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Jusqu'à Sandalettes, je vous offre l'une des plus grandes affaires criminelles de l'histoire de France. Une affaire de 10 817 à Rodez, dans l'Aveyron. L'assassinat du procureur Foldès. C'est la première enquête criminelle mondialisée de l'histoire judiciaire, car elle a été suivie au jour le jour dans toute la France, dans toute l'Europe et même dans le monde entier et jusqu'à la cour du tsar de toutes les Russies à Saint-Pétersbourg. Pour la débriefé, je ferais appel tout à l'heure à l'historien Jacques Miquel, qui est un spécialiste absolu de cette histoire et qui a dirigé un travail de recherche publié aux Éditions du Rouergue.

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L'affaire Foldès, le sang et la rumeur. J'ai écrit cette histoire avec Nicolas Loupian. La réalisation est signée Céline Brace.

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Christophe Hondelatte. Le jeudi 20 mars 1817, à l'aube, la femme Salengro, qui habite le monastère, un gros bourg de l'Aveyron, se rend à Rodez à pied en longeant la rivière. C'est pas loin deux kilomètres et à environ 1 kilomètre de Rodez, à la hauteur du moulin des Baisses. Sous le moulin, dans les remous de la rivière, elle voit une forme noire. Elle s'approche. Baudu, c'est encore.

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Alors elle appelle le meunier qui est bien Angoua. Foulquier va chercher une perche. Il tire le corps sur la rive de Loire. Un monsieur, autrement dit un bourgeois, car le cadavre portant par dessus un gilet noir pantalon rayé gris et une cravate et des chaussures en cuir alors que les gens du coin portent plutôt des sabots. Les deux font tout de suite prévenir les gendarmes. Vers 9 heures, il arrive à quatre un gendarme, un juge et son greffier.

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Le substitut du procureur du roi et un médecin, le docteur Bourgeais, et là, ils se penchent tous sur le cadavre et le monsieur. Ils le reconnaissent tout de suite.

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Ce grand front, ses cheveux blancs et son nez fort, mais ses poils baissent. C'est largement Cunin. L'ancien procureur de Rwandaises s'est noyé dans ce coin paumé de campagne. Un homme de son âge et de sa condition. En pleine nuit. Bon, le docteur Bourgeais, pour ces constatations, décide de déshabiller le corps. Il coupe la cravate et là, les gens autour, pousse un cri d'épouvante. Il a été égorgé. Il n'est pas mort noyé.

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Il a été écorché. Le corps étant né à la mairie pour l'autopsie et le docteur est formel il a été rongé, mais un jour il a été saigné et ce n'est qu'après qu'ils ont jeté son cadavre dans la maison. L'entaille a tranché le larynx, la veine jugulaire et la carotide gauche, et la blessure est bizarre. Elle était régulière et sinueuse. On dirait qu'on a utilisé un couteau mal aiguisé et je me dis pourquoi pas une aussi?

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La nouvelle fait très vite le tour de Rodet. Enfin, un magistrat égorgé et saigné comme un cochon. Forcément, ça fait cause. Surtout que ce foil là, Antoine Bernardin Walder, en plus d'avoir été procureur impérial de l'Aveyron sous l'Empire il y a deux ans.

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C'est un enfant du pays, une grande famille de magistrats et par ailleurs, il a été membre du tribunal révolutionnaire à Paris avant de vendre son âme à l'empereur Napoléon 1er. Mais il y a deux ans, il a anticipé sa retraite. Il a refusé de servir les Bourbons et le roi Louis 18.

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Du coup, est ce que ça ne serait pas un assassinat politique? Peut être.

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D'autant qu'il s'est enrichi sous la Révolution et sous l'Empire, comme tant d'autres, mais en même temps d'aise. C'était un modéré. Depuis sa retraite, il vivait la vie d'un bourgeois de province. Il était franc maçon, membre de la Grande Loge de brodeuse qui n'avait l'air de déranger personne. On, a priori.

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En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que dans les jours qui suivent, faute de piste, la rumeur va bon train sur la place du Foirail, d'un côté de la place. On dit avoir vu Foldès la veille et parler que je l'ai vu. Oui, il était temps de discussion. Ils sont à jeun de charge. Et puis vous traversez la place et on dit que Poilley avait l'air très préoccupé et que les deux hommes se sont disputés.

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Ces gens là n'en savent rien. En vérité, ils inventent. Et comme par ailleurs, la foire de printemps vient de s'achever. D'autres accusent les marchands espagnols. Oh ceux là, ils sont capables de tuer un honnête citoyen pour pas grand chose. Mais Cailleux? Cet éternel on accuse les Strangers comme Foldès était franc maçon. D'autres croient à la piste d'une vengeance maçonnique parce que, d'après ce qu'on dit, il a eu des problèmes à sa loge. Les problèmes dont personne, bien sûr, ne sait rien du tout, mais dont on parle.

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Et puis, on ne peut pas écarter non plus qu'un ancien condamné, un de ses anciens clients, ait voulu se venger. Non, cette affaire, vous le voyez, on ne manque pas de pistes. Quelques jours plus tard, le maire de Rudesses tente d'enterrer le poisson à la demande de qui on ne sait pas. Le préfet, peut être. Il se lance dans une manœuvre assez misérable. À notre sens, je dirais qu'il s'agit. Le suicide de sa nodaux.

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Ça, ça fait marrer les gens peut suffire à ce trash à la gorge. Il y en a qui me riaient. On en revient donc plus raisonnablement à un assassinat. Alors, à quelle heure le procureur Foyle Deiss a t il quitté son logement? On interroge sa gouvernante. Mais dans la vraie vie. Il ne m'a pas donné rendez vous un rendez vous pour qu'elle soit elle même à Whittle. Il m'a dit qu'il devait voir un homme. Paul voulait échanger des valeurs.

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Échanger des valeurs, on vérifie, ça colle. LDS avait des problèmes d'argent. Avait des têtes et donc qu'il avait vendu un de ses domaines. Il était donc en possession de lettres de change des chèques de l'époque, qu'il cherchait sans doute à échanger contre des espèces. Sa gouvernante dit qu'à 8 heures, elle l'a vu partir. Ah oui, oui, je l'ai vu mettre le savon est morte et son chapeau et de sa canne à Beaumont. Et après, il est sorti et il avait soulevé un paquet.

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Et vous l'avez plane, sa lanterne? Un an, il a parlé à long. Or, s'il n'a pas pris sa lanterne, c'est qu'il ne voulait pas être vu. Mais avec qui? Avait il rendez vous? Avec qui?

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À la gendarmerie de. Le lendemain de la découverte du corps, c'est le défilé des témoins spontanés. Des tas de gens l'ont vu dans la journée qui précède le meurtre. Lui et possiblement le ou les assassins. C'était vers Whittle. Moi, j'ai vu un homme près de chez lui, au coin de la rue des Hebdos Maguer, et il m'a semblé qu'il attendait qui? Qui ne sait pas. D'autres parlent d'un groupe d'hommes, dont un très grand qui faisait le guet dans la même rue des Hebdos.

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Et il y a aussi des habitants de cette même rue qui, entre 8 heures et 9 heures du soir, ont entendu des joueurs de vielle. Et Gros Bas m'a demandé si je n'étais pas bon pour couvrir le bruit. Quoi?

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Oui, pour couvrir le bruit du bœuf et d'autres encore parlent de cris et de coups de sifflets et de gens qui couraient dans la rue et même de bruits de lutte. Il faut se méfier de tous ces témoignages. La rue des Hebdomadaires à Rodez, c'est le théâtre de beaucoup de fantasmes. C'est la rue la plus malfamés de la ville. Elle est sale. Elle est étroite. Elle est longé dans le long mur crasseux et la nuit, elle est seulement éclairée par la lune.

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Se méfier donc des fantasmes des uns et des autres. Mais vous noterez que c'est au milieu de cette rue des hebdos, maniée dans l'égout qui coule à ciel ouvert, que l'on retrouve la canne à pommeau de Foix, le Dèce. D'où la décision du commissaire Constant, qui dirige maintenant l'enquête. Vous allez me fouiller toutes les maisons suspectes de cette rue à.

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Et il n'en manque pas, à commencer par le bout qui est au numéro 65, la maison bancale qui porte assez bien son nom parce que ce qui se passe à l'intérieur n'est pas réglo, réglo. C'est ce qu'on appelle une maison à parti, comprenez à parties fines. Bref, l'endroit accueille des couples illégitimes et peut être des prostituées. D'après ce que m'ont dit la maison bancale et la première à être perquisitionné et ma foi, la pêche est assez bonne dans un tas de linge.

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Les policiers saisissent une couverture pleine de sang et sous l'escalier, d'autres linge taché de sang eux aussi.

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Et dans la foulée, les voisins de la maison bancals, bien contents qu'on s'intéresse à la maison bancals plutôt qu'à eux, se mettent à Cancalais comme de vieilles chaises. Oh, je me souviens que le soir du crime, la Tony bancale, elle était freineraient alors qu'elle est toujours restée. Mais ne l'admet, la table et le sol de la cuisine ont été l'arrée à grande dojos. Je l'ai vu. La mère bancals l'abdomen. Elle est allée laver son linge à la rivière et elle est revenue sans linge.

[00:11:23]

Et pourtant, elle n'est pas bhiri. Et si le pauvre Foyle d'Eze avait été conduit de force dorso bout nos forces? Parce il n'a pas pu aller lui même?

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Enfin un procureur à la retraite.

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Et là, il a été égorgé dans la cuisine et saigné comme un cochon sur la table. D'où le linge taché de sang. Voilà, j'en serait ça, la vérité. C'est un peu tiré par les cheveux, mais il y a des témoignages à l'époque, c'est ce qui compte. Alors, le juge fait immédiatement arrêter le couple bancal et au passage, leur petite fille de 8 ans qui s'appelle Madeleine, ainsi que plusieurs locataires de la maison 5 locataires au total.

[00:12:11]

La gamine est placée dans une maison d'enfants et les autres fils en prison. Et pourtant, ils nient tous. Je vous jure que je n'y suis pour rien ou rien. Je vous le jure. Peut être, mais l'arrestation de ces mauvais sujets arrange tout le monde. D'autant qu'à force d'insister, la petite Madeleine, un jour, raconte le crime au juge. Le monsieur! Il a été amené le foie gras à la cuisine. Et ils l'ont couché sur la table et ils lui ont coupé le cou.

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Et le Sanha La bassine, ils l'ont donné en juin prochain. Et elle dit aussi qu'il y avait là un homme gigantesque et une femme masquée, sauf qu'entre nous, ça ne colle pas du tout avec les déclarations de la gouvernante. Elle dit que Foldès avait rendez vous à 8 heures pour négocier des lettres de change. Ça n'est pas avec les bancals qu'il est allé négocier ses lettres de change. Ils n'ont pas de sous. C'était avec quelqu'un en qui ils avaient confiance.

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Forcément. Bon. Malgré l'arrestation des bancals, les témoins continuent de défiler au commissariat et beaucoup, décidément, parlent d'un homme de très haute taille. Alors on se met à chercher un Juillan et on en retrouve dans la minute. Dans l'entourage immédiat de Falaise, son beau frère mastique Grammond.

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Il fait un mètre 90 et en 1817, c'est vraiment pas banal. Et quand on interroge les domestiques de Foldès vacille. Nous l'aimons. Et puis, il est passé chez Foldès, justement. La nouvelle Jamra le lendemain. Et pourquoi elle? Pour récupérer les papiers. Il a fouillé le secrétaire et après il est parti, il y a aussi des gens qui disent qu'ils l'ont vu avec un sac de pièces d'argent. Oh, il a l'arrivée de Jacques Guillon enrouée.

[00:14:21]

Le PS et d'autres disant encore qu'ils l'ont vu s'engueuler avec Voilait l'après midi qui précède le meurtre. C'est bien intéressant tout ça. Le commanditaire du meurtre pourrait donc être son beau frère et Bastid. Grammond est immédiatement arrêté. Et avec lui, un agent de change qui s'appelle Jauzion et qui lui aussi était en affaires avec Foldès et qui, lui aussi, est venu fouiller chez lui après le drame.

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Bon bah voilà, il n'y a plus qu'à faire une une messe clignent avec tout ça. Mélangez tout ce qu'on a imaginé, ce qui a pu se passer. Bastid, Grammond et Jauzion ont commandité le meurtre et les Bancals ont fait le sale boulot. L'enquête a été rondement menée.

[00:15:12]

Le préfet va pouvoir rassurer Paris et peu importe qu'ils clament tous leur innocence. Il n'y a qu'à le juger. Et d'ailleurs, le juge suggère qu'on fasse ça fissa sur place.

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Harrod's devant la cour prévôtale, c'est une juridiction d'exception qui a été créée il y a deux ans et qui est bourrée d'avantages. N'y a pas de jurés, y'a pas de possibilité d'appel et il n'y a pas de recours en cassation. De la bonne justice rapide et efficace pour rassurer le peuple. Le procureur général près la Cour d'appel de Montpellier réclame une cour d'assises et hors du département de l'Aveyron, car il soupçonne le juge de Rodez d'avoir bâclé son enquête, alors il écrit au garde des Sceaux.

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Il convient de faire transférer les accusés en un lieu où ils seraient équitablement jugés sans ennemi pour manipuler les témoignages. Et dans la foulée, il envoie un détachement de soldats à la prison de Rodez pour transférer les prévenus à Montpellier ou à Rodez. Ça passe mal. Les gens se rassemblent devant la prison.

[00:16:32]

Ils sont très en colère, mais on veut le rôle et les autorités locales refusent de livrer les prisonniers. Le général devotre qui commande les soldats est hors de lui. J'exige comme livre ces détenus photo Le diable. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais me laisser manipuler par une bande de béquet au large. Je vais charger. Mais là, la foule se met à hurler. Des hommes brandissent des bâtons. D'autres se mettent à lancer des pierres sur la troupe et le général est bien obligé de renoncer.

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Rwandaises garde ses assassins. Le président du tribunal fait juste une concession. Il renonce à la cour prévôtale. Ils seront jugés par une cour d'assises normale, mais sur place, à Rodez. Cela dit, l'enquête n'est pas totalement terminée. Vous vous souvenez que la petite Madeleine Bancals, du haut de ses 8 ans, a désigné un homme gigantesque et aussi une femme masquée? Elle n'a pas été identifiée, celle là. Mais qu'importe Arlonaises, il y en a une qui fera parfaitement l'affaire.

[00:17:46]

Clarisse Mormaison, forcément. D'abord parce qu'elle a 30 ans et qu'elle est jolie et qu'elle est passionné de littérature romantique. Et surtout, elle traîne une petite histoire qui fait jaser son père qui, entre parenthèses, est le président de la cour prévôtale. Son père a réussi à la marier à 18 ans pour la calmer. Il l'a mariée à un officier, mais n'est que l'officier a rejoint son régiment. Elle a pris un amant, ou plutôt des amants.

[00:18:15]

Et quand il est rentré, elle n'a pas voulu le revoir. Ils ont fini par divorcer. Il y en a pas beaucoup des nénette comme ça. Baroudeuse à l'époque. Et son problème à Clarice, c'est que dans l'affaire qui nous préoccupe, l'un de ses amants, un lieutenant allé bavasser chez le préfet. Eh bien, préférez vous? Elle m'a dit La mystérieuse femme voilée, c'est moi, elle me l'a dit. Elle m'a dit J'étais à la maison bancals Bourran.

[00:18:46]

Rendez vous en ajoutant Je ne peux rien en dire. C'est une affaire d'honneur, mais elle m'a dit J'ai tout vu. Voilà ce qu'elle m'a dit, monsieur le préfet. Et le préfet, bien sûr, a prévenu le juge qui la convoque. Et là, c'est du grand spectacle. Une fois, elle dit qu'elle a vu Foldès à la maison bancale et le lendemain, elle dit que ça n'est pas vrai. Et une autre fois, elle dit qu'elle était présente et la fois d'après, qu'elle ne peut rien dire, car elle est menacée.

[00:19:15]

Bon, c'est tout de même la fille du président de la cour prévôtale. C'est une fille de magistrat et donc elle sera convoqué devant la cour comme comme témoin.

[00:19:31]

Le procès doit avoir lieu le 17 août, mais dès le 15 août, les magistrats sont en ville. On les voit parader en robe rouge à la procession du 15 août des juges.

[00:19:57]

Et le lendemain, le 16 veille du procès, la cour et les jurés, escortés par la Garde nationale, vont en procession à la cathédrale pour entendre la messe. Autres temps, autres mœurs. Cela dit, même à l'époque, ça choque. A la messe des juges, des jurés.

[00:20:21]

Ce procès, tout le monde veut en être. Alors on a construit une estrade dans la salle d'audience, une estrade pour les dames de la bonne société. C'est 10 francs la place et c'est à se demander si ça valait bien la peine de faire la révolution. Bref. Et puis, les journalistes parisiens débarquent. Ils travaillent pour Le moniteur. La quotidienne ou le Journal de Paris. Et chacun est venu avec sa sténographes, qui prendra en note les audiences, et avec son polygraphe, qui réalisera des dessins d'illustration.

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Mais il n'y a pas que les journalistes que cette histoire intéresse. Il y a aussi des imprimeurs éditeurs. Eux, ils vont beaucoup plus loin que les journalistes. Tous les jours, ils comptent publier les comptes rendus exhaustifs du procès avec des gravures et des plans. Et tous les jours, ils vont imprimer une sorte de petit livre, un livret qu'ils vont envoyer à leurs abonnés et des abonnés. Ils en ont partout en France, mais pas qu'eux. Ils en ont aussi en Belgique, en Allemagne, au Canada, aux Etats-Unis d'Amérique et même à la cour du tsar de toutes les Russies, à Saint-Pétersbourg.

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Tous les jours depuis le début de cette histoire, on débat de cette affaire, figurez vous, et de ces rebondissements à la cour avec un décalage de quelques jours. Evidemment, c'est rigolo, ça. Le temps que le livret publié quotidiennement leur parvienne. C'est fascinant. C'est la première fois dans l'histoire judiciaire que l'opinion mondiale se passionne pour une affaire française. Cent soixante dix ans avant Internet, on a là les prémices de la mondialisation. Et d'ailleurs, il faudra des décennies à Roden, la préfecture de l'Aveyron, pour se défaire de l'image détestable qu'elle a acquise avec cette histoire.

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Le procès n'a pas encore commencé. Allez y! Ouvrez le journal, les journalistes n'y vont pas avec le dos de la cuillère. La tenancière bancale n'est pas dotée d'une figure heureuse. La ruse et la dissimulation empruntent la physionomie de bastide et dur et son regard est faux. Etc. Etc. Le procès débute donc le 17 août, cinq mois pile après le crime. Il est prévu pour durer trois semaines et d'entrer la star, c'est Clarisse Clarice qui est à la barre comme chez le juge, change d'avis comme de petites culottes.

[00:23:03]

Une fois, elle dit qu'elle nous seria qu'elle n'était pas présente et le lendemain, qu'elle était avec les autres et qu'elle était déguisée en homme. Et puis, régulièrement, elle s'évanouit. N'essayent de Saint-Louis à. Ou alors elle est prise de tremblements, de convulsions et d'autres jours, elle joue les terrorisés. Elle ne peut pas tout dire, car elle a peur. Vous savez? Tous les coupables ne sont pas dans les faits. Du grand spectacle, du très grand spectacle.

[00:23:42]

Dans le box, ils sont onze accusés les bancals Mari et femme, Bastilles Grammond, le beau frère Jauzion, l'agent de change et des comparses, et tous disent à longueur de journée qu'ils sont innocents. Tous, au fil des audiences, ont fait défiler 320 témoins, témoins des ragots teurs. Plus tôt, c'est le défilé du grand n'importe quoi. Je m'attarde pas sur ce procès. Vous allez vite comprendre pourquoi. Sachez seulement qu'à la fin, Bastet, Grammond, Jauzion, la femme bancals et un autre qui s'appelle Colard sont condamnés à mort et un autre aux travaux forcés à perpétuité.

[00:24:23]

Mais ça n'a aucune importance puisqu'en raison d'une faute de procédure, le verdict est cassé. Un nouveau procès a lieu en mars, avril et mai dix huit sont 18, mais cette fois à Albi, c'est à dire assez loin du chaudron bouillonnant de Rodez. Mais rassurez vous, c'est le même cirque médiatique. Les journalistes parisiens sont de retour et ce procès est marqué par un énorme rebondissement au cours des audiences. La femme bancals avoue. Oui, vrai! C'est vrai que comme j'ai égorgé Vonêche.

[00:25:08]

Comme un Conflans. Sauf que le lendemain, elle se rétracte. La jolie Clarisse vient à nouveau témoigner. Bien sûr, et elle refait son numéro. Mais ce coup là, elle exaspère le président du tribunal. Garde svp! Saisissez vous de cette femme et conduisez la en prison? Claris s'est arrêté sur le champ et à la fin, comme lors du procès de Rodet. La femme bancals est condamnée à mort, ainsi que le beau frère Bastid Grammond, le susdit Jauzion et deux de leurs comparses Colard et Bacc.

[00:25:43]

Un autre est condamné à la perpétuité et les cinq condamnés à mort sont exécutés en place publique. Et voilà, c'est la fin de mon histoire.

[00:26:00]

Alors, est ce que ce verdict recouvre la vérité? Ça, c'est autre chose. Vous savez que je suis toujours très légitimiste avec la justice. J'aime pas faire courir les facile, que la justice est forcément injuste. Mais là, 1818, j'avoue que je ne sais pas. Ce que je peux vous dire, c'est que les chroniqueurs de l'époque n'y croient pas du tout. Pour eux, l'enquête et le procès ont été bâclés. Il fallait des coupables pour rassurer les gens.

[00:26:27]

Mais les journalistes qui ont suivi le procès pensent que l'affaire était beaucoup plus politique que ça, qu'elle avait à voir avec le refus de Foil d'Eze, ancien révolutionnaire qui avait servi l'empereur comme procureur, de se soumettre au roi Louis 18. Mais il n'en apporte pas la preuve non plus. A propos, qu'est devenue la jolie Clarisse, nous l'avons laissée en prison. Rassurez vous, elle ne reste pas longtemps derrière les barreaux. Et quand elle sort. J'ai tout inventé, je n'étais pas chez les bancals au moment du feu et je n'ai rien vu du tout.

[00:27:10]

En vérité. D'après ce qu'on sait, Clarisse finit sa vie assez misérablement en vendant ses souvenirs de l'affaire à des journaux et à des éditeurs venus d'ailleurs aussi fluctuant que tous ces témoignages.

[00:27:32]

Il reste que dans les années qui suivent, ce drame provincial français va continuer d'alimenter les fantasmes Balzac on parle dans cinq de ses romans, Flaubert évoque l'affaire dans son livre Bouvard et Pécuchet, et Victor Hugo y fait allusion dans Les Misérables. Enfin, le peintre Géricault représente la scène du crime dans l'un de ses tableaux et durant tout le dix neuvième siècle sur les marchés, on peut acheter des figurines de la mère bancals de Geos Gironde, Bastid, Grammond et, bien sûr, de Foldès.

[00:28:07]

Sans parler des livres, des dizaines de livres qui ont été écrits sur le sujet. Tout cela fait de l'affaire Foil Desse l'un des crimes les plus racontés de l'histoire de France. Voilà donc pour le récit et vous aussi, Jacques Mitel, vous l'avez raconté à votre manière, distend rien à faire. Vous êtes historien et vous êtes Ruthénois, c'est à dire originaire de Rodez, et vous avez, avec un autre historien qui s'appelle Aurélien Pierre, diriger un travail de recherche.

[00:28:51]

A l'occasion d'une exposition que vous avez réalisée sur cette affaire, une fois le travail de recherche édité par les Éditions du Rouergue qui s'appelle L'affaire LDS Le sang et la rumeur. Est ce que d'abord, cette histoire aujourd'hui, avant votre exposition et votre livre, Bitaine est restée dans la mémoire collective de la ville?

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Oui, absolument. L'affaire fut LDS. Dix ans, on n'en parle pas, mais tout le monde la connaît. Et Hingrie, toujours les mêmes ressorts. Et même question de savoir pourquoi. Et qui a tué chez elle une réponse qu'on n'a toujours pas descendant après.

[00:29:31]

Mais quand vous dites on la connaît, on la connaît en détail ou les grands oubliés de la connaît.

[00:29:36]

Un détail? Malheureusement, si vous voulez, il y a eu nombre de témoins. La justice s'est appuyée sur les témoins, c'est à dire que plusieurs témoignages allant dans le même sens, ce sont les témoins qui faisaient la culpabilité. On sait quelque chose. La réforme du Code de voir la souffrance destruction se fera sans Breaking Bad. C'était quelque chose de redoutable et ont sauvé la vie de la justice. D'un côté, ceux qui on dit dans un sas et ceux qui ont témoigné l'un de l'autre est ce qu'il y a aujourd'hui encore?

[00:30:06]

Est ce que vous en avez trouvé des descendants de tous les protagonistes de cette affaire?

[00:30:11]

Des descendants des bancals, par exemple, à l'occasion de cette exposition qui a eu lieu au musée Sonnailles Un, le Musée d'histoire de Rodez. C'est la première exposition de sa vie puisque pour le centenaire, rien n'avait été fait. On ne voulait pas parler de l'affaire LDS une centaine d'années après l'incendie. C'est d'ailleurs à cette occasion. Effectivement, on a pu contacter et retrouver des descendants, notamment de Mme Mazzone, une descendante des Bancals. J'ai été contacté par une des salariés Variétale et ce qui est intéressant, c'est que ces personnes connaissaient l'affaire.

[00:30:51]

Mais non d'Accolay Straumann, c'est qu'ils ne veulent pas. Ils ne veulent pas suivre un décompte.

[00:30:56]

Cinq ans après, il est interdit par les porteurs du bois de cette affaire.

[00:31:02]

Des générations plus sûrement et donc n'ont pas de documents dans les descendants du scandale des Bancals. Mal posé la question. Bancals s'empoisonner un paysan. Il est né, il est mort avant le procès. Le premier procès lui vient. Le mari, lui, le mari. Donc il n'a pas été jugé pour poser la question. Mais il a été empoisonné lorsqu'il s'est empoisonné. Pardon? Il est mort d'une maladie qui était une autopsie. Mais c'est normal, une volonté de gommer son passé.

[00:31:32]

C'est intéressant.

[00:31:33]

Est ce que l'image, à votre avis, colle encore un peu à la Ville? Moi, je suis né à Rodez. Je ne connaissais pas l'affaire à l'époque. Je n'ai pas eu le sentiment d'entrer dans un coupe gorge.

[00:31:43]

Il n'aurait donc pas dit non, non, non dans les choses. Ievoli, évidemment. Par contre, la ville où il en est un Parisien, Maurice Barrès, voulait faire quelque chose sur l'affaire Hallyday. Il est venu à Rodez. Il a eu du mal à trouver des témoins à l'écrit qui lui, particulièrement sur les lieux de l'affaire, fut à. Il en parle dans son ouvrage Voyage à Sparte. Et après la romancées, il y avait vraiment une réticence.

[00:32:10]

Cette réticence va durer assez longtemps, au moins d'après moi, de ma propre enquête personnelle, moins jusqu'au bien des années 1960. Souvent, les gens qui arrivaient à Rodez avaient toujours en tête l'image désastreuse des soldats, ce qui n'a pas été le cas en réalité. Égorgées, oui, mais pas de la façon dont on présenter sur une table bancale recueillit les seins qu'elle renew à des examens comme le sanguin 56 sera donné à un cochon.

[00:32:36]

Alors, j'ai raconté que des observateurs, notamment du procès à l'époque, ont cru qu'on avait condamné les vrais coupables. Quel est votre avis là dessus? Vous qui avez replongé dans cette affaire en détail?

[00:32:53]

Je ne sais pas ce que l'on se pose. On ne se pose plus cette question. D'ailleurs, les avocats sont extrêmement Romillé, grands auteurs de l'époque. Les conditions du Bastid, qui a écrit en 1847, ainsi que l'affaire sont LDS et beaucoup de personnes ont été crient d'ailleurs à l'époque, étaient convaincus que les accusés n'étaient pas les coupables. C'est la rumeur, c'est la rumeur. Il y a eu un rondel le 20 mars, Matei, une ville qui tombe en ébullition.

[00:33:24]

On a recherché et chacun sait situer un commissaire de police. Et petit à petit, nez et nez se soupçonnent Gábor sur Bastid, Pascoe Bastid était un meneur, en quelque sorte. Sa personnalité, son physique avec Josian qui était son beau frère, et ensuite la maison bancale, qui est une des cinq maisons qui avaient été visitées par le commissaire de police constament le matin même de la découverte du corps. Mais c'était assez invraisemblable, finalement, comme on le fait si bien.

[00:33:57]

En vérité, c'est le plus saisissant, sans doute, c'est qu'une bastide Grammond Joujous n'avait aucun intérêt à tuer Fournaises. Il était plus riche que lui.

[00:34:08]

Il n'y avait aucun intérêt, mais il savait qu'il fallait trouver des coupables. Et c'est là tout. Le mystère de cette affaire, c'est de savoir pourquoi il a tué CLD. La véritable raison qui est là la justice. C'est une affaire qui a été suivie de très près. Le garde des Sceaux est en correspondance avec les magistrats, avec le procureur général à Montpellier pour la suite et pour la bonne marche de la salle, sans se préoccuper que les accusés soient coupables.

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Mais là que la question la plus importante, c'est escomptes.

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On a bâclé cette enquête et on l'a orientée vers de faux coupables, volontairement ou finalement, c'est un effet induit du fait qu'on ait bâclé l'enquête, me disant que si la rumeur publique, la rumeur publique dont donc on pouvait tenir Canso avait des témoignages à orienter très rapidement vers ces personnages d'acid Georgio, la mise en bancals qui était le lieu le moins approprié pour commettre un assassinat de ce type pour des raisons, Ryzom revient à disposition des lieux et l'enquête. Ce n'est pas Glynn qui a été évacué.

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Ça avait été bâclé si on veut ou pas chercher plus loin selon qu'on avait des coupables présumés. Donc on a tout fait pour qu'il soit jugé et qu'il soit coupable.

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Mais au delà, c'est à dire envisager qu'on ait voulu, par un effet de rideau, dissimuler et ainsi écarter les vrais coupables.

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C'est possible. Il y a deux hypothèses ou LDS Fort-Lamy l'état d'hypothèses. A l'époque, elle avait parlé, suicidé, etc. Ça a était invraisemblable. Soit elle est sortie pour régler des affaires, très probablement romain. La maison de la Société des francs maçons anti-gaz était le vénérable très secret. Certains le d'où il a été est très petit. C'était à quelques centaines de mètres, donc il peut tomber sur un guet apens. Il faut savoir qu'il y a eu la foire Gardie Tavern quelques jours avant que les foires à attirer assez panko, l'apanage du retro Tadjourah, qui s'est beaucoup déjà.

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C'est une possibilité, ou bien qu'il soit vraiment tombé dans une décapantes et qu'on lui aurait tendu. Et alors là, c'est la politique. Alors, la seule explication Colonna, c'est que c'est relatif. Effectivement, ce serait des raisons politiques, mais c'est très difficile à prouver. Faut sauver les chevaliers de la foi qui étaient les chevaliers de la foi. Les Chevaliers de la foi était un mouvement royaliste et catholique qui recrutés parmi la noblesse samedi 5 10 et dont l'objectif était le rétablissement de la monarchie.

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La chute de l'Empire et le rétablissement de la monarchie. En 1814, au moment où l'Empire se déliter, les Chevaliers de la foi partirent, dont Paris avait décidé que ce serait à Rudesses qu'on allait proclamer s'emparer des bâtiments publics et de la gendarmerie, de la mairie, de la préfecture, y compris commémorer l'avènement de la royauté. Cela se fera deux mois plus tard à Bordeaux, et c'est là où, peut être, sont les hypothèses folles des sociétés secrètes et KDS.

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Pas de documents derrière eux, évidemment. Et c'est tout à fait possible que soldait qui était procureur impérial au criminel? Et les hommes de cette affaire allaient échouer. C'est la seule explication qu'on peut avoir cette affaire. La réalité n'a été connue. Tandy 148 services intérieurs étaient reprochés, mais le lien a pris, ce qui a écrit sur l'affaire. On entend parler pour un descendant d'un des dirigeants qui s'appelle Berthier, qui va écrire les mémoires sur son aïeul, qui était chevalier de la foi.

[00:37:38]

Et c'est lui qui incarne t il à sa thèse l'histoire? Pour la première fois de ce complot qui était mené à Rodez.

[00:37:47]

Une dernière chose dont je voulais absolument parler avec vous, c'est du caractère mondialisé de cette histoire. Parce que dans le traitement des affaires criminelles, on croit qu'on a progressé. Les gens passent leur temps à me dire, mais on raconte de plus en plus de crimes. Mais moi, je leur dis maintenant vous êtes, vous êtes ignorant de la vérité. La vérité, c'est qu'on raconte de moins en moins de crimes. Mais on voit bien qu'à l'époque, on leur racontait beaucoup plus qu'aujourd'hui.

[00:38:09]

On publie l'intégralité des propos prononcés au cours du procès.

[00:38:15]

C'est dingue, mais ça, c'est la particularité de l'affaire Fielder. La première particularité ce second procès de Romanès. On a publié le compte rendu du procès qui a été signé par Migné Migné, qui était au. Du Roi est une publication, ce qui n'est pas du tout courant, qui tendrait à accréditer l'idée que c'est pour des raisons politiques. On voulait que les coupables soient vraiment les accusés, dont Ignace Acigné. On a publié un texte, ce fameux ouvrage sur le procès de Rodez.

[00:38:46]

Kashag Le deuxième procès d'Albi. Effectivement, à partir de là, cet ouvrage avait été copié par d'autres libraires à Paris, à Marseille, à Lille et à ce moment là, c'est là qu'on a vu arriver ce qui ne s'était pas produit. La autour d'elle, ils étaient des journalistes. Est ce que vous avez dit qu'ils sont venus faire des comptes rendus quotidiennes de l'affaire avec des publications de gravures en un clin ou du tracé des assassins sur les dessins de l'Aveyron, qui a été imprimé à des soins du maire de Rodez pour être vendus au profit des pauvres?

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Une centaine d'ouvrages très 500k agir et traduits dans plusieurs langues. Les mémoires de Mme Mazzone ont été traduites en anglais, en l'Allemagne, en danois, etc. À l'italienne, bengalie, c'est la presse. C'est La Presse qui a fait le succès de cette affaire. Et comme vous l'avez dit, jusqu'à la cour du IAR et jusqu'aux Etats-Unis, ce qui était je sais qui je pense, c'est la première fois qu'une affaire, somme toute, on peut dire vraiment Mballa.

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Les mêmes assassinats de magistrats, c'est pas banal. Il a pris une dimension absolument extraordinaire.

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Et pour vous, évidemment, c'est pain bénit. Tous ces documents ont été votre source dans la rédaction de cet ouvrage qui s'appelle L'affaire, le sang et la rumeur. Sous la direction de Jacques Miquel et d'Aurélien Pierre, vous le trouverez aux Éditions du Rouergue.

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Des centaines d'histoires disponibles remplaçant l'écoute et certains. 21.5.