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Européens ont de la compte. La première scène de cette histoire se joue à Heilbronn, en Allemagne, en avril 2007. Je vous situe Heilbronn sur une carte. C'est une ville de 120.000 habitants, à environ 100 kilomètres de Strasbourg, dans le Land de Bade-Wurtemberg.

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Nous sommes donc le 25 avril 2007 et il est 14 heures et un jeune cycliste traverse le parking au bord du fleuve Neckar. C'est un grand parking. On est en train d'y monter une fois et il est intrigué par une voiture de police, une BMW verte et blanche garée à l'ombre d'un petit bâtiment en briques rouges. Le policier a l'air de dormir. Il a la tête collée contre la vitre et la portière côté passager est grande ouverte. Alors, il s'approche et il comprend.

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Le policier qui semblait dormir est une policière. Elle est inconsciente et elle a la tête en sang et au pied de la portière ouverte. Gitton, notre policier blessé à la tête, inconscient lui aussi. Le cycliste se précipite vers la station de taxi la plus proche et il appelle le 110, le numéro de la police. Il est 14 heures 12.

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La police arrive cinq minutes plus tard, suivie par une ambulance pour la policière. Il n'y a plus rien à faire. Elle est morte. Elle avait 22 ans. Elle s'appelait Michel Qays rhéteurs. Mais pour son collègue, il y a un petit espoir. Il respire encore et il est évacué par hélicoptère. Il s'appelle Martine Arnauld. Il a vingt cinq ans. Une heure après, le chef de la brigade criminelle La Crépeau débarque sur le parking. Vous savez, c'est un moment terrible dans une vie de flic.

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Tous ceux qui sont là n'oublieront jamais. C'étaient deux collègues. Les Palestiniens, les spécialistes des armes et des coups de feu établissent tout de suite que les deux policiers ont été visés par des armes différentes, deux armes, dont deux tueurs. Et qu'est ce que cette voiture de police faisait là, sur ce parking? A priori, les deux policiers se sont garés là pour leur pause déjeuner, une pizza et un hamburger. Ils ont été surpris pendant leur repas.

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Un détail important il manque les armes, les deux armes des policiers et leur chargeur et une paire de menottes. Une heure après la découverte des corps. Toute la ville est bouclée. Personne ne rentre, personne ne sort. La police contrôle des centaines de voitures 1400 au total. Sans résultat. Mais alors, pourquoi? Quel est le mobile? Pourquoi ces deux flics ont ils été visés? C'est le policier Franck Rubert qui va devoir répondre à la question.

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On lui colle sous ses ordres 50 enquêteurs à plein temps, en Allemagne comme en France. On ne rigole pas avec les tueurs de flics. Est ce que l'un ou l'autre des deux policiers ont été exposés ces derniers temps? Réponse oui. Michel Carice weiter était récemment en mission d'infiltration dans les milieux de la drogue de Heilbronn. Elle s'est faite passer pour une junkie de bonne famille et grâce à elle, un gros dealer est en prison et tout un trafic d'héroïne a été démantelé.

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Ça fait un sacré mobile, ça. Et puis, on s'aperçoit que le matin même, avec son collègue, elle a croisé un dealer sur les boulevards et l'a obligé à déguerpir. Il a peut être voulu se venger, mais ce dealer, on le retrouve. Il a un alibi en béton. À part ça? Est ce que quelqu'un a vu ou entendu quelque chose? Deux personnes ont vu un homme en train de s'enfuir. Il portait une chemise blanche taché de sang.

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D'autres l'ont vu se réfugier dans un immeuble de bureaux et d'autres encore dans un cimetière. On cherche partout cet homme. On ne trouve pas. On compte beaucoup, évidemment, sur le policier blessé Martine Farnolle, pendant trois semaines. Il est dans le coma et quand il se réveille, il est amnésique. Il ne se souvient de rien.

[00:05:02]

Mais cette enquête va faire un bond avec le rapport de la police scientifique. Les experts ont passé la BMW au peigne fin et ils ont trouvé sur le tableau de bord une goutte de salive, une toute petite goutte. Et ce qu'il y a de bien avec la salive, c'est que c'est un piège à ADN. Ils ont le profil génétique de l'un des tueurs. Et ils ont beaucoup mieux que ça. Cet ADN, ils l'ont passé au fichier. Il a matché avec un autre ADN qui est dans ce fichier depuis 14 ans.

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On l'a retrouvé sur 28 scènes de crime, dont deux meurtres. Cet ADN, c'est le cauchemar de la police allemande. Il n'a pas encore de nom, mais il a un petit nom d'as fantôme le fantôme. Et cet ADN, c'est l'ADN d'une femme. Le fantôme est donc de retour. Sacré nouvelle! La première fois qu'il a frappé, c'était en 1993, à 50 kilomètres du Luxembourg, en Rhénanie-Palatinat, une dame de 62 ans, l'Authie challengeurs, retrouvée morte chez elle.

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Sa robe relevée, étranglée avec du fil de fer, d'après le légiste. À l'époque, elle a suffoquer pendant plusieurs minutes. Ça a été long. Ça a été cruel. Et comme les voisins n'ont rien entendu et qu'elle a dû se débattre et crier, forcément, on a pensé à l'époque que le tueur avait un complice. Le mobile, l'argent, sans doute. Son appartement a été retourné et elle était passée à la banque la veille.

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On lui a tout volé. Une voisine avait décrit un homme grand, corpulent, avec une grosse malette. Grâce à elle, on a dressé un portrait robot diffusé dans les journaux et à la télévision et sur une tasse à café. La police scientifique avait isolé de la salive. En 1993, c'était les balbutiements de l'ADN, mais les experts avaient tout de même réussi à isoler deux ADN, un ADN de femme et un ADN d'homme. On n'a jamais su qui avait tué la pauvre l'Authie, mais le fantôme vient de réapparaître à Heilbronn.

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Je vous ai raconté comment le fantôme a commis son premier meurtre. La retraitée lAutriche Langueurs en 1993. Après ça, il se tient à carreau pendant 8 ans et il réapparaît en 2001 à Fribourg, à 40 km de Mulhouse. En mars, on retrouve un retraité, Joseph Val Sanbar, mort dans son studio de vieux garçon. Il a été frappé à la tête avec un objet pointu et finalement étranglé avec trois ceintures qu'on retrouve serrées autour de son cou. C'est un ancien menuisier qui mettait du beurre dans les épinards en faisant des brocantes, un peu rustique, assez négligé, et qui avait fait de la prison pour pédophilie.

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Et là encore, on se dit qu'ils étaient deux. Ils ont volé 230 euros le prix de sa vie. Et les gars de la scientifique trouvent dans le fatras de son studio des gouttes de sueur. Autre piège à ADN ça fait transpirer, sans doute de tuer, d'étrangler. Et dans les gouttes de sueur, le labo isole l'ADN d'un homme et celui d'une femme. Vous connaissez la suite? Il les passe au fichier et il tombe sur l'ADN du fantôme et de son complice, le Tuot, qui a déjà tué Lautenschläger.

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C'est à partir de là que le chef de la cellule de profilage de la police Clarks Apple commence à se demander si on n'a pas affaire à un tueur en série.

[00:09:20]

Il fait dresser la liste de tous les meurtres de personnes âgées commis ces douze dernières années dans le sud de l'Allemagne. 56, il y en a eu 56 5 par an. Est ce que le fantôme serait l'auteur de ces 56 meurtres? C'est une hypothèse. Et pour l'instant, ça n'est qu'une hypothèse. Et à cet instant, on en reste à deux meurtres avec un point fort pour l'enquête. On a les ADN des deux tueurs et l'ADN. On ne l'utilise pas que dans les affaires de meurtre.

[00:09:53]

La police, aujourd'hui, l'utilise dans toutes les affaires pour des cambriolages, pour des vols de voitures. Et c'est comme ça qu'au fil de cette enquête, le fantôme va réapparaître non pas pour des crimes, mais pour des délits qui vont donner lieu à des relevés ADN et venir enrichir le dossier du fantôme.

[00:10:20]

Par exemple, c'est par l'ADN qu'on apprend fin 2001 que le fantôme l'a fantôme, est accro à l'héroïne. Ça commence par un gamin qui se pique en ramassant des châtaignes dans une forêt. Il a marché sur une seringue abandonnée. Là, le gamin finit aux urgences et la seringue au laboratoire de la police. La drogue, c'était bien de l'héroïne et le labo a trouvé un ADN. On le passe au fichier et vous devinez la suite. Le fantôme se shoote.

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Voilà la suite. Car bien sûr, c'est l'ADN du fantôme. Donc, la tueuse de retraité est héroïnomane et ça éclaire tout. Elle a besoin d'argent. L'héroïne, ça ne pardonne pas. Il faut de l'argent tous les jours et de plus en plus. Et ça explique la suite, ce moment où l'ADN du fantôme apparaît dans toute une ribambelle de cambriolages.

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On trouve son ADN sur un biscuit dans un cabanon dévalisé en octobre 2002, sur la fenêtre d'un bureau cambriolé en janvier 2003 et sur un pistolet à billes après le braquage d'un couple de bijoutiers en France, dans le Jura. Eh oui, le fantôme a traversé la frontière. Elle leur a pris 3.000 euros. Et ce n'est pas fini. En octobre 2004, Dace Fantome passe en Autriche, dans le Tyrol. Elle se spécialise alors dans le cambriolage de cabanons de jardin.

[00:11:58]

Et si elle tombe sur une bière, elle la boit. Et si elle tombe sur des vêtements en bon état, elle les enfile et elle abandonne les siens. Elle laisse de l'ADN partout. Quelques mois plus tard, toujours en Autriche, elle change de braquet. Elle se lance dans le casse de supermarché, de bureaux, d'hôtels, de restaurants et de concessionnaires automobiles. Et à chaque fois, on retrouve son ADN.

[00:12:30]

Le temps passe et en mars 2006, le patron de la police fédérale sonne la fin de la partie. Ça ne peut plus durer. Il est décidé de réunir la crème de la crème des criminologues, des experts psychiatres et des policiers. À eux de déterminer le profil de la Phantoms et l'acier. On est dans la logique du tueur en série et voilà ce qu'il conclut au bout de six jours de travail. La plupart du temps, elle n'agit pas seul, mais parfois, oui, elle est agile, intelligente, déterminée et froide.

[00:13:07]

Elle sème une foule d'indices derrière elle, comme pour narguer les enquêteurs. Elle s'en prend à des retraités, mais aussi à des entreprises, à des bijoutiers, à des cabanons de jardin. Ça dépend. Elle n'a pas de victimes type. Elle se shoote à l'héroïne et elle porte des survêtements. Et elle aime la bière et les biscuits. Elle est peut être SDF. Elle utilise toutes sortes d'armes, du fil de fer, des lacets de cuir, des pistolets en plastique et de vrais gros calibres.

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Et comme tout cela paraît assez incohérent, les psys se disent que ça masque un dessein caché. Elle vole, mais en vérité, ce qui la motive, c'est autre chose. Et les psys pensent que c'est autre chose. Et sexus, elle? Et quand vous connaîtrez la fin de cette histoire, vous ferez comme moi. Vous ne croirez plus à la criminologie sciences molles. Dans la foulée de ce séminaire, en octobre 2006, il se passe quelque chose de stupéfiant dans une entreprise de Sarrebruck, à 5 kilomètres de la frontière française, côté allemand.

[00:14:23]

Un cambrioleur. Les témoins sont formels c'était un homme. Un cambrioleur casse une vitre avec une grosse pierre et tente de s'introduire dans les locaux. Et puis, il y a du monde. Il prend peur et il s'enfuit. Et la police envoie la pierre au labo. Et dessus, on trouve l'ADN d'une femme et c'est l'ADN Darasse Phantoms. Sauf que les témoins jurent que c'était un homme jeune, entre 20 et 30 ans. Un physique athlétique, un mètre 70 à un mètre 80, musclé, large d'épaules, européen, brun, les cheveux courts, lisses, une petite barbichette au menton et une banane à la ceinture.

[00:15:04]

Et il était seul. Et là, vous avez compris qu'il y a un truc qui ne colle pas. Ce jeune homme baraqué n'a rien à voir avec une Fantômette. Ou alors? Ou alors c'est une femme qui se fait passer pour un homme. Ou alors, c'est un Erma Aphrodite. C'est sérieux. La police en parle à l'époque. Cet homme dont l'ADN serait féminin parce qu'il aurait été un chromosome X en trop, ça existe. On en est à débattre du sexe du fantôme.

[00:15:33]

Quand, en avril 2007, sur le parking de la fête foraine de Heilbronn, on retrouve donc la policière Michèle Isolateur morte et son collègue Martin Arnauld, grièvement blessé. Le fantôme a de nouveau tué et c'est à partir de ce moment là, d'ailleurs, on va l'appeler Le fantôme de Heilbronn. Surtout, ne manquez pas la fin de l'histoire. Elle est à mourir de rire.

[00:16:10]

En 2007, Candace Fantomes réapparaît à Heilbronn et tue la policière Michelle Isolateurs. La Presse parle de la plus incroyable énigme criminelle de l'histoire de l'Allemagne. 30 policiers travaillent à plein temps sur cette enquête. Encadrés par quatre commissaires avec des correspondants à Interpol pour faire remonter les méfaits du fantôme en Autriche, en Pologne, en Russie, en Roumanie, en Turquie et en France, la police offre une récompense de 150 000 euros pour tout renseignement qui lui permettra d'arrêter le fantôme.

[00:16:47]

Et c'est à ce moment là que l'ADN du fantôme apparaît dans une ténébreuse affaire d'espionnage.

[00:17:01]

Le 10 février 2008, la police de Francfort a arrêté un Irakien nommé Talib. Elle le soupçonne d'avoir éliminé d'une balle dans la tête trois Géorgiens mêlés avec lui à un trafic de voitures. Il les aurait transportés dans une forte escorte blanche et dans cette forte d'escorte. On retrouve l'ADN du fantôme de Heilbronn et là et là, il y a un gros problème, un énorme problème talib iraquien. C'était un indic. Il travaillait pour la police et la Ford d'escorte appartient à la police et il était censé fournir des informations sur un réseau islamiste affilié à Al-Qaïda.

[00:17:43]

Alors, que vient faire l'ADN du fantôme dans tout cela? Interroger Talib jure qu'il n'a jamais transporté aucune femme dans sa voiture. Et c'est un mystère de plus. Mais pas le temps de s'attarder, car fin 2008. Nouveau meurtre, ça fait 38 fois et 15 ans qu'une mystérieuse tueuse allemande échappe à la police et voilà que celle qu'on appelle la tueuse sans visage a encore frappé. On a trouvé Hélène, son ADN, près du cadavre d'une infirmière. Oui.

[00:18:20]

Pour l'instant, aucune preuve formelle de son implication directe dans cet assassinat. Mais la tueuse est passée par là.

[00:18:28]

L'infirmière est retrouvée morte dans un bois, la tête dans une flaque d'eau. La cause de la mort est inconnue. Le bois se situe à proximité d'un parking qui est un lieu de rencontre connu où des couples se retrouvent pour roucouler en toute discrétion. Et l'ADN du fantôme est retrouvé dans la voiture de la victime. Et là encore, la police est dans le froid. Angela Merkel elle même demande que la police fédérale prenne cette enquête en main. Mais comme le disait Albert Einstein, on ne résout pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendré.

[00:19:19]

Ce n'est pas à la police allemande qui va résoudre l'énigme du fantôme. C'est la police autrichienne qui va avancer le premier pion, car elle a trouvé l'ADN du fantôme sur les doigts d'un jeune Serbe tué au cours d'une bagarre à la sortie d'une boîte de nuit.

[00:19:37]

Or, il n'y avait que des hommes dans cette bagarre, pas une femme. Et la police autrichienne formule alors une hypothèse. Et si l'ADN féminin n'était pas sur le doigt du jeune Serbe, mais sur le coton tige qui a servi à faire le prélèvement? Normalement, les cotons tiges qui servent à prélever de l'ADN sont parfaitement stériles. Ils sont vierges. Et si on avait affaire à un coton tige contaminé? Cette hypothèse? Les Autrichiens en font part aux Allemands qui ne veulent pas l'entendre.

[00:20:13]

Le porte parole de la police du Bade-Wurtemberg dit rien. Rien ne démontre formellement à ce jour que quelques éléments extérieurs soient venus fausser les résultats des analyses génétiques. Rien.

[00:20:57]

Mais c'est pour gagner du temps, car en parallèle, le ministère de l'Intérieur a lancé une enquête discrète sur la fiabilité des cotons tiges qui servent à faire les prélèvements d'ADN, et l'hebdomadaire Der Spiegel finit par l'apprendre. Et dans la foulée, deux journaux locaux de Heilbronn titrent Le fantôme de Heilbronn. Existe t il vraiment? C'est un coup de tonnerre.

[00:21:23]

C'était l'ennemi public numéro un. Sa traque a mobilisé à plein temps une centaine d'enquêteurs, d'autant plus motivés que le meurtre d'une policière de 22 ans était mis sur le compte de celle que les médias, ici, ont surnommé le fantôme de Heilbronn. Accusé de trois meurtres et d'une dizaine de cambriolages. Mais le mystère s'épaissit au fil de son parcours criminel. Son ADN a été retrouvé sur un biscuit dans un cabanon de jardin. Un témoin disait avoir vu un homme avec une barbe.

[00:21:49]

Autant d'invraisemblances qui ont mis la puce à l'oreille des policiers et menaient à la clé de l'énigme. Selon le magazine Stern, l'empreinte correspond en fait à celui d'une employée d'une entreprise pharmaceutique. Une dame sans histoire chargée d'impacter les cotons tiges ensuite livrés à la police allemande. Or, suite à une erreur de manipulation ou à une négligence, ces cotons tiges utilisés pour les prélèvements ADN ont été mal stérilisés. Et c'est comme ça que la même empreinte s'est retrouvée sur plusieurs scènes de crime.

[00:22:18]

La thèse, relayée par tous les médias allemands, n'est pas encore confirmée officiellement. La police a du mal à avouer qu'elle a couru toutes ces années derrière un vrai fantôme.

[00:22:28]

L'ADN de la criminelle la plus recherchée d'Allemagne appartient à une employée de l'usine qui fabrique et vend les kits de prélèvement ADN dans toute l'Europe. Quel dénouement et quelle gifle pour la police allemande! Et maintenant, on comprend tout. Par exemple, pourquoi on trouvait l'ADN d'une femme alors qu'on avait vu un homme. On comprend pourquoi le fantôme avait l'air tantôt d'un amateur et tantôt d'un pro. Pourquoi il était à la fois une tueuse et un détrousseurs de cabanons de jardin.

[00:23:01]

Les mésaventures de la police allemande font se marrer le monde entier.

[00:23:16]

Et le scandale est énorme, il fait vaciller toute la hiérarchie policière du Bade-Wurtemberg, mais aussi la police fédérale et jusqu'au ministre. Seize ans d'enquête, 30 enquêteurs à plein temps, des centaines de policiers mobilisés dans plusieurs pays. Dix sept mille heures de travail. 3700 tests ADN. Des centaines de milliers d'euros engloutis. Tout ça pour faire se marrer toute la planète. C'est un fiasco. Et Ulrich Gaulles, le ministre de la Justice, se désole. Les enquêteurs n'y sont pour rien.

[00:24:07]

Il ne pouvait pas savoir que les bâtonnets étaient contaminés. Mais cette affaire pénible signifie que nous devons reprendre des enquêtes depuis le départ. Eh oui, du coup, qui a tué Michel Weiter, la jeune policière de Heilbronn? Nous ne partons pas de zéro. Nous avons des pistes, dit le chef d'enquête. Des pistes, des pistes. Ils vont surtout avoir de la chance. Le 8 novembre 2011, une femme se présente au commissariat d'Iéna, en Thuringe, à l'est de l'Allemagne.

[00:25:00]

Je suis celle que vous recherchez. Les policiers sont interloqués. Pas pire B2. Elle s'appelle Béates. Elle a 36 ans et c'est une militante néonazie. Quatre jours plus tôt, elle a attaqué une banque avec deux complices, des néonazis eux aussi. Et ça s'est terminé en fiasco. Le braquage a mal tourné. Les deux complices se sont suicidés et dans l'une de leurs planques, on a trouvé deux pistolets de marque éclair et corps, l'arme qui a tué la policière.

[00:25:31]

Et on a trouvé aussi un gin avec une tache de sang dont on a tiré un ADN. Et cet ADN, c'est celui de Michel Welter. Elle a été tuée par des néonazis. Voilà la vérité. Il n'y en a pas d'autres et on est très, très, très loin du fantôme. Si vous voulez entrer plus profondément dans cette affaire rocambolesque, je vous invite à lire le livre dont je me suis inspiré pour vous raconter cette histoire. L'affaire du fantôme de Heilbronn, de Michel Ferracci Pori, aux éditions Normant.

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