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Christophe Hondelatte. Si vous n'avez jamais compris pourquoi Gérard Depardieu est un peu brut de décoffrage, alors je vous conseille d'écouter son histoire. Vous allez tout comprendre, tout et sans doute tout lui pardonner. Je vais vous raconter son enfance à Châteauroux jusqu'à ses débuts au théâtre et au cinéma. Un récit que je tire directement de ses mémoires, publié chez IXO et aujourd'hui au Livre de poche. Ça s'est fait comme ça. Et en attendant qu'un jour, il accepte de débriefer lui même son histoire.

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Chacun verrait tout à l'heure l'écrivain Lionel Duroy, avec lequel il a écrit cette autobiographie. La réalisation est signée Céline.

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Christophe Hondelatte. Quand j'avais 2 ou 3 ans, ma mère me disait en caressant la tête avec amour avec un mot robot dire qu'on a failli tuer toi Roland. Leur dire qu'ils devaient être Souilah. Heureusement qu'il est venu du bois mignon.

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Oui, elle m'a raconté tout ça.

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Les lettres, les aiguilles à tricoter, les queues de cerises.

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Tous ces Bachant, ce troisième enfant qu'elle ne voulait pas. Et moi, c'est moi, Jira.

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Une fois que les contractions sont venues et puis que je suis sortie, il n'y avait plus de rancune. Ils m'ont aimée à leur façon, à leur manière, sans occulter ni les chagrins, ni les peurs, ni les honte. Les aiguilles à tricoter. Ça ne veut pas dire que tout ça a fait de moi quelqu'un de malheureux. Non, pas du tout. Mais ça a fait de moi quelqu'un qui est à l'affut de la vie. On habitait devant l'école, le quartier de L'homme A à Château un deux pièces les uns sur les autres, une baraque où ça pue le pot.

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Putain que ça bué, on ne l'avait pas. On se laver une fois par semaine.

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Chez nous, on disait pas bonjour. Jamais personne ne disait bonjour à personne. C'était comme ça, la vie. Tu l'apprenait en la regardant. Pas d'homos, jamais la vie. Tu l'apprenait en voyant dans la cuvette verte le vomi. Dédé, mon père qui rentrait librement quand il n'avait pas vomi dans la rue. Et tu l'apprenez quand tu voyais ma mère l'Ilec, toujours enceinte, qui se taper sur le ventre. Tout l'apprenez par les coups, les cris, les poignées de cheveux.

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Le DD René Depardieu mon père est né en 1923 à Mon Chevrier, un village berrichon de 400 habitants, puisqu'il a fréquenté un peu l'école. En tout cas, il n'a jamais su ni lire, ni écrire, ni jamais non plus.

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Trop parler Brunhoff. Borlon. Une forme de grognement qui ne débouchée jamais sur aucune phrase. Lirette, ma mère, l'image qui me vient, c'est celle d'une vache. Quand je pense à elle, je la vois en vache, les mamelles gonflées, le lait, le ventre énorme. Moi, je ne l'ai pratiquement connue que grosses enceintes, avec dans le regard cette résignation, ce fatalisme que l'on croise dans le regard des vaches laitières. En 45, tu met au monde Alain, l'aîné.

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En 47. Hélène, 24 ans, déjà deux enfants. Et c'est bien pourquoi tu ne veux pas de troisième. D'autant qu'en même temps qu'elle se découvre enceinte de moi, la Lillet découvre un secret qui lui klass le cœur. Son père est devenu l'amant de la mère du DD. Les deux vieux baise comme deux jeunes amants à quelques pas de chez nous. Ils sont en train de saloper son histoire d'amour. Elle a failli s'enfuir et quitter son Rohner pour trouver la paix ailleurs.

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C'était ça. Des aiguilles à tricoter. C'était l'envie de fuir. Seigneur, faites que ce troisième enfant ne vienne jamais que je puisse partir. Et moi, en naissant. Eh bien, j'ai volé les jambes de ma mère. Je l'ai empêchée de partir. Je l'ai condamnée à la résignation. Il faut quand même que je vous dise que pour moi, ma lettre n'a pas toujours été qu'une vache. On a eu quelques mois d'un bonheur insouciant. J'ai 5 6 ans.

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Elle m'assois à l'arrière de sa bicyclette et nous partons aux provisions. Il fait beau. Elle pédale dans une robe légère sous le soleil du printemps. Je l'entends chantonner et à ce moment là, elle est heureuse de vivre et je suis sûre que j'y suis pour quelque chose.

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Et puis, la voilà de nouveau enceinte. J'ai 7 ans quand Catherine pointe le bout de son nez en 1955, d'aider les sorties se bourrer la gueule et la sage femme est bien contente de me trouver là. Tu vas me faire chauffer des bassines d'eau. Et puis apporte donc des serviettes. Allez y, poussez wez. Poussez, poussez, maman, pousse pousse. Quand la tête apparaît, eh bien, je fais comme dit la femme. Je tire, je tire avec elle.

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Tu peux y aller. C'est du caoutchouc. N'aie pas peur. Allez, tire, tire. Voilà, ça vient. Regarde si elle est pas belle, Tapie.

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Te1 et c'est encore moi qui coupe le cordon et elle me la fout dans les bras. Alors, pour la faire respirer, toute la bascule wala, mais non, pas comme ça, regarde. Voilà, voilà. Comme ça, tu sauras faire la prochaine fois. Et puis le liquide qui descend du sang. Beaucoup de sang. Pas un truc jaunâtre. Une espèce de pot, tout ça. On n'a pas trop besoin. Alors tu récupère tout dans la bassine.

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Et puis tu vas jeter dans les toilettes. Tu vois, c'est pas bien difficile. C'est comme les bêtes. C'est pas plus compliqué. Et donc, en 1956, c'est moi qui sort, hérite du ventre de Limelette tout seul et c'est encore moi tout seul, qu'il accouche de francs l'année suivante. Mais cette fois, la Villette nous fait une descente d'organes. Oh là, tu ne vas pas t'amuser, Atrix. Tu mets le tout bien à l'intérieur comme tu peux.

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Tu mets une couche bien. Ça se remet en place petit à petit pas. C'est bien faire. Les gens sont choqués, ils font tout un cinéma. Comment un enfant de 7 ou 8 ans peut il a couché sa mère? C'est de la sensiblerie. En réalité, tu te poses pas plus de questions qu'on égorge en moto. Tu le fais, puis c'est tout. C'est d'ailleurs un mouton à égorger. Je te regarde, tu te prends par la patte et continue de te regarder.

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Le petit port, c'est pareil. d'Eagle, il faut lui parler pour le calmer. Et au dernier moment, le couteau. Moi, ça me fait rien du tout. Ça ne veut pas dire pour autant que je suis insensible.

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Pourquoi j'ai quitté l'école là bas? Parce qu'on m'a accusé d'un vol que je n'avais pas commis. La caisse du maître d'école pour son cadeau de fin d'année. Comme j'étais le pauvre de la classe, on me l'a collé sur le dos. Forcément, un beau salaud. Celui qui m'a accusé, c'est celui qu'il avait embarqué. Et donc, à 10 ans, je suis dehors, alors je regarde un peu entre les cuisses de la voisine, la tête, et je me branle la main dans la poche.

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J'entre au cinéma sans payer dans les magasins, je ramasse ce qui me fait plaisir. Et puis, j'apprends à repérer les mecs pas clairs, les regards de vicieux. Et puis, j'apprends à sourire. Si tu souris pas, c'est que t'as peur. Et si t'as peur, c'est que t'es perdu. Les cités perdues, tu deviens une proie. Alors je souris de mieux en mieux pour montrer aux autres. Comme je suis confiant. Comme j'ai pas peur.

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Quand les forains ou les camionneurs avec des gueules de Lino Ventura me disent Et toi? Je poursuis cette. Je réponds pognon, je dis mon prix, on dirait que la Villette m'a vacciné contre la surprise. Si j'ai survécu aux aiguilles à tricoter. De qui est ce que je pourrais bien avoir peur de personne et surtout pas de moi? J'ai une confiance absolue en moi, en mon destin. C'est le fil tendu de ma vie.

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La première fois que j'ai vu la mer, c'était avec les supporteurs de la Berrichonne, le club de foot de Château. J'avais entendu dire qu'ils avaient joué contre Monaco, alors je me suis faufilé dans le cas, ne rien payer du tout. Je suis juste monté dans le cas.

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On a roulé toute la nuit et le matin, en ouvrant les yeux, j'ai vu les montagnes, la terre rouge du sud, les cyprès et au détour d'un virage, la mer était irréelle. C'était tellement beau. J'ai couru à toutes les fenêtres pour continuer de l'apercevoir.

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Ça m'a porté ce voyage. Ça m'a porté pendant des mois. Voilà, je me disais plus tard je reviendrai. J'achèterai une maison. Le frère Jean mènerai toute la famille dans cet air lumineux, sur cette terre rouge et chaude sous ses pins.

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Alors maintenant, il faut que je vous parle des Américains, les Américains de Châteauroux, installés sur la base de l'OTAN à la Martinique depuis 1950. Ils ont été mon autre école. Ils m'ont sorti de la merde, ils m'ont ouvert au monde aussi loin que remontent mes souvenirs. Ils ont toujours été là. J'ai 7 ans et je suis fasciné par leur Djib, leurs uniformes, leur chewing gum, leur pop corn, leurs cigarettes, leurs bars, leur musique et leurs rires, leur rire, surtout nous, le petit peuple de Châteauroux.

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On est gris, on est insignifiant à Cornille et triste. A côté de ces géants noirs ou blonds aux dents blanches, chahuteur et content de vivre.

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A 13 ans, je mesure déjà 1 mètre 75 pour 70 kilos et avec un grand sourire, j'entre sans invitation sur la base de l'OTAN.

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Je passe devant les planton en sifflotant comme ça et là, je découvre l'Eldorado. Les magasins qui débordent de cigarettes, d'alcool, de gin, de T-shirt, de corned beef, de beurre, de cacahuètes. Mon premier pote est un Indien, Red Cloud Nuage rouge. C'est avec lui que je fais mes premiers achats de cigarettes. Deux cartouches dont je revends les paquets par au double du prix et en quelques semaines. Je suis aussi à l'aise sur la base de l'OTAN, Kindia et de loyaux.

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Et d'ailleurs, maintenant, j'y rentre en voiture avec mes nouveaux potes, avec leur Buick, leur Chevrolet. Et comme ça, je peux ressortir avec le coffre plein et bientôt ma clientèle à l'hôtel restaurant Le Faisan, par exemple. On s'arrache mes cigarettes, mon whisky, mes vêtements made in new essaye. Et en une semaine, je gagne ce que le DD se fait péniblement en un mois.

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J'ai du pognon plein les fouilles, alors j'en glisse à la Villette à mes potes qui sont dans le besoin. Et puis moi, je dépense, je dépense. Et plus question culture, je suis sans arrêt fourré dans les cinémas détudier en V.O. Sans sous titres d'art. Nicole Berth Lancaster a mon idole. Et puis j'écoute Elvis en chair et en os, venues chanter pour les boys de l'OTAN. Et puis jazz et pas mal d'autres, j'apprends l'anglais, j'apprends la vie.

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Je n'ai pas peur. Je continue de marcher sur mon fil sans trembler. Et puis, il y a eu les Brossat. Alors là, pourquoi ces bourgeois? Cette famille raffinée et cultivée de Châteauroux ouvre t elle les portes de son hôtel particulier? Je n'en sais rien. Je ne leur cache rien, ni mes parents, ni mes petits trafics. Mais ce ne sont pas des bourgeois comme les autres. Vous voyez, les parents sont artistes, ouverts, curieux, totalement dénués de préjugés.

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Ce sont des parents comme j'en ai jamais vu, amoureux, aimants, respectueux l'un de l'autre, beau et curieusement intéressés par le garçon que je suis.

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Tu restaurera bien dîner Gérard chez eux, on prend les repas en famille, on ne sabo pas à la figure comme chez nous. On se parle, s'écoutent et c'est touchant la façon dont ces gens adoptent. Pas un mot pour me juger. Et au moment de me dire Reviens quand tu veux! Gérard, tu seras toujours le bienvenu.

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Moi, je suis un chien des rues. En tout cas, c'est l'image que je veux. Et pourtant, quand j'entre chez eux, je me sampo comme s'ils m'élever une fois pour les vacances. Il m'emmène dans leur maison d'Arcachon. C'est irréel. Et si je ne suis pas complètement perdu, eh bien, je le dois sans doute aux Brossat qui m'ont permis d'entrevoir que la vie, la vie pouvait être différente. Mais Petits tragique ne pouvait pas durer des années.

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Le début de ma chute, c'est un mec qui me balance après s'être fait serrer par les douanes avec le coffre plein de cigarettes américaines, de fringues et de whisky nous apporte un. C'est Depardieu qui met la ville. Les gendarmes ramassent pour la première fois longtemps la litanie de toutes les bagarres et des petites escroqueries dans lesquelles on m'a pris la main dans le sac.

[00:15:58]

Ça fait beaucoup pour un petit gars de 16 ans seulement. Tu ne crois pas Depardieu? Je suis d'accord, mais pour le trafic de cigarettes américaines, ce n'est pas moi. Je n'aurais jamais trompé l'ado. Et ma chance, c'est qu'il ne trouve rien chez moi, même pas un mégot de Lucky Strike.

[00:16:25]

Finalement, je tombe pour un vol de voiture, un vol durant un an, on prend pour une soirée. Pour vous mettre dans le droit chemin, monsieur Depardieu. La Cour vous condamne à 3 semaines de prison ferme. Eh bien, c'est en taule que j'ai la révélation qui va faire basculer ma vie. Elle vient du psychologue de la prison. J'aurais pu passer à côté, mais ça prend un écho phénoménal en moi. Tindemans sculpteur Gérard. Le sculpteur ne sait même pas dessiner.

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Quelle importance aura a des mains puissantes, belles? Elles sont faites pour pétrir. Elles sont faites pour modeler ces deux petites phrases, mais électrisent de la tête aux pieds. Elles gonflement au coeur d'une fierté que je n'avais jamais ressenti et elles vont s'ancrer solidement quelque part entre le coeur et la tête. Je vaux mieux que le voyou que je suis en train de devenir. C'est la beauté de la vie. C'est une rencontre qui te rapporte plus que les dix années que tu as passées sur le banc de l'école à répéter bêtement ce que dit le professeur Deviens ce que tu es.

[00:17:31]

Quand tu l'auras appris, ni tu as écrit ça, je lui dirais plutÃt moi, le fils du Tedder de la Villette. Moi qui n'aurait pas dû naître, moi, le petit voyou du quartier de l'OM. Non. Je suis un artiste.

[00:17:54]

L'homme qui m'a sorti de Châteauroux quelques mois plus tard, s'appelle Michel Pilorget. Je le rencontre à la gare, la gare où je passe une bonne partie de mes journées. D'ailleurs, j'ouvre une parenthèse. C'est aussi à la gare que j'ai rencontré. Maurice est un type qui dépouille les morts. Il suit les enterrements des familles bourgeoises de Châteauroux. La nuit suivante, avant que la pierre soit posée, il va au cimetière. Il déterre le cercueil, il soulève le couvercle et il embarque tout ce qu'on a laissé de précieux sur le macchabée, les bagues et les broches, les souliers.

[00:18:25]

De temps en temps, je lui donne un coup de main. Bref, tout ça pour dire que c'est aussi à la gare que je rencontre ce Michel Pilorget qui doit avoir dans les 17 ans et moi 14. C'est un fils de médecin qui veut faire du théâtre. On devient potes et c'est sous son influence qu'un jour, je pénètre par effraction dans le Théâtre de Château où on donne le Don Juan de Molière.

[00:18:47]

Quelle est ta pensée là dessus? Que d'Imagine tu de cette affaire? Moi, je crois, sans vous faire tort, que vous avez quelques nouvelles amours en tête. L'histoire ne m'emballe pas, mais la langue, la musique, des mots. C'est si étonnant que j'achète la pièce et que je me mets à la déclamer tout seul.

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On ne m'avait pas dit que les mots pouvaient faire jaillir de la musique. Michel devient mon premier véritable ami, le premier mec sur lequel je peux compter.

[00:19:27]

A la fin de l'été 1965, je le croise à nouveau devant la gare. Par hasard. Je pars pour Paris, j'ai pu apprendre le théâtre. Tu sais bien depuis le temps qu'on en parle pas la tête. Je reviendrai. Pourquoi tu m'accompagnaient pas fait l'objet chez mon frère? On pourrait héberger. Et puis, c'est l'heure du travail et il s'en va. Mais ce qu'il m'a dit se construit petit à petit dans le bordel de ma tête. Monter à Paris, loger chez lui, ça serait une bonne sortie, non?

[00:19:59]

Pour moi qui suis spécialiste des sorties de secours et pas seulement dans les cinémas. Ma décision est prise l'enfant de mes trois chemises et mes deux DJing dans un sac, j'embrasse le DD qui est encore Boin et la l'Ilec qui verse une larme. Et je saute dans le premier train pour Paris sans avoir évidemment de quoi payer le billet.

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ProSun Préparer ça, ça m'a enthousiasmé ça, ça m'emporte. Au début, je glande du matin au soir, j'entre ici et l'âge, je me fait des potes dans des bars de la montagne Sainte-Geneviève. Et puis, un jour, Michel me propose de l'accompagner à l'école de théâtre où il suit des cours au TNP.

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Pourquoi pas? Je passe de trois jours assis à côté de lui, sans rien comprendre de ce qui se dit sur scène rires. Les élèves jouent des extraits de pièces dont je ne connais même pas le titre. Mais il y a toujours la musique des mots. C'est étrange. J'arrive de mon Berry, j'ai ma gueule de bûcheron, mon nez de boxeur, mes cheveux longs. Je fais peur aux vieilles dames à la tombée du jour, mais la musique de Racine me bouleverse.

[00:21:18]

Et puis, un jour, le professeur me remarque Et Dandois, je ne t'ai pas encore entendu, bien voir par là, alors. Je vais donner une fable de La Fontaine un jusqu'à demain pour la prendre et puis revient à dire sur scène d'accord. D'accord, sauf que juste après, je vous l'ai déjà, je n'y pense plus. Et le lendemain, bien placé. Pas. Bobeur fait nous une impro à l'évasion? Regarde, on écoute! Et là, là, je commence à rire de bon coeur.

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Ha ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Les autres sont pliés en quatre.

[00:22:20]

Formidable, formidable.

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Et voilà comment je passe cette année 65 66 au cours du lin en dilettante.

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J'apprends des petites choses, je peux faire rire, je peux marcher sur scène. J'ai de la présence, comme dit le prof, mais je n'ai pas les mots. Le fantôme de DD qui n'a jamais su me formuler une phrase marrante. A cette époque là, on me trouve tous les soirs au Polytech, sur la montagne Sainte-Geneviève, derrière le Panthéon, où je croise Coluche qui est encore maigre comme un clou, et Lavilliers. Avec sa guitare. Mais ce sont pas eux, mes potes, mes potes, ce sont les travelo, en particulier Paulette, Paulette.

[00:23:13]

Elle a fait Diên Biên Phu dans la région. Elle a un manteau léopard, une choucroute blonde sur la tête, des talons hauts. Et elle me suis sûr à l'oreille T'en fais pas, mon poulet. Un jour, je t'aurais.

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Et dans ce bar, il y a aussi la nièce d'un réalisateur de cinéma qui s'appelle Roger Leenhardt. Il s'apprête à tourner un court métrage. Il cherche un comédien pour incarner un pique nique et lui a parlé de moi. Alors, il vient me voir et il m'engage. Je te donne 500 francs pour une journée de tournage. Et là, tout de suite, je vais aller acheter un réveil parce que je ne sais pas pourquoi t'as une tête, pas travailler.

[00:24:02]

Faudrait pas que tu me plantes le tournage. Et là, je bute sur mon gros problème. Je suis incapable de dire mon texte. D'abord, je comprends pas le sens des mots et je bégaye. Je bougonne au montant pas. On ne comprend pas. Et donc, Leenhardt est plutôt content de ma prestation, mais il a fait doubler ma voix. À la rentrée 1966, Michel quitte le cours du lin pour un autre cours, le cours de Jean-Laurent Cochet au Théâtre Edouard 7.

[00:24:42]

C'est lui, Jean-Laurent Cochet, qui va faire de moi un comédien, mais ça, c'est un autre épisode de mon histoire, où la rencontre peut être un jour. Peut être ou sans doute. D'ailleurs, j'ai tiré ce texte directement du livre Lionel Duroy, que vous avez écrit avec pour lui on ne sait pas comment dire. Ce livre s'appelle. Ça s'est fait comme ça, on le trouve aujourd'hui au Livre de poche. Comment ça s'est passé d'ailleurs, l'accouchement de cette histoire?

[00:25:15]

Le deal, c'est quoi? Assez bon soit il raconte vous vous enregistrez.

[00:25:19]

C'est pas comme ça avec Gérard Depardieu, avec Gérard Depardieu, faut pas poser de questions. Je l'ai très vite compris. On s'est retrouvés une première fois chez lui dans son théâtre. Magnifique là, puisqu'il habite en fait un théâtre dont on enlevait l'intérieur. Et puis, il avait sur la table un livre qui s'appelle Le chagrin et il m'a tout de suite dit On a tous les deux eu des enfances de merde. Mais je préfère quand même la mienne, à la tienne.

[00:25:46]

On a commencé comme ça et en fait, j'ai compris. On a bu un café. C'était assez sympathique, l'entrée comme ça en matière. Et j'ai compris que quand on pose une question, Gérard Depardieu ne répond jamais à la question qui contourne? Oui, ça ne m'intéresse pas. Divya va plutôt bouffer. Il n'a pas envie de parler de lui. Donc on va au restaurant. En fait, le livre s'est fait sur la longueur, avec une multitude de très courts entretiens.

[00:26:12]

On se voyait en fin de journée. Moi, j'écrivais dans ma journée. Je l'ai retrouvé en fin de journée. Je poserai jamais de questions. Je m'asseyais à côté de lui et il avait toujours quelque chose à dire.

[00:26:23]

Mais une seule chose, le chapitre, quoi. Par exemple, les accouchements. Il fait ça d'un coup. Voilà. Et après, on va et après?

[00:26:30]

Il dit Arrête maintenant, fatigué, viens de dîner. C'est à dire?

[00:26:33]

Au fond, il s'adresse à vous, un peu comme un psychanalyste. C'est un peu la démarche de la psychanalyse.

[00:26:38]

S'asseoir et parler spontanément, oui, de ce qu'il a en tête dans la journée. Il sait que je vais venir. C'est exactement la démarche de la psychanalyse. Il a une chose qui le préoccupe. La première scène du livre, où il raconte qu'il a passé tous ses étés dans les toilettes d'Orly avec sa grand mère qui n'avait pas gardé Ortelli. Voilà, par exemple, ça ouvre le livre. Il me la fête au milieu de nos entretiens. Un jour, il a dit ça.

[00:27:04]

Et puis il a dit Tu vois, je sortais des toilettes, je courais, je regardais le tableau des départs d'avion, je regardais Constantinople, tout ça. Et je disais un jour moi aussi, je prendrais l'avion. Et puis là, il est fatigué. Bon, on arrête, on va boire un coup. Il dit toujours qu'une seule chose changera. Il est extrêmement sympathique. Il n'a pas de surmoi, c'est à dire assez souvent. Comme c'était le printemps, quand on travaillait, il me recevait en slip, en chemise ouverte dans sa maison.

[00:27:33]

Il y a une espèce d'intimité qui se crée tout de suite. Il tutoie immédiatement. Il a une vraie chaleur, c'est à dire il prend dans les bras. Il est très sympathique.

[00:27:42]

Il est saoul. Il a besoin d'être saoul pour raconter ça. Ou il est agent?

[00:27:46]

Non, non, non, il est taquin. Non, il fume. Quand on se voyait comme ça, il fumait une demi gitanes. Toujours pas de vin. On buvait du café. C'est après qu'on va dîner qu'on boit un peu. Il a une sympathie naturelle. Il m'embarque sur son scooter. Il est chaleureux. Une fois ma fille m'appelle, une fois on est en train de parler. Il me prend le téléphone et me dit À toi, pas ça.

[00:28:10]

Moi, je vais lui parler et. Et il parle à ma fille qui n'en revenait pas d'entendre Depardieu au téléphone. Il est comme ça.

[00:28:17]

J'adore ce genre de d'être, alors on sent qu'il y a au sujet de ses parents quelque chose de très, très ambivalent. En vérité, parce que d'un côté, quand même, il traite sa mère de vache. Et quand on le lit et qu'on le dit, comme je l'ai dit, on trouve ça très violent quand même comme expression. Et puis, à côté, il dit qu'il n'a pas manqué d'amour et je ne suis pas ce qui lui tient tout le temps à vous dire oui, mais surtout, faites pas croire que ma mère était méchante.

[00:28:41]

Oui, c'est ça. Oui, ce qui est troublant, c'est un peu le syndrome où se trouvent des enfants battus ou des enfants malheureux. Dire ne veut pas qu'on dise du mal de ses parents. Mais là, cette chose que je trouve très forte, il trouve que sa vie ne vaut rien. Et ce sont les gens qui trouvent que leur fille ne vaut rien. Qui vont le plus loin. C'est pour ça qu'ils croit à son destin. Parce que qu'est ce qu'il a à perdre?

[00:29:04]

Rien à perdre. Gérard Depardieu a 15 ans. Il a tout à gagner. Il a très vite compris, enfant, qu'au fond, ce n'était pas grave. S'il mourait, ça rendrait personne malheureux. Donc, il pense puisque ma vie ne vaut rien. Je peux tout tenter. Quand vous racontiez très bien qui rôde dans les magasins américains, la garnison américaine de Châteauroux, il a cette espèce de culot qui continue d'avoir aujourd'hui, qui le fait pénétrer dans n'importe quel endroit interdit ou sacré.

[00:29:31]

Le coup du sourire, c'est lumineux. Il a totalement raison. Sans doute que si on arrive avec un sourire, on est déjà rentré. C'est magnifique. Les pique assiettes qui rentrent dans les soirées connaissent cette technique. Alors, la scène la plus stupéfiante, évidemment, c'est la scène qui fait à mon sens qu'on lui. On doit lui pardonner tout. Toute sa rusticité, toute son nid d'adaptation à notre société. C'est cette série d'accouchements, le premier qu'il fait avec la sage femme.

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L'eau, qui fait à 8 et 9 ans, touchera tous ceux qui ont suivi la vie de saint Paul, ce qu'il n'avait jamais raconté, ça, il a vu ma stupeur quand il l'a raconté. Beaucoup de scènes du livre, il ne les avait jamais raconté. Voyez ma stupeur, mais moi, je voyais dans son regard son étonnement de trouver les mots pour le dire. C'était très étonnant et une chose comme ça laccouchement de la Lillet. Il le dit une fois, il en reparlera plus jamais.

[00:30:26]

Il ne veut plus après en parler. On pose pas de questions. Lattier, donc ce n'est pas la peine que je lui casse les pieds pour venir m'en dire plus. Je comprends parce que c'est tellement stupéfiant. C'est tellement douloureux, en vérité. Et lui, il en fait quelque chose d'assez merveilleux. C'est étonnant?

[00:30:39]

Oui, absolument. Et la scène que vous avez racontée sur la prostitution à la gare de Châteaulin? Ou sur le camionneur qui dit quand tu prends un siège dessus, lui répond Je réponds mon prix absolument.

[00:30:51]

Et je pense que c'est une des premières fois. Il en parlait au lycée. Prostituée à Châteauroux, il s'est prostitué à la gare.

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Alors, le coût de la descente d'organes aussi mytho à l'intérieur comme tu peux. Ça se remet en place petit à petit.

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Ça m'a vu rire de ça. Je ne pouvais plus m'arrêter de rire, car ça et là, je vois sur des tas de mots sur son visage parce qu'il pense vraiment que c'est comme ça qu'on fait.

[00:31:16]

Il pense que ça s'est arrangé comme ça va s'arranger tout seul.

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Il a retenu ça le ventre d'une femme qui vient d'accoucher, Aurobindo comme ça en bouche et de leur d'aller dans les toilettes.

[00:31:27]

Voilà, ça va s'arranger, ça va s'arranger.

[00:31:30]

Ça le rend quand même unique dans le monde du cinéma. Le monde des artistes contemporains. Aucun autre acteur actuel contemporain n'a vécu un truc comme ça, non?

[00:31:41]

Et aucun autre acteur. Je crois à la même indifférence, à sa propre carrière. C'est ce qui fait son succès. Oui, je l'ai vu. On a passé quand même beaucoup de temps ensemble. Je voyais les coups de fils, j'entendais tout ce qu'il disait. Il y a une espèce d'indifférence à ce qu'on lui propose. Il accepte tout ce que tu dis. Je ne veux pas avoir le temps de faire ça. En fait, il n'y a pas de hiérarchie parce qu'il pense pas du tout à sa carrière.

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Je pense qu'il s'en fout complètement. Depardieu, c'est quelqu'un qui s'est construit beaucoup à l'affectif. Il aime Barbara, il aime Maurice Pialat, il l'aime. Des gens comme ça, il les aime à mort. Mais si derrière un Pialat, on lui propose un autre film qu'il fait marrer comme Obélix, il va l'accepter. Parce que, justement, il a un trou dans ses impôts. Ça comblera les impôts.

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Oui, c'est ça le moteur de ces choix. Il y a aussi souvent cette chose qui vous fait dire c'est je ne suis pas insensible. Parce qu'évidemment, on pourrait conclure de tout ce qu'il a vécu. Que c'est un caillou. Que c'est une pierre. Qu'il a un cœur en acier. Et on sent qu'il veut dire tout le temps. Je suis sensible.

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Néanmoins, il est sensé quand il parle de son amitié pour Poutine ou pour Castro. Je vois très bien qu'il ne comprend pas les enjeux politiques. Il comprend pas qu'on lui tape dessus. C'était au moment où Hollande a fait plusieurs scandales. Ce truc là et en fait, il comprend pas. Et je lui dis de nommer Gérard quand Poutine te prend dans tes bras comme ça et que tout le monde voit ça à la télévision. Tu vois l'image que ça donne et il répond qu'il l'aime.

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Poutine, vraiment? Il n'a aucune formation politique, il ne calcule pas et je pense que c'est sale. Sa beauté et sa réussite dans la vie, c'est que Depardieu ne calcule pas.

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Moi, j'aimais totalement Gérard Depardieu avant, mais depuis que j'ai lu et écrit le texte que j'ai lu tout à l'heure, je l'aime totalement. Grâce à vous, il faut qu'on parle de Châteauroux et de cette base américaine de l'OTAN parce que en même temps, c'est toute une page de l'histoire de France qui se raconte à travers son histoire. Pour l'occasion de magouilles que sans doute, il l'aurait fait ailleurs si ça n'avait pas été avec les Américains. On est d'accord.

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Les Américains raccrochent son coté petit délinquant paumé de 14 ans, mais il délègue forcément.

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Qu'est ce qu'il peut faire d'autre? A 14 ans que de voler Gérard Depardieu. Il est nulle part. Quand il raconte qu'il ramasse son père dans le caniveau à 8 heures du soir pour le remonter dans son lit, on voit bien qu'il n'y a pas de loi. Il n'y a pas d'autorité, donc il n'y a pas de cadre.

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Et c'est aussi pour lui une occasion d'une immense ouverture sur le monde. C'est à dire que l'Amérique vient à Châteauroux. Ce n'était pas le destin de Châteauroux que le monde moderne vienne jusqu'à eux dans ces années là. Et il y a peu ça. Ils s'accrochent à ça.

[00:34:26]

C'est magnifique. C'est son premier voyage à l'étranger de rentrer dans le magasin américain, de franchir les rails, tout ça et de rentrer. Il est à l'étranger, vraiment voyageur. C'est magnifique pour lui parce qu'il faut réaliser qu'à l'époque, il était officier des sous officiers des quartiers entiers de Châteauroux, qui sont des quartiers américains qui existent toujours, qui sont devenus des HLM ou des lotissements. Aujourd'hui, absolument tout ça existe encore.

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Il y en avait à La Celle-Saint-Cloud, il y en avait. En fait, il y en avait partout de ces bâtiments. Pour les gens nés en 48 comme lui, c'est l'adolescence. Le rêve américain. Les barbelés, ces petites maisons avec les toits rouges où vivaient les officiels et soldats des magasins somptueux, ont trouvé pas ce qu'il y avait dans les magasins américains en France.

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Il y a une autre, une autre scène que je trouve très, très émouvante. C'est tout ce qui concerne les bronsard, c'est à dire qu'il y a eu des gens qui lui ont mis le pied à l'étrier. Il dit Je leur ai tout dit. Ils savaient qui j'étais. Ils savaient que je magouillé. Ils savaient que mon père était alcoolique. Ma mère faisait des enfants à la queue leu leu et ils m'ont accueilli comme l'un des leurs.

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Oui, Depardieu a fait quelques rencontres fondamentales dans sa vie et celle là en est une. Et celle là en est une parce que je crois que il n'a pas de formation politique. Il n'est pas manichéen, donc il y perçoit là qu'une famille qui est riche, qui a un hôtel particulier, n'est pas forcément de méchants égoïstes de droite, mais ne représente pas un rejet. Il est bien accueilli et je pense que toute sa vie, il gardera ce nom.

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Manichéisme. Il est ni de droite ni de gauche. Depardieu, il est à sa place quand les gens sont sympathiques avec eux. Donc ça lui fait faire quelques bêtises, comme d'être un intime de Poutine ou un intime de Castro, parce qu'il ne voit pas ce qu'il y a derrière. Il y a une ingénuité et une beauté chez Gérard Depardieu, qui est quasiment unique et qui viennent en France. De celle que vous avez racontée?

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Oui, c'est miraculeux. Oui, cela là, de son enfance, son enfance aurait pu le broyer, le conduire au suicide, la destruction ou l'autodestruction. Ça a fait de lui un personnage magnifique, un acteur extraordinaire et un type très attachant.

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C'est la scène de la prison qui est magnifique. On y voit des mains de sculpteur à la prison. Je le voyais ému en leur racontant. C'est un véritable. C'était comme les Brossard. Il rencontre ces deux personnes. Ça va être un tournant dans sa vie. Je pense que le psychologue mesure à quel point une seule phrase ne peut avoir d'incidence sur ce garçon. Mais c'est considérable. On lui dit seulement qu'il a des mains de sculpteur et d'un seul coup.

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Il est quelqu'un qui a une dignité énorme.

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C'est ce que Cyrulnik appelle les tuteurs de résilience absolument sincères. Des gens qui vont aider des types qui sont condamnés, en fait, par leur destin. Tout d'un coup, à rebondir, ils s'accrochent à quelqu'un et déclenché. Tout à fait. Moi, je trouve ça magnifique. Ce type lui a sauvé la vie. Oui, c'est d'ailleurs assez rigolo qui ne peste pas contre la prison. La seule chose qu'il trouve à dire de la prison, c'est qu'elle va sauver la vie.

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Oui, vous avez raison. Du coup, le procureur de réclamé qu'il aille en prison.

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C'est un miracle, ça aussi. Normalement, en prison, c'est passé. J'ai accord, rencontre. Il aurait pu être totalement atteint par la prison. Détournez. Il avait quand même volé une voiture. Ça commençait là. Il commençait vraiment, est un délinquant sérieux.

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Alors, après ses débuts au Théâtre à Paris, c'est toute petite expérience. Dans ce cours de théâtre. Il y a quelque chose qu'il dit avec une immense franchise, c'est qu'il ne s'est tout simplement pas parlé.

[00:37:55]

Non, il ne sait pas. Il va prendre des cours. Après, on va lui apprendre à parler. On va lui apprendre à prononcer les mots. Ça va être les deux, trois premières années de sa vie de futur homme de théâtre. Et quand on en parlait, c'était très intéressant. On est tous les deux aussi épris de Petterson qu'eux, qu'il a joué absolument magnifiquement. Et il a gardé cette espèce de spontanéité sur scène. Quand tu joues, par exemple, par les villages avec des tirades immenses qu'il n'arrive pas à retenir, il les coupe.

[00:38:25]

Et en sortant de scène. Il rigole. Et Petterson que l'UDI a eu raison de Copé, c'était beaucoup trop. Bien mieux, comme tu fais.

[00:38:33]

C'est un miraculé. C'est ça qu'on comprend aussi, en lisant cette histoire, qu'en vérité, il ne devrait plus être là depuis très longtemps. Oui, est ce que j'ai aimé beaucoup?

[00:38:43]

Après notre travail, il m'a appelé une nuit l'appel à des heures pas possibles, à deux ou trois heures du matin. Et il me dit Tu sais, Lionel, grâce à ce livre, m'attend dans la rue. Les gens se mettent à m'aimer. Il dit ça à une époque, sous François Hollande, où vraiment les gens commençaient à le bouder, à le détester.

[00:38:59]

Il n'avait pas détesté. Non, non, non. Il n'a pas non plus un nom. Il a pas du tout aimé. Il a une très atteint par ça et on le comprend pas. On croit qu'il est dur quand on pense à Obélix. On croit qu'il est dur au mal. Il n'est pas du tout du bal.

[00:39:14]

En vérité, il n'a jamais vraiment aller vivre en Russie. Il vit à Paris. Oui, il a une maison là bas, mais il vit toujours rue du Cherche-Midi. Il est toujours là. Il est en France parce que les Français l'aiment.

[00:39:26]

Je pense qu'il aime les Français. Il est très touché quand les gens l'embrasse dans la rue, viennent au devant de lui.

[00:39:33]

Ce livre le fait aimer, en tout cas. Et donc félicitations, puisque je suis très content de ça. C'est par votre plume que ce phénomène se produit. Gérard Depardieu, ça s'est fait comme ça, co-écrit avec Lionel Duroy, dont je signale, puisque vous êtes un romancier, la sortie du dernier roman, Nous étions nés pour être heureux chez Julliard. Merci beaucoup. Merci.

[00:39:54]

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