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Christophe Hondelatte Je vais vous raconter une histoire mythique, celle de la plus grande tueuse en série de l'histoire de France. Hélène Dos, large et Gado, comme on disait à l'époque, elle a sévi au 19ème siècle en Bretagne et son truc à elle. C'était l'arsenic. Et il a fallu beaucoup, beaucoup de morts jusqu'à ce qu'elle soit arrêté, jugé et guillotiné. Certains historiens lui attribuent soixante dix victimes. La réalisation de son récit est signée Céline. Christophe Hondelatte.

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Je vous propose de monter dans la machine à remonter le temps à Lesellier, asseyez vous et de vous téléporter à Rennes, en Bretagne. Un matin de juillet 1851, dans le quartier du palais de justice, vous voyez les deux hommes, l'un qui dodeline vers le palais en faisant de grands gestes. Ce sont des médecins. Le docteur Aristide Guyot et son distingué confrère, le docteur Pinon. D'après ce qu'on dit, ils vont voir le procureur. Il paraît que c'est Turgeon 13, l'urgent, une servante de 19 ans, qui serait morte dans d'étranges circonstances.

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Venez venins, suivons les discrètement. Allez savoir si cette histoire n'est pas l'affaire du siècle. Ça vaut la peine de faire la petite souris dans un coin.

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Je veux que vous voulez vous voir concernant l'une de nos patientes, Rosalie Sarrazins, sa demande chez monsieur Théophile Billotte de la new wave. Vous le connaissez sans doute il y a un mois environ. Ça a commencé par des vomissements après un repas et ensuite elle a dû garder le lit et elle est morte. Elle est morte ce matin même, bloquée dans d'atroces souffrances. Merci de ma alertaient, docteur. Mais en quoi cela me concerne t il? Une maladie, sans doute à mes excès, n'est pas la première.

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Il y a quelques mois, dans la même maison, une autre adjointe qui s'appelait Rose et Lucy, dans les mêmes circonstances. Pour tout dire, monsieur le procureur, nous soupçonnons l'ingestion d'une substance irritante, toxique. Vous voulez un projet hautement? Ceux là, même le procureur, un empoisonnement. Pourquoi diable n'avez vous pas alerté à la première mort une mosquée Bilal Lanouée, qui est professeur de droit à la faculté de Rennes, qui est un spécialiste de criminologie et ancien substitut du procureur du roi?

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On s'est dit que ce n'était pas le genre à empoisonner une servante alors que nous avions songé aussi à la cuisinière Madame Vigano. Mais elle est extrêmement dévote et elle s'est montrée notre dévouement sans faille. Elle a insisté le malade jusqu'au dernier instant. Mais là, voyez vous même que Bidal, de Lanouée, s'est montré très inquiet. C'est pourquoi nous sommes monsieur le procureur. Et bien messieurs, nous avions sur place 1. Qu'en pensez vous?

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Le procureur embarque au passage le juge d'instruction et les voilà qui débarquent chez monsieur Bidard de Lanouée, qui chateaubriant une vieille servante qui leur petite vient en enfer.

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Assez laid avec un tablier. La propreté, disons, douteuse. Et une coiffe sur la tête.

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Bonjour madame, nous voudrions voir votre maître, un des plus que le procureur est là et aussi un juge. Je suis innocente, non? Mais innocente de quoi madame? Mais d'abord, comment vous appelez vous? Je m'appelle Hélène LNG Gado. C'est elle, l'héroïne de notre histoire. Et surtout, ne vous fiez pas à ses allures de mamie Tipiak pirate.

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Le juge fait immédiatement fouiller la chambre de cet Hélène Gadot.

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Aidez moi, madame, dont vous vía tous l'âge.

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J'observe que les marques distinctives, qui sont en général les initiales du propriétaire, ont disparu.

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Je dirais que jusqu'à la mort que je n'ai pas volé, il y en a un qui m'accuse.

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Il ment et ment joliment à tout. Ça vient de ma famille.

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Jusqu'à ce moment? Pas sûr, car à un quart d'heure plus tard, elle passe aux aveux. Oui, elle a volé Solages chez ses différents employeurs.

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Alors, fort de ce premier succès, le juge ordonne une fouille complète de la maison. Et elle est là, la vieille. Elle les suit dans chaque pièce et elle les aide tant qu'elle peut. Et à un moment donné, elle leur tend une petite bouteille à moitié vide. Moi aussi. Mais bon, messieurs, j'en ai bu cette bouteille. Le juge la regarde, interloqué mais Bud, quoi? On n'a pas encore parlé de poisons, alors pourquoi vouloir innocenter cette bouteille?

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L'autopsie du corps de la jeune Rosalie Sarrazins a eu lieu la nuit suivante. J'observe l'inflammation de l'estomac et par ailleurs, la couleur des reins. Je dirais sans grand risque de me tromper, que cette jeune femme a été empoisonnée. Entendu, docteur, entendu, mais empoisonné. Avec quoi? Un Sam Helgi pour le savoir. Ça va me prendre un peu de temps. Je dirais quelques semaines. En attendant, le juge Hippolyte Vanier poursuit son enquête. Il interroge les voisins.

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Oh bah, ça a été une sacrée méchante et bonne avec ça. Et il va voir les commerçants du quartier.

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Valot en mégote. Rien qu'une bigote arriérée. Rassurez vous, le juge n'est pas dupe. Il fait la part des choses. L'AGÉ Gadeau est une paysanne du Morbihan. Elle parle mal le français. Il y a du racisme chez ces citadins de Rennes, une sorte de racisme. Tous ces commérages, il n'en a rien à faire. Lui, ce qu'il lui faut, c'est du concret et du concret. Il finit par en avoir d'abord. Ses vols de linge.

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Il y en a eu chez tous ses anciens patrons, donc. Laget Gadeau est une voleuse doublée d'une ivrogne quand elle était au service d'un homme, Rabeau. Elle a siphonné 80 litres de Bourgogne. Sacrée descente. Mais il y a plus grave. Autour d'elle, il y a eu d'autres mortes. Autre Rose, Rose Tessier et Rosalie Sarrazins. Le juge vient de découvrir l'étrange mort d'une certaine Perrotte Massé, que l'employé de l'auberge Le Bout du monde de Rennes ou la juge Gadeau travaillait aussi.

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Et de trois. Va examiner le corps de ses dauphins et pratiquer une autopsie. Qu'on sache ce qui leur est arrivé. Résultat empoisonné.

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Toutes les. Il devient urgent de reconstituer la carrière de la Mergeai Gadot. Si ça se trouve, il y en a d'autres. Le juge se rend en personne à l'Auberge du Bout du monde, sur la place Saint-Michel de Rennes. On l'appelle comme ça parce qu'au Moyen Âge, on y traînait les criminels pour les torturer et les exécuter. Leur monde s'arrêtait là.

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l'Auberge est tenue par un certain Louis Roussel. Mais la patronne, la vraie, c'est sa mère. Madame Roussel, 70 ans, veuve, n'aime parler de l'âge gado. Je l'ai engagée comme cuisinière en 50, mais les clients se sont plaints. Elle était sale, elle sentait le tabac et l'alcool. Alors, je l'ai prévenue que j'allais lui chercher une remplaçante. Deux jours plus tard, elle m'a fait un potage. Je suis tombée malade comme un chien.

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Des vomissements. Les mains et les pieds comme paralysés. Alors je me suis trouvé cloué au lit et pour la remplacer, j'ai engagé Perrotte, masser et tout de suite. Ça s'est mal passé avec la Jindo. En quelques semaines, elle aussi a été prise de vomissements. Alors, le docteur Crespin est venu et il n'a pas trouvé de remède. Et la Perrotte a failli mourir. Et Mme Gado, vous l'avez renvoyée parce que vous la soupçonner de quelque chose orpois, de tout bois du tout.

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Vais donner son congé parce qu elle m'a volé du vin. Et c'est à ce moment là qu'elle N.G.

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Gadou entre au service de monsieur Bidard de Lanouée, sur les conseils de sa femme de chambre Rose, qui travaillait pour lui depuis 14 ans. Mais avec Rose aussi, ça se passe mal. La juge Gadou ne supporte pas et un matin, Orose commence à se plaindre de coliques et de vomissements. Le docteur lui prescrit de l'eau de sept jours. Là, vous savez, ce Canadien, l'épicière Laget Gadot. Elle a dit Je ne sais pas quelle est l'âme qui soigne la pauvre Rose, mais il ne s'y connaît pas.

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Elle a dit elle ne s'en relèvera pas. Et elle a ajouté J'ai déjà vu mourir tout pareil, une bonne à l'Auberge du bout du monde et joueuse avec ça.

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Et donc, à la mort de Rose. Bidard de la Noë doit se chercher une nouvelle femme de chambre et il charge la G. Gadeau de la choisir. Mais très vite, avec elle non plus, ça ne se passe pas bien du tout. J'ai Gadeau, la trouve Bunte et et la nouvelle tombe malade des problèmes digestifs, les mains et les pieds. Alors celle là s'en est sortie, mais parce qu'elle a démissionné. Et c'est là que monsieur Bidard de la Noë embauche Rosalie Rosalie Sarrazin, qui ne manque pas de qualités.

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D'abord, les Jeux. Elle est très jolie et surtout, elle sait lire et écrire. Et du coup, Bidard de la Noë lui confie la liste des courses et la comptabilité, et l'autre d'ingé, Gado Salameh, dans un état de rage, de jalousie.

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D'après un témoignage recueilli par le juge, elle aurait dit à une commère du quartier Oh cette vilaine à Tonglet, la tête d'un monsieur et moi. A supposer que je joins Chassaing, ma cuisine, Rosalie partira peut être bien avant moi. Vomissements, fièvre. La pauvre Rosalie n'a pas passé la nuit. Et s'il n'y en avait eu d'autres? Fin juillet, le juge reçoit une lettre du procureur de la République de Pontivy, dans le Morbihan. Monsieur le juge ayant été alerté par des citoyens sur une certaine LNG Gateau qui fait actuellement l'objet d'investigations dans votre ville de Rennes, je voudrais vous signaler certaines affaires de mon arrondissement qui pourraient être liées.

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Des faits auxquels s'est trouvé mêlé une domestique portant aussi le prénom d'Hélène. Et il ajoute qu'il ne sait pas son nom, mais que son Hellen est né à Plouhinec, près de Lorient. Et vérification faite, LNG Gadeau est bien né en 1803 à Plouhinec, dans le Morbihan, et y en a eu d'autres. Donc il y a eu d'autres victimes. Son confrère du sud de la Bretagne parle de dizaines de cas.

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Mais ces affaires du Morbihan sont toutes prescrites, elles sont trop anciennes, mais elles ne sont pas inutiles. Elles vont permettre d'en apprendre sur cette femme et son histoire. Vous allez voir n'est pas un conte de fées. La petite Hélène perd sa maman toute jeune à 7 ans, et son papa, qui est un paysan qui loue sa terre, la confie à des tantes dans le Berry et les tantes quand elle a 7 ans. La place comme bonne chère curé.

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Le curé de Bubry, dans le Morbihan, a 7 ans. La petite Hélène se trouve à récurer, à faire la lessive, à éplucher les pommes de terre. Et c'est pour cela qu'elle ne sait ni lire ni écrire. Elle n'est pas allée à l'école et ensuite, elle enchaîne les curés. Et vous noterez qu'à l'âge de 20 ans, en 1833 déjà, elle se fait renvoyer par le curé de Séglien, toujours dans le Morbihan, qui lui reproche de se livrer à la boisson de façon immodérée.

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Et je peux vous dire que immodérée dans la Bretagne de l'époque, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Qu'importe, elle trouve un autre curé à Guern, à 13 km, l'abbé Le Drogo. Quand elle arrive chez lui, en juin 833, quatre personnes vivent au presbytère l'abbé, son père, sa mère et la servante. Plus deux autres femmes qui viennent travailler et manger, mais qui n'habitent pas là. Quatre mois plus tard, il n'y a plus qu'un seul survivant, Hélène.

[00:14:27]

Tous les autres sont morts. Tous, y compris le curé Vatan.

[00:14:36]

Du coup, la jégat d'eau doit se trouver un autre curieux et la nouvelle hécatombe. Partout où elle passe, à Auray, à Locminé, à Pontivy, les gens meurent dans d'atroces souffrances. Et à chaque fois que commencent les douleurs et les vomissements, elle est là. Elle les dorlote avec un dévouement sans limite. C'est pour ça que jamais on ne n'incrimine. Il se trouve même au docteur Touzaint qui, pourtant, a vu mourir sous ses yeux toute une famille pour la conseiller à ses beaux parents très riches.

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Et quelque temps plus tard, badaboum! Les beaux parents sont ments et il hérite. Mais comment se fait il que personne ne se soit étonné qu'à chaque fois les autres meurent, mais pas elle? Bah, parce qu'on a une explication. Sa foi, c'est sa foi qui la sauve. C'est une bigote, elle ne manque jamais la messe du matin au soir. Elle tient dans la main un chapelet en bois qu'elle égrène au fil de la journée. Elle croit en notre Seigneur Jésus-Christ.

[00:15:58]

Mais pas que. Comme beaucoup de paysans bretons à cette époque, elle croit aussi à l'Ankou, un personnage de la mythologie populaire. Le serviteur de la mort, qui se déplace de village en village avec sa charrette et qui vient chercher les âmes. Quand on entend grincer la charrette de l'Ankou, c'est que quelqu'un va mourir. Et elle l'entend assez souvent. Hélène. Bon, ça y est. Le juge Hippolyte Vanier vient de recevoir le résultat des analyses réalisées par le professeur de chimie Fausta, mal fagoté sur le contenu de l'estomac des trois dernières bonnes qui ont passé l'arme à gauche.

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Et il est formel c'est de l'arsenic. Elle les a empoisonnés avec de l'arsenic. Mais où se le procurer? On en n'a jamais retrouvé ni sur elle, ni dans sa chambre. Alors, pour les crimes anciens du Morbihan, on peut imaginer qu'elle en ait trouvé chez les curés qui veulent travailler. Car à l'époque, on, c'est souvent le curé qui conservait les stocks de mort aux rats et qu'il donnait aux paysans quand ils en avaient besoin. Et la mort aux rats contient de l'arsenic.

[00:17:16]

Mais à Rennes, en ville, c'est différent. Ce sont les pharmaciens qui gèrent les stocks et aucun des pharmaciens interrogés ne lui en a fourni au cas.

[00:17:34]

Et puis, dernière chose à l'approche du procès parce qu'on va la juger. Bien sûr qu'elle aurait pu être son mobile pour tuer tous ces gens. À l'époque, on appelle l'arsenic la poudre à héritage, mais là, elle n'hérite de rien. Jamais. Donc, pas de mobile et pas d'aveux non plus. Et des expertises, mais qui valent ce qu'elles valent on cette moitié du 19ème siècle? Les experts font ce qu'il peut, mais ils n'ont aucune certitude.

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Il sera toujours possible à la défense de dire que tous ces braves gens sont morts. Pas du choléra ou ou de la fièvre typhoïde ou de péritonite.

[00:18:11]

Les symptômes sont les mêmes. Bref, à la veille du procès, disons que le dossier du juge Vagner est un peu boiteux. Allez savoir si la vieille ne va pas s'en sortir. Le procès de Gado s'ouvre le 6 décembre 1851 devant la cour d'assises de Rennes. La salle est pleine à craquer. Les journaux du coin ont augmenté leur tirage et certains ont même augmenté leur prix. Et si on faisait un sondage dans la salle? Je vous le dis.

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Ils sont tous certains qu'elle est coupable. Même si, en vérité, ils ont la tête ailleurs. Parce que figurez vous qu'à deux jours d'un jour, on vient de changer de régime en France. Louis-Napoléon Bonaparte vient de mettre fin par un coup d'Etat à la Deuxième République. Ce qui veut dire que tous les protagonistes de ce procès qui commence sont en train de se demander comment ils vont retourner leur veste ou leur robe. Ils ont donc la tête un peu ailleurs.

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Dans ce procès, c'est l'avocat général Guillot Boudon, ancien député et président du conseil général du Morbihan, qui porte l'accusation. Voyez vous, c'est un fin lettré. Il a une passion pour le passé simple, ce qui nous offre des dialogues savoureux avec la jégat gadou.

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Ne joue pas chez le docteur Toussaint une comédie indécente Madame pour donner le change ne mérite vous pas Aulis et laplate vous pas votre confessa lingerie Gadeau, qui n'a pas tout compris, ouvre grand les yeux.

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Base 7g j'étais malade pendant trois jours. Le président de la cour d'assises fait défiler les témoins. J'étais moi de l'hécatombe autour de la gadoue. Et puis, il le fait venir à la barre. Le professeur de chimie Faustin Malena Guti, de la faculté des sciences de Rennes. Celui qui a identifié le poison, l'arsenic.

[00:20:28]

Quelles méthodes avez vous utilisées? Monsieur le professeur, pour détecter le poison. Eh bien, j'ai utilisé un nouvel appareil venu d'Angleterre. L'appareil de marche qui permet de détecter la présence d'arsenic dans les corps, et c'est ce qui me permet de vous dire avec certitude que les trois femmes ont été empoisonnées à l'arsenic.

[00:20:50]

Son témoignage fait forte impression.

[00:20:58]

Pour sa défense, l'ONG Gadeau a enrôlé un jeune avocat, Maître Magloire Dorange, 24 ans, aucune expérience à puceaux de la cour d'assises et, qui plus est, républicain et beaucoup plus préoccupé par ce qui se passe à Paris par le coup d'État de Bonaparte que par cette histoire d'empoisonnement. D'autant que pas de chance. Son principal témoin, le docteur Bodein, qui était censé remettre en cause les expertises, est mort il y a trois jours dans une barricade et que le chimiste Raspail, qu'il comptait faire venir pour contester lui aussi les expertises, vient d'être jeté en prison après le coup d'Etat.

[00:21:36]

Bref, il ne lui reste plus que deux témoins, deux médecins qui sont censés l'aider à plaider la folie. Sauf que le premier à comparaître à la barre ne l'est finalement pas beaucoup.

[00:21:48]

J'ai observé chez elle que les organes de l'hypocrisie et de la ruse sont extrêmement développés. Je dirais qu'elle n'est pas malade mental, non. Je dirais que c'est un moment. Il n'aide pas sa défense, il enfonce et le second médecin témoin n'est pas meilleur. Il commence par expliquer qu'il n'a pas eu le temps d'examiner l'accusé. Mais moi, je m'en rapporte aux faits qui me sont connus.

[00:22:21]

Je tiens cette femme intelligente, mais disons, totalement dénuée de sens moral, celui là non plus ne sert pas beaucoup la cause de la gigue à dos.

[00:22:37]

Arrive le moment du réquisitoire de l'avocat général, placé entre la vertu et le vice. Elena, librement choisi le vif, le crime. Alors qu'elle subit la responsabilité d'un sort déplorable au choix, elle va mettre fin à ce désordre et protéger la société et donc mettre fin définitivement à sa capacité de nuire.

[00:23:09]

Il réclame la mort et, dans la foulée, la plaidoirie de maître d'orangé. Assez mauvaise, elle est brillante. En pratique, elle est totalement inutile. Il ne cherche pas à démontrer qu'il peut y avoir un doute. Il plaide seulement contre la peine de mort. C'est un très beau geste, plein de belles idées chrétiennes, humanistes, mais pour la juge Gadou, c'est un peu son effet. Le président s'adresse ensuite aux jurés. S'il vous l'a jugé coupable, remplissez votre devoir avec fermeté.

[00:23:42]

Et souvenez vous que pour qu'il y ait justice, il faut que le châtiment soit proportionné à la faute.

[00:23:51]

Le 14 décembre 1851, après une heure et quart de délibération LNG, Gadeau est condamné à mort. Quand on la sort du palais, il faut faire charger les gendarmes pour éviter qu'elle ne soit lynché par la foule.

[00:24:14]

Son avocat demande une grâce à Napoléon 3 rejetés. Et un soir, le directeur de la prison vient lui annoncer que son exécution est prévue pour le lendemain. Il demande au gardien chef de lui lire le décret. Elle n'y comprend rien.

[00:24:32]

Et barracks que cela signifie dans mon cas, que va t'on encore maintenant? Mon Dieu! Ça veut dire qu'il faut vous préparer à la mort dans les 24 heures.

[00:24:44]

L'aumônier de la prison, l'abbé Tiercelin, a écrit Hélène a passé toute la nuit entière à prier à 4h30 du matin. Elle a souhaité assister à la sainte messe à 6 h 30. Elle a dû subir la fatale toilette qui consiste à couper les cheveux, le col et tout ce qui gêne pour dégager le cou. Puis, nous nous sommes acheminés vers le lieu de l'exécution. Arrivé au pied de l'échafaud, Hélène s'est agenouillée. Elle m'a remercié des soins que je lui avais donné.

[00:25:21]

Elle a prié. Elle a franchi les degrés de l'escalier fatal, en pleine confiance dans la miséricorde de Dieu. L'exécution a lieu sur le Champ de Mars, à Rennes, devant des milliers de personnes. Le couperet tombe à 7 heures du matin. Mais son histoire n'est pas tout à fait finie. Comme souvent à l'époque, le corps de Laget Gado est immédiatement livré à la faculté de médecine de Rennes, où on commence par faire un moulage de sa tête en plâtre, selon une idée saugrenue qui court à l'époque que l'on peut déduire le caractère des gens de la forme de leur crâne et sur le reste de son corps.

[00:26:20]

Les étudiants pratiquent des expériences. Par exemple, ils envoient des décharges électriques dans son cœur et ils le font battre pendant deux heures. Véridique! Tous les détails sont dans le journal Le Journal, qui fait aussi une sacrée révélation. La bigotes n'était pas vierge. La belle affaire. Souvenez vous qu'elle a travaillé pour des curés dès l'âge de 7 ans. Et puisqu'on parle des curés, tiens! Figurez vous que l'abbé Thiercelin, qui a recueilli ces dernières confidences avant la guillotine, s'assoit dans les jours qui suivent sur le secret de la confession.

[00:27:03]

Il prétend qu'elle lui a tout avoué en confession. Elle m'a dit ceci, je la cite l'injustice n'a pas connu tous mes crimes. C'est ce qu'elle m'a dit. J'ai porté le deuil et la désolation dans de nombreuses familles, des jeunes enfants. Elle a dit ça des mères qui ont perdu leur fille. Mes crimes sont grands et nombreux. Je demande à Dieu pardon et miséricorde. C'est cela qu'elle m'a dit. Au point où en est ce curé qui s'assoit quand même sur une règle cardinale de l'Église catholique?

[00:27:46]

Le secret absolu de la confession? Ma foi. Vous êtes libre de le croire ou pas?

[00:28:02]

Attendez, ne partez pas, j'ai encore quelque chose à vous dire. Vous aimez les histoires incroyables? Vous connaissez celle de l'avocat qui a reçu par la poste une oreille coupée. Vous pouvez l'écouter dans le podcast Mon client et moi, des avocats reviennent sur les affaires criminelles qui les ont les plus marquées, qui ont changé leur vie. Alors écoutez les nouveaux épisodes, c'est simple il suffit de taper mon client et moi dans votre application de podcast favorite et de vous abonner.

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Je vous laisse découvrir des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.