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On devient très con. Christophe Hondelatte Bonjour à tous. Un grand bol d'air frais aujourd'hui puisque je vais vous raconter la dernière course de l'aventurier Nicolas Vanier. Sa dernière sortie dans le Grand Nord avec ses chiens en Alaska, dans une course qui s'appelle Liddy Taraude, qui est la plus mythique des courses en chiens de traîneau. Et bien sûr, il est là. Bonjour Nicolas Vanier. Bonjour, nous voilà donc parti pour 1.800 km dans la taïga d'Alaska par mois de 30° et jusqu'à moins 50 degrés.

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La réalisation de mon histoire est signée Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Le vrai début de cette histoire? La raison pour laquelle, tous les ans, en plein hiver, des dizaines et des dizaines de marcheurs s'élancent avec leurs chiens pour une course de 1.800 km dans la neige et la glace remonte à 19 cents. 25 janvier 1925 Un homme, une petite ville au Nord-Ouest de l'Alaska. L'unique médecin détecte une épidémie de diphtérie. Quatre enfants sont morts. Et si ça continue, tous les gamins du village vont y passer.

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Il lui faut d'urgence de l'anti toxines. En plein hiver, par moins 35 moins 50 la nuit. En avion, impossible. En bateau, toute la région est prise par la glace. C'est un relais de marcheur avec leur chien qui va sauver les enfants de Nome. L'anti toxines est livré à un homme. Le 2 février 1925, par un équipage dont le chien de tête s'appelait Balto. C'est en souvenir de ça que, tous les ans a lieu Liddy taraudent.

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Une course de chiens de traîneau mythique qui rassemble en Alaska les meilleurs marcheurs de la planète.

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Et le Français Nicolas Vanier, on saura d'où cette idée taraude 2017. Ce sera d'ailleurs sa dernière course après avoir sillonné le Grand Nord pendant 35 ans. Canada, Alaska, Laponie, Sibérie. A 54 ans, il a décidé de raccrocher. La carcasse ne suit plus. Il y a deux ans, il s'est déplacé deux vertèbres dans une chute en Sibérie. Depuis, il fait des crises terribles. Alors cette course, c'est la dernière. Elle est risquée.

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C'est peut être la course de trop, mais il la fera.

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Et après, il raccroche.

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Et pour l'instant, il s'entraîne à l'air libre. Ouais, ouais, je vais faire Varian aujourd'hui. Il s'entraîne dans le Yukon, même latitude que l'Alaska, mais côté Canada, la course démarre dans quelques jours. On est en février. Il est cinq heures du soir. Il fait moins 30 degrés. Le soleil rose est en train de disparaître derrière la montagne et d'un coup, tout devient bleu. Et il est là, sur son traîneau qui file à 15 kilomètres heure, tiré par ses 16 chiens.

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Instant de grâce. C'est en ces temps que Nicolas Vanier et ses chiens parcourent le Grand Nord ensemble. Il les connaît par coeur. Ce sont des Laïka, une race venue de Sibérie en Russie. Physiquement, on pourrait croire que ce sont des loups. Ce sont des bêtes extraordinaires qui aiment avaler les kilomètres dans la neige. Inutile de leur crier dessus pour avancer. Ils aiment ça et ils sont prêts pour Liddy taraude 2017. Comme tous les ans, dites, A-Rod relira en Corrège, au Sud-Est de l'Alaska, à NOMMES, au Nord-Ouest, sur le détroit de Béring 1800 km à travers la taïga glacée.

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Cette année, soixante treize traîneaux sont engagés dans la course. Ils seront tirés par 16 chiens chacun. Ça fait presque 1200 chiens sur la ligne de départ. Imaginez le bazar. Imaginez la cacophonie. Nous sommes le 4 mars 2017, il est 10 heures du matin. Il fait moins 30 degrés. Grand soleil. Toute la ville est là pour assister au départ. Enfin, au faux départ, il n'y a pas assez de neige, a encore Hecq.

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Le vrai départ aura lieu demain, plus au nord. Disons que là, c'est pour la parade. Et Nicolas Vanier, en tout cas, affiche un grand sourire. Il porte le dossard numéro 26, il tchèque, les mains qui se tendent sur son passage. Il prend des selfies avec ses fans. Ces chiens sont habillés de petit manteau bleu et de bottines rouges, des sortes de chaussettes pour protéger leurs pattes et éviter l'accumulation de glaçons sous les coussinets.

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C'est demain que ça commence vraiment.

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Comme toujours, les 16 laïcat de Nicolas sont chauds bouillants. Les 73 concurrents de la course s'élancent chacun leur tour à deux minutes d'intervalle. Pas fort souligner que oui. Et c'est parti. Nicolas s'est donné comme objectif de parcourir 200 kilomètres par 24 heures, deux jours et deux nuits par moins cinq ans. Malgré les deux minutes de décalage, on finit toujours par se faire doubler ou par doubler les autres. Et c'est assez risqué. Il ne faut pas que les chiens viennent s'en mêler les uns aux autres et donc, il faut sortir de la trace du précédent bien décalé que tous les chiens suivent les meneurs, que le traîneau enchaîne sans se renverser.

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Et après? Nicolas et ses chiens tracent à une allure moyenne de 10 à 16 km. Et quand la nuit arrive? Pas question de s'arrêter tout de suite.

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Nicolas allume sa lampe frontale et les chiens courent toujours dans la forêt de sapins et au milieu de la nuit.

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Oh oh! C'est bien, mais là, c'est bien. Allez, allez, on s'arrête là. Il décide de faire une petite pause de quatre heures. C'est le temps qu'il faut au chien pour récupérer. Il choisit un endroit protégé. Il installe les chiens sur de la paille. Et là, il revient vers son traîneau. Et crac! Il s'enfonce dans un trou. Putain, c'est de l'astrologie, comme disent les Québécois. C'est de la neige fondue.

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Le trou n'est pas profond. Il s'en sort sans difficulté, mais par mois 45, le voilà trempé. Alors il allume un feu et au lieu de dormir par moins 45, il passe toute la nuit à se sécher au coin du feu. Et après, il faut repartir. Jusqu'au premier de chaque point. Le premier village sur la piste avec. C'est bien avec des chiens, c'est bien bosno. C'est bien, c'est bien. Minou Minou, c'est bien, c'est bien des check.

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Il y en aura comme ça 12 tout au long du parcours. Le pointe, c'est avant tout l'occasion de nourrir les chiens. Un vétérinaire est disponible au kazoo. Ça va être très bien, les chiens, ça va. Tu ne voulais pas s'arrêter. Des fous furieux, je peux les examiner. Oui. Les marcheurs, eux, se retrouvent pour manger et pour souffler un peu dans un chalet de rondins de bois bien au chaud. Nicolas Vanier est déjà épuisé.

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Normal, il n'a pas dormi depuis 36 heures. Alors, est ce qu'il va dormir un peu? C'est la grande question. La question stratégique quand se reposer? Combien de temps? Combien de fois? Il y a deux pauses obligatoires pendant les 8 à 10 jours de course. Pour le reste, chacun gère son endurance et celle de ses chiens, comme il le veut. Et dès le premier soir, comme toujours, il y en a qui ruse celui là.

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Là bas, par exemple, ils se collent à côté de son concurrent direct. Regardez le, il fait mine qu'il va se coucher. L'autre, du coup, ferme les yeux. Et dès qu'il dort, hop, il se lève et il file à l'anglaise. Et il reprend la course en douce. C'est ça, la compétition. Et d'ailleurs, Nicolas Vanier, lui aussi, repart. La prochaine grosse étape, ce sera le village indien de Tananarive, dont 200 km.

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Ouais, ouais, c'est bien Babouchka. Oui, mon Khali, oui, Mandard, je t'ai pas oublié mon Darques année, mes petits chiens. On roule, on y va, mes chiens.

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Pendant qu'il trace dans la nuit, il faut quand même que je vous parle des chiens ils sont de race russe, des laïcat, mais ils sont français au titre du droit du sol, né dans le Vercors, dans l'Isère. Les deux chiens de tête s'appellent Minuk et Burgat. Et c'est rigolo. Ils se ressemblent le même pelage brun et blanc. Le chef, c'est Burgat. Quand Nicolas Vanier la dispute, elle le regarde avec des grands yeux innocents. Jean, j'ai rien fait.

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Derrière ce nom qui est tout blanc avec sa truffe, Rose est un joueur et un ambitieux. Nicolas sent qu'il veut devenir leader. C'est l'étoile montante de sa meute, Darques. C'est le plus sportif et moujik. C'est le plus costaud, celui qu'on place près du traîneau parce que la charge est plus lourde. Deuxième nuit, pleine lune, mais pâle moins 50 degrés. Debout sur son traîneau, Nicolas Vanier est recouvert de givre au coeur de la nuit.

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Nouvelle pause et cette fois, il va essayer de dormir. Et là, n'imaginez pas une tente et un matelas gonflable. De la paille comme les chiens dessus, une peau de reine tendue, un sac de couchage et hop, c'est qu'on a droit à 150 kilos maximum sur le traîneau, matériel et nourriture compris. Et comme il faut une hache, une ancre à neige, une boîte à outils, une pelle, des gamelles pour les chiens, des harnais, des raquettes.

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Il n'y a rien de superflu.

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Le lendemain matin, Nicolas Vanier trouve que l'une des chiennes Siddhi a un petit coup de mou. Alors, il la trompe. Il la sur le traîneau. Ça ne sert à rien de faire courir des chiens qui n'ont pas envie. Et les voilà qui arrivent au village indien de Tannane dans une robe bleu glacé, et là, malheureusement, Nicolas va voir le véto. Si elle est trop fatiguée, elle ne finira pas la course. Il la récupérera à l'arrivée et Nicolas repart de Tatyana avec quinze chiens.

[00:11:45]

Rassurez vous, il n'est pas le seul et deux attelages ont même abandonné. Il reste à parcourir les deux tiers de la course. Sur son traîneau, Nicolas rêvasse. Et soudain, il aperçoit une forme au loin dans la neige, un élan bran et blanc et un peu plus loin, tout un troupeau d'élan. Ils sont huit. Et là, attention! Il les connaît, ces chiens. Ce sont des chasseurs et il ne faudrait pas grand chose pour qu'ils retrouvent leur instinct.

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Devant devant les Pishyar, jeudi, devant Beznau devant devant. Et puis, la petite équipe arrive sans encombre à Rubi, un petit village de maisons bleu et rouge figé dans la neige comme dans tout les Tchèques, pointe Nicolas Vanier. Il trouve un stock de provisions qu'il a fait déposer pour les chiens avant le départ, parce que ça, ça ne peut pas le transporter lui même sur le traîneau. Rendez vous compte pour les 16 chiens 15. Maintenant, il lui faudra une tonne et demie de nourriture pour toute la course, une tonne et demie.

[00:13:12]

Et puis, une fois que les chiens sont nourris, Nicolas va se retaper dans la cabane en rondins de bois. Éternelle odeur de chaussette mouillée et à un moment donné, il avait accroché son cache nez au porte manteau. Il a disparu. On lui a piqué son carnet. Il a bien des soupçons sur deux concurrents installés dans un coin, deux jumelles avec de longues tresses blondes. Mais pas question de chercher l'embrouille. Il s'en bricole une autre. Et puis, c'est tout.

[00:13:45]

Et c'est reparti à la nuit tombée, les chiens ont un coup de mou, ils rechignent. Ils s'en mêlent. Ça suffit! Pour Cataplasme Hilo, oui, la grosse Montgallet. Mais allez, c'est bien. C'est bien. Quand la nuit tombe, c'est toujours plus compliqué. On découvre le terrain mètre après mètre, les dos d'âne, les virages. Nicolas ne voit même pas son chien de tête. Il faut être en alerte en permanence. Sans compter que les chiens reniflent des tas de paille au bord de la piste, laissés par les attelages précédents.

[00:14:25]

Alors, ils ralentissent. Ils sentent. Il faut sans cesse les relancer.

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Devant devente devant le devant, 20 devant devant. Au. La fatigue commence à peser. Après cinq jours de course, Nicolas Vanier décide de s'arrêter 24 heures dans le village Dos Liya. Le point le plus au nord du parcours. Et là, il a droit à un comité d'accueil en tous reached. Les enfants, dont Sylvia, il lui demandent des autographes et après quoi ils en emmènent une demi douzaine. Faire un tour de traîneau.

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Et là, il recroise les jumelles. Comment ça va? Ça se passe bien et toi, ça va. Je prends mes 24 heures ici. Super! Et vous, vous avez tous vos chiens Ragueneau. J'en ai plus que 12. Et toi, moi, j'en ai toujours 15. Bon, allez, bientôt, profites bien.

[00:16:02]

La gestion des chiens, c'est le nerf de la guerre pour qui veut gagner la course. Si Nicolas veut vraiment faire une perf. Arrivé dans les premiers, il faudrait qu'il retire des chiens de son attelage, ce qui traîne la patte. Ceux qui ont un coup de mou pour finir avec les plus endurants. Les Civi, par exemple, père et fils, qui se tirent la bourre depuis des années pour finir sur le podium. Ils ont toujours un ou deux chiens sur le traîneau qui se requinque, qui se retape et le lendemain, ils les remettent dans l'attelage.

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Et si il y en a un ou deux qui ne remonte pas la pente, ils les laissent, ils, les groupes, comme beaucoup de concurrents.

[00:16:47]

A ce stade de la course, certains concurrents n'ont plus que huit chiens. On pourrait croire que ça les ralentit, mais en vérité, pas du tout. Un attelage se cale toujours sur le chien le plus lent, enlevé, le plus lent, et la meute va plus vite. Si on met 16 chiens dans un attelage, c'est pour avoir de la réserve et pouvoir en enlever à n'importe quel moment. Mais Nicolas est un sentimental, c'est un affectif. Il hésite.

[00:17:13]

Ce jour là, pendant toute l'étape, il hésite groupé un ou deux chiens pour gagner de la vitesse ou les emmener tous jusqu'au bout, les 15. Et tant pis si ça lui coûte quelques places au classement général. C'est son dernier voyage, alors c'est décidé, il va finir avec tous ses chiens.

[00:17:33]

Enfin, il va essayer. On s'approche de la mer. Le détroit de Béring nomme la ligne d'arrivée de la course et d'ailleurs, sur son traîneau avec ses narines glacées, Nicolas sent l'odeur de la mer. Ce matin, le ciel est jaune, très pâle, presque gris. Et d'un coup, après avoir franchi la crête d'une colline, l'horizon s'élargit. Fini la taïga. Fini les sapins à l'horizon. Apparaît une immense étendue blanche et plate. C'est la banquise, c'est la mer.

[00:18:24]

On dirait, on y est. Nicolas Vanier est à 160 kilomètres de la ligne d'arrivée.

[00:18:32]

Ça va être une journée très, très particulière. Mais bon, c'est un rêve. Voilà que j'avais envie de réaliser. Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Au même moment, les premiers franchissent la ligne d'arrivée. C'est Mitch 6v père qui arrive le premier. C'est un peu normal, il est chez lui. Il est d'Alaska et c'est son fils, Dallages, qui finit deuxième.

[00:19:15]

Ils ont mis un peu plus de huit jours. Le troisième est franco américain, Nicolas Petit. Nicolas Vanier, lui, doit franchir une dernière montagne Whiteman de taille 1.000 mètres d'altitude. Ce n'est pas le moment de flancher. Et pourtant, il était puisaient, il est tabou. Et les chiens aussi. Le problème avec les montagnes, mais ça, vous le savez, c'est que derrière une montée, il y en a toujours une autre qui se cache.

[00:19:58]

Allez, allez, on y est presque. Allez les chiens, allez. Moi aussi, je suis fatigué. Allez, allez, on y va, on y va aller. La ligne d'arrivée est à l'horizon. Combien de semaines, de mois d'années j'ai pu passer les deux pieds sur les patins à Frédo? Lorsque je regarde la piste derrière moi, j'ai l'impression qu'ils se rejoignent. Toute la Finlande, le Canada, la Sibérie, l'Alaska. Nicolas Vanier franchit la ligne de Lady A-Rod 2017 en trente sixième position 36 sur 72.

[00:20:45]

C'est pas si mal. Trente cinq ans d'aventure, des arrivées, il y en a eu tellement c'est un moment un. Suspendu où toutes les émotions se chevauchent. Après des mois d'isolement retrouvé, la foule, la famille, les amis, c'est parfois beaucoup d'émotions, trop d'émotions. Moi, lorsque je quitterai les plateformes, ce traineaux, ce sera pour ne plus jamais remonter au petit chien, bien qu'on allait goûter à un repos bien mérité. C'est la fin de ce récit.

[00:21:21]

Merci Nicolas Vanier d'être là pour compléter le débriefé. Même si je sens là, évidemment, un petit moment d'émotion parce que ce sont vos propres mots qu'on entend là. C'est une décision que vous avez prise. Vous êtes une tête de mule depuis un an. Vous n'êtes pas remonté sur un traîneau?

[00:21:38]

Non, c'est un peu comme lorsqu'on décide d'arrêter de fumer. On ne peut pas reprendre une cigarette. Tout le monde le sait. Donc c'est vrai que si je remonte aujourd'hui sur un traîneau, ne serait ce que cinq minutes, j'aurais envie d'y passer une heure et après y avoir passé une heure de repartir. Une semaine après la semaine de repartir pour un an. Et pourquoi pas? Je ne peux plus. Pour deux raisons. D'abord parce que déjà, j'ai cinquante cinq ans et qu'on n'a plus la même.

[00:22:05]

C'est un âge terrible. Un jour, je vous confirme. Là, on n'a pas la même souplesse que l'on a à 30 et même à 40 ans. Au delà de ça, j'ai eu un problème qui, en Sibérie, a fait que je suis tombé du traîneau très fortement et je me suis déplacé. Donc deux vertèbres qui ont fait qu'aujourd'hui, j'ai des problèmes d'équilibre qui peuvent être extrêmement graves si une chute provenait sur un traîneau. Pour les chiens et pour moi, il y a une part aussi d'égoïsme.

[00:22:32]

Si je repartais parce que je mettre en péril la vie des chiens, ce que je ne veux pas. Et puis, au delà, tout ça est 35ans sur un traîneau. Je crois que plus de 70 000 km à travers la Chine, l'Alaska, la Sibérie. J'ai réalisé une grande partie de mes rêves et donc voilà comme un joueur de foot. Un jour, raccroche les crampons. Je pensais et je suis sûr que j'ai pris la bonne décision de raccrocher les moufles au bon moment.

[00:22:55]

Vous auriez pu finir Mizan Trope dans une cabane en rondins, quelque part dans le froid canadien? La question s'est posée avec des chiens autour.

[00:23:04]

Et puis voilà, elle s'est posée. On va dire vraiment deux fois dans ma vie où j'ai touché ce qui me semblait presque le rêve absolu. Lorsque je suis parti, par exemple, avec ma femme et ma petite fille, il y a vingt cinq ans, on a construit une cabane perdue au milieu de la montagne. Elle s'est reposé une deuxième fois lorsque je suis partie vivre avec les évènements des nomades éleveurs de rennes au fin fond de la Sibérie. Des gens qui n'ont pas d'argent.

[00:23:30]

Ça existe encore aujourd'hui, mais qui ont sans doute. Ce qui est le plus important, c'est le bonheur de vivre. Je suis toujours rentré et je l'ai jamais regretté parce que je suis aussi content de faire mes valises pour partir dans le Grand Nord où je l'étais et que je le suive de rentrer chez moi. J'habite une petite ferme en Sologne, un territoire que j'aime profondément, auquel j'ai consacré mon dernier film. J'ai ma famille, j'ai mes racines.

[00:23:54]

Moi, j'ai l'impression d'être un peu comme un arbre, avec des racines profondément ancrées. Finalement, dans ce pays qui est le mien, qui est la France, avec des envies aussi de rendre à la nature tout ce qu'elle m'a donné aujourd'hui, je ne monte plus sur un traîneau, mais j'essaie d'utiliser cet amour que j'ai de la nature. Cette petite notoriété qui est la mienne pour essayer de faire avancer un petit peu les choses. C'était votre dernière course?

[00:24:18]

Nicolas Vanier. Depuis, vous avez raccroché. Vous êtes là avec nous aujourd'hui. Que sont devenus les chiens et les chiens?

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Ils vivent une pré retraite comme moi, heureuse avec la personne qui m'a fait l'amitié de Entraîné avec moi. Les chiens sont donc au Québec un endroit où, bien évidemment, je peux retourner à loisir. Vous êtes retourné les voir l'année dernière? Bien sûr. Et puis, pour ceux qui peuvent encore courir parce qu'il y en a deux ou trois qui sont à la retraite, vous voilà. Ils continuent à faire ça dans des endroits merveilleux et sont très, très heureux.

[00:24:54]

Bien évidemment, là où ils le sont, sachant que égoïstement, j'aurais pu effectivement les installer chez moi en Sologne. Égoïstement, parce qu'ils auraient été très malheureux. Parce que ce sont des chiens qui, d'abord, ne supportent pas bien évidemment l'été en France. Parce que ce qu'ils aiment au dessus de tout, c'est courir. Et si je peux me permettre, la seule petite terreur qu'il y a dans le reportage que j'ai entendu, c'est Nicolas est très fatigué, épuisé.

[00:25:21]

Les chiens le sont aussi, mais les chiens ne sont jamais épuisés. C'est ce qui fait la beauté d'une couche, jamais, jamais digéré.

[00:25:28]

C'est que vous devez entretenir jusqu'au bout, jusqu'au 1.800 km, ce qu'on appelle aux Etats-Unis le world to go. Cette envie qu'ont toujours les chiens de courir. Et si un chien est fatigué, il s'arrête et on s'arrête sur les taraude bien avant qu'il soit épuisé. Parce que sinon, on est dans une vitesse moyenne qui, de toute façon, ne vous permettait pas de suivre la course. En fait, ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que sur une course comme celle ci, on gère finalement le plaisir des chiens.

[00:25:57]

Quelle honte de courir alors même qu'effectivement, l'homme, lui, est excessivement pas fatigué par le manque de fatigue, par la dépense physique.

[00:26:04]

Ces chiens sont de sang. Ce sont des Laïka dont l'origine est en Sibérie. Des chiens de chasse. En vérité, là bas, chasser l'ours, c'est ça. En ce qui concerne mes chiens, ce sont effectivement à l'origine des Laïka, qui ont ensuite été croisés avec ce qu'on appelle. Les al-Askari? Effectivement, le laïcat est, lui, un chien que les trappeurs utilisent pour poursuivre les animaux à fourrure dans la neige utilisée par les trappeurs et au gré effectivement des croisements croisements.

[00:26:30]

J'ai obtenu cet attelage qui, c'est ma petite fierté, était le cinquième attelage le plus rapide sur les Taraudent. En vitesse moyenne de progression. Et ça, j'en suis effectivement très fier. Comme j'étais fier d'arriver avec pratiquement un attelage complet, mais ça, ça s'est.

[00:26:48]

Des chiens comme ça, alors ça s'éduque. Les chiens s'éduque les uns avec les autres. Ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que on ne fait que canaliser cet énorme plaisir.

[00:26:59]

Encore une fois qu'ils ont de courir, ce qu'ils aiment le plus au monde, c'est courir ce qui a d'extraordinaire le matin, quand on se lève. Que ce soit sur une expédition ou une course pour un entraînement, c'est que les chiens immédiatement se lèvent, se mettent à aboyer, n'ont plus qu'une envie qui est aussi la vôtre, c'est de partir et de partager avec un animal le même plaisir de faire quelque chose. C'est quelque chose de très rare, d'unique, qui fait que naît une complicité et une amitié qui est extraordinaire.

[00:27:24]

Qui est cela qu'il faut retenir? Effectivement, sur une course comme sur une grande expédition, c'est rigolo parce que vous appelez en permanence mes petits chiens comme une vieille dame appellerait ses caniches sur les Champs Elysées, terme affectif. Et c'est vrai que j'ai commencé à appeler mes chiens mes petits chiens, notamment lorsque j'ai eu cette première génération de chiens qui étaient des chiens extrêmement puissants, très lourds. Et ça m'amusait de dialer, les petits chiens, et c'est resté.

[00:27:49]

Maintenant, c'est toujours allez les petits chiens!

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Alors, quelle est la part justement des chiens dans cette attirance que vous avez pour le Grand Nord? C'est à dire que pourriez vous? Auriez vous pu passer votre vie dans le Grand Nord, sur des skis et pas sur un chien de traîneau? Ou au fond? Il fallait des chiens.

[00:28:07]

J'ai eu une chance extraordinaire. C'est que j'ai été toujours, depuis que je suis tout petit, attiré par ce que j'appelle les pays d'en haut. Mais j'ai toujours aussi énormément aimé les chiens. J'en ai eu d'ailleurs dès l'âge de 7 ans. Je voulais avoir mon propre chien, un Espagnol moretton. Et lorsque je suis parti pour la première fois à l'âge de 17 ans en Laponie, puis ensuite au Canada, j'ai découvert que le Grand Nord, c'était l'hiver que de ne pas connaître l'hiver.

[00:28:30]

C'était un peu comme je ne suis pas un passionné d'oiseaux qui n'en aurait jamais vu voler un seul. C'était l'hiver et j'ai découvert que la meilleure et la plus belle des façons pour traverser l'hiver, pour traverser les territoires sauvages, c'était les chiens de traîneaux. Et je me souviendrai toujours toujours de l'émotion qui était la mienne la première fois que je suis monté au Canada sur un traîneau. Et là, à cet instant là, je me suis dit un jour j'aurai mes propres chiens et il s'est passé une douzaine d'années avant que je puisse effectivement avoir mes propres chiens.

[00:29:00]

Et ensuite, ça a été d'immenses expéditions de six mois d'un an qui m'ont effectivement amené sur plus de 70.000 km à traverser la Chine, la Sibérie, la Mongolie, l'Alaska. Jamais la posture exfoliant? Non, parce que si j'aime le Nord, si j'aime les chiens, j'aime aussi beaucoup les rencontres. J'aime les hommes et que dans le Grand Sud, il y a pas d'hommes en Antarctique et que ce que j'aime au travers de mes traversées qui ont été la traversée de la Sibérie, ça a été la rencontre avec ces d'airsoft ZALA, ces trappeurs rencontrés au fin fond des montagnes avec ces éleveurs de rennes, des hommes absolument incroyable qui vivent tout là haut, sans argent, comme je disais tout à l'heure avec leurs rennes.

[00:29:43]

Et donc, voilà, j'aime aussi ça dans un voyage et lorsque j'étudie une traversée, je cherche toujours à aller dans les endroits les plus perdus, les plus sauvages, à passer aussi chez les gens, chez les gens, dans de petits villages, à m'arrêter dans les cabanes. Mais comment est ce que vous pourriez expliquer? Je pense que la majorité des êtres humains, en tout cas de contemporains, sont attirés par le chaud. Les Français n'ont qu'une idée dès qu'ils partent en vacances aller vers le chaud.

[00:30:09]

Vous allez vers le froid. Moi, je vous comprends. J'aime ça, le froid. Mais comment est ce que vous vous expliquerez cette attirance pour le pays du froid? D'abord, pour moi, ce ne sont pas les pays du froid, c'est les pays d'en haut, avec tout ce qu'il recèle de magique dans lequel, effectivement, il y a l'hiver, dans lequel il y a le froid. Mais pour que ceux qui nous écoutent et qui frémissent à l'idée de pouvoir vivre à moins 50, il faut en aucun cas comparer les froids que nous subissons à Paris ou ailleurs, qui sont souvent des froids très humides.

[00:30:40]

Très désagréable. Vous accueillir un jour? Vous écrivez Je trouve ça désagréable, mais je vous assure que j'évoquais tout à l'heure. Ma petite fille qui avait un an et demi avec lequel nous avons traversé l'Alaska. Elle jouait parfois des heures dehors, à moins 40. Elle avait un an et demi. C'est un froid très sec, très agréable. Alors bien sûr que moins 50 à 60 sont froid, extrême. Mais très souvent, on a tendance à considérer que le Grand Nord, l'hiver, c'est uniquement le grand froid, non?

[00:31:10]

En Sibérie, au Canada, en Alaska, on attend l'hiver et le froid avec impatience parce que c'est une saison agréable où le froid. Et est agréable. C'était Nicolas Vanier, votre dernière course. Alors, est ce que c'est pour ça que vous n'avez pas véritablement cherché à la gagner?

[00:31:28]

Oui, je pense qu'il y a plusieurs choses. D'abord, je n'étais pas en capacité de pouvoir gagner parce qu'il faut rappeler que sous les 72 concurrents, il y en avait à peu près 70 qui sont des professionnels qui entraînent 200 chiens pour sélectionner les 16 meilleurs. Et j'étais à peu près l'un des seuls amateurs. Au delà de ça, effectivement, lorsque j'ai été très surpris, lorsque je me suis aperçu que en milieu de course, j'avais encore presque la quasi totalité de mes chiens, on s'est posé la question de savoir si les Tchèques pount j'allais tremper des chiens, c'est à dire les donner à ce qu'on appelle à Angleur un de mes amis qui était là et qui les récupère au fur et à mesure.

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Et voyant que au lieu d'être 36ème, je pouvais peut être prétendre à une vingtième place. 20 ou 36? Finalement, pour cette dernière aventure, je préfère aller avec tous parce que, enlevaient Darques, n'ont pas Darques. Bon, alors je vais enlever ces dix années passées, devenant ainsi dînant en face. Paci dit Allez, je vais le vivre ensemble, non? Alors bon, je vais enlever Bannon, celui là. Il me fait trop marrer.

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Bannon allez, on va tous ensemble jusqu'au bout.

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C'est du romantisme.

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C'est l'amour que je porte à mes chiens et qui qu'ils me portent. La sensation aussi que si j'en avais enlevé un, je pense qu'il aurait été triste de voir les autres partir sans lui. Je ne sais pas si c'est juste une envie qui était la mienne d'arriver avec toute ma bande de petits chiens. De toute façon, je dis vous assurer que l'émotion. Lorsque j'étais sur la banquise et que j'ai vu un homme au loin et que j'étais avec mes quinze petits chiens, elle était incroyable.

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J'ai pleuré pendant pendant trois heures et j'ai sans doute pleuré parce que j'étais avec mes petits chiens. De toute façon, votre carrière d'aventurier? Il n'y a pas eu beaucoup de courses comme ça chronométrer top départ. Rendez vous à l'arrivée. Vous vous préférez aller à votre rythme en général, vous fixer des objectifs. J'ai traversé tel pays dans le centrisme, mais ce qu'il faut considérer que cette course est un peu comme un Vendée Globe pour un marin, c'est une aventure avant.

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Avant tout parce que ces 1.800 km, on traverse toute l'Alaska. Cette traversée m'a fait revenir à des endroits où j'avais, par exemple, fait halte pour traverser l'Alaska en radeau, il y a 35 ans. Revoir le détroit de Béring, qui a été l'endroit où je suis arrivé après une expédition de deux ans qui m'a fait traverser toutes les montagnes Rocheuses et l'Alaska. Donc, c'était pour moi. Oui, c'est la plus grande course de chiens de traîneaux du monde, mais c'était l'occasion aussi, au travers de cette traversée avec mes petits chiens, de vivre une belle aventure ensemble.

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Vous avez dit vous vous êtes filmé vous même? Ça donnait un film qu'on a vu à la télévision à Noël dernier que j'ai vu. Vous vous raler? Jamais vous ne pestaient jamais vous ne jurer jamais.

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On ne peut pas parce que les chiens sont de véritables éponges. C'est absolument incroyable. Et je ne mesurez pas aussi bien qu'aujourd'hui. Il y a 15 ou 20 ans combien? Effectivement, les chiens étaient sensibles. Aujourd'hui, je parle énormément à mes chiens. Alors bien sûr qu'ils ne comprennent pas les mots que je peux utiliser lorsque je leur dis Écoutez les chiens, je sais que vous avez un petit coup de pompe, que vous n'avez pas envie de faire cinq kilomètres de plus.

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Mais je vous assure dans 5 km qu'un village, vous serez mieux. Les chiens entendent la musique des mots. Et qu'est ce qu'ils font? Et ils vous font confiance et continuent jusqu'au village. Si, lorsqu'ils arrivent au village, ils disent bien, ils avaient raison de nous dire de continuer.

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Si vous pestaient, ça traduit une inquiétude, d'une nervosité qui va se communiquer aux chiens qui vont faire qu'ils vont pu avoir le même plaisir de courir. Et donc, voilà le rôle d'un marcheur. C'est un peu comme l'entraîneur d'une équipe de football. J'ai eu l'occasion d'en parler avec Aimé Jacquet lorsqu'il avait pas gagné la Coupe du monde. Et il faut savoir entretenir l'esprit d'équipe, la joyeuse des chiens de courir. Et c'est en cela aussi que ces aventures sont merveilleuses.

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Parce que communiquer du plaisir de communiquer, du plaisir des animaux qui en ont à courir, c'est merveilleux.

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Alors, on ne se rend pas compte, évidemment, ce qu'il faut comme comme force physique pour réaliser ce type de performance. Qu'est ce qui est le plus sollicité?

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Le dos lorsqu'il y a de plus difficile à gérer. Le manque de sommeil, c'est une heure et demie à deux heures par 24 heures pendant 10 jours. Donc, ceux qui nous ont coûté ont sûrement à l'occasion d'une fête ou dormi une heure ou deux. Généralement, la nuit suivante, on dort bien. Là, c'est dix jours de suite, tout en sachant que les 22 autres heures, on les passe à travailler entre guillemets, à moins quarante cinq ans.

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Quand on dit travailler, c'est d'Oudon, les deux pieds sur les patins du traîneau.

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On va dire que physiquement, ça ressemble à ce qui est. C'est à dire qu'on est beaucoup, effectivement, sur les patins, on appuie, on juste sur l'écart et on fait en sorte que le traîneau qui pèse 150 kilos. Donc effectivement, le dos est très solide. Épaules l'EPCI, l'amortisseur, on fait en sorte que le traîneau suive le plus parfaitement la ligne de course des chiens, sinon on freine la course. Des chiens ont ralenti les chiens, on les fatigue, donc on joue beaucoup avec ses pieds, avec ses jambes, avec les car pour essayer de faire en sorte que le traîneau dans chaque virage, tout le temps, suive très parfaitement la ligne des chiens.

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Effectivement, c'est physiquement très éprouvant. Au bout de 8 10 heures, parce que parfois on avance pendant 8 ou 10 heures, on est très éprouvé lorsqu'on s'arrête. Les chiens se reposent immédiatement, s'endormit immédiatement. Mais vous, vous avez beaucoup de travail parce qu'il faut faire de l'eau pour les chiens. Il faut les nourrir, les masser 5 minutes par chien, multiplié par 15. Vous imaginez vous masser les chiens en cinq minutes? Donc, vous pouvez prétendre commencer, peut être à vous reposer une demi heure au bout de deux heures et il faut vous réveiller.

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La seule façon de vous réveiller. D'ailleurs, il n'y en a qu'une, c'est de boire un litre et demi ou deux litres d'eau avant de s'endormir comme ça, une demi heure ou trois quarts d'heure après. Vous avez envie de pisser parce que vous pouvez mettre tous les réveils du monde? Jamais vous réveilleront tellement vous êtes fatigués au fond du jardin, dans un état que vous ne pouvez pas imaginer la course.

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Là, en ce moment même où on parle, est en train de se terminer. Je connais l'état dans lequel sont mes amis qui sont en train de la finir. C'est incroyable et en même temps, ça provoque chez vous des émotions que vous ne ressentez que lorsque vous avez cet état de fatigue. Je ne sais pas comment très bien l'expliquer, mais ça vous met dans un état où, par moments, vous êtes dans un état de dépression excessive. Il faut savoir gérer, mais il y a des moments d'euphorie et d'émotions aussi extraordinaires qui sont sans doute générées par ce manque de sommeil et par cette fatigue.

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Alors, toute votre vie? Nicolas Vanier, vous avez fonctionné par projet. Vous vous êtes fixé des échéances dans un an, dans deux ans. Je fais ça en mettant en place tout ce qui va avec pour y arriver. Donc, il y a plus le chien, y a plus le Grand Nord. Y un nouveau projet qui est intéressant parce que c'est une fiction. Vous allez tourner un film?

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Oui, bien au delà d'une fiction. C'est déjà l'histoire vraie de quelqu'un d'incroyable qui s'appelle Christian Moullec et qui a décidé, il y a quinze ans, d'essayer de voler avec des Winenne pour essayer de sauver cette espèce en voie de disparition en leur apprenant un nouvel itinéraire de migration, en volant avec l l'annuel Emma. Et donc, à partir de là, j'ai construit effectivement deux projets qui sont un film long métrage que je vais tourner cet été et aussi celui d'aller au bout du rêve de Christian, qui est de sauver cette espèce en voie de disparition.

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Parce que si nous sauvons cette espèce, ça laissera la porte ouverte sans doute à d'autres projets qui sera d'en sauver beaucoup d'autres. Je suis actuellement à la recherche à la fois des financements et des appuis politiques pour essayer de faire de ce rêve extraordinaire une réalité. Parce que, comme je dis souvent, la tour Eiffel, si elle tombe, n'est pas bien grave. On va pouvoir reconstruire une espèce qui disparaît, c'est pour toujours.

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Merci, en tout cas, de venir nous raconter régulièrement ces rêves que vous réalisez. Nicolas Vanier. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.