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Salissez Rocaboy Eric Eric Raquil Bonne-Nouvelle, grâce à Citröen, continue de mettre des claques à mes fins de mois ric rac, car ce mois ci, pour toute prestation, Citröen continue à offrir des cartes cadeaux pouvant aller jusqu'à 360 euros. J'ai encore gagné 100 euros pour l'achat de pneumatiques Michelin. C'est fantastique. Et celui qui dit le contraire? TAC tac. Bref, heureux que ma voiture et mon pouvoir d'achat soient dans une forme olympique. Je dis à nouveau Merci Citroën!

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Les services Citroën vous simplifient la vie non cumulables, réservée aux particuliers, valable jusqu'au 31 octobre. Le réseau participantes était sur Citroën pour faire. L'intrigante Christophe Hondelatte Je vais vous raconter aujourd'hui une affaire criminelle absolument passionnante qui se déroule en Bretagne en 2006 l'enquête sur la disparition d'Adeline Piette. Je ne vais pas vous en dire trop. Trop tôt parce que c'est une enquête qui dure deux ans, qui est truffée de fausses pistes et qui se termine enfin. Vous voulez deux avocats pour le débriefe tout à l'heure?

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Maître Pierre Stich, elbow avocat de l'accusé que je salue. Bonjour Maître, bonjour et maître Colette Laudace, avocate des parties civiles, à savoir les sept enfants d'Adeline Piette. Bonjour, Maître Loiseau, bonjour.

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Voici donc ce récit que j'ai écrit avec Thomas Audouard. La réalisation est de Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire se déroule dans un petit village de Bretagne. La Gouesnière, près de Saint-Malo et de Cancale, dans une famille les pierres qui, disons le tout de suite, flirtent avec le Quart-Monde. Les pierres vivent des allocs. La mère, Adeline, a 34 ans. Savez vous combien ils ont d'enfants? Sept, sept enfants. A 34 ans. Les deux premiers sont ceux d'Adeline et d'un premier mariage. Les cinq suivants sont à eux deux Benoît et Adeline.

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Au moment où débute cette histoire, l'aîné a 16 ans, la petite dernière, 3 ans. Il habite une maisonnette perdue dans la campagne, avec un hectare de terre autour. On est chez les kazoo. Je voulais vous dire ça juste avant que le crime n'ait lieu.

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L'histoire commence le 1er juillet 2006, au moment où les gendarmes passent déposer chez les Piette une convocation pour madame Oh, rien de grave. Une histoire à la noix. Le chien des Piette sert régulièrement dans le poulailler des voisins. Il les a mis en garde plusieurs fois. La mère Piette l'a envoyé bouler, alors il a fini par porter plainte. Voilà l'histoire. Les gendarmes voudraient que Mme Piette vienne à Cancale pour l'auditionner.

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Mais moi, je n'ai pas le permis. Je n'ai pas de voiture non plus. Mon mari a un scooter, mais je ne sais pas conduire comment je fais. Les gendarmes lui disent de se débrouiller et lui donnent rendez vous pour le lendemain, en début d'après midi. En vain, puisque le lendemain, elle ne vient pas. En revanche, le surlendemain débarque son mari Benoît. Bonjour, voila, je viens pour signaler la disparition de ma femme. Comment s'appelle Ten?

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En deuil, Adeline Piette, Adeline Piette, ça me dit quelque chose? Bah ouais! Elle devait venir vous voir pour une histoire de Paul et les parties à pied de la maison vers midi et demi pour venir chez vous.

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Et puis aucune nouvelle n'est pas venue vous voir. Ah non, non, elle n'est pas venue. Vous avez une idée de ce qui a pu lui arriver. Bon, mon avis, c'est bien clair. Elle s'est barrée. Elle a un amant, j'en suis sûre. Elle m'a planté là avec les 7 gosses. Ah, vous avez 7 enfants. Et c'est vrai que c'est étonnant. Une mère de famille de sept enfants qui s'enfuit pour un amant, ce n'est pas courant en général entre nous.

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Ce sont les pères qui se barre. Les mères n'abandonnent pas leurs enfants. Enfin, c'est très rare. Et donc, le gendarme décide d'attendre 48 heures en se disant elle va bien finir par rentrer. Sauf que deux jours plus tard, elle n'est pas rentrée. Et là, ça devient sérieux. Et les gendarmes découvrent le contexte qui vient éclairer ce départ brutal. Les paillettes sont en instance de divorce, selon le mari, à cause de l'amant. Peu importe, le juge n'a pas encore prononcé le divorce, mais il a confié la garde des marmot à la mère, qui garde aussi la maison, bien sûr.

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Et normalement, il devrait vivre séparé. Mais où voulez vous qu'il aille, le bougre? Benoît est toujours là. Sur le papier, dans dix jours, il doit avoir dégagé le plancher.

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Les gendarmes font le tour de La Gouesnière. Ce n'est pas bien grand. 1700 habitants. Tout le monde connaît à d'Olympiades, évidemment, une mère de famille nombreuse avec sept enfant, ça ne passe pas inaperçu dans un tout petit village. Tout le monde vous raconte qu'elle est sur la route toute la sainte journée, à marmot dans les bras et une bouteille de gaz dans la poussette. Et vous l'avez vu récemment, elle est portée disparue depuis le 1er juillet.

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Récemment, moi, je ne l'ai pas vu.

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À un moment, les gendarmes recueillent deux témoignages qui soulèvent un petit espoir. Une habitante de La Gouesnière dit qu'elle l'a vue le mardi qui suit sa disparition à un arrêt de bus. Et le gérant du bar tabac du village confirme. Ah ben oui, moi, je suis sûr que je l'ai vu le 4. Le mardi 4, elle est venue acheter des cigarettes. C'est troublant, mais à part ça, rien d'autre. A un moment donné, ça devient compliqué.

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Le mari se dit Qu'est ce que je fais? Il faut que je m'occupe des enfants, mais je n'en ai pas la garde. Et si je m'en occupe, il faut que j'habite la maison. Mais je n'ai pas le droit de l'habiter. Donc, Benoît va voir un avocat pour récupérer la garde des enfants et la maison. Et on attend, on attend. Les semaines passent et arrive la fin de l'été. Son compte en banque n'a pas bougé.

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On n'a pas utilisé sa carte Vitale. Adeline Piette n'est toujours pas rentrée s'occuper de ses sept marmots. Et là, au charme des petits villages, les habitants de La Gouesnière se mettent à Koke année a prise une secte ou un gourou, là, le grappin dessus voulait que je vous dise à mon avis, tapping moi, je l'ai vu sur la route de Saint-Méloir-des-Ondes. Voilà, pas l'air de faire son jogging à.

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Ça, je vous le dis tout de suite, c'est quelque chose qui va revenir en filigrane tout au long de cette histoire. Le fait qu'elle ait pu se prostituer, ça ne sera jamais prouvé. En attendant, une autre rumeur fait son chemin de maison en maison, jusqu'à l'oreille des gendarmes. Il m'a tuer, il l'a tuée, il est enterré dans son jardin à l'île Ivoire. Il a fait un trou. Sauf que les gendarmes ne voudraient pas que le père, pour l'instant, sache qu'on s'intéresse à lui.

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Or, le jardin n'est accessible que par la maison. Alors vous savez ce qu'ils font? Qui a dit que la justice française n'avait pas les moyens qui font venir un hélicoptère pour prendre des photos de la maison et du jardin d'en haut? Et qu'est ce qu'on voit sur les photos? Et bien, on voit une bâche bleue qui recouvre une bonne partie du jardin. Et bien voilà, maintenant, on y est. Et le 26 septembre 2006, presque trois mois après la disparition d'Adeline, les gendarmes débarquent chez les Piette avec des chiens spécialisés dans la recherche de cadavres.

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Et ils les font se balader sur le terrain. Un hectare au total. Et bien, les chiens ne moufte pas. Il n'y a pas de cadavre, mais il y a des trous dans le jardin, ça, c'est vrai. Et cette fichue bâche bleue qui s'avère être installée sur des ballots de foin.

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Ça sert à quoi cette bâche là et cette paille? Oh ça, je l'ai bricolé comme j'ai pu. Ça sert de pataugeoires aux enfants pour l'été.

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On ne peut pas se payer de piscine, c'est une piscine de romanichels, et ça depuis l'hélicoptère. Il ne l'avait pas vu, bien sûr. Tant qu'à faire, les gendarmes en profitent pour visiter la maison. Là là aborde le sol jonché de vêtements sales, la cuisine en vrac. Le pauvre Benoît Piette a l'air complètement dépassé. Cette gosse, il n'y arrive pas.

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A part ça, les experts de la gendarmerie passent toute la maison au blues star ship shit dans tous les couloirs. S'il y a la moindre trace de sang, elle apparaît avec ce produit. C'est imparable. Verdict rien pasune une. Et Benoît Piette est là. Qui assiste à tout ça? Impassible, stoïque, comme un type qui sait qu'ils ne trouveront rien. Et ils ne trouvent rien.

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Enfin, il ne trouve rien qu'il incrimine dans le meurtre de sa femme. En revanche, oh là là, il découvre un sacré zozo. Un sacré numéro. Ecoutez bien. Depuis qu'il est divorcé avec Adeline, ils font chambre à part. Alors, suivez moi dans sa chambre et arrêtez de rire. Les murs, les murs sont couverts de posters d'Indiens tout en plumes, genre Géronimo. Et sur le plumard, vous savez ce qu'il y a sur son plumard?

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Y a un tipi d'Indien. Benoît Piette dort dans un tipi d'Indien. Oui, monsieur, je ne sais pas si c'est lui qui a tué sa femme, mais il est bien allumé. Le père Piette. Il y a une piste qu'il ne faudrait pas négliger. Vous vous souvenez que le gérant du bar tabac a dit qu'il a vu Adeline le 4 juillet, soit quatre jours après sa disparition? Elle est venue lui acheter des cigarettes. Elle y a aussi une habitante du village qui l'a vu à un arrêt de bus.

[00:11:12]

Le même jour, le 4, alors on les réinterrogé tous les deux et finalement, ils ne sont plus très sûrs de la date. Ce n'était peut être pas le 4 et la piste se referme. Dans la foulée, Benoît Piette apporte aux gendarmes une preuve de l'existence de l'amant. Arrah Une carte postale retrouvée dans sa boîte aux lettres. Ma chérie, mon amour, je t'aime, Daniel qui t'aime, signé Daniel, fait à Saint-Malo les gendarmes assez facilement.

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On retrouve le Daniel de Saint-Malo et le gars tombe des nues. Je n'ai jamais eu de relations avec Mme Piotte puisque ça ne lui est pas écrit de lettres. Mais Rochefort marche sur la tête.

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On a vite le fin mot de cette histoire. Une voisine a vu Benoît Piette envoyer une de ses filles, postait la carte postale. C'est un faux fabriqué par Benoît qui, du coup, gagne des points au jeu de Qui est l'assassin? Sinon, pourquoi aurait il fait ça? Le 8 novembre, quatre mois après la disparition de sa femme, Benoît Piette est donc placé en garde à vue chez les gendarmes de Saint-Malo. Monsieur Piette, on a des témoignages.

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Des gens disent que vous étiez violent avec votre femme qu'une fois vous auriez déjà tenté de l'étrangler. Vrai ou faux?

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Pas vrai? Ouais, on se disputait une fois. Je l'espérais beaucoup, mais c'était il y a dix ans. J'ai pu connaître ce temps là. Je me suis soigné. Ça fait novembre, touche peu d'alcool. J'ai jamais recommencé. Le soir du 1er juillet. Alors, qu'est ce qu'il a fait? Où était il? Moi, j'étais chez mon cousin.

[00:13:12]

J'ai amené un mégot. On a regardé un match et puis les laisser dormir chez lui. Elle m'a fait une crise en rentrant. Adeline, elle, a dit que je l'avais laissé dormir chez le cousin. Et on s'est pris la tête.

[00:13:26]

Et après, elle s'est barrée. Il était calme. Quand vous êtes rentré chez vous après le match, je dirais 11 heures, 11 heures et demie.

[00:13:36]

A part, ça a rien à en tirer et donc prudent au cas où il aurait besoin de le réinterroger.

[00:13:42]

Plus tard, on lève sa garde à vue au bout de 8 heures puisque Piette, vous pouvez rentrer chez vous. Mais ne croyez pas que la gendarmerie a baissé les bras. Au contraire, elle a créé une cellule spéciale baptisée Disparition 35 35, comme le département d'Ille et Vilaine. Cet officier de gendarmerie, ils sont affectés à plein temps. Ce sont des moyens considérables et là, on reprend tout à zéro. Les gendarmes refont le tour du village 750 maisons une par une, et beaucoup de gens ne parlent que d'une seule chose.

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Cette habitudes qu'Adeline avait de marcher la nuit sur la route de Saint-Méloir-des-Ondes. C'est donc sur ce tronçon de route 5 km que commence par se concentrer l'enquête. Qu'est ce qu'elle faisait la nuit sur cette route? Est ce que ce n'est pas là qu'elle a disparu? Une fois de plus, on mobilise un hélicoptère qui survole la zone à basse altitude.

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On organise ensuite un ratissage tout le long de la route qui mobilise 200 personnes pour ramasser tout ce que vous trouvez des bouteilles, des canettes, papiers, gras, pantalons, vêtements, tout ce que vous trouvez entendu.

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Allez, c'est parti! On fouille aussi tous les points d'eau 175 au total, des puits, des lacs, des étangs et au final, on ne trouve rien, rien de rien. Et ensuite, on se met à explorer ce qui pourrait être le motif intime d'une fugue. Et une fois de plus, le mari Benoît suggère une piste Adeline. C'était un enfant adopté. Je viens de m'apercevoir que son dossier de la DDASS a disparu. L emporter avec elle peut être parti chercher ses vrais parents.

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Ça, c'est une piste intéressante. Adeline a été adoptée à l'âge de trois ans et demi par un couple absolument hors du commun. Les mariés Patrick et Claudette, non mariés, qui ont accueilli, tenez vous bien, jusqu'à vingt cinq frères et soeurs adoptifs sans faire tri à bras ouverts, y compris des enfants difficiles et handicapés. Il y a d'ailleurs un documentaire qui a été fait sur ce couple et on y voit la petite Adeline, jolie comme un cœur, entourée de poupées.

[00:16:14]

Alors, est ce qu'elle est allée chercher ses parents biologiques? Il faut explorer cette piste. Les gendarmes retrouvent les parents génétiques. A Nice, ils jurent qu'ils n'ont jamais eu aucun contact avec l?

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Et pendant ce temps, Benoît, le chef indien, continue de jouer les pères de famille nombreuse comme il peut entre nous avec des problèmes d'argent. Les gens de la commune sont touchés par ça, par la détresse de cet homme. Quand nous arrive, Benoît met un cadeau pour Adeline. Au pied du sapin, c'est au cas où elle revient.

[00:16:50]

Les enfants. Et à un moment, alors que les gendarmes ont tapissé la région d'avis de recherche avec une photo, un témoin se manifeste Moi, je l'ai vu, j'en suis sûr, à Saint-Malo, dans le quartier de Rochebonne.

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Malheureusement, on tombe sur un sosie, mais pas sur Radelet. Les gendarmes perdent aussi du temps sur la piste d'un tueur en série allemand. Un camionneur, Volker Équerres, qui vient d'avouer cinq meurtres dans toute l'Europe. Des prostituées qu'il faisait monter dans son camion alors qu'il ne serait pas passé sur la route départementale 76 qui va de La Gouesnière à Saint-Méloir-des-Ondes. On vérifie son emploi du temps. Au moment où Adeline disparaît, le 1er juillet 2006, Volker Équerres était à Strasbourg.

[00:17:39]

Il n'était pas en Bretagne. C'est une nouvelle fausse piste.

[00:17:49]

Et donc, on en revient au mari, à Benoît. Les gendarmes auditionnent un par un les sept enfants, tous mineurs.

[00:17:59]

Et là, un défrise raconte quelque chose de très troublant. Dans la nuit du 1er au 2 juillet, il raconte que son père est rentré tard et que, de son lit, il a entendu son père et sa mère se disputer.

[00:18:16]

À un moment, j'ai entendu maman qui a crié Arrête! Et puis après, je n'ai plus rien entendu. Il y a eu un grand silence. Et qu'est ce qui s'est passé ensuite? Comme je pleurais, mon père est monté dans ma chambre pour me consoler. Puis je me suis endormi.

[00:18:34]

On en revient au père, inéluctablement. Un autre enfant. Le fils aîné d'Adeline, 15 ans, raconte une autre scène, une nuit bien après la disparition de sa mère. Son beau père, Benoît, était dans le jardin. Il avait allumé un gros projecteur. Je me suis dit Mais qu'est ce qu'il faut encore starets? Il avait creuser des trous dans le jardin, figurez vous. Il faisait du feu. Il y avait beaucoup de fumée. Et puis une sale odeur.

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J'ai pensé à appeler les flics, mais moi, je ne l'ai pas fait et surtout, je me suis tiré pour qu'il ne me rend pas le même fil.

[00:19:11]

Dit que Benoît lui a dit Toi, tu mériterais de finir comme d'Ambert.

[00:19:17]

Est ce qu'il ne serait pas temps de remettre monsieur Piette en garde à vue? Un. En garde à vue deux ans après, Benoît Piette commence par reconnaître que le soir du 1er juillet, il était saoul comme un cochon, ce qu'il n'avait jamais dit.

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Bah, à la fin du match, quand j'ai quitté mon cousin, je me suis arrêté au bistrot et j'ai bu un verre.

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Un seul verre ou plusieurs verres, vous nous avez dit je reprends votre dernier procès verbal. Je ne touche plus à la boisson depuis dix ans parce que ça me rend violent. Bah, je n'en ai pas plus qu'un seul. Je reconnais et là, d'un coup, il explose. M'enfin, je ne l'ai pas tué. Quand je suis rentré, je l'ai retrouvé pendu à la porte du garage. C'était horrible. Elle avait des yeux exorbités. Et puis, la larme qui sortait, c'était atroce.

[00:20:28]

2 ans, deux ans pour avouer un suicide. Vous y croyez? Les gendarmes non plus, mais admettons. Alors, où est le corps? Dans la panique, je l'ai enterré dans le jardin à quelle profondeur? Pas moi, dans les soixante dix mètres sous la terre, pas loin de la terrasse.

[00:20:59]

Vous avez compris pourquoi les gendarmes pose cette question il y a un an, ils ont fait passer des chiens détecteurs de cadavres. Ils n'ont rien trouvé. Ces chiens sont infaillibles qu'il n'y avait pas de corps. Et là, Benoît Piette fait une révélation fracassante. Dix mois après la mort d'Adeline, il a déterré le corps. J'ai senti qu'il y avait un doute sur moi, alors j'ai sorti le corps et je l'ai brûlé dans le barbecue. Un corps entier dans le barbecue.

[00:21:33]

Mais ça n'est pas possible. M. Piette, si je le fais en trois fois, ça a été long. À chaque fois, il a fallu que je alimente le feu des nuits entières. Et puis ensuite, tu mettais des cendres dans le poubelle et je les ai achetés.

[00:21:55]

Les gendarmes le ramènent sur place et il leur montre la poutre à laquelle Adeline se sont répandus et ensuite il leur montre le trou dans le jardin où le cadavre serait resté 10 mois. Les gendarmes creusent et ils retrouvent des petits bouts d'os qui pourraient être des phalanges et qui partent direct au labo. Il leur montre aussi le barbecue ou le barbecue miraculeux et en refoulant la maison. Les gendarmes tombent sur un sac de Chauvy. Il a recouvert le corps de Chauvy et c'est pour cela que les chiens n'ont rien senti.

[00:22:33]

Et donc, deux ans plus tard, Benoît Piette est mis en examen pour meurtre par conjoint et il est écroué. Et les enfants découvrent toute l'histoire. Vous n'allez pas le croire. Dans les journaux, personne n'a pensé à les prévenir, à amortir le choc. Les enfants qui, pour les plus jeunes, sont donc placés en famille d'accueil, c'est rude.

[00:22:55]

Leur père a tué leur mère et ils se retrouvent à la DDASS. Le 3 octobre 2008, le juge organise une reconstitution sur place dans la maison, Benoît Piette maintient la thèse du suicide. Alors, est ce que ça tient? Elle a fait son cinéma. Il refuse d'entrer dans le garage. Remarquez, la scène est impressionnante. On a accroché un mannequin à Lapôtre pile aux mensurations Battling un mètre 74 pour 57 kilos. On le décroche et on va voir sur la poutre.

[00:23:30]

Et il y a une trace. La corde a laissé une trace. Or, il n'y avait pas de trace.

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Et là dessus, le médecin légiste vient donner un dernier coup de canif à la thèse du suicide. Docteur Piette dit que sa femme, pendue à cette poutre, avait les yeux exorbités, la langue qui pendait.

[00:23:54]

Est ce que ça vous paraît cohérent avec un suicide par pendaison? Non, non. Nous avons vu beaucoup de suicide par pendaison au cours de notre carrière. La pendaison ne fait pas ressortir les yeux ni la langue. C'est la preuve définitive que Benoît Piette ment. A ce moment là vient une question assez naturelle. Quel est l'état mental du bonhomme dont je vous rappelle qu'il dort dans une chambre tapissée de posters d'Indiens et sur un lit surmonté d'un tipi d'Indien? En clair, est ce qu'il est fou?

[00:24:32]

Un psychiatre lexpertise? Le docteur Olivier Coldefy. Et voilà ce qu'il explique. Monsieur Piette se perçoit comme persécuté, comme l'étaient les Indiens face aux conquérants du Nouveau Monde. Il est atteint de paranoïa. Et ça, c'est intéressant parce que c'est un trouble de la personnalité que les psychiatres rangent en général dans la catégorie des psychoses. Alors, est ce que cette paranoïa a pu altérer son jugement au moment des faits? En gros, est ce qu'il est responsable?

[00:25:04]

Réponse du psychiatre. Non, ça n'a pas altéré son jugement. Oui, il est responsable. Donc on peut le juger.

[00:25:18]

Dernier rebondissement avant le procès, un jour, Benoît Piette reçoit une lettre anonyme à la prison de Saint-Malo. Je vous lis. Conseils pour sauver les enfants. Ferme là, tout peut arriver. Qu'est ce que c'est que ce sac de nœuds encore? Benoît Piette est à nouveau convoqué chez la juge. Et là, il fond en larmes et sert une nouvelle version.

[00:25:42]

Hum, hum. La juge vous ment depuis le début? Quand je suis rentré ce soir là. Il n'était pas pendu, était allongé dans le garage Sourdeau, il y avait deux hommes qui étaient sur elle. Quand je suis arrivé, ils sont partis en courant. Et là, j'ai découvert qu'elle était morte. On montre la lettre à une graphologue et elle conclut que ces piètres lui même qui a écrit cette lettre, c'est son écriture à peine déguisée. D'ailleurs, un ancien codétenu avoue que c'est lui qui a posté la lettre à la demande de Benoît Piette.

[00:26:18]

C'était une ultime tentative pitoyable de Piette de ne pas assumer. Et c'est dans ce déni qu'il part pour la cour d'assises.

[00:26:39]

Et son procès s'ouvre à Rennes le 22 février 2011, c'est à dire cinq ans après la mort d'Adeline. Tous les enfants sont là, bien sûr, sur le banc des parties civiles, sauf le petit dernier, qui n'a que 8 ans. Benoît Piette entre dans le box. On dirait un Indien avec des cheveux longs. Il est complètement prostré. Il souffre du dos. Il a du mal à se tenir debout. Et là, d'entrée, il serre une troisième version.

[00:27:08]

Je veux dire la vérité. Je la dois aux enfants, non? Quand je suis rentré. On s'est disputé avec ma femme et dans la disputais, elle est tombée dans l'escalier, voilà, la chute a été terrible. Elle est morte. La thèse de l'accident après celle du suicide et celle du meurtre par deux hommes qui se sont enfuis. Personne ne le croit. Evidemment, les psychiatres viennent à la barre. Ils sont les seuls à proposer un mobile pour le meurtre.

[00:27:47]

La peur du divorce, ça serait pour ça qu'il a tué. Et ensuite, on passe toute une journée à entendre un parent, les enfants parler de leur père ou de leur beau père. Ils racontent un homme violent et menteur. Les jurés Serrar sont au bord des larmes. Et puis vient la plaidoirie de l'avocate générale Séverine Déborde. Il apparaît clairement que Benoît Piette devrait être reconnu coupable du meurtre de sa femme. Il avait l'intention, en commettant des violences, de la tuer.

[00:28:26]

Contrairement à ses affirmations qui évoquent une chute mortelle dans l'escalier hors tout, tout nous conduit à penser qu'en vérité, il l'a étranglée et vous déciderez d'une peine à la hauteur d'un assassinat. Une peine qui ne saurait être inférieure à 30 ans de réclusion criminelle.

[00:28:51]

Le délibéré dure deux heures et je dois vous dire que pendant ce temps là, personne ne donne cher de la peau de Benoît Piette et du coup, le verdict sonne comme un coup de théâtre.

[00:29:05]

Monsieur Pierre, nous vous déclarons coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et nous condamnons à 20 ans de réclusion criminelle. Les jurés ont toujours un doute sur la volonté de Benoît Piette de tuer sa femme et la règle de la cour d'assises exigent que le doute profite toujours à l'accusé. Les enfants sont déçus, mais ainsi va la l'injustice.

[00:29:37]

Voilà donc pour cette affaire criminelle de 2006. Je voudrais tout de suite faire appel à maître Pierre Stich Leboutte, l'avocat de Benoît Piette. Bonjour, intronise, bonjour. Est ce que vous pensez qu'au fond, le contexte de ce crime, j'ai envie de dire la misère? Tout de même, dans laquelle évoluait cette famille? L'alcool consommé, votre client dans le déni consommé, peut expliquer ce verdict de clémence?

[00:30:04]

Non, je ne crois pas. Je crois qu'une famille qui rencontrait évidemment des difficultés. Vous avez rappelé un contexte difficile, les familles nombreuses et une famille modeste qui vit effectivement d'allocations familiales, mais qui a vraiment compté pendant le procès d'assises. C'est l'absence de corps. On n'a pas de corps. On ne peut pas prouver que Benoît Biet a voulu tuer sa femme quand il y a un corps. Il peut y avoir, par exemple, des cris. On peut prouver qu'il y a des coups mortels qui ont été portés, des marques de strangulation.

[00:30:33]

Là, on n'a pas de corps, on n'a rien. Comment est ce qu'on peut prouver que Benoît Piette a voulu a voulu tuer sa femme?

[00:30:39]

C'est de là que vient le doute qui, finalement, profite à l'accusé?

[00:30:43]

Oui, bien sûr, et qui est important parce que vous êtes condamné pour un meurtre sur conjoint, vous encourait la perpétuité. Par contre, si on n'a pas perçu les faits dont Benoît Pierre s'est rendu coupable en violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, la peine encourue est vingt ans.

[00:31:03]

L'expert psychiatre a diagnostiqué une paranoïa. Il dormait quand même dans un tipi d'Indien dont on a affaire à quelqu'un qui n'est pas très équilibré, manifestement. Mais il ne considère pas que cette paranoïa est une abolition de son discernement. Est ce que les jurés ne viennent pas dire aussi que, peut être, l'expert est allé un peu vite?

[00:31:25]

Non. Je pense que les jurés ont compris qu'il s'agissait d'une personnalité étonnante. Moi même, j'ai été surpris quand on rentre dans cette maison de Loire. Toute cette instrumentalisation autour des aliyah, Benoît piaffait. Quelqu'un qui vient dire que son mode de vie et la nature. Il a d'ailleurs dit plusieurs fois Malloy à moi, ce n'est pas la loi des hommes et la loi de la nature et je crois que ça résume bien l'esprit qui est le sien. C'est quelqu'un qui vit dans son coin et qui vit seul.

[00:31:52]

On peut interpréter ça comme de la paranoïa, mais d'abord quelqu'un qui vit auprès des nature et finalement, pense très peu aux autres.

[00:32:00]

Est ce qu'il a gardé à votre connaissance, un contact avec ses enfants depuis sa condamnation ou est ce qu'ils ont refusé de lui pardonner?

[00:32:08]

Absolument aucun contact et les enfants ne veulent pas le rencontrer. Oui, il en souffre. Il a souffert dans un premier temps puisqu'il peut savoir qu'après le procès dont il a fallu confier les enfants qui avaient déjà été confiés avant on dans des familles d'accueil. Il a fallu renouveler les mesures de placement. Il a tenté un nouveau contact. Il a eu un contact par l'intermédiaire du juge, par l'intermédiaire de l'avocat, mais il a très vite compris que les enfants ne souhaitaient absolument pas le revoir.

[00:32:36]

Et aujourd'hui, il ne cherche plus du tout à entrer en contact avec l'enfant. Cet homme est toujours en prison, n'auront pas tout à fait Antoine. Non, il est en fait une peine puisque il peut bénéficier d'une libération conditionnelle. À mi peine et il est en prison depuis 2008. Il est question qu'il sorte ou pas. C'est une demande qui va être formulée. Il a le droit.

[00:32:57]

Je suis au téléphone avec maître Colette, ce qui était avocat, partie civile dans cette affaire. Vous défendez trois des dix enfants des enfants d'Adeline Piette. Est ce que ils ont compris ce verdict?

[00:33:11]

Il a dit être écouté lors de la cour d'assises et ils ont été très choqués. Pourquoi à moi? Elle est lourde. Lourdes, la qualification et surtout que ce soit le parquet. L'avocat est convaincu de la culpabilité de l'intention de tuer les athlètes et les jurés ont compris qu'elle avait quelque chose sur terre et qu'il le support, requalifiant volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et qui est offerte tout. Quand on fait, on peut voir les blessures et comprendre et réparer les corps afin de faire disparaître les preuves alors que le corps avait très lourd.

[00:34:12]

Mais est ce que dans ce verdict, maître, il n'y a pas aussi au fond là la prise en compte? Dans une forme de misère, misère sociale, misère financière, ni des difficultés et des difficultés et cet enfant, une maman à la maison et elle doit être à travailler ou travailler.

[00:34:38]

Les allocations familiales, je pense à nourrir la famille la meilleure qui est restée. La reine aurait un peu. Effectivement. Mais ce que je voulais dire au niveau des effectifs, que vous dire? Pourquoi ils ont été? Parce. La vérité, intitulée et où elle était pleine d'admiration pour ces enfants qui étaient devant moi aux premières et qui, à aucun moment, ne voulait sortir de la salle d'audience. Et tout entendu, tout entendre, on est leur père.

[00:35:08]

Enfin, la vérité alors qu'il est toujours rempli. L'amour plus jusqu'au dernier moment, quand on lui a raconté l'histoire de la chute dans l'escalier. N'importe quoi. Il n'a fait que mentir, manipuler alors qu'elle est l'enfant. La vérité, c'est qu'il voulait la vérité et qu'elle puisse coïncider avec la vérité judiciaire, c'est à dire une qualification. Mais on comprend les jurés. On ne pourrait pas faire autrement. Lintanf est une peine qui est quand même relativement long, districtde Hideaki.

[00:35:41]

Je pense effectivement à cette femme qui racontait une journée entière de son procès qui n'a duré que 4 jours, a permis d'entendre les enfants successivement les uns après les autres. On dit que les jurés ont pleuré. Me dire que c'était un moment très touchant.

[00:36:00]

C'était après avoir marqué le courage de ses enfants. N'oubliez pas qu'il y en a un qui a entendu et qui a compris ce qui s'est passé. En réfléchissant et heureusement, c'est un fond remarquablement évolué. Ils ont été placés en famille d'accueil et se sont soudés ensemble et l'enfant a réussi et cela aurait été son avocat à avoir avec tous ses petits frères et sœurs afin que la fratrie se retrouve seule à la mari qui me garde. Et je trouve ça absolument admirable.

[00:36:33]

Comment, au moment du procès et ensuite avait appris à lire après les faits, ils se sont soudés. Si vous voulez trop ça. Et les enfants? Effectivement, c'était très, très émouvant. Moi même, j'avais les larmes aux yeux quand je voyais les petits enfants être sur les entendre. Tout portait tout ça. C'est un véritable traumatisme.

[00:36:53]

Vous nous dites qu'il a servi quand même un gamin si c'est beau les petits au moment des faits.

[00:36:59]

D3. Je ne vais pas dire leur prénom, bien évidemment. La jeune fille avait 12 ans au moment des faits. Les deux autres garçons dont j'étais l'avocat, les 15 ans et 11 ans, et ensuite mon grand frère Olivier, pris avec les autres. Les trois petits héros avec tellement petit qu'un bébé. Les autres, plus jeunes, avaient 9 ans et avaient 9 ans au moment des faits. Donc, au moment des faits, vous ajoutez comme on dirait 5 ans plus tard, il était grand, dont le jeune homme.

[00:37:30]

Une jeune fille, lorsqu'elle la connaissait, est arrivée et les petits derniers étaient des adolescents. Donc, pour eux, ça a été un véritable traumatisme. Ils avaient perdu leur mère, leur père était en prison et c'était dans des familles d'accueil. Tout ça a été très, très difficile à vivre pour ces enfants là. C'est pour ça que leur courage et leur volonté de d'Erez de savoir la vérité et surtout la souffrance de voir que leur père, au dernier moment devant la cour, décrit Vous savez vous dire la vérité?

[00:37:59]

Il a encore inventé quelque chose. Si vous voulez l'histoire de la chute dans l'escalier, c'est très bien qu'il l'a étranglé. Qui pensable, toujours.

[00:38:08]

A votre avis, les enfants voient leur père. Ils considèrent secrecy le verdict.

[00:38:12]

C'est un accident, mais ça ne passe pas parce qu'elle avait aussi que je défendais. Elle était la seule à avoir été le voir à la prison et avec simplement l'intention de lui demander de dire la vérité. Elle n'a rien dit. Elle ne voulait plus le revoir, que les enfants ne veulent absolument pas revoir tellement il ne considère plus comme leur père et ne rêve que porter. Merci.

[00:38:35]

Beaucoup trop loin d'être intervenus depuis des dizaines en direct.

[00:38:42]

Voilà donc pour ce récit des centaines d'histoires disponibles ici, remplaçant l'écoute et surtout ottintoise.