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Jusqu'à Sandalettes, je vous raconte l'histoire de celui qu'on a appelé le monstre d'Annemasse, un homme qui a sévi à la fin des années 80 en Haute-Savoie. Il a agressé plusieurs petites filles et il en a tué une. Moi, personnellement, je n'aime pas le mot monstre parce que traiter quelqu'un de monstre, c'est dire qu'il n'est pas humain. Or, précisément, tout l'intérêt de ce genre de bonhomme est qu'il soit humain pour débriefer cette histoire. Je serais tout à l'heure avec maître Georges Raimondi, avocat de la partie civile dans ce dossier.

[00:00:36]

J'ai écrit cette histoire avec 15 réalisations. Céline n'embrasse.

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Christophe Hondelatte. C'est une histoire qui débute en mars 1986.

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Le 13 mars, à Annemasse, en Haute-Savoie, tout près de la frontière avec la Suisse, il est cinq heures et quart de l'après midi et un jeune garçon de 13 ans, Guillaume, rentre chez lui après le collège avec un copain qui s'appelle Jérôme. Il arrive sur le palier de l'appartement. Guillaume sonne.

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Pas de réponse Sofer, Sophie, tu est là. Sophie, c'est sa petite soeur, elle a 10 ans et normalement, c'est elle qui rentre la première et c'est elle qui lui ouvre. C'est comme ça tous les soirs. Et là, elle ne répond pas.

[00:01:29]

Alors, il sonne à nouveau. Il tambourine, sofer, Guillaume.

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Ouvre moi, je suis avec Jérôme. C'est pas grave. Guillaume a un trousseau de clés au fond de son cartable.

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Alors il l'attrape et. Tiens, c'est bizarre. Je sais pas ce que ça fait là. Il y a un coupe papier sur le guéridon dans l'entrée. Un coupe papier qu'il n'a jamais vu. Et là, le téléphone se met à sonner.

[00:01:58]

Il se dit c'est sûrement maman. Elle est médecin. Elle appelle tous les jours, à peu près à cette heure là, pour vérifier si tout va bien. Guillaume se dirige vers le téléphone.

[00:02:06]

Il va décrocher. Et là, il aperçoit un homme, un type qui ne connaît pas, qui sort de la chambre de sa mère et qui lui dit André Sauvé.

[00:02:20]

Guillaume est terrorisé. Il bredouille qu'il n'en sait rien. Il décroche le téléphone.

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Et pendant ce temps, l'inconnu ouvre la porte et il se casse Cayolle avant de rentrer tous les deux normalement.

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Sophie n'est pas là, je crois pas maman. C'est qui ce monsieur à la maison qu'on vient de croiser, raconte Thierry.

[00:02:47]

Maman, je ne rigole pas. Il avait un drôle de type dans ta chambre.

[00:02:51]

Quand je suis entré, il est parti. Oui, maman, oui, on m'a regardée tout de suite.

[00:03:00]

Les deux garçons font le tour de l'appartement et Guillaume entre dans la salle de bain. Gérant.

[00:03:14]

Sa petite sœur, la petite Sophie, est là, dans la baignoire, bâillonnée, avec du scotch sur les yeux et les chevilles et les poignets ligotés.

[00:03:25]

Jérôme Jérôme a tout de suite appelé les pompiers CF 18.

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Et pendant ce temps là, Guillaume sort sa petite soeur de la baignoire et il se lance le pauvre dans un massage cardiaque à Sévin. Les pompiers arrivent, OK, est évacué vers l'hôpital.

[00:03:49]

Il l'évacue vers l'hôpital pour le principe, car en vérité, ils ont compris qu'elle était morte et qu'il n'y avait aucun espoir. La petite Sophie avait 10 ans. Alors, de quoi est elle morte, cette petite fille? Son corps, bien sûr, est autopsié. Elle est morte noyée, votre gamine?

[00:04:12]

Elle a été violée? Non, non.

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En revanche, elle semble avoir subi des attouchements dans ces années là, les années 80. Un doigt n'est pas un viol.

[00:04:26]

Le grand frère Guillaume et son copain Jérôme sont bien sûr interrogés au sujet de l'homme.

[00:04:33]

Il était grand et très maigre, les jeunes aussi, avec le visage pâle et des lunettes marron, et aussi des habits. On aurait dit on aurait dit un vieux.

[00:04:50]

Il était habillé tout en marron et il aide les policiers à établir un portrait robot. Évidemment, ce meurtre d'une petite fille de 10 ans suscite une grosse émotion. Malgré l'horreur, malgré la révolte bien compréhensible de toute une population, l'enquête s'avère extrêmement difficile. Les policiers ont affaire à un malade détraqué, par définition imprévisible.

[00:05:17]

Depuis deux jours, l'enquête est d'autant plus difficile que l'homme n'a laissé aucune empreinte digitale dans la salle de bain ou juste une demi empreinte inexploitable sur le coupe papier et des traces de sperme sur une serviette. Mais en 1986, il n'y a pas d'ADN. Cela dit, les flics d'Annemasse ne sont pas complètement dans le jeu parce que ce meurtre leur rappelle un autre crime. Un crime assez récent il date de juin dernier. Il y a huit mois. Pas très loin dans le même quartier.

[00:05:56]

Angélique, 8 ans, rentre déjeuner chez elle. Elle prend l'ascenseur. Elle a un homme, rentre derrière elle et il appuie sur le bouton. Direction le sous sol. Il l'entraîne dans un local poubelle.

[00:06:09]

Il lui attache les mains derrière le dos. Il la bâillonne avec du scotch. Il lui passe une ficelle autour du cou et avec des ciseaux, il se met à découper ses vêtements, puis à la caresser. Entre les jambes. Et là, il lui arrache le scotch sur la bouche voisées. Six mois. Mais il ne va pas au bout et il s'en va. Angélique arrive à défaire Célia et, en larmes, elle reprend l'ascenseur. Elle l'a échappé belle.

[00:06:38]

Angélique. Malheureusement, elle n'a pas été capable de réaliser un portrait robot et depuis 8 mois, cette enquête est au point mort. On est d'accord que ces deux affaires se ressemblent. Il y a donc un pédophile extrêmement dangereux qui sévit dans le coin.

[00:06:56]

En fouillant la liste des plaintes en cours, les policiers découvrent une troisième affaire. C'était il y a trois mois. En décembre, Stéphanie, 12 ans, rentre de l'école. Elle monte dans l'ascenseur.

[00:07:08]

Un jeune homme s'engouffre derrière elle même. Profil, genre grand dadais boutonneux. Il appuie sur le bouton sous sol. Mais arrivé en bas, la gamine se met à hurler.

[00:07:21]

Tu crées, je te tue si tu te tais, je te ferai au Kobol. Mais Stéphanie continue de hurlez, alors il la traîne dans une cave. Ils lui mettent un chiffon dans la bouche qui s'avérera être un morceau de caleçon. Il lui colle du scotch sur les yeux et il se met à l'étrangler en même temps qu'il lui bouche les narines. Elle panique. Elle ne peut plus respirer. Il va la tuer. Peut être que le type croit qu'elle est morte.

[00:07:49]

En tout cas, il se bat. Et la petite Stéphanie décrite aux policiers. Le même bonhomme.

[00:07:56]

Ils étaient jeunes, mais ils avaient l'air vieux, un peu coincés, avec des habits un peu vieux. A ce stade, il n'y a aucun doute un vicelard pédophile sévit dans le centre ville d'Annemasse, un type avec des allures d'adolescent attardé, un peu coincé, des fringues de vieux. Il a agressé trois gamines et il en a tué une. Et c'est là que La Presse lui trouve son petit nom, le monstre d'Annemasse. Autant vous dire qu'à partir de ce moment là, tous les parents de la région sont terrorisés.

[00:08:34]

Plus aucun enfant ne rentre de l'école tout seul. Donc, les policiers ont relayé toutes ces histoires, mais en dehors de la description du bonhomme, ils n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent.

[00:08:49]

Remonter la piste du coupe papier, ça débouche sur un modèle très courant. Caleçon qu'il a collé dans la bouche de la petite Stéphanie. On a fait le tour des magasins qui vendent le même genre de culbute. Là, on l'a montré, le portrait robot vendeuse n'a rien donné non plus. Bon, il nous reste plus que ce portrait robot, il faut qu'on demande à La Presse de publier si ça se trouve, il est réaliste. Ça serait un coup de chance énorme parce qu'en vérité, c'est le portrait d'un jeune homme assez banal, grand, mince, blafard, avec des lunettes et des allures de fils.

[00:09:27]

Sa maman, un peu Poinssot. Il y en a des centaines, des gars comme ça. Et donc, dès que l'image sort dans les journaux et à la télé ou au journal de FR3, ça dégringole de partout.

[00:09:39]

Quand je l'ai vu, il ressemblait beaucoup à un portrait robot. Moi, je ne connais pas grand chose. Je connais un gars qui occupe d'abord chercher.

[00:09:57]

Des centaines d'appels et chaque fois, il faut vérifier. Ça prend un temps fou et au début, ça ne donne rien. Et puis, à peu près un mois après la mort de la petite Sophie, un appel met les policiers sur la piste d'un gars qui, pour le coup, ressemble beaucoup au portrait robot. Beaucoup, c'est très troublant. C'est un type qui a été vu par des parents en train de rôder devant une école primaire. Et pas n'importe laquelle.

[00:10:26]

l'École de la petite Sophie. l'École de la gamine qui a été tuée.

[00:10:32]

Bon, les gars, vous vous mettez en devant l'école Combrée. Si vous le voyez, vous lui sauter dessus?

[00:10:39]

Allez l'action. Les policiers se mettent en planque, ça ne serait pas type.

[00:11:07]

Le gars est ramené au commissariat et les policiers organisent ce qu'on appelle une séance de tapis rouge, c'est à dire qu'on le colle au milieu de trois policiers à peu près du même âge, avec un numéro dans les mains, et on fait venir le petit Guillaume et son copain Jérôme, qui ont vu le tueur dans l'appartement. On les met derrière une glaçantes. Bon, regardez bien les garçons. Prenez votre temps, est ce que parmi ces quatre là, vous reconnaissez l'homme que vous avez vu l'autre jour?

[00:11:38]

Oui. Je suis sûr que c'est celui là. Moi aussi, j'en suis sûr. Ils viennent de désigner le type qui rôdait devant l'école, qui est immédiatement placé en garde à vue.

[00:11:50]

Bon, alors, monsieur, que faites vous régulièrement devant les grilles de cette école? Je vous écoute. Pour le cas, les petites filles n'ont pas du tout.

[00:12:04]

En fait, on fait quoi?

[00:12:09]

Une mère qui emmène son fils tous les jours?

[00:12:14]

Elle est très belle et cela fait plusieurs jours que j'essaye de lui parler. Et là, le gars se met à trembler comme une feuille et à pleurnicher.

[00:12:24]

Vous faites quoi comme métier, monsieur? Je suis un employé de banque.

[00:12:29]

Et vous faisiez quoi le 13 mars dernier? Moscou Dans l'après midi, aux alentours de 5 heures et quart.

[00:12:35]

J'ai expliqué, j'étais au travail. Vous pouvez vérifier et on vérifie.

[00:12:45]

Et il n'a pas menti. Le directeur de son agence bancaire confirme le jour du meurtre de la petite Sophie, le gars travaillait et merde, encore une fausse piste. Et pourtant, Guillaume et son copain Jérôme l'ont identifié sans hésiter. Ils ont dû se tromper. A 13 ans, on ne peut pas leur en vouloir. Et à partir de là, l'enquête patine.

[00:13:06]

Pendant un an, un an plus tard, en février 1987, le même Guillaume, qui a maintenant 14 ans, se promène dans le centre d'Annemasse. Et soudain, il le voit. Le gars qu'il a vu sortir dans la chambre de sa mère et qui a tué sa sœur. Il le voit et d'autres voient qu'il l'a vu.

[00:13:31]

Alors, il s'engouffre dans un magasin. Guillaume s'engouffre derrière lui. Il le filoche à travers les rayons. Le gars ressort du magasin. Il se retourne. Il voit que le gamin le suit toujours. Il change de trottoir. Il accélère le pas. Il rentre dans un bar et Guillaume, 14 ans, se cache derrière une voiture. Et il attend. Mais le type ne sort pas du bar. Il n'y a pas de portable à l'époque.

[00:13:58]

Alors Guillaume court chez lui et il appelle les flics.

[00:14:03]

Les policiers arrivent, ils entrent dans le bar, mais il n'est pas là. Pendant que Guillaume est allé téléphoner, il fait Carpathes et Jutes. Mais grâce à Guillaume, ils sont capables d'affiner le portrait robot.

[00:14:20]

Il n'a plus les lunettes marron. Maintenant, il a des lunettes rondes en métal. Vous savez, maintenant, il a une moustache.

[00:14:30]

Ce portrait robot modifié est à nouveau publié dans le journal et ça provoque à nouveau une avalanche d'appels pour les flics. C'est une galère parce qu'à chaque fois, faut vérifier. Et c'est d'autant plus galère que ça ne donne rien.

[00:14:53]

Et deux longues années passent encore sans que rien ne bouge. Et puis, un après midi de janvier 1989, une gamine de 15 ans qui se prénomme Sylvie rentre du collège. Elle est devant sa porte. Elle sort ses clés. Elle loue un type, surgit derrière elle et la pousse dans l'appartement.

[00:15:13]

Elle crie. Il tente de l'étouffer d'une main, mais elle se dégage et elle crie à nouveau.

[00:15:19]

Et là, le gars a peur et il s'enfuit. Interrogé dans la foulée par la police, voilà ce qu'elle dit.

[00:15:25]

Quand il m'a poussée, il avait une petite bouteille dans la main avec un liquide dedans. Tranche, transparent, comme de l'eau, du chloroforme, de la terre. Est ce que tu serais capable de le décrire? Cet homme, c'est lui. Baisse sa tête? Non. Il avait un bras sur la tête. Je peux juste dire qu'il était. Il était grand, il était mince et il portait des gants.

[00:16:03]

Six mois plus tard, nouvelle agression un soir d'août 1997, Nathalie, 21 ans, rentre d'une fête. Vers une heure et demie du matin, un homme l'attaque par derrière. Il l'entraîne sous un pont. Il l'attache. Il la déshabille. Il va la violer. Mais Nathalie, qui est déficient mental, semble consentante. Hors lui, il avait prévu de la violer. Pas de lui faire l'amour. Alors il s'en va en courant. Bien sûr, la jeune femme est interrogée.

[00:16:33]

Il avait Rohrbach sur la tête. Je n'ai pas pu le voir. Il avait un sac à dos aussi. Et puis, il avait une petite bouteille en verre à la main.

[00:16:44]

Et il a mis le liquide sur un bout de tissu et puis il m'a mis un tissu sous le nez et ça m'a mis un peu dans les vapes.

[00:16:54]

Retour de l'hypothèse du chloroforme ont donné terre et une année, une longue année s'écoule encore. Jusqu'à la nuit du 27 mars 1991. Cette nuit là, une patrouille de police croise un homme qui s'enfuit en les voyant.

[00:17:18]

Alors, il le rattrape. Il loupe la console. Le type à sur la tête. Il ouvre son sac à dos invalidants. Monga. Vous avez tout l'attirail de l'enfant de chœur, de la ficelle, du squash, des gants, une bombe lacrymogène. Qu'est ce que vous allez faire avec ça? Au Carmel, au. Et voilà l'oiseau face aux flics au commissariat.

[00:17:42]

Votre nom, Monsieur, je m'appelle Lucien Gilles de Vallières. Votre âge? 24 ans est ce qu'on peut savoir, monsieur, ce que vous faites dans la rue à trois heures et demie du matin avec ce matériel dans votre sac?

[00:18:00]

Je vous écoute. En fait, il y a quelques temps, j'ai été agressé.

[00:18:07]

Et là, j'étais en train de rechercher mes agresseurs. Et pourquoi vos agresseurs se trouvent dans cette rue en pleine nuit? Je suppose que ce sont les agresseurs de rue la nuit.

[00:18:23]

Il est plus facile d'agresser la nuit que le jour, non? Ouais.

[00:18:29]

Et c'est là qu'ils réalisent que le type qui est en face d'eux avec sa tête de premier communiant, ressemble étrangement à celui qu'il cherche depuis 6 ans.

[00:18:40]

Alors, vont chez lui et enfin chez sa maman pour une perquisition. Et là, ils n'ont plus aucun doute, ils viennent de tomber sur un pervers à l'UE. Si non, dans sa chambre, il y a un appareil photo monté sur un pied et cet appareil photo est orienté vers la fenêtre, pile à la hauteur d'un carreau cassé. Si bien que l'objectif de l'appareil passe à travers la fenêtre. Et là, les flics tombent sur deux grands classeurs et deux dents Eolane.

[00:19:14]

Là dedans, ils tombent sur des centaines. Des milliers de photos, 4200 photos au total, toutes prises depuis la fenêtre. Et chaque photo est à noter femme marchant dans la rue, femme sortant de sa voiture, femme sortant d'un magasin, talons hauts noirs 16 sur 20, blonde en jupe 18 sur 20.

[00:19:38]

Le répertoire d'un immense pervers.

[00:19:43]

Bon, maintenant, on retourne à la chambre. Et là, les policiers trouvent du scotch, des cordelettes, des fioles, déterrent des revues pornos et des articles de journaux qui concernent le monstre d'Annemasse.

[00:19:58]

La garde à vue reprend. Va t il lâché le morceau de Vallières? On a trouvé chez vous de quoi vous causer. Beaucoup de problèmes de valeurs. Silence de Vallière. Oui, chez moi. Ça n'a même pas fallu le cuisiner des baloney tout de suite et dans la foulée, il a vu les agressions d'Angélique, de Stéphanie, de chez lui et de Nathalie. En racontant chaque agression ou presque, minute par minute, il se souvient de tout.

[00:20:43]

Et il raconte tout ça avec un détachement stupéfiant. Mais ce n'est pas fini. Il avoue aussi d'autres agressions de jeunes filles trois à Genève et trois autres à Annemasse. Des tentatives de viol ou des victimes qui ont crié et où il s'est enfui. Mais quel pervers! Quel pervers!

[00:21:08]

Alors, qu'est ce qui fait que ce garçon de 24 ans a déraillé au fil de l'instruction? On découvre tout un tas d'événements dans sa vie qui peuvent expliquer cette dérive. Je n'ai pas dit excusez, mais j'ai dit expliquez. D'abord à Novem, le jeune Gilles aurait été violé. Un homme qui l'aurait traîné dans une cave pour se faire faire une fellation et ses parents victimes n'ont pas voulu porter plainte. La peur du scandale. Et ils ont interdit à Gilles d'en parler à quiconque.

[00:21:43]

Le résultat a été immédiat dès l'âge de 10 ans, le gamin s'est mis à dérailler. Par exemple, il se laver les dents toute la journée, les dents, comme pour effacer les salissures qu'il avait subi. Et puis, vers l'âge de 12 ans, il s'est mis à s'habiller en fille, d'abord à la maison et ensuite dans la rue quand elle a découvert ça. Sa mère a balancé toutes les fringues à la poubelle. Et on apprend aussi qu'à partir de l'adolescence, le jeune Gilles a développé un goût pour le sadomasochisme.

[00:22:15]

Il se passionnait lui même, il se ligotées lui même. Il se faisait mal lui même quand il a tué la petite Sophie. Il n'avait que 18 ans.

[00:22:29]

Racontez moi comment vous l'avez tué, monsieur. Enfoncé dans l'eau de la baignoire avec mon pied. A côté de sa scolarité normale et même brillant, trois mois après avoir enfoncé Sophie dans l'eau avec son pied, il a passé son bac avec succès et au moment de son arrestation, il étudie la chimie à l'Université de Genève.

[00:23:00]

Alors, est ce qu'il est fou? Il est examiné par un collège de deux psychiatres et psychologues qui conclut qu'il a une personnalité brillante et un haut niveau intellectuel qui n'est pas délirant, qu'il n'a pas l'hallucination et que donc il n'est pas schizophrène. Il est responsable de ses actes et donc on peut le juger.

[00:23:28]

On commence par le juger devant le tribunal correctionnel pour trois agressions sexuelles avec violence. Il prend 7 ans et refuse.

[00:23:37]

Il comparaît devant la cour d'assises d'Annecy en décembre 93 pour les affaires les plus graves, c'est à dire l'assassinat de la petite Sophie. La tentative de meurtre sur Stéphanie et le viol de la jeune Nathalie, qui souffrait d'un retard mental, ce qui est une circonstance aggravante.

[00:23:58]

Il est là, dans le box, tout maigre un mètre 80 pour 60 kilos, avec une tête d'enfant de chœur. Et quand il parle, il parle sans émotion.

[00:24:08]

En fait, je ne voulais pas la tuer. Mais quand j'ai vu l'eau dans la baignoire. Comme une impulsion irrésistible et quand la mère de la petite fille vient témoigner, je me sentais tellement moche.

[00:24:25]

Si je pouvais vous rendre votre fille, madame, je je donnerais ma vie tout de suite sans hésiter.

[00:24:32]

Et bien sûr, on se tourne vers les psychiatres comme vers la Pythie.

[00:24:37]

Je dirais que Luchy Agilent de Rallièrent présente un État dangereux, gravissime, car il met son intelligence et sa méticulosité obsessionnelle au service de sa perversion.

[00:24:53]

Il n'existe pas, en l'état actuel de la psychiatrie de traitement pour la perversion.

[00:25:01]

Il n'est donc ni curable ni adaptable envoyé s'est posé la cour d'assises de Haute-Savoie n'a accordé aucune circonstance atténuante à Lucien Gilde.

[00:25:13]

Cet homme de 26 ans a été reconnu coupable du viol et du meurtre d'une fillette de 10 ans et de l'agression de deux jeunes filles. Les jurés ont donc prononcé la peine maximum la perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 30 ans.

[00:25:28]

Plus tard, sa peine de sûreté est réduite à 22 ans et à ma connaissance, il est toujours en prison, malgré de nombreuses demandes de libération conditionnelle.

[00:25:44]

Terrible histoire que nous sanon débriefé maintenant avec vous. Maître Georges Gimondi, vous êtes dans cette affaire. Avocat de la partie civile, en l'occurrence l'avocat de la maman de la petite Sophie et de son frère Guillaume, on peut d'ailleurs donner le nom de Sophie Sophie Bouvier, que J.V. Devenirs a donc noyé dans la baignoire. D'abord, est ce que vous nous confirmer que toutes les demandes de libération conditionnelle ont été rejetées? On vous consulte d'ailleurs dans ces cas là?

[00:26:11]

Oui, absolument. Le juge de l'application des peines interroge l'avocat de la partie civile qui doit adresser ses observations. Evidemment, ces observations n'ont qu'un effet consultatif, mais l'avocat de la partie civile est interrogé. Il peut faire valoir son opposition ou en tout cas, les observations qu'il entend faire s'il entend s'opposer à la remise en liberté du condamné. Et vous, vous consultez systématiquement les parents de vos clients?

[00:26:37]

Oui, bien entendu, bien entendu. Que vous savez, dans ce dossier, il n'y a évidemment aucune espèce d'hésitation quant à la décision de la maman.

[00:26:46]

Mais ça veut dire que trente cinq ans après vous qui avez été avocat de la partie civile, vous vous retrouvez à poursuivre votre mandat d'avocat. Absolument. La maman n'a jamais mis fin au mandat qu'elle m'avait confié et elle me demande régulièrement d'être attentif au déroulement des demandes que peut présenter M. Vallières.

[00:27:08]

Ça veut dire que prendre un dossier comme celui là, c'est le prendre, ou presque.

[00:27:11]

Pour vous, c'est de le prendre à vie. Et vous savez, ça fait partie de ces dossiers qu'on l'on n'oublie jamais. C'est un dossier marquant pour vous? C'est un dossier extrêmement marquant, bien entendu. Et avant tout, on regarde la gravité des faits, des circonstances dans lesquelles ces faits abominables ont été commis, mais également au regard de la personnalité de cet individu qui, je le rappelle au moment des scènes avec 19 ans et qui a été décrit comme étant quelqu'un de non curable, non adaptable.

[00:27:40]

Et je me souviens même de l'expression que l'un des psychiatres qui l'avait examiné avait utilisé. Il avait dit de lui Il est constitutionnellement pervers. Ce qui, évidemment, est assez éloquent quant à la situation psychiatrique de ce garçon. Et il avait été dit à l'époque que les connaissances en matière psychiatrique ne permettaient pas d'apporter des soins à un garçon.

[00:28:04]

Vous qui connaissez les conditions de libération conditionnelle. Ça veut sans doute dire qu'il ne sortira jamais.

[00:28:11]

On ne peut pas dire ça. Je suis d'un naturel plutôt optimiste, comme le sont la plupart des avocats et la plupart des psychiatres. Néanmoins, dans ce dossier, en particulier pour cette personnalité en particulier, c'est vrai que je suis extrêmement inquiète. Il ne faut pas perdre de vue qu'il est encore jeune. Il a à peine la cinquantaine aujourd'hui et il est bien évident que s'il devait retrouver la liberté, compte tenu du profil que nous ont décrit des psychiatres et de la perversité marquée de ce garçon, on peut craindre le pire.

[00:28:44]

Alors justement, parlons de sa santé mentale. Donc, si on dit qu'il n'était pas schizophrène, s'il l'avait été, il n'était pas jugé. Il aurait été envoyé en hôpital psychiatrique, mais absolument. On a eu son avocate, Maître Téné, si elle est convaincue qu'il est schizophrène.

[00:29:05]

Je crois que l'avocat plaide et les psychiatres font des analyses sur le plan psychiatrique et donnent un avis quant à la pathologie dont souffre éventuellement un sujet. Or, ici, la question de la schizophrénie doit être appréciée par les psychiatres et uniquement par les psychiatres. Or, ceux ci nous ont dit qu'ils n'étaient pas schizophrènes. C'est un garçon qui, sur le plan de l'intelligence, a une intelligence plutôt supérieure à la moyenne et qui, sur le plan d'une éventuelle pathologie mentale ou psychiatrique, ne souffre d'aucune pathologie au sens psychiatrique du terme.

[00:29:37]

Ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les psychiatres.

[00:29:39]

Mais vous savez mettre qu'on peut demander à trop de psychiatres si quelqu'un a une schizophrénie dono. Ils donneront trois avis différents. Bon, là, ils ont rendu un avis concerté, mais on sait que c'est une négociation entre eux.

[00:29:50]

Alors je comprends ce que vous voulez dire, mais je ne partage pas votre avis. Pourquoi? Parce que si vous voulez. On a connu malheureusement, dans une carrière comme la mienne, au bout de 40 ans, de nombreuses affaires dramatiques qui ont été commises par des gens qui ont été diagnostiqués schizophrènes. Or, ici, on a un modus operandi, on a une préparation du crime. On a un déroulement des faits qui ne ressemble en rien à des faits commis par un garçon qui est schizophrène, un schizophrène.

[00:30:19]

Souvent, il va passer d'un état normal à un état de délire en quelques fractions de minutes ou de secondes. Il va passer à l'acte et un moment après, il va revenir à la normale. Ici, on a quelqu'un qui, sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines, va repérer la victime à la sortie de son école, va la suivre jusqu'à elle, va se cacher dans le local à ordures pour attendre qu'elle arrive, va la violer et ensuite va disparaître.

[00:30:42]

Et il nous faudra cinq ans et demi pour le retrouver. Ça, c'est pas du tout le profil d'un schizophrène. Si n'importe quel cliquables vous expliquera que la schizophrénie, c'est justement le contraire de ça, c'est un passage quasi immédiat à un état de folie, si tant est que mon folie soit adaptée. Et ensuite, un passage à nouveau à un état de normalité. Or, ici, ce n'est pas du tout cela. Là, il a tranquillement préparé son acte, comme vous l'avez dit tout à l'heure.

[00:31:08]

Le garçon qui avait une obsession, une perversité absolue. Il photographie les jeunes femmes dans la rue avec 4000 de 200 photos qui étaient répertoriées. Tout ça. Je suis absolument navré qu'aucun psychiatre ne peut analyser ce type de comportement comme dans le comportement d'un schizophrène.

[00:31:23]

Il y a aussi quelque chose qui va, qui va dans ce sens là. Mettre, c'est tout. Il me dit qu'une fois la Grèce, une dizaine de fois, il a agressé ses enfants et ne va aller plus souvent vers un meurtre rapide.

[00:31:36]

Absolument, absolument. On sait qu'il a par exemple laissé l'une de ses victimes, qui était une jeune fille handicapée uniquement de son soutien gorge, attaché à une table de cantine à l'extérieur, alors même que cette jeune fille l'a vu. Donc, si vous voulez. Or, il ne l'a pas tuée. Alors, on peut penser que. Sophie a malheureusement connu ce sort absolument dramatique parce qu'elle l'a vu et il l'a tuée dans des conditions d'ailleurs qui sont insupportables.

[00:32:03]

On sait qu'il a appuyé avec le pied sur le thorax pour la maintenir en dessous du niveau de l'eau pour que la petite fille se noie. Ça, c'est un acte qui est un acte relativement réfléchi, qui est en tout cas préparé, qui était prémédité. C'est un garçon qui, régulièrement, partait en chasse. Un schizophrène? Pas tant que ça. C'est pas vrai. Ça serait un garçon qui est capable, dans les affaires qui le concerne, de rester en plan.

[00:32:26]

Il voit une dame derrière, une vitrine, un chat à l'extérieur. Il se dit à un moment ou un autre, cette dame va ouvrir la baie vitrée pour faire entrer son chat. C'est ce qui se passe au bout de deux heures, il est resté deux heures en planque et au bout de deux heures, il se précipite à l'intérieur pour agresser. C'est simple, ça, ce n'est pas un comportement de schizophrène.

[00:32:43]

S'il n'est pas fou, comme on le disait avant la coupure. Tel est le sens, selon vous, de ces crimes. Le viol, bien sûr, non.

[00:32:53]

Mais la perversion? Je crois que, vous savez, la perversion n'est pas pathologique au registre des maladies psychiatriques. On n'est pas atteint d'une maladie psychiatrique lorsque l'on est pervers. Les choses doivent être très claires. Ça veut dire qu'on est responsable de ses actes. Or, ce garçon est un grand pervers. Cela veut dire que ce garçon, il a une imagination qui sait qu'il est très attiré par les jeunes filles longilignes, avec des cheveux longs qui ont un certain profil.

[00:33:20]

Il est très attiré par les corps mouillés, ce qui expliquera d'ailleurs que porter la petite Sophie dans la baignoire pour pouvoir l'admirer, c'est un contemplatif pardon du terme. Il n'est pas véritablement approprié, mais il aime regarder le corps de ses victimes. Et donc, cette motivation est une motivation essentiellement basée sur la perversion. C'est qu'il va rechercher dans la commission de ces crimes à satisfaire ce besoin.

[00:33:47]

Alors, vous avez été dans ce dossier? L'avocat de sa maman. Vous avez été aussi l'avocat du frère de Sophie Baptème, le fameux Guillaume, qui joue un rôle déterminant dans cette enquête puisque c'est grâce à lui qu'on constitue le portrait robot. Et c'est aussi lui qui fait cette chose incroyable. À l'âge de 14 ans, il croise le tueur dans la rue. Il lui reconnaît il le stylo? Comment ensuite? Dans quel état est ce garçon lorsqu'il s'agit de juger?

[00:34:16]

Il?

[00:34:17]

Dire Je dois faire un préalable pour dire à quel point j'ai de l'admiration pour ces garçons. Pour un garçon qui est âgé à peine de 14 ans, qui a toujours su garder un sang froid sans qu'il y ait jamais de débordements dans ses comportements, dans ses réponses, dans ses attitudes. Un garçon qui est resté très froid, très à même de répondre à toutes les questions qui lui étaient posées. Et l'exemple donné évidemment par le fait qu'il ait suivi l'agresseur dans la rue pour essayer de le retrouver.

[00:34:47]

J'ai été absolument admiratif devant l'attitude et le comportement de ce garçon.

[00:34:52]

Alors, maintenant qu'il me reste à l'évidence, il est marqué lorsqu'arrive le procès, j'imagine.

[00:34:57]

Il est terriblement marqué lorsqu'arrive le procès. Et puis, il y a chez lui ce fond de sentiment de culpabilité parce que, malheureusement, il n'a pas pu faire en sorte qu'on interpelle l'auteur plus tôt. Si vous voulez la croiser à l'intérieur de l'appartement de sa maman, puisque l'on sait que lorsque Vallières est parti, Guillaume arrivait, ils se sont croisés, ils ont échangé un mot du genre La petite Sophie n'est pas rentrée. Je voulais voir Sophie ou quelque chose comme ça.

[00:35:24]

Et avec un calme et un sang froid. Absolument incroyable. Vallières a quitté l'appartement après avoir récupéré toutes ses affaires de sac dans laquelle il avait mis tout son attirail de violeur. Et il est parti calmement. Et bien sûr que cet événement fait que Guillaume s'est dit Mais mince, moi, je n'ai pas pu faire quelque chose. Évidemment qu'il ne pouvait rien faire. Mais il y avait quand même en lui un fond de regret de n'avoir pas pu intervenir.

[00:35:50]

Alors je voudrais aborder maintenant n'est pas évident pour vous. Vous êtes la partie civile. Mais cet homme terrible, Gilles Vallières, est aussi le fruit d'une histoire terrible. Il aurait été violé à 9 ans. Ce s'est établi. Comme vous l'avez dit très justement, il aurait été violé.

[00:36:11]

Malheureusement, je ne serais pas surpris que cet élément du dossier soit quelque chose dévoquer pour tenter de justifier une attitude et un comportement. Mais quand bien même il l'aurait été, ça n'est évidemment pas de nature à justifier ou même à expliquer quoi que ce soit. Peut être qu'il a fait l'objet d'une agression sexuelle quand il était enfant. Je n'en sais rien. Il aurait eu 9 ans à ce moment là. Je n'en sais rien, mais en tout cas, je ne pense pas que cette agression sexuelle était de nature à construire la personnalité de ce garçon qui est une part, une personnalité abominablement préoccupante.

[00:36:46]

Pour vous donner un exemple, lorsque l'on juge d'instruction de Paris a organisé la reconstitution ne cessait de manière, étaient présents dont on. Un mannequin de la taille de la petite Sophie, etc. Est bien l'attitude de Vallières, qui a évidemment sidéré absolument tout le monde a été de dire mais enfin, c'est inhumain de ramener sur les yeux de l'appartement. Je ne sais pas si cela vous interpelle, mais un garçon qui, cinq ans auparavant, qui, dans des conditions abominables que l'on sait, cette petite fille va avoir pour seule réponse.

[00:37:18]

On va lui demander de reconstituer les faits, mais enfin, c'est inhumain. Il m'a demandé ça.

[00:37:25]

J'en viens à lui. Est ce que le fait qu'il se lave les dont plusieurs fois par jour à l'âge de 10 ans, à la suite de cette situation qu'il aurait pratiqué comme pour se laver des séditions qui la subissent, était établie?

[00:37:39]

Je suis d'accord avec vous que c'est un élément qui doit être prise en considération. C'est un des éléments qu'on retrouve assez systématiquement les jeunes femmes, les jeunes gens qui ont fait l'objet d'agressions sexuelles ou de viols, ou une espèce de ritualisation sur le plan hygiénique qui fait qu'ils sont amenés à se laver souvent à des endroits intimes ou en tout, comme pour chasser naturellement les salissures dont ils ont été l'objet. Je ne dis pas qu'il n'a pas été victime. Ce que je dis, c'est que ça n'a pas été établi, que peut être qu'il l'a été, mais que même s'il l'a été, ça n'explique pas cette personnalité aussi préoccupant.

[00:38:17]

Je crois que la perversion de ce garçon ne peut pas naître de son statut et d'une éventuelle victime d'une agression sexuelle. Je crois qu'elle a été ancrée en lui parce qu'il a été construit comme ça et qu'il y a eu autour de lui, sur un plan éducatif en particulier, des erreurs qui ont été commises. Ça, j'en suis absolument convaincu parce que vous le disiez tout à l'heure. Mais lorsque sa mère s'est rendue compte, par exemple, que ce garçon s'habillait aussi le soir dans son appartement, je pense que n'importe quelle maman se poserait un certain nombre de questions et chercherait éventuellement de l'aide auprès de professionnels.

[00:38:52]

Et elle, elle balance les fringues devant la fenêtre. Elle se contente de balancer des fringues par la fenêtre et ne se pose pas plus de questions que cela. C'est ça quelque part. Ça me paraît quand même être une carence éducative.

[00:39:02]

Tout ça, mettre ça ne constitue pas des circonstances atténuantes, non?

[00:39:06]

On a considéré qu'il était parfaitement responsable de ses actes. Vous savez, il faut toujours bien faire la distinction entre quelqu'un qui va faire un passage à l'acte spontané parce qu'il aura une pulsion à laquelle il n'a pas pu résister et qui, malheureusement, a parfois connaître des choses abominables et celui qui l'a prémédité et réitérer cette préméditation avec différentes victimes. Parce que là, on a quand même trois crimes et un certain nombre d'agressions sexuelles qui sont des délits en nombre qui sont importants.

[00:39:38]

Donc, c'est quelqu'un qui a 19 ans, ne vivait pratiquement que de cela. Entre les photographies, les revues et vrai, j'ai l'impression que une grande partie de son existence était orientée vers ça. Donc ça, je pense que c'est ça relève de de sa personnalité perverse qui est complètement ancrée en lui. Ce n'est pas simplement réactionnels à une agression dont il a été la victime. C'est beaucoup plus grave que cela. Et quand le docteur Lebel a dit de lui qu'il était constitutionnellement pervers, je pense que ça veut dire qu'il a été construit comme cela.

[00:40:13]

La Presse va en finir avec ça. Maître, dit La Presse, l'appelait le monstre de masse. Et moi, j'ai dit au tout début, pour présenter cette histoire, que je n'aimais pas cette expression de monstre parce qu'au fond, elle tendait à dire que le type n'était pas humain. En vérité, il est humain. C'est trop facile de dire que quelqu'un est un monstre pour se débarrasser en quelque sorte de son humanité. Vous en pensez quoi?

[00:40:34]

Je suis entièrement d'accord avec vous. Je suis totalement d'accord avec vous. Que dire de lui? Que c'est un monstre, ça veut dire le sortir de la sphère de l'humain, donc de pouvoir comprendre qu'il n'a pas de part d'humanité. Or, ça n'est pas le cas. La meilleure preuve, d'ailleurs, c'est qu'il a eu parfois des réactions qui étaient des réactions. Par exemple, sachez que à un moment, quand il s'apprêtait à prendre la petite fille sur son lit, celle ci est arrivée à prendre son nounours.

[00:40:59]

Vous imaginez la scène, je dire, ce qui était juste abominable. Elle est arrivée à prendre son ordonnance qui était sur son lit. Évidemment, avec son doudou collé concret et trouvait un peu de réconfort. Et là, il a eu une réaction en disant J'ai eu l'impression que c'était un bébé. Donc ça veut bien dire quand même qu'il est susceptible d'avoir une analyse des situations qui lui permettent de comprendre son environnement. Ce n'est pas quelqu'un qui est en dehors de la sphère de l'humanité.

[00:41:26]

Ce n'est pas vrai. Donc, vous avez raison de dire que c'est un humain, un humain qui sait ce qu'il fait, qui sait qu'il fait du mal, mais qui le fait quand même et qu'il le fait souvent.

[00:41:34]

C'est intéressant de parler des avions que des avocats qui ont quarante années d'expérience. Merci, mais malheureusement, malheureusement, cela a payé. Sinsin immense.

[00:41:44]

Attendez, ne partez pas. J'ai encore quelque chose à vous dire. Vous aimez les histoires incroyables? Vous connaissez celle de l'avocat qui a reçu par la poste une oreille coupée. L'écouter dans le podcast Mon client et moi, des avocats reviennent sur les affaires criminelles qui les ont les plus marquées, qui ont changé leur vie. Alors écoutez les nouveaux épisodes, c'est simple il suffit de taper mon client et moi dans votre application de podcast favorite et de vous abonner.

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Je vous laisse découvrir des centaines d'histoires disponibles sur votre l'absence d'écoute et sur un point. FR.