Transcribe your podcast
[00:00:04]

Christophe Hondelatte. Une affaire criminelle du début du dix neuvième siècle. L'enquête sur la mort de deux jeunes bourgeois parisiens qui s'appelait Hippolyte et Auguste Ballet en 1822 et 1823, une histoire restée célèbre sous le titre de l'affaire Casta. C'est une affaire, je vous le dis tout de suite. Absolument extraordinaire. Un crime totalement machiavélique. Et pour le débriefe. Tout à l'heure, j'ai invité le professeur Frédéric Chauvaux. Bonjour monsieur Chauvaux. Bonjour, vous êtes professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Poitiers.

[00:00:38]

Vous êtes un spécialiste de la chose criminelle du 19ème siècle et notamment de la médecine légale et des poisons. Et j'aurais donc besoin de vous. Juste après mon récit que voici, c'est une histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Lebrun.

[00:00:58]

Christophe Hondelatte. L'histoire que je vais vous raconter aujourd'hui se déroule à Paris dans les années 20. A ce moment très particulier de l'histoire, où la France essaye de conjuguer les bienfaits de la monarchie et ceux de la révolution, le roi Louis 18 se retrouve à la tête d'une monarchie constitutionnelle. Je vous dis ça pour que vous connaissiez le contexte. Parce qu'à part ça, mon histoire éternelle, elle se soucie comme de la guigne des choses, de la politique.

[00:01:30]

Elle aurait très bien pu se dérouler quelques années avant, sous Napoléon ou beaucoup plus tard sous Emmanuel Macron, puisque c'est l'histoire d'un homme qui en est un autre, et même deux, juste pour de l'argent pour leur soutirer leur fortune. C'est le plus courant des crimes. Et si l'histoire a retenu ce crime là, c'est parce qu'il se déroule dans la haute. Chez les fils à papa de la bourgeoisie parisienne au début du 19ème siècle. Alors voilà comment ça commence le 1er juin 1823.

[00:02:01]

Un jeune homme de bonne famille, Auguste Ballé, meurt dans son lit dans une chambre de l'Auberge de la Tête Noire, à Saint-Cloud, près de Paris. Il est arrivé la veille avec un de ses amis. Ils ont pris une chambre et ils sont allés se promener, marcher, prendre l'air. Ils sont rentrés, ils ont dîné à l'auberge. Tous les deux, ils se sont couchés. Et l'ami raconte que dans la nuit, Auguste a été pris de vomissements et ensuite de coliques.

[00:02:28]

Et le lendemain, il meurt vers midi et demi morte. De quoi bien? L'ami a sa petite idée, car il se trouve qu'il est médecin. Le jeune médecin, diplômé depuis un peu plus d'un an, mais médecin tout de même.

[00:02:41]

A mon sens, il est mort du choléra et il en avait tous les symptômes, en tout cas. Quoi qu'il en soit, quand j'ai vu qu'il allait mal, j'ai fait venir deux confrères. Ils pourront vous dire dans quel état ils étaient. C'était horrible.

[00:02:56]

Et c'est vrai qu'en voyant l'état de son ami et se trouvant sans doute trop débutant pour poser lui même un diagnostic, il a fait venir un premier médecin le matin vers 11. Le docteur Pygargues, un docteur du coin qui a prescrit des émoluments et qui est revenu l'après midi pour tenter une saignée, ne voyant pas d'amélioration. C'est lui, le docteur Piquage, qui a fait appeler plus tard un docteur de Paris, le docteur Pelletan. Mais quand l'autre est arrivé, c'était trop tard.

[00:03:23]

Il n'y avait plus qu'à appeler le curé qui est venu donner l'extrême onction. Et Auguste est mort juste après.

[00:03:32]

A ce stade ci, les deux médecins signent le certificat de décès et rentrent chez eux sans rien dire. Il n'y a pas d'affaire, mais comme ils trouvent tous les deux cette mort très étrange, alors ils préviennent la police.

[00:03:45]

Bonjour brigadier, je me présente, je suis le docteur piquage et voici le docteur Pelletan de Paris. Nous sommes venus vous voir parce que l'un de nos patients vient de trépasser le sur Auguste Ballé, qui avait à peine 24 ans. Il est mort à l'Auberge de la Tête noire et nous avons des doutes, de sérieux doutes sur les raisons de sa mort. Tétreau Et pour quelles raisons?

[00:04:11]

Enfin, un garçon en pleine santé qui meurt comme ça d'un coup, ça n'est pas normal. Il y a autre chose. L'ami qui était avec lui, il se prétend médecin, mais je dois vous dire qu'il a vu un étonnant comportement. Le jeune Auguste était mourant, lui et ils allaient et venaient, et il s'est absenté sans cesse et il est parti au moins quatre fois. Et j'ai moi même prescrit des remèdes. Il ne lui a pas donné.

[00:04:36]

Enfin, voilà quoi. Nous trouvons que cela est suspicieux et nous avons souhaité vous prévenir. Voilà comment ça commence. Vous allez voir, c'est une affaire magnifique. C'est du grand art, avec une bonne dose de perversité.

[00:04:59]

Et donc, une enquête commence, qui consiste d'abord à reconstituer l'emploi du temps des deux amis à partir du moment où ils débarquent à l'Auberge de la Tête noire, l'aubergiste est interrogé, nous ont passé la journée à se promener, sans doute.

[00:05:14]

Je les ai vus, sont rentrés pour dîner. Ensuite, ils sont ressortis. Ils sont revenus deux heures plus tard et là, nous ont commandé une demi bouteille de vin chaud. Vous leur avez servi ce vin chaud ici? Non, non. Ils ont demandé qu'on leur montre dans la chambre. C'est notre servante qui l'aura montré.

[00:05:33]

Je me souviens qu'ils ont dit qu'il ne fallait pas rajouter de sucre, qu'ils avaient leur propre sucre. Ce n'est pas courant. Mais bon, voilà. Et ensuite, vous les avez revus. Bah oui, dans la nuit, lhôte là son ami, il nous a réveillé à 4 heures du matin. Salongo. Il a dit qu'il avait une insomnie. Il a demandé à ce qu'on lui ouvre la porte. Il voulait aller se promener. Quatre heures du matin.

[00:05:57]

Et à quelle heure est il rentré? Il est rentré vers les 8 heures. Là, il a vu que le sieur Auguste n'avait vraiment pas bien. Il nous a demandé d'où l'effroi. Ma domestique, la monter dans la chambre. Puis il est ressorti. Longtemps, au moins trois heures. Et quand il est revenu, il a demandé qu'on appelle un docteur. Ainsi donc, l'ami du mort s'est absenté plusieurs fois entre le moment où Auguste commence à donner des signes de faiblesse et le moment de sa mort, il s'absente quatre fois.

[00:06:29]

Et pourquoi faire? Et qui est il?

[00:06:32]

Cet ami, c'est un jeune bourgeois parisien, un jeune médecin de 27 ans, Edmée Samuel Kast, et il est vraiment médecin depuis un an. Alors, pourquoi ne soigne t il pas lui même son ami? Le docteur Piquage raconte par ailleurs que quand il a demandé qu'on lui montre les évacuations du malade, ses excréments. Autrement dit, il ne les avait plus. Il les avait jeté. Il avait évacué les évacuations. Très étonnant de la part d'un médecin qui doit bien savoir que l'observation des évacuations est essentielle pour un diagnostic, en tout cas en 1823.

[00:07:14]

Tout ça pour dire que d'entrée, c'est un ami, ce docteur Castan est suspect et il devient plus que suspect. Quand débarque le beau frère du mort, le beau frère d'Auguste, le frère de sa demi soeur. Sa seule famille de quatre.

[00:07:30]

Mais Samuel Casteurs était avec Auguste, juste au ciel. Vous le connaissez, si je le connais, mais enfin qu'il était l'ami d'Hippolyte, le petit frère d'Auguste qui est mort il y a sept mois à peine.

[00:07:44]

Eh oui, Auguste Ballet avait un petit frère, Hippolyte, qui est mort lui aussi le 5 octobre 1822, à l'âge de 24 ans. Il y a sept mois à peine à l'époque, il y avait bien eu des gens de son entourage pour trouver qu'il était mort un peu jeune et bien vite. Mais il n'y avait pas eu d'enquête, juste une autopsie qui avait conclu à une mort naturelle. Car Hippolyte Balhae était phtisie depuis ses 9 ans qu'il avait la tuberculose.

[00:08:12]

On a juste pensé que sa tuberculose s'était aggravée et qui avait accompagné la lente décrépitude du jeune Hippolyte Ballé. Edmé Samuel Castaing, son grand ami avant d'être l'ami d'Auguste Castaing, avait été l'ami d'Hippolyte et Hippolyte est mort dans ses bras. Et Auguste aussi. Le hasard, bien sûr que non.

[00:08:41]

A partir de ce moment là, les enquêteurs ont la conviction que casetas a tué les deux frères. Mais alors, pourquoi? Quelle pourrait être son mobile?

[00:09:00]

Le mobile commence à l'entrevoir quand on s'aperçoit qu'Auguste et Hippolyte était riche, très riche et puissant, hérité de deux cent soixante mille francs de leurs parents.

[00:09:11]

C'est considérable. Ils se sont partagé le magot familial quand Hippolyte est mort en octobre, qui a hérité de sa part du magot. On a cherché un testament. On pensait qu'il y en avait un. Ils ne s'entendaient pas du tout avec son frère Auguste. On disait qu'il avait légué toute sa fortune à sa demi soeur. On l'a cherché, ce testament, on l'a pas trouvé disparu. Et donc, en l'absence de testament. Eh bien, c'est Auguste qui a hérité Auguste, qu'on vient de retrouver raide mort à l'Auberge de la Tête noire, où il prenait du bon temps avec son ami le docteur Castan.

[00:09:48]

Vous commencez à entrevoir le scénario qui se profile. C'est du billard à trois bandes. C'est un crime de génie. Le jeune docteur Castaing tue son ami Hippolyte. Puis Gilles devient le grand ami de son frère Auguste, qui hérite et il le tue à son tour. Il ne manque qu'une seule pièce du puzzle qui hérite d'Auguste. Maintenant qu'il est mort, il semble qu'il y ait un testament. Alors alors? En attendant que le notaire ouvre son testament, on en apprend de belles sur le docteur Kastals.

[00:10:23]

Il est sans le sou. Il est médecin, certes, mais il n'a pas de patients. Il paraît qu'il ne soigne que les pauvres.

[00:10:31]

Le problème, c'est qu'il a charge d'âmes. Un jour, il est allé au chevet d'une patiente, une veuve. Il s'en est amouraché et il lui a collé deux marmot, une veuve. Je peux vous dire que dans ces années là, c'était très mal vu.

[00:10:46]

Dans une lettre à sa femme juste avant cette affaire, il écrit J'aimerais offrir une existence digne d'une âme comme la tienne. J'ai un si grand besoin que la fortune me favorise. Il a besoin d'argent. Le mobile précise.

[00:11:16]

Allons chez le notaire et assistons à l'ouverture du testament d'Auguste Balès, ayant lui même hérité de son frère. Le notaire est entrain de cacheter l'enveloppe. Bien. Je fais lecture du testament. Quoique en parfaite santé, je peux mourir d'un instant à l'autre, par maladie ou par accident. En conséquence de mon plein gré, j'ai l'institut pour mon seul et unique héritier et légataire universel.

[00:11:54]

Monsieur Edmé Samuel Castan, docteur en médecine. Voilà, la voilà la dernière pièce du puzzle. Le docteur Castan est l'héritier d'Auguste Ballé, son ami, qui fut lui même l'héritier de son frère Hippolyte. Son ami aussi. Et vous voulez savoir le pire? Le testament d'Auguste en faveur de son ami Castan est signé du 29 mai 1823, la veille de sa mort. Salauds de caste!

[00:12:32]

Pour boucler cette enquête, il reste à répondre à une question comment les a t il tués tous les deux, l'un après l'autre? Et ça, ça passe par une deuxième question restée en l'air jusqu'ici. Pour quelles raisons? Est ce que le docteur Castelain, diplômé de la faculté de médecine de Paris, n'avait pas de patients, n'avait pas de cabinet, n'avait pas de revenus? Bien, c'est qu'ils avaient autre chose à faire. Quand on lui demande pourquoi il n'a pas d'argent en général, voilà ce qu'il dit je m'occupe des indigents, c'est tout.

[00:13:13]

Je soigne les pauvres et ils ne paient pas rien de plus.

[00:13:18]

Et bien, c'est faux. C'est le docteur casetas n'a pas de patients. C'est parce qu'il a une autre marotte qui lui prend tout son temps. Il fait des expériences. Le docteur Castan est un chercheur. Quand on va perquisitionner chez lui, on tombe sur un laboratoire, des fioles, des tubes à essai, des flacons. Le docteur Kast est un spécialiste des poisons. C'est pour ça qu'il n'a pas le temps de voir de patients. En fouillant chez lui, on trouve des centaines de cahiers dans lesquels sont consignés toutes ses expériences.

[00:13:54]

Et en le lisant, on s'aperçoit qu'il a une fixette les poisons qui ne laissent pas de traces. C'est ça le cœur de ses recherches. l'Arsenic, par exemple, ça laisse des traces. À l'autopsie, ça se voit. Lui s'intéresse à des poisons végétaux comme la morphine, par exemple, l'acétate de morphine qui vient du pavot et qui serait invisible à l'autopsie. Sacré coco! C'est écrit dans l'un de ces cahiers.

[00:14:21]

Regardez là, il a mené des expériences sur des chiens. Il les a empoisonnés à l'acétate de morphine, puis disséqué à la recherche de traces. Il a fait ça aussi avec des chats. Et d'après ce qu'il écrit, les résultats étaient très encourageants.

[00:14:45]

Alors, a t on retrouvé du poison, des traces de poison dans le corps d'Auguste? On a fait une autopsie. Bien sûr, c'est le docteur Balzac de Saint-Cloud qui s'en est chargé. J'ai son rapport sous les yeux. Rien ne peut appuyer la présomption que les accidents qu'a connus la victime aient été produit par l'emploi d'un poison végétal. On a montré dans tout ce cadavre après de dix médecins, tout ce qu'ils savent dire, c'est. Il est mort sans nul doute d'une congestion cérébrale.

[00:15:15]

Bon, mais provoqué par quoi? Vous savez, les phénomènes cadavériques observés sur le corps de ballet se rencontrent très fréquemment dans les cadavres d'individus morts de maladies, et il n'y a rien de différent. Est ce que les poisons végétaux tels que l'acétate de morphine pourraient provoquer une congestion cérébrale?

[00:15:38]

Trois poisons peuvent produire de tels effets cadavériques. A ma connaissance, il y a les mystiques. Il y a effectivement l'acétate de morphine et il y a la strychnine. Mais vous ne pouvez pas affirmer qu'on a employé l'un de ces poisons pour le tuer, n'est ce pas? Non. On a pu en employer, mais ça peut être une maladie, seulement une maladie. Le docteur Castan aurait il découvert le poison parfait, le poison imparable, le poison qui ne laisse pas de traces?

[00:16:08]

C'est possible, c'est même très probable, mais pour l'instant, on manque de preuves. Les policiers font alors le tour des pharmaciens de Paris et ils tombent sur le pharmacien Caylus. Bonjour docteur. Avez vous vendu ces derniers temps de l'acétate de morphine? Ah oui, oui, ça n'est pas si courant. Mais nous vendons, oui, laissez moi voir mes registrars.

[00:16:43]

J'ai vendu Dégrada acétate de morphine. Le 18 septembre de l'année dernière. Avez vous gardé une trace du destinataire? Oui, j'ai lu une ordonnance, une ordonnance du docteur Edmé, mais Samuel Castan, 3 semaines, trois semaines avant la mort d'Hippolyte Baller.

[00:17:06]

Il achète de l'acétate de morphine.

[00:17:08]

Ah attendez! Je lui ai aussi délivré de l'acétate au mois de mai de cette année.

[00:17:14]

Oui, oui, oui. Au mois de mai, Auguste est mort le 30 mai. Et lui, alors? Edmé Samuel Castan. Qu'est ce qu'il dit de tout ça? Lui, il joue les vierges effarouchées. Je suis chercheur, voilà tout. Et les poisons ne sont qu'une partie de ma recherche. Il est normal de travailler sur les marques, co-fonde les produits sur le corps, non.

[00:17:44]

Vous n'avez pas empoisonné les frères Baller, mais pas du tout. Ils sont morts tous les deux de maladie. Edmé Samuel Castaing va s'accrocher à cette position jusqu'au bout. Il n'y aura rien d'autre à en tirer. Alors, on fouille, on fouille encore et on tente de remonter le chemin des héritages en recoupant les témoignages, les policiers découvrent un scénario absolument abject. Ils trouvent plusieurs témoins, des domestiques, des amis qui jure. Hippolyte, qui avait la tuberculose.

[00:18:18]

Je vous rappelle, avait fait un testament.

[00:18:21]

On avait parlé, il me l'avait montré. Joli feu. Il désignait sa soeur comme légataire universel et il ne souhaitait pas léguer sa fortune à son frère Auguste, qu'il n'aimait pas depuis l'enfance.

[00:18:33]

Or, ce testament. Vous vous souvenez qu'on ne l'a pas retrouvé? Et bien, c'est Casta qui l'a subtilisé. Mieux que ça, le corps de son ami Hippolyte était à peine tiède. Castaing a pris contact avec Auguste pour lui monnayer le testament. Cent mille francs. On a retrouvé soixante dix mille francs sur son compte en banque et 30 000 sur celui de sa mère. Et des tas de gens racontent qu'à partir de ce moment là, le docteur a changé de train de vie.

[00:19:03]

On a aussi trouvé une lettre d'Auguste qui réclame la somme à son banquier. Je vous annonce avec la plus grande peine que je viens de perdre mon frère. Je vous écris aussi que j'ai absolument besoin de cent mille francs pour aujourd'hui, même si cela est possible. Jean est le plus grand besoin. C'est pas joli, joli, mais les deux hommes avaient à ce moment là un intérêt commun. Auguste écarté de l'héritage de son frère. Récupérer le pactole?

[00:19:30]

Pas vu, pas pris. Et Castéra, ma foi, faisait avancer son plan. Maintenant, il pouvait passer à la suite. Il pouvait s'occuper d'Auguste. Machiavélique.

[00:19:47]

L'enquête se termine et voilà donc le scénario des crimes retenus par le procureur Bellard. Après avoir entendu des dizaines et des dizaines de témoins au cours de l'enquête qui a duré cinq mois.

[00:20:04]

Le docteur casetas est d'abord l'ami d'Hippolyte, qu'il a connu à l'université. Il est aussi son médecin et la santé d'Hippolyte se dégrade. Danko? Il meurt en quatre jours et pendant ces quatre jours, le docteur Castan est omniprésent à ses côtés, 24 heures sur 24. Le choix qu'il le dorlote.

[00:20:24]

Il déjeune et il dîne avec lui.

[00:20:26]

Et, en vérité, il empoisonne à petit feu. Hippolyte meurt quelques minutes après sa mort. Le docteur Castan envoie une missive au frère du défunt, Auguste. Il lui propose de lui vendre le testament qui le déshériter. Cent mille francs. Auguste accepte. Il donne l'argent à Castan et dans la foulée, il hérite de son défunt frère. À partir de ce moment là, Castaing se débrouille pour devenir immédiatement l'ami, le grand ami d'Auguste. En quelques semaines, ils deviennent si proches que l'autre le désigne par testament comme étant son héritier.

[00:21:05]

Il a fallu de la fourberie pour arriver à ça. Parce que, contrairement à Hippolyte, Auguste n'est pas malade. Il est jeune, il a 24 ans. Il n'a aucune raison de rédiger un testament. Castan déploie des trésors de persuasion pour le convaincre. Auguste rédige d'abord un testament olographe qui traîne chez lui dans un tiroir et finalement, il va le déposer chez un notaire.

[00:21:29]

Le 29 mai 1823, le lendemain, 30 mai, Castaing lui dit Mon cher Auguste!

[00:21:40]

Que dirait tu que nous allions passer quelques jours à la campagne? C'est une merveilleuse idée, mon ami. Je connais une petite auberge où nous serons fort bien. Il s'agit de l'Auberge de la Tête noire, à Saint-Cloud.

[00:21:52]

Allongé ce soir, ils y vont en voiture, à cheval. Ils arrivent à l'auberge. L'aubergiste leur donne une chambre à deux. Le lendemain, ils se promènent tous les deux. Toute la journée, ils rentrent dîner à l'auberge et vers 9 heures du soir, Castaing demande à l'aubergiste aubergiste Soyez gentil de nous monter du vin chaud, mais n'y mettez pas de sucre.

[00:22:15]

Nous avons apporté le notre. Ça, c'est une astuce. C'est un prétexte pour sucrer le vin chaud lui même et y glisser à l'occasion le poison. Ce poison, sans doute de l'acétate de morphine, est très amère, très amère, alors que certains rajoute du citron pour dissimuler l'amertume. Mais du coup, le breuvage est infect.

[00:22:40]

Oh, mon ami! Quelle horreur! Votre boisson? Vous avez mis trop de citron? Enfin, c'est un que je ne peux pas le boire. Raté. Auguste n'en boit qu'un demi verre. Suffisamment pour le rendre malade. Mais pas assez pour en mourir. Et là, le bon docteur n'a plus de poison. Pour finir le travail. Du coup, vers 4 heures du matin, il se lève. Il se fait ouvrir la porte de l'auberge. Il dit qu'il va se promener.

[00:23:06]

Il ment. Il prend une voiture à cheval et il se rend à Paris à 8 heures pétantes. Il entre dans l'officine du pharmacien Robin, au 5 de la rue de la Feuillade. Bonjour. Voici une ordonnance que j'ai pour les métiers qu'il m'en faudrait 12 grains. S'il vous plaît. L'employé de la pharmacie rechigne un peu. C'est que 12 Grasser beaucoup. Puis je vous demander quel usage vous comptez en faire? C'est pour faire un lavage selon la méthode du docteur Castan.

[00:23:41]

L'employé ne connaît pas, alors il les lui donne Castan est venu chercher du poison pour finir le sale boulot et ensuite il va toquer à une autre pharmacie, place du Pont Saint-Michel, la pharmacie du docteur Chevalier qu'il connaît un peu.

[00:23:57]

Bonjour, cher monsieur, bonjour.

[00:24:00]

Auriez vous l'amabilité de me délivrer un demi gros d'acétate de morphine? Ça a été une sacrée quantité, docteur.

[00:24:09]

Comme vous le savez, je me livre à des expériences sur des animaux. Guesnain obtient alors ce qu'il demande à ce moment là. Elle a un cabriolet et toute bride abattue. Il retourne à l'auberge de la tête noire.

[00:24:24]

Ah, me voilà de retour de ma promenade. Comment va mon ami Auguste? Il est dérangé. Il ne va pas bien. Je vais m'en occuper. Soyez gentil de du l'effroi. Je vais lui en donner.

[00:24:38]

On lui montre le l'effroi Casta et glisse une nouvelle dose de poison, sans doute un mélange d'acétate de morphine et démotique. Et en quelques minutes, l'autre se met à vomir tripes, boyaux. A ce moment là, Castaing est de nouveau la chambre. Où va t il? On pense qu'il va planquer le reste du poison, car il est méfiant. Il revient et il constate que son ami Auguste est très mal, mais qu'il n'est toujours pas mort. Donc, il ressort.

[00:25:08]

Il va rechercher un peu plus de poison. Il revient. Il l'administre, ce rab de poison à Auguste à la cuillère, semble t il. Et ensuite, il fait tout un cirque en faisant venir deux médecins. Et quand le docteur Piquage prescrit des émoluments, il omet de les lui donner. Il fait enfin venir un curé pour lui donner l'extrême onction. Et là, il fait tout un cinéma. Il pleurniche, il gémit. Pauvre ami Auguste.

[00:25:37]

Quelle malédiction!

[00:25:38]

Quelle malédiction! Quelle tristesse!

[00:25:43]

Mourir si jeune! Et Auguste finit par passer l'arme à gauche. Voilà donc le scénario des deux crimes tel qu'il résulte de l'enquête de cinq mois conduite par le procureur Bellard. Il n'y a pas de preuve. C'est vrai que les frères Ballé ont été empoisonné. Il n'y en a pas, mais il y a suffisamment d'éléments concordants pour renvoyer le docteur Castan devant une cour d'assises.

[00:26:08]

Mesdames et messieurs. La cour. Le procès d'Edmond Samuel Castaing s'ouvre le 10 novembre 1823 devant la cour d'assises de la Seine. Soyons clairs il risque l'échafaud.

[00:26:23]

Faites entrer l'accusé, je vous bré. Et Castéra apparaît petit, râblé, vêtu de noir, apparemment calme, Castan. Je vous l'ai dit, ni depuis le début de l'enquête au procès, il continue de nier même les évidences.

[00:26:39]

Monsieur casetas. Vous vous levez à 4 heures du matin pour vous rendre à Paris, où vous achetez successivement de l'acétate de morphine et de l'éthique chez deux pharmaciens. Pourquoi faire, monsieur? Il y avait des chats qui a empoisonné la vie de l'auberge. Il faisait tellement de bruit que nous ne pouvions pas dormir. Je suis donc allé acheter du poison pour en débarrasser l'auberge.

[00:27:14]

Le procès dure six jours. Le président de la cour d'assises fait défiler 93 témoins. Les jurés se retire pour délibérer pendant deux heures. C'est beaucoup pour l'époque, mais ils butent sur un manque de preuves, notamment au sujet de la mort d'Hippolyte. Il était phtisie, il était tuberculeux. Comment être certain qu'il est mort empoisonné? Il décide donc d'acquitter le docteur Castan du meurtre d'Hippolyte Palé. Mais concernant le vol du testament et l'empoisonnement d'Auguste, ils n'ont aucun doute.

[00:27:51]

Lacko, vu la déclaration du Juri, vu les articles 439, 300 et 302 du Code pénal, condamne le docteur Edmé Samuel Castan à la peine de mort.

[00:28:05]

Le président se tourne alors vers Kast et lui demande de commenter sa peine. Je marcherai avec délice à l'échafaud. Vous savez? Parce que ma conscience ne me reproche rien. Vous avez voulu la mort, messieurs? Je suis prêt à mourir. Me voici. Il tente néanmoins de se pourvoir en cassation. Demande rejetée. L'exécution est programmée pour le 6 décembre 1823. Quelques jours avant, Castet réclame qu'on lui fasse porter une montre en prison, une montre de famille à laquelle il tient beaucoup.

[00:28:49]

Le directeur de la prison, méfiant, examine la montre sous toutes les coutures et vous savez ce qu'il trouve, planqué dans une double épaisseur du poison. Le docteur casetas a voulu s'empoisonner pour échapper à la guillotine. En vain. Le samedi 6 décembre, on le réveille à 7 heures du matin. Il écrit une longue lettre à sa maîtresse, la veuve.

[00:29:11]

Il se confesse très longuement auprès de l'abbé Montay. Il avale un potage, il boit du vin et à deux heures de l'après midi, on le conduit en place de grève où l'attend une petite foule venue assister à son exécution. On le hisse sur l'échafaud pendant quatre minutes. Il prie à genoux à deux heures et vingt cinq minutes. Le couperet tombe.

[00:29:44]

Voilà donc pour cette histoire, je suis avec le professeur Frédéric Chauveau, vous êtes historien, professeur à l'Université de Poitiers. Vous êtes un spécialiste de la chose criminelle au 19ème siècle. Vous vous êtes intéressé récemment aux poisons puisque vous leur avez consacré une exposition. Première chose j'ai été extrêmement surpris en allant aux documents originaux de cette affaire auxquels on a accès grâce à la Bibliothèque nationale. Ça n'est pas une enquête bâclée. Des dizaines et des dizaines de personnes ont été entendues.

[00:30:17]

Plus de 90 personnes sont appelés à témoigner au procès d'assises. On a mis le paquet. On mettait le paquet à l'époque comme ça. Pas véritablement parce qu'on a des enquêtes qui sont bâclées. On interroge cinq personnes et là, on a effectivement une véritable investigation judiciaire. Ce n'est pas si fréquent et ça montre aussi peut être tout de suite, l'intérêt que les différents protagonistes prêtaient aux affaires. On peut aussi souligner qu'à l'époque, la plupart des empoisonneurs sont des femmes.

[00:30:45]

Ce sont les empoisonneuse qu'un homme passe à l'acte à ce moment là. Évidemment, ça suscite une énorme curiosité.

[00:30:51]

Ce qui est rare est cher. C'est fait. Ce qui est rare est cher. Il y a aussi ça. Ça m'a beaucoup amusé dans le traitement papier de cette affaire, à travers la procédure de l'époque. Beaucoup, beaucoup, beaucoup d'aspects moralistes et notamment il y a des pages et des pages sur les mauvaises mœurs du docteur Castan, qui avait mis deux polichinelle dans le tiroir, comme on disait à cette pauvre veuve. On insiste sur le fait que tout cela est très immoral.

[00:31:17]

La morale compte beaucoup.

[00:31:19]

C'est un élément essentiel. Un procureur général dire il avait une très mauvaise conduite. La preuve il avait une maîtresse et deux enfants. Et donc, on a toute une série d'éléments comme ça qui relèvent effectivement du jugement de valeur, de la morale, des présupposés. Et on s'aperçoit aussi que le fait qu'on trouve assez vite un mobile et que ce mobile soit assez classique, que ce soit, l'argent constitue presque une preuve, comme si, au fond, la démonstration qu'il avait en mobile suffisait à en faire une preuve.

[00:31:47]

Faute d'autres preuves, je me trompe.

[00:31:49]

Vous avez tout à fait raison puisque la somme que reçoit le docteur, c'est à peu près 500 000 francs de l'époque. Si on le traduit aujourd'hui, ça fait à peu près 325 000 euros. Mais comme les conditions d'existence ne sont pas du tout les mêmes, c'est à peu près comme si quelqu'un passe à l'acte aujourd'hui pour obtenir environ 450 000 euros d'aujourd'hui. C'est un peu le fondement, du coup, pour les juristes qui sont des hommes, il y en a que 12.

[00:32:14]

Ce sont des boutiquiers, des commerçants. Donc, l'argent comme mobile, évidemment, ça semble tout à fait naturel. Mais qu'est ce qui pèse à ce début du dix neuvième siècle dans un dossier d'instruction? Est ce qu'il faut des preuves? Ou est ce que des éléments convergents, et notamment un vrai mobile, peuvent suffire?

[00:32:34]

A l'époque, il y a déjà une controverse puisque la preuve royal, c'est l'aveu. Deuxième preuve la hiérarchie. C'est la preuve qui moniale la preuve par témoins et vous l'avez rappelé, 90 témoins qui sont sollicités ou un peu plus au moment du procès. Et donc, à ce moment là, effectivement. Donc, comme il n'y a pas grand chose, reste le mobile et le mobile semblent plausibles.

[00:32:55]

Alors, à l'époque, on fait appel à plus de dix médecins pour examiner le cadavre d'Auguste Ballé. Pas celui d'Hippolyte Pallez, qui est malade, qui fait l'objet d'une autopsie. Sans doute un peu rapide. Il n'est pas certain qu'on ait ouvert le corps à ce moment là. On s'est contenté d'une observation extérieure. Il était très amaigri, il était digic. Ma foi, on a conclu qu'il était mort de mort naturelle.

[00:33:17]

Mais enfin, Auguste, on le montre, a dit médecin. Qu'est ce qui se passe dans une autopsie au dix neuvième siècle? De quoi est capable de témoigner quand on a ouvert un corps à cette époque là?

[00:33:31]

D'abord, dit médecin, c'est absolument exceptionnel. C'est fait rarissime dans les affaires, la toxicologie en France a été véritablement installée entre 1800 et 614. Mais à l'époque, on n'est pas capable de déceler avec certitude la quantité de poison et la nature d'un poison contenu par l'enveloppe charnelle. On sait qu'à partir de 1840, on est obligé de bricoler entre guillemets. On peut voir des traces physiques dans lesquelles le prince, par exemple. Mais d'abord, parfois, certains maissin ouvraient le cadavre, utilisaient leur appendice nasal qui a été mis au dessus.

[00:34:01]

Et s'il y avait une légère odeur de vinaigre, ça laissait supposer qu'il y avait véritablement empoisonnement.

[00:34:07]

On refait encore comme aujourd'hui, les médecins légistes sentent le bol gastrique. Je l'ai vu faire une autopsie pour savoir s'il a mangé des pâtes ou bu du vin blanc avant de mourir.

[00:34:18]

Et puis, à l'époque, il y a aussi un autre élément qui est contraire à l'enquête judiciaire et à la neutralité de l'expert. Et qu'on dit que c'est un malade. Le médecin expert doit chercher des preuves ou des témoignages connexes. Il se transforme un peu en juge d'instruction et il essaye de recueillir un certain nombre de témoignages qui permettent de décrire un peu l'état de la maladie ou du malaise de celui qui est passé de vie à trépas.

[00:34:43]

Pour avoir raconté quelques affaires du 18ème et du début du 19ème siècle. Dans ces années là, le poison le plus employé, c'est l'arsenic, mais l'arsenic, je crois me souvenir que les médecins légistes arrivent à le détecter. C'est ça le contexte. l'Arsenic est détecté à partir de 1840 parce que c'est l'appareil d'un Anglais, d'un savant qui s'appelait Marché, qui permet à ce moment là de visualiser un anneau qu'un un peu lumineux ou un peu plus clair par rapport.

[00:35:13]

Et là, on a une certitude.

[00:35:14]

Donc, en 1823, là où il pourrait empoisonner les gens qu'il veut tuer avec de l'arsenic.

[00:35:20]

Voilà, on n'a que des hypothèses. La seule chose, effectivement, c'est quand on ouvre le cadavre. On regarde les tissus qui sont davantage rouges, la teinte, ce moment dans les descriptions. Il y a toute une série de mots qui sont utilisés pour définir et, si je puis dire, une sorte d'arc en ciel des différentes couleurs et de l'altération des différents tissus. Mais il ne peut pas y avoir de certitude absolue. Donc, s'il avait utilisé l'arsenic, il se serait plus fait pincer qu'avec l'acétate de morphine.

[00:35:44]

Absolument. Alors, quel progrès représente en la matière l'acétate de morphine? D'abord, est ce que c'est un poison qui a été utilisé comme tel? A cette période là, où est ce que vraiment c'est un précurseur? Le docteur Questa est un précurseur puisque l'acétate, c'est en fait un sel qui est formé après avec différentes bases, dont l'acétate de morphine. C'est quelque chose qui est tout à fait nouveau parce que la morphine est véritablement, si je peux dire, identifier et l'isoler simplement en 1804.

[00:36:12]

C'est tout à fait récent et donc être capable d'utiliser l'acétate de morphine. Il fallait vraiment être au fait des différents poisons. La preuve, c'est que lors du procès, on fait appel au grand spécialiste des poisons de l'époque étaient deux vergers et deux vergers, donc fait une déclaration pas du tout à charge, extrêmement timorée et prudente. Et donc effectivement utilisé l'acétate de morphine. C'est faire preuve d'une spécialité rare à cette époque là.

[00:36:37]

C'est donc une invention lorsqu'après plus tard, ce poison inventé par Castan a été utilisé où il a été utilisé dans d'autres affaires, c'est à dire, en gros, au dix neuvième siècle, jusqu'aux années 1880.

[00:36:50]

Vous l'avez évoqué tout à l'heure, il y a une grande peur. C'est la peur des poisons invisibles, ce qu'on ne peut pas identifier ou qu'on ne peut pas détecter, et notamment des poisons, donc volatils. Effectivement, au moins jusqu'aux années 1870 1880, on suspecte éventuellement l'utilisation de la morphine, mais on n'a pas de certitude absolue. Est ce qu'on peut imaginer que, ayant lu le compte rendu du procès Castan, que les empoisonneurs de la fin du 19ème utilisent l'acétate de morphine?

[00:37:17]

On peut imaginer que ces comptes rendus du procès, ou plutôt qu'ils ont lu Alexandre Dumas et qu'à ce moment là, ça leur a donné des idées. Parce qu'à l'époque, on racontait les procès dans le détail, beaucoup plus qu'on ne le fait aujourd'hui. Il y avait des journaux qui étaient imprimés, spécialement distribués dans toute la France. Aparté par calèche et à Marseille. Quatre 5 jours après, on pouvait avoir le compte rendu d'un procès qui se tenait à Paris.

[00:37:38]

Tout à fait à l'époque. On a aussi des idées, des complaintes qui sont diffusées un petit peu partout. Ce sont des chants, danses et chants, mais aussi parfois avec des textes. Et certaines complaintes sont illustrées par des croquis pris à la hâte sur la scène d'exécution. Mais le premier grand périodique judiciaire qui donnera des idées après À Maupassant 1825, c'est la Gazette des tribunaux. Et donc, entre 1823 et 1825, il y a un flottement et la publicité du procès pâtit un peu de cette presse qui est embryonnaire.

[00:38:07]

Alors, quel est le rôle de l'éthique? Parce qu'il va donc acheter douze grains démotique entre le moment où il tente d'empoisonner Auguste et le moment où il trépasse vraiment les métèques. J'ai regardé un peu ce que c'était sur Internet. Il est écrit que c'est en vomitif. Ce n'est pas un poison en tant que tel.

[00:38:26]

Et là, effectivement, fascines des curiosités du procès puisque logiquement, quand quelqu'un va régurgiter notamment l'acétate de morphine à ce moment là, il ne peut pas véritablement être empoisonné. Et les deux avocats qui vont se succéder vont utiliser cet élément là comme argument en disant là, c'est contradictoire. Si c'est un spécialiste des poisons, eh bien, il ne va pas procéder de la sorte, c'est à dire si il prend de l'éthique avec l'acétate de morphine. La chance est qu'il y régurgite avant que l'acétate est imprégné le corps, que ce soit l'accusation ou la défense.

[00:38:56]

Tout le monde a dit que pour que la morphine puisse être efficace, il fallait qu'il y ait digestion et donc ça peut durer entre 30 minutes et puis 12 heures. Mais il faut qu'il y ait un temps de digestion que l'on puisse le constater. Et là, effectivement, l'alliance des deux produits, c'est contradictoire.

[00:39:12]

L'empoisonnement aujourd'hui est quelque chose qui a quasi disparu, sauf si on retient les benzodiazépines, c'est à dire les somnifères qui sont encore couramment utilisés pour tuer quelqu'un. Mais le poison en lui même n'est plus utilisé. Jusqu'à quand est ce qu'on utilise le poison dans le crime? Et quand est ce que ça s'arrête et pourquoi?

[00:39:32]

Disons qu'il y a eu une thèse de droit qui a été soutenue au 19ème siècle, qui montre que majoritairement, en chiffres absolus, il y a davantage de femmes que d'hommes. Et d'ailleurs, parce qu'il y a. De femmes criminelles par rapport aux USA. Les hommes sont majoritairement beaucoup plus criminels que les femmes. Mais du coup, en données brutes évidemment, en proportion, il y a plus d'hommes et donc le poison disparait. Il y a une peur que, finalement, on puisse détecter les traces.

[00:39:57]

Et à ce moment là, ça deviendrait donc une preuve. Mais c'est assez difficile à préciser. Disons que c'est peut être dans les années 1950 1960 ou ça commence véritablement à disparaître, mais rien ne laisse supposer qu'il est encore aujourd'hui les poisons dont on n'a pas forcément retrouvé la trace et qui sont utilisés avec efficacité. Et quand on regarde l'histoire du crime comme ça 17ème, 18ème, 19ème siècle au début du 20ème siècle, il y a une course à l'échalote entre ceux qui imaginent les poisons invisibles et ceux qui apprennent à les détecter.

[00:40:28]

C'est un peu comme le dopage. Il faut avoir un coup d'avance. Tout à fait. Il y a véritablement une course au dix neuvième. Il ne faut pas oublier que l'arsenic, par exemple, se trouve partout et que des fois, dans une cuisine, entre la farine, puis le pot ou on conserve de l'arsenic pour combattre les nuisibles, les rats ou les souris. On peut très bien, donc, par maladresse, voilà faire une confusion.

[00:40:48]

l'Arsenic a été le poison le plus employé de l'histoire du crime. On est d'accord. Oui, c'est le véritable best seller du Poison sous Louis, 14 ans.

[00:40:58]

Là aussi, on est d'accord la brave villiériste de l'arsenic ingéniés de l'arsenic, mais un certain nombre d'indications de supposer que c'est quand même plus ancien, encore plus ancien que le 16ème siècle bien avant.

[00:41:10]

Merci infiniment merci d'être passé par ce studio, professeur Frédéric Chauvaux. Je rappelle que vous enseignez l'histoire contemporaine, le contemporain 19ème 20ème siècle avant avancé de l'ancienne ou de la moderne ou de la moderne.

[00:41:25]

Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et surtout attertois. Faire.