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Christophe Hondelatte Camille Lacourt a décroché cinq fois le titre de champion du monde de natation. Il raconte sa carrière dans un livre paru chez Michel Lafon, 50 nuances de bleu. J'en ai tiré un épisode passionnant qui remonte à 2010 quand, aux Championnats d'Europe de Budapest, il récolte trois médailles d'or en une semaine. Et d'un coup, sa vie change. Il devient une vedette. Les femmes l'adulent et il raconte tout cela avec beaucoup de sincérité. Il sera là tout à l'heure.

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La réalisation de ces lignes le brasse.

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Christophe Hondelatte. BUDAPEST, Hongrie, mercredi 11 août 2010, finale du 100 mètres dos des Championnats d'Europe. J'entre dans la chambre d'appel. Certains disent qu'une course se gagne ou se perde dans cette pièce retirée. Monacal.

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Le directeur du Cercle des nageurs de Marseille dit que je suis un Keeler en Chambre d'appel. Je ne sais pas comment il sait ça. Il ne m'a jamais fait, mais il est comme ça, Jean-François. Quand il ne te vois pas, il te flaire comme un sanglier corse. En chambre d'appel, ma stratégie est de ne rien manifester, rien. Je veux juste exposer ma tranquillité, mais à l'intérieur de ma bulle, je suis un autre. Je suis le meilleur.

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Je suis le plus beau. Je suis le plus fort. Quand je passe en mode compétition, fini le gentil Camille. Un athlète n'est pas un type souriant ou sympa. Mon double détestable apparaît. Il est arrogant. Il est infect. Je pars en guerre. Sachez le maintenant en chambre d'appel, il vous tuer. On est 8 dans cette chambre d'appel. Tous les autres sont debout. Alors moi, je prends une chaise, je perdrais pas cette finale, je ne perdrait pas cette finale.

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On nous présente à la foule dans l'ordre inverse des qualifiés. J'entre donc le dernier tout au bout de la piscine. Mes adversaires sont déjà en maillot et moi, je suis tout habillé. J'ai encore mon survêtement, mon tee shirt et mes chaussures. Je les regarde et mentalement, je leur dis Bon, ne me prends pas, c'est moi qui donne le tempo. Et là, j'enlève ma chaussure sans me presser. Ma chaussette, mon autre chaussure à mon rythme, c'est ma course.

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Je sais que c'est un pensum pour eux, mais c'est mon timing. Et quand j'enfile mes lunettes, il y a un peu de buée. Je recule, j'attrape ma bouteille, je rince. Ma mère m'a observé à la télé au bord de cette finale. Elle m'a dit Je t'ai jamais vu avec un regard aussi noir. Aussi effrayant jamais. Elle a raison à ce moment là, je ne suis plus l'enfant de personne, je suis un animal dans le couloir de sa victoire.

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Bon départ, je sors de l'eau à 14 mètres, à 80 la limite maintenant. Maintenant, j'accélère, je me donne, je frôle la ligne d'eau. Virage coulé à pic à fond. Je sens les autres loin. Si je sais, je sais déjà que je vais gagner. L'instant est magique, magique. Une joie, une liberté, une beauté. J'ai touché le premier. Je m'enfonce dans l'eau. Je suis bien. Flanque pion d'Europe, mon ami Saillé et la GMR.

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Je vois s'afficher le record d'Europe à Budapest. Je viens de battre le record d'Europe. Je suis content, mais en vrai, je n'éprouve rien. N'est pas ce que je croyais. J'espère une explosion. Elle n'arrive pas. Je lève un bras. J'enlève mon bonnet. Oui, c'est bien, c'est bien. Mais je reste le spectateur de ce que je viens de vivre. Je sors de l'eau sobrement. Et là, un type en français déguisé en Superman me tombe dans les bras.

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C'est trop bien, c'est trop bien.

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Ce type est plus heureux que moi, je n'ai jamais parlé à personne de cette étrange déception. La mélancolie du vainqueur.

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On ne peut pas parler de ça avec des gens qui n'ont jamais remporté un titre. Ma joie de champion est différée, je la reçoit des autres. Elle n'émane pas de moi. En tout cas, c'est à ce moment là que je deviens célèbre. Le lendemain, dans les journaux, il y a une photo, une photo prise pile au moment où j'étais dans l'attente de cette vague extraordinaire qui ne venait pas.

[00:06:19]

Je suis en train d'enlever mon bonnet, de libérer mes cheveux et un rayon de soleil oblique traverse la piscine. Et cette photo dans les journaux est accompagnée de titres. Le beau gosse de la natation, le golden boy des bassins, le Gary Cooper du 100 mètres et je suis à la une de L'Equipe. Moi qui punaisé les postaire de mes champions dans ma chambre d'ado. Maintenant, c'est moi qui vais faire rêver d'autres petits gars passionnés de natation. Il y a tout de même deux phrases dans l'article de L'Equipe qui me reste en travers de la gorge.

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Je vous les lis. Le Marseillais de 25 ans s'amuse à faire trembler les frontières chronométriques du dos. De quoi susciter l'admiration virgule, mais aussi les interrogations. Et plus loin, le parcours du français et sa progression font causer. C'est signé Benoît Lallemand. Je le connais. Ça fait des années qu'il nous empoisonne la vie. Nous, les nageurs du Cercle de Marseille. Qu'est ce qui sous entend que je suis dopé? Personne ne peut comprendre ce que c'est que cette sensation d'être sali par la presse.

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Cette saloperie est écrite noir sur blanc. Et les publics? Ta famille, tes copains, ton voisin vont le lire. C'est du poison. Je tape la dopage sur Google pour voir si quelqu'un aura repris ça. Rien, nulle part. Alors j'essaye d'oublier sans y parvenir. Romain, mon entraîneur, me sont perturbés. Camille. Ne perd pas d'énergie avec ce type qui nous déteste, passe au dessus chez nous, tu vas devenir dingue. Le lendemain, je remporte la demi finale du 50 mètres dos et qui je vois au milieu des journalistes de presse écrite Benoît Lallemand, vouté comme un vautour, éduquons.

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Au lieu d'écrire de la merde, viens ici écouter ce que lui racontait Connard Josset. Je parle mal. Quoi qu'il en soit, le vautour d'étourneaux le bec comme s'il n'avait rien entendu. Je prends mon élan pour sauter la barrière. Une masse s'abat sur mon épaule. C'est mon entraîneur Romain Barnier. Bouge pas, Camille. Bouge pas. Tu réponds aux questions tranquillement. Demain, à une course à gagner. C'est pas lui qui va te ruiner, ça, moi.

[00:09:17]

Moi, je l'aurai défoncé. Ce n'était pas Hercule en plus. Romain m'a aidé à garder la tête froide. Enfin, des gens tiennent.

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Le 50 mètres dos et l'épreuve dans laquelle je suis le plus à l'aise vu mon temps de passage aux 100 mètres, j'ai de la marge au moment où je vais vers le bus. Romain en rajoute une couche. Tu refait le coup du 100 mètres, tu gagnes la finale sans même faire d'accord.

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Je me présente deux heures avant la course et au moment de me changer, je m'aperçois que j'ai oublié mon maillot. Romain. Excuse moi, tu peux aller vite demander à Fred s'il n'y a pas un deuxième maillot, c'est pas possible. Tu ne peux pas avoir oublié ton maillot. Le jour d'une finale de championnat d'Europe. Non, mais tu peux pas avoir oublié ton maillot. Le jour d'une finale de championnat d'Europe.

[00:10:30]

Heureusement, Fred le prévoyant a un deuxième maillot.

[00:10:34]

Non, mais il ne peut pas avoir oublié son maillot. Une finale de championnat d'Europe ne peut pas.

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C'est parti pour cette finale du 50 mètres Odo avec Camille Lacourt, qui va tenter un formidable doublé. J'ai gagné, je lève la tête. J'ai manqué le record du monde de 300 m. Je leur fais, je veux la refaire, je peux aller les chercher ces trois centièmes. Je suis passé à côté du Graal, alors je sors de l'eau en Jean-Jean. Mon plaisir. Disons 95% de contentement, %5 de regret, un zeste d'amertume. Je progresse dans le bonheur.

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Mais si on l'oublie, ces foutues combinaisons en polyuréthane, en textile, je suis le recordman du monde sur 50 mètres d'eau. Je suis le nageur le plus rapide de tous les temps. C'est l'avant dernier jour de championnat. Demain, c'est le relais 4 fois 100 mètres 4 nages. Les coachs se réunissent dans une salle pour définir l'ordre du relais. La règle non inscrite est absolument limpide. Les nageurs les plus rapides dans chaque nage montent au relais, mais ça coince sur le crawl.

[00:12:00]

Fabien Gilot a fait le meilleur score en quatre fois 100 mètres, mais Alain Bernard a décroché le titre de champion d'Europe au 100 mètres. Son entraîneur veut l'imposer, mais le mien veut que ce soit Gilot. Alors, il m'appelle.

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Salut, bon, ça recommence! Ils veulent mettre Alain en finale, ni Camille, je te propose un truc. Tu pourrais pas pousser un coup de gueule. Genre si Fabien nage pas, je refuse de nager. Moi aussi, tu peux faire ça. OK, OK, je le ferais. Quand Fabien l'apprends. C'est gentil, Camille. Mais ne fais pas ça, tu peux pas manquer un relais pour lequel t'a la plus grande chance de faire gagner la France.

[00:12:43]

Au fait, personne comprendrait. Il a raison. Vu de l'extérieur pour la presse, pour l'opinion, mon retrait serait inexplicable, inexplicable.

[00:13:05]

À 23 heures, nos téléphones bip! Fabien nage demain. Notre victoire au relais 4 fois 100 4 nages de Budapest a commencé là, on a gagné haut la main avec plus de deux secondes d'avance au point. Nelson Monfort nous attend. Et là, Fabien rattrape le micro et il balance en direct. Je voulais juste annoncer à toutes les filles qui fantasme sur Camille Bach élagué. J'attrape le micro à Manto. Je propose à toutes celles qui veulent de leur prouver le contraire.

[00:13:41]

On est jeune, on est vainqueurs, on est heureux et le fait que j'ai plus de plaisir dans cette victoire d'équipe que dans mes victoires personnelles.

[00:14:01]

Maintenant, maintenant, j'ai hâte de danser.

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J'ai hâte d'entendre le beat de la musique étourdir et j'ai hâte de faire l'amour avec une sirène hongroise. Être libre jusqu'à m'oublier. Mon père m'a prévenu.

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Il va changer à Paris, je sais, Fabien Gilot me l'a dit, mais coach me l'ont dit, mais moi je dis. Qui vivra? Verra. À l'arrivée à Paris, il y a au moins 100 journalistes et des supporters avec leurs drapeaux. Et il me colle leurs micros sous le nez et je me s'embête. Le choc entre mon anonymat total et ma notoriété brutale est trop violent. Je suis paumé. Je ne contrôle rien. On file participer à Stade 2, puis au 20 heures de TF1 et on apprend que demain, le président de la République va nous recevoir à l'Elysée.

[00:15:05]

Le soir, Fred Bousquet nous propose d'aller se faire un mal de dos, pourquoi pas? Quand mon tour arrive de passer la commande, la caissière lève les yeux. Elle est pétrifiée. J'obtiens mon Warburg au milieu des copains morts de rire. On s'assoit à une table près de la vitrine. Je mords dans mon abordèrent et là, dans la rue, un ti prend une photo de moi en train de manger. Et deux jours plus tard, elle est dans le magazine public.

[00:15:34]

Bienvenue au cirque des feuilles Mosse pipole.

[00:15:45]

Et donc, le président Nicolas Sarkozy nous reçoit à l'Elysée. Il déboule les bras ouverts et ce n'est pas rien de voir un président foncer vers toi avec enthousiasme. Après, on fait une photo sur le perron à côté d'Alain et moi qui faisons deux mètres. Il a l'air d'un et en tout cas, il a l'air plus content de nous recevoir que nous, de leur rencontrer.

[00:16:14]

Me voilà de retour chez moi à Marseille. On a fait une sacrée fête cette nuit et là, je rentre chez moi au petit matin et devant la porte, je tombe sur un couple strict avec une petite valise. Mais la cour n'arrête pas de sonner chez vous. Oui, et c'est pourquoi. Contrôle antidopage? Monsieur. Comment là, maintenant, vous voulez me contrôler, l'alcool? Je viens de faire la bringue toute la nuit, mais je n'ai pas le droit de refuser.

[00:16:51]

Rassurez vous, on ne va pas contrôler votre alcoolémie. Juste le d'opale. Bon, d'accord, je vous préviens, je vais vous pisser dans de vodka que l'urine. Après, je vais me coucher et à midi, quand je me réveille trois appels en absence, je rappelle. Alors bonjour Monsieur la Cour, c'est la concession Volkswagen de Marseille. Dites moi, on a suivi vos exploits et on serait très heureux de vous prêter une voiture pour vos vacances.

[00:17:27]

Voilà, c'est très gentil. Vous vous proposez quoi? Une golf? À écouter, je suis très touchée, mais j'ai une Fiat Punto, alors je vois pas pourquoi changer pour une Golf Boyet. Mais merci d'avoir pensé à moi. C'est très gentil. Je me rendort. Le téléphone sonne à nouveau. Même numéro. L'accord Rebonjour, dites moi jovienne de voir avec mon directeur commercial, là, on peut vous prêter le dernier Touareg 350 chevaux reîtres TNT.

[00:18:03]

À partir de là, je trouve la célébrité nettement moins pénible. Vous?

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Et après, je suis monté à Paris et ses lumières, Romain, mon entraîneur, m'a parlé de son frère qui a un magasin de vêtements chez lui chercher des fringues. Tu ne peux pas enchaîner les plateaux télé avec la même tenue comme la reine d'Angleterre. Je dois donc disposer d'une garde robe, moi qui mettait des T-shirt psychédélique et des flux de chez Penta Shop. Le directeur du Cercle de Marseille, Jean-François Alessi, que j'appelle désormais Dejaiffe, m'a proposé de s'occuper de moi et il me présente Frantz Leconte, qui est l'agent de Yannick Agnel.

[00:18:46]

Je me suis méfié. J'ai eu tort. A la fin de l'été, je me rends compte que je suis devenu un jeune homme qui plaît beaucoup à la folie, passionnément, surtout aux filles. C'est surréaliste quand j'arrive quelque part. C'est comme un cachet d'aspirine qui tombe dans un verre d'eau. Ça crée une effervescence, une ébullition. Chez les filles, c'est phénoménal. C'est stupéfiant et pas désagréable non plus. Et donc, dès le dimanche matin, 5 heures, quand Paname s'éveille, je rentre en enlaçant une beauté.

[00:19:28]

Ça s'annonce cool. Patrick Sébastien m'a invité au plus grand cabaret du monde. C'est bluffant de se retrouver de l'autre côté de l'écran et à la fin, tous les invités se lèvent et se mettent à danser. Est ce que tout le monde a la serviette?

[00:19:51]

On est. Et celles qui ont dû avec moi d'un coup me glisse la main dans le pantalon. Qu'est ce que tu fais? J'ai mis mon numéro dans ta poche. Appelle moi si tu veux. Applaudissements. Générique. Et là, une deuxième main se faufile dans mon pantalon et une troisième gueule girl de Patrick Sébastien, c'est d'Amarante.

[00:20:16]

Et donc, je ne suis pas rentré seul. Une quatrième qui m'a sauté sur le poêle dans ma loge le lendemain. Je ne savais plus à quel numéro correspondait quelle fille. Alors j'ai envoyé un texto au pif. Réponse enthousiaste. Message au deuxième numéro. Idem au troisième. Idem. Je suis arrivé dans le jardin des. On ne me demande jamais un centime, un café, un repas, c'est gratis. Il y a toujours quelqu'un pour régler l'addition.

[00:20:51]

La maison est toujours fier de nous recevoir. Frantz Chaperons ne me lâche pas. Tous les soirs, il me sort dans des endroits en vogue où je me retrouve comme une pièce de boeuf dans une cage de lionne. On parle souvent des Don Juan et de la libido masculine, mais plus rarement de l'appétit sexuel de certaines femmes. Moi, je l'ai vu, je l'ai connu et parfois, ça m'a pétrifié. Je me suis salil dans pas longtemps, mais je me suis sali au bout du troisième jour.

[00:21:22]

J'ai senti cette tristesse de la chair sans sentiments.

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Le dernier jour, Frantz m'emmène dans un excellent restaurant et je me mets à parler avec le patron en employant des mots orientaux. Je ne sais pas pourquoi, mais avec lui, je me sens à l'aise. Tu vois, j'ai l'impression en quelques jours. Ma vie a un peu tourné aux films pornos et je me dis qu'il faut que ça s'arrête. Et moi, Camille, je peux dire un truc et un mec bien. Et une amie qui m'a appelé.

[00:22:02]

C'est la première fois qu'elle m'appelle pour un truc comme ça. Elle m'a dit J'ai vu ce mec à la télé et j'aimerais vraiment le connaître. Elle m'a dit Je crois que c'est l'homme de ma vie. Ah bon? C'est qui? Valérie Bègue? Mais non, j arrête. Je te dis que si. Valérie Bègue, la Miss France, arrête, non, je ne te crois pas, faut que je te raconte. Tu sais, je suis de Font-Romeu, dans les Pyrénées.

[00:22:31]

Samedi soir, j'étais avec mes parents. On suivait l'élection de Miss France dans le canapé. Valérie Bègue est apparue bien, je te jure. J'ai dit à mes parents. Elle, c'est la femme de ma vie. Je n'étais personne et là, elle sort son téléphone et il me montre son texto. Elle a bien écrit. C'est l'homme de ma vie. Bon, ce soir, je suis saoul, ça ne compte pas. Les contes de fées n'existent pas et d'ailleurs, je rentre avec deux gonzesses.

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Je ne sais même pas comment j'arrive encore à compter plus deux, donc ça fait 13 13 en 8 jours.

[00:23:09]

Il m'a donné le numéro de Valérie Bègue. Je lui ai envoyé un texto et le lendemain, au réveil, j'ai trouvé sa réponse et on a commencé à s'échanger des messages. Je l'ai trouvée, mais c'est une autre histoire. Il ne vous inquiétez pas, Camille, la people rie ne m'intéresse pas du tout. Vous êtes à l'abri des questions intimes. Je ne vais donc pas vous parler de Valérie Bègue, avec laquelle vous avez eu un enfant, une vraie relation, une vraie histoire d'amour, etc.

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Moi, ce qui m'intéresse, c'est un rapport que j'ai l'impression. Un rapport un peu surpris que vous avez avec votre physique et avec votre votre beauté. Ça, c'est assez touchant de constater ça. Et j'ai une sorte d'intuition que vous avez finalement découvert que vous étiez beaux assez tardivement. À 14 ans, vous vous regardiez pas dans la glace, vous disiez pas je suis beau.

[00:24:04]

N'est ce pas déjà? Je pense que je n'étais pas à 14 ans. J'ai une puberté un peu difficile. J'ai eu des boutons, j'avais cheveux brûlés par le chlore et arrivé vers 20 ans, je savais que je pouvais plaire. J'avais 20 ans tard. Finalement, j'avais 18 19 ans. Mais c'est vrai que ça a été assez tard et je pense que le fait d'avoir gagné quelques courses, ça va vraiment déclencher autre chose.

[00:24:24]

Mais vous diriez pas aujourd'hui comme ça, tranquille, pépère. Je suis beau. Je sais que je peux plaire à vous tourner autour du mot.

[00:24:32]

Oui, je pense bien incertaine. Qui doit me trouver pas beau, donc ça me dérange pas du tout.

[00:24:37]

En fait, je me suis dit que c'est un filles qui vous font savoir que vous êtes beaux comme les autres qui vous font savoir que vous êtes champion d'Europe. Il y a toujours une médiation des autres.

[00:24:48]

C'est vrai. Je pense que sans les autres, on est rien déjà. Peut être que c'est ça. Je pense que pour le Championnat d'Europe, c'était une joie, mais je m'attendais à une explosion de joie. J'avais toujours cette image des champions qui tapent dans l'eau. Il y avait une vraie explosion après leur arrivée et je m'étais fait un petit peu un film de ça. Quand je gagne, je l'attends. Pour moi, des championnats d'Europe, c'était la plus grande course que j'ai gagné.

[00:25:09]

Mais c'était une course que j'ai gagné, donc un autre petit passage sur lequel je n'ai pas appuyé dans le récit parce qu'il fallait faire entrer votre bouquin très riche. C'est pour ça que je n'ai raconté qu'une toute petite séquence puisque vous avez décidé de nous donner le in et le off dans ce livre. Mais vous êtes aussi devenu un Insus, sans doute de votre volonté, une icône gay. C'est à dire que puisque vous êtes beau, vous êtes beau pour tout le monde et tout le monde se régale à vous regarder.

[00:25:32]

Vous assumez ça?

[00:25:33]

J'assume totalement et je pense que la blague potache de Fabien Gillet a beaucoup aidé, surtout sur notre réaction. Quand on voit un peu les sports collectifs, c'est un peu tabou. Ici, on n'en avait pas.

[00:25:44]

Vous n'en avez pas? Combien avez vous lu sur le moment? Pas du tout. Je lui en ai voulu à lui, en ai voulu. Il a cru que les Français allaient mal interprété ça. C'est justement le contraire qu'on allait passer pour des homophobes ou quelque chose. Et en fin de compte, ça fait l'effet contraire où les gens ont apprécié notre humour potache, certes, mais, mais en tout cas sans tabou et un peu enfantin.

[00:26:07]

Alors, j'ai été très, très intéressé par la première séquence de ce récit qui est la séquence dans la chambre d'appel, qui est cette petite pièce où les concurrents attendent qu'on les appelle à s'approcher du bassin. Juste avant l'épreuve, vous avez, dans la description de ce qui se passe dans la chambre d'appel. Des mots extrêmement forts vous concernant. Vous dites je suis détestable, vous dites je suis arrogant. Vous dites je suis infecte et vous dites c'est mon mode compétition.

[00:26:35]

C'est complètement vrai. C'est vrai que la personne que je suis quand j'affronte la compétition, c'est pas du tout moi dans le monde réel, mais je pense qu'on ne peut pas être armé pour devenir champion du monde. Ça, c'est impressionnant. On se dit ça. Donc voilà, j'avais vraiment besoin de rentrer dans un personnage pour qui c'était normal de l'être. Et donc, j'étais obligé de gonfler mon ego, d'être plus fort que les autres et de n'être absolument sûr.

[00:27:00]

Sinon, je me faisais manger. Je pense que la Chambre d'appel, c'est un monde de loups et si on est un agneau, on n'a aucune chance de s'en sortir.

[00:27:06]

Mais moralement, ça ne vous plaît pas trop? En fait, c'est ça qu'on sent puisque vous l'avez repéré, ce bonhomme détestable qui vous plaît pas, s'il vous plaît, il me plait pour la compétition. Je sais vraiment que c'est pas moi dans la vraie vie, mais s'il me plaît beaucoup parce que c'est déjà un jeu. J'ai l'impression de jouer un rôle et d'aller à fond dedans. Sisi, ça me plait aussi d'être un guerrier comme ça, de dégager quelque chose que les autres doivent, peuvent voir.

[00:27:31]

Alors que je dis aucun mot dans une attitude très calme. Mais tout ça, c'est quelque chose qui me plaisait énormément.

[00:27:37]

Vous faites d'ailleurs le parallèle avec le poker dans votre bouquin en disant que c'est exactement ça qui se joue. C'est ce que c'est. Comme quand on n'a pas de joue au poker et qu'on fait croire qu'on orma ou qu'on en a marre et qu'on fait croire qu'on n'en a pas. Quoi qu'il en soit, on ment à travers son physique à ce moment là.

[00:27:50]

Là encore, j'avais du jeu et je voulais leur montrer que j'en avais un. C'était encore plus sympa.

[00:27:55]

C'est quelque chose que vous avez travaillé ou vous êtes devenu comme ça.

[00:27:58]

Intuitivement, je suis devenu comme ça intuitivement et je pense que c'est toutes les étapes que j'ai eues avant d'exploser en 2010, parce que j'avais commencé la natation bien bien avant et je l'ai travaillé après avec un préparateur mental. Mais après, vous étiez déjà comme ça quand vous l'avez travaillé. Quand je l'ai, je l'ai rencontré deux mois après le préparateur mental. On a discuté de ça. On a perfectionné un peu cette approche que j'avais, mais il m'a clairement dit assez rapidement que là dessus, il n'y avait pas beaucoup de travail à faire.

[00:28:27]

Il y en a toujours. Donc, on a travaillé sur autre chose. Mais. Mode compétition, c'est toujours quelque chose que j'ai adoré faire la bagarre en compet comme ça.

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C'est quelque chose de sain que j'aimais beaucoup et le fait de rester habillé jusqu'au bord de la piscine, ça, c'est un truc que vous avez gardé quasiment jusqu'au bout de votre carrière, jusqu'au bout, mais même avant d'être connu.

[00:28:46]

Quand je n'avais pas la chance d'être sur les lignes du milieu, j'avais déjà remarqué que le tempo dépendait des meilleurs. Donc souvent, il m'est arrivé de rester habillé alors que tous mes collègues de lignes à côté étaient déjà en maillot. Le dernier arrivé n'était pas encore déshabillé, donc je préfère rester au chaud. Une fois que c'est moi qui ai eu la chance d'arriver en dernière, je me suis dit OK, maintenant, c'est mon tempo. Et si eux, ils ont pas compris qu'il fallait m'attendre à moi.

[00:29:11]

Tant pis pour eux, mais moi, c'est ma finale.

[00:29:14]

Mais il y a un moment, il n'y a pas un mec qui, un jour est arrivé, a voulu se déshabiller après vous. C'est comme ça qu'on est encore à 23 heures.

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Non, parce que le but du jeu, c'est pas de prendre le plus de temps possible. C'est vraiment d'être à l'aise avec soi, même si un Américain qui a joué un petit peu avec ça. Mais moi, ça me dérangeait pas du tout qu'il soit déshabillé en dernier tant qu'il prenait pas une plombe la course à un point que j'ai trouvé intéressant dans le récit que vous en faites.

[00:29:37]

En fait, à peu près un tiers de la course, vous savez que vous avez gagné ça. Pour moi, je suis sportif, donc c'est un sentiment que je ne connais pas. Mais ça me surprend beaucoup.

[00:29:46]

Je sais que physiquement, je vais très bien. Je sais que techniquement, tout se passe très bien et c'est vrai que au quart de la course au quarts de la course, j'ai lardot aux 25 mètres. Je sais que je vais gagner cette course à part si, si, je me déconcentre et que je fais vraiment n'importe quoi. Mais ce n'était pas du tout l'optique que j'avais dans ma tête. Mais à ce moment là, je sais qu'il y a aucun concurrent qui peut battre ce jour là.

[00:30:06]

Donc c'est la course la plus facile que j'ai eu de ma carrière au niveau international parce que j'étais clairement le plus fort. Et c'est peut être pour ça aussi que la joie n'a pas explosé parce qu'il n'a pas eu vraiment de confrontation, à part une confrontation contre moi même.

[00:30:19]

Évidemment, on est très intéressé par le coup de spleen que vous avez après ça, moi aussi. Pour moi, c'est une immense découverte. Vous dites on ne peut pas en parler avec quelqu'un qui n'a jamais fait de compétition, donc vous ne pouvez pas en parler avec moi. Je fais tout de suite. Mais est ce que c'est quelque chose dont vous avez parlé avec d'autres hommes? Est ce que c'est un sentiment que d'autres ont connu? Ou vous êtes un cas unique?

[00:30:40]

J'en ai parlé ensuite à la fin de ma carrière. Quand j'ai commencé à écrire le livre avec Florent Manaudou, Fabien Gilot et d'autres champions et apparemment, je suis le seul. Mais je pense que avec le recul, quand j'ai écrit le livre, je n'avais peut être pas encore. Je pense que c'est vraiment le manque de confrontation lorsque la bagarre fait qu'il n'y a plus de montée, d'adrénaline, d'adrénaline à l'arrivée.

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Et là, je pense que l'adrénaline n'était plus. J'étais vraiment dans un mode un peu en roue libre en voulant vraiment me dépasser moi même. Mais il n'y avait pas la confrontation directe, donc je pense que c'est pour ça qu'à la fin, c'était sans être arrogant. C'était peut être trop facile.

[00:31:15]

Dans les Championnats du monde, vous n'avez jamais retrouvé cette mélancolie? Non, c'était la seule fois, la seule fois, la seule compétition et c'était la première fois que ça aurait été rires. C'est de là que vient évidemment la frustration. Très intéressant aussi quand vous dites ça, parce que je pense que ça doit être là. Pour le coup, ça me paraît assez logique que la joie soit différée et qu'elle vienne par les autres. En fait, que ce soient les spectateurs, les fans, les supporteurs qui vous fassent prendre conscience de ce que vous venez de faire.

[00:31:44]

Ça, c'est très intéressant.

[00:31:46]

C'est vrai contre, j'ai vraiment ressenti. J'ai ressenti que je venais de faire un truc de dingue quand j'ai vu tout le clan français sauter, hurlait, limite des larmes aux yeux, et je me suis dit oui, c'est moi qui ai réussi à créer ça. C'est vrai, ce que je viens de faire, c'est un truc de fou. Là, je me suis. Je me suis rappelé où j'étais 3 4 en avant quand j'avais été blessé pour les Jeux et tout ça.

[00:32:05]

Et je me suis dit oui, c'est vrai, je viens d'être champion d'Europe. C'est quand même un moment incroyable. La joie y était. Mais c'est vrai qu'il y a eu ce petit côté amère qui était assez inexplicable sur le moment.

[00:32:15]

C'est vachement bien de l'avoir racontée. D'ailleurs, vous vous racontez beaucoup de choses dans ce livre que peut être une fois que le livre est sorti. Vous avez regretté? Non, parce qu'il y a des choses qui sont assez gentilles, mais vous revenez de trois histoires dont on va parler dans un instant après la pub, par exemple le dopage. Vous avez eu des regrets sur les règlements de comptes qu'il y a eu, sur les règles de transparence fait sur le règlement de comptes du dopage?

[00:32:35]

Absolument pas grand chose sur la transparence générale.

[00:32:39]

Peut être un petit peu, mais je pense que j'étais dans une période de ma vie où j'avais besoin un peu de me salir. C'est peut être ce qui a fait. J'aurais peut être moins parlé. Perso, si c'était à refaire, si c'était à refaire.

[00:32:49]

Évidemment, il y a une séquence qui m'a beaucoup marqué. C'est la séance qui se déroule avec ce journaliste de L'Equipe que vous n'avez que j'ai nommé. Je me réfugie derrière la diffamation faite par Michel Lafon en espérant qu'il ne vienne pas me chercher des noises. Mais vous l'avez nommé et si vous ne l'avez nommé, c'est que vous vouliez le nommer. C'est qu'il vous a vraiment blessé. Mais est ce que vous pouvez comprendre qu'il y a tellement de champions qui se sont dopés et qu'on a applaudi qu'à un moment, chacun se méfie?

[00:33:17]

Est ce que ça, vous vous l'entendez?

[00:33:20]

Je crois qu'on a le droit de se méfier quand il y a de quoi s'en méfier. Moi, je pense que là, il n'y avait pas. Il n'y avait vraiment pas à sa sortie de nulle part. Simplement une vengeance qu'il avait par rapport à l'amertume qu'il avait par rapport à l'entraîneur de Marseille par rapport au groupe de Marseille. Il essayait de d'éclabousser de sa haine tous les nageurs de Marseille et je pense qu'il n'y a pas une insulte qui est plus violente pour un sportif propre d'être considéré comme dopé.

[00:33:46]

C'est comme si j'ai travaillé. Je gagne a 25 ans. J'ai fait mes premières longueurs, j'avais 5 ans, donc il est en train d'effacer. Tu travailles quoi? 20 ans de travail d'une seule ligne? Ou en fait? Il invente totalement sur aucune base. Donc c'est quelque chose qui m'a vraiment fait beaucoup de mal. Vous avez purgé ça avec lui un jour ou jamais, n'ont jamais l'occasion.

[00:34:11]

C'est pas quelqu'un qui est très, très honnête. Donc je pense qu'à chaque fois, il nous avait évité dès qu'il en avait l'occasion. J'aimerais discuter avec lui pour savoir pourquoi, mais en fait, la réponse, je l'ai déjà. Donc, ça ne sert à rien de parler aux cons, ça les instruit.

[00:34:25]

Comment peut on oublier son maillot le jour d'une finale des Championnats d'Europe? C'est Romain Barnier. Il le répète, la boucle. Moi, je l'ai répété trois fois, mais vous dites qu'il l'a répété en boucle, que c'était. Et franchement, là, la question est légitime. Il y a un côté branleur là dedans qui est peut être votre nature profonde. C'est un peu ça. J'avais préparé mon sac et mon maillot n'était pas encore sec du matin, donc je l'avais.

[00:34:50]

Je m'étais dit je l'assécher et quand je me suis réveillé de la sieste, je suis parti en prenant mon sac, en oubliant le maillot. Je crois que c'était c'était le maillot d'entraînement. C'était pas la combinaison de science. Là, je l'avais, mais lui, il s'est inquiété et est devenu fou. Mais moi, j'étais complètement tranquille. Je me suis dit toute façon si j'arrive pas à trouver un maillot sur le bord d'une piscine, c'est vraiment compliqué.

[00:35:09]

Mais je crois que ça, ça déclenche aussi la tranquillité que j'ai dégagée. Ce n'était pas que moi, je me sentais vraiment bien, mais en fait, il n'y en a qu'une qui n'a pas été surpris ce jour là.

[00:35:21]

C'est votre meilleur? Je suis sûr.

[00:35:24]

Mais même mon collègue de chambre Fabien Gilot et Rudy Gobert, qui ça doit arriver?

[00:35:27]

Ça, c'était. Vous avez ce côté ado attardé et vous avez 25 25 ans quand même.

[00:35:33]

Oh, je l'avais complètement à ce côté ado attardé. Je vivais mon adolescence à ce moment là et je pense que c'était à retardement.

[00:35:40]

Mais normal, puisque votre adolescence, vous l'avez passée dans les couloirs de natation, à travailler, à vous entraîner certains effets. Décalage?

[00:35:47]

Je ne sais pas. Il y en a certains. Je pense qu'ils ont eu à l'âge normal. Moi, c'est vrai que c'est arrivé plus tard. J'ai eu une adolescence à peu près normale. C'est vrai que je passais 20 heures par semaine dans l'eau, mais en dehors de ça, j'ai vraiment pas à me plaindre. Et je regrette vraiment pas ce parcours que j'ai eu la chance de vivre.

[00:36:05]

Moi, j'ai bien aimé aussi l'épisode sur la répartition des postes dans le 400 4 nages et j'ai découvert à cette occasion que donc, il n'y a pas vraiment un entraîneur de l'équipe de France de natation qui décide. Il y a des chefs de bande, de clubs d'entraînement différents et rivaux qui font pression sur l'entraîneur de l'équipe de France pour placer leurs gars.

[00:36:26]

C'est ça, c'est à dire qu'il y a une règle au départ. C'est le plus rapide de la semaine. Nages. Mais il y a toujours des entraîneurs qui ont envie de placer leurs nageurs et c'est compréhensible. Alain Bernard venait d'être champion d'Europe, donc ce n'est pas une honte de dire qu'il va nager la finale du 400 mètres. Mais par contre, la règle, c'est celui qui a nagé plus vite. Fabien Gilot n'était pas qualifié en individuel au 100 mètres, mais aménagé plus vite lors du relais.

[00:36:48]

Et la règle devait être respectée. Donc, en plus, c'était mon meilleur de.

[00:36:53]

Donc, vous vous êtes Circles de Marseille. Il y a d'autres clubs d'entraînement comme ça. En fait, il y a une forte rivalité dans la natation française entre ces clubs et ça se poursuit jusque dans l'équipe de France.

[00:37:02]

Il y a beaucoup de rivalité, c'est sûr, mais c'est entre nous, nageurs. C'est de la rivalité assez saine, c'est à dire quand il y a beaucoup de respect entre les entraîneurs. C'est vrai que c'était un peu plus tendu parce que déjà, eux, irec pas leurs comptes dans les bassins. Mais moi, je n'ai jamais eu de tensions avec aucun nageur. Je pense que l'on sait par où sont passés nos adversaires et donc, à partir de là, ça crée une certaine confiance et un certain respect.

[00:37:25]

Donc voilà nous.

[00:37:25]

En natation, ça allait bien, mais vous, vous êtes du cercle de Marseille à ce moment là de votre histoire et vous n'êtes pas pleinement un nageur de l'équipe de France. Vous êtes, vous représentez le sac de Marseille dans l'équipe.

[00:37:36]

On a un peu l'impression que ça représentait vraiment les handballeurs. Bien sûr, je m'entraîne toute l'année à Marseille et c'est la ville qui fait. C'est le club qui a fait qu'aujourd'hui, je suis à ce niveau là. Et l'équipe de France, c'est vraiment un pur bonheur de participer. Mais si Fabien avait fait un moins bon temps qu'Alain Bernard, même si ce n'était que quelques centièmes, j'aurais jamais fait le forcing pour que ce soit Fabien qui nage jusque là.

[00:37:58]

En plus, les règles n'avaient pas été respectées, d'où le petit côté boycott. Mais ça serait très mal passé parce que c'était juste après le foot. Les footeux qui étaient restés dans le bus? Oui, et donc très vite dire une marge. Mais on savait qu'on n'avait pas le faire. Ce n'était plus un coup de bluff, mais on est content que les règles aient été respectées ce jour là.

[00:38:15]

Alors, qu'est ce que vous vous faites aujourd'hui dans la vie?

[00:38:17]

Camille Lacourt Aujourd'hui, je fais des interventions en entreprise où j'ai fait le parallèle entre le monde du haut niveau et le monde de l'entreprise.

[00:38:23]

La Chambre d'appel, en fait, c'est ça cette théorie. C'est cet état mental dans lequel vous vous mettez. C'est ça que vous. Je crois qu'il y a énormément de points communs entre ce qui se passe dans les entreprises et ce qui se passe dans le sport. Il y a l'échec, la réussite, comment gérer les adversaires, comment il y a énormément de parallèles et je n'ai pas envie de me placer en donneur de leçons. Par contre, Jonh, mes expériences dans les expériences de Fabien, de Florent Manaudou et je leur raconte un peu ce que j'ai bien fait, ce que j'aurais pu mieux faire.

[00:38:52]

Ce que je n'ai pas bien fait. Et j'ai beaucoup travaillé pour pouvoir faire le parallèle avec le monde de l'entreprise et essayer de leur donner le plus de clés possible pour que issambres pas dans certains problèmes.

[00:39:03]

Vous vous pensez faire ça toute votre vie? Ça, c'est une question de maman. Tu vas pas faire ça toute ta vie quand même. Tu vas faire un vrai métier.

[00:39:11]

C'est vrai que ma mère Me Lavogez, pour l'instant, c'est quelque chose qui me plait, qui me fascine, de sentir que mes 10 ans de carrière au plus haut niveau servent encore ou servent à d'autres gens. Enfin, je vais vous citer un petit exemple je descendais à Marseille il y a pas très longtemps et un monsieur qui est venu me voir, il m'a dit J'étais à votre intervention telle date. Je suis super dit. J'ai quitté mon boulot deux semaines après Gyorgy Gâché.

[00:39:34]

Ça marchait très bien. Quand il descendait à Marseille pour embaucher son Satyam employé, il a monté sa boite à côté. Il s'est dit en fait. Vous m'avez eu juste mis le coup de pied au cul. J'en j'avais besoin et maintenant, je réalise mon rêve. Et là, je me suis dit oui, je sers à quelque chose. J'ai servi, même si c'est qu'une seule personne. J'ai servi à ça, c'est extraordinaire. Donc voilà aujourd'hui.

[00:39:52]

Mais vous n'êtes pas encore prêt pour vous. Lancez vous aussi dans une entreprise individuelle qui tourne la page 12 arrestations, cours.

[00:40:00]

J'essaye de. Je suis en train de monter une boite d'événementiel pour faire des partages d'expériences avec des sportifs, pour des entreprises ou même pour des gens, pour des gens.

[00:40:11]

La piscine guignolées? Toujours pas. J'y vais très, très peu.

[00:40:15]

Alors là, la dernière fois que vous avez vu que vous avez posé la question, je ne vais jamais plus du tout envie d'aller dans une piscine de toute ma vie.

[00:40:21]

Non, j'y vais juste avec ma fille pour me baigner. Et j'y vais une fois par an pour les interclubs que je fais avec le club devant mon nouveau club à Paris. La natation pour tous, voilà un projet qui me plaît bien et vous restez fuitée quand même. Donc vous me faites un peu de sport et je fais beaucoup de sport.

[00:40:37]

J'ai fait l'Ironman de Nice l'été dernier, je cours. Je suis un peu de sale, mais très loin de ce que je faisais à l'époque.

[00:40:46]

Merci. Beaucoup ont accepté de revenir sur cette autobiographie publiée il y a quelques mois, 50 nuances de bleu, signée Camille Lacourt aux éditions Michel Lafon.

[00:40:58]

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