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On raconte sur un Robin Quand tu Disturbed, la nouvelle série coup de poing de Polard, plus seulement avec Canal+. Une expulsion ratée, un mort, une brigade dans la tourmente. Lahiya, l'enquêtrice obsédé par cette bavure, découvre une affaire qui bouscule tout sur son passage en Disturbed. Tous les lundis, dès le 16 novembre, en exclusivité sur Polar Bleu et en intégralité via Canal. La fréquence jusqu'à fin août. Je vais vous raconter aujourd'hui une formidable histoire, celle d'une grande aventurière des années 60 et 70, Diane Phocée, qui a consacré une grande partie de sa vie, la quasi totalité de sa vie active à la compréhension et à la défense des gorilles des montagnes de la région des Grands Lacs, en Afrique.

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Diane Fossey, qui a raconté son combat dans un livre qui est devenu un film, Gorilles dans la brume, dont je me suis évidemment beaucoup inspiré pour mon récit et pour le débriefe de cette histoire. Tout à l'heure, j'ai demandé à Pascal Picq de m'accompagner. Bonjour à vous, Pascal Picq. Bonjour, vous êtes paléoanthropologue cette année, vous vous intéressez à l'évolution de l'homme depuis son origine jusqu'à nos jours. Votre dernier livre, chez Odile Jacob, s'appelle Qui va prendre le pouvoir des grands singes, des hommes politiques ou des robots?

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Et vous vous intéressez depuis le début de votre carrière aux grands singes? Nos cousins. On aura le temps de refaire une petite leçon tout à l'heure. Les orangs outans, les gorilles, les bonobos et les chimpanzés. Et vous nous direz tout à l'heure qu'un regard est ce que vous portez sur le travail de Diane Fouace Phocée? Voici donc cette histoire que j'ai écrite avec Emmanuel Données. Réalisation Céline Brace. Repin, Christophe Hondelatte. Quand Diane Fossey débarque au début des années 60 dans la région des Grands Lacs, en Afrique, il ne reste plus que deux cent cinquante gorilles dans les montagnes du massif volcanique des Virunga.

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Deux cent cinquante survivants qui vivent à plus de 2 000 mètres d'altitude dans les montagnes du Zaïre, qu'on appelle aujourd'hui le Congo démocratique du Rwanda et de l'Ouganda. Traqués, chassés, ils sont condamnés à l'extinction. Quand Diane Fossey quitte le Rwanda, treize ans plus tard, ils sont 500, deux fois plus nombreux et aujourd'hui, 900. La bataille de leur survie n'est pas encore gagné, mais dans cette région minée par les guerres, par le braconnage et par la corruption, elle reste jouable.

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Les gorilles des montagnes sont nos plus proches et nos plus troublants cousins. Ils vont pouvoir continuer à partager avec nous un petit bout de la planète Terre et ils doivent beaucoup à Diane Fossey. Beaucoup.

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La première fois que Diane s'intéresse à eux, c'est en touriste à la fin de l'été 1963. Elle a 31 ans. Elle est alors éducatrice auprès d'enfants handicapés aux États-Unis. Elle voulait être vétérinaire. Elle n'a pas réussi le concours, mais elle est attirée par les animaux sauvages et montée. Alors elle casser sa tirelire. Elle s'endette à hauteur de trois années de son maigre salaire et elle s'achète un billet pour Kinshasa, au Zaïre.

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Et sur place, elle embauche un pisteur et avec deux photographes animaliers, elle s'enfonce dans la forêt. Et soudain. Plus près. Qui sont là? Face à elle, toute une famille de gorilles Diane écrit. Je n'oublierai jamais cette première rencontre avec les gorilles. J'entends, je sent avant de voir une puissante odeur musquée, une odeur de basse cour et en même temps, une odeur presque humaine. L'air retentit soudain de cris perçants, suivis de bruits de battements rythmés.

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C'est un énorme mal à dos argenté qui est caché derrière un rideau de végétation impénétrable. Ils se frappent la poitrine lentement. Diane sort son appareil photo et sans s'approcher trop près à travers les feuilles d'un bosquet, elle se met à les photographier, notamment le plus imposant d'entre eux, le mâle dominant, reconnaissable à son dos argenté 2 mètres de haut. Quand elle, il se relève plus de deux cents kilos de muscles et pendant des heures, elle observe son manège et celui de toute sa smala.

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Ces femelles et leurs enfants qui tour à tour font semblant de manger bareil, se frappent la poitrine, brisent des branches avec ce sentiment étrange qu'ils font tout ce cirque à la fois pour intimider l'intrus. Car ils ont senti, bien sûr, qu'elle était là, mais aussi pour attirer son attention. Diyanet fascinaient, envoûtés. Mais bon, elle est là en touriste. Et donc, à un moment, elle doit rentrer aux Etats-Unis. Mais quand elle quitte le sol du Zaïre, elle se fait une promesse.

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Elle reviendra, c'est sûr. Elle reviendra. L'occasion se présente trois ans plus tard, en 1966, Diane Fossey va montrer les photos qu'elle a prises là bas, dans les montagnes du Zaïre, à l'un des plus grands primatologue américains, le professeur Louis Likée. C'est très bien, Mlle Fausset, c'est très bien. Dites moi. Vous seriez prêt à y retourner? À y retourner, bien sûr, j'en rêve. Pourquoi? Je cherche quelqu'un pour ma fondation pour étudier les gorilles des montagnes.

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Est ce que ça vous tente? Mais je n'ai aucune formation, je n'ai aucun diplôme. Ça n'est pas grave. Je cherche des gens motivés. Vous m'avez l'air d'une jeune fille très motivée et non Candido. Eh bien, je ne sais pas trop. J'imagine que oui, oui. C'est à ce moment là que la vie de Diane Fossey bascule et celle des gorilles des montagnes aussi. Et cette fois ci, c'est au Rwanda qu'elle débarque, le 24 septembre 1967.

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Et elle file tout droit dans ce que les Rwandais appellent le parc naturel des volcans, au nord du pays, une zone protégée de 160 kilomètres carrés. Et elle commence par bâtir un campement au milieu de la forêt. Un petit camp qu'elle baptise Carrizo, contraction du nom de deux montagnes boisées d'une grande temporelle, avec son lit, son bureau et sa machine à écrire. Et une autre pour les Rwandais, qu'elle a embauché comme assistant. Au début, c'est pas évident.

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Elle ne parle pas un mot de kinyarwanda, la langue locale. Et les Rwandais ne parlent pas un mot d'anglais, alors ils parlent par gestes. Et Diane se lance à corps perdu dans sa nouvelle tâche repérer des troupes de gorilles, les observer et rédiger des rapports.

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Et tout l'enjeu, c'est de s'en approcher. Or, les gorilles sont timides quand ils entendent arriver à 30 mètres, ils. Ou alors, à l'inverse, il charge parce qu'ils ont peur. La première fois que des gorilles lui foncent dessus, elle est en train de gravir une petite colline. Et tout d'un coup, elle entend des cris stridents. Et elle voit cinq gorilles fous furieux dévaler la colline. Je me rendais compte que les gorilles étaient au dessus de ma tête.

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Quand je vis les futées s'écarter comme au passage d'un tracteur fou qui fonçait directement sur moi.

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Et là, que faire? Diane se jette à terre et elle prend une position aussi soumise que possible.

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Les cinq gorilles s'arrêtent au dessus d'elle et pendant une demi heure, elle ne bouge pas.

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Et ils ne bougent pas non plus une ou deux fois. Elle tente de se redresser un peu. Le mâle dominant lui hurle dessus.

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Alors, comment sortir de cette situation de blocage? Diane a une idée géniale. Tout doucement, elle tend son bras et elle attrape une feuille d'arbre et elle se met à la manger. Manière de dire Regardez, je suis comme vous, je mange des feuilles et bien ça marche. Les gorilles ne sont pas naturellement agressifs, ils sont juste effrayés. Et Diane en tire une conclusion face à un gorille inquiet.

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Il ne faut jamais rester debout. Il ne faut pas se redresser. La station debout pour un gorille. C'est une position de combat. Il ne faut pas non plus s'enfuir en courant. Ils ne vous lâcheront pas. Et pourtant, quand on les entend grogner, c'est tentant de s'enfuir. Et c'est comme ça que, petit à petit, MM. Parmi les. Diane parvient à s'approcher 30 mètres, vingt mètres, dix mètres, cinq mètres. Aucun chercheur n'a jamais été aussi intime avec des gorilles, des montagnes, aucun.

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Et il lui faut deux ans et demi pour franchir l'étape suivante et un jour de 1970, elle est en train d'observer un groupe et soudain, un jeune gorille l'a baptisé. Peanut, s'approche d'elle lentement et il vient s'asseoir juste à côté d'elle, à moins d'un mètre. L'air de rien, sans la regarder. Et elle fait semblant de manger des feuilles comme elle le fait depuis le premier jour. Et la peanut se met à lui jeter des coups d'œil furtifs.

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Alors, elle s'allonge sur le dos, dans l'herbe, les pommes demains vers le ciel et elle le voit qui hésite pas longtemps et qui avance sa main à son tour jusqu'à la toucher. Pas longtemps, il l'a juste effleuré. Et après?

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Après, il se redresse et se met à se battre à la poitrine avant de rejoindre le groupe.

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Et tous les soirs, tous les soirs, de retour au campement, Diane Fossey s'enfonce dans sa tente et elle s'assoit devant sa machine à écrire. Et elle écrit tout ce qu'elle a observé, ressenti pendant la journée. Elle est la première à observer aussi longtemps des groupes de gorilles des montagnes. Elle rédige des articles par lesquels elle tente de décortiquer la structure sociale des groupes, comment les différents groupes qu'elle croise sont organisés.

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Par exemple, elle a remarqué que le mâle dominant avec son dos argenté et celui qui a le monopole de la reproduction. Il peut y avoir d'autres mâles dans la troupe, mais ils se la mettent sur l'oreille. Les femelles sont réservées aux dominants et rien qu'aux dominants, les femelles sont classées hiérarchiquement. Le dos argenté a une première femme, une deuxième femme, une troisième femme, etc. Et quand il croise d'autres groupes de gorilles, les mâles dominants s'échangent les femelles et la femelle, qui n'était que la quatrième femme d'un tout argenté, peut devenir d'un coup la deuxième femme d'un nouveau mâle.

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Diane observe quelque chose de tout à fait cruel. Quand un mâle dominant acquiert une nouvelle femelle, il lui arrive de tuer ses petits. Les bébés qu'elle a eus avec d'autres gorilles pour avoir l'exclusivité de sa descendance. C'est tout ça qu'elle décrit le soir dans sa tente, lors d'un long article pour faire avancer la science.

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Ce qui fait que, le temps passant, on commence à parler de Diane Fossey dans les journaux aux États-Unis et d'ailleurs, à un moment, elle revient au pays le temps de décrocher un doctorat en zoologie et sur place, le Carrizo Research Center. Son petit campement s'agrandit à la place de la tente qu'elle occupait au début. Il y a maintenant une grande cabane de deux pièces et tout autour, d'autres cabanes où vivent ses assistants africains et des étudiants américains de plus en plus nombreux, qui viennent étudier les gorilles.

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Diane leur apprend toutes les ficelles, et notamment leur langue. 45 ans, Diane a appris à pousser les mêmes grognements que les mêmes petits cris et ils lui répondent figurez vous.

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Mais il y a autre chose qui mobilise Diane et ses étudiants les braconniers la chasse aux braconniers qui commencent à lui valoir beaucoup d'ennemis.

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Les braconniers qui chassent des antilopes et qui posent des pièges, des pièges dans lesquels tombent aussi les gorilles et quand, par hasard, ils tombent directement sur un gorille, ils le descendent la tête de gorille empaillé, souvent à prix d'or, et les mains. Vous savez ce qu'ils font avec les mains des gorilles? Ils en font des cendriers. Alors, comment combattre ces abrutis? Diane, en la matière, n'a pas d'état d'âme. D'abord, elle organise des battues pour récupérer et brûler les pièges.

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Et puis elle leur fait peur. Les braconniers rwandais sont nourris de magie noire. Alors, avec ses assistants, elle a acheté des masques d'Anouilh. Et quand les braconniers apparaissent, ils surgissent des forêts pour les effrayer et en même temps, ils en capturent un chasseur et il le ramène au campement. Et ils l'humilie et ils le fouette et parfois, ils le barbouille de crottes de gorille. Et tout ça fait que Diane ne se fait pas que des amis.

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Les gens du coin la prennent pour une sorcière. Ils l'appellent Near Machabée, L'AEE, littéralement la femme qui vit sans homme dans la forêt. Ça les intrigue beaucoup, cette femme qui semble préférer ses gorilles aux hommes. Et pourtant, Diane a eu un amant, un homme. Pas longtemps, elle ne lui consacre que trois lignes dans son livre, alors qu'elle écrit du chapitre entier sur sa chienne et sur ses deux. Il s'agit d'un photographe animalier, Bob Carmelle, du National Geographic.

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L'idylle a duré plusieurs mois. Mais le joli coeur a fini par comprendre qu'elle ne quitterait jamais ses singes. Pour lui, les gorilles sont devenus sa famille et d'ailleurs, elle leur a donné à tous des petits noms. Par exemple, le grand mal à dos argenté qui dirige le groupe le plus important qu'elle observe. Elle l'appelle Uncle Bird parce qu'elle lui trouve une ressemblance avec son oncle. Aux Etats-Unis et dans cette même famille, il y a aussi Petula Machaut, tagueur, Simba et Augustus.

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Mais son préféré, celui avec lequel elle passe le plus de temps, c'est Didier. Elle le connaît depuis tout petit quand il pesait moins de 50 kilos. Elle a appelé comme ça à cause d'une malformation qui l'a sur les doigts. Et le temps passant, Digitas est devenu un grand gorille. Pas encore un mâle dominant, mais pas loin. Il aide le patriarche Winkelberg à défendre le groupe et surtout, il est très sociable.

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Dès que Diane s'approche, il vient à sa rencontre et il adore qu'elle ramène du monde. Et ça, c'est une découverte qu'elle a faite récemment. Les gorilles pratiquent l'amitié par association, c'est à dire que les amis de leurs amis sont leurs amis et 18 savent faire la différence entre les hommes et les femmes. Ils aiment bien jouer. Ils jouent avec tout ce qu'on lui apporte des carnets de notes, des thermostats, des appareils photo, des miroirs, tout ce que vous voulez, mais du haut de ses 120 kilos.

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Diane a observé qu'il est plus prévenant avec les femmes et plus rude avec les hommes. Et quand les autorités rwandaises, pour récolter de l'argent, décide d'organiser des safaris, d'emmener des touristes voir les gorilles, c'est lui, Didier, qui prend la pose pour les affiches avec ce titre qu'on va retrouver dans toutes les pubs de par le monde. Venez me voir au Rwanda. Qu'est ce que Diane Fossey pense de tout ça? Vous la connaissez un peu. Maintenant, elle n'est pas emballée par l'arrivée des touristes, mais elle accepte leur présence pourvu qu'ils ne soient pas trop nombreux.

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Parce que les touristes, c'est de l'argent et l'argent lui permet d'embaucher de plus en plus de gardes. Elle a maintenant à sa disposition une sorte de milice privée. En plus des gardes du parc national à qui elle ne fait absolument pas confiance, elle sait qu'ils sont corrompus. Plusieurs fois, elle a vu des bébés gorilles être enlevés pour le compte de riches Américains en deux zoos européens. Et les gardes et les autorités ont fermé les yeux. Du coup, elle a choisi de faire la justice elle même.

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Elle appelle ça la protection active sur le plan de la défense des gorilles. C'est formidable, mais vis à vis du Rwanda. Diane Fossey est souvent hors la loi. Un jour, par exemple, elle traque un groupe de braconniers dans la forêt et elle tombe sur un petit enfant prête à tirer une flèche sur une antilope. Elle s'approche de lui sur la pointe des pieds. Elle se jette sur lui. Elle le capture et elle le ramène au camp.

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Mais là, elle fait passer un message aux braconniers, rendrait l'enfant.

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Si vous promettez de ne plus mettre un pied dans le parc. C'est un enlèvement, c'est du kidnapping. C'est rien d'autre. Deux jours plus tard, la famille de l'enfant accepte, mais ce qu'elle a fait fait grincer des dents jusqu'à l'ambassade américaine et même chez les étudiants qui lui servent d'assistants. Diane Fossey ne fait pas l'unanimité, loin de là.

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Le 1er janvier 1978, dans la soirée, l'un de ses pisteurs rentre au camp, tout est soufflé Diane. Diane, le groupe verte et de Didier. On ne sait pas où ils sont. Ils sont introuvables. Dès le lendemain, elle envoie deux patrouilles à la recherche et c'est un étudiant, Yann Raymonde, qui tombe sur le cadavre de Didier. On lui a coupé la tête et les mains. Le corps est ramené au camp. Diane est en larmes.

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Elle se penche sur la dépouille de son ami et instantanément, sa douleur se mue en colère. Elle crie Je revoyais défiler devant mes yeux toute la vie de Digitas. Depuis le premier instant où je l'avais vu, dix ans plus tôt, petite boule soyeuse de fourrure noire, je me sentais comme amputée d'une partie de moi même. L'assassinat de Digi annonce la fin du séjour de Diane Fossey au Rwanda. Djindjic est enterré dans le cimetière Baigorri. Le 2 janvier 1978, à quelques pas du camp, Diana est inconsolable.

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Elle se met à picoler, à fumer, cigarette sur cigarette. Elle est devenue Mizan. Trop au dernier degré. Et six mois après la mort de Digitas, un matin, un étudiant en panique vient frapper à sa porte.

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Diams. Vite, ils sont tués. Quelques heures, une balle en plein cœur.

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En menant sa petite enquête, Diane découvre qu'un qu'Alberto a été tué en défendant un bébé gorille de son groupe. Les braconniers voulaient kidnapper le bébé. Le conservateur du parc les a laissé faire. Sa réaction est terrible. Elle envoie sa milice brûler des cases dans les villages où vivent les braconniers. Elle a dépassé les bornes.

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Le gouvernement rwandais n'en peut plus. Le gouvernement rwandais n'en veut plus. On ne fait pas justice soi même dans un pays qui, par ailleurs, n'est pas le sien. Même l'ambassade américaine ne peut plus la protéger. Alors, en 1982, Diane Fossey est priée de quitter le pays. Au revoir, madame, vous avez fait un travail formidable, mais vous avez dépassé les bornes.

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Et donc, Diane rentre aux États-Unis. Elle devient professeur d'université à New York et elle profite de sa célébrité pour courir les plateaux télé et alerter le plus de monde possible sur la disparition des derniers gorilles des montagnes. Elle publie un livre, Gorilles dans la brume, qui devient un best seller mondial dont elle vend les droits à Hollywood pour en faire un film. Mais vous vous en doutez, elle n'a qu'une idée elle veut retourner au Rwanda. Elle écrit dans son livre La vie est juste supportable, si loin de chez moi, du camp et des animaux.

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Je vendrais mon âme pour être là bas en ce moment.

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Alors, en 1985, elle brave l'interdit et elle retourne à Carrizo, OK. Après trois ans d'absence, quand elle arrive, la situation a beaucoup changé.

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Le tourisme s'est beaucoup développé et le gouvernement rwandais, qui a compris qu'il y a beaucoup d'argent à gagner, a fait beaucoup d'efforts pour protéger les gorilles. Mais en échange, son centre est devenu un hôtel pour touristes et ça, elle a du mal à le supporter. Et puis elle picole toujours autant. Ça sentait petit à petit se dégrade. Elle sort de moins en moins pour aller voir les gorilles et elle dit un jour à un de ses rares amis.

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Je me sens menacé. Je pense qu'on cherche à se débarrasser de moi. Paranoïa? Non. Le 27 décembre 1985, on retrouve le corps de Diane Fossey dans sa cabane. Elle a été massacrée à la machette par qui on ne le saura jamais. Diane Fossey est enterré dans le cimetière des gorilles, aux côtés de son amie Edith Gites. Elle avait 53 ans. Grâce à elle, la population de gorilles des montagnes a doublé. A sa mort, ils sont cinq cents à évoluer dans les massifs des Virunga.

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Ils sont aujourd'hui 900. Les gorilles sont la seule espèce de grands singes à avoir vu leur population augmenter au cours des dernières décennies. Et c'est grâce à Diane Fossey, mais pas que. C'est aussi grâce au gouvernement rwandais qui a fait le choix d'un tourisme très limité et donc très haut de gamme. Si vous voulez aller voir les gorilles du Rwanda une ou deux heures depuis le parc national des Volcans, il faut aujourd'hui un permis, un permis qui vaut, tenez vous bien, 1300 euros pour une visite.

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Le nombre de visiteurs est volontairement limité à quelques dizaines par jour.

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C'est le prix de la préservation des gorilles dans leur habitat, pour leur bonheur et pas le nôtre.

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Voilà pour cette histoire que je vais décrypter maintenant avec Pascal Picq qui est, je le rappelle, Paléo, anthropologue qui vient d'écrire, qui va prendre le pouvoir des grands singes, des hommes politiques ou des robots. Pascal Picq, vous vous intéressez donc? C'est ça, votre métier? La paléo anthropologie à l'évolution de l'homme n'est pas forcément évident de s'intéresser aux grands singes. Vous êtes un des rares paléo anthropologue a doublé votre activité par un intérêt sur les grands singes.

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Un peu moins maintenant. Parce que, effectivement, les connaissances sur les grands singes, grâce à Diane Fossey, mais aussi on va citer Jane Goodall, qui est toujours parmi nous à la fois, rejoignent également Berté, Gallica et ces trois femmes de la même génération. On les appelait les trois anges de liquide Wistiki. Vous avez évoqué les très grands paléontologues, sait qu'en définitive, pendant longtemps et malgré les écrits de Darwin, on avait refusé de voir que nos origines étaient africaines et comment Charles Darwin, en 1871, en arrive à cette idée là qu'il est complètement validé aujourd'hui.

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C'est qu'il se dit que les espèces les plus proches de l'homme dans la nature actuelle sont les chimpanzés et les gorilles, et que, par conséquent, notre ancêtre commun devrait être là bas. Et tout ça va commencer à la fin des années 50. Mais il y avait un préalable déjà en Afrique du Sud, là où on découvre les australopithèques en 1924, monsieur Raymond Darte est un très, très grand paléo anthropologue. C'est lui qui va fonder la palangre africaine.

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J'avais eu l'idée dans les années 1930 1940, d'aller étudier les grands singes dans Nature. On connaissait rien et avant, il faut attendre la Seconde Guerre mondiale. Et c'est effectivement dans les années 50, grâce aux travaux de Wistiki, qui va trouver d'autres australopithèques. Pour la première fois en Afrique de l'Ouest, qui va rencontrer ces trois femmes dans les colloques, comme l'avait très bien dit, et les inciter à aller étudier cela après cela? Parce que à partir de quand on a connaissance de l'existence des gorilles sur la planète Terre?

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Assez tard? À côté, c'est une histoire absolument mythique et c'est extraordinaire parce que le terme de gorille vient de Gori, qui est en vieux Carthaginois de l'époque de Rome. L'amiral Hammon était le seul qui était capable de passer. Les marins carthaginois étaient des Phéniciens. Auparavant, ils étaient les seuls à passer entre les colonnes d'Hercule, le détroit de Gibraltar. Ils ont été les premiers à explorer les côtes de l'Afrique occidentale et là, ils ont tué des hommes velus, ce qui veut dire Goris, dont il avait ramené des peaux.

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C'était certainement des chimpanzés, mais en tout cas peut être des gorilles en avait fort longtemps là bas. Donc, à l'année, on est en 400 et 500 avant Jésus-Christ. Et donc, ces pauvres détruites avec le saccage de Carthage. Et ensuite, l'aventure va recommencer avec ces grands singes au moment des grands voyages, notamment avec les Portugais, les Anglais, etc. On va commencer à trouver des chimpanzés et des bonobos. Les termes sont très indécis et le dernier grand singe qui va être découvert par l'Occident, ce seront les gorilles dans les années 1860.

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Pas avant. Pas avant. Le grand Thomas Huxley et l'immense Thomas Oxley, le grand père d'Aldous Huxley dira Voilà, mais quelle merveilleuse histoire! Le premier Novaes, le premier nommé et le dernier découvert. Et l'aventure de la découverte des gorilles. C'est un Franco américain, Paul Belloni Du Chaillu, qui était né à la réunion qui va s'engager sur le fleuve Gambie parce que les Occidentaux ne rentraient pas.

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Sur les terres d'Afrique à cause de la fièvre jaune, il faut savoir qu'en fait, ce n'est qu'après 1885, avec le traité de Berlin, que les Occidentaux vont commencer la colonisation. Donc, on ne connaissait pas l'intérieur des terres.

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Et donc, ce Paul Belloni Du Chaillu, cet aventurier va rentrer le long du fleuve gourbis et il va rencontrer un pasteur, un missionnaire.

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Il est dans cette lutte et là, il avise un crâne énorme avec de grandes canines devant. Mais c'est quoi? Et lui dit Voilà, c'est ce qu'on appelle les gorilles. C'est pas le terme qu'on donnera dans la langue vernaculaire.

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Et c'est comme ça que va naître cette légende, puisque le Bailet du Chaillu va être le premier, dans les années 1860, à observer les gorilles à en tuer un ou deux et un cadavre partir en bateau vers Boston. Et c'est là qu'il prendra le nom de gorille Agoria. Le nom d'aujourd'hui et annote arrivera à Paris. Et c'est là que le grand naturaliste Geoffroy Saint-Hilaire va reprendre le nom officiel de Gorilla Gorilla. Donc, c'est en 1960. Il est le dernier découvert et toute la légende de King Kong par les films vient cette histoire.

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Paul Belloni Du Chaillu. Mais il faut attendre les années 50 avant Diane Fossey et George Salaires. Mais il est très clair qu'on n'avait pas d'étude vraiment sur les gorilles avant l'arrivée de Diane Fossey. Alors, Pascal Picq? On dit toujours des bêtises. C'est que vous êtes un formidable pédagogue. Le gorille n'est pas notre ancêtre, mais nous avons des ancêtres communs avec le gorille. C'est exact. L'homme ne descend pas du singe ni d'un grand singe. Toutes les espèces qui nous entourent, comme les plus proches, c'est à dire gorilles, bonobos, chimpanzés et orang outan, mais eux sont en Asie sans des espèces récentes comme nous.

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l'Indien n'est pas celui d'aujourd'hui. C'est pareil pour eux. Sans quoi dire que eux aussi, ils ont leur révolution. Bien sûr, on s'est séparé de la lignée des gorilles vers 9 millions d'années. Alors le problème, c'est qu'on n'a pas de fossiles parce que la survie, si je peux dire entre guillemets. La préservation d'un cadavre ou d'un corps dans les forêts tropicales, c'est très compliqué. Ils sont décomposés, ils sont pas ensevelis. Nous n'avons pas de traces de notre ancêtre commun.

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C'est peut être autour de Toumaï, le fossile qui est découvert au Tchad et qui est très proche en en Ethiopie, comme Ardi CITQ. Donc, on a quelques fossiles entre 6 et 7 millions d'années. Mais là, c'est près de l'ancêtre commun des hommes et des chimpanzés pour les gorilles. C'est plutôt que les gorilles se sont séparés de la lignée des hommes et des chimpanzés. Il y a 9 à 10 millions d'années. Mais là, on n'a pas de fossile.

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C'est grâce à l'ADN qu'on est capable d'évaluer ce genre d'armes de parenté. Quand vous avez des cousins, ça tombe très bien parce que les chimpanzés sont nos frères et les gorilles sont nos cousins.

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Mais aussi bien des cousins de nous sont plus proches de nous. Ce sont les chimpanzés, les chimpanzés, les bonobos. Absolument. Les gorilles se sont séparés avant de nous. Bien avant, vers 9 millions d'années, vous dites? Ils ont comme nous avons eu une évolution physiologique, psychique, etc. Ils ont leur propre évolution. Bien sûr, chaque espèce a une histoire unique jusqu'à ce qu'on rencontre nos ancêtres communs. A partir de là, évidemment, le tronc est partagé.

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Aujourd'hui, c'était la révolution des années 60.

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Dans les années 60, il y a deux grandes révolutions. Vingt trois ans après la découverte des australopithèques et des hommes les plus anciens en Afrique, la deuxième est celle que vous avez évoqué avec la connaissance des grands singes et de leurs comportements gorilles, bonobos. C'est un peu plus tard, mais également chimpanzés. Et puis, la troisième révolution, c'est celle, évidemment, de la génétique qui nous permet de faire des comparaisons et des arbres de parenté. Les trois ensemble ont permis de reconstituer depuis trente ans l'arbre de parenté entre nous, les grands singes et notre évolution.

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On voit que Diane Fossey a une obsession qui est un peu agaçante s'approcher, les toucher. Et on voit beaucoup de fausses photos où les gens pourront aller voir sur Internet de Diane Fossey qui joue contre joue avec des gorilles, qui était au milieu d'une troupe de gorilles. Elle est allée jusqu'à vivre au milieu d'eux. C'est contestable, ça quand même, parce que scientifiquement, ça n'a pas d'intérêt. C'est de l'entrepôt. Morphisme pur? Oui, les prendre pour ce qu'ils sont pas.

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Je suis d'accord avec vous, mais vous savez, les héritiers de grandes pionnières ou de grands scientifiques ont quand même mauvaise presse à critiquer les méthodes d'aujourd'hui qui n'auraient pas pu mettre en place sans qu'il y ait eu ces pionniers. Voyez ce que je veux dire qu'au départ, effectivement, tous les pionniers sont des gens qui ouvre de nouveaux champs. Et puis attendez, Jens Goudal le dira. Les conditions d'observation et de vie autour des chimpanzés en Tanzanie pour Jane Goodall étaient très dures.

[00:32:04]

Elle est allée rendre visite Jane Goodall, Indienne. Fausset dit là. Il fait froid là haut. C'est très dur. Diane Fossey était toute seule. Donc qu'on ait besoin d'avoir de contacts tactiles comme les grands singes, ça peut se comprendre. Aujourd'hui, on ne le fait pas. Mais attendez à l'époque, qui aurait pu faire mieux? Et là, vous l'avez très bien dit à propos de Digitas et c'était la même aventure pour degens goudal. Il faut rentrer dans ses troupes.

[00:32:27]

Un ambassadeur, une ambassadrice. Ça a été dit DGID pour Tegen Goudal, toujours des adolescents. D'ailleurs, au moment où son adolescent Biasio et fifille, une femelle Agoudat et d'une Goudal, le dira. Elle a eu des contacts physiques aussi avec ces chimpanzés. Et vous savez quoi? Les chimpanzés ont. Ils était plus fort que les hommes et alliera c'est une grande erreur que j'ai commise. Alors aujourd'hui, les protocoles d'observation et même de nouvelles technologies permettent de maintenir cette distance.

[00:32:49]

Mais attendez, on ne savait pas du tout au départ, ce c'était pas une terre inconnue. C'était vraiment une autre humanité et d'autres contacts qui permettent de comprendre aujourd'hui a posteriori que c'est des erreurs. Mais sans cette erreur là, on n'aurait jamais avancé sur ces études. Et d'ailleurs, on précise qu'au Rwanda, actuellement, il y a des troupes qui sont accessibles aux touristes et d'autres qui sont interdites aux touristes. Il y a des troupes de Gori qui n'ont jamais vu d'êtres humains de près, qui sont maintenus à distance et observé pour la rechercher, pour la sauver, mais aussi pour protéger les gorilles.

[00:33:19]

Parce que nous sommes très proches, nous pouvons nous transmettre des maladies dans les deux sens.

[00:33:24]

Est ce qu'ils nous reconnaissent comme leurs cousins? Est ce qu'ils sentent cette proximité que nous avons avec eux? Difficile à dire. On n'est pas dans la tête d'un gorille, mais il est très clair qu'en effet, lorsque ce sont plutôt des études de laboratoire, notamment sur les études, sur le langage, la reconnaissance d'images, etc. Cet effet avec des gorilles, ça ne se fait pas sur le terrain, mais c'est tout à fait possible. Donc je vous dis que ce que l'on connaît, on donne des photographies à des chimpanzés.

[00:33:49]

On a fait pareil avec des gorilles dans lesquels ou sur lesquels il y a des hommes, des femmes, des individus qui connaissent des gorilles, d'autres gorilles, etc. Et vous savez ce qu'ils font à leur demande. Mais les hommes d'un côté, les animaux l'autre, quand ils voient un gorille qui connaissent pas le maître du côté des animaux, quand ils voient un homme qu'ils connaissent pas ou une femme. Du côté des animaux qu'on y voit à gorilles, ils connaissent leurs propres photographies ou des humains qui connaissent les bêtes.

[00:34:13]

Du côté des humains, c'était la construction d'une véritable relation. C'est bien intéressant ce qu'on voit dans la description que fait Diane Fossey de de fonctionnement des gorilles, c'est que ce qui est la clé de tout ou semble t il, c'est le mâle dominant. Le mâle dominant fait ce qu'il veut, y compris tuer les bébés des femelles qu'il prend sous sa coupe pour être certain qu'il n'y ait pas de bébés qui proviennent d'autres mâles que lui même. Est ce que l'homme au fond, aujourd'hui, à travers tout ce qu'on vient de vivre cette année, mis tout balance tempore, n'est pas travaillé par ce cousinage avec le gorille?

[00:34:52]

Est ce que l'homme, au fond, n'a pas gardé du gorille cette brutalité, cette rusticité? Pour partie? Justement, non, le gorille n'est pas comme cela. Diane Fossey, ce que vous avez dit? Tout à fait vrai. En fait, ce sont des conséquences sociales des structures de harem Iamal et plusieurs femelles. Il peut y avoir plusieurs mâles, comme vous l'avez dit, mais dans ce cas là, ce sont deux frères ou un mâle dominant.

[00:35:14]

Et son fils. Donc. Mais en général, c'est un mâle et plusieurs femelles hors chez les gorilles. Ce sont les femelles qui choisissent d'entrer dans un harem.

[00:35:22]

Quand codets harem se rencontrent, les mâles paradent, les machos et des femelles peuvent choisir, comme l'avait très bien dit de changer. Là, il n'y a pas de violence et les gorilles sont extraordinairement pacifiques. Par contre, en effet, quand un mâle solitaire plus ou moins solitaire décide d'accaparer harem, là, il y a des combats extrêmement violents. Et si le mâle entre en gagne donc et tue celui qui était résident ou le chasse? Là, la première chose qu'il va faire, c'est de tuer les petits qui ne sont pas sevrés de telle sorte que celle de sa femme.

[00:35:57]

Et les femelles vont cesser l'allaitement et reprendre une ovulation. Et ça, c'est général chez toutes les espèces dans lesquelles il y a des harem. Sinon, pour le reste du temps, les gorilles sont extraordinairement pacifiques et elle le dit très bien et vous l'avez très bien cité. Lorsque quelqu'un arrive, le mâle dominant va arriver. Il va faire un tapage, il va taper sur ses pectoraux, etc. Et là, c'est l'impression. Mais en fait, il est extrêmement rare qu'il se mette vraiment à attaquer et agresser.

[00:36:22]

Donc, en définitive, sur ces aspects très impressionnants, je vous l'accorde, les gorilles sont extrêmement pacifiques, notamment vis à vis des femelles. Par contre, les chimpanzés, eux, sont beaucoup plus violents. Et je ne vais pas être très gentil par rapport à ce n'est pas Gregorius Orenstein, si je puis dire, c'est que en fait, en comparant les mœurs entre les mâles et les femelles chez les grands singes, dans l'espèce humaine, l'espèce la plus violente, ce sont les humains.

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C'est très violent vis à vis de nos femelles qui sont les femmes. Mais ma question était jusqu'à quel point sommes nous travaillés par ça que nous avons en commun? On fait des transferts d'espèces, de justifications à chaque fois qu'il y a quelque chose qui va pas mal et que nous dénonçons dans les mœurs, ceux qui vont de travers dans l'espèce humaine. On dit c'est notre animalité, c'est nos origines. Or, on s'aperçoit que ces irréductibles n'ont pas du tout.

[00:37:04]

Ce sont des faits souvent sociaux et culturels. Ce n'est pas dans les gènes et donc chez les bonobos qui partagent les mêmes gènes quasiment que nous, les chimpanzés. Chez les bonobos, les femelles sont plus ou moins dominantes. Il y a très peu de violence. Les chimpanzés sont assez violents, les hommes sont plus violents, les gorilles parce qu'ils soient d'infanticides. On apprenait pas de cas de gorilles qui est une femelle, par exemple.

[00:37:23]

Chez nous, le fossé Fossé Vienne Fossé nous laisse un petit goût. On a du mal à la prendre pour une héroïne parce qu'elle a eu un comportement très colonialiste tout de même au Rwanda. Il était intéressant de faire évoluer les Rohner. Aller capturer, allez fouetter, les humilier à bruler leurs cases. Elle n'a pas pu comprendre ou pas voulu comprendre quand Rwandais qui a faim, on peut juger légitime de tuer un bébé gorille ou de capturer un bébé gros.

[00:37:54]

En l'occurrence, vous l'avez très bien dit. C'est pas qu'on a faim, ce sont des trafics de braconniers avec les têtes, les mains, parce qu'il n'aime pas la viande de brousse. Ça rentre, ça peut arriver, mais c'est plutôt ce n'était pas le cas. Mais en l'occurrence, elle nous laisse une gêne quand même. Une souris tire sur tout le monde, mais attendez tous ceux qui ont connu et qui connaissent bien cette histoire. Par delà votre récit qui est déjà assez complet, sont extrêmement mal à l'aise par rapport à cela.

[00:38:15]

Et aujourd'hui, en effet, je me permets de citer deux grandes Françaises parce que nous avons de grandes éthologue françaises, une dame qui est décédée il y a peu de temps, qui s'appelait Annie Gauthier, qui est à l'Université de Rennes et qui a fait une très belle exposition sur les gorilles qui m'avait invité à participer avec elle. Nous avons aussi une Diane Fossey française et aujourd'hui, une professeur qui s'appelle Sabrina Krief. Pourquoi j'en parle? Parce que Jen Goudal?

[00:38:35]

Sabrina Krief et tous les autres aujourd'hui, plutôt que d'entrer en conflit avec les populations locales. Effectivement, on essaie de comprendre des problèmes par l'éducation, par la compréhension, les incitations économiques avec le tourisme. Aujourd'hui, effectivement, c'est une co-construction intelligente avec les institutions locales, les chasseurs, les ethnies. Et si on arrive à amener tout le monde dans ce consensus, auquel cas on y arrive. Donc ne pas rentrer dans un conflit, mais de trouver une collaboration réelle, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des problèmes quand même sous jacent.

[00:39:05]

Ça existe, mais c'est comme ça qu'on travaille. Diane Fossey était était une héroïne, était une héroïne, mais qui avait aussi ses passions. Et comme tous les héros qui avaient ses défauts. Et malheureusement, c'est ça qui nous met un peu mal à l'aise. Mais c'est une très, très, très grande dame.

[00:39:18]

On rencontre un jour l'histoire de deux Goudal Goudal et vous reviendrez greuther parce qu'avec vous, on a jamais assez de dans votre dernier livre s'appelle Qui va prendre le pouvoir? Les grands singes, les hommes politiques ou les robots? Il est paru au tout début de cette année chez Odile Jacob.

[00:39:39]

Des centaines d'histoires disponibles sur vos plates formes d'écoute et sur un point. FR.