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On raconte sur un Robin Quand tu Disturbed, la nouvelle série coup de poing de Polard, plus seulement avec Canal+. Une expulsion ratée, un mort, une brigade dans la tourmente. Lahiya, l'enquêtrice obsédé par cette bavure, découvre une affaire qui bouscule tout sur son passage en Disturbed. Tous les lundis, dès le 16 novembre, en exclusivité sur Polar Bleu et en intégralité via Canal. Raconte Christophe Hondelatte. Une histoire stupéfiante aujourd'hui, qui est arrivée à un garçon qui avait 12 ans à l'époque, qui en a 16 aujourd'hui, qui s'appelle Yannick Cren et qui est assis en face de moi.

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Bonjour Yannick. Cette histoire, Yannick, tu la raconte dans un livre paru chez Flammarion. Onze mois d'enfer. Je vais essayer d'en dire un minimum pour ne pas dévoiler la fin de l'histoire. Un jour, tu as 12 ans, donc, et tu commences à avoir mal aux muscles. Et puis surviennent des maux de tête. Et puis, petit à petit, tu ne peux plus marcher, tu souffre énormément. Et les médecins auxquels s'adressent tes parents pensent que tu saud Matthys, c'est à dire que tu n'as pas vraiment mal, que tu as un problème, disons le, psychiatrique.

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Et il y a même un moment où on veut interner en hôpital psychiatrique. Et le médecin qui va te sauvé in extremis est assis en face de moi. Bonjour professeur Perrone. Bonjour, vous dirigez le département des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital de Garches et seul vous avez trouvé de quoi souffre Yannick. Disons que c'est une maladie dont on parle beaucoup en ce moment, qui fait l'objet d'un débat assez vif. Voici cette histoire hallucinante que je vais raconter en conservant cette rage que tu as eu, Yanai, contre la médecine et contre les médecins qui ne l'ont pas entendu.

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C'est une histoire que j'ai écrite avec Claude Mandil, réalisation de Céline Lebrun.

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Europe1. Christophe Hondelatte. Deux ou trois choses que je veux vous dire avant de commencer le décor d'abord, on est dans le Pas de Calais, dans une famille normale papa, artisan, maman, mère au foyer, trois enfants. Celui qui nous intéresse, c'est l'aîné, Yannick. Il a 12 ans et deux petites sœurs. Un détail que je vous donne tout de suite qu'on s'en débarrasse. Dans cette famille, le père et le fils ont le même prénom.

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Il s'appelle Yannick. Tous les deux. Pourquoi est ce que je vous raconte ça? Parce que ce sera un argument, figurez vous, pour dire qu'ils sont dingo. Un argument pour ne pas les croire, pour les faire passer pour des fous. Vous allez voir. Ce qui est arrivé à ces gens là est assez terrible. Ça commence comme ça en octobre 2013, Yannick participe au cross de son collège À vos marques, prêts, partez! Ce n'est pas un grand sportif dit, c'est plutôt le genre intello, mais il aime bien nager.

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Mais là, qu'est ce qui se passe? Il a mal aux muscles. Ses jambes pèsent une tonne. Mais qu'est ce qui se passe? Il finit bon dernier. Normalement, il est meilleur que ça. D'ailleurs, ses copains s'inquiètent. Qu'est ce qui arrive, Yannick de tout blanc?

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Tu veux qu'on l'amène à l'infirmerie? Je ne fais pas, ça allait passer. Ça va aller, je crois. Il n'y a pas que ça. Depuis quelques jours, il a des vertiges et aussi des problèmes de mémoire, de concentration. A 12 ans, ce n'est pas normal. Quand il rentre, les parents font venir le médecin de famille. État grippal bon dont on attend. Sauf que les jours suivants, Yannick se met à avoir mal partout.

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C'est comme des Pican fer qu'on enfonce partout. Il a des maux de tête terribles. Il perd le goût, l'appétit. Il a très mal aux yeux. Ce n'est pas la grippe. Alors, qu'est ce que c'est? Retour chez le médecin de famille qui a demandé une prise de sang en urgence?

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Bien. Au vu des résultats, je crains que ce soit très sérieux. Nous avons tous les signes d'une leucémie. En tout cas, il faut l'hospitaliser tout de suite au cas Yannick. On l'hospitaliser, donc, et là, finalement, on a refait les prises de sang. Ce n'est pas une leucémie, ça arrive avec le médecin de campagne qui se trompe. Mais qu'est ce que c'est? Alors si ça n'est pas une leucémie? Et là, le médecin se met à leur poser tout un tas de questions bizarres.

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Vous faites quel métier, monsieur? Artisan, pourquoi êtes vous, madame, j'élève mes trois enfants et vous avez le même prénom. Père et fils Yannick. Je vous l'avais dit, retenez de cette séquence que les parents de Yannick n'ont pas aimé la manière dont ce médecin leur parler. Ce ton inquisiteur et surtout, ils n'ont pas compris quel rapport avec toutes ces questions, avec les douleurs de Yannick. Quoi qu'il en soit, on l'hospitaliser, on lui colle de la morphine.

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Il a un peu moins mal.

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Le lendemain matin, la visite, Yannic voit débarquer le chef de service et une cohorte d'internes. Le professeur lui fait des tests de réflexes et lui pose deux ou trois questions. Et hop, tout le monde s'en va. Tout le monde, sauf une femme un peu pète sec, une neuropédiatre. Cheveux blancs coupés courts au carré, elle observe Yannick en silence. Et il lui pose des questions. Et là? Du haut de ses 12 ans, sans qu'elle ne le croit pas, elle ne croit pas qu'il a vraiment mal.

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Elle croit qu'il a un enfant. Et d'ailleurs, alors qu'il a de plus en plus mal, qu'il ne tient plus debout, on lui envoie une psychologue. Je vous l'ai dit, il ne le croit pas.

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Alors Yannick, raconte moi un peu comment ça se passe à la maison avec des parents. Au collège, t'as des copains! Yannick apprendra plus tard qu'ils ont aussi appelé son collège pour savoir s'il était perturbé. Il ne le croit pas. Il pense qu'il faut Matthys, que c'est Psychiatric. Ça peut arriver, mais là, ils ont tort.

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Et au bout de cinq jours, il le renvoie chez lui. Il ne marche plus. Il ne se lève même plus du lit. Il souffre le martyre et il le renvoie à la maison. Je vais vous prescrire des séances de kiné et dans quinze jours, vous serez sur pied. C'est la neuropédiatre qui dit ça. Sauf que chez le kiné, c'est une torture. Le kiné jette l'éponge au bout de deux séances. J'suis pas un tortionnaire, Yanic.

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Faut trouver l'origine de tes douleurs, mais moi, là, je peux rien faire.

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Retour aux urgences. Deuxième hospitalisation dans le même service de cette neuropédiatre qui ne le croit pas et qui lui prescrit un antidépresseur puissant 10 gouttes dans un verre d'eau. Yannick se retrouve complètement abruti. Il double les doses. Vos parents qui s'inquiètent de cette manière d'aborder le problème? Elle dit On est médecin.

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Faites nous confiance, on s'en occupe. Maintenant, elle veut envoyer Yannick dans un centre de rééducation. Les parents s'étonnent, elle est sûre de son coup. Dans deux mois tout au plus, l'affaire sera réglée.

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Fin décembre, Yannick revient chez lui passer les fêtes de Noël. Enfin, les Fêtes, si l'on peut dire. Il passe la soirée prostré dans son fauteuil roulant. Ils souffrent en silence. Son père le prend dans les bras pour le porter jusqu'à son lit une fois couché. Pour la première fois de sa vie, Yannick.

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Mon Dieu! Fait que le centre de rééducation m'apporte la guérison. Faites mon Dieu qu'on retrouve notre vie d'avant. En janvier 2014, le voilà donc au centre de rééducation où la torture recommence. Il ne peut pas faire les exercices. Il a mal Yannig. La comédie, ça commence à bien faire.

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Mais ils ont dû se rendre compte que ça ne servait à rien puisque du jour au lendemain, sans aucune explication, il le renvoie. Il ne peut même plus se lever. Il ne tient même plus assis dans le fauteuil roulant. Retour à l'hôpital où on ne lui fait pas plus d'examens, en revanche. Et ça, c'est absolument incroyable. On lui donne de la morphine. Étrange si on ne croit pas qu'il a raison d'avoir mal.

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Février 2014. Les parents n'en peuvent plus. Leur fils est une patate chaude qu'on se repasse. Tout le monde a l'air de s'en fichent. Ils vont prendre un deuxième avis. A Paris, dans un hôpital réputé. Sauf que quand il arrive à Paris, son dossier médical a suivi. C'est la tante de Yannick, qui est infirmière, qui l'accompagne. Vous savez quoi? Ils ne peuvent pas le garder. Ils n'ont pas de place. 2 Un interne dit à la Tati que son neveu est fou, qu'il est TalkTalk et elle commence elle même à douter.

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Elle qui soutient les parents depuis le début. La puissance des médecins. Retour dans le Pas de Calais. Je t'aime, mon fils, on ne va pas se laisser faire. On baissera pas les bras. On va y arriver a trois mois et retour chez la neuropsychiatre à l'hôpital où Yannick passe ses journées au lit. Au point d'avoir des débuts descadres. Vous le croyez? Et personne ne le voit. Les infirmières passent à côté des escarres sur un gamin de 12 ans qui, du coup, veut qu'on le laisse dans son lit.

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Le fauteuil le fait tellement souffrir. Allez, Yannick! Ça fait du bien d'être en fauteuil. Allez, redresse toi, pourquoi tu te pange? Et un jour, la neuropsychiatre annonce. J'ai téléphoné à un hôpital psychiatrique proche d'ici. Tu vas être transféré dans peu de temps. Je vais en informer tes parents. Elle veut aller au bout de sa logique, elle veut le faire interner. 12 ans. Mais du côté des parents, c'est non à ça, non?

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Ils ne signeront pas. Hors de question. La plaisanterie a assez duré, docteur. Je vais prendre un avocat pour protéger Yannick. Vous savez, monsieur Crenn, un avocat, ça coûte cher. Je travaillerais la nuit s'il le faut. Ce que ne savent pas encore les parents de Yannick, c'est qu'un autre combat commence contre la mort.

[00:12:25]

Yannick est dans un sale état. En six mois, il a perdu 12 kilos. Il est maintenant totalement paralysé des jambes. Son corps est couvert de plaques rouges. Il a des escarres aux fesses et au talon. Et à chaque fois qu'on le bouge, il hurle de douleur. Et donc, ils se mettent à la recherche d'un nouvel établissement. Ils pensent en avoir trouvé un à Lyon, mais le rendez vous est annulé au dernier moment. Idem pour un établissement dans le Pas de Calais.

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Ils se déplacent pour rien. Et quand ils demandent des explications. Qu'est ce qu'on leur dit? Vous comprenez, c'est délicat. Or, on ne peut pas mettre notre collègue en porte à faux. Manière de dire que la neuropédiatre qui suit Yannick depuis le début a toujours la main et vous allez voir jusqu'à quel point, un jour, deux gendarmes sont à la porte. Bonjour Madame, vous savez sans doute pourquoi on est là. La neuropédiatre a fait un signalement, figurez vous, pour mauvais traitement.

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Elle veut qu'on leur retire la garde de Yannick. Incroyable. Comme si, en plus, ils avaient besoin de ça. Les gendarmes pose quelques questions.

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On peut voir votre fille, madame, et là, ils vont dans la chambre de Yannick et ils voient sa maigreur, sa pâleur. Il leur raconte qu'il vit depuis six mois et surtout, il leur dit. Mes parents s'occupent très bien de moi. Heureusement qu'ils sont là quand ils redescendent. Ils sont un peu gênés. On est désolés, on va faire notre rapport, c'est la procédure, mais ne vous inquiétez pas, madame. Et le procureur de la République se range à leur avis.

[00:14:27]

Non seulement il ne leur retire pas la garde de Yannick, mais il décide qu'il n'ira pas en hôpital psychiatrique. Ouf!

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En juin 2014, Yannick ne pèse plus que 29 kilos et maintenant, il risque de perdre un rein. L'urologue qu'il consulte est furax. Comment ça? Il a passé quatre mois à l'hôpital et les médecins n'ont pas vu ça. C'est complètement fou. On marche sur la tête. C'est fou, mais c'est vrai. Finalement, Yannick est admis dans une clinique privée dans le Nord, mais vous allez voir. Rien ne change vraiment la nuit quand, ivre de douleur, Yannick actionne sa pompe à morphine qui s'entendirent.

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Mais arrête de prendre de la morphine quand t'as pas mal, il est accro, lui. Ou encore il va s'asseoir pour manger. Pourquoi se met sur le côté mets toi bien? Mais non, t'as pas mal, c'est dans ta tête. Et une fois de plus, il échoue en pédopsychiatrie au milieu des anorexiques et des suicidaires au passage, comme souvent dans ce genre de service. On lui supprime son téléphone et on lui interdit les visites et il a un premier entretien surréaliste avec le pédopsychiatre.

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Une fois de plus, j'ai l'air de taper sur les médecins. Mais quand vous connaîtrez la fin de cette histoire, alors vous comprendrez. Moi, ton tee shirt rouge, tu l'aimes! Oui. Il est rouge, rouge, comme le sang et le sang. C'est la mort, donc j'en déduis que tu aimes la mort.

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Il ne répond pas. Ce médecin lui fait peur et je rappelle une fois de plus qu'il a 12 ans, 12 ans. Alors pourquoi l'aide soignante se comporte si mal avec lui? Le matin, elle le jette dans un fauteuil. Yannick a tellement mal qu'il en a les larmes aux yeux. Manon, t'as pas mal fait des efforts. Jamais un mot gentil, jamais. Un soir, une infirmière refuse de le changer. Yannick reste dans sa mère toute la nuit.

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Le matin, l'aide soignante s'énerve Putain, il fait chier tu! 12 ans, mon lit est un cercueil dans lequel je me engouffrent petit à petit, mais de plus en plus chaque jour. Ça fait 8 mois que Yannick souffre. Il est en train de sombrer. Il va craquer.

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Ses parents ont trouvé un nouveau centre de rééducation et Yannick a rendez vous avec l'un des médecins du centre et il lui parle de l'un de ses nombreux symptômes. J'ai des rougeurs autour du nombril. C'est comme un cercle. Un intéressant. Il t'arrive d'aller te promener en forêt, Yanik. Ah oui, j'adore ça! Tu te souviens avoir été piqué par une tique? Je ne sais pas, mais je me souviens en avoir enlevé à mon chien. Le père qui est à côté est un peu surpris.

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Pourquoi ces questions, docteur? Et bien parce que les symptômes de Yannick me font penser à la maladie de Lyme, c'est une maladie qui est transmise par les tiques. Pour être honnête, le père se souvient qu'à un moment, on a fait passer un test à Yannic le test Elisa, censé détecter la maladie de Lyme. Mais il était négatif, ce qui arrive souvent. Le test n'est pas fiable. Quoi qu'il en soit, il n'a rien à faire dans ce centre de rééducation.

[00:18:39]

Et donc, retour à la clinique. Retour aux pédopsychiatres. Yannick était puisé, il est vidé à sa mère qui vient le voir aider maman. Je n'y arrive plus. Maman. Je ne supporte plus monde. Je vais me laisser mourir, maman. Et voyant les larmes de sa mère. Pardon, maman? Sur Internet, la mère découvre l'existence de l'association Lyme sans frontières et en août 2014, elle décide de lui envoyer par la poste tout le dossier médical de Yannick, un professeur spécialiste des maladies infectieuses et tropicales.

[00:19:29]

Christian Perrone, de l'hôpital de Garches, examine le dossier et sa réponse tombe. Elle est absolument catégorique, sans aucun doute. Yannick a la maladie de Lyme et là, tout va très vite. Début septembre, Yannick est transféré à Garches, près de Paris. Le premier jour, on lui fait une ponction lombaire et on le met tout de suite sous antibiotiques. Une dose de cheval.

[00:19:58]

Et à partir de là, petit à petit, jour après jour, semaine après semaine, les douleurs disparaissent en quinze jours. Yannick arrête la morphine. Il retrouve le goût, puis l'appétit a le premier Bergdorf frites. Et puis reprend du poids du muscle, ses orteils immobiles depuis dix mois. À bouger. La vie revient.

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Ensuite, Yannick doit réapprendre à marcher comme un petit enfant et un jour de novembre 2014, il se hisse sur ses jambes. Il fait ses premiers pas. Il a mal la tête, lui tourne, mais il est debout. Et en janvier 2015, Yannick rentre à la maison définitivement. Aujourd'hui, il n'a plus de traitements lourds. Il doit encore réapprendre à courir, rééduquer ses genoux et ses hanches. Le risque de rechute existe. Et vous savez quelle est la nouvelle vocation de Yannick?

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Il envisage de devenir médecin pour soigner d'ITIL avec humanité. C'est la dernière phrase de son livre. Je souhaite être un médecin bienveillant et devenir l'un des moteurs d'une nouvelle génération de soignants, car la médecine est un art humain qui ne cesse d'évoluer. Europe1 raconte. Je vais vous raconter aujourd'hui l'histoire qui est arrivée à Yannick Crinqués Crane, qui est avec moi à l'âge de 12 ans. Il commence à souffrir des muscles, puis avoir des maux de tête, des problèmes de mémoire, etc.

[00:21:42]

Et ne parvenant pas à poser un diagnostic, les médecins auxquels tes parents Yannick se sont adressés ont conclu que tu somatisation pendant 11 mois. On a pris pour quelqu'un qui disait qu'il allait mal, mais qu'il n'avait pas vraiment mal. Tu raconte tout ça dans un livre que tu as co-écrit avec ta maman, Jeanne, 11 mois d'enfer, publié aux éditions Flammarion. Et ce livre est disponible en librairie puisqu'il est sorti au mois de mars dernier. Et c'est donc vous, professeur Perrone, qui avait finalement, au bout de onze mois, posé le bon diagnostic.

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Il ne sous attisait pas. Il souffrait vraiment parce qu'on souffre vraiment de cette maladie. Il avait une maladie de Lyme, qui est une maladie qui est transmise par les tiques et qui est en ce moment au cœur d'une polémique. Est ce que vous pouvez nous dire, vous, avec votre regard sur cette maladie et les pratiques de vos confrères actuellement en France? Qu'est ce qui s'est passé pour Yannick?

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Ce qui s'est passé, c'est que cette maladie, les symptômes sont soit subjectifs, les gens fatigués. J'ai des douleurs partout, mais ça peut être des douleurs horribles. Les gens ont un fer à repasser sur ma peau. Me plaindre des poignards, si ce n'est pas des petites douleurs souvent. Mais comme ce n'est pas mesurable par un appareil, les médecins croient ou ne croient pas. Et après, au bout d'un certain temps, il y a forcément des signes objectifs.

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Les paralysies yannik étaient paralysées, la vessie neurologique. Ils avaient plusieurs litres d'urine dans la vessie. On disait que c'était psychosomatique. Des problèmes cardiaques, des problèmes articulaires. Le médecin peut le constater, peut le mesurer avec des imageries et des radios, etc. Mais si l'objectif peut se voir dans d'autres maladies, il y a d'autres causes de paralysie, de rhumatismes, etc. Donc, à chaque fois, vous n'êtes jamais dans la bonne case puisque le médecin, vous êtes juste fatigué des douleurs et des bombes.

[00:23:30]

C'est le stress psychosomatique. Et si vous avez des signes objectifs, il vous donne un autre diagnostic. Fatigue chronique, fibromyalgie, polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaques, dépression, tout ce que vous voulez. Et comme en médecine, on doit se reposer sur des tests précis. Diagnostic biologique? Le problème, c'est que le diagnostic biologique de la maladie de lingue repose sur la recherche des anticorps dans le sang. Ce qu'on appelle la sérologie est un test qui s'appelle Elisa et Western Block.

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Mais ces tests sont très mauvais, on le sait. C'est prouvé scientifiquement. C'est publié dans les publications scientifiques. On fait passer un test périodique. On m'a fait passer un test qui est négatif et l'Izoard, qui devait être contrôlé, mais qui n'a pas été refait.

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Et ça, c'est courant. Oui, courant courrant. Les tests regardent même plus parce qu'ils sont tellement nuls. Contrairement à ce que dit le Centre national de référence de Strasbourg, qui équipe qui maintient de la désinformation sur ce sujet, c'est très grave parce que d'aider des malades comme Yannick en a plein les hôpitaux psychiatriques. Je lisais récemment un texte sur les avant l'ère de la pénicilline sur les hôpitaux psychiatriques en Europe, où un tiers des gens hospitalisés en psychiatrie avaient la syphilis, ce qui donnait des complications psychiatriques, neurologiques.

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Et la maladie est proche et pas sexuelle, mais proche de la syphilis. Et moi, je suis sûr qu'aujourd'hui, énormément de patients hospitalisés en psychiatrie ont la maladie de Lyme et je ne suis pas le seul à le dire. Il n'y a que des psychiatres qui commencent à ouvrir les yeux qui me le disent. Bah oui, tu as raison. On antrain parce que les psychiatres, depuis leur formation, avaient perdu l'habitude d'examiner les malades, de regarder les problèmes cardiaques, neurologiques, Artie sadresser, s'adresser qu'au cerveau, ils ne faisaient que discuter sur les problèmes de l'enfance et des traumatismes.

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Ils ont viré psychologues et voilà. Et maintenant des psychiatres. Très sympa que je connaisse. Bagouet, maintenant, commence à examiner nos malades et à s'apercevoir qu'ils ont des problèmes organiques et que ce n'est pas une simple maladie psychiatrique. Donc je suis content de voir que ça commence à se bouger dans le monde de la psychiatrie, mais c'est tout nouveau.

[00:25:23]

Mais alors, c'est une maladie quand même qui a été identifié assez récemment. Elle a quel âge cette maladie a cette maladie?

[00:25:30]

La nuit des temps, parce que les bactéries responsables étaient déjà découvertes sur une momie. À 5000 ans, elle était déjà décrite par des médecins à la fin du 19ème siècle en Europe, en Suède, en Allemagne et en France, mais elle n'était pas connue sous le nom de maladie de l'âme. Des gens avaient dit après piqûre de tiques, on peut avoir des rougeurs en cocardes autour de la piqûre. D'autres avaient dit après une piqûre de tique On peut devenir fou après une piqûre de tique, on peut avoir des névralgie sciatique dont on peut avoir une méningite.

[00:25:56]

Donc, il n'y a rien de neuf, en fait. Non, ce n'était pas décrit sous une entité, ça. Chaque spécialiste d'organe avait décrit la maladie rhumatismales, neurologique ou autre cutanée. Et c'est quand l'épidémie massive qui s'est abattue sur la ville de ligne, aux Etats-Unis et à 150 kilomètres de New York, dans le Nord-Est des Etats-Unis, qu'on a appelé sa maladie de Lyme. Le problème, c'est que les spécialistes américains qui ont investiguer cette maladie au début ont refusé, mais ils ont vraiment refusé volontairement de faire le lien avec tout ce qui était décrit en Europe depuis.

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90 ans, quasiment dans des publications scientifiques où le rôle de la tique était décrit, la présence de cette tache rouge n'est pas constante, mais qui, une fois sur deux, présente après la piqûre de toute la vie.

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La tache rouge n'était pas très décrite dans le livre. A la fin, oui, oui, à la fin.

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Alors au début, j'avais une sorte de papillon sur la moitié du visage rouge rouge, quasiment violacé. Et c'est passé. Alors je n'ai pas prêté attention. Mais c'était ça, un doctorat. C'était le signe des différentes possibilités d'attaque cutanées. Et par la suite? Effectivement, j'ai eu l'érythème migrant autour du nombril.

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Et là, c'est très caractéristique d'être migrant caractéristique. Ça ne peut pas être un autre diagnostic. Malheureusement, les médecins en France, y quelques années, connaissaient peu la maladie. On avait peu entendu parler à la faculté. C'est une maladie rare aux Etats-Unis. Il y en a pas en France. Et l'érythème migrant maintenant, ça change. Parce que maintenant, les médecins, depuis quelques années, grâce aux médias, n'entendent plus parler. Mais si on sert à la médecine un rôle très utile pour la les, y compris les médecins qui ont eu le temps de lire toutes les publications et l'érythème migrant et caract cette tache rouge, ce qui est important, c'est que ce soit centrifuge, un anneau qui qui augmente de taille progressivement de la piqûre de tique.

[00:27:49]

Malheureusement, il n'est pas constant une fois sur deux, mais quand il est là, vous devez aller voir votre médecin qui est tenu. Je, bien que tenu par les recommandations internationales non contestées, de vous donner un traitement antibiotique pendant minimum 2 semaines.

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Cette histoire, au fond, illustre assez bien le problème qui se pose en ce moment avec cette maladie qui est transmise par les tiques qui existe. Vous le disiez tout à l'heure depuis très longtemps, mais sur laquelle on a mis récemment un nom et dont on a du mal à limiter les contours. Moi, j'aime bien qu'on raconte ce qui se passe en dessous. En ce moment a lieu ce qu'on appelle une conférence de consensus. Ça se passe pour toutes les maladies pour définir ce qu'est une maladie.

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Comment on la diagnostique et comment on la traite. Les plus grands spécialistes se mettent autour d'une table et il décide d'en poser les contours. Donc, on est pile là dedans en ce moment. Et le débat, si j'ai bien compris, professeur, porte sur la question de savoir s'il faut limiter la maladie à des tests positifs puisqu'il existe deux tests. Vous les avez cités lors qui s'appelle Elisa, celui qui a passé Yannic et le deuxième qui s'appelle Western Blot.

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Est ce qu'on dit que la maladie de Lyme, c'est la maladie des gens qui sont positifs à ces deux tests? Ou est ce qu'on considère qu'il peut y avoir des gens négatifs à ce test comme bioniques qui ont néanmoins la maladie de Lyme et qui méritent de recevoir le traitement adéquate qui est un traitement de cheval d'antibiotiques pendant des semaines et des semaines et des semaines?

[00:29:12]

C'est ça ce qui se passe en ce moment à faire les tests diagnostiques sans sérologie. Quand vous dites Elisa Western sont très mauvais, ce n'est pas la machine est mauvaise, mais on ne peut pas les calibrer pour calibrer une machine. Il faut pouvoir calibrer sur 100 malades. En est sûr que c'est des malades sans témoins qu'on n'ont pas la maladie. On est sûr que des témoins comme les signes cliniques ne sont pas spécifiques, qu'il n'y a pas de tests.

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La culture de la bactérie marche pas bien. On est incapable de calibrer ces machines. Autant le dire carrément, mais malheureusement, les seuils de sensibilité ont été définis arbitrairement. Pour moi, faire une sérologie de l'âme, c'est comme tirer une pièce à pile ou face. Moi, je la regarde même plus les sérologie, des tests qui sont complètement nuls et en plus, qui sont focalisés sur aux Etats-Unis. C'est une espèce de Borrelia, nom de la bactérie qui donne la maladie de Lyme.

[00:29:56]

En Europe, il y a trois espèces. En fait, on sait qu'il y en a des dizaines qui donnent la maladie. Il y a zéro test. En plus, on sait que de bactérie parasite associée chez ces malades. Les tests diagnostiques au jour d'aujourd'hui. Les techniques utilisées sont nulles. Il n'y a pas que moi qui le dis, c'est publié. Il y a des chercheurs britanniques, notamment, qu'aucun produit d'une période de collège Allende qu'ont publié l'année dernière les tests sur la bactérie princesse Borrelia burgdorferi.

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Mais on sait qu'il y en a d'autres. La sensibilité au maximum à 60.

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Donc les tests valent rien. Est ce que vous voulez vous faire ce que vous avez fait? Equinix Pouvoir néanmoins lui donner ce traitement antibiotique très lourd, même s'il est négatif, n'est pas un traitement antibiotique forcément très lourds.

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Un traitement antibiotique normal. Mais non. On demande à ce que tout patient qui a des signes cliniques évocateurs à partir du moment où le médecin élimina notre diagnostic et s'il a un doute, il puisse faire un traitement, ce qu'on appelle un traitement de l'épreuve. C'est le sensors de test thérapeutiques pendant un mois pour voir si le malade a des signes qui s'améliore ou pas. Et ce n'est pas une fantaisie. On le fait dans la tuberculose tous les jours. C'est toute la tuberculose, non pas prouvée par les tests diagnostiques, société recommandée par le rapport du Haut Conseil de la santé publique en 2014.

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C'est ce qui devait être recommandé par le rapport de la Haute Autorité de santé. Mais vous le savez, mes collègues infectiologue ont fait un lobbying d'enfer depuis quelques semaines pour valider les tests limités pour bloquer la sortie du rapport qui était écrit autour de la table et ils l'ont validé en séance plénière. C'était validé par le collège de la Haute Autorité de santé, ce qui est totalement hallucinant. Ils ont fait marche arrière. J'ai présidé. Commission qui faisait des rapports pour le ministère pendant des années.

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Ils ont fait un lobbying auprès de la Haute Autorité de santé pour essayer de faire bloquer le rapport auquel ils ont participé. Ils ont validé. C'est un scandale. Alors attendez. Est ce que derrière, on peut supposer que ces gens là sont à la botte des deux laboratoires qui fabriquent les tests?

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Ce n'est pas les laboratoires qui sont en cause. Au départ, c'était un petit groupe d'experts aux Etats-Unis qui a fait beaucoup d'argent sur les sérologie parce qu'il était détenteur des brevets et qui, eux aussi, ont eu beaucoup d'argent des compagnies d'assurance aux Etats-Unis. Ils avaient participé au haut, ce qu'on appelle les board comité d'administration des compagnies d'assurance pour dire que la maladie de Lyme chronique n'existait pas. Ça a évité aux compagnies d'assurances de rembourser les soins des malades.

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Alors Yannic au cœur même de trois nouvelles récentes? Parce que le bouquin sort en mars À l'échelle de ta vie, entre mars et juin, c'est presque une éternité. Est ce que tu as fait des progrès depuis le mois de mars? Depuis le mois de mars? Pas vraiment, non. Tu t'es remis à courir ou pas? Non, j'ai toujours. J'ai toujours du mal à courir. Donc ça, ça passe par quoi? Je pense qu'il faut du temps.

[00:32:38]

Il faut peut être un peu de kiné, de rééducation en parallèle en France, après le bac, je pense qu'il y a un risque de rechute.

[00:32:50]

Il y a un risque de rechute qui est toujours présent dans toute la vie, qui se résoudra toujours par antibiotiques normalement depuis le début.

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C'est comme ça que ça fonctionne. C'est à dire que j'ai eu deux rechutes depuis le début. Chaque fois, après un arrêt du traitement antibiotique et dès que j'ai repris le traitement antibiotique, ça allait mieux. Donc là, je l'ai arrêté depuis avril 2017. Ça va toujours. Tu veux toujours être patient. Je veux toujours un médecin infectiologue, peut être. Je sais pas. Dans le service du professeur Perrone à la retraite, vous serez à la retraite d'ici là?

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Merci. En tout cas, à tous les deux de nous avoir raconté cette histoire à la fois instructive et absolument incroyable. Je rappelle le titre de ce livre que tu as co-écrit, Yanik, avec ta maman qui s'appelle Diane. Préface du professeur Perrone. Maladie doline, Comment j'ai failli mourir, 11 mois d'enfer, paru chez Flammarion.

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