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Christophe Hondelatte passionnante histoire aujourd'hui, l'histoire d'un garçon né d'une Pima, c'est à dire d'un don de sperme dans les années 80 et qui, à partir de l'âge de 7 8 ans, n'a qu'une obsession retrouver son géniteur qui est protégé par l'anonymat du don. Et il y arrive en utilisant les failles ouvertes aujourd'hui par Internet. Ce garçon s'appelle Arthurs Carmelle Vaessen et il raconte toute son histoire dans un livre, Le fils, qui paraît aux éditions L'Iconoclaste. Et il est là, devant moi.

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Bonjour. Bonjour. Beaucoup de questions, évidemment, à vous poser après avoir raconté votre histoire que j'ai écrite avec Christophe de Mazères. Réalisation Céline.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire, forcément, commence au moment où Henri, le père, rencontre Inès, la mère grande famille. Tous les deux, lui, grandes familles de Bretagne, elle. Idem avec Château, près de Compiègne. Catholique, bien sûr, il se rencontre dans un rally dans les années 70 chez l'INESSS. Un oraliste et une boum, mais version aristo.

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Et dans les rallyes, la règle, c'est qu'il faut toujours inviter la maîtresse de maison à penser, et donc Henri invite Inès et ses yeux noisette. Et voilà, Henri et Inès se marient en 1976 et dans ce monde là, à cette époque là, on se marie et on fait des enfants. Deux ans plus tard, Inès n'est toujours pas enceinte et c'est elle qui consulte la première. Coûteux? Tout est normal. Madame, vous n'êtes pas stérile.

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Vous devez pouvoir avoir des enfants. En revanche, il lui faudrait voir du côté de votre mari Anri, à son tour, se soumet à plusieurs tests et le verdict tombe sous la forme d'un courrier. Il n'y a pas d'explication à l'absence de spermatozoïdes constatée dans vos analyses et malheureusement, nous ne pouvons apporter un traitement efficace dans un cas de ce genre. Il vaut mieux s'orienter vers une autre solution. Il est resté longtemps Henry avec cette lettre entre les mains et il a pleuré, beaucoup pleuraient et INESSS, qui ne pouvait pas imaginer ne pas avoir d'enfant, a dit On fera autrement.

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Autrement, comment bien la paix emas? La procréation médicalement assistée? Un don de sperme? On est au tout début des années 80. La banque du sperme existe depuis 1973. Elle est installée à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre et elle est basée sur le don gratuit et anonyme. Le donneur doit avoir déjà des enfants. Et pour sauver les apparences, on pratique à l'époque ce qu'on appelle l'appariement. C'est à dire que si le père stérile est blond, aux yeux bleus et blancs, on choisit un donneur blond aux yeux bleus.

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Pas vu, pas pris. Inès s'achète en Hermance et elle va chercher elle même le sperme du donneur à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre. C'est comme ça que ça se fait à l'époque et après avec son thermostat, elle court chez sa gynécologue dans le 15ème arrondissement de Paris pour se faire inséminer. C'est comme ça que ça s'est passé et c'est comme ça que naît Gaëlle. En mars 1980. Il est content, Anri, il est gaga, tellement content qu'il écrit une lettre au fondateur de la banque du sperme.

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Je monte un peu plus vite les escaliers le soir pour retrouver Gaëlle et ma femme. Pour cette joie, je vous lado à virgule. Nous vous la devons à présent. Tous les faux problèmes qui se posent à moi virgules ont totalement disparu.

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Deux ans plus tard, en 1983, arrive Arthurs celui là, Henry a mis un peu plus de temps à l'apprivoiser. Il n'a pas eu la tendresse spontanée et du coup, c'est bizarre. Il n'est pas allé tout de suite à l'état civil pour déclarer sa naissance. Il a fallu cadenasse, lui dise si tu n'y va pas, cet enfant sera pupille d'État. Et puis encore, six ans plus tard, arrive Joséphine. A ce moment là, Arthurs a six ans et pendant la grossesse, il a entendu sa mère se pencher sur son ventre et dire au bébé qu'elle est arrivée.

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Toi aussi, c'est grâce au monsieur Gentil et à sa petite graine que tu l. Inès, la mère, est imprégnée des enseignements de Françoise Dolto et elle a décidé de ne pas écouter les règles non écrites des médecins. Garder le silence? Non. Elle a décidé de dire les choses à ses enfants. On ne fonde pas une famille sur un mensonge. Et donc, il n'y a pas un jour une révélation. Non, elle raconte une histoire.

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Pendant des années, un monsieur généreux qui a donné sa petite reine pour que la famille se constitue. Elle dit la vérité à ses enfants, pas au reste de la famille, mais à ses enfants.

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Oui, en leur disant ne pas garder sa. Ça pèse lourd, un secret comme ça. Gaëlle Lainé comprend vite qu'elle ne connaîtra pas ce monsieur généreux, que c'est comme ça qu'il faut vivre avec. Alors qu'Arturo, lui, le soir, seul dans sa chambre, il se met à genoux et il prie pas Dieu. Il invoque son donneur. Il lui propose un troc Si je pouvais te retrouver. Je m'engage à faire le bien. Ce qui le trouble, il ne ressemble pas à son père.

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Il n'a pas son grand nez ni ses mains. Il n'est pas la chair de sa chair. Ça se voit et lui, il veut lui ressembler à son père, comme il veut d'ailleurs danser comme Michael Jackson. Il a des posters partout dans sa chambre. Toute la panoplie les mocassins, les mitaines, une perruque, un chapeau.

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Il veut le mimer à la perfection et avec la même passion, il se met à imiter son père. Il se promène comme ça les bras le long du corps, les jambes arquées, et il dit à sa mère qui?

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Ben, c'est un Kobol. Mais non, c'est pas pas. Adolescent, Arthurs passe de longs moments devant la glace d'où lui vient cette épée indomptable dressée sur son crâne? D'où viennent ces fossettes qu'il est le seul à avoir? À qui doit il de loucher? Légèrement acquis, ce qui vient de sa mère, il le devine. Mais d'où vient le reste?

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Alors, il pose des questions. Pourquoi vous parlez d'un monsieur généreux? C'est juste masturbé, c'est tout. Pourquoi il a fait ça? Et puisque c'est quelqu'un de bien, ses parents achoppent sur les réponses, ils ne les ont pas. A 15 ans, Artur envoie des signaux qu'il souffre. Il ne fait plus rien au collège et il se met à fumer du shit de plus en plus. Je ne saurai jamais qui je suis si je ne sais pas d'où je viens.

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Enfin, Artur, mon père, que va tout chercher. Mais en vérité, Artur ne cherche pas un père. Il en a un. Il veut juste savoir qui est cet inconnu à qui il doit la vie. Rien de plus, rien de moins. Dans la maison, on surnomme Arthurs le trouver. Quand quelqu'un a perdu ses clés ou un livre Arthur. Tu viens m'aider à chercher le livre? Du coup, il pense qu'il trouvera son donneur.

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Il le voit partout dans le métro. Il scanne les passagers dans les Fêtes. Il toise les invités. Et quand il voit un homme brun autour de la quarantaine, quand en plus il lui ressemble un peu, un tout petit peu, il se projette. Et les pères de ses petites amies, c'est pas rien. Du coup, c'est pas simple. Parce que s'il tombe amoureux, est ce qu'il ne va pas se retrouver à faire l'amour avec une demi sœur?

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Et donc, il choisit des filles qui ne lui ressemblent pas? C'est dingue jusqu'où ça va?

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Un jour, Arthur a 17 ans. Son père le convoque. Ils vont s'installer dans le jardin. Son visage est fermé.

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Arthur ne vient pas de n'importe quelle famille. Dans notre famille, on respecte trois valeurs l'honnêteté, le courage et la volonté. Le père, ce jour là, ne s'est pas approché. Il y a toujours une distance physique entre Arthurs, a feint l'indifférence. Son père a fait acte d'autorité. C'est bien son géniteur psychic. Un an plus tard, à 18 ans, Artur pousse la porte de l'hôpital Cochin, qui abrite un Cecos, un centre de conservation du sperme.

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Il cherche une trace du passage de ses parents dans le circuit et on l'envoie bouler, bien sûr. Il retourne une fois, deux fois, trois fois. Bon, c'est bon, je vais réfléchir, je suis prêt à rencontrer mon donneur. Je voudrais au moins savoir si mon donneur vivant ou mort. Et à un moment, il décide de dire son histoire publiquement. Sa mère tente de défendre son droit à l'intimité. Turbe. C'est une affaire privée, ça ne regarde pas les autres.

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Arthurs lui répond Protégez vous! Parce que ça va faire mal et à l'été 2006, Arthurs a 23 ans, il fait la connaissance d'un journaliste du Parisien et un premier article paraît Arthurs. Né d'un don de sperme, veut connaître son géniteur avec une photo plein pot. Le secret est levé et dans la foulée, Artus rejoint une association qui se bat pour l'accès aux origines dont il devient porte parole. Et là, il y a une jolie histoire dans l'histoire.

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Au sein de l'association, Arthurs rencontre Audrey, née comme lui d'un don de sperme. Avocate à Lyon, il partage le même combat. Et ça se termine par un mariage à l'été 2013 et le jour du mariage dans le jardin, il installe face à face leurs deux arbres généalogiques en laissant tous les deux la place pour une branche vierge, celle de leur donneur.

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Et bien sûr, ils veulent des enfants. Audrey fait deux fausses couches et Arthur, à ce moment là, comprend ce que c'est de ne pas arriver à concevoir. Il éprouve dans sa chair ce qu'a vécu son père. Et quand Audrey retombe enceinte revient cette hantise de la consanguinité. Et s'ils avaient tous les deux le même donneur? Elle est avocate. Elle intente une procédure pour qu'on vérifie. Réponse du tribunal impossible. Tempi à l'hôpital où Audrey doit accoucher.

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On leur fait passer un test pour savoir s'ils sont porteurs tous les deux de maladies héréditaires. Et le médecin accepte de chercher s'ils ont le même géniteur. Ouf!

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Ce sont deux hommes différents et ainsi naissent d'abord Estéban et, un an et demi après, Siméon. Le déclic? La suite de cette histoire se joue quelque temps plus tard, quand Arthurs et Audrey et une dizaine d'autres, tous issus de la même génération de bébés nés à l'aide de la science, décide de faire un test ADN. Pas en France est interdit, mais avec Internet, il n'y a plus de frontière. Ça se passe un samedi matin de septembre 2017.

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Arthurs, Audrey et une dizaine de jeunes adultes comme eux ont commandé sur le site américain Twenty celui ennemi des kits de prélèvement ADN. Des petits tubes en plastique dans lesquels c'est tout simple. Il suffit de cracher. C'est écrit sur la notice. Il faut un minimum de 5 millilitres de salive sans écume. Arthurs est à moitié à l'aise avec la démarche. Il aurait préféré une voie légale. Sauf qu'en France, la loi dit l'examen des caractéristiques génétiques d'une personne ne peut être entreprise qu'à des fins médicales ou de recherche scientifique.

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Ce qu'ils font ce matin là est donc interdit et puni d'une amende de 3.750 euros.

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Le site américain Twinkie, celui ennemi en Californie, promet de découvrir ce que votre ADN dit de vous et de votre famille. Ça coûte 99 dollars 69 euros en promo. Vingt six millions d'êtres humains ont fait ce test, dont des centaines de milliers de Français. Et tout ça constitue une incroyable base de données. Arthur et les autres postes, une grosse enveloppe avec leur tube. Résultat dans six à huit semaines.

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Les résultats tombent par Internet. Audrey Arthurs s'installe côte à côte. Il clique sur le lien. Arthurs commence par découvrir qu'il est à 43% French German français allemand à 21,3 %100 British Irish britannique irlandais. A 12 ans. Hibernent espagnol et à 3,6 en italien italien. Mais la plateforme propose aussi d'aller voir ses aînés volatilise. Les gens proches sur le plan génétique qui ont fait le même test sur le même site Twenty Soulez Ennemis et Là Arthurs, tombent sur un nom.

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Laura S. Qui partage avec lui 6,28 %100 de son patrimoine génétique. Lauragaise serait sa cousine au premier degré. Audrey tape alors le nom de cette femme sur Facebook et sur LinkedIn.

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Regarde. Elle a 41 ans, elle vit à Londres et elle étudie la réflexologie. A saidin. Il y a une petite ressemblance, je ne trouve pas Arthurs décide de lui écrire. Il est 22h56. Bonjour, parlez vous français. Avez vous fait un test sur Toine? Fait, souligne Ennemi. Bien à vous Arthurs. À 22 heures 57. Une minute plus tard, l'ORA répond Oui, je parle français. J'ai effectivement fait un test. Pourquoi?

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Nous sommes apparemment cousins au premier degré. Trop drôle? Donne moi plus de détails, peut être. En fait, je cherche mon géniteur qui, a priori, fait partie de votre famille. Comment est ce qu'elle va accueillir ça? Arthurs attend, rivée à l'écran. Laura lui envoie son numéro de téléphone.

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Je comprends tout à fait votre démarche, moi même révoltée par l'anonymat.

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Le lendemain, Laura reprend contact Je n'en ai pas dormi de la nuit et Arthur alors j'ai demandé à mon père A n'a pas été donneur de sperme. Ce n'est pas lui qui me l'a promis.

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Et Laura lui envoie son arbre généalogique et Arthurs identifie le frère du grand père maternel de Laura. Né en 1944, au niveau des dates, ça colle. Il avait moins de 40 ans au moment de sa naissance. Il s'appelle Gérard Gérard L. Mais Laurent n'a pas de photos et donc Arthurs tape son nom sur Google et en passant par Facebook, puis Copains d'avant. Puis Les pages blanches. Il identifie 49 Gérard, qui porte le nom de famille de l'ancêtre de Laura.

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Mais le roi lui donne une autre info. Mes grands parents habitent du côté pigeon, mais Artur ne trouve pas sur les pages blanches de Gérard L. Ni dans Lyon, ni en Côte d'Or, ni dans la Nièvre, ni en Saône et Loire. Alors, il se dit qu'il doit être sur liste rouge. Et là, il débusque un site anglais, Newbery, qui ne respecte pas la confidentialité des numéros de téléphone. Il tape le nom de Gérard L.

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Et il en trouve trois, dont un qui vit en Seine et Marne, département voisin de Lionne. Il clique. Il tombe sur son adresse, sur une photo de sa rue et sur son numéro de téléphone.

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Sur Street View, il va voir sa maison et il zoom sur l'image. La maison est crêpés, il y a du bitume, il y a un mur. Et après, qu'est ce qu'il fait? Eh bien, il va sur place. Il garde sa voiture à l'entrée du village et il va devant la maison. Il gorham sur une poubelle. Il regarde derrière la palissade et à ce moment là arrive une Volvo bleue conduite par un vieil homme aux sourcils broussailleux.

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C'est lui. Ça ne peut être que lui.

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Arthurs rentre à Paris. Il n'arrive plus à se concentrer sur rien. Il est agité sur actif à cran. Trois semaines plus tard, il est retourné seul dans la maison. La lumière est allumée et il voit une main ouvrir une fenêtre et tirer un volet. Arthurs a repéré un gîte à deux maisons. De fait, cet homme y va pour un week end avec femme et enfants, avec ses parents Henri et Inès et avec Audrey. Il lui a écrit une lettre qu'il a imprimé en cinq exemplaires.

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Il a les enveloppes dans sa poche contre sa poitrine. Bonjour, je m'appelle Arthur. J'ai 34 ans. Depuis toujours, je sais que j'ai été conçu grâce à la contribution d'un donneur de sperme, a priori, selon le test génétique que je viens de réaliser. Vous seriez cette personne. Je souhaiterais échanger avec vous par téléphone. Vous l'avez compris, j'ai déjà un père. Je n'en cherche pas un autre. J'espère du plus profond de mon cœur que vous serez sensible à ma demande et que vous prendrez contact avec moi.

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Et Arthurs précise dans sa lettre qu'il ne fait pas ça pour l'héritage. Mais maintenant, comment lui transmettre cette lettre? Le soir même, il en parle au propriétaire du gîte voisin. Vous savez? Nous, on le connaît pas bien, son voisin. On est arrivé récemment et c'est un homme taiseux, assez taciturne. En revanche, je connais un couple avec qui il est lié. Si vous voulez, je vous faire rencontre. Ils y vont le soir même, Arthurs avec sa lettre dans sa poche et le couple accepte la mission.

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Vous pouvez lire la lettre. Vous verrez. Je ne cherche pas à rentrer dans sa vie. Je ne suis pas son fils. Il n'est pas question d'argent. Le matin de Noël, le téléphone sonne Allô, qui est un appareil. Ça serait bien que je trouve quand même. Surtout vu le temps que tu ap-hm chercher. S'il y a quelqu'un dont j'aimerais recevoir un appel, c'est Gérard, c'est moi, tu vas retrouver. J'aimerais bien savoir, puisque c'est Noël Artur va le dire tout de suite à son père.

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Il est heureux le père. Il est heureux pour son fils, même s'il n'a pas vraiment compris pourquoi il en a tant besoin. Arthurs se sent bien. Il se sent bien. Arthurs lui envoie un texto. Pouvez vous m'envoyer une photo? J'ai peur que tu sois déçu. Ce qui est pire, c'est de ne rien avoir. Il lui envoie trois photos. Il a un très joli sourire et le grain de peau, le regard, le front.

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Ils se ressemblent.

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Il rappelle quelques jours après sa dure trois quarts d'heure, il dit Quel va être mon rôle Arthurs au sein de votre petite famille? Votre rôle? J'en sais rien. En tout cas, tu m'appelle Gérard, tu me diras tu. Et moi, je rappellerai mon bébé. Mais tu demandera à papa maman si ça les dérange pas. Moi, je voudrais que. Vous soyez un partenaire de notre famille. Quelqu'un de présent, Cancon, peut inviter à un repas.

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Après que mes parents voudront vous rencontrer, Singe l'ignore. Girard explique qu'il n'a pas encore prévenu sa femme, 29 ans de mariage, qui lui dira les choses la semaine prochaine et avant de raccrocher.

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Des analyses de sang. Je suis porteur d'une maladie génétique. Ça peut entraîner des phlébite, des hémorragies, des embauches, des trucs comme ça. Ils ont convenu de s'appeler tous les samedis à 10 heures et c'est comme ça qu'Arturo a la réponse à la question qui taraude pourquoi?

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Pourquoi a t il donné son sperme de J'étais donneurs de sang? Et puis, un jour, dans une cérémonie de remise de médailles, le professeur Schwarzenberg nous a encouragés à donner aussi notre semence. Il nous a dit vous sauver des vies. Pourquoi ne pas en créer? Et un jour de mars 2018, ils se voient chez Gérard. Tiens, il est plus petit que je l'imaginais. Il est simple, cordial. Ils font un selfie. Et comme personne ne m'a jamais posé autant de questions que toi, pas même mes deux filles, t'as le droit de savoir qui sont tes ancêtres.

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Gérard a préparé une mallette avec des photos, des documents d'état civil, des photos de classe. Tiens, voilà, c'est ma mère, Raymonde. Elle a regardé ça, c'est mon père Marcel. Il était plutôt pas mal. C'était un casse cou, un résistant communiste assez drôle. On m'a toujours désigné comme un casse cou, car là, c'est moi à 12 ans. C'est incroyable. Il se ressent au moment de prendre la route. Gérard lui donne la mallette, l'histoire de sa vie.

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Je n'ai pas tout raconté de ce livre qui s'appelle Le fil, qui paraît donc aux Éditions de L'Iconoclaste et qui est signé Arthurs Carma, Leveson, qui est là avec moi et qui raconte donc dans ce livre son histoire. Il faut donc raconter ce qui se passe après ce qui s'est passé depuis. D'ailleurs, cette première rencontre, finalement poser cette question quelle place est ce que je vais trouver dans votre famille? Quelle place a t il trouvé? Il a trouvé des questions, c'est à dire en fait, on réfléchit ensemble à la place qu'il faut inventer.

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Je lui ai répondu qu'il fallait être créatif ou inventer quelque chose qui n'existe pas.

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Oui, voilà, il y a quelque chose qui n'existe pas, en revanche, dans ma tête. Il y a toujours eu un père, une mère et un géniteur, puisque j'ai toujours su comment j'avais été conçu. Est ce que c'est ça? Et d'ailleurs?

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En fait, ce qui s'est vraiment passé, c'est que j'ai compris, le jour où je l'avais rencontré, que c'était la première fois que Gérard était vraiment devenu donneur. C'est la première fois qu'il était face à la conséquence directe de son don. Il lui n'avait pas vu les conséquences du ballon. C'était du sperme, exactement.

[00:28:29]

Mais le jour où j'ai retrouvé mon donneur, c'est mon père qui est redevenu encore plus mon père et ma famille est devenue la famille qu'elle avait toujours été. Et c'est ça qui était assez intéressant pour tout le monde parce que tout le monde a été chamboulé quand même par ça. Finalement, vos parents n'ont pas voulu le voir pour l'instant.

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Moi, je suis assez pudique avec eux tant que eux ne formule pas une demande positive qui viennent d'eux mêmes. Je ne leur dis pas alors quand est ce qu'on va faire un barbecue avec Gérard? Oui, mais la porte n'est pas fermée. Je sais qu'ils y réfléchissent. Ce que j'apprécie chez mes parents, c'est que ils prennent toujours le temps dans leur réflexion.

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Ils ont vu une photo, ça n'a pas été facile. Ce n'était pas gagné non plus. Mais ils ont consenti. Votre mère a vu la photo, Gérard?

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Oui, mais il faut dire que Gérard est sur Facebook. Alors si vous voulez voir sa photo, pour vous aussi, c'est possible pour votre mère. C'était peut être moins simple.

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On lui a pas mis de flingue sur la tempe.

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Elle n'est pas obligée d'aller sur Facebook. Vous vous êtes posé? J'ai trouvé ça intéressant. Lors de la dernière fête des Pères, la question de l'appel ou pas, ce qui semble indiquer que comment dire cette place n'est pas si claire que ça. Vous avez dit non? Et puis après, vous avez dit Je vais l'appeler demain, le lendemain de la fête des Pères, pour marquer que ce n'est pas la fête des Pères, mais que quand même. Et puis finalement, vous n'avez rien fait.

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Je me suis retrouvée face à un dilemme assez compliqué. Pourquoi? Parce que le donneur remplit, qu'on le veuille ou pas, une fonction paternelle de reproduction. J'ai hérité, moi, de quelque chose que normalement, papa donne ou qu'un homme donne à une femme pour que cette femme puisse devenir maman et lui même, soit pour lui même qu'il devienne père, soit pour qu'un autre homme puisse devenir père. Et donc, c'est vrai que vu qu'il n'y avait pas de point de comparaison, je ne savais pas comment faire.

[00:30:16]

En fait, comme je sais qu'en face, Gérard a aussi en France est demandeur en devant de l'ensemble de.

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Quand c'est quand il vous appelle mon bébé, il y a un truc pas clair, en a souri tout à l'heure. Quand l'histoire a été diffusée. Vous l'avez écouté, je vous ai vu sourire. C'est vrai que c'est un passage un peu gênant. Il va au delà du rôle du géniteur quand il vous appelle mon bébé.

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Oui, en fait, on efface exactement à ce que je cherchais, c'est à dire la dimension humaine du donneur, c'est à dire que le donneur n'est pas le stéréotype, l'espèce de clone social qu'on nous dépeint en nous disant c'est un monsieur généreux qui n'a rien demandé. N'allez pas l'embêter par rapport à son histoire. Moi, quand je l'ai rencontré, par exemple, il m'a confié une mission, m'a dit Tu sais, avec mes Loulou, on se parle plus depuis très longtemps.

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On a été fâché avec ses deux fils. Voilà, en tout cas, il y a eu une rupture de communication et il m'a dit J'aimerais bien que tu m'aide à être la courroie de transmission et de faire en sorte qu'on arrive à se rabibocher. Et donc, moi, j'ai essayé à mon petit niveau d'apporter ça. Et quand j'en ai parlé à mon père. De cette mission que me donnait Gérard, j'ai vu que mon père était très ému parce qu'il me dit c'est extraordinaire.

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C'est un homme qui aide, un couple qui n'arrivait pas à devenir parent. Il nous a permis de devenir parents. On élève et le jour, on a tout donné, nous, en tant que parents. Il te demande de recevoir ce que lui même avait cherché à nous donner. C'est vraiment superbe. C'est vrai que c'est touchant et la vie est complexe au fond, comme si le bonheur n'était garanti.

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Ni quand vos parents sont vos vrais parents, ni quand vos parents ne sont pas forcément vos géniteurs. C'est à dire que rien n'est acquis.

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Tout se gagne, rien n'est acquis, tout se gagne. Et puis, en même temps, je trouve que les histoires se répondent. Ma mère est psychanalyste et je suis très sensible à tout ce qui est de l'ordre de la transmission psycho généalogique. Et quand on entend que ma mère dit à mon père Tu comprends si tu ne vas pas déclarer cet enfant à la mairie auprès de l'officier d'état civil, il va devenir pupille de l'Etat. Et quand on nous interroge mon donneur, j'apprends que son propre père était pupille de l'Etat.

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Donc, pour moi, c'est un clin d'œil de nos deux histoires familiales qui, finalement, se font du bien.

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Sans jamais s'être rencontrés, je veux qu'on parle de cette scène qui est au début de votre histoire, qui m'a beaucoup frappé, qui est celle de votre naissance. Vous racontez que votre père met du temps à vous apprivoiser un jour, reprend vous vos mots très exactement et que votre mère est obligée de lui dire vas y! Parce que sinon, cet enfant va devenir pupille de l'Etat. Bon, sans doute ce jugement aussi très nourri de psychanalyse? Sans doute trop.

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Mais il y a là quelque chose qui, sans doute, est le moteur de tout ça. C'est à dire qu'il y a un doute sur l'amour, paternel ou pas. Elle est dérangeante.

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Cette scène, cette scène et pour moi, est un clin d'œil par rapport à l'histoire familiale que je retrouve dans la famille de Gérard.

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Y avait un secret de famille que vous connaissez au moment où vous naissait. C'est un truc dérangeant que vous connaissez au moment où vous naissait ou n'avez vous avez conscience de rien. Mais c'est là. C'est probablement le cas pour n'importe quelle naissance, puisque ça m'a fait la même chose avec mes enfants. Mais il y a un inconnu, un intrus qui jaillit dans notre vie. Donc, je peux comprendre comment dire ce retrait.

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C'est votre mère qui vous raconte tout ça?

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Oui, en fait, on a un carnet. Chaque enfant a un carnet dans lequel ma mère a écrit des pensées. Elle nous a remis quand on avait une quinzaine d'années. Moi, ce que je dirais, c'est que pour avoir fait une psychanalyse, je peux vous livrer la réflexion de moteur de mon combat ou de cette quête. On dira c'est en réalité le fait pour des parents de ne rien savoir du géniteur est quelque chose qui peut susciter des craintes et des questionnements.

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Par exemple, se traduire par un manque d'amour?

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Pas du tout.

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Ce n'est pas un manque d'amour, c'est des réflexions, par exemple. Moi, je sais très bien que dans cette famille, de manière consciente ou inconsciente, j'ai été désigné comme étant le trouvère, c'est à dire celui qui sortira un petit peu cette famille de la torpeur. Je vous donne un exemple qui est d'ailleurs cité dans le livre. Je devais avoir une dizaine d'années. Je suis chez le pédiatre et la question des antécédents familiaux est posée. Et ma mère répond de son côté et répond aussi pour mon père stérile.

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Et à la sortie, je dis à ma mère Mais comment peux tu parler des antécédents familiaux organiques de quelqu'un qui est stérile? Les antécédents familiaux de mon donneur, tu ne les connais pas. Et ma mère me répond. Or, j'avais oublié. En fait, il est là. Le déclencheur, c'est que je pense que l'anonymat crée parfois un tel déni que ça peut devenir dangereux.

[00:35:15]

Encouragé par l'appariement en plus, c'est à dire par l'appariement et donc plus pratiqué l'appariement aujourd'hui Assante qu'ADP. Tout ceci Cécile Appariement est toujours présent. Qu'on cherche toujours ce mensonge. Affaire à crédibilisé ce mensonge.

[00:35:27]

Oui, et d'ailleurs, autant on peut comprendre, on peut comprendre, même si ça correspond à une époque, qu'il y ait des caractéristiques physiques. Mais on va jusqu'au groupe sanguin. Le groupe sanguin n'a aucun bénéfice médical, voire même peut mettre en danger la vie de la mère qui va porter l'enfant, puisque s'il n'y a pas de compatibilité du rhésus sanguin entre le fœtus et la mère, il peut y avoir le risque de rejet du bébé et donc de mettre en danger la santé de la mère.

[00:35:55]

Aujourd'hui, nous, dans l'association que je dirige, on demande d'arrêter avec Appariement qui va jusqu'au groupe sanguin. Ça a été fait pour que en cours de 3ème, en cours de biologie, comment?

[00:36:05]

Si on a les yeux bleus, la mère Mageia Brenier pas que votre père n'est pas votre géniteur, mais moi, j'ai envie de vous dire. Et alors? Un père, c'est celui qui est présent, c'est celui qui s'occupe de vous qui pense à vous. Qui vous gronde et qui vous veut du bien, alors appris à votre mère qui est influencée par Françoise Dolto comme toutes les femmes de sa génération. Elle devait écouter France Inter, l'écouter le matin à la radio et être donc pénétrée par ses idées assez modernes.

[00:36:33]

Finalement, votre mère est assez moderne et a fait le choix de vous dire les choses, de le dire à tout le monde qu'on peut comprendre aussi, mais de vous le dire, vous la remercier de ça.

[00:36:44]

Honnêtement, même si moi, je n'ai pas d'idéologie sur le sujet, c'est à dire que le secret du mode de conception. Je pense que s'il y a une recette, c'est de dire aux parents. Attention, on ne dit pas de la même façon un enfant qui a 4 ans, 8 ans, 12 ans ou 15 ans. La façon dont il a été conçu. Donc, il faut beaucoup. A mon avis, il va falloir se pencher sur comment le dire à l'enfant.

[00:37:08]

On l'a bien vu, mais on n'a pas, je ne sais pas, avoir ma petite graine de monsieur Généreux.

[00:37:15]

Je ne sais pas. Honnêtement, je ne suis pas sûr que mes parents aient été particulièrement précurseurs sur la façon de le dire. En revanche, de le dire cito parce qu'il faut bien voir que ma mère nous en parlait quand on était dans son ventre. Je l'ai vu faire ça avec ma petite soeur, alors c'était très gentil, très doux et en même temps, on n'est pas à deux doigts de la d'Ultima. Est ce qu'on fait pas porter des questions qui sont quand même terribles?

[00:37:40]

Mais dans son idée, c'était sans doute pour que ça fasse partie de votre vie dès les premières minutes, que ce soit quelque chose de diffus.

[00:37:47]

De là, dès le début, elle voulait surtout ne pas mentir à ses enfants. Elle voulait cueillez de la confiance et qu'on puisse se sentir en sécurité sous son toit. Donc, je le comprends. Après ma femme qui est conçue comme moi, elle, elle l'a découvert à l'âge de 29 ans. C'est plus trauma. Et bien sûr, mais moi, je l'envient réellement vis à vis supervedette, on n'est jamais content de ce et là. Je pense qu'on peut d'ores et déjà poser cette conclusion.

[00:38:19]

Jusqu'à quel point votre père partage t il la démarche de votre mère? Quand on lit votre bouquin parce qu'il faut lire entre les lignes, vous venez de me dire vous avez fait une psychanalyse, donc les choses sont pas claires.

[00:38:29]

C'est très difficile le rôle d'un homme dans une pub. Déjà parce que c'est une violence. Et qu'ensuite, l'homme a quand même peur de perdre sa femme. C'est la PMA, en tout cas pour les couples hétéros. A la base, c'est une violence parce que on leur retire quelque chose qu'ils pensaient avoir naturellement. Donc, c'est vrai qu'il y a vraiment une grande violence.

[00:38:52]

Après, je crois que mes parents ont été très rassurés par Georges David, qui est décédé récemment et à qui il faut rendre hommage puisque c'est lui qui a créé les premiers Cecos.

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C'est à lui que votre père a écrit cette lettre, assez touchante quand même, mais par laquelle il dit J'avais des objections, je n'en ai plus. Parce que parce que parce que vous n'avez pas que Georges David était très rassurant, il a mis en place une éthique remarquable. C'était un homme profondément bon. Je sais, c'est pas très à la mode de dire ce genre de trucs, mais ça ne court pas les rues.

[00:39:25]

Les bonhomme comme lui, il a permis la naissance d'énormément de gens. Et puis, encore une fois, les secousses utilisent toutes les tics qu'il a mis en place et la pratique. Mais je pense que c'est justement pour revenir à votre question précédente. Le professeur Georges David, avant de décéder, était un peu désolé. Autant de secrets dans les familles. Il s'attendait pas à ce qu'il y ait tant de tabou. Encore.

[00:39:49]

Mais ce n'est pas lui qui l'avait décrété le secret. Mais en pratique, les médecins implantatoire, en vérité. Prôner le secret sans le dire, oui.

[00:39:57]

C'est vrai qu'avant les années 90, on disait aux familles surtout oublier le don de faire comme si cet enfant était le leur biologique.

[00:40:04]

Vous pensez que si votre mère ne vous l'avait pas dit, vous l'auriez senti? Ou alors, peut être penseriez vous aujourd'hui que votre père et votre géniteur? C'est une excellente question. Moi, ce que je crois, c'est que les secrets du mode de conception appartiennent à la même famille que les secrets de filiation, et donc autant il y a des secrets qui viennent préserver l'intimité parce que c'est un savoir qu'on a sur soi. Autant il y a des secrets qui sont partagés avec d'autres sur quelqu'un d'autre.

[00:40:32]

Et là, c'est un peu comme l'humidité dans une maison qui rother dans les murs. Et puis, un jour, ça tombe dans la famille de ma femme. Le mur est tombé, alors il y a quand même un passage qui est extrêmement dérangeant. Je suis très content que vous ayez retrouvé votre géniteur grâce à ce site internet américain. Twenty souligne. Mais l'existence de ce site internet. Je la trouve très dérangeante. Il se constitue donc quelque part en Californie, aux Etats-Unis, une banque de données génétiques, en l'absence de tout contrôle accessible à n'importe qui, qui permet à chacun d'apprendre des choses sans y être préparé et sans que personne ne soit préparé à ce que le secret soit soit révélé.

[00:41:12]

Est ce que vous même d'ailleurs, vous le dites dans le bouquin, vous auriez aimé que ce soit légal? Le fait de passer par cette voie illégale ne vous a pas plu?

[00:41:19]

Ce site est un truc monstrueux avec ce genre de site. Le rapport à la vérité reproductive a complètement changé pour tout le monde. Oui, c'est comme ça qui va découvrir qu'il est en fait pas le ni le fils de son père. Cet homme là? Oui, ce site est extrêmement inquiétant. Ce site, il y en a plusieurs. Il n'y a pas que cette compagnie là, il y en a plein, mais il y en a en Europe.

[00:41:45]

Il y en a, bien sûr.

[00:41:47]

Après, c'est quand même très bien marqueté. Parce que moi, ce qui m'a attiré dans un premier temps, c'est que je me suis dit quitte à ne pas connaître mes origines. Au moins, je connaitraient mes origines géographiques. Et comme j'étais persuadé d'avoir des origines libanaises, eh, en fait, Jean n'est pas très bon. Si, sur un autre site, en fait, j'aurais un peu. Mais bon, bref, parce que vous l'avez fait, vous avez fait un deuxième set.

[00:42:07]

En fait, le jour où j'ai retrouvé Gérard et que j'ai vu que c'était un type très sympa, je me suis dit Il faut que j'aide les autres. Issus du duo de Gérard à retrouver. Je me suis mis sur toutes les Fêtes. Voilà, je suis passé de celui qui était contre les tests ADN à celui qui a fait presque tous les tests ADN de toutes les compagnies.

[00:42:26]

Donc, après la question, c'est surtout par rapport au traitement des données. Et je sais que Twenty Suhamy a vendu des données génétiques à un laboratoire suisse. Je trouve assez hallucinant qu'on utilise des informations fait dans notre dos.

[00:42:41]

C'est ça qui est le plus bas dans le dos et qu'on dit qu'on toujours rien. C'est quand même une part de nous mêmes.

[00:42:46]

Vous ne parlez pas de votre compagne, votre femme? Vous envoyez donc les tests en même temps, on ne sait pas si elle arrive à retrouver vous avez de la chance ou de retrouver quelqu'un, en vérité, parce que les autres n'y arrivent pas.

[00:42:58]

C'est ça, le drame que je vis, c'est qu'au moment où je retrouve Gérard, ma femme n'a aucun match, rien, rien à la fois. Elle est ravie parce qu'elle se dit c'est super, on va pouvoir couffins, c'est super pour Arthurs et en même temps, ça la renvoie au fait qu'elle a strictement rien.

[00:43:18]

Alors que franchement, sur ce sujet, si on a dépensé énormément d'énergie puisqu'elle a mené un recours devant les tribunaux car elle a fait ça en droit, elle est là, elle est devant la Cour européenne des droits de l'homme et son seul recours consiste à juste poser la question à son donneur de savoir s'il accepte l'anonymat qu'on lui impose, alors qu'à l'époque, il n'avait pas de loi.

[00:43:38]

Son recours, c'est ce que l'Etat français veut bien qu'on pose une question à un être humain. C'est ça, le fond du sujet. C'est comme ça que se résume son son recours.

[00:43:48]

Mais pour elle, c'est ni ni à ce moment là, ni depuis, à rien. Elle est toujours dans le noir. Elle est dans le noir le plus total. Vos soeurs, puisque vous avez fait le premier pas, alors elle sera disant ça n'aurait pas pris la tête du tout bâti leur vie là dessus. Elle savait surtout que je faisais tout le boulot. Oui, mais ce n'est pas le même donneur, mais c'est pas le même donneur.

[00:44:06]

Mais j'essaye de changer la loi à moi. Mais moi, mon but, ce n'était pas du tout de retrouver pour moi même. Ça me permet d'évoluer, de faire évoluer et qui a un vrai débat. Elles ont tenté quelque chose, voussoirs depuis, par curiosité. Dans ma famille, à part mon chien, tout le monde a fait le test. D'accord, mais bon. Parents, bien sûr. Mon père a fait le test alors qu'il est stérile, mais il l'a fait.

[00:44:26]

Pourquoi Limoncello?

[00:44:28]

J'ai un enfant qui a été abandonné, mais qui recherche ses origines. Je serais la porte d'entrée dans cette famille pour qu'il puisse retrouver sa famille biologique.

[00:44:38]

Vous leur avez fait faire un sacré chemin à vos parents? Ouais, c'est vrai. Je les ai pas ménagés, mais ils sont solides. Ah ouais?

[00:44:43]

Parce que bon, voilà, ils sont. Ce sont des aristos un peu bourge pour votre mère et psychanalyste quand même, ce qui semble indiquer une certaine ouverture d'esprit, quand même très catho, etc. Vous les avez menés sur un chemin incroyable et ils vous ont accompagné jusqu'au bout. Vous écrivez la lettre avec Gérard? D'ailleurs, oui, j'écris la lettre avec eux et un jour, ma mère me dit Arthurs, puisqu'on parle un peu de droit aussi, elle me dit Mais il faut le droit dit qu'il faut trouver un juste équilibre entre le donneur.

[00:45:12]

Les parents et l'enfant, elle me dit J'ai discuté un soir avec des amis psy. Vous vous imaginez l'ambiance autour de la table. Mais c'est vrai qu'on peut se demander finalement si c'est. Pourquoi rechercher un équilibre alors que le déséquilibre est énorme? Mais comment ça me dit? Le seul qui est touché dans sa chair ad vitam eternam, qui va le transmettre à ses enfants, c'est l'enfant. Moi, j'ai été concerné dans ma chair pendant le temps de la gestation, pendant neuf mois, c'est vrai, et donc je savais qu'en disant, ça me demandait un peu pardon de pas avoir compris au début en me disant qu'elle revendiquait un droit à l'intimité.

[00:45:49]

Sauf qu'elle, elle a compris que l'intimité qui est vraiment charier, c'est celle de ses enfants.

[00:45:56]

Vous avez veillé dans ce livre? En tout cas, ça se voit à ce que vos parents s'en sortent la tête haute. N'est ce pas? Je ne me trompe pas, mais mes parents sont extra, beaux parents.

[00:46:06]

C'est ce que, franchement, j'ai lu de toute cette histoire, ce qui n'était pas gagné au départ de l'histoire.

[00:46:11]

Mais vous savez, les psys pensent qu'on choisit ses parents avant de venir sur Terre et donc je le redis officiellement. Si j'avais dû vraiment choisir. C'est vrai, je pense que je les aurais choisis une nouvelle fois.

[00:46:22]

Lisez ce livre formidable qui va évidemment nourrir votre réflexion au moment où il est question d'étendre la PMA en France aux couples homosexuels. Ce genre de question se posera. Lisez ce livre qui s'appelle Le fil qui paraît aux Éditions de L'Iconoclaste et qui est écrit par Arthurs Carma Lumsden qui était là avec moi.

[00:46:42]

Des centaines d'histoires disponibles sur vos plates formes d'écoute et sur un point. FR.

[00:46:48]

Attendez, ne partez pas, j'ai encore quelque chose à vous dire. Vous aimez les histoires incroyables? Vous connaissez celle de l'avocat qui a reçu par la poste une oreille coupée. Vous pouvez l'écouter dans le podcast. Mon client et moi, des avocats reviennent sur les affaires criminelles qui les ont les plus marquées, qui ont changé leur vie. Alors écoutez les nouveaux épisodes, c'est simple il suffit de taper mon client et moi dans votre application de podcast favorite et de vous abonner.

[00:47:16]

Je vous laisse découvrir.