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Christophe Hondelatte. Bonjour à tous! Je vais vous raconter aujourd'hui une affaire criminelle absolument unique. Je ne vous ai jamais rien raconté de pareilles. L'affaire de la tuerie de Flavin, dans l'Aveyron, en février de l'an 2000. Une affaire qui met le mysticisme. Magie noire et folie, sans doute folie. Je vais essayer de vous en dire le moins possible pour l'instant et vous laisser découvrir l'histoire au fur et à mesure. Sachez que pour le débriefe tout à l'heure, je serai avec le colonel de gendarmerie Gerrits Plane, qui a dirigé cette enquête et qui est aujourd'hui rangé des voitures, comme on dit.

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Bonjour colonel, bonjour. Et à tout à l'heure. Voici donc la tuerie de Flavin, une histoire écrite avec Thomas Audouard.

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Réalisation Céline Lebrun Europa, Christophe Hondelatte. Ce qui marque au début de cette histoire, c'est la date du meurtre, le 14 février 2000. 14 février, ça vous dit quelque chose? C'est la Saint-Valentin. C'est idiot parce que l'assassin n'a pas choisi de tuer, parce que c'était la Saint-Valentin. C'est le hasard. Mais il n'empêche que le jour de la Saint-Valentin 2000, à Flavin, dans l'Aveyron, une belle histoire d'amour s'est arrêtée d'un coup. Ce jour là, Patrice, le mari, 43 ans, frigoriste de métier, rentre chez lui pour déjeuner et pour sa chérie, sa femme depuis deux ans maintenant, Manuela.

[00:01:41]

Il s'arrête acheter une orchidée chez le fleuriste, une belle orchidée sur la route.

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Il essaye de l'appeler, mais il rappelle et ne répond pas.

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Bon, un peu avant midi, il arrive chez lui. Il entre avec son pot de fleurs à la main, avec les yeux d'un amoureux.

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Gèrer? Je suis rentré. Sherry. Sherry. Personne au rez de chaussée. Pas un bruit. Alors Patrice monte à l'étage. Il a toujours son orchidée à la main.

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Chérie! Il pousse la porte de leur chambre et il la trouve morte, qui baigne dans son sang et à côté d'elle, sa petite Morgane, 12 ans, en pyjama mortelle aussi dans une mare de sang. Et laPatrie se dit Mon Dieu, mon fils. Ils ont un petit garçon de cinq semaines à Noriko, vers sa chambre, le berceau vide.

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Il descend l'escalier quatre à quatre. Il se précipite dans la rue. Il hurle Tuez ma femme.

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Puis on a tué ma famille et mon bébé, mon bébé.

[00:03:14]

Il va au restaurant du coin.

[00:03:16]

C'est là que Manuela travaille à la plonge.

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Le restaurateur, M. Bernard, ne comprend pas vraiment, mais il comprend que c'est grave et il appelle les gendarmes.

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Les gendarmes débarquent d'abord ceux de Rodez, puis ceux de Montpellier. Ils découvrent la scène de crime. Elles ont été tuées par balles. Toutes les deux une pour Manuela et une pour la fille de Patrice, Morgane. C'est une exécution, mais en l'occurrence, ce n'est pas l'urgence. L'urgence, c'est ce bébé qui a disparu. Il s'appelle Koman. Le petit s'appelle Martin. Il a cinq semaines.

[00:04:19]

Les experts arrivent les fameux TIC. Ils ratissent toute la maison, ils cherchent un ADN, bien sûr, rien, pas une trace. Les gendarmes notent aussi qu'il n'y a pas de signe d'effraction, pas de portes fracturées, pas de fenêtres cassées. Et ça, c'est souvent le signe que la victime a ouvert à son assassin. Donc, peut être que Manuela connaissait son tueur. Peut être. Il a pu aussi trouver une ruse pour se faire ouvrir. Il n'y a pas non plus de traces de lutte dans la maison.

[00:04:48]

Tout est en ordre. Aucun bijou n'a disparu. On retrouve le sac à main de Manuela. Il y a de l'argent dans son porte monnaie. Une grosse somme, donc. Ça n'est pas un cambriolage qui a mal tourné. Asie, il manque quelque chose. C'est Patrice qui le fait remarquer aux gendarmes. Il y avait un sac de voyage ici, il a disparu. Apparemment, c'est le seul objet qui manque. Les voisins n'ont rien vu, rien entendu, même pas de coups de feu en ce début d'enquête, les gendarmes n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent.

[00:05:30]

Les gendarmes trouvent peu d'indices. L'arme du crime a disparu. Aucune trace d'effraction. Pour l'instant, les enquêteurs n'ont que les témoignages du père de famille, entendue longuement par le lieutenant colonel Gerrits plane. Un homme qui est extrêmement touché et extrêmement perturbé psychologiquement. Et on le comprend. Trouvé le corps de sa femme et de sa fille, quelque chose qui peut être terrible. Qu'est ce que l'on sait de cette famille qui venait juste de s'installer dans ce village? Pas du tout.

[00:05:53]

Une famille connue pour décorer des gens qui vivaient normalement. Actuellement, aucun des indices que nous avons ne peuvent nous permettre de privilégier une hypothèse plutôt qu'une autre dans cette affaire qui nous touche tous.

[00:06:06]

Pas de piste, mais en même temps une urgence. Un bébé de 5 semaines a été enlevé.

[00:06:26]

Mais pour l'instant, ça n'est pas à l'enquête sur le meurtre de Manuela et Morgane. L'urgence, l'urgence est Martin. À cinq semaines, il a besoin d'un biberon toutes les trois heures. S'il est encore vivant, il faut le retrouver vite.

[00:06:45]

60 gendarmes sont mobilisés, une équipe cynophile, des plongeurs, un hélicoptère et même des gendarmes spéléologues venus tout droit d'Oloron dans les Pyrénées. Tout ce monde là ratisse le village dans tous les sens. On fouille la rivière l'Aveyron, on assèche un puits, on retourne les poubelles, on va même jusqu'à la décharge de Roden. Signe d'ailleurs qu'on ne croit pas vraiment que le petit soit encore vivant et au bout à rien.

[00:07:14]

Rien, rien. Et là, qu'est ce qui se passe d'après vous, en l'absence de piste? Qui devient le premier suspect? Ne dites pas que vous n'y avait pas pensé. Le mari? Le mari de Manuela. Le père de Morgane et le père aussi du petit Martin. Il dit qu'il découvre des cadavres. Il fait peut être du cinéma. On en a vu. Et les gendarmes commencent par ce rang carder sur cette famille qui vient d'arriver à flaveur.

[00:07:47]

Le genre de village que les gendarmes interrogent ne savent pas grand chose sur eux. En vérité, ce ne sont pas des gens du coin. Ils ont l'air normaux. Voilà ce que disent les villageois ordinaires. Lui, Patrice, ils l'ont tous remarqué parce qu'il a une voiture de sport rouge. Mais ce n'est pas une Ferrari, c'est pas une Porsche, c'est un coupé, Rhonda. La belle affaire. Patrice Moulinier est originaire de Dordogne. Il est frigoriste et il répare et il entretient des chambres froides et des rayons frais dans les supermarchés.

[00:08:19]

Son entreprise est basée à Rodez. Manuella est sa troisième femme. Il l'a épousée il y a deux ans. Elle est d'origine espagnole et.

[00:08:32]

Et donc, Patrice Moulinier est convoqué à la gendarmerie pour être auditionné. On ne parle pas de gardes à vue, c'est juste une audition et voyez vous plus qui était paniqué sur la scène de crime. Là, il est calme. Il est posé, il est un peu froid. Les gendarmes lui posent des questions, il répond méthodiquement, froidement, sans affect. Et là où ça se complique, c'est quand apparaissent des incohérences dans son emploi du temps. Monsieur Moulinier, pouvez vous nous détailler votre emploi du temps?

[00:09:09]

Le lundi matin 14 février, svp? Oui, je suis parti de chez moi entre 7h 50 7h55, je dirais. Ensuite, je suis allé réparer une fuite sur un frigo. Et puis, je suis passé chez Leclerc, les gendarmes cherchent à vérifier qu'il n'y a pas beaucoup de témoins des allées et venues de ce monsieur. Il y a un trou dans son emploi du temps, un trou d'une heure et demie juste avant qu'il ne découvre les corps à 11h50.

[00:09:39]

Donc là, là, on le place en garde à vue à Rodez. Et ça change tout. On lui enlève les lacets, on lui fait vider ses poches, on lui notifie ses droits. Ça n'est plus la même limonade. Ça va peut être le débloquer. Avoir.

[00:10:00]

Pendant ce temps là, autant vous dire qu'à Flavin, de 1300 habitants, on est terrorisé. Une villageoise et une petite fille ont été assassinés. Un petit bébé de 5 semaines a été enlevé. Le père et mari est en garde à vue. Flavin retient son souffle. Les gens restent terrés chez eux. D'autant que les gendarmes ont installé leur quartier général au milieu du village. Les gens regardent leur manège à travers les rideaux. Là dessus tombe le rapport d'autopsie des corps de Morgane et Manuela Manuela a reçu une balle de 22 long rifle dans la nuque à bout touchant, pas portant tout jeans.

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Ça veut dire que le canon touche la nuque. BAM! Une exécution! Quant à Morgane, c'est assez bouleversant. Elle a sans doute voulu se protéger, la pauvre. La balle traverse d'abord sa main et puis sa tête. Même calibre 22 long rifle. C'est un double meurtre de sang froid. Lors de la mort du docteur, vous avez une idée? Oui, oui, je dirais entre 9 heures et demie et 11h45. Ça, ça n'aide pas beaucoup.

[00:11:16]

La fenêtre est très large. Deux heures et quart, mais vous noterez qu'elle colle pile poil avec le trou dans l'emploi du temps du père et mari.

[00:11:33]

Alors, lui, justement, qu'est ce qu'il dit en garde à vue à la gendarmerie de Rodez? Eh bien, pas grand chose. Il dit qu'il n'y est pour rien. Les gendarmes, qui ont un gros doute, le poussent dans ses retranchements. Ça ne peut être que vous, monsieur Moulinier, alors il va falloir parler.

[00:11:50]

Il va falloir nous le dire. Mais il ne cède pas. Il n'est pour rien dans la mort de sa femme et de sa fille, pour rien dans la disparition de son bébé. Et pourtant, les gendarmes ne lui épargne rien. Oui, il aime les femmes. Oui, il veut bien reconnaître qu'il a participé à des soirées coquines, à des partouze. Et alors? Ça n'en fait pas pour autant un assassin.

[00:12:24]

Et donc, au lendemain de la découverte du double meurtre. Un appel à témoins est lancé. La photo du petit bébé est diffusée dans les hôpitaux, dans les maternités. Elle se retrouve à la une des journaux et le soir, au journal de 20 heures. Si le petit Martin est vivant, on l'a forcément vu quelque part dans une pharmacie pour acheter. Les premiers ragent dans un supermarché. Au rayon des couches ou chez un pédiatre? Au lendemain de l'appel à témoins, les gendarmes reçoivent une bonne centaine d'appels venus de toute la France.

[00:12:56]

Des gens qui croient l'avoir vu. Les vérifications demandent une énergie folle, mais un bébé ressemble à un bébé. Et tous ces gens là se trompent. Martin reste introuvable.

[00:13:20]

Pendant ce temps là, à la gendarmerie de Roden, la garde à vue de Patrice Moulinier se poursuit. Je vous l'ai dit depuis le début, les gendarmes l'ont pas mal secoué, mais il maintient qu'il n'y est pour rien. Alors, il change de stratégie. Dites moi, monsieur Moulinier, est ce que par hasard, vous auriez des anomalies ou des raisons de penser que quelqu'un vous en veut? Des ennemis à proprement parler? Je vois pas, mais je peux vous donner le nom de fréquentation qui pourrait en avoir après moi, oui.

[00:14:01]

Ah enfin, et donc, il donne quelques noms de personnes avec qui il a pu être en conflit pour diverses raisons. Et parmi ces noms, un nom retient l'attention, celui de Jean-Marie Matte, un de ses anciens voisins en Dordogne, un châtelain éleveur de chiens. Il dit que c'est ça qui les a rapprochés tous les deux. Patrice Moulinier aime les clébard et d'ailleurs, ils se sont rencontrés sur une foire aux animaux. Il est allé chez lui, dans son château.

[00:14:32]

Ils sont devenus amis, voire très amis. Tellement amis que Patrice Moulinier raconte qu'un jour, Vaughn matent, lui a offert sa femme Simone. Ouais, monsieur cadeau, servez vous ne vous gênez pas. Et donc, ils se sont retrouvés à former un trouble, un ménage à trois. Bon, ce sont des mœurs bizarres, mais les gens font ce qu'ils veulent. Et tout ça remonte à il y a très longtemps. C'était il y a au moins 15 ans et depuis, ils ne se sont jamais revus.

[00:15:07]

Mais récemment, et c'est pour ça que Patrice Moulinier livre son nom au gendarme Wann, matent, l'a appelé. Et vous vous êtes dit quoi avec votre math au cours de cet appel téléphonique? Eh bien, on s'est un peu raconté nos vies après autant de temps. Jean-Marie m'a appris qu'il vivait aux Etats-Unis depuis trois ans. Et puis, il m'a aussi appris la mort de Simone. Elle est décédée d'un AVC quelques semaines plus tôt. Ce n'était pas gai de son côté, quoi.

[00:15:37]

Et vous, qu'est ce que vous lui avez dit? Je lui ai raconté ma vie à moi, notamment le fait que j'étais marié depuis deux ans et que je venais d'avoir un petit garçon. Martin. Avez vous abordé d'autres sujets? Ouais, ouais. À un moment, Van Mate s'est mis à parler d'un truc que je n'ai pas bien compris. D'ailleurs, il m'a parlé d'un pacte entre Simone et moi. Il m'a dit qu'il fallait que je libère son âme par rapport à une promesse que sa femme m'aurait faite.

[00:16:04]

Allons bon! Un serment ésotérique et quel serment aviez vous noué tous les. Mais rien de sérieux, en vérité, on s'était promis de se retrouver après la mort. Ouh là là, ça bouillonne sous les calebasses. Ainsi donc, Jean Maryvonne matent châtelain et éleveur de chiens, appelle son vieil ami. Après quinze ans de silence pour lui demander de dégager une défunte d'un serment de la retrouver après la mort. Et qu'est ce que vous lui avez répondu, monsieur Moulinier?

[00:16:37]

Ben me dit que je le ferais et puis j'ai tout. Quelle enquête, quelle enquête unique! Je vous l'ai dit depuis le début, les gendarmes n'ont aucune piste. Donc va pour ce vote mat et en attendant, Patrice Moulinier est relâché. Ils ont fini par se convaincre que ce n'est pas lui. Ce qui complique un peu les choses, c'est que vos habite à Miami, en Floride. Ce n'est pas la porte à côté. Ils sont sur le point de s'acheter un billet d'avion quand tombe un nouveau témoignage des collégiens de Flavin aurait vu une grosse berline noire, une BMW, circuler dans les rues de Flavin le matin du 14 février.

[00:17:26]

Ils disent qu'elle avait des plaques étrangères et ils racontent qu'il était à un arrêt de bus et que le conducteur s'est arrêté et qu'il leur a demandé avec un accent étranger. Pourriez vous me dire où se trouve la rue Saint-Pierre, Pierre, svp? La rue Saint-Pierre, c'est précisément la rue des Moulinier. Intéressant est ce qu'il pourrait s'agir d'un genre Maryvonne Mattes, Nat Quetsches?

[00:17:59]

Ça n'est pas difficile à vérifier à travers l'Association internationale du transport aérien. Toutes les compagnies aériennes de la planète tiennent un fichier de tous les gens qui prennent l'avion. Alors voyant Jeanmart, Yvonne matent. A t il pris récemment un avion pour la France? Et donc, les gendarmes tapotent sur leur ordinateur. Jean Maryvonne Mattes, qui habite à Miami, aux Etats-Unis. Et il vaut mieux récemment en France. Eh bien oui. Vaughn Mattes a pris un vol Miami Zurich, en Suisse, le 12 février, c'est à dire deux jours avant les meurtres.

[00:18:41]

C'est lui pour venir de Zurich jusqu'à Flavin, dans l'Aveyron 850 km tout de même. Logiquement, il a dû louer une voiture. Les gendarmes font le tour des loueurs de voitures Djuric et il a bien loué une voiture à sa descente de l'avion, mais pas une BMW. Les collégiens avaient mal vu. C'est une Opel Vectra noire. Incroyable rebondissement.

[00:19:05]

On aurait donc affaire à un type qui vient, quinze ans après tuer une femme et une petite fille. Et sans doute un bébé. Plus personne ne croit que le petit Martin soit vivant pour régler une histoire de promesse ésotériques. Quelle enquête!

[00:19:27]

Alors, avant d'aller le pincer là où il est, pour l'instant, on ne sait pas qu'est ce qu'on peut apprendre de plus sur ce genre, Maryvonne Mattes. A la base, il est mécanicien, mais il aurait fait fortune en Suisse, dans l'immobilier comme un marchand de biens, après quoi il aurait eu des problèmes avec le fisc helvète. Et il aurait été expulsé de Suisse en 1980. C'est là qu'il achète le château de Campagnac, en Dordogne, où il s'installe avec sa femme Simone et leurs trois enfants.

[00:19:58]

D'après ce que les gendarmes apprennent, ils s'intègrent mal à Saint-Pardoux, le village où se trouve le château. Les villageois le trouvent ôta, arrogant, m'as tu vu, si bien qu'il vit reclus dans son parc de 20 hectares, allant même jusqu'à scolariser ses trois enfants au château. Amis en trope, quoi? Et maintenant, il n'y a plus aucun doute sur le fait que c'est lui qui a tué, il a rendu sa voiture chez le loueur de zurück et dans la voiture sur la moquette.

[00:20:34]

Côté passager, on retrouve une balle de 22 long rifle du même calibre que celui du double meurtre. Et on trouve aussi des traces de sang sous le tableau de bord, côté passager. Encore la balle et les prélèvements de sang au labo. La balle a été tirée par la même arme que celle du double meurtre. Et le sang? Le sang, c'est celui du petit Martin. Il l'a donc tuée lui aussi d'une balle de 22 long rifle dans la voiture de location.

[00:21:11]

Alors, où est il ce genre, Maryvonne Mattes? Il atterrit à Zurich le 12 février. Il passe la nuit du 12 au 13 dans un hôtel près de l'aéroport. Le 13, il prend possession de sa voiture de location. Il roule en direction de Flavin 850 km. Toute la journée du 13, on retrouve sa trace. Le 13 au soir, dans un hôtel première classe de la périphérie de Rudesses préfecture de l'Aveyron. Une chambre à 169 francs que d'ailleurs il n'a pas réservée à son nom, mais au nom de sa femme décédée, Leitner.

[00:21:46]

Et le lendemain, il prend la route de Flavin. Si on regarde le compteur de sa voiture de location, il y a un petit problème. Cependant, il aurait parcouru au total deux mille kilomètres. Or, un aller retour, Juri Flavin va chercher dans les 850 kilomètres à l'est 850 kilomètres. Retour 850, plus 850. Ça fait 1700. Il manque 300 kilomètres. Où a t il pu aller? Quel détour a t il emprunté par déduction?

[00:22:18]

Les gendarmes se disent qu'il a pu passer par son ancien château de Campagnac, à Saint-Pardoux, en termes de kilométrage. Ça colle. Et pourquoi serait il allé au château? Eh bien, peut être pour se débarrasser du cadavre du petit Martin. Quinze jours après le double meurtre, douze gendarmes débarquent donc au château de Campagnac, en Dordogne. La tâche est colossale. Le château compte plus de 80 pièces et autour, il y a 21 hectares de terres.

[00:22:53]

Heureusement, quand ils arrivent, ils tombent sur le jardinier, le même qui officiait déjà au château. Du temps de John. Vous vous souvenez, l'endroit dans le parc, monsieur Vaughn Matt affectionnez particulièrement. Oui, je vais vous emmener. Et le jardinier les conduit dans un endroit où il tombe sur un tas de pierres avec une sorte de cavité comme un four, et dans ce four des cendres et dans les cendres, une balle de 22 long rifle et des boucles des boucles qui pourraient provenir du sac de voyage volé chez les moulinier.

[00:23:29]

Il a tué le bébé, il a mis dans le sac et il l'a brûlé la.

[00:23:41]

Et ce qui est étrange, ce sont ces petits granulés blancs au milieu des cendres. On les fait analyser, c'est du sel. Et là, on retombe dans les eaux. E-tourisme. Le sel est couramment utilisé en sorcellerie pour ses vertus purificatrice. Mais quelle histoire, quelle histoire lui a alors été? D'après les fichiers aériens, il a repris un avion pour Miami trois jours après le meurtre, le 17 février à Miami. Il est propriétaire de plusieurs appartements, mais il semble qu'ils habitent sur Lincoln Street, à Miami Beach.

[00:24:32]

Et donc, les gendarmes français prennent contact avec la justice américaine en vue de son interpellation et en attendant, il place sa famille en France sur écoute. Il vit essentiellement en Alsace et c'est par les écoutes qu'ils apprennent que Jean-Marie Matte est mort. Il s'est suicidé récemment dans son appartement de Miami.

[00:24:54]

Fin de l'enquête. Mais les gendarmes français vont quand même à Miami et ils débarquent chez votre mat et ils découvrent une scène incroyable.

[00:25:15]

Et un mausolée entièrement consacré à l'adoration de Simone, sa femme, y a des photos d'elle sur tous les murs, des photos de leur mariage, des photos d'elle sur son lit d'hôpital après son avancée et même des photos d'elle sur son lit de mort avec des petits mots accrochés au milieu. Simone, rejoins moi Simone, tu m'appartient, Simone. Ton esprit doit revenir avec moi, Simone, l'Ibère moi. Les miroirs sont recouverts de draps blancs. La scène est à rapprocher du gros sel dans les cendres de Martin, du fameux pacte qui promettait de se retrouver après la mort.

[00:26:00]

On est en pleine folie mystique. Est ce que Vaughn Matte a considéré que sa chère Simone s'était réincarné dans le petit Martin? Est ce que c'est pour ça qu'il les a tués tous les trois? On n'en saura jamais rien. L'enquête s'arrête là. Et le pauvre Patrice Moulinier, qui a tout perdu dans cette affaire sa femme, sa fille, son fils, n'aura jamais la clé de leur massacre.

[00:26:40]

Incroyable histoire, vraiment unique, pas raconter beaucoup d'histoires de ce tonneau là dans ma carrière, je suppose que vous aussi colonel Jerry Planes, qui avait été le chef d'enquête de cette affaire, vous n'avez pas croisé beaucoup d'histoires de ce type là dans votre carrière? Oui, elle a été très marquante dans ma carrière. Elle a été marquante aussi pour la gendarmerie puisque c'est une affaire qui a servi de sujet pour la police judiciaire, pour leur formation.

[00:27:08]

C'est dire. Comme vous l'avez expliqué, comme vous avez raconté l'histoire, ça a l'air de découler tout naturellement. Oui, mais dans les faits, ça a duré cinq semaines. Oui, ça va vite, ça va vite, mais ça avait été beaucoup de travail et ça n'avait pas été très simple. Beaucoup de réponses obtenues dans l'enquête ont été longues à venir. On était en 2000. L'ADN, il fallait plusieurs jours pour sortir. Pas. Aujourd'hui. Encore aujourd'hui, c'est dans le reste qu'on le voit les tordre.

[00:27:32]

C'était autre chose. Les écoutes téléphoniques à plusieurs jours également. On avait fait des recherches plus loin, mais c'était très compliqué.

[00:27:38]

J'imagine évidemment une grosse frustration de ne pas pouvoir d'abord interroger vos demandes et ensuite le déféré au parquet, puis le voir jugé absolument.

[00:27:47]

Alors, c'est une frustration pour nous, car on ne reçoit pas. On ne voit pas l'aveu. On l'a été par la suite, mais on n'est pas complètement certain que c'est lui. Il y a tout un petit doute dans notre esprit d'enquêteurs, mais surtout pour la famille. C'est un doute parce que le deuil est difficile quand on n'a pas une vérité qui colle avec tous les éléments. Il y a beaucoup d'éléments qui n'auraient pas pu se sortir de cette affaire s'il avait été vivant.

[00:28:11]

Il y avait beaucoup trop de choses contre lui, beaucoup de preuves qui avaient été apportées. Donc, il n'aurait pas pu s'en sortir. Mais ce n'est pas suffisant. Je pense que pour les familles, c'est assez terrible. Cela dit, ce n'est pas parce que n'y a pas de procès qu'on trouve la victime décédée que l'action publique s'arrête. L'enquête continue. Elle a duré près d'un an. Encore l'enquête, toujours sous l'autorité du juge d'instruction et notamment. Il faut savoir qu'on a mis six mois à prouver que c'est bien le corps de Martin qui avait été brûlé dans la propriété en Dordogne.

[00:28:40]

Mais parce que c'était tellement carbonisé que les équipes spécialisées plusieurs laboratoires ont cherché, pour rapprocher l'ADN de celui de Martin que nous possédions son ADN et lui qui était une chance.

[00:28:53]

Une hypothèse, tout de même. Il n'aurait peut être pas été jugé, car il était fou. C'est terrible.

[00:28:59]

Il était fou, mais il avait quand même une vie. C'était un homme très colérique, très autoritaire, mais il avait quand même une vie très ordonnée et cohérente. Il était dangereux.

[00:29:09]

Il avait déjà tiré sur ses voisins quand il était parce que ses voisins pénétraient dans sa propriété. Il se disputait un peu avec tout le monde. C'est vrai, c'était un type acariâtre, vraiment très, très difficile à vivre. D'ailleurs, il n'avait pas d'amis, on ne lui a pas connu d'amis et une hypothèse de pathologie mentale recoupe la scène de crime. Il les a tués, Manuella et Morgane. Et le bébé sans doute aussi de sang froid, donc d'assez près aux faits.

[00:29:34]

Oui, c'est assez terrible de dire ça, cette froideur dans le geste criminel. Aucune émotion. Il prend un sac qui met l'enfant dedans. Il s'en va. C'est terrible. La scène était très difficile à voir, mais effectivement, il y avait du sang. Mais ce n'est pas que ça. C'est la position des victimes proches l'une de l'autre. Ce berceau qui était vide. C'était très touchant. Alors, je veux qu'on revienne au moment où vous vous soupçonnez le père.

[00:29:57]

Je vous l'ai dit, on ne peut pas vous le reprocher puisque ça vient assez naturellement à notre esprit aussi lorsqu'on entre dans cette histoire. Son comportement au cours de la première audition est vraiment suspect.

[00:30:10]

N'est ce pas? Oui, il est étonnant. Il est étonnant déjà son comportement depuis le début. Moi, je me rappelle très bien quand je suis arrivé au lieu dit, le colonel qui arrive et il est venu, m'a fait visiter les lieux comme si je voulais acheter la maison, ou presque, comme ça. Et il était prêt à rendre service si j'ai participé aux fouilles, etc. Que en général, dans ce genre de situation, les gens seront au minimum éplorés d'une grande tristesse.

[00:30:34]

Et lui, pas du tout. C'est comme s'il avait surmonté. Mais avec du recul, comment vous expliquez son attitude? Ça n'était pas bon. Il se trouve que certaines personnes sont comme ça et devant un tel choc, ils ont l'impression d'assumer. Peut être sans doute s'ils ne voient pas la profondeur de ce qui leur arrive. Il y a quelque chose qui se passe. Ils effacent peut être cette vision de la femme, de l'enfant et ils se comportent comme si on venait de leur voler leur portefeuille.

[00:31:00]

C'est presque ça. Ils se raccrochent à une sorte de rationalité, au contraire, ça, ouais, ouais, la maison de son père. On a vu aussi qu'il avait confiance en nous. Il voulait. Il voulait nous nous parler et nous expliquer ce qu'est tout ce qu'il faisait et nous emmener aux endroits dangereux du jardin. Depuis la petite cabane au fond du jardin. Mais c'est vrai que c'était un peu étrange parce que c'est quand même assez rare de voir des gens comme ça.

[00:31:22]

Alors y'a un moment d'eau. Vous l'interroger au moment où il est en garde à vue, il n'y a ni bon. Il y a un moment qui est limite limite que peut être vous ne pourriez plus jouer aujourd'hui avec la présence de l'avocat pendant la garde à vue. C'est ce moment que vous lui dites. On est convaincu que c'est vous. On en a à vous et des innocents avec des questions comme ça. Ouais, mais on lui a jamais dit ça comme ça.

[00:31:42]

A Plusieurs enquêteurs l'ont entendu et jamais le lui a présenté les choses comme ça qu'on lui a présenté au bout d'un moment. C'est ce qui collait pas dans son emploi du temps, comme vous l'avez dit. Effectivement, il avait perdu 45 minutes, une heure où on ne savait pas où il était et où personne a décidé qu'il était là où il pouvait attester.

[00:31:59]

Et il se trouve que je ne sais quelle raison son téléphone n'était pas connecté à un relais à ce moment là. Donc, soit il l'avait arrêté, soit il ne voulait pas parce qu'il ne voulait pas le déranger. Il y avait une période où il ne voulait pas en parler. Il ne voulait pas nous dire, mais nous, on avait le téléphone qui nous parlaient avec du recul. Dans les cas de mort d'épouses et d'enfants, à un moment donné, on incrimine forcément ou les parents ou le mari.

[00:32:25]

C'est dans la logique de beaucoup d'enquêtes. Mais avec du recul, vous vous dites on a placé ce type en garde à vue. Il avait perdu sa femme. Son bébé était dans la nature. Sa fille était morte. C'était une expérience très douloureuse pour lui.

[00:32:39]

Oui, c'est douloureux. Il ne croyait pas que ce soit facile à faire pour nous dire, mais je crois qu'il a bien compris ça parce que lui, il savait qu'il nous cache quelque chose. Un petit, un petit moment dont il ne voulait pas qu'on parle, qui avait rien de répréhensible au plan judiciaire. Qui était quoi? Qu'il avait conseillé de ces deux là? Ou disons qu'il avait passé un peu de temps avec une personne qui n'était pas son épouse?

[00:32:59]

Ce jour là, ce jour là, d'accord. C'est pour ça qu'il y a un trou dans son emploi. C'est plutôt un trou dans son emploi du temps. On va unaccord. Bon, derrière, il y a une famille, il y a des gens qui écoutent, donc ils ne voulaient pas en parler. Mais nous, on n'avait pas des preuves, mais des éléments d'interrogation. Alors, ils vous donnent plusieurs noms de personnes qui pourraient lui en vouloir et ils vous donnent assez vite le nom de votre mat et évidemment, vous arrêtez sur ce nom là à cause de ce serment ésotérique.

[00:33:24]

C'est dire que là, tout d'un coup, il y a quelque chose qui est intéressant. Oui, on a vérifié pour toutes les personnes. Là, on a des équipes qui sont allées partout, ces personnalités, etc. On a vérifié sur tous les sous, pour toutes les personnes qui lassiter à distance, parfois toutes les personnes qui Lassiter voltmètre. C'était intéressant à cause du personnage qui nous décrivait de Monmouth, de l'étrangeté de son appel alors qu'ils ne s'étaient pas rencontrés depuis au moins trois ans.

[00:33:47]

Quelques jours après le décès de son épouse et tout de suite, il y a un enquêteur qui a dit mais c'est curieux parce que son épouse est décédée pratiquement au moment où est né Martin. Ça m'est resté dans la tête ainsi qu'avec le directeur d'enquête. Mais c'est vrai, c'est une question. C'est une chose un peu étrange. Tout ça nous a attiré vers lui. Ça nous a attiré vers le.

[00:34:06]

Vous avez émis cette hypothèse dans votre esprit. Que peut être lui allez faire un lien entre la naissance de Martin et la mort de sa femme?

[00:34:15]

Pas encore. On a juste observé que c'était concomitant, ou presque concomitant, mais c'est quelque chose que l'on a gardé à l'esprit quand même.

[00:34:23]

Ce meurtre intervient. Ce triple meurtre, finalement, intervient le jour de la Saint-Valentin. Oui, je disais au début de l'histoire que c'était totalement le hasard et à ce moment là, j'ai vu votre sourcil se relever en disant peut être pas tout à fait dans cet esprit un peu mythomane, mystique.

[00:34:40]

Il avait un tel amour pour sa femme. Tout le monde le disait. Et le voyait il montrer un tel amour pour sa femme? Pas faire des hypothèses.

[00:34:48]

Vous avez déjà abordé un peu cette théorie qui voudrait que cet enfant se soit réincarné et que sa femme se soit cette possibilité, soit incarnée dans Martin?

[00:34:59]

Il trouve que quand il était à Miami, peu de temps après, après sa femme, il entendait des voix de sa femme dont il n'entendait pas des voix. Il sentait sa main être guidée par les mots de sa femme. Donc, il écrivait sur des documents ce que lui disait sa femme. Alors, c'était des mots d'amour, une sorte d'appel au suicide. Là, sur une fenêtre de l'appartement, il y avait un à comme ça où il était écrit.

[00:35:21]

En gros, oui, tu peux me rejoindre par là. Quand on sait qu'il habitait au septième étage, on se dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans l'homme. Moi, je me demande vraiment s'il n'avait pas cru en la réincarnation de sa femme en Armata et que le 14 février, c'est vrai, c'est la fête des amoureux et il fait un geste pour sa femme. Ce jour là, d'accord, c'est dimagination. C'est une théorie, mais un personnage très, très mythomane et assez étrange quand vous êtes allé à Miami dans cette norme.

[00:35:48]

Je ne suis pas allé, sont des enquêteurs qui sont allés. C'était indispensable d'y aller, alors c'était indispensable parce qu'il fallait voir cet appartement. Ça nous a quand même apporté beaucoup de choses au plan de pathologies psychiatriques. L'ambiance psychiatrique, ça ressemble à l'appartement d'un schizophrène entre nous.

[00:36:04]

On a en revanche pour le coup. Moi, je connais plusieurs affaires criminelles ou chez des schizophrènes, notamment paranoïde. On trouve comme ça des lieux qui sont des mausolées dans lesquels ils vivent leur deuxième vie, leur vie fantasmatique. Il entendait des voix.

[00:36:20]

Par ailleurs, il entendait des voix ou ça m'a été guidé par les mots de sa femme. Il n'a pas vraiment le dire, mais c'est très, très, très particulier.

[00:36:27]

Et dans cet appartement, on voit l'amour qu'il avait pour sa femme. Encore une fois, moi, je pensais par hasard. C'est le 14 février 2000 non plus. Mais bon, je ne sais pas pourquoi, mais c'est. Particulière dans la vie des gens de l'année 2000. Comment ça se passe? Une enquête qui me dit dites vous, se poursuit pendant des mois et des mois après la mort du suspect. En fait, c'est une enquête pour l'honneur de la gendarmerie et de la justice française.

[00:36:54]

Non, ce n'est pas pour l'honneur.

[00:36:55]

C'est une enquête, car on ne veut pas qu'un criminel nous échappe. Donc, on est obligé de vérifier, revérifier. J'ai bien lui chercher les preuves et s'assurer que c'est bien lui. Alors bien sûr, il sera. Il ne sera pas. Il n'y a pas de condamnation possible. Il n'y a pas de procès possible en cours qu'on pourrait l'imaginer. Un procès en son absence. Mais bon, c'est pas la France, c'est pas comme ça dans les pays occidentaux.

[00:37:15]

C'est nul, pas comme ça. Mais c'est quand même très important de s'assurer qu'il est bien le seul à avoir agi dans ce dossier. Attaque nucléaire? S'il n'y avait pas de complices, pas même la certitude, il faut chercher des preuves. Alors on a mis par exemple, 6 mois pour identifier de l'ADN de Martin dans les cendres qu'on a découvert dans ce lieu. Vous ne l'aviez pas dit, mais il est très particulier. Il n'y a pas vraiment un four, mais il y a un creux et c'est un lieu un peu druidique.

[00:37:41]

Si vous voulez des pierres, on rompt, etc. Oui, ça y contribue. Il y a un côté mystique, c'est ça. On peut imaginer que par le passé, à cet endroit là, il est déjà fait, fait des choses et des cérémonies. Oui, on n'a pas su. Cela met les pieds.

[00:37:55]

On ne sait pas si Hyéroise a eu lieu, mais c'est pas lui qu'il l'a fait comme ça. C'est ancestral, c'est un truc date le de centaines d'années et d'avant tout ça, c'était vraiment ça. C'était vraiment un endroit. Qu'est ce qu'on fait d'autre comme acte d'investigation? Alors pendant ces temps là, je voulais revenir là dessus.

[00:38:12]

On imaginait que Martin était mort parce que, comme vous l'avez dit, dans la voiture louée par votre math, on avait retrouvé une balle de 22 souillée de son sang qui correspondait parfaitement à l'ADN de Martin. Mais voilà, on n'en savait pas plus que ça. Donc, il était important de chercher dans ces cendres pour s'assurer que bien là était bien mort et que son corps avait été carbonisé. Et on a mis six mois parce que dans des matières humaines carbonisés, c'est extrêmement difficile de faire ressortir.

[00:38:39]

Qui plus est. C'était en 2000 où on a de grands projets. C'était il y a dix huit ans. Pour beaucoup de choses, il faut replacer le contexte. Mais pour la téléphonie, ce n'était pas simple du tout. C'était très cher d'obtenir ces informations. Mais bon, maintenant, tout ça est cadré, réglementé, etc. Donc ça va beaucoup plus vite. Est ce qu'il y a un moment, à la fin de cette enquête qui ne débouche sur aucun procès?

[00:38:59]

Néanmoins, vous convoquer le père pour lui donner le résultat de vos investigations? Ce n'est pas nous qui faisons, c'est le juge d'instruction, mais il le fait. Mais il le fait, bien sûr, est le père et toutes les personnes de la famille intéressées. Je crois qu'il avait également convoqué la famille espagnole de Manuela. Donc, toutes les personnes intéressées en général, il les convoque. Il leur parle. Oui, c'est important de le dire, mais c'est important.

[00:39:21]

Oui, parce que ces gens ont leur deuil à faire et ils étaient très perturbés. Moulinier, il était, il a été malade. Après, il a été. Autant il était froid et quasiment indifférent dans les premiers temps de l'enquête. Après, il a été très secoué. Mais on veut bien croire. Merci beaucoup. J'ai ri plein, nous en prie, d'être sorti de votre retraite pour nous faire revivre cette enquête qui, sans doute, a marqué votre fin de carrière.

[00:39:47]

Il a beaucoup marqué ma carrière. Ce n'est pas ma fin de carrière, mais c'est une enquête très marquante. D'ailleurs, je m'en souviens clairement 18 ans après. C'est dire que ce qui est assez rare pour avoir interrogé pas mal d'officiers de police.

[00:40:01]

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