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Christophe Hondelatte, voici la plus incroyable des aventures humaines de tous les temps. L'histoire des survivants de la cordillère des Andes. En 1972, leur avion s'écrase dans la montagne. Ils survivent deux mois et demi en mangeant les cadavres. Une histoire que je tire du livre de l'un des survivants, Nendo Paradot Miracle dans les Andes, que vous trouverez au Livre de poche. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. La réalisation est signée Céline n'embrasse. Christophe Hondelatte. Le jeudi 12 octobre 1972, un avion décolle de Montevideo, la capitale de l'Uruguay, en direction de Santiago du Chili.

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C'est un avion militaire, pas faire de jaloux. FH 227. Il appartient aux forces armées uruguayenne et entre nous, c'est le pire des avions de la Terre All Ollon, un cul de plomb comme rouler. Tellement lourd qu'il a toujours du mal à décoller. Aujourd'hui, ce ne sont pas des militaires qui transportent. C'est une équipe de rugby qui a affrété cet avion des rugbymen vétérans uruguayens, les All Brushings, qui vont disputer un tournoi au Chili. Ils ont eu le droit d'emmener quelques uns de leurs proches.

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Quarante cinq passagers en tout. Parmi eux, laissez moi vous présenter tout de suite. L'un des héros de cette histoire, Fernando Paradot, que tout le monde appelle Nendo. C'est l'un des joueurs de l'équipe de rugby et il a emmené avec lui sa maman Regnat et sa sœur Susana. Normalement, ils seront à Santiago du Chili ce soir. Mais assez vite, l'avion rencontre un problème météo. Quant à le faire, il se pose donc à Mendoza, en Argentine, de contretemps.

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Rien de grave. Tout le monde descend et y va pour une nuit à Mendoza. L'avion redécolle le lendemain matin, il reste juste à traverser la cordillère des Andes. Et derrière se trouve Santiago du Chili. Le pilote roulions. Hoferlin sait très bien que passer la muraille des Andes, c'est délicat. C'est un militaire. Il a deux mille neuf cents heures de vol à son actif. Il sait qu'au dessus des Andes se nichent des tempêtes très violentes, avec des vents redoutables et des masses nuageuse très compacte.

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C'est pour cela que, sur son plan de vol, il a prévu de contourner les ondes. Il doit d'abord descendre vers le sud en longeant les montagnes d'Argentine, puis virer à droite à la hauteur du col du Plan Jaune pour entrer dans l'espace aérien chilien et ensuite remontera vers le nord, toujours en suivant les montagnes. Côté chilien, jusqu'à Santiago du Chili. Mais quand l'avion s'engage vers le sud en longeant la cordillère, il entre tout de suite dans une épaisse couche de nuages.

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Et les avions, à l'époque, n'ont pas les équipements d'aujourd'hui et ils virent à droite beaucoup trop tôt, bien avant le col du Plan jaune, et il va droit vers la montagne, vers la cordillère des Andes, vers le plus dangereux des massifs montagneux du globe et avec son cul de plomb. Il ne peut pas passer. Mais pour l'instant, il n'en sait rien, lui et son copilote n'ont pas réalisé, et les passagers non plus d'ailleurs dans la cabine.

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Ça rigole, ça discute. Il y en a même qui s'envoient un ballon de rugby d'un bout à l'autre de l'avion. Et puis, d'un coup, il y a des turbulences. Et là, par le hublot, les passagers voient la cordillère très proche, trop proche, beaucoup trop proche. On va se crasher. Plus tard, on va se crasher dans le poste de pilotage. Roulions, Fergana tire sur le manche comme un soudain. Mais les gaz butane?

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Mais les gaz? L'avion fait un boucan d'enfer. Il ne passera pas.

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Il est trop lourd, le cul de plomb, l'aile droite de l'avion et la première alertée, la montagne dans un fracas indescriptible. Ensuite, c'est la queue qui heurte un rocher qui se détache, elle emporte avec elle les passagers des sièges arrière assis dans le vide avalé par la montagne, et l'avant de l'appareil. Lui s'abat sur la neige et ils se mettent à dévaler la pente comme une luge, comme une louche devenue folle.

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Nendo Paradot écrit Ma mère et ma sœur se sont retournées vers moi. Un air glacial m'a balayée le visage, les nuages s'engouffrer dans la travée centrale. Je n'ai pas eu le temps de comprendre, de prier ou de ressentir de la peur. J'ai été arrachée à mon siège par une force incroyable et projeter vers l'avant, dans l'obscurité et le silence absolu. La partie avant de l'avion glisse dans la neige pendant un kilomètre et demi et elle s'arrête le nez en l'air.

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Il est 15h32 et c'est le début de l'une des plus grandes aventures humaines de tous les temps. Personne ne répond. Et pourtant, dans la carlingue, il y a des survivants. Certains vont détacher leur ceinture. Ils sont là, debout. Il tourne la tête. Il manque tout l'arrière de l'avion et tous les passagers qui étaient assis au fond et autour d'eux. Il a qui gênent. Il y en a qui hurlent et il y en a d'autres qui ne bougent pas puisqu'ils sont morts.

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Les survivants se comptent. Ils sont 33 33 sur 45 passagers et membres d'équipage. C'est un miracle. Dans le poste de pilotage, le pilote est mort sur le coup et le copilote est gravement blessé. Il est incarcéré dans la cabine. Il souffre tellement qu'il demande qu'on lui apporte un revolver pour en finir.

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S'il vous plaît.

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Et puis vient au moment où les survivants qui peuvent marcher sortent de l'avion. Pas besoin de passer la porte. Tout l'arrière donne sur la neige directement ou son petit. En Argentine ou au Chili, ils n'en ont pas la moindre idée. A quelle altitude? Ils ne le savent pas non plus. Tréo, sans doute. On voit les glaciers tout près 4000, 5000 mètres, 3000 en tout cas, qui fait un froid de queue. La cabine de l'avion est le seul refuge possible, mais il faudrait fermer le trou.

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Je pense que le mieux, ça serait de monter un mur de neige.

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Mais avant ça, il faut sortir les morts dans la cabine, il y en a trois. Tous les autres ont été emportés avec la queue. Les survivants, mais détachent de leurs sièges et ils vont les poser dehors, dans la neige. Et parmi ces corps encore tièdes se trouvent, regnat la maman de Nendo Paradot. Et non, nous Nendo, il est dans un sale état et ne bouge pas. Il est inconscient, probablement dans le coma, et sa soeur Susanna est grièvement blessée elle aussi.

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Les survivants passent leur première nuit blottis les uns contre les autres. Parmi les blessés qui râlent et qui gênent.

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Quand le soleil se lève le lendemain matin, tout le monde a faim. Bien sûr. Et un constat s'impose il n'y a aucune réserve de nourriture dans la carlingue de cet avion. Si c'est il y a quelques chocolats et quelques bouteilles d'alcool, mais ça n'ira pas bien loin. Carlitos, l'un des jeunes rugbymen, est élu à l'unanimité chef du stock de nourriture et de boissons. À partir de maintenant, c'est lui qui rationne et qui distribue. Un peu plus tard dans la matinée.

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Regardez, regardez un avion, ils lui font de grands signes. Bien sûr, mais l'avion ne les a pas vus.

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Dans l'après midi, les survivants ne sont plus que 28. Cinq blessés viennent de mourir, dont le pauvre Nando Paradot. Comme les autres ont le sort de l'avion et on va le poser dans le froid. À côté des autres cadavres. Et là, il se passe quelque chose d'extraordinaire. Quand je serai bien en peine de vous expliquer, Nendo, que tout le monde croyait mort, se réveille.

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Il a ressuscité. C'est un miracle. Juste terni par ce moment où il faut bien lui dire que sa maman est morte et que sa soeur Susanna est grièvement blessée. Suzanna, qu'il va veiller pendant deux jours et qui finalement meurt dans ses bras et qu'il va déposer avec les autres sur le tas de corps, dans la neige. Leur cercueil de classe. Ce matin, ça fait 10 jours qu'ils sont là depuis le début. Ils peuvent écouter la radio pas rappelé, mais écouter.

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Ça leur fiche un gros coup au moral.

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D'autant que maintenant, il faut être lucide. Ils n'ont rien à manger, les mecs. On est foutu, on a encore un chocolat chacun. Et après, plus rien. On fait comment maintenant? Depuis deux jours, ils ont tout essayé, ils ont essayé de manger le cuir des valises, mais le cuir est traité, cette mangeable. D'autres ont essayé de manger la mousse des sièges, mais ils ont toujours aussi faim. C'est à ce moment là que Nendo Paradot se penche vers Carlitos.

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Je vais manger le pilote, j'ai décidé de manger le pilote. C'est ça ou mourir de faim. Carlitos va voir les autres. Nando est devenu complètement fou. Il veut manger. Le pilote n'est pas faux. Nous aussi, on a eu la même idée. On n'a pas le choix. Carlitos, on n'a pas le choix. Carlitos s'aperçoit qu'ils sont quatre ou cinq à avoir eu la même idée que Nando Paradot manger des cadavres.

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Alors, avec pour Koodo les débris des hublot et avec une hache retrouvée dans l'avion, les voilà qui se mettent à découper un cadavre, celui du pilote qui les a mis dans cette galère. C'est toujours plus facile que de manger en ami. Quand ils sont revenus. Il avait des petits morceaux de chair dans les mains. Gustavo m'ont attendu. Je l'ai pris. La chair était d'un blanc grisâtre, dur comme un morceau de bois et très froide. Je me suis forcé à penser que ce n'était plus une partie d'un être humain.

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Que l'âme de cette personne avait quitté son corps. Pourtant. Il m'a fallu du temps pour amener la viande jusqu'à ma bouche. J'évitais le regard des autres, mais je les voyais du coin de l'oeil. Il essayait de rassembler leur courage pour la manger, notre mâcher d'un air forcé et j'ai fini par trouver le courage de mettre la viande dans ma bouche. Elle n'avait aucun goût. Les une ou deux fois avant de me forcer à avaler. Je ne ressentais ni honte ni culpabilité.

[00:13:52]

Je faisais simplement ce qui s'imposait pour survivre. Je comprenais l'ampleur du tabou que nous venions de briser, mais la seule émotions fortes que j'ai éprouvé à ce moment là, c'était du ressentiment contre le destin qui nous avait contraints de choisir entre cette horreur et l'horreur d'une mort certaine. Dix jours après l'accident, les survivants ont brisé le tabou ultime de l'humanité. Ils ont mangé de la chair humaine et ils ne l'ont pas fait par cruauté ni par barbarie. Ils l'ont fait parce qu'ils n'avaient pas le choix.

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Et quand le corps du pilote sera réduit à l'état de squelette, eh bien, ils feront pareil avec les autres. Dix huit jours, ça fait 18 jours qu'ils sont là, prisonniers de la montagne, et ça fait quatre jours qu'il neige, qu'il neige à gros flocons en continu. Sortir de la cabine est devenu impossible. Et soudain, en pleine nuit, ils sont réveillés par un bruit gigantesque, comme un énorme craquement qui vient de la montagne, une avalanche, une avalanche qui est en train de fondre.

[00:15:12]

Ils ont à peine le temps de réaliser. La cabine reçoit une secousse phénoménale qui projette la carlingue à plusieurs dizaines de mètres et qui vient la recouvrir entièrement. Ils sont maintenant prisonniers sous la neige. Quelque chose de mouillé. Et de glacé se presser contre mon visage et un poids écrasant m'était tombé dessus, qui avait vidé ma poitrine de tout l'oxygène. Je suis mort! Me suis je dit maintenant, je vais voir ce qu'est de l'autre côté. En pénétrant dans la cabine, la neige a fait huit morts de plus.

[00:15:56]

Maintenant, ils ne sont plus que 18 et bientôt, ils n'auront plus d'air. La bulle d'air sous la neige ne durera pas une éternité. Et c'est là que Nendo a une idée. Ils repèrent une tige métallique. Il se met à creuser une sorte de cheminée jusqu'à l'air libre. Et ça marche, ça marche. Et au bout de trois jours, en autarcie, Nendo parvient à creuser un tunnel. Il sort à l'air libre. Dehors, c'est toujours l'enfer.

[00:16:28]

Il souffle un vent glacial et il neige. On continue. Et puis, le temps se calme. La neige fond un peu et le fuselage de l'avion apparaît à nouveau dans la poudreuse. Sauf qu'avec la neige qui fond, l'avion se met à bouger. Pourvu qu'ils ne tombent pas dans la crevasse qui est en dessous. Ça fait trois semaines maintenant qu'ils sont là. Bon, moi, je propose qu'on aille maintenant chercher la queue de l'avion. Il y a peut être des batteries avec.

[00:17:09]

On pourra peut être faire fonctionner la radio du cockpit. Est ce que vous en pensez? C'est à ce moment là que Nendo Paradot devient le vrai chef de la troupe. Il pense que la queue de l'appareil est à deux kilomètres juste au dessus. Alors, il répartit le travail. Bon, toi, toi et toi, vous vous débrouillez pour fabriquer des outils comme.

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Il nous faudrait quelque chose qui ressemble à un tournevis et aussi quelque chose qui ressemble à une pince. D'autres fabriquent des raquettes pour marcher dans la neige avec les coussins en mousse des sièges, et Nendo prend la tête de cette première expédition loin de l'avion et assez vite, il tombe sur la queue de l'avion. Pour une fois, ils ont eu de la chance et dedans, ils trouvent un appareil photo, une boîte de chocolat et surtout des batteries 24 volts.

[00:18:02]

Roy, l'un des survivants qui s'y connaît un peu en électronique, se met en tête de connecter la radio du cockpit aux batteries. On entend des grésillements. Ça soulève beaucoup d'espoir et ça n'a pas marché.

[00:18:25]

Avec l'appareil photo, Nendo se met à prendre des clichés de la vie quotidienne autour de l'épave. Dans sa tête, ce n'est pas pour avoir des souvenirs dans sa tête. Ils vont tous mourir. Il veut juste laisser la preuve que des hommes ont survécu ici et je vous invite à aller voir ces photos sur Internet. Elles sont irréelles. On voudrait voir la terreur sur leur visage. On ne la voit pas. Ils sont souriants. Nouma vient de mourir.

[00:19:04]

C'était le plus jeune de l'équipe, il était très faible, très maigre, et Raphaël est mort. Depuis l'accident, il se battait avec une mauvaise blessure. Il est mort de gangrène et vous savez ce qu'ils ont dit tous les deux avant de mourir vous donne l'autorisation de me manger. Nous sommes le 11 décembre. Demain, ça fera deux mois qu'ils sont là et ils ne sont plus que 16. Et Nando a une idée, un projet. Il veut aller chercher du secours à pied à travers la montagne et il veut convaincre Roberto de partir avec lui.

[00:19:40]

Enfin, Nendo, comment tu peux avoir une idée pareille? C'est infaisable. On va mourir. Qu'est ce que tu veux faire d'autre part? De toute façon, on va tous mourir ici. Les secours vont arriver. Roberto, ce ne sont pas des secours qui nous cherchent. Ce sont des croque morts. Ils vont mettre des mois à nous retrouver. Ils pensent qu'on est tous morts. Ce qui motive Nendo à ce moment là, c'est que dans le garde manger, on en sera bientôt arrivé à manger sa mère et sa sœur.

[00:20:21]

Il veut partir plutôt que d'affronter ça, partir, mais partir Paro de quel côté parlait vers l'Argentine ou par l'Ouest? Vers le Chili? De quel côté est ce qu'on est le plus près de la civilisation? Nendo a une certitude. Moi, je pense que le Chili est beaucoup plus proche. On va partir à l'ouest, même si à l'ouest, il y a une grosse montagne qu'il faudra gravir. Je vous lEglise comme ça, mais Nando n'a pas fait le bon choix, car à l'ouest, à 27 kilomètres seulement, il y a un hôtel dans la montagne.

[00:21:01]

Mais bon, il fallait bien choisir. Ils ont choisi de partir dans l'autre sens.

[00:21:14]

C'est décidé. C'est aujourd'hui qu'ils partent. La météo est bonne, le soleil brille. C'est maintenant ou jamais. Ils partent à trois Nendo Paradot. Son copain Roberto Canet et Antonio Visiting, que toute la bande appellent Tintin. Ils se sont fabriqué un seul grand sac de couchage pour trois. Ils ont enfilé plusieurs couches de vêtements. Ils ont pris de l'eau et de l'alcool. Et, bien sûr, un peu de nourriture. Pas besoin de vous faire un dessin.

[00:21:45]

Il n'y a rien d'autre. Le départ est déchirant. Ils se serrent longuement dans les bras. Ils se promettent de se revoir vivants. Et Nando fait une dernière déclaration à ceux qui restent, mes amis. Nous partons, mais je suis sûr que nous nous reverrons bientôt. Vous savez, naturellement, si nécessaire, je vous autorise à manger ma mère et ma sœur. Et dans l'immédiat, il faut grimper et escalader un col. Ils ne le savent pas, mais ce col est à quatre mille quatre cents mètres d'altitude.

[00:22:26]

Et donc, l'air se raréfie. Ils s'essoufflent. Ils ont la tête qui tourne. Ils doivent s'arrêter souvent. Le soir, ils dorment dans une brèche, blottis à trois dans leur grand sac de couchage, et ils font tourner la bouteille de diol pour se donner du courage. En montagne, c'est toujours pareil. On croit être arrivés au sommet. Et puis, il y a toujours un sommet. Bleau derrière, Antonio Visiting est épuisé. J'arrête, j'arrête au bout.

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Je vais faire demi tour. Désolé, les gars, continuez sans moi. Nando et Roberto continuent donc tout seul. Je suis incapable de dire comment on a fait pour continuer. Je frissonné de froid et de fatigue sans pouvoir m'arrêter. Mon corps était au bord de l'anéantissement. Et puis, au dessus de moi, j'ai vu la silhouette d'une arête clairement découpée dans le ciel bleu. Il n'y avait plus de montagne derrière le sommet, mais quand je me suis hissé sur le bord de cette arête, j'ai aperçu la montagne qui s'élevait à nouveau.

[00:23:52]

C'était encore un piège de la montagne. C'était un faux sommet. Ça n'est pas le courage qui les fait avancer. C'est la peur, la peur de mourir ici et maintenant dans ce désert glacé. Il marche comme ça pendant 10 jours, jusqu'à atteindre la limite de la neige, la terre, la terre, la terre, mais personne alentour. Avec une conséquence sordide il fait plus chaud et donc la viande congelée qu'il transporte se met à pourrir instantanément, au point que Roberto attrape la dysenterie.

[00:24:43]

Mais qu'importe, il marche encore.

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Regarde, regarde là, j'ai l'impression qu'il y a des détritus. Jamais des poubelles n'ont annoncé une si bonne nouvelle, même s'il n'y croit pas. Faits S'improvisant a été jeté dans un avion. Paraître Nando adore les avions, les hublots s'ouvrent pas et puis d'un coup, la végétation devient plus dense et ils aperçoivent une vache. Nous avions tous les deux très fins. Pendant un moment, nous avons envisagé de tuer la bête, mais Roberto m'a fait remarquer que cela encouragerait certainement pas le propriétaire à nous venir en aide aux soixante dixième jour.

[00:25:32]

Ils s'endorment au bord d'une rivière et quand ils se réveillent sur la rive, en face, il y a un homme, un homme à cheval, un homme. Ils sont sauvés.

[00:25:59]

Mais le courant de la rivière est trop fort. Impossible de le traverser. Le cavalier leur envoie alors du papier et un crayon attacher à une pierre. Nendo est créée. Je viens d'un avion qui est tombé dans la montagne. Nous avons marché des jours dans l'avion. Il y a 14 personnes en mauvaise santé. Il faut les évacuer au plus vite. Nous n'avons rien à manger. Nous sommes faibles. Je vous en prie, nous ne pouvons plus marcher et il renvoie le bout de papier attaché à la pierre de l'autre côté de la rivière et il voit l'homme monter sur son cheval et disparaître au galop.

[00:26:45]

Ils sont sauvés, mais il faut attendre encore et l'attente dure 10 heures, jusqu'à ce que Nando et Roberto voient arriver au loin des cavaliers de la carte montée chilienne et derrière des journalistes, une horde de journalistes. Car figurez vous qu'à ce moment là, la nouvelle a déjà été annoncée à la radio et d'ailleurs dans l'avion là haut. Les survivants sont déjà au courant.

[00:27:14]

Les journalistes, bien sûr, les assomme de questions son Ariba, mais m'épauler vulgaire Kaneko, Rinaudo, des mais Schleich.

[00:27:25]

Ils veulent savoir combien de survivants ils ont mangé. Nando et Roberto, évidemment, n'ont pas prévu de répondre aussi vite à cette question. Les choses vont fait ça. On ne peut pas le dire. L'urgence maintenant, c'est d'aller chercher les autres. Alors on leur tend une carte Nendo, indique le lieu du crash. Et c'est en hélicoptère que Nendo remonte vers les sommets. Mes craintes se sont évanouis au moment où j'ai vu de minuscules silhouettes sortir du fuselage.

[00:28:00]

J'ai reconnu Gustavo à sa casquette de pilote et Daniel et Pedro, Phytos et Ravières. D'autres couraient en gesticulant. J'ai essayé de les compter, mais les soubresauts de l'hélicoptère rendaient la tâche impossible. Les retrouvailles sont bouleversantes. Ils ont survécu et c'est incroyable et le récit de cette expérience humaine unique fait immédiatement le tour du monde. Entachée par un mot Ramos sur lequel il va falloir qu'il s'explique et s'explique encore le mot cannibalisme. Car finalement, les autres, ceux d'en bas, sautent Lavalley.

[00:28:41]

Ne vont retenir que ça. Ils ont mangé de la chair humaine. Au point qu'il faudra que le pape Paul Six vienne dire et ils n'ont pas commis de péché.

[00:29:00]

Dans les Andes, nous vivions un battement de cœur après l'autre, chaque seconde de vie était un miracle. Je me suis efforcé de vivre ainsi depuis et je vous engage à faire de même, comme nous disions dans les montagnes. Respire, respire encore à chaque fois que tu respire. Tu es vivant. C'est encore le meilleur conseil que je puisse vous donner, ne cachait pas la moindre respiration.

[00:29:35]

J'ai tiré ce récit du livre de Nendo Paradot, Miracle dans les Andes, au livre de poche des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.