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La seconde Christophe Hondelatte. Une affaire criminelle du début du dix neuvième siècle. L'enquête sur la mort de deux jeunes bourgeois parisiens qui s'appelait Hippolyte et Auguste Ballet en 1822 et 1823, une histoire restée célèbre sous le titre de l'affaire Casta. C'est une affaire, je vous le dis tout de suite. Absolument extraordinaire. Un crime totalement maquillé. Vélique, c'est une histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. L'histoire que je vais vous raconter aujourd'hui se déroule à Paris dans les années 20. A ce moment très particulier de l'histoire, où la France essaye de conjuguer les bienfaits de la monarchie et ceux de la révolution, le roi Louis 18 se retrouve à la tête d'une monarchie constitutionnelle. Je vous dis ça pour que vous connaissiez le contexte. Parce qu'à part ça, mon histoire éternelle, elle se soucie comme de la guigne des choses, de la politique.

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Elle aurait très bien pu se dérouler quelques années avant, sous Napoléon ou beaucoup plus tard sous Emmanuel Macron, puisque c'est l'histoire d'un homme qui endure un autre et même deux. Juste pour de l'argent, pour leur soutirer leur fortune. C'est le plus courant des crimes. Et si l'histoire a retenu ce crime là, c'est parce qu'il se déroule dans la haute. Chez les filles, ça, papa de la bourgeoisie parisienne au début du 19ème siècle.

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Alors voilà comment ça commence le 1er juin 1823. Un jeune homme de bonne famille, Auguste Ballé, meurt dans son lit dans une chambre de l'Auberge de la Tête Noire, à Saint-Cloud, près de Paris. Il est arrivé la veille avec un de ses amis. Ils ont pris une chambre et ils sont allés se promener, marcher, prendre l'air. Ils sont rentrés, ils ont dîné à l'auberge. Tous les deux, ils se sont couchés. Et l'ami raconte que dans la nuit, Auguste a été pris de vomissements et ensuite de coliques.

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Et le lendemain, il meurt vers midi et demi morte de quoi? L'ami a sa petite idée, car il se trouve qu'il est médecin. Le jeune médecin, diplômé depuis un peu plus d'un an, mais médecin tout de même.

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A mon sens, il est mort du choléra et il en avait tous les symptômes. En tout cas, quoi qu'il en soit, quand j'ai vu qu'il allait mal, j'ai fait venir deux confrères. Ils pourront vous dire dans quel état il était. C'était horrible.

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Et c'est vrai qu'en voyant l'état de son ami et se trouvant sans doute trop débutant pour poser lui même un diagnostic, il a fait venir un premier médecin le matin vers 11. Le docteur Pygargues, un docteur du coin qui a prescrit des émotions et qui est revenu l'après midi pour tenter une saignée, ne voyant pas d'amélioration. C'est lui, le docteur Piquage, qui a fait appeler plus tard un docteur de Paris, le docteur Pelletan. Mais quand l'autre est arrivé, c'était trop tard.

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Il n'y avait plus qu'à appeler le curé qui est venu donner l'extrême onction. Et Auguste est mort juste après.

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A ce stade ci, les deux médecins signent le certificat de décès et rentrent chez eux sans rien dire. Il n'y a pas d'affaire, mais comme ils trouvent tous les deux cette mort très étrange, alors ils préviennent la police.

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Bonjour brigadier, je me présente, je suis le docteur piquage et voici le docteur Pelletan de Paris. Nous sommes venus vous voir parce que l'un de nos patients vient de trépasser le sieur Auguste Ballé, qui avait à peine 24 ans. Il est mort à l'Auberge de la Tête noire et nous avons des doutes, de sérieux doutes sur les raisons de sa mort. Tétreau Et pour quelles raisons?

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Enfin, un garçon en pleine santé qui meurt comme ça d'un coup. Ça n'est pas normal qu'il y a autre chose, l'ami qui était avec lui. Il se prétend médecin, mais je dois vous dire qu'il a vu un étonnant comportement. Le jeune Auguste était mourant. Et bien lui, il allait et il venait. Il s'est absenté sans cesse et il est parti au moins quatre fois. Et j'ai moi même prescrit des remèdes. Il ne lui a pas donné.

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Enfin, voilà quoi. Nous trouvons que cela est suspicieux et nous avons souhaité vous en prévenir. Voilà comment ça commence. Vous allez voir, c'est une affaire magnifique. C'est du grand art, avec une bonne dose de perversité.

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Et donc, une enquête commence, qui consiste d'abord à reconstituer l'emploi du temps des deux amis à partir du moment où ils débarquent à l'Auberge de la Tête noire, l'aubergiste est interrogé, nous ont passé la journée à se promener, sans doute.

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Je les ai vus, sont rentrés pour dîner. Ensuite, ils sont ressortis. Ils sont revenus deux heures plus tard et là, nous ont commandé une demi bouteille de vin chaud. Vous leur avez servi ce vin chaud ici? Non, non. Ils ont demandé qu'on leur montre dans la chambre. C'est notre servante qui l'aura montré.

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Je me souviens qu'ils ont dit qu'il ne fallait pas rajouter de sucre, qu'ils avaient leur propre sucre. Ce n'est pas courant. Mais bon, voilà. Et ensuite, vous les avez revus. Bah oui, dans la nuit, lhôte là son ami, il nous a réveillé à 4 heures du matin. Salongo. Il a dit qu'il avait une insomnie. Il a demandé à ce qu'on lui ouvre la porte. Il voulait aller se promener. Quatre heures du matin.

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Et à quelle heure est il rentré? Il est rentré vers les 8 heures. Là, il a vu que le sieur Auguste n'avait vraiment pas bien. Il nous a demandé d'où l'effroi. Ma domestique, la monter dans la chambre. Puis il est ressorti. Longtemps, au moins trois heures. Et quand il est revenu, il a demandé qu'on appelle un docteur. Ainsi donc, l'ami du mort s'est absenté plusieurs fois entre le moment où Auguste commence à donner des signes de faiblesse et le moment de sa mort, il s'absente quatre fois.

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Et pourquoi faire? Et qui est il?

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Cet ami, c'est un jeune bourgeois parisien, un jeune médecin de 27 ans, Edmée Samuel Kast, et il est vraiment médecin depuis un an. Alors, pourquoi ne soigne t il pas lui même son ami? Le docteur Oligarches raconte par ailleurs que quand il a demandé qu'on lui montre les évacuations du malade, ses excréments. Autrement dit, il ne les avait plus. Il les avait jeté. Il avait évacué les évacuations. Très étonnant de la part d'un médecin qui doit bien savoir que l'observation des évacuations est essentielle pour un diagnostic, en tout cas en 1823.

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Tout ça pour dire que d'entrée, ses amis, ce docteur Castan est suspect et il devient plus que suspect. Quand débarque le beau frère du mort, le beau frère d'Auguste, le frère de sa demi sœur, sa seule famille.

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Vendredi 4 mai, Samuel Casteurs était avec Auguste, juste au ciel. Vous le connaissez, si je le connais, mais enfin qu'il était l'ami d'Hippolyte, le petit frère d'Auguste qui est mort il y a sept mois à peine.

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Eh oui, Auguste Ballet avait un petit frère, Hippolyte, qui est mort lui aussi le 5 octobre 1822, à l'âge de 24 ans. Il y a sept mois à peine à l'époque, il y avait bien eu des gens de son entourage pour trouver qu'il était mort un peu jeune et bien vite. Mais il n'y avait pas eu d'enquête. Juste une autopsie qui avait conclu à une mort naturelle, car Hippolyte Balhae était phtisie depuis ses 9 ans qu'il avait la tuberculose.

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On a juste pensé que sa tuberculose s'était aggravée et qui avait accompagné la lente décrépitude du jeune Hippolyte Ballé. Edmé Samuel Castaing, son grand ami avant d'être l'ami d'Auguste Castaing, avait été l'ami d'Hippolyte et Hippolyte est mort dans ses bras. Et Auguste aussi. Le hasard, bien sûr que non.

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A partir de ce moment là, les enquêteurs ont la conviction que casetas a tué les deux frères. Mais alors, pourquoi? Quelle pourrait être son mobile?

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Le mobile commence à l'entrevoir quand on s'aperçoit qu'Auguste et Hyppolite étaient riches, très riches et les autorités de 160 000 de leurs parents.

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C'est considérable. Ils se sont partagé le magot familial quand Hippolyte est mort en octobre, qui a hérité de sa part du magot. On a cherché un testament. On pensait qu'il y en avait un. Ils ne s'entendaient pas du tout avec son frère Auguste. On disait qu'il avait légué toute sa fortune à sa demi soeur. On l'a cherché, son testament, on l'a pas trouvé disparu. Et donc, en l'absence de testament. Eh bien, c'est Auguste qui a hérité Auguste, qu'on vient de retrouver raide mort à l'Auberge de la Tête noire, où il prenait du bon temps avec son ami le docteur Castan.

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Vous commencez à entrevoir le scénario qui se profile. C'est du billard à trois bandes. C'est un crime de génie. Le jeune docteur Castan tue son ami Hippolyte. Puis Gilles devient le grand ami de son frère Auguste, qui hérite et il le tue à son tour. Il ne manque qu'une seule pièce du puzzle qui hérite d'Auguste. Maintenant qu'il est mort, il semble qu'il y ait un testament. Alors alors?

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En attendant que le notaire ouvre son testament, on en apprend de belles sur le docteur Kastals. Il est sans le sou. Il est médecin, certes, mais il n'a pas de patients. Il paraît qu'il ne soigne que les pauvres.

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Le problème, c'est qu'il a charge d'âmes. Un jour, il est allé au chevet d'une patiente, une veuve. Il s'en est amouraché et il lui a collé deux marmot, une veuve. Je peux vous dire que dans ces années là, c'était très mal vu.

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Dans une lettre à sa femme juste avant cette affaire, il écrit J'aimerais offrir une existence digne d'une âme comme la tienne. J'ai un si grand besoin que la fortune me favorise. Il a besoin d'argent. Le mobile précise.

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Allons chez le notaire et assistons à l'ouverture du testament d'Auguste Ballé, ayant lui même hérité de son frère. Le notaire est en train de dé cacheter l'enveloppe. Bien. Je fais lecture du testament. Quoique en parfaite santé, je peux mourir d'un instant à l'autre, par maladie ou par accident.

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En conséquence de mon plein gré, j'ai instituent pour mon seul et unique héritier et légataire universel.

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Monsieur Edmé Samuel Castan, docteur en médecine. Voilà, la voilà la dernière pièce du puzzle. Le docteur Castelain est l'héritier d'Auguste Ballé, son ami, qui fut lui même l'héritier de son frère Hippolyte. Son ami aussi. Et vous voulez savoir le pire? Le testament d'Auguste en faveur de son ami Castan est signé du 29 mai 1823, la veille de sa mort.

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Salaud de caste pour boucler cette enquête. Il reste à répondre à une question comment les a t il tués tous les deux, l'un après l'autre? Et ça passe par une deuxième question restée en l'air jusqu'ici. Pour quelles raisons? Est ce que le docteur Castelain, diplômé de la faculté de médecine de Paris, n'avait pas de patients, n'avait pas de cabinet, n'avait pas de revenus? Eh bien, c'est qu'ils avaient autre chose à faire. Quand on lui demande pourquoi il n'a pas d'argent en général, voilà ce qu'il dit je m'occupe des indigents, c'est tout.

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Je soigne les pauvres et ils ne paient pas rien de plus.

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Et bien, c'est faux. C'est le docteur Castet n'a pas de patients. C'est parce qu'il a une autre marotte qui lui prend tout son temps. Il fait des expériences. Le docteur Castan est un chercheur. Quand on va perquisitionner chez lui, on tombe sur un laboratoire, des fioles, des tubes à essai, des flacons. Le docteur Kast est un spécialiste des poisons. C'est pour ça qu'il n'a pas le temps de voir de patients. En fouillant chez lui, on trouve des centaines de cahiers dans lesquels sont consignés toutes ses expériences.

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Et en le lisant, on s'aperçoit qu'il a une fixette les poisons qui ne laissent pas de traces. C'est ça le cœur de ses recherches. l'Arsenic, par exemple, ça laisse des traces. À l'autopsie, ça se voit. Lui s'intéresse à des poisons végétaux comme la morphine, par exemple, l'acétate de morphine qui vient du pavot et qui serait invisible à l'autopsie. Sacré coco! C'est écrit dans l'un de ces cahiers.

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Regardez là, il a mené des expériences sur des chiens. Il les a empoisonnés à l'acétate de morphine, puis disséqué à la recherche de traces. Il a fait ça aussi avec des chats. Et d'après ce qu'il écrit, les résultats étaient très encourageants.

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Alors, a t on retrouvé du poison, des traces de poison dans le corps d'Auguste? On a fait une autopsie. Bien sûr, c'est le docteur Balzac de Saint-Cloud qui s'en est chargé. J'ai son rapport sous les yeux. Rien ne peut appuyer la présomption que les accidents qu'a connus la victime aient été produit par l'emploi d'un poison végétal. On a montré dans tout ce cadavre après de dix médecins, tout ce qu'ils savent dire, c'est. Il est mort sans nul doute d'une congestion cérébrale.

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Mais provoqué par quoi? Vous savez, les phénomènes cadavériques observés sur le corps de M. Balet se rencontrent très fréquemment dans les cadavres d'individus morts de maladies, et il n'y a rien de différent. Est ce que les poisons végétaux tels que l'acétate de morphine pourraient provoquer une congestion cérébrale?

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Trois poisons peuvent produire de tels effets cadavériques. A ma connaissance, il y a l'éthique. Il y a effectivement l'acétate de morphine et il y a la strychnine. Mais vous ne pouvez pas affirmer qu'on a employé l'un de ces poisons pour le tuer, n'est ce pas? Non. On a pu en employer, mais ça peut être une maladie, seulement une maladie. Le docteur Castan aurait il découvert le poison parfait, le poison imparable, le poison qui ne laisse pas de traces?

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C'est possible, c'est même très probable, mais pour l'instant, on manque de preuves. Les policiers font alors le tour des pharmaciens de Paris et ils tombent sur le pharmacien Caylus. Bonjour docteur. Avez vous vendu ces derniers temps de l'acétate de morphine? Ah oui, oui, ça n'est pas si courant, mais nous vendons, oui, laissez moi voir mes registrars.

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J'ai vendu Dégrada acétate de morphine. Le 18 septembre de l'année dernière. Avez vous gardé une trace du destinataire? Oui, j'ai lu une ordonnance, une ordonnance du docteur Edmé, mais Samuel Castan, 3 semaines, trois semaines avant la mort d'Hippolyte Baller.

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Il achète l'acétate de morphine.

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Ah attendez! Je lui ai aussi délivré de l'acétate au mois de mai de cette année. Oui, oui, oui. Au mois de mai, Auguste est mort le 30 mai. Et lui, alors? Edmé Samuel Castan. Qu'est ce qu'il dit de tout ça? Lui, il joue les vierges effarouchées. Je suis chercheur, voilà tout. Et les poisons ne sont qu'une partie de ma recherche. Il est normal de travailler sur les marques, co-fonde les produits sur le corps, non.

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Vous n'avez pas empoisonné les frères Balhae, mais pas du tout. Ils sont morts tous les deux de maladie. Edmé Samuel Castaing va s'accrocher à cette position jusqu'au bout. Il n'y aura rien d'autre à en tirer. Alors, on fouille, on fouille encore et on tente de remonter le chemin des héritages en recoupant les témoignages, les policiers découvrent un scénario absolument abject. Il trouve plusieurs témoins, des domestiques, des amis qui jure. Hippolyte, qui avait la tuberculose.

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Je vous rappelle, avait fait un testament. Il en avait parlé.

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Il me l'avait montré. Joli feu. Il désignait sa soeur comme légataire universel et il ne souhaitait pas léguer sa fortune à son frère Auguste, qu'il n'aimait pas depuis l'enfance.

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Or, ce testament. Vous vous souvenez qu'on ne l'a pas retrouvé? Et bien, c'est Kast qui l'a subtilisé. Mieux que ça, le corps de son ami Hippolyte était à peine tiède. Castaing a pris contact avec Auguste pour lui monnayer le testament. Cent mille francs. On a retrouvé soixante dix mille francs sur son compte en banque et 30 000 sur celui de sa mère. Et des tas de gens racontent qu'à partir de ce moment là, le docteur a changé de train de vie.

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On a aussi trouvé une lettre d'Auguste qui réclame la somme à son banquier. Je vous annonce avec la plus grande peine que je viens de perdre mon frère. Je vous écris aussi que j'ai absolument besoin de cent mille francs pour aujourd'hui, même si cela est possible. Jean est le plus grand besoin. Ce n'est pas joli, joli, mais les deux hommes avaient à ce moment là un intérêt commun. Auguste, écarté de l'héritage de son frère récupérer le pactole pas vu, pas pris et Castéra, ma foi, faisait avancer son plan.

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Maintenant, il pouvait passer à la suite. Il pouvait s'occuper d'Auguste. Machiavélique.

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L'enquête se termine et voilà donc le scénario des crimes retenus par le procureur Bellard. Après avoir entendu des dizaines et des dizaines de témoins au cours de l'enquête qui a duré cinq mois.

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Le docteur casetas est d'abord l'ami d'Hippolyte, qu'il a connu à l'université. Il est aussi son médecin et la santé d'Hippolyte se dégrade. Danko? Il meurt en quatre jours et pendant ces quatre jours, le docteur Castan est omniprésent à ses côtés, 24 heures sur 24. Il le choix qu'il le dorlote.

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Il déjeune et il dîne avec lui.

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Et, en vérité, il empoisonne à petit feu. Hippolyte meurt quelques minutes après sa mort. Le docteur Castan envoie une missive au frère du défunt, Auguste. Il lui propose de lui vendre le testament qui le déshériter. Cent mille francs. Auguste accepte. Il donne l'argent à Castan et dans la foulée, il hérite de son défunt frère. À partir de ce moment là, Castaing se débrouille pour devenir immédiatement l'ami, le grand ami d'Auguste. En quelques semaines, ils deviennent si proches que l'autre le désigne par testament comme étant son héritier.

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Il a fallu de la fourberie pour arriver à ça. Parce que, contrairement à Hippolyte, Auguste n'est pas malade. Il est jeune, il a 24 ans. Il n'a aucune raison de rédiger un testament. Castan déploie des trésors de persuasion pour le convaincre. Auguste rédige d'abord un testament olographe qui traîne chez lui dans un tiroir et finalement, il va le déposer chez un notaire. Le 29 mai 1823.

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Le lendemain, 30 mai, Kastals lui dit Mon cher Auguste! Que dirait tu que nous avions passé quelques jours à la campagne? Mais c'est une merveilleuse idée, mon ami. Je connais une petite auberge où nous serons fort bien. Il s'agit de l'Auberge de la Tête noire, à Saint-Cloud. Allons y dès ce soir. Ils y vont en voiture, à cheval, ils arrivent à l'auberge, l'aubergiste leur donne une chambre à deux. Le lendemain, ils se promènent tous les deux.

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Toute la journée, ils rentrent dîner à l'auberge et vers 9 heures du soir, Castaing demande à l'aubergiste aubergiste Soyez gentil de nous monter du vin chaud, mais n'y mettez pas de sucre.

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Nous avons apporté le notre. Ça, c'est une astuce. C'est un prétexte pour sucrer le vin chaud lui même et y glisser à l'occasion le poison. Problème ce poison, sans doute de l'acétate de morphine, est très amère, très amère, alors que certains rajoute du citron pour dissimuler l'amertume. Mais du coup, le breuvage est infect.

[00:22:19]

Oh, mon ami! Quelle horreur! Votre boisson? Vous avez mis trop de citron? Enfin, c'est un que je ne peux pas le boire.

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Raté. Auguste n'en boit qu'un demi verre, suffisamment pour le rendre malade, mais pas assez pour en mourir. Et là, le bon docteur n'a plus de poison. Pour finir le travail. Du coup, vers 4 heures du matin, il se lève. Il se fait ouvrir la porte de l'auberge. Il dit qu'il va se promener. Il ment. Il prend une voiture à cheval et il se rend à Paris à 8 heures pétantes. Il entre dans l'officine du pharmacien Robin, au 5 de la rue de la Feuillade.

[00:22:58]

Bonjour. Voici une ordonnance que j'ai pour les métiers qu'il faudrait 12 grains. S'il vous plaît. L'employé de la pharmacie rechigne un peu. C'est que 12 Grasser beaucoup. Puis je vous demander quel usage vous comptez en faire? C'est pour faire un lavage selon la méthode du docteur Castan. L'employé ne connaît pas, alors il les lui donne Castan est venu chercher du poison pour finir le sale boulot et ensuite il va toquer à une autre pharmacie, place du Pont Saint-Michel, la pharmacie du docteur Chevalier qu'il connaît un peu.

[00:23:36]

Bonjour, cher monsieur, bonjour.

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Auriez vous l'amabilité de me délivrer un demi gros d'acétate de morphine? Ça a été une sacrée quantité, docteur.

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Comme vous le savez, je me livre à des expériences sur des animaux. Guesnain obtient alors ce qu'il demande à ce moment là. Elle a un cabriolet et toute bride abattue. Il retourne à l'auberge de la tête noire.

[00:24:03]

Ah, me voilà de retour de ma promenade. Comment va mon ami Auguste? Il est dérangé. Il ne va pas bien. Je vais m'en occuper. Soyez gentil de du l'effroi. Je vais lui en donner.

[00:24:18]

On lui montre le l'effroi Casta et glisse une nouvelle dose de poison, sans doute un mélange d'acétate de morphine et démotique. Et en quelques minutes, l'autre se met à vomir. Boyaux. A ce moment là, Castaing est de nouveau la chambre. Où va t il? On pense qu'il va planquer le reste du poison, car il est méfiant. Il revient et il constate que son ami Auguste est très mal, mais qu'il n'est toujours pas mort. Donc, il ressort.

[00:24:48]

Il va rechercher un peu plus de poison. Il revient. Il l'administre, ce rab de poison à Auguste à la cuillère, semble t il. Et ensuite, il fait tout un cirque en faisant venir deux médecins. Et quand le docteur Piquage prescrit des émoluments, il omet de les lui donner. Il fait enfin venir un curé pour lui donner l'extrême onction. Et là, il fait tout un cinéma. Il pleurniche, il gémit. Pauvre ami Auguste.

[00:25:16]

Quelle malédiction!

[00:25:18]

Quelle malédiction! Quelle tristesse!

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Mourir si jeune! Et Auguste finit par passer l'arme à gauche. Voilà donc le scénario des deux crimes tel qu'il résulte de l'enquête de cinq mois conduite par le procureur Bellard. Il n'y a pas de preuve. C'est vrai que les frères Ballé ont été empoisonné. Il n'y en a pas, mais il y a suffisamment d'éléments concordants pour renvoyer le docteur Castan devant une cour d'assises.

[00:25:47]

Mesdames et messieurs. Cour. Le procès Delmée Samuel Castan s'ouvre le 10 novembre 1823 devant la cour d'assises de la Seine. Soyons clairs il risque l'échafaud.

[00:26:02]

Faites entrer l'accusé, je vous prie. Et Castéra apparaît petit, râblé, vêtu de noir, apparemment calme, Castan. Je vous l'ai dit, ni depuis le début de l'enquête au procès, il continue de nier même les évidences.

[00:26:19]

Monsieur casetas. Vous vous levez à 4 heures du matin pour vous rendre à Paris, où vous achetez successivement de l'acétate de morphine et de l'éthique chez deux pharmaciens. Pourquoi faire, monsieur? Il y avait des chats qui a empoisonné la vie de l'auberge. Il faisait tellement de bruit que nous ne pouvions pas dormir. Je suis donc allé acheter du poison pour en débarrasser l'auberge.

[00:26:53]

Le procès dure six jours. Le président de la cour d'assises fait défiler 93 témoins. Les jurés se retire pour délibérer pendant deux heures. C'est beaucoup pour l'époque, mais ils butent sur un manque de preuves, notamment au sujet de la mort d'Hippolyte. Il est phtisie. Il était tuberculeux. Comment être certain qu'il est mort empoisonné et pas tout simplement de mal? Il décide donc d'acquitter le docteur Castan du meurtre d'Hippolyte Palé. Mais concernant le vol du testament et l'empoisonnement d'Auguste, ils n'ont aucun doute.

[00:27:31]

Lacko vu la déclaration du jury.

[00:27:35]

Vu les articles 439, 300 et 302 du Code pénal, condamne le docteur Edmé Samuel Castan à la peine de mort. Le président se tourne alors vers Kast et lui demande de commenter sa peine. Je marcherai avec délice à l'échafaud. Vous savez? Parce que ma conscience ne me reproche rien. Vous avez voulu la mort, messieurs? Je suis prêt à mourir. Me voici. Il tente néanmoins de se pourvoir en cassation. Demande rejetée. L'exécution est programmée pour le 6 décembre 1823.

[00:28:20]

Quelques jours avant, Castet réclame qu'on lui fasse porter une montre en prison, une montre de famille à laquelle, ditil, il tient beaucoup. Le directeur de la prison, méfiant, examine la montre sous toutes les coutures et vous savez ce qu'il trouve, planqué dans une double épaisseur du poison. Le docteur Castelain a voulu s'empoisonner pour échapper à la guillotine. En vain. Le samedi 6 décembre, on le réveille à 7 heures du matin. Il écrit une longue lettre à sa maîtresse, la veuve.

[00:28:51]

Il se confesse très longuement auprès de l'abbé Montessus. Il avale un potage, il boit du vin et à deux heures de l'après midi, on le conduit en place de grève où l'attend une petite foule venue assister à son exécution. On le hisse sur l'échafaud pendant quatre minutes. Il prie à genoux à deux heures et vingt cinq minutes. Le couperet tombe.

[00:29:17]

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