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La seconde jusqu'à fin fonder une histoire aujourd'hui que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

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J'en ai fait l'expérience tout à l'heure avec quelqu'un qui me demandait Qu'est ce que tu racontes aujourd'hui? Je lui ai répondu La vie d'Alain Colas. Le type m'a regardé avec de grands yeux et j'ai compris qu'il ne savait pas qui c'était. Et c'est vrai que ça n'est pas tout jeune. Alain Colas est un grand navigateur qui a disparu il y a près de 40 ans au cours de la première édition de la Route du Rhum à la voile. On ne sait pas ce qu'il est devenu.

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On n'a jamais retrouvé un boulon de son bateau, Manu. Là, je vois un sourcil qui se lève. Où es tu, Manu? Manureva, la chanson Alain Chamfort. C'est de lui qu'on parle. C'est d'Alain Colas et de son bateau pour le débriefe. J'ai invité celui qui, sans doute, le connaissait le mieux au monde. Bonjour Jean-François Colas. Bonjour, vous êtes son frère, son petit frère? Oui, tout à fait. Et vous avez partagé sa courte carrière du début à la fin.

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Elle a disparu à 35 ans et moi, je n'avais. J'allais sur mes 32 ans et j'ai vécu 32 ans avec Alain et j'ai partagé toutes ces aventures. Il fallait absolument que son petit frère soit toujours avec lui partout. Vous étiez sur le bateau jusqu'à la dernière seconde?

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Oui, oui. À partir du moment où Alain est arrivé en 72 pour prendre le départ de la Transat, j'ai toujours d'abord ma famille. Mon père m'a dit Maintenant, tu vas aider ton frère. Parce que février 72, au départ de la Transat, on a travaillé tous les deux à préparer et préparer le bateau pour cette course. C'est toujours moi qui lui ai envoyé la grand voile. C'était symbolique pour moi, qui ai toujours été le dernier à quitter le bord et le premier à l'attente de l'autre côté de l'océan.

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J'ai écrit cette histoire avec Quentin Mouchel, la réalisation de Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Ce qu'il y a d'unique dans l'histoire d'Alain Colas, c'est qu'il a grandi loin, très loin de la mer. Il n'a pas enfilé de ciré jaune à l'âge de la barboteuse. Il n'a pas fait de dériveur avant d'apprendre à marcher. Il n'est pas allé pêcher au large avec son père ou son grand père. Il n'avait pas la mer dans le sang. Mais alors, pas du tout. Alain Colas est un enfant de la France profonde, rurale, un Bourguignon, un petit gars de Clamecy, dans la Nièvre, qui avait la gagne dans la peau.

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C'est tout. Mais je vous concède que son histoire commence sur l'eau, mais toujours pas l'eau de mer trop loin. L'eau de la rivière qui traverse son patelin de lionne claimed si on est en mai 1959. Alain a 16 ans et il est furax. La mairie a démonté le plongeoir sur la plage de la tambourinaires, au bord de l'iode. Non, mais vous vous rendez compte?

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Moi, je vous le dis, ça ne va pas se passer comme ça. Mais ça veut dire quoi? Les jeunes veulent faire un peu de sport et voilà, on nous enlève le plongeoir. Et donc, le lendemain, il écrit une lettre ouverte au maire dans le journal local le maire qui finit par le recevoir. Je suis désolé, homme, mais pas le reconstruire le plongeoir. Bon, eh bien, dans ce cas, aidez moi à créer un club de canoë kayak.

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Du canon écologue bon droit. D'où ça lui sort, cette histoire de canoë kayak? Son père en faisait et il y en a un vieux qui traîne dans le garage. Et c'est parti. Alain gère tout, de la création de l'association à la fabrication des bateaux. Il se fait prêter des moules par un club de Nevers et il sollicite des amis bricoleurs. Il n'a pas un rond. Il se démerde et il commence à s'entraîner avec ses potes de Clamecy avec un état d'esprit bien particulière.

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Un truc qu'il a en lui depuis tout petit. La gagne, que ce soit aux billes, au baby foot ou au basket. Alain, à la gagne, il ne supporte pas de perdre. Et là, dans cette histoire de canoë kayak, c'est pareil, il n'arrête pas de répéter en répétition la place de deuxième n'existe pas.

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Et si je peux vous donner un conseil, vous partez à bloc.

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Ensuite, vous accélérez et vous terminez au sprint. Et un an après la création du club. Une année seulement, le petit club de Clamecy hisse en championnat de France et finit troisième des championnats de France. Incroyable! Qu'est ce qu'il en tire lui allant de cette expérience?

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Et bien que quand on veut, on peut que quand on s'accroche, on y arrive, que rien n'est impossible, qu'on peut aller au bout de ses rêves. Et ça, ça n'est pas près de lui sortir du cadre à fond.

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Un an plus tard, Alain se retrouve à Paris. Etudiant à la Sorbonne, en fac d'anglais, je vous le dis tout de suite, la ville n'est pas du tout son truc. Il y a trop de monde, il y a trop de bruit. Ça l'angoisse. Alors un jour, son père voit une petite annonce dans le monde. On cherche en lecture heures au St-John Collège de Sydney, en Australie. Il a fait des études d'anglais, ça se branche.

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Et puis là bas, il y a de l'espace.

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Il prend donc un cargo pour Sydney et c'est là bas qu'il découvre la mer et la voile. La baie de Sydney est constellée de voiliers. Tous les week end, il y a des régates. Alors pour l'instant, il les regarde en spectateur. Mais ça le fascine et ça doit se voir parce que quelques mois plus tard, ça te dit de faire de la voile avec nous. On cherche un équipier prendre une journée. Je pense que tu peux faire l'affaire.

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C'est comme ça que ça commence. Et il est dit Yes, bien sûr, il dit yes tout de suite, non pas parce qu'il est amoureux de la voile, il en a jamais fait, mais parce qu'il est curieux et aussi parce que ça colle avec son besoin viscéral d'aventure. Et le voilà donc parti. Et une fois au large. Le clapotis contre la coque, le bruit du vent dans le gréement, cette sensation de glisser sur l'eau, c'est une révélation.

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C'est un coup de foudre. C'est pour moi, à peine rentré au port. Il va à la bibliothèque du St-John Collège et il rafle tout ce qu'il y a sur la voile. Et il y passe toute la nuit à se gaver de jargon nautique. Et pendant un an, il est candidat comme équipier dans toutes les petites régates. Et puis, au bout d'un an, faire des ronds dans l'eau dans la baie de Sydney, ça finit par le barber.

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Il a entendu parler d'une course très prestigieuse, la plus grande la Sydney Hobart.

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Alors, il va voir l'équipage néo zélandais, alors le forage avec une coque. Un Français, pensez vous qu'il propose d'être cuisinier? Il l'embauche sa première course, Alain l'a fait en cuisine. Enfin, le reste du temps, il est sur le pont. Il mate, il n'en perd pas une miette. Et assez vite. Il n'a d'yeux que pour un bateau, un monocoque Pen Duick 3 et surtout pour le bonhomme qui le bar Eric Tabarly, un Français comme lui, qui est l'un des skippers les plus célèbres du monde.

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A l'époque. Alors, pendant toute la course, ils lui tournent autour et à la fin, Tabarly gagne la Sinner au Barp et il vient le voir avec une sacrée proposition dans La plupart de mes gars rentre en France et moi, j'ai envie de ramener mon Panik en Nouvelle-Calédonie.

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Ça dirait dans cette drôle de question. Evidemment, il ne rêve que de ça. Et voilà donc Alain Colas sur Pen Duick 3, aux côtés de son idole. En route pour la Nouvelle Calédonie à bord, il n'y a que des Bretons, des voileux depuis le biberon. Alors, au début, le petit gars de la Nièvre qui s'est entiché de la voile, ça les fait sourire gentiment. Mais petit à petit, ils apprivoisent. A la mi janvier, Pendouillent 3 arrive à bon port.

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Il aborde à Nouméa et vont ensuite mouiller à ouvrir des corps de rêve. Vous imaginez? Mais un matin, Tabarly réveille tout le monde, les gars.

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Ça commence à tempêtait, approche à 70 km heure, on bouge.

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Ils réussissent à s'extirper du lagon. Direction Nouméa. Et là, c'est pas une tempête qu'il tombe. Ni sur des vents à 70 km heure. Il tombe sur un cyclone 2 100 km en pleine nuit qui est à l'horizontale. L'horizontale dans le rouge. Tout valdinguer. Une essorage et un moment. Alain, qui a trouvé refuge sur une couchette volant, valdinguer à son tour. Et quand c'est fini, ouf! Ils s'en sortent un peu miraculeusement. Putain de baptême du feu!

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Alors, où en est il de sa vocation? Le Bourguignon a t il toujours la foi? C'est l'épreuve de vérité. Eh bien oui, c'est exactement l'idée qu'il se fait de l'aventure. Et ça, c'est un énorme atout. Colin n'a peur de rien et sûrement pas de la mer ni du vent. Vaut mieux. Ce cyclone va sceller une complicité qui se concrétise trois mois plus tard, en mai 1968. Alain rejoint Éric Tabarly à Lorient, sur le chantier de Pen Duick 4, le nouveau joujou de Tabarly, un trimaran, autrement dit, pour l'époque, un ovni.

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Tabarly veut embarquer dessus dans la prochaine Transat en solitaire. On n'a jamais vu un trimaran dans une course en haute mer. C'est gonflé. Le chantier a pris du retard. Je vous rappelle qu'on est en mai 1968, la France tourne au ralenti et donc Tabarly a besoin de petites mains pour les finitions. Alain Colas n'a pas hésité une seconde. Il est totalement enthousiaste.

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Un soir, il appelle son frère René. Tu verras l'engin, une espèce d'araignées géantes, un terrain de tennis sur l'eau. 20 mètres, 50 sur dix mètres, 60 120 mètres carrés de voilure. Tu te rends compte. Et alors? Il bouge. On atteint les 18 nœuds. Tu vois, c'est deux fois plus que toi. Là, je vous l'accorde. Le trimaran n'est pas au point, Tabarly doit abandonner dans la transat et aussi dans la course.

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Mais ne retenez qu'une seule chose de cet épisode Alain Colas a assisté au départ de la Transat. Il s'y est vu. Il s'y est vu un jour.

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Je prendrai le départ de cette course moi aussi.

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En attendant, Alain Colas roule toujours pour la maison Tabarly. En 1969, il le rejoint en Californie. Eric s'est engagé avec un Anoushka 4 dans une course en solitaire Los Angeles, Honolulu. L'histoire est très drôle parce que la course est réservée aux monocoques. Ils ne le savaient pas. C'est lui qui gagne loin devant. Il a 19 heures d'avance, mais il est hors classement.

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Et le soir même, Alerts assiste à une scène absolument incroyable, totalement inattendue. Il voit Tabarly qui monte sur Panucci 4 et qui accroche une pancarte en contreplaqué. Il s'approche Oh mon Dieu! Il y a écrit Fort simple à vendre. Tabarly a des problèmes avec le fisc. Il vend son joujou dans la tête d'Alain Colas. Ça va très vite. Ils se ruent sur lui. Eric Eric, je me porte acquéreur. Tu veux combien? Deux cent trente mille francs.

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Alain dégaine son carnet de chèques et il lui fait un chèque de ce qu'il a, c'est à dire de ses économies, c'est à dire pas assez. À peine un quart de la somme. Alors juste après, il appelle son frère. Jeff, tu ne vas pas me croire, Jeff, j'ai la possibilité d'acheter Épanouit 4. Alors d'abord, il faut que tu m'envoie de quoi me payer. Un billet retour doit rentrer en France pour trouver du pognon.

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Ce bateau, il le connaît comme sa poche avec Tabarly. Il a déjà parcouru 17 000 milles à bord, trois fois la Transatlantique. C'est une occasion inespérée de se lancer.

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Le lui acheter, c'est une chose, mais le lui payer, c'en est une autre. Il a vidé son livret de Caisse d'épargne. Il fait un petit crédit auprès d'un organisme pêche, mais ça ne suffit pas. Alors pour le reste, il fait un deal avec Tabarly. Si tu veux bien, je te payer par mensualités tous les mois jusqu'à la prochaine Transat. J'ai l'intention de faire. OK. Et il prend possession de Pen Duick 4 en Nouvelle Calédonie et maintenant, il veut le ramener en Bretagne.

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Comment? Bien tout seul. Il n'a jamais navigué tout seul. C'est gonflé, mais comme son objectif, c'est la transat en solitaire. Autant se jeter à l'eau tout de suite. Alain Colas quitte la Nouvelle-Calédonie fin août 1971 avec un sextant, une montre, une boussole, une radio, sa bite et son couteau commandé, et quatre mois plus tard, à la veille du Nouvel An 72, il voit pointer au loin une masse rocheuse. C'est la pointe sud de l'Afrique.

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C'est le fameux cap de Bonne-Espérance. A un moment, il croise les voiliers qui participent à une régate.

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Il leur fait de grands signes et il leur balance un sac armatis, khâgneux, invests ou et. Cette fois, m'apparut. Le sac contient une cassette audio pour ses parents acclament, si ce sont ses vœux de bonne année. Et ensuite, ils attaquent la remontée des côtes africaines vers la Bretagne et deux semaines plus tard, le voilà en zone tropicale. Un vent torride de déluge de pluie. Il découvre les bonheurs de la course en solitaire. Pendant des jours, il ne dort que une heure, deux heures maximum par nuit.

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Il passe les îles du Cap-Vert et il arrive au niveau des Canaries. Jusqu'ici, il a été épargné par les tempêtes. Et là, d'un coup, le ciel se couvre. Le vent forcit. Des rafales de 100 km heure. La mer se creuse. Des vagues de 5 mètres. Il tombe une pluie glaciale. Il y a du brouillard. Il ne voit pas à trois mètres. C'est sa première tempête en solitaire, mais ça passe.

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Et en février 1972, le voilà qui arrive à La Trinité sur Mer, dans le Morbihan. Vidé, rincé, mais avec une certitude il est capable. Il est capable d'affronter une transat en solitaire et dont il s'engage dans la prochaine. Le 17 juin 1972, il prend le départ de Plymouth. Direction Newport. Ils sont 52 à se lancer. Personne ne le connaît. Il est très loin de figurer parmi les favoris. Le favori s'appelle Jean-Yves Perlin. Il a un monocoque énorme 39 mètres.

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Ça ne l'empêche pas d'être confiant.

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Ce bateau, c'est une histoire d'amour et surtout l'histoire d'une idée fixe courir la transatlantique en solitaire. Elle a lieu en juin prochain. Elle se court de Plymouth Angleterre à Newport. l'Amérique représente le 1er mai le record. C'est plus de trois semaines. C'est 26 jours à trois mille milles dans le voyage.

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Torchères deux jours et 14 heures, lundi, à son frère cadet pendouille. 4 Il va torcher la traversée de l'Atlantique en 20 jours. Mais trois jours après le départ, son pilote automatique le lâche plus tard. Sage deadmau5, bordel, c'est pas beau si tu peux faire ça.

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S'il n'arrive pas à réparer, il ne pourra plus dormir ni même se reposer. Et il se harnaché. Il saute dans l'eau glacée et pendant une demi heure, dans l'eau, il bricole et il parvient à réparer son pilote automatique. Cinq jours plus tard, c'est son régulateur d'allure qui le lâche en pleine nuit, en pleine tempête, avec des vents à 100 km heure. Et là encore, avec sa lampe torche, il bricole, il répare. Il s'était bien préparé.

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Le diable, il la connaît bien, sa machine. Le 27 juin, dix jours après le départ, il est à mi parcours. Il est au beau milieu de l'Atlantique, sous un soleil de plomb. Et là, qu'est ce qu'il voit? A trois kilomètres, un autre concurrent de la course, Jean-Yves Merlin, le favori. Sur son trois mâts, vendredi 13. C'est incroyable qu'on veille à prendre un peu de recul. En plein milieu de l'Atlantique, les deux bateaux les plus extrêmes de l'épreuve, qui en ne fait même pas pensable.

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Quelques jours plus tard, les avions repèrent. Vendredi 13, il annonce qu'il est en tête. Et là, tout le monde s'attend à une victoire de Terriens. Tout le monde. Mais le 8 juillet, après 20 jours de course qui franchit la ligne en premier, c'est pas Berlin, c'est Colas, c'est pendouille. 4 Il remporte la Transat en 20 jours, 13 heures et 15 minutes. Il explose le record de six jours pour sa première course en solitaire.

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Lui, le Bourguignon, qui n'a découvert la voile qu'il y a six ans à peine.

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Au lendemain de sa victoire, Alain Colas nourrit un nouveau projet il veut faire le tour du monde en solitaire. Le premier tour du monde en trimaran. Et c'est là qu'il décide de changer le nom de son bateau. A partir de maintenant, le bateau construit par Tabarly va s'appeler Manureva en tahitien. Ça veut dire oiseau du voyage. Et pour cela, il prépare Manureva. Il a peur des quarantièmes rugissants et du cap Horn. Il a peur de chavirer.

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Il fait installer des sortes de moustaches sur les flancs de la coque principale. Il la consolide aussi, cette coque avec de l'alliage en aluminium et surtout, en cas de chavirage. Il aménage une trappe dans la coque centrale, un panneau qu'il pourra déboulonner si le bateau se trouve cul par dessus tête pour sortir à l'air libre. Il apprend avec un chirurgien à se recoudre d'une seule main en cas de blessure et il prend les conseils d'un vieux briscard de 85 ans, le commandant Léon Gautier, un capitaine au long cours qui a passé 22 fois le cap Horn.

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Et c'est parti le 8 septembre 1973. Alain Colas se lance pour son tour du monde à Saint-Malo. La foule s'est agglutinée pour le voir prendre le large. Il est célèbre maintenant. Le commandant Gauthier sur le quai. Cette carte a servi à passer 22 fois le cap Horn avec cette carte. Je suis toujours rentré à bon port. Alors je vous la confie avec prière de me l'a rapporté. Je n'ai pas le temps de vous raconter cette course, mais il réussit son pari.

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Il réalise le premier tour du monde en multicoque en cent soixante neuf jours. Il bat le record réalisé en 67 par Chichester 32 jours avant.

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A peine arrivé, il se lance dans un nouveau projet. Il veut s'offrir un nouveau bateau, un clip, un quatre mâts de 72 mètres de long et 1.000 mètres carrés de voiles. Il le dessine lui même et il charge l'arsenal de Toulon de le fabriquer. Et en attendant, il continue de naviguer sur Manureva. En juin 1975, la tuile. Il est à bord de Manureva en jetant sa jambe est emportée par un cordage. Elle est broyée, broyée.

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Il réussit à se dégager avec son Opinel. Il évite l'amputation de justesse, mais il se retrouve avec des broches et des villes. Sa mère vient le voir à l'hôpital. Vous porphyrie, mais qu'est ce que tu fais alors? Ce qui est arrivé est arrivé et j'aimerais qu'on n'en parle plus. Moi, j'ai un bateau à faire construire.

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Et effectivement, depuis sa chambre d'hôpital, il continue de piloter la construction de son bateau. Il le métallo. En février 1976, il le baptise Club Méditerranée, du nom de son sponsor.

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Mais quand, deux ans plus tard, il décide de s'engager dans la première Route du Rhum, une transat en solitaire entre Saint-Malo et Pointe à Pitre, il n'y va pas sur son Club Méditerranée. Il choisit de faire son tour du monde sur son Manureva. Le bateau n'est plus tout jeune, mais il est plus rapide. Et puis, ils se connaissent tellement bien tous les deux. Le 6 novembre 1978, Alain Colas, sur Manureva, quitte le port de Saint-Malo.

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La vérité, la vérité, c'est qu'il n'est pas très en forme depuis son accident. Il boite. Il est fatigué, il a les traits creusés, mais il fait un bon départ dans le golfe de Gascogne. Il est dans le groupe de tête.

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Régulièrement, il fait des points par radio à partir de ce moment là. Alain Colas ne donnera plus jamais, jamais de nouvelles et on ne retrouvera jamais aucun morceau de Manureva. Alain Colas et son bateau ont disparu corps et biens. Jean-François Collin est avec moi le petit frère, chanson de Serge Gainsbourg chantée par Alain Chamfort. Vous êtes content qu'elle soit là encore cette chanson qui fait que 40 ans après, on n'a pas oublié où a fait cette chanson.

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Ça a été difficile pour moi de l'entendre parce qu'elle est arrivée très tôt après la disparition d'Alain, et j'avais l'impression que c'était un peu des exploitations, une exploitation de sa personne. Personne ne vous a prévenu, ne nous a prévenus, téléphonait à mes parents ou ou écrit un mot. C'est Gainsbourg. Oui, il y a le producteur aussi. Et finalement, avec le temps et finalement avec le temps. Oui, c'est à chaque fois. Cette chanson me remue.

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Où es tu? Manou rêva, où es tu nous rêva? C'est une litanie qui tourne dans ma tête depuis quarante ans. Alors, on a dit beaucoup de choses. Après la disparition de votre frère. Il y a eu beaucoup de fantasmes autour de cette disparition. On a dit, par exemple, qu'il se planquer sur une île déserte parce qu'il avait des dettes. On l'a dit oui, c'est possible, mais pour moi, c'est tellement ridicule. Quand j'entends ces paroles, ça me fait, ça me fait rire.

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Car grincer, grincer des dents. Mille francs de dettes.

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C'est vrai, comme toute entreprise, le Club Méditerranée, c'est un bateau de 72 mètres. Et construire un bateau de 72 mètres, c'est comme une très grosse entreprise. Il faut avoir, ça coûte cher. Il faut avoir des crédits avec des banques. Alors effectivement, quand on vient de construire une telle entreprise, il y a des dettes, c'est évident.

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Et les compagnies d'assurances qui assuraient Club Méditerranée ont mené leur petite enquête. Ils ont envisagé qu'ils puissent se planquer. Vrai ou faux?

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Je ne sais pas, mais je ne sais pas. En tout cas, il a été statué par un tribunal A. La mort physique de mon frère. Ça n'a pas été facile parce qu'il a fallu faire pour mon père. Il a fallu faire une demande parce qu'effectivement, il y avait des dettes. Il y avait le bateau à ce moment là. Alain n'étant plus là, c'était lui le chef d'entreprise. C'était par lui que tout pouvait se faire. Il n'était plus là et il fallait.

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Il fallait que les assurances prennent en charge.

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Votre père lui même a envisagé un moment donné que, peut être frappée par un hauban, Alain soit devenu amnésique, soit quelque part sur une île, incapable d'appeler au secours.

[00:28:09]

C'est aussi ça. C'est limite, c'est impossible. Alain a toujours et a toujours fait face à ses engagements. Et là, il avait un sacré engagement. Il venait d'avoir deux petits garçons, deux jumeaux qui étaient nés six mois auparavant. C'est quand même un engagement dans la vie.

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On l'a cherché, on l'a cherché beaucoup. 450 heures de vol de Bréguet Atlantic, 36 missions, 5 millions de kilomètres carrés ont été survolés. C'est dix fois la surface de l'avion.

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Ça, c'est ce qui a été dit. C'est ce qui a été dit à la radio. C'est ce qui été télévision. Et moi qui étais en Guadeloupe et qui était inquiet, qui connaissait les pilotes du Bréguet Atlantic qui étaient là? Je peux témoigner que ce n'est pas tout à fait la réalité, car le Bréguet Atlantic qui était là, était là pour faire valoir le savoir faire de Marine nationale. Son but, sa mission était de tourner autour de la Guadeloupe avec des journalistes pour faire connaître ce qu'est un voilier atlantique.

[00:29:10]

Mais ce n'était pas du tout pour faire des recherches. Il y a eu un seul vol de recherches. J'y étais. C'était au mois de décembre, quinze jours après l'arrivée du premier. On a fait huit heures à environ 8 10 mm. On est descendu à 50 mètres au dessus de l'eau. On a fait deux heures de recherches avec des couloirs de 200 km de part et d'autre de l'avion, disant que les radars couvraient en deux heures. On a fait l'équivalent de la surface de la France.

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On est remonté à 8000 mètres. Retour sur la Guadeloupe. C'était le vol sur zone. Votre opinion à vous, c'est qu'il a coulé, tout simplement. Oui, c'est une certitude. Maintenant, il n'est pas là. On n'a pas jamais retrouvés. On n'a jamais rien trouvé sur lui. C'était évident que le bateau a coulé. Alain, quand on était dans cette phase d'attente, qu'il n'y avait plus de nouvelles ou on s'inquiétait où je m'inquiétais parce que c'était tout à fait normal.

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On avait prévu avec Alain et espéré une première partie de la course avec du très mauvais temps parce qu'il y avait des nouveaux trimarans et des nouveaux multicoques, mais qui n'étaient pas les points qui n'étaient pas loin, comme l'était Manureva. Donc, il fallait que ce très mauvais temps puisse les retarder et c'est ce qui s'est passé. Ces grands trimarans et de certains même, ont dû abandonner. Et d'autres. La route la plus longue passant par les Canaries, alors qu'Alain est resté sur la ligne sur la ligne directe, et quand il a franchi les Açores le 13 ou le 14 novembre, je me suis dit Ça y est.

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Alain a gagné son pari. Il a tenu dans le très mauvais temps, dans les tempêtes. Il a tenu tête avec les monocoques. Et là, maintenant, il va avoir du temps variable. Puis l'alizé, l'alizé du reste grivel qui va l'amener avec son tapis jusqu'à Pointe à Pitre. On connaît. Avec deux tours du monde, on connaît parfaitement les possibilités de ce bateau dans ce type de temps.

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J'aimerais qu'on parle, Jean-François, de ce profil très terrien qui est le sien, qui est aussi le vôtre. Vos parents avaient une faïencerie à Clamecy, dans la Nièvre, que vous avez dirigée vous même pendant des années et transmise aujourd'hui à votre fils. C'est ça, c'est une affaire de famille. La voile, c'est l'explication que j'ai donné et que j'ai trouvé coller à son besoin viscéral d'aventure. Oui, tout à fait. La voile découverte en Australie, puisque jusque là, on n'avait jamais navigué ni à l'un ni moi.

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Naturellement, c'était cette découverte. Avant, on était de Clamecy et j'avais quand même envie d'aller d'aller sur l'eau et d'aller au devant des autres, puisque Alain avait toujours ce besoin de partage d'aventure. Et la création du Canoë Club était déjà en lui même une aventure. Par la suite, Etudiant, il voulait faire un grand voyage en minicars, comme cela se produisait un peu à cette époque là. Aller voir les hommes d'homme à homme. Et puis les deux amis qui étaient étudiants en médecine.

[00:32:15]

Alain, lui, avait avancé sur le projet. Il avait et il avait tout de suite contacté L'Imagier, qui était à l'époque faisait des conférences et voyagé avec leur famille dans ce genre de minicars. Mais l'aventure s'est arrêtée alors qu'Alain avait vraiment pris déjà des contacts partout. La gagne, la gagne reconfirmé. J'adore cette phrase. J'aimerais bien noté dans un coin ou surtout ne pas l'oublier. La place de deuxième n'existe pas. Vous partez à bloc, vous accélérez vous terminer au sprint?

[00:32:48]

Assidu, Alain complètements. Alors bon, il y a un petit côté clin d'œil là dedans, mais le fond est vrai. C'était un intello, ce qui le rendait assez atypique aussi dans ce milieu. Il a fait des études et abordait d'ailleurs la voile de manière livresque. Je raconte cette scène qui se déroule en Australie, où il prend tous les bouquins qui existent. C'est Moitessier qui réveille son envie de voile. Non, je ne sais pas si c'est Moitessier.

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Alain a toujours été un boulimique de lecture. Mais depuis la plus tendre enfance, moi même. Mes premiers souvenirs de Noël, je me souviens qu'Alain réclamer mes parents des livres. Il voulait des livres, des livres, toutes sortes de livres plus jeunes, des livres d'aventures. Alors, peut être Conrad? Peut être toutes sortes d'aventures et aventures. Peut être aussi sur mer. Et puis, cette boulimie de la lecture faisait qu'il lisait très, très vite et qu'il géré très, très rapidement.

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Il a eu du mal à se faire accepter par les parlers bretons.

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Julie Le Breton, pour simplifier. Mais parlez vous, parlez voilou de naissance? Oui, certainement.

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Il est arrivé en 72 comme un chien dans un jeu de quilles. Et puis, tout de suite, il arrive.

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Personne ne connaît et bavard lorsque son ouïe lui est bavard, il est bavard. Non, il aime partager. Et puis, c'est son métier. Il était l'écureuil. La première année, mais un an après, il était maître de conférences, officiellement maître de conférences à 22 ans en littérature française. Ce qui est quand même pas mal, à 22 ans, d'arriver à faire ça en Australie, en Australie. Mais ce qu'il aimait, c'était partager, partager son aventure.

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Et il l'a fait très rapidement. Lorsqu'en mai 72 il était, il est arrivé en France et qu'il a retrouvé Eric Tabarly. Il est devenu Freeland pour pouvoir vivre, pour pouvoir assurer le pain quotidien. Et bien, il s'est mis à écrire. Il avait un sujet formidable. Tabarly, ce monstre extraordinaire qu'était la construction de Pen Duick 4. Il écrivait, il écrit et par la suite, il a appris à se servir d'un appareil photo et il faisait aussi de la photo.

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Et puis, il était rentré dans ce voyage. Ça va être son premier job. Il va faire des piges pour le journal de Tintin, entre autres choses, entre autres choses.

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A eu un moment. Il lui faut de l'argent. Absolument épanoui. C'est un des métiers qu'il exerce pour payer pour rembourser Tabarly? Oui, parce que Alain voulait pouvoir continuer à naviguer, à apprendre le métier comme il l'était, comme il me disait le métier avec un grand thème majuscule. Pour lui, c'était un vrai métier. Et en même temps, et pour ça, il fallait continuer à naviguer. Et puis, comme il avait l'écriture facile. Et puis l'envie d'écrire et de partager.

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Des agences type gamma qui ont diffusé ces reportages, qui ont diffusé ces photos et qui lui permettaient d'assurer la cantine, ce qui évidemment ne devait pas plaire aux Bretons. Les œufs de l'époque qui n'émeut pas les journalistes qui couraient après, qui préféraient rester entre eux à boire des coups? Oui, peut être chez les premiers navigateurs. Qui va vers les journalistes?

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Oui, oui, parce qu'il a parfaitement compris et analysé. Alain avait cette faculté d'une très grande analyse et de faire la synthèse extrêmement rapidement. Et ça, c'est quelque chose qu'il a eu. Moi, j'ai vu chez lui de façon exponentielle, vraiment exponentielle, et ça allait très, très vite. Et il a tout de suite fait l'analyse que pour pouvoir aller sur les mers, traverser des océans avec des bateaux compétitifs, il fallait pouvoir les construire pour pouvoir les construire.

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Il faut des sous. Et quand on n'est pas le fils de Rocheville ou si on n'a pas un derricks de pétrole quelque part, il faut se débrouiller. Mais alors là, c'est là toute l'expérience du canoë kayak. Eh ben, on va faire avec et on va se débrouiller. Et lui, il a compris qu'il fallait avec les médias intéresser le grand public.

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Et je voudrais qu'on parle de sa relation avec Eric Tabarly. Il avait, lui, une fascination, une admiration totale pour Tabarly. Ma question, Jean-François, et est ce que l'autre le lui rendait?

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Alors oui, il avait une admiration et une grande admiration, comme peut l'avoir le compagnon vis à vis du maître. Je parle, c'était son maître. Oui, c'était son maître, comme l'artisan d'art à un compagnon d'ailleurs. Non pas un ouvrier, mais un apprenti qui va devenir le compagnon et qui, un jour, cet apprenti va lui aussi devenir maître artisan et va faire son chef d'œuvre. Et là, on est aussi d'une. Mon père avait cette optique, étaient aussi maîtres faïenciers et il était parti de rien.

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Donc il y avait ce respect du maître. Il y avait ce respect du maître qui transmettait le savoir et il a toujours respecté Eric pour la transmission du savoir. Il faut dire aussi qu'Alain observait beaucoup et comprenait très vite. Et alors, pourquoi est ce que Tabarly, quand il décide de mettre son panier 4 ans en vente au lieu de les accoler, Spano forçais sur le bateau? Va pas voir directement Kolin en lui disant ça debranche à ça. Il doit savoir que l'autre a envie.

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Je sais pas, mais Eric, lui, avait certainement une idée en tête. C'était de montrer avec cette course en parallèle entre San Francisco et Honolulu, où il y avait les plus grands bateaux de la côte ouest des Etats-Unis, et les bateaux Néo-Zélandais les plus grands et plus beaux bateaux de course australiens, Néo-Zélandais et Contests bateaux qui appartenaient tous à des milliardaires. Donc, Tabarly devait avoir l'idée de le vendre le plus cher, de le vendre.

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Ils vendent ce bateau en ayant démontré sa vitesse allait certainement intéresser un de ses grands propriétaires, des milliardaires à des milliardaires. Mais ce qu'il n'a pas été le cas parce que c'est un carnet de chèques et son compte de caisse d'épargne, car il était construit pour des commandos marine. Il fallait savoir. Oui, il fallait avoir envie de naviguer à bord. A votre avis, quand il le lui vend, il y a déjà une pointe de jalousie chez Tabarly.

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Je crois pas, mais je pense qu'il se dit bon. Il était content de le vendre parce qu'il avait besoin et il avait un besoin urgent. Et puis, il se disait bon. Il ne pensait pas qu'Alain arriverait jusqu'à la Transat. Ah ça oui, ça, j'en suis certain. Alors quand il la gagne là, pour le coup, probablement qu'il est très jaloux. Ben oui, il y a pas eu de petits mots, de messages. J'ai rien eu, mais ça a été le silence.

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Faut pas trop gloser sur la transmission entre Tabarly et Colas.

[00:39:21]

Alain a toujours respecté Eric, alors c'est très gonflé que de ramener pendouillent 4 tout seul quand même, parce qu'il n'a jamais de sa vie naviguer en solitaire. C'était l'occasion. Et ça, c'est Alain. Toujours toujours on y va.

[00:39:35]

Mais vous, comme vous, je pense. Oh non, non, pas une demande.

[00:39:39]

Il m'en parle à moi et moi. Je suis forcément OK parce que je suis toujours dans tous les coups et je sais qu'il est capable de le faire. Sa victoire dans la Transat en 72, c'est ça qui nous fait changer de statut. Il passe de l'absence absolue de notoriété à la célébrité. Ça change tout. Pour lui, ça change tout parce qu'il voit la possibilité de pouvoir réaliser ce qu'il a envie, ses envies les plus profondes, c'est à dire, comme je vous ai dit tout à l'heure de faire le chef d'oeuvre.

[00:40:11]

L'ouvrier va pouvoir faire son chef d'œuvre et devenir lui aussi compagnon plus que compagnon. Et ça va être ce chef d'œuvre. L'idée de faire le tour du monde, d'avoir le baptême du cap Horn est, comme ces grands capitaines au long cours cap reniés qui ont le droit de cracher au vent. Pourquoi ils changent le nom du bateau? C'est pour couper le fil avec Tabarly définitivement. Oui, c'est venu des deux. On fait un coup de fil à Tabarly.

[00:40:41]

Veut plus que ça s'appelle Panerai. Oui, tout à fait. Que c'est lui, voilà ça. Et finalement, ça dérange pas Alain. Parce que Manon Riva, c'est le nom qu'il projetait de donner au bateau mythique qu'il a dans sa tête. Donc, le bateau va pas qu'un trop plein, ça n'aurait pas fait une chanson? Je ne sais pas, en tout cas. Et puis, le bateau va complètement transformer le cap Horn, comme il dit.

[00:41:06]

Là, on va lui donner. On va lui donner des chevaux. Le mât va monter en section et en hauteur. La grand voile va être beaucoup plus grande. Il va y avoir des vrais chevaux et le bateau va être préparé pour ce qu'on pense être les quarantièmes rugissants. La difficulté parce qu'à cette époque là, il n'y a rien. Aucun, aucun marin, aucun bateau de ce type n'a été dans ces eaux. Et comment? Comment faire?

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Comment réagir dans cette grande houle et dans les déferlantes? Merci beaucoup, Jean-François Colas d'être venu 40 ans après. Évoquer la mémoire de votre frère Alain Colas. Je suis très content d'avoir appris aux plus jeunes zones de nos auditeurs qu'ils étaient, parce pour ma génération, c'est quelqu'un d'extrêmement important.

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