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Christophe Hondelatte Bonjour a tous. Je vous raconte l'affaire Elodie Kulik, je sais, je l'ai déjà fait, mais je dois faire une mise à jour. Une sacrée mise à jour. Car Willy Bardon, qui, après 17 années d'enquête, avait été condamné à 30 ans pour le meurtre de celle qu'on avait appelé la banquière de Péronne, a été libéré il y a quelques jours. Libéré dans l'attente de son procès en appel. Alors je sais que ça a choqué beaucoup d'entre vous.

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Mais pour avoir une opinion là dessus. Pardon, mais il faut connaître l'histoire. Je vais donc vous rappeler les faits d'un bout à l'autre et après, je serai avec l'un des avocats de Bardon, maître Stéphane Dacko, du barreau d'Amiens, qui a obtenu sa libération, et avec l'avocat du père d'Elodie. Maître Didier Seban, du Barreau de Paris. La réalisation est signée Céline le bras.

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Christophe Hondelatte. Une nuit d'hiver dans la Somme, en janvier 2002. Elodie vient de passer la soirée avec un ami à Saint-Quentin, la grande ville du coin. Et maintenant, elle rentre chez elle, à Péronne, en voiture, dans sa Peugeot 106 grise. Elle connaît bien la route et le paysage, les champs de betteraves et de céréales à perte de vue. Sauf que là, il fait nuit. Il fait froid en dessous de zéro. Il y a du brouillard.

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Une nuit d'hiver en Picardie, elle emprunte la Nationale 29. Puis, après une vingtaine de kilomètres au rond point de l'usine Bonduelle, elle tourne à droite sur la départementale 44, ce qui s'est passé après? On ne sait pas qu'elle a fait une sortie de route toute seule parce qu'elle s'est endormie. Ou est ce que quelqu'un lui a fait une queue de poisson volontairement? Est ce qu'on l'a poussé hors de la route? On ne saura jamais. Toujours est il que minuit vingt pile, elle l'appel.

[00:02:03]

Le 18, les pompiers. L'opératrice du centre de secours d'Amiens qui a décroché, n'est pas près d'oublier son appel. Elle était effrayée. Terrifiée, elle hurlait J'ai clairement entendu des voix et des voix d'hommes comme des hommes qui s'approchaient d'elle, plusieurs hommes. Je lui ai demandé où, où êtes vous? Qu'est ce qui se passe? Qui êtes vous? Je n'ai pas eu de réponse autre que ces hurlements. Et ensuite, ça a coupé. J'ai essayé de la rappeler, mais ça n'a pas répondu.

[00:02:52]

A une heure moins dix, un automobiliste aperçoit dans ses phares la voiture d'Elodie dans un champ avec le clignotant qui marche toujours. Alors il s'arrête. Il descend. Il s'approche de la voiture. La portière passager est ouverte. Le plafonnier est allumé. Les clés sont sur le contact. La radio fonctionne encore, mais il n'y a personne. Juste un sac à main de femme.

[00:03:20]

Entre temps, les gendarmes ont reçu des appels d'autres automobilistes qui ont vu la voiture dans le champ. Alors il arrive. Ils ne sont pas au courant de l'appel aux pompiers et ce qui les surprend d'entrée, c'est que ça a l'air d'un accident, mais c'est un drôle d'accident. C'est une ligne droite. Où est le conducteur? Ou plutôt la conductrice, vu le sac à main? Bon, ça arrive si ça où elle avait bu après l'accident, elle a voulu éviter de souffler dans le ballon.

[00:03:49]

Elle s'est enfuie. La plaque d'immatriculation leur donne un nom. Elodie Kulik. Les gendarmes l'appellent chez elle. Réponse. Le lendemain matin, les gendarmes contactent la famille vous non plus, vous n'avez aucune nouvelle. Aucun contact. D'accord. Et puis les gendarmes découvrent l'existence du coup de fil aux pompiers et à partir de là bas, ça n'est plus un accident, c'est un meurtre ou au moins un enlèvement. Et ils se disent que ça peut être à voir avec le métier d'Elodie Kulik.

[00:04:29]

Elle dirige l'agence de la Banque de Picardie à Péronne. A 24 ans, elle est même la plus jeune directrice d'agences bancaires en France. Deux jours plus tard, le 12 janvier, à six kilomètres du lieu de l'accident, à la Tombi, une décharge agricole, un paysan tombe sur un corps, un corps de femme allongée sur le dos nu, les jambes pliées et relevées, un corps brûlé sur tout un côté, mais pas assez pour qu'on ne reconnaisse pas cette Elodie.

[00:05:12]

Quand ils arrivent sur place, les gendarmes se disent Il faut connaître pour venir planquer un corps ici, il faut forcément être du coin, garder ça dans un coin de votre tête.

[00:05:31]

Évidemment, les pompiers ont un enregistrement de l'appel téléphonique passé par Elodie juste avant de mourir. Il dure 26 secondes.

[00:05:40]

Les gendarmes lécouter une fois, dix fois, cent fois avec ce sentiment d'assister en direct à l'agression d'Elodie. C'est rare, c'est très rare, ça. On entend d'abord des cris, des hurlements et à la fin, des voix d'hommes qui s'approchent. Mais on ne comprend pas ce qu'ils disent. Alors on confie la bande à des experts acousticiens. Ils utilisent un outil dit de nettoyage pour enlever les bruits parasites. C'est mieux, mais malgré tout, personne n'est d'accord sur ce qu'il entend.

[00:06:11]

Certains entendent un homme qui dirait quelque chose comme il faut la finir. Et puis le mot batterie, mais d'autres n'entendent pas ça du tout. Et l'un des experts entend un homme utiliser le pronom vous, ce qui pourrait laisser penser que les hommes seraient au moins trois.

[00:06:30]

Écoute là, il y en a un qui a l'accent picard. Non, tu trouves pas? Ça, c'est l'accent du coin. Il a l'air plus âgé.

[00:06:41]

L'enregistrement téléphonique n'est pas le seul élément de cette enquête qui débute pas très loin du corps dans la décharge. On a retrouvé un préservatif plus âgé et son emballage et une serviette éponge blanche taché de sang et de peinture et un mégot de cigarette. Tout ça est pain béni pour le laboratoire. Ah, ça y est, on a les résultats de l'autopsie. Elle a été violée deux fois, une fois sans préservatif et une fois avec. Essaie le même sperme et donc la même personne qui l'a violée deux fois.

[00:07:20]

Et donc on a l'ADN du violeur, alors on le passe au fichier, bien sûr. Mais en 2002, il n'y a pas grand chose dans ce fichier. Ça ne donne rien. Au passage, on a aussi trouvé un ADN sur la serviette éponge, mais dégradé. Et au fichier, là encore, ça ne donne rien. A part ça, elle est morte, étranglée, à mains nues. Les traces sur le cou sont caractéristiques. Il n'y a pas de suie dans ses poumons, donc elle était déjà morte quand on a mis le feu à son corps.

[00:07:58]

Alors, est ce qu'il y a quelque chose dans la vie d'Elodie qui puisse mener à ces assassins? Faute de mieux. C'est par là que le gendarme commence et là, elle découvre une famille, les Kulik, une famille marquée par la tragédie. Chienne de vie, vraiment chienne de vie. Les parents d'Elodie, Jacky et Rose-Marie Kulik, ont d'abord eu deux enfants, Karine et Laurent. Ils sont morts tous les deux dans un accident de voiture.

[00:08:27]

Ils sont passés à travers le pare brise et Elodie est née juste après comme une revanche de la vie. Et la voilà à la morgue à son tour. Est ce qu'elle avait un amoureux? Elodie, Manon?

[00:08:48]

Rien d'installé, quelques aventures, mais rien de plus. De toute façon, les gens disent que c'était une femme très indépendante quand elle se faisait draguer. Vous savez les envoyer balader sans agressivité, mais fermement. Intéressant ça. Est ce qu'elle aurait pu conduire un homme le jour de son assassinat? Les gendarmes reconstituent son emploi du temps. Minute par minute, le matin, elle est allée à son travail à pied. l'Agence du Crédit de Picardie de Péronne est tout près de chez elle.

[00:09:19]

A midi, elle a déjeuné avec deux collègues à côté de la banque, à la brasserie La Picardie. Je reviens en quelques commentaires.

[00:09:27]

Un peu macho, sans doute. À la table d'à côté, c'étaient des ouvriers du bâtiment. Moi, à mon avis, rien de grave. Ensuite, elle a enchaîné les rendez vous à l'agence jusqu'à 17h45, sans incident. Après, elle a pris sa voiture pour aller voir son ami Hervé à Saint-Quentin. Ils avaient rendez vous dans un bar à tapas, Le Latino. Qu'est ce que je peux vous dire? Que mes serveurs se sont gentiment disputés pour lui servir son Coca cola?

[00:09:54]

Quoi? J'en laisse, moi la blonde, c'est pour moi. Finalement, c'est moi qui m'en suis occupé. Ensuite, avec Hervé, ils sont allés manger dans un resto chinois et après on est allé chez moi, on a bu un thé et il est rentré chez Zen. Vers minuit, vous acceptez un prélèvement de votre ADN. Monsieur. Oui, bien sûr, son problème. Négatif négatif aussi l'ADN de son dernier petit copain et de celui d'avant.

[00:10:29]

Un coiffeur avec lequel la rupture s'était mal passée. Les gendarmes s'intéressent ensuite à ses clients, à la banque et les collègues d'Elodie leur racontent une histoire bien intéressante.

[00:10:44]

Ce soir là, figurez vous que quand elle est partie à la fermeture de l'agence, il y avait un gars qui l'attendait dehors avec un homme qu'elle avait connu au réveillon. Il voulait la revoir parce qu'il en pensait pour elle. Quoi? Et c'est une piste, ça? Ce dragueur? Les gendarmes le retrouve. C'est vrai que je l'ai un peu dragué, mais bon, m'a éconduit. Je ne vais pas insister. Est ce que vous acceptez qu'on pratique sur vous un test ADN?

[00:11:12]

Monsieur Robrieux, pas de problème. Ni Gatlif. Arrive l'été 2002 et à ce moment là, les gendarmes pensent avoir affaire à un tueur en série parce que le 9 juillet, on retrouve le corps d'une jeune femme de 19 ans, Patricia Leclerc, à moins de 30 kilomètres de l'endroit où est morte Elodie. Scénario très proche. Elle a été roué de coups et violée pour l'achever. Son agresseur l'a écrasée avec une voiture. Un mois et demi plus tard, le 21 août, dans la même région, Christelle Dubuisson, 18 ans, est tué à coups de couteau et écrasé par une camionnette.

[00:12:01]

Et aucune piste. Est ce que ça ne serait pas le ou les mêmes?

[00:12:12]

Je vous ai parlé de la malédiction des Kulik, la maman d'Elodie, Rosemarie, qui a perdu ses trois enfants, les deux premiers à travers le pare brise, et Elodie, violée, étranglée et au bout du rouleau. Elle est au fond du fond de la dépression, alors elle avale un flacon de mort aux rats et elle tombe dans le coma. Elle va y rester dans le vent pendant neuf ans. Son mari, Jacky, va lui rendre visite tous les jours en réanimation et tous les jours à voix basse.

[00:12:46]

Il va lui raconter l'avancée de l'enquête qui sans doute, n'entend pas, mais qui, peut être, perçoit l'énergie de son mari qui se bat, qui ne lâche rien.

[00:12:58]

Nous sommes en ligne avec Jacky Kulik. Vous êtes le père d'Elodie, assassinée en janvier. C'était important pour vous d'être reçu par le ministre de l'Intérieur. Pour moi, c'était important d'être reçus par Nicolas Sarkozy. L'actualité est horrible dans un même périmètre. Les représentants de l'Etat à différents endroits voulaient avoir des garanties quant à l'enquête et personnel qui était affecté à l'enquête enquête. Finalement, il n'y a pas de lien entre le meurtre d'Élodie et les affaires du mois de juillet et du mois d'août, on a retrouvé l'assassin des deux filles.

[00:13:46]

Il s'appelle Jean-Paul Lecomte. Il sera jugé pour ces deux affaires et condamné pour Elodie. Il a un alibi en béton. Parce que quand elle est morte, il était en prison. Le soir et la nuit du meurtre d'Elodie, 14.000 téléphones portables ont accroché le relais téléphonique proche des lieux du drame. Ça fait du boulot et ça ne donne rien. Les gendarmes finissent par installer des barrages la nuit autour de l'usine Bonduelle.

[00:14:20]

Bonsoir Monsieur Gendarmerie nationale, nous cherchons des témoignages sur la nuit du 10 janvier dernier, vers une heure du matin et le soir où Elodie Kulik a été tuée. Bah moi, je ne suis pas passé par ici le 10 mai, mais quand j'ai vu dans le journal ce qui s'était passé la veille, le 9. J'ai vu une femme ici dans le coin se faire faire importuner par une voiture derrière. Vous devriez vous renseigner. Ça se fait beaucoup, non?

[00:14:49]

Pas. Les gendarmes interpellent quelques fous du volant. Leur ADN ne correspond pas. Et les années s'écoulent.

[00:15:03]

Pour Jacky Kulik, des années de chagrin ininterrompu et tous les jours, il va voir Rose-Marie à l'hôpital pour lui raconter cette enquête qui n'avance pas. Et ça dure comme ça jusqu'en 2011 et en 2011. Rose-Marie, cette pauvre femme, elle s'éteint sans jamais avoir repris connaissance. Et donc, elle n'est pas là. Le 8 janvier 2012, quand on commémore les dix ans de la disparition d'Elodie. Et elle n'est pas là non plus qu'en huit jours après le 16.

[00:15:36]

Le juge d'instruction rappelle Jacky pour lui annoncer la nouvelle à la nouvelle qui l'attendait depuis tant d'années. On a identifié l'agresseur d'Elodie. C'est un miracle, un miracle que l'on doit à un gendarme, un capitaine qui rentre tout juste d'un stage à Quantico, l'Académie du FBI aille aux Etats-Unis et là bas, il a découvert une nouvelle technique pour exploiter l'ADN. Quand, dans une enquête, on a une empreinte génétique qui ne donne rien. Quand on la passe au fichier, ça s'appelle la technique de parentèle.

[00:16:14]

C'est une idée de génie. Au lieu de passer au fichier un ADN complet, un ADN qu'on appelle nucléaire, qui est la carte d'identité de chaque individu, on soumet au fichier un ADN partiel qui lui caractérise tous les membres d'une même famille. Sam multiplie les chances. Si vous n'avez pas le tueur dans le fichier, vous avez peut être son père ou sa mère, ou son frère ou son grand père. Les gendarmes de la Somme ont donc appliqué cette technique à l'affaire Elodie Kulik.

[00:16:46]

Ils ont fait passer au fichier les ADN dont ils disposent en mode partiel. Et Bingguo? Ça a marché. Ils ont trouvé dans le fichier quelqu'un qui est de la même famille que le violeur tueur d'Elodie. Cet homme est en prison pour une agression sexuelle sur un mineur, mais il a un fils. Et ce fils s'appelle Grégori Fiard.

[00:17:13]

Mais le drame, c'est que ce Grégori Viart est mort. On ne peut pas le mettre en examen. Il est au cimetière. Il est mort en 2003 dans un accident de la route. On a exhumé son corps au cimetière pour prélever son ADN. C'est bien lui. Aucun doute. Le seul espoir maintenant, c'est d'identifier parmi ses amis des complices. Il faut fouiller dans la vie de ce Grigoris via et identifier ses amis de l'époque. En janvier 2002, quand il a agressé Elodie, il avait 23 ans.

[00:17:51]

Il était plombier chauffagiste dans un petit village proche de Péronne Montsouris. Son rôle? Il avait repris l'entreprise de son père quand l'autre était parti en prison. Les gendarmes font le tour du village. Rivière hors tension, Alcock et bossez bien, voilà un sacré looser quand il était roublard. Il était magouilleur.

[00:18:15]

Grégori Vierre fréquentait assidument deux bistrots du village. Grégori, quand il avait vu, était bien commode. Aller voir son ex-femme vous en parlera. Il l'a batter. Et à part ça, Grégori Viart faisait aussi partie d'un club de 4 4 et il faisait aussi de la moto propre. C'était un super bon boulot. C'est ça. On a bien compris son accident en 2003. On boit jour et il s'est encastré dans un camion de betteraves qui arrivait dans l'autre sens, mort sur le coup.

[00:18:51]

Un pilote comme lui, on l'a bien compris. Et les copains, ses copains, parce que c'est ça qui nous intéresse. Il avait une bande de copains amateurs comme lui, de bagnoles et de moto avec eux. Ils faisaient des virées entre potes, le plus souvent à Saint-Quentin. Renseignements pris dans la bande, ce n'était pas lui le leader ou Grigoris de tout bord, meneur du tout. Il prenait avec, n'était plus un jeu de tête brûlée.

[00:19:17]

Et d'ailleurs, en menant leur enquête, les gendarmes s'aperçoivent qu'il y a eu beaucoup de morts dans l'entourage de Grégori Vía et de sa bande 3 morts la même année 2005. Julien, 20 ans, carbonisé dans une voiture de location. Éric, retrouvé mort dans un canal sans eau dans les poumons, mais avec des traces de coups et le foie éclaté. Et Nelson, 17 ans, retrouvé mort dans un canal, lui aussi sans eau, dans les poumons et avec des traces de coups.

[00:19:44]

Ça vous donne une idée de la bande? Tout sauf des enfants de chœur.

[00:19:53]

Les gendarmes font un travail titanesque.

[00:19:56]

Il identifie soixante et une personnes dans l'entourage de Grégori via les profils. Et les place pour certains sur écoute. Et le 16 janvier 2012, à 6 heures du matin, ils en interpellent sept.

[00:20:11]

Sept hommes ont été interpellés et placés en garde à vue ce matin. Quel est le profil de ces sept suspects?

[00:20:18]

Il est placé en garde à vue. Et pour provoquer un électrochoc, il leur faut écouter chacun à leur tour l'enregistrement de l'appel d'Elodie aux pompiers, disant plutôt vous écouter et vous me dites si vous reconnaissez quelqu'un, c'est drôle.

[00:20:38]

La voix avec l'accent picore. On dit quelque chose, c'est Willy Willy Bardon.

[00:20:48]

Sur les sept interpellées, cinq disent c'est Willie et Willie fait partie à ce moment là des gardés à vue et a lui aussi, on fait écouter la bande au gros mot.

[00:21:05]

Et puis, il comprend le piège. Non, ça ressemble, monsieur Bourmaud.

[00:21:12]

Ce Wiliam Bardon, dit Willie, était le grand copain de Grégory Viart. C'est un costaud au tempérament un peu vif, mais sans casier judiciaire, et qui est un bistrot, le Wils bar dans un petit village. Et donc, à l'issue de sa garde à vue, Willy Bardon est déféré chez le juge. Et dix ans après, il est mis en examen pour enlèvement, séquestration, viol en réunion et meurtre. Et il file en prison. Parmi les gens qui ont reconnu Willy Bardon à sa voix, il y en a un qui est très convaincant, qui s'appelle Romuald.

[00:21:49]

C'est le neveu de Willy. En garde à vue quand on lui a fait écouter la bande, il a dit Je pense que c'est Ouija 98% et Willy. Le juge décide de le confronter à Willy Bardon. J'ai écouté la bande trois fois. Je t'ai reconnu aux élus. C'est toi, Omura, c'est pas moi, je te le jure. Par ta voix, pourtant. On dirait ma voix de corps, mais c'est pour moi. L'instruction ne trouvera aucune autre preuve contre Willy Bardon, rien d'autre que le fait que lui même, avant de faire marche arrière, et plusieurs de ses amis l'ont reconnu dans l'enregistrement.

[00:22:33]

C'est limite pour renvoyer quelqu'un devant une cour d'assises. Et d'ailleurs, pendant quelque temps, le juge tergiverse et les avocats de Willy Bardon en profitent. Ils obtiennent en avril 2014 qu'ils sortent de prison après 13 mois. D'abord avec un bracelet électronique. Et puis, au bout de deux ans, sans rien du tout juste un contrôle judiciaire. Un temps, on pense avoir identifié un troisième homme. Et puis, finalement, non. Mais le juge a décidé d'aller jusqu'au bout.

[00:23:04]

William Bardon est renvoyé devant la cour d'assises et on verra bien si les jurés trouveront matière à le condamner.

[00:23:17]

Le procès de William Bardon s'ouvre le jeudi 21 novembre 2019 devant la cour d'assises d'Amiens. Il comparaît libre. Il n'est pas dans le box, donc, mais sur le banc aux côtés de ses avocats. Le premier jour, comme souvent, on tente de cerner la personnalité de l'accusé. Son ex-compagne, Christelle, vient à la barre. C'est vrai qu'au fil des années. Il a sombré dans l'alcool, quoi! C'était en bon père. Jamais été méchant avec nous.

[00:23:50]

Et là, mettre ce bon, l'un des avocats de la famille Kulik intervient voulait dire qu'il ne s'est jamais pris à vous, madame.

[00:23:59]

OISSU. Je reconnais que j'étais soumise, mais il m'a insulté quand il avait bu. Vous avez des exemples, peut être d'insultes, madame? Il m'appelait grosse vache. Il me disait toujours rien en foot. Pour moi, c'est de la merde du tout rapporte pas assez.

[00:24:24]

Le cinquième jour, le président de la cour d'assises fait diffuser l'enregistrement. Il le fait diffuser dix fois de suite, pas par haut parleur, mais par casque, pour tenter de pallier la mauvaise qualité. Vingt six secondes d'horreur sur leur banc. Les proches d'Elodie se bouchent les oreilles une fois de plus. Personne n'entend la même chose. Et l'expert de la gendarmerie met tout le monde en garde. C'est normal. C'est beau l'écouter plusieurs fois. Vous vous n'entendrez pas la même chose.

[00:24:53]

À la dixième écoute ou à la 30ème? Et là, la défense de Willy Bardon fut cité comme témoin. Un universitaire, je dirais que les expertises réalisées à l'oreille. Ne relève d'aucun domaine de la science. Dans de telles conditions d'écoute? Pour moi, la fiabilité est proche de zéro. Romuald, le neveu de Willy Bardon, qui, en garde à vue, a reconnu la voix de son oncle 98%, est appelé à la barre. C'est le témoin clé.

[00:25:30]

Une grande partie de l'accusation pèse sur sa certitude. J'ai dit que je reconnaissais sa voix. Fait avec le recul, on peut se tromper. En fait reconnu pogos. C'est le gendarme Gouil, ils m'ont orienté. Je n'ai pas l'impression, monsieur, que on vous est forcé à reconnaître cette voix. Bossue. Les gendarmes m'ont dit tellement de choses sur lui. Romuald a changé d'avis, mais pas les autres. Au total, six témoins viennent confirmer à la barre qu'ils ont reconnu et qu'ils reconnaissent toujours la voix de Willy Bardon.

[00:26:11]

Et lui, il avait reconnu sa propre voix en garde à vue. Force corrodé chez votre voix, c'est votre voix? Jamais habituellement l'impression. J'ai fini par dire qu'il y avait un homme qui me ressemblait, c'est tout. Corinne Hermann, l'avocate du père Jacky Kulik, partie civile, se lève pour plaider. Elodie. Et morte, figée dans un viol. Un viol d'une telle sauvagerie? Que son sexe en été déchiré. Elodie, dont le corps a été abandonné près d'un tas de fumier.

[00:27:01]

Souvenez vous en. Elle avait le visage brûlé, noirci comme du charbon. Elle qui était si belle. Elle n'avait plus de cheveux. Willy Bardon nous dit. J'aime les femmes. Je ne peux pas vous laisser dire ça, monsieur pardon. Vous aimez? La jouissance qu'elle vous apporte, oui, vous aimez le sexe jusqu'à l'ultime. Vous aimez les gang? Bang! Vous aimez les prostituées? Oui, vous dites aimer les femmes. Mais vous êtes une injure aux femmes.

[00:27:44]

L'avocate générale plaide ensuite. Il n'est absolument pas rare. De condamner sans preuves scientifiques, mais uniquement sur la base de témoignages humains. Ce qui compte, c'est votre intime conviction. Je vous demande un minimum de 30 ans de réclusion criminelle pour M. Bardon, avec une période de sûreté des deux tiers. Trois avocats se succèdent ensuite pour défendre Willy Bardon. Ce dossier est un château de sable. Les expertises de reconnaissance vocale sont une fumisterie.

[00:28:21]

l'ADN serait une preuve formelle de la culpabilité de Willy Bardon, mais il n'y a nulle part, nulle part l'ADN de Willy Bardon, nulle part. Dans ce dossier, écoutez moi bien, on a voulu trouver coûte que coûte un coupable vivant. Quitte à en fabriquer. Willy Bardon a le dernier mot, monsieur Kulik. Je suis innocent. Je vous le jure, il n'était pas. Les jurés ont suivi l'avocat général Willy Bardon est condamné à 30 ans de réclusion criminelle.

[00:29:08]

Jacky Kulik se lève. Il est en larmes et à ce moment là, Willy Bardon, quelque chose de sa poche droite. Il l'avale et de l'autre main, il avale par dessus une bouteille entière d'eau. On mette un peu de temps à comprendre qu'il est en train de tenter de se suicider. On le sort, on l'amène d'urgence à l'hôpital. Pronostic vital engagé. Il a avalé un pesticide, mais il va s'en sortir juste à temps pour faire appel.

[00:29:39]

Et en attendant son deuxième procès, il file en prison et depuis sa prison, il continue de dire que je suis innocent. C'est pas moi. Il y a erreur. Et dans l'attente du procès en appel, ses avocats déposent une première demande de remise en liberté, refusée, une deuxième demande de remise en liberté refusée. Mais ils ont des arguments. Et le premier est que tout accusé qui a fait appel est présumé innocent. C'est la loi assez rarement appliquée, mais c'est la loi.

[00:30:13]

Et leur deuxième argument, c'est qu'il était libre avant son premier procès et qu'il s'est présenté à l'audience. Donc, il n'y a pas de risque. Ses avocats déposent alors une troisième demande de remise en liberté acceptée. Et fin septembre 2020. Willy Bardon sort de prison et il accorde une interview à France 2 pour dire qu'il est innocent.

[00:30:36]

Aujourd'hui, il faut qu'il comprenne que je n'ai rien à voir là dedans. On me voit pour quelqu'un qui aurait violé. Je n'ai jamais violé personne. On me voit pour quelqu'un qui aurait tué quelqu'un. Je n'ai jamais agressé personne pour dire même une bagarre. Je ne sais pas du tout.

[00:30:54]

Son procès en appel devrait avoir lieu dans le courant de l'année 2021 et on verra à ce moment là s'il mérite la confiance que les juges qu'ils l'ont laissé sortir lui ont accordé. Voilà donc pour cette histoire avec sa dernière mise à jour, alors je sais que la libération de Willy Bardon a pu choquer certains d'entre vous qui ne l'ont pas comprise. Et c'est donc tout naturellement je me tourne vers l'un des avocats qui a obtenu cette libération. Avocat de Willy Bardon, maître Stéphane d'Accous, du barreau d'Amiens, est là.

[00:31:42]

Bonjour Maître, bonjour monsieur. Vous me consideré mettre d'un coup qu'il est assez rare et tout de même qu'un condamné pour meurtre soit libéré dans l'attente de son procès en appel. Ça arrive parfois pour des histoires de délais trop longs entre le procès initial et le procès en appel, mais assez rarement dans les mois qui suivent la condamnation.

[00:32:03]

Ce n'est pas une première, mais presque.

[00:32:05]

Oui, c'est relativement rare. Ceci dit, monsieur Bardon était libre avant son procès en première instance. Il est présent à chaque audience. La Cour a considéré que la conscience qui lui aurait été accordée s'il avait respecté pouvait être à nouveau accordée. C'était votre meilleur argument. Ça, c'était notre meilleur argument, avec purement et simplement l'application de la loi puisque encore une fois, toute personne est présumée innocente avant qu'elle soit jugé et condamné définitivement. Et la détention provisoire?

[00:32:35]

Comme son nom l'indique, puisque c'est une détention avant condamnation, ne doit rester provisoire que le temps nécessaire pour le bon déroulement de l'information.

[00:32:43]

Vous avez tout à fait raison. C'est l'esprit absolu de la loi, mais il n'est jamais existé.

[00:32:50]

Il est rarement appliqué. Et vous avez raison. Les magistrats qui ont rendu cette décision ont premièrement rendu une décision scrupuleuse en droit et un couteau qualifié de courageux. C'est d'ailleurs pour information un peu technique.

[00:33:03]

Qu'est ce qui prend cette décision? C'est la chambre de l'instruction alors que c'est la chambre de l'instruction parce qu'on est entre les deux procès.

[00:33:09]

C'est la même chambre de l'instruction qui a décidé qu'il devait comparaître devant la cour d'assises, pas la même chambre de l'instruction.

[00:33:17]

Pour une raison bien simple, c'est que c'est la chambre de l'instruction d'Amiens qui l'avait renvoyé devant la cour d'assises. Et là, dans la mesure où il était détenu dans le ressort du chambre de l'instruction de Douai, c'est cette dernière qui a rendu la décision.

[00:33:31]

Alors, évidemment qu'on est tenté de penser que peut être vous êtes tenté de penser que derrière cette décision grave, l'hypothèse d'une erreur judiciaire, puisqu'on sait qu'un détenu condamné et acquitté qui a fait de la prison doit les indemniser. Est ce que dans votre idée, la chambre de l'instruction dit ou alors pour avoir à lui verser trop d'argent, on laisse sortir avant son procès en appel?

[00:33:56]

Imaginez un seul instant que ce soit quelque chose qui nud les magistrats. On a un dossier extrêmement difficile, un dossier avec pas ou peu de preuves contre lequel la position que nous défendons puisqu'il n'y a pas d'ADN. Il n'y a pas de témoin. Il n'y a pas d'élément matériel qui permettrait de mettre en cause monsieur Bardon. A savoir, oui, avec des experts qui nous disent on ne peut pas reconnaître une voix. Ou alors alors que certains issus du Café du commerce d'Al-Sissi, je reconnais tout à fait la voix de mon voisin.

[00:34:27]

Je pense qu'on a tous été bernés au moins une fois dans notre vie par quelqu'un au téléphone dont on pense que c'était trop tard. Et on s'est trompé.

[00:34:34]

Pour vous, il n'y a pas la chambre de l'instruction quand elle le laisse sortir. Dans l'attente de son procès en appel, on ne va pas une seule seconde au fond du dossier.

[00:34:43]

Alors écoutez, très franchement, je pense que si jamais il y avait des éléments qui permettraient comme monsieur Bardon, il est évident qu'il n'aurait pas été remis en liberté. C'est très rare. Comme vous l'avez dit en préambule, qu'une personne condamnée, même dans l'attente de son appel, fasse l'objet d'une remise en liberté. Généralement, quand on est en liberté, c'est vrai qu'il y a une vraie question aussi sur le fond du dossier.

[00:35:05]

Donc, pour vous, d'une certaine manière, la chambre de l'instruction s'exprime un peu sur le fond en disant ça tient à tellement peu ce verdict qu'on peut raisonnablement le laisser sortir son sentiment. Est ce que vous êtes certain, maître d'Accous, que Willy Bardon sera présent à son procès en appel?

[00:35:24]

Ecoutez, je suis avec gens de la sauvegarde de l'ensemble de ses interrogatoires. J'ai un ensemble de scénarios interrogatoire devant le juge d'instruction quand il était libre et j'étais tous les jours à ses côtés lorsqu'il a comparu devant la cour d'assises. S'imaginer à quel point c'était une charge émotionnelle et un poids immense que de comparaître alors que vous savez que vous risquez d'interpréter.

[00:35:49]

Mais vous savez, c'est lui une fiole de pesticide parce qu'il y a deux risques qui scarpa à l'autre bout de la planète. Et puis, qui se suicide, alors?

[00:36:00]

Tu as déjà tenté de se suicider tout, a t il lâché.

[00:36:03]

Il a expliqué pourquoi. Très clairement, il ne supporte pas la prison parce qu'il se sent bien. Je ne savais pas qu'il avait ça dans sa poche, sinon je l'aurai n'aurait bien évidemment pas le dénoncer. Mais j'aurais alerté les surveillants pour. Dans une dernière observation sur le fait d'être présent ou pas, je rappelle quand même que, vilipendant lorsqu'il est appelé par les gendarmes, les gendarmes viennent chez lui pour perquisitionner et l'arrêter. Il n'est pas chez lui. Il est à une centaine de kilomètres de chez lui.

[00:36:32]

On lui passe un coup de téléphone. Monsieur, c'est la brigade de gendarmerie. On veut vous entendre. Vous savez, il avait déjà été entendu. Il avait été tourné autour de lui, donc il savait très bien chercher pour ça. Il fait demi tour avec son véhicule près de 100 km et il se présente devant les enquêteurs, de même qu'il a demandé à plusieurs reprises tout au long de l'instruction, tout au long de l'enquête. Comprenne son ADN.

[00:36:58]

On sait qu'il y a énormément d'ADN sur place et on sait que Grégoire a été identifié à ce jour. Merci beaucoup.

[00:37:05]

Maître Dako et naturellement. Maintenant, je me tourne vers l'avocat de Jacky Kulik, le père d'Elodie, un ténor du barreau de Paris, maître Didier Seban. Bonjour maître, c'est. Je connais un peu Jacky Kulik que j'ai déjà interrogé ici. Je suppose qu'il a pris cette libération comme un coup de couteau.

[00:37:29]

Oui, effectivement. Mais vous savez, Willy Bardon avait déjà été libéré pendant l'instruction de l'enquête, pendant l'instruction. Donc, au fond, c'est peut être un deuxième coup de couteau, mais il est vaillant, il est combatif et il pense que la cour d'assises d'appel confirmera le verdict de première instance.

[00:37:47]

C'est à dire que vous ne venez pas me dire ici, c'est un scandale. Je ne crie jamais une libération avec un scandale. Ce n'est pas le rôle de l'avocat de la partie civile. Je dis juste que on prend des risques forts puisque Willy Bardon a, pendant l'instruction, fait pression sur des témoins. Ils l'ont dit menacé, insultés. On prend un risque. La Cour d'appel a pris un risque terrible de voir un certain nombre de témoignages ou d'éléments qui ont été réunis difficilement par les gendarmes parce que c'est un peu la loi du silence.

[00:38:25]

Elles vont être abandonnées parce que Bardon ne supporte pas qu'on vienne me dire qu'il est l'auteur de ce crime. Et tout ça parce qu'il se pense innocent. En tout cas, il soutient qu'il n'est pas que les éléments à charge sont largement suffisant pour qu'il soit condamné.

[00:38:42]

C'est à dire que vous dites vous êtes convaincu à cent pour cent de la culpabilité de Barton?

[00:38:51]

Bien sûr, mais vous savez, on n'est pas les seuls. Trois magistrats, trois juges d'instruction qui ont décidé de le renvoyer devant la cour d'assises, trois magistrats de la Cour d'appel qui ont décidé de le renvoyer devant la cour d'assises. Une cour d'assises complètes qui, après quinze jours de débats, a considéré que les charges étaient suffisantes pour le condamner à 30 ans de réclusion criminelle. Donc, ça n'est quand même pas dire simplement l'opinion publique ou ses avocats.

[00:39:16]

C'est des juges qui ont été amenés à examiner ce dossier. En tout cas, les juges d'instruction en charge de l'instruction ont considéré qu'il y avait des charges suffisantes pour le renvoyer devant la cour d'assises et la cour d'assises pour le condamner à 30 ans de réclusion criminelle, sur réquisitions de deux avocats généraux. Donc, on est. On est à près de dix magistrats qui se sont penchés sur le dossier et qui considèrent qu'il y a des charges très lourdes contre Willy Bardon.

[00:39:38]

Du côté de la défense, on me dit il n'y a rien, c'est le vide. Ecoutez, nous verrons ce que portera la cour d'assises d'appel, mais nous sommes convaincus qu'elle confirmera la décision de première instance parce que maître d'Accous, l'un des avocats de Bordeaux avec lequel je parlais un instant.

[00:39:52]

Dites lui. Évidemment, il pense que plane le spectre de l'erreur judiciaire, c'est à dire que la chambre de l'instruction qui prend la décision de le laisser sortir dito. Si ça tient à peu de choses, sa condamnation ne prend pas de risque.

[00:40:07]

Pas du tout. La cour dans l'action ne sera pas possible. Oui. Ecoutez moi, je ne peux pas me mettre dans l'esprit des juges qui ont décidé de le libérer et ils ont considéré qu'il avait été libéré une première fois et s'est présenté devant la cour d'assises. Et donc, que le risque ne se présente pas était faible puisqu'il a montré qu'effectivement, il venait devant la justice. Moi, j'ai constaté malgré tout qu'il avait tenté de se suicider. A l'occasion du verdict, on n'était pas passé loin du fait qu'il lui arrive de prendre un risque aussi de le libérer, qu'on s'est jamais complètement la vérité sur cette affaire.

[00:40:42]

La Cour d'appel a décidé autrement. L'essentiel, c'est la juridiction de jugement qui dira le droit dira s'il est coupable ou innocent. Nous irons, considérant que les charges le concernant, sa personnalité, les éléments qui ont été débattus dans la première cour d'assises et qui l'ont convaincu vont amener la cour d'assises d'appel à confirmer cette décision.

[00:41:04]

Vous savez ce qui est intéressant de parler avec vous? C'est bon. Je pensais vous coincer, mais j'étais naïf. C'est que vous grimpez pas au rideau parce qu'en vérité, vous êtes aussi un avocat de la défense. Souvent, ce que vous déposez vous aussi des demandes de remise en liberté, c'est à dire que. Savez vous ce qui est appliqué par la chambre de l'instruction? Ce n'est que l'esprit très littérale de la loi, quasiment jamais appliquée.

[00:41:25]

Effectivement, normalement, si quelqu'un offrait des garanties de représentation, il n'y a pas de risque de pressions sur les témoins que la chambre de l'instruction doit normalement libérer Willy Bardon. Je pense qu'il y avait des risques de pressions sur les témoins, mais écoutez, elle l'a fait. Nous irons devant la cour d'assises d'appel. Ne sont, c'est son droit le plus strict. Ça ne me choque pas. Rien ne me choque là dedans. Ce qui me choque, c'est évidemment que on a mis tant d'années le budget, tant d'années d'honnête vérité à Jacky Kulik.

[00:41:57]

Maintenant, la défense a décidé de contester cette vérité judiciaire. C'est son droit le plus strict. Je vous remercie beaucoup.

[00:42:03]

Mètre seconde, sous des centaines d'histoires disponibles, remplaçant l'écoute et certains autres. 16.