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Raconte Christophe Hondelatte. Je vais vous raconter aujourd'hui une affaire criminelle absolument passionnante qui se déroule en Bretagne en 2006 l'enquête sur la disparition d'Adeline Piette. Je ne vais pas vous en dire trop trop tôt parce que c'est une enquête qui dure deux ans, qui est truffée de fausses pistes et qui se termine enfin, vous voulez?

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Voici donc ce récit que j'ai écrit avec Thomas Audouard La réalisation et de Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire se déroule dans un petit village de Bretagne, La Gouesnière, près de Saint-Malo et de Cancale, dans une famille les pierres qui, disons le tout de suite, flirtent avec le Quart-Monde. Les pierres vivent des allocs. La mère, Adeline, a 34 ans. Savez vous combien ils ont d'enfants? Sept, sept enfants. A 34 ans. Les deux premiers sont ceux d'Adeline et d'un premier mariage. Les cinq suivants sont à eux deux Benoît et Adeline.

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Au moment où débute cette histoire, l'aîné a 16 ans, la petite dernière, 3 ans. Il habite une maisonnette perdue dans la campagne, avec un hectare de terre autour. On est chez les casseau. Je voulais vous dire ça juste avant que le crime n'ait lieu.

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L'histoire commence le 1er juillet 2006, au moment où les gendarmes passent déposer chez les Piette une convocation pour madame Oh, rien de grave. Une histoire à la noix. Le chien des Piette sert régulièrement dans le poulailler des voisins. Il les a mis en garde plusieurs fois. La mère Piette l'a envoyé bouler, alors il a fini par porter plainte. Voilà l'histoire. Les gendarmes voudraient que Mme Piette vienne à Cancale pour l'auditionner.

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Mais moi, je n'ai pas le permis. Je n'ai pas de voiture non plus. Mon mari a un scooter, mais je ne sais pas conduire. Comment je? Les gendarmes lui disent de se débrouiller et lui donnent rendez vous pour le lendemain, en début d'après midi. En vain, puisque le lendemain, elle ne vient pas. En revanche, le surlendemain débarque son mari Benoît. Bonjour, voila, je viens pour signaler la disparition de ma femme. Comment s'appelle Ten?

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Deuil Adeline Piette. Adeline Piette, ça me dit quelque chose? Ben ouais! Hier, elle devait venir vous voir pour Une histoire de Paul. Elle est partie à pied de la maison vers midi et demi pour venir chez vous. Et puis, aucune nouvelle, elle n'est pas venue vous voir.

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Ah non, non, elle n'est pas venue. Vous avez une idée de ce qui a pu lui arriver. Bon, mon avis, c'est bien clair. Elle s'est barré. Elle a un amant, j'en suis sûr. Elle m'a planté là avec les 7 gosses. Ah, vous avez 7 enfants.

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Et c'est vrai que c'est étonnant. Une mère de famille de sept enfants qui s'enfuit pour un amant, ce n'est pas courant en général entre nous. Ce sont les pères qui se bat. Les mères n'abandonnent pas leurs enfants. Enfin, c'est très rare. Et donc, le gendarme décide d'attendre 48 heures en se disant elle va bien finir par rentrer. Sauf que deux jours plus tard, elle n'est pas rentrée. Et là, ça devient sérieux. Et les gendarmes découvrent le contexte qui vient éclairer ce départ brutal.

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Les paillettes sont en instance de divorce, selon le mari, à cause de l'amant. Peu importe, le juge n'a pas encore prononcé le divorce, mais il a confié la garde des marmot à la mère, qui garde aussi la maison, bien sûr. Et normalement, il devrait vivre séparé. Mais où voulez vous qu'il aille, le bougre? Benoît est toujours là. Sur le papier, dans dix jours, il doit avoir dégagé le plancher.

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Les gendarmes font le tour de la gagneurs. Ce n'est pas bien grand. 1700 habitants. Tout le monde connaît à d'Olympiades, évidemment, une mère de famille nombreuse avec sept enfants. Ça ne passe pas inaperçu dans un tout petit village. Tout le monde vous raconte qu'elle est sur la route toute la sainte journée, à marmot dans les bras et une bouteille de gaz dans la poussette. Et vous l'avez vu récemment, elle est portée disparue depuis le 1er juillet.

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Récemment, je ne l'ai pas vu.

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À un moment, les gendarmes recueillent deux témoignages qui soulèvent un petit espoir. Une habitante de La Gouesnière dit qu'elle l'a vue le mardi qui suit sa disparition à un arrêt de bus. Et le gérant du bar tabac du village confirme. Ah ben oui! Moi, je suis sûr que je l'ai vu le 4. Le mardi 4, elle est venue acheter des cigarettes. C'est troublant. Mais à part ça, rien d'autre. A un moment donné, ça devient compliqué.

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Le mari se dit Qu'est ce que je fais? Il faut que je m'occupe des enfants, mais je n'en ai pas la garde. Et si je m'en occupe, il faut que j'habite la maison. Mais je n'ai pas le droit de l'habiter. Donc, Benoît va voir un avocat pour récupérer la garde des enfants et la maison. Et on attend, on attend. Les semaines passent et arrive la fin de l'été. Son compte en banque n'a pas bougé.

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On n'a pas utilisé sa carte Vitale à Gling. Piette n'est toujours pas rentré s'occuper de ses sept marmots.

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Et là, au charme des petits villages, les habitants de La Gouesnière se mettent à Koke année a prise dans une secte ou un gourou, là, le grappin dessus. Voulez que je vous dise. À mon avis, tapping moi, je l'ai vu sur la route de Saint-Méloir-des-Ondes. Boualam, pas l'air de faire son jogging à.

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Ça, je vous le dis tout de suite, c'est quelque chose qui va revenir en filigrane tout au long de cette histoire. Le fait qu'elle ait pu se prostituer, ça ne sera jamais prouvé. En attendant, une autre rumeur fait son chemin de maison en maison, jusqu'à l'oreille des gendarmes. Il l'a tuée, il l'a tuée, il a enterré dans son jardin les ivoires. Il a fait un trou. Sauf que les gendarmes ne voudraient pas que le père, pour l'instant, sache qu'on s'intéresse à lui.

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Or, le jardin n'est accessible que par la maison. Alors vous savez ce qu'ils font? Qui a dit que la justice française n'avait pas les moyens qui font venir un hélicoptère pour prendre des photos de la maison et du jardin d'en haut? Et qu'est ce qu'on voit sur les photos? Et bien, on voit une bâche bleue qui recouvre une bonne partie du jardin. Et bien voilà, maintenant, on y est. Et le 26 septembre 2006, presque trois mois après la disparition d'Adeline, les gendarmes débarquent chez les Piette avec des chiens spécialisés dans la recherche de cadavre.

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Et ils les font se balader sur le terrain. Un hectare au total. Et bien, les chiens ne moufte pas. Il n'y a pas de cadavre, mais il y a des trous dans le jardin. C'est vrai. Et cette fichue bâche bleue qui s'avère être installée sur des ballots de foin.

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Ça sert à quoi cette bâche là et cette paille? Oh ça, je l'ai bricolé comme j'ai pu. Ça sert de pataugeoires aux enfants pour l'été.

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On ne peut pas se payer de piscine, c'est une piscine de romanichels, et ça depuis l'hélicoptère. Il ne l'avait pas vu, bien sûr. Tant qu'à faire, les gendarmes en profitent pour visiter la maison. Là aborde le sol jonché de vêtements sales, la cuisine en vrac. Le pauvre Benoît Piette a l'air complètement dépassé cette gosse. Et il n'y arrive pas.

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A part ça, les experts de la gendarmerie passent toute la maison au blues star ship shit dans les couloirs. S'il y a la moindre trace de sang, elle apparaît avec ce produit. C'est imparable. Verdict rien. Pas une trace. Et Benoît Piette est là. Qui assiste à tout ça? Impassible, stoïque, comme un type qui sait qu'ils ne trouveront rien. Et ils ne trouvent rien.

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Enfin, ils ne trouvent rien qu'ils incriminent dans le meurtre de sa femme. En revanche, oh là là, ils découvrent un sacré zozo. Un sacré numéro. Ecoutez bien. Depuis qu'il est divorcé avec Adeline, ils font chambre à part. Alors, suivez moi dans sa chambre et arrêtez de rire. Les murs, les murs sont couverts de postaire d'Indien tout en plumes, genre Géronimo sur le plumard. Vous savez ce qu'il y a sur son plumard? Il y a un tipi d'Indien.

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Benoît Piette dort dans un tipi d'Indien. Oui, monsieur, je ne sais pas si c'est lui qui a tué sa femme, mais il est bien allumé. Le père Piette. Il y a une piste qu'il ne faudrait pas négliger. Vous vous souvenez que le gérant du bar tabac a dit qu'il a vu Adeline le 4 juillet, soit quatre jours après sa disparition? Elle est venue lui acheter des cigarettes. Elle a aussi une habitante du village qui l'a vu à un arrêt de bus.

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Le même jour, le 4, alors on les réinterroger tous les deux. Et finalement, ils ne sont plus très sûrs de la date. Ce n'était peut être pas le 4 et la piste se referme. Dans la foulée, Benoît Piette apporte aux gendarmes une preuve de l'existence de l'amant à une carte postale retrouvée dans sa boîte aux lettres. Ma chérie, mon amour, je t'aime, Daniel qui t'aime, signé Daniel, fait à Saint-Malo les gendarmes. Assez facilement, on retrouve le Daniel de Saint-Malo.

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Le gars tombe des nues. Moi, je n'ai jamais eu de relations avec Mme Piotte, puisque c'est ça que je ne lui ai pas décrit de l'être. Mais Rochefort marche sur la tête.

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On a vu le fin mot de cette histoire. Une voisine a vu Benoît Piette envoyer une de ses filles, postait la carte postale. C'est un faux fabriqué par Benoît qui, du coup, gagne des points au jeu de Qui est l'assassin? Sinon, pourquoi aurait il fait ça? Le 8 novembre, quatre mois après la disparition de sa femme, Benoît Piette est donc placé en garde à vue chez les gendarmes de Saint-Malo. Piette On a des témoignages. Des gens disent que vous étiez violent avec votre femme qu'une fois vous auriez déjà tenté de l'étrangler.

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Vrai ou faux?

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Pas vrai? Vrai, on se disputait une fois. Je l'ai serré au cou, mais c'était il y a dix ans. J'ai pu connaître ce temps là. Je me suis soigné. Ça fait novembre, touche peu d'alcool. J'ai jamais recommencé. Le soir du 1er juillet. Alors, qu'est ce qu'il a fait? Où était il?

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J'étais chez mon cousin. J'ai amené un mégot. On a regardé un match et puis je l'ai laissé dormir chez lui. Il m'a fait une crise en rentrant. Adeline, elle, a dit que je l'avais laissé dormir chez le cousin. Et on s'est pris la tête.

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Et après, il s'est barré. Il était calme. Quand vous êtes rentré chez vous après le match, je dirais 11 heures, 11 heures et demie.

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A part, ça a rien à en tirer et donc prudent au cas où il aurait besoin de le réinterroger. Plus tard, on lève sa garde à vue. Au bout de huit heures.

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Piette, vous pouvez rentrer chez vous. Mais ne croyez pas que la gendarmerie a baissé les bras. Au contraire, elle a créé une cellule spéciale baptisée Disparition 35 35, comme le département d'Ille et Vilaine. Cet officier de gendarmerie sont affectés à plein temps. Ce sont des moyens considérables et là, on reprend tout à zéro. Les gendarmes refont le tour du village 750 maisons une par une, et beaucoup de gens ne parlent que d'une seule chose. Cette habitude qu'Adeline avait de marcher la nuit sur la route de Saint-Méloir-des-Ondes.

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C'est donc sur ce tronçon de route 5 km que commence par se concentrer l'enquête. Qu'est ce qu'elle faisait la nuit sur cette route? Est ce que ce n'est pas là qu'elle a disparu? Une fois de plus, on mobilise un hélicoptère qui survole la zone à basse altitude.

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On organise ensuite un ratissage tout le long de la route qui mobilise 200 personnes ont ramassé tous ouvert des bouteilles, des canettes, papiers, gras, pantalons, vêtements.

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Tout ce que vous trouvez entendu?

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Allez, c'est parti! On fouille aussi tous les points d'eau 175 au total, des puits, des lacs, des étangs et au final, on ne trouve rien à rien de rien. Et ensuite, on se met à explorer ce qui pourrait être le motif intime d'une fugue. Et une fois de plus, le mari Benoit suggère une piste Adeline. C'était un enfant adopté. Je viens de m'apercevoir que son dossier de la DDASS a disparu, elle a emporté avec elle, peut être parti chercher ses vrais parents.

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Ça, c'est une piste intéressante. Adeline a été adoptée à l'âge de trois ans et demi par un couple absolument hors du commun. Les mariés Patrick et Claudette, non mariés, qui ont accueilli, tenez vous bien, jusqu'à 25 frères et soeurs adoptifs sans faire loterie à bras ouverts, y compris des enfants difficiles et handicapés. Il y a d'ailleurs un documentaire qui a été fait sur ce couple et on y voit la petite Adeline, jolie comme un cœur, entourée de poupées.

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Alors, est ce qu'elle est allée chercher ses parents biologiques? Il faut explorer cette piste. Les gendarmes retrouvent les parents génétiques.

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A Nice, ils jurent qu'ils n'ont jamais eu aucun contact avec l.

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Et pendant ce temps, Benoît, le chef indien, continue de jouer les pères de famille nombreuse comme il peut entre nous avec des problèmes d'argent. Les gens de la commune sont touchés par ça, par la détresse de cet homme. Quand nous arrive, Benoît met un cadeau pour Adeline au pied du sapin. C'est au cas où elle revient.

[00:16:04]

Les enfants. Et à un moment, alors que les gendarmes ont tapissé la région d'avis de recherche avec une photo, un témoin se manifeste Moi, je l'ai vu, j'en suis sûr, à Saint-Malo, dans le quartier de Rochebonne.

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Malheureusement, on tombe sur un sosie, mais pas sur Radelet. Les gendarmes perdent aussi du temps sur la piste d'un tueur en série allemand. Un camionneur, Volker Écoeurantes, qui vient d'avouer cinq meurtres dans toute l'Europe. Des prostituées qu'il faisait monter dans son camion alors qu'il ne serait pas passé sur la route départementale 76 qui va de La Gouesnière à Saint-Méloir-des-Ondes. On vérifie son emploi du temps au moment où Adeline disparaît, le 1er juillet 2006. Volker Eckert était à Strasbourg.

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Il n'était pas en Bretagne. C'est une nouvelle fausse piste.

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Et donc, on en revient au mari, à Benoît. Les gendarmes auditionnent un par un les sept enfants, tous mineurs.

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Et là, un défrise raconte quelque chose de très troublant. Dans la nuit du 1er au 2 juillet, il raconte que son père est rentré tard et que deux son lit. Il a entendu son père et sa mère se disputer.

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À un moment, j'ai entendu maman qui a crié Arrête! Et puis après, j'ai plus rien entendu. Il y a eu un grand silence. Et qu'est ce qui s'est passé ensuite? Comme je pleurais, mon père est monté dans ma chambre pour me consoler. Puis je me suis endormi. On en revient au père inéluctablement.

[00:17:52]

Un autre des enfants, le fils aîné d'Adeline, 15 ans, raconte une autre scène, une nuit bien après la disparition de sa mère. Son beau père, Benoît, était dans le jardin. Il avait allumé un gros projecteur. Je me suis dit Mais qu'est ce qu'il faut encore starets? Il avait creuser des trous dans le jardin, figurez vous. Il faisait du feu. Il y avait beaucoup de fumée. Et puis une sale odeur. J'ai pensé à appeler les flics, mais moi, je ne l'ai pas fait et surtout que je me suis tiré pour qu'il ne me pas le même fils, dit Benoît.

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Lui a dit Toi, tu mériterais de finir comme d'amères.

[00:18:30]

Est ce qu'il ne serait pas temps de remettre monsieur Piette en garde à vue? Un. En garde à vue deux ans après, Benoît Piette commence par reconnaître que le soir du 1er juillet, il était sous comme un cochon, ce qu'il n'avait jamais dit.

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À la fin du match, quand j'ai quitté mon cousin, je me suis arrêté au bistrot et j'ai bu un verre.

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Un seul verre ou plusieurs verres, vous nous avez dit je reprends votre dernier procès verbal. Je ne touche plus à la boisson depuis dix ans parce que ça me rend violent. Bah, je n'en ai pas plus qu'un seul.

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Je reconnais et là, d'un coup, il explose. M'enfin, je ne l'ai pas tué. Quand je suis rentré, je l'ai retrouvé pendu à la porte du garage. C'était horrible. Elle avait des yeux exorbités. Et puis, la larme qui sortait, c'était atroce. 2 ans, deux ans pour avouer un suicide. Vous y croyez? Les gendarmes non plus, mais admettons. Alors, où est le corps? J'étais dans la panique, je l'ai enterré dans le jardin à quelle profondeur?

[00:20:00]

Pas moi, dans les 60 centimètres sous la terre, pas loin de la terrasse.

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Vous avez compris pourquoi les gendarmes pose cette question il y a un an, ils ont fait passer des chiens détecteurs de cadavres. Ils n'ont rien trouvé. Ces chiens sont infaillibles qu'il n'y avait pas de corps. Et là, Benoît Piette fait une révélation fracassante. Dix mois après la mort d'Adeline, il a déterré le corps. J'ai senti qu'il avait un doute sur moi, alors j'ai sorti le corps et je l'ai brûlé dans le barbecue. Un corps entier dans le barbecue.

[00:20:47]

Mais ça n'est pas possible. M. Piette, si je le fais trois fois, ça a été long. A chaque fois, il a fallu que je alimente le feu des nuits entières. Et puis ensuite, tu mettais les cendres dans le poubelle et je les ai achetés.

[00:21:08]

Les gendarmes le ramènent sur place et il leur montre la poutre à laquelle Adeline se sont répandus et ensuite il leur montre le trou dans le jardin où le cadavre serait resté 10 mois. Les gendarmes creusent et ils retrouvent des petits bouts d'os qui pourraient être des phalanges et qui partent direct au labo. Il leur montre aussi le barbecue ou le barbecue miraculeux. Et en refusant la maison, les gendarmes tombent sur un sac de Chauvy. Il a recouvert le corps de chaux vive et c'est pour cela que les chiens n'ont rien senti.

[00:21:47]

Et donc, deux ans plus tard, Benoît Piette est mis en examen pour meurtre par conjoint et il est écroué. Et les enfants découvrent toute l'histoire. Vous n'allez pas le croire. Dans les journaux, personne n'a pensé à les prévenir, à amortir le choc. Les enfants qui, pour les plus jeunes, sont donc placés en famille d'accueil, c'est rude.

[00:22:08]

Leur père a tué leur mère et ils se retrouvent à la DDASS. Le 3 octobre 2008, le juge organise une reconstitution sur place dans la maison, Benoît Piette maintient la thèse du suicide. Alors, est ce que ça tient? Elle a fait son cinéma. Il refuse d'entrer dans le garage. Remarquez, la scène est impressionnante. On a accroché un mannequin à Lapôtre pile aux mensurations d'Adeline. Un mètre 74 pour 57 kilos. On le décroche et on va voir sur la poutre.

[00:22:44]

Il y a une trace. La corde a laissé une trace. Or, il n'y avait pas de trace.

[00:22:54]

Et là dessus, le médecin légiste vient donner un dernier coup de canif à la thèse du suicide. Docteur Piette dit que sa femme, pendue à cette poutre, avait les yeux exorbités, la langue qui pendait. Est ce que ça vous paraît cohérent avec un suicide par pendaison? Alors non, nous avons vu beaucoup de suicide par pendaison au cours de notre carrière, la pendaison ne fait pas ressortir l'usure ni la langue. C'est la preuve définitive que Benoît Piette ment.

[00:23:32]

A ce moment là vient d'une question assez naturelle quel est l'état mental du bonhomme dont je vous rappelle qu'il dort dans une chambre tapissée de posters d'Indiens et sur un lit surmonté d'un tipi d'Indien? En clair, est ce qu'il faut un psychiatre? Lexpertise, le docteur Olivier Coldefy? Voilà ce qu'il explique. Monsieur Piette se perçoit comme persécuté, comme l'étaient les Indiens face aux conquérants du Nouveau Monde. Il est atteint de paranoïa. Et ça, c'est intéressant parce que c'est un trouble de la personnalité que les psychiatres rangent en général dans la catégorie des psychoses, alors que cette paranoïa a pu altérer son jugement au moment des faits.

[00:24:15]

En gros, est ce qu'il est responsable? Réponse du psychiatre. Non, ça n'a pas altéré son jugement. Oui, il est responsable. Donc on peut le juger.

[00:24:31]

Dernier rebondissement avant le procès.

[00:24:34]

Un jour, Benoît Piette reçoit une lettre anonyme à la prison de Saint-Malo. Je vous la lui conseille. Pour sauver les enfants. Ferme là, tout peut arriver. Qu'est ce que c'est que ce sac de nœuds encore? Benoît Piette est à nouveau convoqué chez la juge. Et là, il fond en larmes et sert une nouvelle version.

[00:24:55]

Madame la juge vous ment depuis le début? Quand je suis rentrée ce soir là. Il n'était pas pendu et était allongé dans le garage sur dos. Il y avait deux hommes qui étaient sur elle. Quand je suis arrivé, ils sont partis en courant. Et là, j'ai découvert qu'elle était morte. On montre la lettre à une graphologue et elle conclut que ces piètres lui même qui a écrit cette lettre, c'est son écriture à peine déguisée. D'ailleurs, un ancien codétenu avoue que c'est lui qui a posté la lettre à la demande de Benoît Piette.

[00:25:32]

C'était une ultime tentative pitoyable de Piette de ne pas assumer. Et c'est dans ce déni qu'il part pour la cour d'assises.

[00:25:52]

Et son procès s'ouvre à Rennes le 22 février 2011, c'est à dire cinq ans après la mort d'Adeline. Tous les enfants sont là, bien sûr, sur le banc des parties civiles, sauf le petit dernier, qui n'a que 8 ans. Benoît Piette entre dans le box. On dirait un Indien avec des cheveux longs. Il est complètement prostré. Il souffre du dos. Il a du mal à se tenir debout. Et là, d'entrée, il serre une troisième version.

[00:26:21]

Je veux dire la vérité. Je la dois aux enfants, non? Quand je suis rentré. On s'est disputé avec ma femme. Et dans la disputais, elle est tombée dans l'escalier. La chute a été terrible. Elle est morte. La thèse de l'accident après celle du suicide et celle du meurtre par deux hommes qui se sont enfuis. Personne ne le croit. Evidemment, les psychiatres viennent à la barre. Ils sont les seuls à proposer un mobile pour le meurtre.

[00:27:01]

La peur du divorce, ça serait pour ça qu'il a tué. Et ensuite, on passe toute une journée à entendre un parent, les enfants parler de leur père ou de leur beau père. Ils racontent un homme violent et menteur. Les jurés Serrar sont au bord des larmes. Et puis vient la plaidoirie de l'avocate générale Séverine Déborde. Il apparaît clairement que Benoît Piette devrait être reconnu coupable du meurtre de sa femme. Il avait l'intention, en commettant des violences, de la tuer.

[00:27:40]

Contrairement à ses affirmations qui évoquent une chute mortelle dans l'escalier hors tout, tout nous conduit à penser qu'en vérité, il l'a étranglée et vous déciderez d'une peine à la hauteur d'un assassinat. Une peine qui ne saurait être inférieure à 30 ans de réclusion criminelle.

[00:28:04]

Le délibéré dure deux heures et je dois vous dire que pendant ce temps là, personne ne donne cher de la peau de Benoît Piette et du coup, le verdict sonne comme un coup de théâtre.

[00:28:19]

Monsieur Pierre, nous vous déclarons coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et nous condamnons à 20 ans de réclusion criminelle.

[00:28:32]

Les jurés ont ture un doute sur la volonté de Benoît Piette de tuer sa femme et la règle de la cour d'assises exigent que le doute profite toujours à l'accusé. Les enfants sont déçus, mais ainsi va la justice.

[00:28:49]

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