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Raconte Christophe Hondelatte. Voici l'histoire de l'un des tueurs en série les plus terribles de l'histoire américaine.

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Il a sévi dans les années 50 dans le Wisconsin. Il s'appelait Ed Bean. Il était nécrophile et son histoire a inspiré les films Psychose et Le silence des agneaux. Pour le débriefe tout à l'heure, je ferais appel à un flic français de la PJ, le commissaire divisionnaire Eric Bero, et un psychiatre expert. Vous verrez, c'est indispensable, le docteur Fabien Oba. Si vous avez des enfants pas loin, je vous en supplie, dites leur d'aller jouer dans leur chambre.

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La réalisation est signée Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. C'est un après midi de novembre 1957 à pleine ville, dans le Wisconsin, aux Etats-Unis. Juste au dessus de Chicago, et c'est un après midi de chasse de chasse aux serres. Et ça, aucun homme du village ne le manquerait sous aucun prétexte. On ne peut chasser le cerf que 9 jours par an.

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C'est pas grand. En pleine filled 642 habitants, une église et le Rockstore Warden, la plus grosse boutique du coin, tenue par la même famille depuis 1920. On y trouve de tout, des armes, de la nourriture, des semences, des vêtements, des outils. Ça fait aussi office de poste. Tiens, voilà justement le fils Warden, Franck, qui rentre de la chasse bredouille. Et il va droit vers le drugstore familial que tient sa mère désormais Bernice Worden, une personnalité de plein de fils.

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Il veut pousser la porte est fermée à 17 heures. Ce n'est pas normal. D'autant que la lumière est allumée à l'intérieur. Il peut arriver à Bernice d'aller faire une livraison en pleine après midi. Ça oui, mais laisser la lumière allumée, ça n'est pas possible. Ce n'est pas le genre de sa mère. Franco Hardenne traverse la route. Il va voir le pompiste, qui est une sorte de tour de contrôle du village.

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Salut Berda, t'as vu ma mère? Salut Franck? Ben non, je ne l'ai pas vu. Mais c'est vrai que le magasin est fermé depuis ce matin. Elle peut être malade. Malade ou pas, Bernice Worden n'est pas du tout du genre à rester enfermé un samedi de chasse, alors Franck retourne Rockstore. Il sait comment rentrer.

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Même quand c'est fermé, Omar m'a tuer là bas. Pas de réponse en revanche sur le sol. Il y a comme une traînée rouge, on dirait du sang et ça va jusqu'à la porte arrière. La camionnette de livraison a disparu. La caisse aussi. Il s'est passé quelque chose. Et comme Franck Worden est adjoint du shérif, il appelle tout de suite le shérif du comté, Howard Ashley, qui déboule dans la demi heure avec deux adjoints.

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Il n'en revient pas. Le shérif Scheler, encore un meurtre en pleine ville, à pleine ville, au trou de cul du Wisconsin. Encore un meurtre, car il y a trois ans, une autre femme du village a disparu comme ça, en laissant derrière elle une traînée de sang. Marie Augan, quelle s'appelait. Elle tenait un café à l'entrée de pleine ville. Un matin, on a retrouvé une longue trace de sang sur le sol de son établissement et elle volatilisée.

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Et franchement, c'était un peu le même genre de femme que Bernice Worden, 54 ans, un peu enveloppée.

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On ne l'a jamais revue et l'enquête n'a rien donné.

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Et maintenant, Bernice Worden. Le shérif Scheler décide de mobiliser tous les postes du comté. Franck, t'as une idée de celui qui a pu faire ça? Non, non. Enfin, il y a bien un truc bizarre. Hier soir, Ed Green m'a demandé si j'allais à la chasse. Aujourd'hui, il tourne un peu autour de ma mère en ce moment. Il s'est renseigné sur le prix de l'antigel. Et puis j'ai retrouvé sur le comptoir une note d'aujourd'hui pour deux bidons.

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Et Edeline dans mon souvenir. On l'a pas déjà interrogé sur l'affaire Augan, celui là. Ouais, t'as raison. Ni une, ni deux.

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Le shérif et un de ses adjoints prennent la route de la ferme d'Édouard Guînes.

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Edeline n'est pas vraiment fermier. Il bricole à droite, à gauche, mais il vit surtout de l'allocation de l'État pour la préservation des terres. Autant vous dire que pour ses voisins, c'est en feignant. Cela dit, sa ferme est plutôt en bon état. Une grande maison blanche en bois isolée quand le shérif et son acolyte arrivent ce soir là. Il est 7 heures du soir. Il fait nuit noire et tend la ferme. Pas une lumière allumée. Les deux policiers balaient les pièces de leur lampe torche à travers les fenêtres.

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Pas âme qui vive, essayant d'aller chez les Hill. Ils seront peut être au mieux. Les îles sont les plus proches voisins de Guinée. Ils tiennent une petite épicerie à quelques kilomètres et le shérif et son adjoint, ils sont en cinq minutes et ils ont eu du flair, car en arrivant chez ils, il tombe sur M. King qui sort de table. Ils l'ont invité à dîner et il est en train de partir. Il est déjà assis dans sa vieille Forde et il discute avec le fils.

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Hill, le shérif s'approche. On aimerait vous parler qui coupe le moteur.

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Il descend. Qu'est ce que je peux faire? Provo, shérif? Vous pouvez nous suivre au bureau du shérif? Il dit oui volontiers et il vient s'asseoir à l'arrière de la voiture de patrouille. Direction le bureau du shérif. En chemin, le shérif contacte un de ses hommes à la radio. Je lui avais dit là, je le ramène au bureau. Pendant ce temps, tu ne vais pas faire un tour à sa ferme. Tu verras, il est fermée à clé, mais enfoncent la porte.

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Un jeune, pas une voiture de police. On roule maintenant vers la ferme de King. Il fait nuit. Il neige. Il est huit heures du soir. Les deux policiers se garent dans la cour. Ils balayent la ferme de leur lampe torche et il avise une petite grange accolée au bâtiment principal. Il donne un coup d'épaule, la porte 7 facilement. Et par chance, il y a une porte entre la grange et la maison. Il cherche l'interrupteur.

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On cherche par.

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Il n'y a pas d'électricité. Manifestement, regarde, il n'y a pas d'ampoules. Ce vieux garçon de Guînes s'éclaire toujours à l'ancienne à la lampe à pétrole. C'est donc à la lumière de leurs torches électriques que les policiers avancent dans la ferme. Ce qu'ils vont découvrir dans moins d'une minute dans le halo de leur lampe. Ils ne l'oublieront jamais. Jamais, et vous non plus, d'ailleurs. Les deux adjoints du shérif avancent à la lumière de leurs torches. Ils avancent, ils balayent l'entrée de leur lampe.

[00:07:29]

Ils avancent encore et ce qu'ils découvrent est indescriptible. Et d'ailleurs, l'un d'eux se précipite dehors pour vomir. Au milieu de la pièce, pendue à un crochet comme un serre au retour de la chasse, il y a un cadavre, les pieds en l'air et très ouvert, du pubis jusqu'au sternum. Montueux, c'est Bernice Worden. Ed King a vidé le cadavre de Bernice Worden. Comment? Vis d'un serre.

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Pendant ce temps là, à pleine fils Guinet, assis dans le bureau du shérif. L'interrogatoire commence. On lui demande de raconter sa journée. Il a du mal. C'est un coup monté contre moi, a commenté Mais à quel propos Red Miss Warden commença à propos de Miss Warden? Eh bien, elle est morte, n'est ce pas? Morte, mais comment s'éduque elle est morte? On me l'a dit, ça, j'en ai entendu parler. Le shérif n'insiste pas.

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Il attend le résultat de la fouille de la ferme s'il savait s'il savait.

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A la ferme, les deux adjoints ne se sont pas arrêtés à la grande pièce, celle où le cadavre de Bernice Worden. Ils ont décidé de fouiller toute la ferme, pièce par pièce, un fatras de détritus. Vous n'avez pas idée et partout, une odeur épouvantable. Passons sur les piles de revues pornos un peu partout sur les étagères. À un moment donné, il bute sur une porte fermée avec un gros cadenas. Il l'ouvre d'un coup de marteau et il découvre la chambre de la mère de Quinn à Augusta, telle qu'elle l'a quitté le jour où il est parti, les deux pieds devant.

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Il y a douze ans, en 1945, rien n'a bougé. Tout est fossilisé dans la poussière et les toiles d'araignées. C'est à ce moment là que les deux policiers décident de demander du renfort par radio et un générateur de câbles électriques pour qu'on y voit enfin les coins et un médecin légiste. Tant qu'à faire. Et une fois que la lumière est allumée, on ancrant. L'horreur atteint son comble. Sur la table, il y a un cendrier. C'est la calotte, un crâne sous l'évier.

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Un paquet contient les entrailles de Bernice Worden. La tête est à dans un sac plastique et les abat jour tout autour de la pièce. C'est de la peau humaine. Le revêtement des chaises pareil. Dans la cuisine, des crânes servent de bols et le manche d'un couteau est en os humain. Ce type est un monstre absolu et ce n'est pas fini. Dans la chambre de Quinn trônent quatre visages, des visages humains découpés et reconstitués avec du papier journal posé comme ça côte à côte, comme des tableaux et par terre.

[00:10:41]

On en trouve cinq autres emballés. Le délire atteint son sommet quand un policier sort du placard. Une étrange combinaison. Un corps de femme totalement évidé, dont le fond n'a conservé que la peau.

[00:11:00]

Le shérif et ses acolytes viennent de tomber sur l'un des plus grands démons de l'histoire criminelle. Ils sont tétanisés. Rendez vous compte, le shérif, c'est la première enquête criminelle de toute sa carrière. La première, et il tombe sur Edward. Et puis, à un moment, il faut agir. Il faut faire quelque chose. Le shérif et ses hommes se mettent à aligner, trier, étiqueter les pièces à conviction et envoyant l'un des masques mortuaires. Il y en a un qui dit, mais c'est Mario Gams Marie, organe disparu il y a trois ans.

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C'était donc lui, dans les tiroirs, dans les placards. On trouve aussi toutes sortes de livres, de médecine, d'anatomie, des récits sur les expérimentations réalisées par les nazis sur les corps humains. Voilà, c'est une découverte quasi unique dans l'histoire criminelle, la caverne d'un tueur en série nécrophile.

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Au bureau du shérif. La suite de l'interrogatoire de Guînes est assez surréaliste. Vous avez dû trouver de drôles de trucs chez moi. Oui, oui, il paraît tandis quoi Ed? Je suis collectionneur, j'ai fabriqué des vêtements avec la peau de mes cadavres. Je travaille bien, non? Il parle, il parle, il parle, mais il n'a pas vraiment. Il tourne autour du pot. Il se félicite de la qualité de son travail. Mais qui sont tous ces morts?

[00:12:31]

Ou quand? Comment les a t il tués et combien en a t il tué? A un moment, le shérif attrape Guignes par le cou et lui écrase la figure contre le mur. Matan Heyd, tu as tout avoué ou je te saigne. Combien on a pu tuer? Combien a convia? Je ne dirai rien. J'ai rien fait du tout passé au détecteur de mensonges. INDE On a trouvé des choses chez toi, c'est grave. On a retrouvé Bernice Worden.

[00:13:02]

Elle va bien. Non, aide. Elle ne va pas bien. Tu l'as tuée la pendue à une poutre de la saignée. Aide tu la saignée? D'une certaine façon, je n'arrive pas à m'en souvenir. Fais un effort. Il est possible que j'ai fait quelque chose, mais je n'en ai pas connaissance. Faites moi passer au détecteur de mensonges, ça prouvera que je suis dément.

[00:13:31]

Est il vraiment fou? Ou cherche t il à se défausser, à se débarrasser de la nécessité de donner des explications? En tout cas, pour l'instant, il va falloir s'asseoir sur des aveux officiels. Les policiers n'arrivent pas à lui faire dire J'ai tué une telle de telle manière pour telle raison. Or, un interrogatoire entre deux portes, il donne des informations, mais il sait que ça ne compte pas. Et quand on lui demande de le redire sur procès verbal, Macaq.

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A un moment donné, on le ramène dans la maison de l'horreur, chez lui, il ne manifeste rien. En revanche, à la sortie, il sourit aux photographes de toutes ses dents. Oui, je ne vous en ai pas encore parlé, mais ça va de soi. La Presse se passionne pour cette histoire. Du coup, il faut surveiller à la maison 24 heures sur 24. Des journalistes cherchent à rentrer à l'intérieur et des curieux rêvent d'emporter un souvenir.

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Dans ce récit sordide, laissez moi vous raconter une anecdote tellement américaine, figurez vous que dans les jours qui suivent la révélation de toutes ces horreurs, il se trouve des associations puritaines pour demander l'interdiction des revues pornographiques. Vous savez que King collectionnez. Elle pense que c'est ça, la pornographie qui l'a perverti. Et puisqu'on souffle un peu dans cette histoire morbide, vous connaissez la blague qui fait marrer les gens de pleine ville à cette époque là? Pourquoi garder le chauffage allumé en permanence pour que les meubles n'aient pas la chair de poule?

[00:15:17]

À part ça, on essaye toujours d'extorquer à Guînes des aveux en bonne et due forme. On tente un électrochoc en lui montrant la tête de Bernice Worden et l'Agly l'enlever. C'est vrai. Raconte. Je suis arrivé à la boutique, j'ai acheté mon d'antigel, j'ai payé et puis j'ai récupéré ma monnaie. On a bavardé un peu et ensuite je l'ai traîné sur le sol. Et puis, je l'ai chargé dans la camionnette.

[00:15:45]

Temps, tu l'as tué avant? Non. J'ai laissé la camionnette à la sortie de la ville. Et puis j'ai récupéré ma voiture pour emmener les corps à la maison. Là, je l'ai pendue au plafond de ma cuisine d'été. Je l'ai vidée et j'ai récupéré le sang que j'ai jeté derrière les toilettes au fond du jardin. D'accord, mais tu l'a tuée dans le magasin. C'est ça, tuer? Ouais, peut être. Vous comprenez? J'ai cru que je dépecées, insères.

[00:16:13]

Je ne me souviens plus. C'était un accident. Il a presque avoué.

[00:16:20]

Et un autre jour, le shérif décide de l'amener à la taverne que tenait Mario Gane puisqu'on a retrouvé son visage sur l'un de ces masques mortuaires.

[00:16:29]

Je n'ai pas tué Marie. Je ne me souviens pas. Je l'ai juste ramenée chez moi. Ça, c'est sûr. Avec mon camion. Aide à Parsa. On a retrouvé chez toi des costumes de peau de Déméter. J'enfile les jambières, le torse et même le masque. Ce sont des femmes, tu aurait aimé être une femme? J'ai lu un article sur un type en Europe qui est devenu une femme. Je me suis renseigné, mais c'est trop cher pour moi.

[00:16:59]

J'avais l'idée de m'opérer moi même, mais ce n'est pas possible. Toutes ces femmes, c'est Maska. Elles ressemblent à ta mère. Ah ouais? En fait, depuis qu'elle est morte, j'ai l'impression de vivre dans un rêve. C'est un truc pas vrai. Je ne me souviens pas. Combien en a t il tué? Guignes ne veut pas répondre à la question, alors il faut s'en remettre au médecin légiste. Il a passé un petit moment, il a reconstituer le puzzle.

[00:17:27]

Il pense qu'au total, Geen a tué 15 femmes, 15 femmes, dont Pern et geworden. Mais qui sont les 14 autres pour renoncer, ces maris au GAN? Mais à qui appartiennent ces fichus visages qu'il a conservé?

[00:17:47]

Autant vous dire qu'en pleine filled, on a un peu de mal à digérer. Le vieux aide que tout le monde connaît, qui était à l'école avec la moitié du village. Comment le vieux Eide a t il pu commettre toutes ces horreurs? Il était serviable, il était gentil. Bon, d'accord, il avait le sens de l'humour douteux quand il racontait qu'il avait des têtes réduites chez lui. Les enfants prétendaient les avoir vus, mais les autres, ça les faisait marrer.

[00:18:13]

Personne ne pouvait imaginer ça. Personne. Et puis, un jour, Geen répond à la question. Aide tu en as, tu es combien? Mais je ne crois pas en avoir tué, mais j'en ai déterré beaucoup. Pardon, Hawai? J'allais dans le cimetière la nuit. J'ouvrais les tombes, les tombes fraîches. Puis je prenais les corps. Ce que vous avez trouvé chez moi, cette femme déjà morte. Moi, je n'ai pas le souvenir d'avoir tué quelqu'un.

[00:18:50]

Quand il dit au jeu, déterre les cadavres de femmes. Est ce qu'il dit la vérité? Ou est ce qu'il ment? Parce que Bernice Worden, il l'a bien assassiné. Et Marie-Océane, elle a disparu. Et on retrouve la peau de son visage dans sa chambre. Entre temps, elle n'est pas passée par le cimetière. Il l'a tuée, c'est sûr. Le tout, c'est de le lui faire dire. Ça vient le 20 novembre, après quatre jours d'interrogatoire.

[00:19:19]

J'ai tué Mario Gane, tué à sa taverne, le charger dans mon camion et puis je l'ai vidé et avec sa peau, je me suis fait une combinaison Bernice Worden. Je ne l'ai pas tué. C'est un accident. Et les autres? Il n'y a pas d'autres. C'était que j'ai déterrés tout seul. Oui.

[00:19:50]

Les agents fédéraux qui dirigent maintenant l'enquête ne le croient pas et les gens de plein fil non plus, d'ailleurs, équines, pilleurs de tombes. Seul ce petit bonhomme de 50 ans a creusé le sol gelé dans les cimetières. Il y a un moyen de vérifier. Il n'y a qu'à ouvrir les tombes de femmes du cimetière de Blainville. On verra bien s'il manque des cadavres, mais le district attorney refuse d'imposer cela aux familles. Il a avoué un meurtre. J'ai des preuves pour le second.

[00:20:20]

Ça me suffit. A quoi bon remuer tout ça?

[00:20:24]

Le shérif et ses hommes, en revanche, ont un peu plus de mal à lâcher l'affaire. Ces femmes qu'il prétend avoir déterré et dont il a gardé les visages et quelques ossements. Il a dû balancer les restes. Quelque part, le shérif fait fouiller les 80 hectares de la ferme de Guînes par des policiers et des volontaires, qui enfonce des tiges d'acier dans la terre a tremblé. Pas, et on ne trouve pas de corps ni de squelette.

[00:20:57]

À part ça, les journalistes lui ont dégoté une chérie, figurez vous dans le Milwaukee Journal, sadonnent la fiancée du tueur. L'homme que j'aimais était bon et gentil, et je l'aime encore. Elle s'appelle Adeline Roide Krings. C'est une vieille fille de 50 ans et elle raconte aux journaleux qu'il lui a proposé le mariage et qu'elle a refusé. Mais dès la parution de l'article, elle dément. Ils ont brodé par relation avec Eide a toujours été platonique.

[00:21:25]

Je ne suis absolument pas sa fiancée. Le procès qui s'ouvre le 22 novembre 1957, il est inculpé de deux meurtres et rien de plus. Et il a choisi de plaider la folie. Mais ça, les gens du coin ne veulent pas en entendre parler la folie. Les gens ont prévenu. Le juge si équines est déclaré fou et relâché.

[00:21:52]

Je vous préviens, on le perdra d'entrée.

[00:21:56]

Son avocat, maître Beltaine, réclame un examen psychiatrique approfondi qu'il ne s'est jamais remis de la mort de sa mère. C'est à ce moment là qu'il a basculé dans la folie. A part, ça ne prétend toujours que les visages qu'il collectionnés viennent des tombes et rien des tombes et qu'il n'a pas tué ses femmes. Et puis, en plein procès, le district attorney finit par accepter l'ouverture de deux tombes du village pas+ pour voir. Il n'a pas menti dans les deux tombe, il manque les cadavres, Ed King est un authentique nécrophile.

[00:22:36]

A la barre du tribunal, évidemment, on lui demande de faire la liste des tombes qu'il a pillées. Je me souviens plus des noms. Je sais que je cherchais des tombes fraîches. C'est moins difficile à creuser. Et puis le corps est encore en bon état. En général, je ajc le lendemain de l'enterrement. Alors que donne l'expertise psychiatrique puisque c'est la clé, est ce qu'il est fou ou pas? Asile ou chaise électrique? C'est ça le fond de la question.

[00:23:13]

On apprend grâce aux psys qu'elle a été élevé à la dure par un père alcoolique et une mère très croyante qui adhérait aux idées protestantes les plus austères. C'était un enfant timide, qui n'avait pas d'amis et qui n'avait que sa mère et d'ailleurs son frère. Il l'a raconté aux psychiatre, lui disait tout le temps des rapports avec Ma Ed.

[00:23:34]

C'est pas ça, Ed. C'est pas ça. Notez que son frère est mort dans un incendie. Est ce que Ed a tué son frère? Ça reste une hypothèse. En tout cas, les psychiatres disent que cet attachement à sa mère, qui l'a soigné avec dévotion jusqu'à sa mort, est la clé de la personnalité d'être Guillén. Les psychiatres lui ont posé des questions très directes. Est ce que vous avez eu des relations sexuelles avec les cadavres? Non, non, non, ça sentait trop mauvais.

[00:24:04]

Est ce que vous êtes cannibal? Ça, non, non, non, je ne mange pas des morts. Un psychiatre vient à la barre. Je dirais quinquina à deux personnalités. La première est pleine de colère, c'est la colère de l'enfant auquel on refuse l'amour. Et puis la seconde personnalité, c'est celle du fils cément, qui était digne de la tendresse d'une mère adorée qui n'a voulu recréer sa mère, en quelque sorte, en déterrant des femmes qui lui ressemblaient.

[00:24:31]

Et puis, il est passé au meurtre pour la tuer. Il est psychotique, il est psychotique depuis des années. Il a remplacé la compagnie des êtres humains par celle des parties de corps humains. Psychotique, le psychiatre a lâché le mot qui explique la suite et la fin de cette histoire. Ed King est un malade mental. Voilà la vérité. Il n'est pas apte à être jugé. Il relève de l'asile psychiatrique. Mais pour tenter de calmer les esprits, les experts disent que selon son évolution, on pourra peut être envisager un procès dans quelques années.

[00:25:10]

Et en attendant, il file à l'asile d'aliénés.

[00:25:13]

Mais on va tenter de le juger. Onze ans plus tard, comme si on devait ça finalement, à l'opinion publique de plein de fils.

[00:25:38]

Ce procès a lieu en 1968, mais après onze années d'asiles psychiatriques et de neuroleptiques, il n'y a plus rien à en tirer et le jury finit par le déclarer dément. Et c'est à l'hôpital psychiatrique qu'Edward Guînes est mort en 1984, à l'âge de 62 ans. Il a en partie inspiré l'un des personnages du film Le silence des agneaux et aussi inspiré un roman paru en 1959, Psychose. La musique du Silence des agneaux. Pour terminer ce récit, et je dois le dire, pour le digérer, car c'est une histoire qui n'est pas facile à digérer pour la débriefé.

[00:26:47]

Je vais d'abord me tourner vers un policier, un policier français qui s'appelle Eric Bero et que je salue Bourgeault. Monsieur Bero, bonjour monsieur. Vous êtes commissaire divisionnaire à la police judiciaire. Vous êtes le chef de ce qu'on appelle locéan RVP, l'Office central pour la répression des violences aux personnes. D'abord, comme ça, comment est ce que quelqu'un comme vous, qui est habitué au crime, habitué aux cadavres, encaisse une histoire comme celle là?

[00:27:18]

Cette histoire est particulièrement gratiné, si je puis dire. C'est absolument, absolument terrifiant. Heureusement, nous n'avons pas eu à connaître de chiffres semblables à nos frères. J'espère ne jamais en connaître de semblables tant ça.

[00:27:32]

C'est évidemment l'aspect qui m'intéresse et c'est pour ça que je voulais qu'on se parle. C'est qu'il n'y a pas d'histoires comme celle là en France. Est ce que vous avez une explication? Alors on n'a pas vraiment d'explication. Moi, je n'ai pas vraiment d'explication. On sait effectivement que les serial killers avaient débuté dans le monde anglo saxon. J'ai lu pas mal d'explications, notamment sur le fait qu'on a. On est sur des pays qui sont des pays anglo saxons, qui sont des pays assez puritains.

[00:28:02]

Et il y a peut être un lien entre ce puritanisme et ce débordement de violence. Des sociétés qui sont trop cadenassé, trop fermé, génère peut être ce type d'individu.

[00:28:14]

D'autant que là, on sait que Dean, en l'occurrence, est vraiment issu d'une famille protestante très puritaine, très cadenassée, dans laquelle on n'a pas de place pour les sentiments. En quoi donc il a été obligé de sans doute de refuser toute son enfance jusqu'à devenir ce qu'il est devenu.

[00:28:32]

Parce qu'après, il y a la grandeur des États-Unis aussi. On trouve ces individus peut être plus facilement. C'est plus facile pour un serial killer de disparaître et de cacher un nombre de crimes, de se cacher. Vous passez des cas en état. C'est quand même plus facile qu'en France, qui est quand même un petit pays. Même en Europe, je pense que les polices communiquent peut être mieux encore qu'aux Etats-Unis.

[00:28:54]

Et puis, il y a la question de la psychiatrie. Parce que très probablement que avec le système psychiatrique qu'on a en France, un type comme lui qui est psychotique, et donc parce que le diagnostic des années 50 veut dire schizophrène, aujourd'hui schizophrène dangereux serait à l'hôpital psychiatrique.

[00:29:13]

Oui, je pense tout à fait oui. Et je pense qu'il y a quand même un maillage qui réclame une époque qui, heureusement, on a évolué. On a évolué depuis les années 50 parce qu'il y a aujourd'hui un maillage un peu plus serré qui fait que je pense que ça pourrait pas arriver à tel état de degré de cruauté sans que ça soit signalé à un moment ou un autre. Alors vous, vous savez, je suppose que ce genre d'histoires passionne un certain nombre de mes auditeurs sans qu'elle ne me passionne, moi.

[00:29:42]

Mais il y a des fans comme il y a eu des fans incroyables du film Le silence des agneaux, qui a fasciné des centaines de millions de personnes dans le monde. Est ce que vous comprenez un peu, beaucoup ou pas du tout cette fascination que certains ont pour les serial killers?

[00:29:59]

Non, moi, je ne comprends pas, mais je constate qu'effectivement, on s'aperçoit que des gens qui ont fait des choses horribles, reçoivent des demandes en mariage, reçoivent des lettres d'amour. C'est là l'on a. C'est quelque chose qui me dépasse totalement. J'ai du mal à comprendre, mais je le constate, même si c'est elle qui leur fait. On a des gens effectivement qui reçoivent des demandes en mariage. Il y avait des femmes qui faisaient la queue au parloir pour voir Guy Georges, mais pas tout à fait.

[00:30:27]

Ça fait très bizarre.

[00:30:29]

Est ce que quand un policier comme vous on dit à la fin de l'enquête? Probablement pas de procès. Tout au boulot qu'il a fait pour rien parce que il sera déclaré irresponsable pénalement. Il y a un regret ou il y a l'acceptation que, à un moment donné, le système judiciaire peut pas intégrer des histoires comme celle là.

[00:30:49]

Je pense que le vrai regret sont pour les victimes. Je pense que le procès est vraiment un moment pour les victimes qui est irremplaçable. Et c'est vrai que pour les policiers, c'est un peu frustrant. Là, par exemple, on a pas très longtemps, on a gardé à vue qui s'est suicidé. On est malade et on est un peu frustré. Mais la vraie frustration, c'est ce sont les victimes qui l'ont parle. Je pense qu'il leur manque quelque chose et je pense que le procès est l'aboutissement et une façon de faire, de faire son deuil et de comprendre certaines choses.

[00:31:22]

Le policier élaboré pour le policier, il n'y a pas d'immigration, l'acceptation de la maladie. Il y a évidemment une frustration, mais je pense qu'elle est moins forte que pour les gens qui ont souffert dans leur chair qu'on lui reproche. Je pense que la frustration est beaucoup plus importante. Merci beaucoup. Eric Bero, commissaire divisionnaire à la police judiciaire, chef de l'Office central pour la répression des violences faites aux personnes pour débriefer cette histoire. J'avais aussi naturellement nécessité de me tourner vers un psychiatre pour poursuivre le débriefe de cette histoire.

[00:31:58]

J'ai choisi le docteur Fabien Oba, qui est expert psychiatre. Bonjour docteur Aubin. Bonjour, vous êtes expert psychiatre près la Cour d'appel Denjean, où vous êtes aussi le médecin légiste dans votre spécialité, la cicatrice. Alors c'est un sujet éternel d'étonnement pour moi que je viens d'évoquer avec le commissaire Eric Bero. Mais je veux en parler aussi avec vous. A votre avis, pourquoi est ce qu'on n'a pas ce genre de tueurs chez nous, en France?

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On a quelques tueurs en série chez nous, alors il faut savoir quand même que le volume de population, forcément, c'est que l'important, c'est l'occurrence du risque d'un sériels qui leur est plus élevé contre une population importante. Il y a eu des travaux qui ont été faites sur la culture spécifique des Etats-Unis, qui aurait pu peut être générer de manière plus nette l'apparition de tueurs en série. Un auteur dont j'ai oublié le nom a évoqué le fait que le tueur en série était l'envers symétrique du puritanisme ou du puritain américain.

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Voilà la même théorie que celle qu'il convient d'évoquer avec Eric Béraud.

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Est ce qu'il n'y a pas aussitôt même une différence? D'abord historique, puisqu'on est dans les années 50 et même dans les années 50 en France. On n'avait pas ce genre d'histoire de système psychiatrique, c'est à dire que bon, évidement, on crache tous les jours sur le système psychiatrique français. C'est vrai. N'empêche que des gars, des gars comme ça sont actuellement à l'hôpital. En règle générale, oui, ils ont été identifiés comme étant psychotiques. Vous savez qu'il y a des psychotiques qui débutent leur carrière entre guillemets de psychotiques par l'acte homicide.

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Donc, si vous voulez, tous les psychotiques ne sont pas repérés dans ce qui est facile à voir dans ces histoires de tueurs en série, c'est que, bien évidemment, on en est là aux limites, je dirais de l'humanité ou de l'inhumanité. Donc, forcément, c'est quelque chose qui a un caractère fascinateur. Mais surtout, c'est parce que ça fait beaucoup parler, aussi bien dans l'espace psychiatrique que dans l'espace policier. C'est à dire qu'en fait, le tueur en série, dans la mesure où il répète de manière immuable un scénario fantasmatique qui est le sien, ça a beaucoup intéressé.

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Évidemment, les enquêteurs en particulier, rappelèrent en particulier le Vialle pour essayer de retrouver sur la scène de crime des indicateurs significatifs d'un type de personnalité ou d'un type de comportement criminel. C'est pour cela aussi que c'est très intéressant. Cela n'intéresse pas que les psychiatres intéressent beaucoup les policiers. Et à partir du moment où Rappelèrent Olbia s'est intéressé à ces questions là. On a analysé la scène de crime avec beaucoup plus de finesse qu'on ne le faisait jusqu'à présent pour essayer, à partir de la scène de crime, d'essayer d'extraire en quelque sorte une psychopathologie spécifique de l'auteur des faits.

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Donc, là, on a affaire à un psychotique probablement schizophrène. Oui, si vous voulez les classifications, elles sont assez simples. On dit que dans la masse des tueurs en série, il y a deux tiers des tueurs en série qui sont des psycho pates pervers, qui n'ont pas de troubles psychotiques, pas d'éléments délirants et un tiers de délirants. Et sans doute des schizophrènes. À peu près le ratio qui est retenu par bon nombre d'auteurs, mais bien trop important parce qu'il y a des choses qu'il ne faut pas laisser passer comme ça.

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Tous les schizophrènes ne sont pas des types qui vont faire des abat jour avec la peau de deux de leurs voisines. Dieu merci, puisque moi, je sors de ma consultation et j'ai dû voir une bonne dizaine de schizophrènes et fort heureusement, tous, effectivement, n'en n'ont pas. Ce type de comportement, même les homicides pathologiques en France, c'est une infime minorité sur l'ensemble des homicides. Donc, il ne faut surtout pas catapultée le fait d'être schizophrène et d'être un tueur en série.

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Le créancier est quand même une exception criminologique. Dieu merci, qui? Justement parce qu'elle est une exception à une dimension particulièrement facile à prendre. Il y a d'ailleurs une sorte de schizophrénie. Il y a beaucoup de schizophrénie. Classiquement, on considère qu'il y a des schizophrènes dits positifs, c'est à dire des formes productives avec des éléments délirants et des éléments hallucinatoires et des formes dites négatives, avec en quelque sorte plutôt une dimension prévalente, de repli, d'inhibition, de retrait neerpelt, d'autisme de l'adulte.

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Souvent, ce sont les formes négatives qui sont les plus parfois brillant sur le plan criminologique. C'est le cas parfois de gamins qui, au début de leur schizophrénie par un homicide familial. Mais là, ce n'est pas du crime. En série, il y en a quelques schizophrènes négatifs qui peuvent avoir des bunraku criminelles. Absolument. Table avec la destruction comme une importante destructivité qui porte sur le milieu familial proche. Question que peut être se posent les gens qui nous écoutent.

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Vers quel âge? Est ce qu'on détecte en général ces schizophrènes négatifs et donc dangereux?

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Alors, curieusement, les schizophrènes négatifs sont plus difficiles à détecter parce que c'est beaucoup moins bruyant que les schizophrènes positifs. Donc, souvent, le temps de latence de découverte d'un schizophrène, la format négative est beaucoup plus long. Quand vous débutez votre carrière de schizophrène par une bouffée délirante, par un épisode psychotique aigu, vous ne pouvez pas passer à côté. Vous avez un sujet qui, en quelques jours, va se mettre à délirer. Halluciné. Si vous passez pas à côté, par contre, celui qui va s'enfoncer tout doucement dans la schizophrénie en millions, tant dans sa tête des scénarii plus ou moins obscurs, voire violents.

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Celui là, vous risquez de passer à côté. Et souvent, la tolérance familiale est très importante parce que, justement, il n'y a pas de symptomatologie très bruyante dans ce type de dans cette catégorie là de schizophrènes. Est ce que c'est logique dans le rangement?

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Que vous avez vous dans votre spécialité? Est ce qu'il est logique que, interrogé, ed-Dine ne soit pas capable d'avouer les crimes qu'il a commis?

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Mais parce que parce qu'ils ne sont pas schizophrènes, ils sont à la fois psychotique, mais avec des éléments pervers. Parce que ce que vous avez d'ailleurs très bien décrit. Vous avez quand même de la nécrophilie, vous avez du sadisme, vous avez toute une espèce de cohabitation, de pulsions perverses extrêmement nettes et qui cohabitent avec les éléments psychotiques. Un psychotique à l'état pur. Il peut y avoir des éléments de persécution. Il va pas comme un chevreuil ou un cerf.

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Un individu qui a croisé sur son chemin les tueurs en série, ça reste quand même de très grands pervers, plus ou moins psychotique, psychotique ou pas psychotique, mais paraissent surtout des dernières années. Par ailleurs, alors justement, non, pas psycho. Pas ce pervers psychotique pervers. Parce que si vous êtes psychotique, pervers, les deux tiers, ce que j'évoquais tout à l'heure, vous êtes tout à fait punissable parce que vous n'avez pas finalement le gros trouble de l'adaptation et surtout, pas de perte de contact avec la réalité.

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Mais en règle générale, dans la clinique des tueurs en série, quand vous avez de la nécrophilie ou des passages à l'acte post-mortem, on dit classiquement que les psychopathologie pervers tueurs en série agissent surtout en anglais Menten, c'est à dire que leur jouissance se joue dans la maîtrise de la victime, dans la domination qu'ils ont vis à vis de la victime, dans la souffrance qu'il inspire la peur. C'est ainsi qu'à la jouissance du pervers, le psychotique lui fait souvent post-mortem un rapport sexuel post-mortem.

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Nécrophilie, cannibalisme? Comme vous l'avez évoqué tout à l'heure, ça déconnait de ce côté là. Ça penche quand même très sérieusement du côté d'une problématique psychotique.

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C'est une dernière question pour vous, docteur Aubin. Est ce qu'il y a un rapport entre les traumas de l'enfance et le développement d'une psychose? Parce que c'est ce que semblent dire les psychiatres à l'époque, qui sont interrogés au moment de la tentative de procès qui, finalement, ne pourra pas aboutir. Ils disent que c'est son rapport à sa mère qui a induit quelque chose de très pervers dans sa vie. Ou alors, est ce que c'est génétique le cas alors qu'il est soigné?

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Aujourd'hui, les, l'approche de la schizophrénie est complexifiée. On a eu une période où on était dans les mécanismes univoques. C'est soit psychologique, soit génétique, le fameux chromosome du crime. Aujourd'hui, on est dans un modèle complexe qui est d'ailleurs très intéressant. Le modèle est classique, il est bio, psycho social. Qu'est ce que cela veut dire qui a sans doute un support génétique chez les schizophrènes, ce qui est largement démontré. Il y a sans doute des éléments psycho pathologiques, des facteurs de stress, des facteurs de violences, de maltraitance.

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Et puis des facteurs sociologiques. Par exemple, la prise de toxiques. Donc, on ne peut comprendre une pathologie mentale lourde aujourd'hui que si on a une approche complexifiés, multiple, diffractée. Si vous simplifiez l'approche en disant c'est uniquement la mère qui a fait des dégâts redoutables parce que pendant des années, on a stigmatisé les mères en disant c'est à cause de vous que votre gamin est autiste ou psychotique. Or, on sait aujourd'hui que ça peut participer, mais en aucun cas une mère peut rendre le gamin psychotique s'il n'a pas une vulnérabilité génétique.

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Et aujourd'hui, c'est à peu près démontré, au moins pour la schizophrénie. Je vous remercie infiniment.

[00:40:58]

Clair avec vous, docteur Oba, c'est tellement rare. Les psychiatres, j'en connais d'autres qui sont pédagogues aussi. Mais vous aussi, c'est exceptionnel.

[00:41:07]

Si les centaines d'histoires disponibles, ces sans écoute et surtout ottintoise. 16.