du parcours. Et là, deux équipiers débarquent. Marc, le caméraman. C'était prévu. Et Philippe de Dieu le veut. Il s'absente pour quinze jours. Ça, c'est un truc qu'il n'a pas pu négocier avec Diane, sa femme. Elle va accoucher. Ils ont déjà deux petits garçons, Erwan et Duales.

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Ils attendent le troisième. Il a promis d'être là et donc il décroche pour quelques temps de l'aventure. Il reviendra quand le bébé sera né. Philippe va profiter de ce voyage à Paris pour déjeuner avec Christian Prouteau. Il faut que je vous raconte cet épisode parce qu'il va nourrir le fantasme selon lequel Philippe était un espion. Christian Prouteau est en effet l'ancien patron du gégène et à cette époque là, il est en charge de la sécurité de l'Elysée. Vous voyez ce qui nourrit le fantasme.

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Sauf qu'il va le voir pour lui parler d'un projet de documentaire sur le gégène. Et à la fin du repas, il lui dit Dis donc lessciences! Avant de repartir au Zaïre, j'aurais besoin de récupérer des moyens radio et des carabines de survie. Les Burundais ne nous ont pas laissé prendre des armes. d'Orissa Les carabines de survie sont des petites carabines pliantes qui sont faciles à cacher et bien sûr que Protos peut lui en procurer. Le soir même, Philippe recrute à Paris un nouveau coéquipier, un de ses copains, Jean-Louis Amblard.

[00:10:10]

Jean-Louis Lexpédition a pris du retard, il y a une place de libre. Donc, si tu veux, tu nous rejoins, les autres sont déjà au courant.

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M'inciter, pardon, on prend l'avion dans 2 jours et Jean-Louis accepte.

[00:10:27]

Et les deux hommes s'envolent vers Kinshasa, la capitale du Zaïre, le 1er août, et ils retrouvent les autres au bord du fleuve avec un ami de Guy, Colette, qui a rejoint lui aussi l'aventure. Moins le caméraman qui n'est pas revenu maintenant. Ils sont neuf pour boucler le raid. Il leur reste 150 kilomètres à parcourir sur Losail, mais c'est la partie la plus difficile. La partie la plus dangereuse. Il y a des rapides, beaucoup de rapides près du barrage d'Inga, notamment.

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Alors, il commence par faire un repérage en avion et ça leur fiche la trouille. Il y a des endroits où le débit du fleuve est énorme, les courants extrêmement puissants. A priori, personne n'est jamais passé par là. Le 3 août, c'est le départ.

[00:11:21]

Bientôt, un jour viendra.

[00:11:27]

En sortant du port de Kinshasa, les radeaux passent à côté du bateau du président Mobutu. Philippe a accroché une caméra sur le françoises pour filmer dans les rapides. Il croise un bateau échoué sur les rochers, comme un avertissement. Attention, danger! Et assez vite, les voilà embarqués dans des tourbillons phénoménaux. Diamètre 5 6 cm. Le bateau sur le rio. Et puis arrivent les premiers rapides et bien sûr, personne n'est attaché et Philippe, en plus, tient la caméra.

[00:12:21]

C'est périlleux, c'est très périlleux. Et quand ils en sortent et qu'il pose le pied à terre, ouf! Les moins expérimentés de la bande n'en reviennent pas de ce qu'ils viennent de vivre. Mevel. C'est très impressionnant. Le bateau ne s'est pas retourné d'où ça vient, s'est retourné. Je ne suis pas. Quand ils ont quitté Kinshasa, le fleuve était large de 23 km et maintenant, il fait quatre cents mètres de large. Vous avez compris, ce sont des trombes d'eau qui déboule dans ce goulet.

[00:13:09]

Et plus il se rétrécit et plus le débit augmente sur les radeaux. Les gars sont bringuebalant et de haut en bas, de bas en haut, sur des vagues puissantes. Mais ça passe. Et dans l'après midi du 5 août, l'expédition fait étape sur l'île des Hippopotames pour souffler un peu avant d'aborder demain, l'enfer du passage d'Inga. Parce que ce qu'ils viennent de vivre n'est rien comparé à ce qui les attend. Mais pour l'instant, toute l'équipe fait étape sur une île, l'île des Hippopotames, à bout de terres au milieu du fleuve.

[00:13:47]

Ils ont allumé un feu et ils sont là tous les neuf autour du feu et ça débat sec. Est ce qu'il faut continuer? Il y en a qui veulent arrêter. C'est trop dangereux, les gars. Quand on voit ce qu'on en a bavé aujourd'hui, c'est miraculeux qu'on s'en soit sorti. C'est miraculeux. Si c'est pire après Linga, faut lâcher et la discussion se poursuit sous les moustiquaires une bonne partie de la nuit. Philippe de Dieu le veut lui même hésite.

[00:14:19]

D'autant que ses deux copains, François Lourenço et Jean-Louis Amblard, ont décidé d'arrêter là.

[00:14:23]

Non, il n'avait pas envie d'y aller. Mais bon, il était un personnage public. C'était le personnage le plus public de notre expédition. Il avait une image. Il avait pensé qu'il fallait aller, je pense. Pour ça, il a pris la décision de faire la dernière partie pour ça. Enfin, il avait bon jusqu'au matin et il ne voulait pas y aller. Et puis, le matin, des discussions avec les autres, au dernier moment, il puis voilà.

[00:14:56]

Le lendemain, c'est décidé, ils seront sept à tenter l'aventure, dont Philippe, François et Jean-Louis Abandonnes, et ils voient leurs copains grimper sur les radeaux et disparaître au loin dans les tumultes du fleuve. Ils prennent d'ailleurs des photos et tous les deux se retrouvent du coup coincés sur l'île des Hippopotames. A plusieurs reprises, ils tentent d'entrer en contact par la radio avec le Françoises et le Godelieve. Les deux raft, ça ne marche pas. Booba écoute maintenant, il faut trouver un moyen de rejoindre le rivage.

[00:15:35]

Ouais, ouais, mais vu les courants, je vois pas comment on peut faire. Ils sont là à tourner en rond sur cette île au milieu du fleuve Zaïre, à se demander comment ils vont faire pour sortir de là quand soudain apparaît une tête sur la rive, un pêcheur qui flotte sur une grosse bouée, une chambre à air de camion et qui se déplace en utilisant de petites équipes comme RAM. Vous pourriez nous aider à passer de l'autre côté?

[00:16:03]

Le gars répond que oui. Et un par un. Il est dépose sur la rive du fleuve.

[00:16:15]

Et c'est là que ça se complique, car ils tombent sur des militaires zaïrois qui les arrêtent sur le champ et les emmènent dans un camp plus au sud, à Matadi. Et là, on les fait poireauter dans une pièce pendant des heures, sans rien leur dire et surtout, sans leur donner la moindre nouvelle de leurs sept copains.

[00:16:34]

Et puis arrive la nuit et commence un interrogatoire assez surréaliste du style. On nous a demandé ce qu'on pensait de nos routes ou quand on des militaires avec des armes autour de nous font dire que le plus grand bien, on avait surtout l'impression qu'ils posaient des questions pour passer le temps pour eux, pour qu'on soit pas dehors, pour qu'on cherche pas et tout en nous répondant. Mais vous inquiétez pas, vous inquiétez pas, on s'occupe d'eux, on va s'occuper d'eux, on s'occupe d'eux.

[00:17:02]

Vous inquiétez pas, vous vous inquiétez pas.

[00:17:04]

Il se trouve que ce soir là, à Kinshasa, la capitale. Un journaliste de l'Agence France-Presse dîne chez l'ambassadeur de France et il apprend au cours du dîner que deux rescapés ont été arrêtés par l'armée zaïroise, mais surtout que les sept autres ont disparu. Il appelle son rédacteur en chef à Paris. Il hésite un petit moment. Et puis il balance la nouvelle reprise immédiatement par toutes les radios.

[00:17:27]

Et puis, cette information que nous recevons du Zaïre, de Kinshasa exactement, et qui concerne notre ami Philippe de Dieuleveult qui, vous le savez, vous le savez sans doute, est partie là bas pour descendre le fleuve Zaïre. Philippe de Dieuleveult aurait disparu au Zaïre avec sept de ses compagnons. Les autorités zaïroises nous font savoir. Quelles sont elles qu'elles font actuellement des recherches, notamment avec des avions. Mais ces recherches sont très difficiles. Le 9 août, Gurney, le caméraman qui était rentré à Paris, est de retour et avec Gérard d'Aboville, le navigateur qui a conçu les embarcations.

[00:18:04]

François Laurenceau, il décide de louer un hélicoptère et de suivre le fleuve jusqu'au barrage d'Inga par les airs.

[00:18:13]

Je pense que l'endroit le plus effrayant que j'ai vu de ma vie et j'ai vu des mères dures démonter, etc. C'est un endroit véritablement stupéfiant. A 10 km, on entend le bruit des rapides.

[00:18:26]

C'est Paris-Match qui finance l'opération. Et là, regarde, c'est l'heure des radeaux. C'est le françoises, il est amarré à un rocher dans une crique. Il a l'air en parfait état, mais il n'y a personne à bord ni autour. Le lendemain, il y retourne toujours en hélico et il localise le Godelieve échoué. Mais là, le radeau est en mauvais état. Il ne reste que la structure. Il a été pillé par les villageois. Mais là encore, personne aux alentours.

[00:18:59]

Et il constate aussi à quel point le fleuve est dangereux à cet endroit là. Des rochers qui apparaissent et qui disparaissent, des trous d'eau gigantesques. Et là, un terrible scénario s'impose. Ils se sont noyés, ils se sont noyés. Tout simplement.

[00:19:20]

Nous sommes dix jours après le drame. Jean-Louis Amblard et François Laurenceau sont toujours sur place pour rechercher leur copain. Et là, la police zaïroises leur fait comprendre qu'il faut rentrer, qu'il faut rentrer en France tout de suite, que l'eau ont été les termes employés.

[00:19:36]

Je ne sais plus, mais on n'a pas eu le choix de rester sur place. C'était bon. Maintenant, c'est bien. Vous avez, vous avez fait ce qu'il fallait, mais maintenant vous nous laisser faire et vous rentrer. Là, on se pose des questions. Il n'y aurait pas eu tout ça. On serait libre, on s'embrouiller. C'est la première conclusion à laquelle on devait arriver. C'était mais devant toutes. C'est toute cette espèce d'agitation et de folie.

[00:19:58]

On s'est dit il s'est passé quelque chose.

[00:19:59]

Cinq jours plus tard, le 20 août, les Zaïrois retrouvent un corps.

[00:20:03]

Il est environ quatre heures, hier soir, un employé de la ville portuaire de Boma signaler la présence d'un corps dérivant sur le fleuve Rahir. Le corps est celui d'un Européen revêtu, d'après ce que l'on fait de courtage. Il a pu être ramené sur la rive. Aussitôt, les autorités de la région ont découvert intervient une semaine jour après la disparition des membres de l'expédition. À près de 100 km en aval des rapides.

[00:20:40]

Le corps est vite identifié grâce à la chaînette en or qu'il porte autour du cou. C'est Guy Colette, ce chef d'entreprise belge, qui aimait l'aventure. Son corps est examiné sous toutes les coutures. Il n'y a pas de blessure, mais l'un de ses avant bras est cassé. A priori, il est mort noyé.

[00:21:02]

Et puis, l'armée française entre en action. Le Zaïre est au cœur de la Françafrique. Elle survole le fleuve à plusieurs reprises pour tenter de localiser les autres corps. Les militaires français jettent aussi de gros barils de 70 kilos dans le fleuve pour évaluer le chemin qu'auraient pu faire les corps si les radeaux se sont retournés. Le baril s'enfonce parfois pendant 30 40 secondes sous l'eau, ce qui accrédite l'hypothèse selon laquelle Philippe et ses six compagnons sont morts noyés et que, sans doute, les corps sont coincés sous l'eau.

[00:21:41]

Mais on ne va pas en rester là, car dans les jours qui suivent, un témoin débarque dans cette histoire. C'est un ingénieur qui travaille au barrage d'Inga. Le barrage se trouve sur la rive opposée de l'endroit où on a retrouvé les raft.

[00:21:59]

Au Ummels, comme vous avez pris les Ummels cette fois là, j'ai pu remarquer l'embarcation tout de suite, je n'ai vu personne, mais cinq minutes après, j'ai vu quelqu'un sortir de l'embarcation. Aller vers la rive. Revenir dans l'embarcation, prendre un sac et retourner sur la rive en faisant attention. Après, alors, j'ai vu deux personnes debout dans l'embarcation qui rangeait des sacs, des sacs jaunes identiques à ceux que j'avais vu avec les deux qui avaient abandonné l'expédition.

[00:22:27]

Qui étaient ces hommes? Des coéquipiers de l'expédition ou des villageois venus piller les radeaux? L'ingénieur était trop loin. Il n'est même pas capable de dire si les hommes qu'il a vu à la jumelle étaient blanc ou noir. l'Armée française envoie alors des hommes sur place, dans la crique où on a retrouvé le françoises, le radeau sur lequel se trouvait Philippe.

[00:22:48]

Ils retrouvent des objets, dont certains appartiennent à Philippe, caché sous la pierre, et reçoit beaucoup de matériel là bas, au fond, bien caché, bien enfoncé OTG.

[00:23:13]

Officiellement, pour les autorités françaises et zaïroises, les sept navigateurs se sont noyés. Mais un doute subsiste est ce qu'ils auraient pu être victimes de l'armée zaïroise? Est ce que les soldats zaïrois les auraient pris pour des mercenaires et les auraient abattus comme des chiens?

[00:23:32]

C'est une piste parce que le barrage était très protégé. A l'époque, le gouvernement zaïrois craignait une attaque.

[00:23:39]

On découvre que le 6 août, jour du drame, les forces zaïrois étaient déployées autour du barrage. Elles étaient en alerte. Alors, l'expédition a t elle été victime d'un quiproquo? En novembre 1985, les Zaïrois prétendent avoir retrouvé le corps de Philippe Dedieu, disparu depuis quatre mois avec six de ses compagnons d'aventure.

[00:24:11]

Un mois de recherches et par une trentaine de militaires français n'ont permis de retrouver qu'un seul corps, celui du Belge Guy Colette. Et toujours des incertitudes. Philippe et les compagnons de son radeau, que l'on a retrouvé pratiquement intacts, ont ils été interceptés sur les rives du fleuve par un commando séquestrée quelque part? La famille ne croit pas à la noyade. On a tenté en effet de lui remettre un corps en faisant croire que c'était celui de Philippe L'Epreuve, un télex du consulat de France au Zaïre, affirmant qu'un deuxième corps retrouvé dans le fleuve était celui de Philippe de Dieu le veut.

[00:24:41]

Après autopsie à Kinshasa et les résultats d'une seconde, l'autopsie pratiquée à Paris à la demande de la famille et affirmant que cela n'était pas du Levu, il était reconnaissable à une fracture de la clavicule et une appendicite. Ce n'était même pas un membre de l'expédition.

[00:25:02]

Le dernier rebondissement date de 2008. Une journaliste du magazine 21 affirme que Dieu le veut et ses compagnons ont été exécutés par les services secrets zaïrois, accusés d'espionnage. Cette journaliste aurait recueilli le témoignage d'un espion zaïrois qui lui aurait raconté leur exécution.

[00:25:26]

Voilà ce qui lui aurait dit. Ils ont été emmener derrière un petit muret et tabassé. Nous avions l'ordre de les faire parler. Le nom qui faisait peur, c'était Dieu le veut. Le chef de bande, d'après les consignes, il était têtu. Personne n'a avoué et ensuite, l'unité qui s'occupait des exécutions a pris le relais. Un témoignage dont il est très difficile d'apprécier la valeur, mais qui colle avec quelque chose qui est absolument certain. Philippe de Dieu le veut n'était pas qu'un journaliste aventurier.

[00:25:58]

Il travaillait aussi pour les services de renseignement français. Pour l'ADG, ceux ça, c'est une certitude. Mais rien n'atteste que dans cette expédition sur le fleuve Zaïre, il était mandaté par la rail.

[00:26:14]

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