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Ana et Lucia, 11 ans, ont disparu dans les Pyrénées espagnoles. Cinq ans plus tard, amarrées apparaît. Mais où est Lucia? Ce pourrait être le début de l'épisode. Hondelatte raconte, mais c'est en fait l'intrigue de la Casta manque t Perdido. Le nouveau thriller policier a retrouvé en mars, tous les lundis à 20h50 sur Polar plus seulement avec Canal+ et en intégralité via e-mail Canal.

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Christophe Hondelatte C'est une affaire assez sordide que je vais vous raconter l'enquête sur le meurtre en janvier 2001 d'une jeune Australienne qui s'appelait Jeanette O'Keefe.

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Elle était venue en France pour découvrir notre pays, notre culture et notre langue. Et un jour, elle est tombée sur un sale type. Et ce sale type. Il a fallu huit ans pour l'identifier, pour débriefer cette affaire. Je ferais appel tout à l'heure à mettre Cathy Richard, du barreau de Pontoise, qui était dans ce dossier. Avocate de la partie civile, j'ai écrit cette histoire avec 10 réalisations. Céline Debroise.

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Christophe Hondelatte. La scène Terrible scène se déroule le mardi 2 janvier 2001 dans la cité des musiciens aux Mureaux, dans les Yvelines. Comme tous les matins, un gamin de 12 ans promène son climat avec son cousin.

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Ici, je viens ici, je te dis, mais le clip n'obéit pas.

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Il cavale en direction d'un terrain vague, au pied, aux pieds.

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Rien à faire, alors les deux cousins le suivent sur le terrain vague. Le chien s'est arrêté devant un truc bleu. On dirait un sac de couchage, mais pas un gros truc. En plus, un sac léger en nylon. Il s'approche. Il y a quelqu'un dedans. Il donne un petit coup sur le sac de couchage. Pas de réaction.

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Papa, papa, il y a un type dans son sac de couchage sur le terrain vague. On a essayé de le réveiller et là bas, le père descend voir. Il s'approche du sac de couchage. Il soulève la capuche. Ce n'est pas un homme, c'est une femme en sang. Et si elle ne répond pas, c'est qu'elle est morte.

[00:02:27]

Quand les pompiers arrivent, ils dégagent le corps du sac de couchage. La femme a le visage tout bleu. Elle est couverte de sang. La police judiciaire de Versailles arrive dans la foulée avec un médecin légiste.

[00:02:43]

Nous sommes en présence d'une femme de type européen d'une trentaine d'années. Elle est brune, aux cheveux longs. Elle a les cheveux clairs. Elle est allongée sur le ventre, virgule, les bras repliés, virgules, le visage reposant sur le côté droit. Point. Elle est vêtue d'un tee shirt virgule, d'une vaste chemise à carreaux qui semble être une chemise d'homme virgule. Et elle porte un pantalon de survêtement bleu marine. Elle a des marques de coups sur le visage virgule et porte des traces de strangulation autour du cou.

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La femme aurait donc été étranglée. Les policiers fouillent ses poches. Aucune pièce d'identité. Tu trouves pas bizarre, toi, que le corps et le sac de couchage soient secs? Et il a plus nonstop depuis trois jours? Regarde, tout est mouillé autour. Et puis, l'échec n'a pas été tué là. Cette fois, on l'a amené ici dans ce sac de couchage après l'avoir tué. Bon, ok, vous enlevez le corps et docteur, on se retrouve à l'Institut médico légal.

[00:04:05]

Bon, alors, docteur, qu'est ce que ça donne?

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Ecoutez, elle a reçu des coups violents sur la tête avec un objet contondant. J'ai compté 13 KO au total. Et c'est de ça qu'elle est morte. Elle a été étranglée deux fois, d'abord avec les mains et ensuite avec un cordon.

[00:04:28]

Vous voyez les sillons très marqués sur le cou.

[00:04:31]

C'est d'ailleurs à se demander si elle n'a pas été pendue cette fois.

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La date et l'heure de la mort? Docteur? Je dirais que la mort remonte à 24 heures 30 heures maximum. Est ce qu'elle a été violée, docteur? Non. Non, elle n'a pas eu non plus de relations sexuelles. D'ailleurs, elle avait ses règles et elle portait un tampon.

[00:04:56]

OK, docteur, autrechose. Oui, j'ai trouvé des fragments, pose ses ongles, ce qui peut indiquer qu'elle s'est débattue et donc on a peut être l'ADN du tueur.

[00:05:12]

Les experts ont aussi trouvé des poils dans le sac de couchage. Tout cela est envoyé au labo. Alors, qui est cette femme avec la photo de son visage tuméfié? Les policiers de la PJ font le tour de la cité. En somme, derrière nous, tous n'ont rien du tout. Personne ne la connaît.

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Bon, visionnait moi toutes les bandes vidéo des cinq caméras de surveillance du quartier. OK, ça ne donne rien non plus.

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Du coup, les flics de la PJ lancent une circulaire de recherche et une semaine plus tard, ils reçoivent un appel d'Interpol, détendra une disparition qui pourrait correspondre à votre cadavre.

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Une jeune Australienne de 28 ans qui avait les cheveux châtains et les yeux verts. Elle mesurait un mètre 52 et elle devait quitter la France pour New York début janvier. Depuis, sa famille en Australie n'a plus de nouvelles. Ah ok! Intéressant, vous? Vous pouvez me donner son nom?

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Oui, bien sûr, elle s'appelle J'allaite. Oh oh! Apostrophe 4 2 F. Et vous savez où elle résidait chez nous, en France? Ouais, ouais. Dans un foyer étudiant de Savigny sur Orge, dans l'Essonne, un foyer qui héberge souvent de jeunes étrangers qui veulent visiter Paris et apprendre le français.

[00:06:56]

Les flics qui vont tout droit.

[00:06:59]

Bonjour mademoiselle, vous pouvez regarder cette photo et me dire si vous avez déjà vu cette femme ici.

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La photo, je le redis, est une photo du visage tuméfié. Elle est assez crados. Mon Dieu, quelle horreur. Oui, je l'ai déjà vu ici. C'était une fille discrète.

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On peut voir sa chambre, mais elle a quitté le foyer. Attendez, je regarde sur le registre. Elle est partie le 31 décembre. Maintenant, vous me parlez d'elle, je me souviens. Elle avait un énorme sac à dos et une très grosse valise.

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Est ce que vous accepteriez, Mlle, de venir l'identifier à la morgue? La mort? Bon, d'accord, et là, au foyer, les flics tombent sur un Néozélandais, la quarantaine, un certain antonymes, Martine Aubry. Oh, je connais très bien visiter Paris ensemble plusieurs fois. Je n'ai pas eu de nouvelles depuis le 31 décembre.

[00:08:15]

Ah, vous l'avez vu le 31 décembre?

[00:08:17]

Oui, elle m'a appelé le 31. C'est un ami du soir. Elle était très en colère. Elle devait retrouver son amie Elise, mais elle m'a dit qu'elle n'était pas là et je ne savais pas où dormir avant de prendre l'avion pour New York le 2 janvier. Et elle m'a demandé, si possible, de venir chez moi. J'ai dit oui, ok. Donc je lui ai donné rendez vous devant un restaurant des Champs-Elysées. Mais bon, je suis arrivé en retard.

[00:08:55]

Je l'ai entendue jusqu'à Dijon. Elle n'est pas venue, évidemment, puisqu'il est le dernier à l'avoir vu, ce Néozélandais.

[00:09:06]

Et tout de suite suspecté.

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Alors, les policiers de la PJ perquisitionnent Saturne à Boulogne-Billancourt. Mafé. Rien d'intéressant, en revanche. Quelques jours plus tard, en épluchant ses mails, les policiers tombent sur un message très intéressant.

[00:09:23]

Écoutez ça, notre gars a envoyé un mail à la mère de Jeanette O'Keefe, dans lequel il lui explique, je cite, avoir raté son rendez vous avec Jeannette aux Champs Elysées à cause d'un autre rendez vous qu'il a retenu trop longtemps en banlieue.

[00:09:41]

Il nous a jamais parlé de ce rendez vous en banlieue. Par ailleurs, grâce au bornage de son téléphone portable, les flics s'aperçoivent que le soir du 31 décembre, le kiwi est arrivé beaucoup plus tôt qu'il ne l'a dit sur les Champs Elysées. 22H45 Alors pourquoi est ce qu'il a menti en disant qu'il était très en retard? Le Néo-Zélandais est illico placé en garde à vue.

[00:10:12]

Alors, monsieur Martin, vous étiez vraiment en retard sur les Champs Elysées le soir du 31 décembre? Wanderson, ma cochonne. Oui, tout va bien. C'est vrai, je mantis. Somloire Degos avec Joannette, Yonnet, j'étais très colère Cantwell. J'avais invité à Noël.

[00:10:36]

J'ai préparé un superbe dîner, tout ça pour voir le parvenu. Elle est parvenue à me téléphone à heures du soir pour me dire Je suis fatiguée. Trois jours après, nous allons encore attendre trois quarts d'heure. Elle vient pas quoi? Moi, je dois être au rendez vous. Moi, je dis peut être voir le kiwi, mais comme il a menti par omission lors de son premier interrogatoire comme un viol alors que c'était une gamine comme il lui a préparé dîner sur du nez et on comprend pas bien pourquoi il reste suspect, même si, à la fin de sa garde à vue, le procureur ordonne qu'on le relâche, mais avec interdiction de quitter le territoire.

[00:11:34]

On sait jamais. Sauf que deux mois plus tard, on s'aperçoit que ce n'est pas son ADN qu'on a retrouvé sous les ongles de Jeanette. C'est l'ADN d'un autre homme. Donc, exit la piste du kiwi. Bon bah maintenant, qu'est ce qu'on fait? C'était assez commode d'avoir un suspect. Et maintenant, il y en a plus. Alors, comme toujours, il n'y a qu'une seule méthode mettre bout à bout tout ce qu'on sait, tout ce qui est certain.

[00:12:17]

Jeannette quitte le foyer de Savigny sur Orge en fin d'après midi.

[00:12:22]

A priori, elle a rendez vous pour passer son réveillon avec une Française qui s'appelle Elise et qui habite mairie de Clichy.

[00:12:30]

Elise est interrogée, bien sûr. J'ai attendu, il n'est pas venu. Alors, j'ai appelé son foyer pour savoir s'il y avait un problème. Là, ils m'ont dit qu'elle était partie.

[00:12:41]

Et là, il y a un hiatus. Elise dit que Jeannette n'est pas venue au rendez vous mairie de Clichy. Mais Entonnées dit que De Jeannettes lui a dit que c'était Elise qui n'était pas venue. Les flics trouvent ça étrange.

[00:12:55]

Moi, je me dis que peut être Jeannette, elle a confondu mairie de Clichy avec Place de Clichy. Ça peut arriver quand ne pas de Paris. Il y a tout un tas de pièges comme ça Baril par exemple, Matignon, avenue Matignon et rue Montmartre à Montmartre, faut se mettre en place.

[00:13:20]

À 19h30, Janettes appelle Antonis Martines pour lui dire que son amie Elise n'est pas venue au rendez vous et elle lui demande s'il peut l'héberger. Il est OK et il lui fixe un rendez vous à 20 heures 30 aux Champs Elysées. Mais comme c'est une relou qui lui a déjà posé plusieurs lapins, il fait exprès d'arriver en retard. Et voilà notre Janettes. Le soir du 31 décembre, en début de soirée, avec son gros sac à dos et sa grosse valise au milieu des fêtards qui commencent à arriver.

[00:13:53]

Et oui, c'est la fiesta sur les champs le soir du 31. Et après? Après, les policiers apprennent que Jeannette, qui était complètement perdue, a appelé les parents de sa copine Elise quand elle nous a rappelé. On s'est dit la pauvre, on ne va pas la laisser toute seule.

[00:14:12]

Sauf que nous, on habite pas à Paris, en habitat Herblay dans le Val d'Oise, et on parle pas trop anglais, donc ça n'a pas été facile de lui expliquer. On lui a dit TaiG derrière Charles de Gaulle, veut dire Sergei, mais ne comprenait rien. Et puis, c'est compliqué parce que le revers à deux directions après Maisons-Laffitte, il y a des trains qui vont à Sergipe, puis il y en a d'autres qui vont à Poissy.

[00:14:46]

Je lui ai dit Fais bien attention. Donc Go to Poissy ne va pas à Poissy. Go to Sergiy et descend à Conflans fin d'Oise.

[00:14:58]

A mon avis, elle s'est trompée de ligne. On l'a attendu toute la soirée, mais l'échappée est venue. Elle a peut être essayé de nous rappeler, mais le lendemain, on s'est aperçu qu'on avait mal raccroché le téléphone. Alors?

[00:15:10]

Hypothèse donc, elle s'est trompée de Vermeire et elle a fait une mauvaise rencontre sur le trajet. On va peut être retrouver sa trace via les caméras vidéo. Ah bon, non? Alors peut être que quelqu'un a vu les policiers placardent des affichettes en forme d'appel à témoin aucun retour. Bon bah, il ne reste plus aux policiers de la PJ que cet ADN retrouvé sous les ongles de Jeannette. Évidemment, ils l'ont passé au FNAEG, le fichier des empreintes génétiques, ça n'a rien donné.

[00:15:53]

Mais il n'y a plus qu'une seule solution déployer les grands moyens. Ça va coûter assez cher, mais ça vaut peut être le coup. Faire passer un test à tous les hommes qui habitent la cité des musiciens aux Mureaux. Ils sont 120 et ils sont convoqués un par un. Bien, ouvrez la bouche. Je vais donc prélever un peu de salive et des cellules dans le creux de votre joue avec ce petit coton tige. Voile. Le problème, c'est que sur les 120, très peu répondent à la convocation.

[00:16:29]

Ben oui, il y a de la défiance envers la police dans ces quartiers. Et puis, les IVA n'ont aucune envie d'entrer dans ce fichu fichier, le FNAEG, parce que normalement, votre empreinte génétique était effacée si vous êtes innocenté. Mais en pratique, souvent, ces ADN restent dans le fichier. Donc, grosse méfiance et fiasco total de cette opération.

[00:16:59]

Et après moi, ma foi, il y a plus de pistes. Et les années passent 2 ans, 3 ans, 4 ans, 5 ans, 6 ans, 7 ans.

[00:17:12]

A ce rythme là, l'enquête sur le meurtre de Jeanette O'Keefe risque de finir sur les étagères des affaires non résolues. Mais pendant tout ce temps, les policiers ont continué coûte que coûte à relever l'ADN de tous les hommes habitant aux Mureaux. Il a fallu du temps pour les convaincre d'accepter.

[00:17:32]

On est maintenant en 2008 et ils ont tous fini par donner leur ADN. Tous, sauf si. Et comme parallèlement, pendant ces huit années, le fichier des empreintes génétiques s'est beaucoup enrichi un jour de 2009. L'ordinateur fait ding! Puta peu à peu. Bingo, on voilà enfin un nom dans l'affaire O'Keefe Adriano Araujo da Silva, un Français d'origine brésilienne.

[00:18:03]

Il est rentré au fichier récemment après avoir foncé sur une voiture de police lors d'un contrôle.

[00:18:11]

Et là, les policiers s'aperçoivent que c'est Adriano Araujo da Silva et l'un des six hommes de la cité des musiciens aux Mureaux, qui refusent depuis 8 ans qu'on lui prélève son ADN.

[00:18:24]

Tel que c'est parti, il est cuit comme un petit lu. Adriano Araujo da Silva est interpellé le 17 février 2009 à 6 heures du matin. Grand gaillard, crâne rasé, larges aux épaules, il est placé en garde à vue.

[00:18:50]

L'idéal serait que 8 ans après, il avoue Jeanette O'Keefe, monsieur vous dit quelque chose? Oui, oui, de nous parler de cette histoire. Mais il n'y était pas. Je voulais changer les souliers et j'y vais jamais.

[00:19:14]

Vous avez reçu des convocations pour un prélèvement génétique. Vous n'êtes pas venu? Oui, mais je ne sais pas. Allez, Bruno. Jamais je j'en ai pas sitôt.

[00:19:29]

Vous êtes sûr que ça ne vous concerne pas, monsieur, parce qu'on a retrouvé votre ADN sous les ongles de la victime? Mon ADN est là. J'ai une erreur de laboratoire. Il faut forcément broyer les Chamoux. Non, monsieur, ça n'est pas une erreur.

[00:19:54]

C'est bien votre ADN. Normalement, dans une affaire criminelle, quand un type se fait coincer par son ADN, il comprend tout de suite. Il comprend qu'avec ou sans aveux, il va finir devant la cour d'assises et qu'avec ou sans aveux, il sera probablement condamné. L'ADN et la reine des preuves. Et donc, à ce moment là, son intérêt s'est avoué.

[00:20:29]

Un type qui avoue face aux évidences sera toujours mieux traité qu'une bourrique qui s'en tétanisent. Mais lui, au début, il résiste. Les flics l'envoient en cellule pour le laisser mariner, gambergé.

[00:20:43]

Ils le ressortent au milieu de la nuit et c'est reparti. Comment expliquez vous la présence de votre ADN sous les ongles de Jeanette O'Keefe?

[00:20:56]

On vous écoute son explication, car maintenant il a gambergé. Il en a une est assez pitoyable.

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Wish You Wish était Janettes. Les choix? Les réveillons. Elle s'était fait agresser par la bande de Sean.

[00:21:14]

Alors, j'ai choisi Renault pour l'aider et sans doute moi, mois changé chez l'agressé, le Maghreb chez Mâchouiller, fait Rol.

[00:21:27]

Gros mytho, on en a vu des explications moisis, mais celle là, c'est le pompon.

[00:21:33]

C'est bien essayé, monsieur. Je voudrais croire que vous me dites pourquoi pas? Sauf qu'on a trouvé des poils dans le sac de couchage qui entouraient le corps et que ces poils, monsieur! Sont aussi les vôtres, donc, donc il va falloir qu'il invente autre chose pour justifier la présence de ces poils dans le sac de couchage.

[00:21:59]

Donc, il est là, gamberge en silence. Il cherche une porte de sortie. Et là, les poulets qui sont des rusés se mettent à lui parler de sa chérie. Ça va bien dans votre couple, monsieur Araújo Dassylva. Avec votre femme, ça va, vous êtes, vous êtes amoureux? Oui, mais ma femme Chavin ni chez Boulay, l'appelait justement ma femme au téléphone.

[00:22:35]

Normalement, en garde à vue, ça ne se fait pas trop. La stratégie est plutôt d'isoler le suspect. Mais là, les flics de la PJ font une exception et pour respecter l'intimité du couple, ils sortent de la pièce, mais de l'autre côté de la porte. Ils ouvrent grand leurs esgourdes.

[00:22:55]

Allo! Faimois. Vous voulez dire? Mais Cueillez doit partir d'un. Flots. Ou fois? Chemin. Les Bosniens? Bah voilà, il est mûr, Adriano, et maintenant, il a plus qu'à dérouler les rencontrer les Champs Elysées, il avait l'air triste et on a commencé à parler comme elle l'avait toucherez.

[00:23:44]

Malgache le plus proche de chez moi, chez elle, voulait aller chez moi au boulot et on a fait l'amour. C'était très bien. Elle était contente. Mais après moi, Haché, je voulais recommencer. Elle ne voulait pas. J'ai pas compris ça. Elle voulait partir. J'étais chez dénormes.

[00:24:20]

Comment je fais les frapper avec des effets. Après le Choumicha a crié très fort et moi, je ne voulais pas qu'elle crie.

[00:24:39]

Alors que chez Schérer, son gourou. Après voulait une rallonge électrique autour du cou et Pando à la poignée de la fenêtre. D'accord, monsieur, et après et après cobranding, je resté seul son cadavre. Je ne savais pas quoi faire, alors j'ai fini par m'habiller puisque j'avais mis dans mon sac de couchage. Hier, je n'étais pas le l'infolettre. Et appelé hier Irréfléchis, je me Schulich sous ma fenêtre. Savoir que chez moi, chouiner Chandos est gêné.

[00:25:34]

Les sacs de couchage, je les vagues.

[00:25:39]

Vous remarquerez que son récit corrobore parfaitement les informations recueillies par l'enquête, sauf sur un point. Il a dit qu'il avait fait l'amour avec elle et qu'il l'avait tuée parce que elle ne voulait pas recommencer. Or, souvenez vous ce que disait le médecin légiste en 2001 et ce qu'elle a été violée, docteur?

[00:26:01]

Non, non, elle n'a pas eu non plus de relations sexuelles. D'ailleurs, elle avait ses règles et elle portait un tampon. Elle avait un tampon, elle avait ses règles et le docteur dit qu'elle n'a pas eu de relations sexuelles. Il n'a pas couché avec elle. C'est un pipeau teur. Cela dit, il réitère mot pour mot son histoire devant le juge d'instruction. Sauf que deux mois plus tard, il se rétracte. On lui a extorqué ses aveux.

[00:26:43]

Trop tard. Le procès d'Adriano Araujo da Silva s'ouvre le 3 janvier 2012. Et là, grâce à ce qu'on appelle l'enquête de personnalité, on découvre son histoire.

[00:27:01]

Je ne sais pas si je vous ai déjà expliqué ça. Dans toutes les affaires criminelles, un homme ou une femme qui n'est ni policier, ni juge, ni avocat, qui est juste choisi parce qu'il a une expérience de la vie. Par exemple, un ancien travailleur social est chargé de faire ce qu'on appelle une enquête de personnalité. Il rencontre les proches, les employeurs, etc. Il rédige d'abord un rapport pour le juge d'instruction et en général, il vient raconter ce qu'il a appris devant la cour d'assises.

[00:27:35]

Et dans le cas d'Adriano Araujo da Silva, il raconte une vie qui n'est pas tout rose et même pas rose du tout. Adriano est donc né au Brésil et il est le fruit d'une relation illégitime. Une liaison que sa mère, très jeune, a eue avec un homme marié. Conséquence pour sauver l'honneur, la mère a caché sa naissance. Elle l'a fait élever par un couple de paysans. Et puis, quand Adriano a 5 ans, la mère va voir le père toit en friche.

[00:28:07]

Il a une fiche avec toi. Il s'appelle Adriano. Et là, surprise, le père le récupère et ils l'emmènent vivre en France. Pas en France métropolitaine, en Guyane voisine, mais l'élan paternel ne dure pas longtemps et le gamin se retrouve dans les rues de Cayenne à mendier. Il l'a abandonné, il l'a récupéré et il l'a abandonné. Le salopard est là, la maman d'un petit garçon qui a à peu près le même âge. Adriano va voir le père pour proposer de l'adopter.

[00:28:49]

Et le père est d'accord, bien sûr. Bon débarras! Le crétin! Et voilà comment Adriano devient Français puisqu'il a été adopté en Guyane. A 23 ans, il débarque en région parisienne et comme il est baraqué, il devient déménageur. Mais c'est un instable. Il change souvent de métier. À côté de ça, il aime les femmes. Une, deux, trois femmes successives et à chaque fois, il leur fait des gosses. Mais déjà, il marche de travers.

[00:29:32]

L'enquête de personnalité révèle qu'il est violent avec toutes ses femmes successives. Je vous l'ai souvent expliqué. La quasi totalité des meurtriers portent un gros sac à dos sur le dos. Un sac à dos rempli de désamour, de souffrance, de rejet, d'abandon.

[00:29:51]

Et d'ailleurs, quand l'expert psychologue vient à la barre, c'est un homme qui a beaucoup de rancœur envers les femmes.

[00:30:01]

Et cette rancœur tient au fait qu'il a été abandonné par sa mère. C'est un complexe qu'il a en quelque sorte déporté sur toutes les femmes de sa vie et je dirais surtout les femmes en général.

[00:30:19]

Ce n'est pas une excuse. Tout ça pour avoir sans doute tué Jeanette O'Keefe, mais disons que c'est un contexte.

[00:30:32]

À part ça, Adriano Araujo da Silva maintient sa dernière version des faits, agrémentée de détails supplémentaires, composé des filles.

[00:30:45]

Oui, je l'ai amené chez moi.

[00:30:47]

Mauro. Et on a fait l'amour une première fois dans les trains, dans les toilettes des trains, à chaque cochonnes. Et après on est arrivé chez moi. Et puis on est parti là hier. Il lui est donné mon sac de couchage.

[00:31:14]

C'est pour ça que vous savez trouver des poils des moins dans le sac. Sauf que le médecin légiste vient rappeler qu'il ment. Jeannette n'a jamais couché avec lui. Le docteur est formel elle avait ses règles. Elle portait un tampon.

[00:31:40]

A l'issue, Adriano Araujo da Silva est condamné à 30 années de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté de 20 ans, alors qu'il fait appel. Il prend à nouveau 30 ans, mais sans période de sûreté. A cette heure ci, il est toujours en prison. Pour débriefings, cette histoire montre Cathy Richard, du barreau de Pontoise. Vous étiez petit dans S'adoucit, avocate de la partie civile. Vous défendez les intérêts d'une partie de la famille dite Jeannette.

[00:32:20]

Vos clients sont Australiens. Ils débarquent 11 ans après le procès, adulent en 2012 dans un système judiciaire qu'ils ne connaissent pas. Sans parler l'agacer. Je suis %100 sans rien comprendre, c'est facile.

[00:32:33]

Il y avait une interprète à l'audience. Fin, il y avait une interprète à l'audience qui était là deux fois, mais en première instance et en appel. Keeler, au fur et à mesure qui leur traduisait ce qui se passait, il vous parlait suffisamment en anglais pour dialoguer avec lui. Donc ça ne suffisait pas, ça suffisait pour qu'on se comprenne. Effectivement, pendant, pendant l'instruction, j'ai pu la tenir informé de ce qui se passait dans le cadre de l'instruction et à ce moment là.

[00:32:59]

Puis, effectivement, il fallait le rappeler. Il leur expliqué que même un juge d'instruction, c'est quelque chose de complètement surnaturel. Il ne comprenait pas pourquoi Bettens. Une fois qu'on avait l'assassin, on ne comprenait pas pourquoi le procès par habitant. Huit ans après, quand on arrête au bout de six mois, y croyait encore.

[00:33:20]

Toute façon, c'est une plaie béante. C'est une angoisse qui commence à poindre. Il faut vous dire en 2000, lorsque, à l'aéroport. Christine attend sa sœur Jeannette. Elle est aux Etats-Unis et elle attend Jeannette, qui va sortir de l'avion. Sauf que Jeannette ne sort pas de l'avion. Et là, l'angoisse commence. Et c'est vrai, c'est un dossier qui date de 2000. Et elle est d'époque. Et on n'avait pas de téléphone portable. On se rend compte à quel point tout aurait été tellement différent, différent.

[00:33:51]

D'abord parce que du coup, quand Christine attend Jeannette, elle ne la voit pas. Elle se dit Elle a loupé l'avion, elle est dedans. Et alors, elle apprend qu'elle n'est pas dans l'avion. Elle essaye de remonter. Et alors qu'elle cherche sa soeur à New York médiatiquement parce qu'au départ, elle s'est dit Je l'ai loupé. Eh bien! D'un autre côté, on a un quart aux Mureaux dont on ne sait pas qui elle est. Le médecin légiste va dire lorsqu'il procède à l'autopsie de Jeannette.

[00:34:16]

Une chose est certaine, c'est que c'est pas une Parisienne. Elle a les poumons tellement roses, elle a les poumons en très bon état. Elle est. Elle a vécu dans un lieu non pollué et ça fait plaisir. Mais c'est tout ce qu'on savait d'elle pendant un certain temps. Et puis, il y a deux bouts du monde, en fait. On a les deux éléments de cette terrible affaire. C'est très touchant.

[00:34:38]

Le verdict, donc, en première instance, est une condamnation à 30 ans avec une peine de sûreté de 22 ans. En deuxième instance, en appel, sans peine de sûreté. Quel sens ça peut avoir pour vous? Qui est partie civile? Qui lit ou qui n'ait pas de peine de sûreté?

[00:34:55]

On vous apprend déjà à mes clients à ne pas attendre de la femme qu'elle adoucit sa peine. La sanction ne doit pas, ne doit pas adoucir la souffrance parce qu'on trouve jamais son compte dans la sanction. Ensuite, il faut savoir que Arroyos da Silva avait été particulièrement ordurier en première instance. Il avait vraiment décrite Jeannette dans des termes épouvantables. Il lui avait sauté dessus dans le train pour le violer presque. Il parlait d'elle dans des termes épouvantables et la mettait en cause dans tout ça?

[00:35:29]

Je pense que les jurés ont eu du mal à lui pardonner en appel. Ensuite, il a dit qu'il était innocent, toujours. Il a mis en colère à ce moment là les policiers en disant qu'il lui avait extorqué. Alors, je me souviens avoir écouté. J'ai une confiance totale. La police criminelle les verfeil très bien. On a le film vidéo. Il a été filmé pendant toute sa garde à vue, mais passons le film. Donc, on a passé des extraits du film.

[00:35:54]

En fait, on se rendait compte que moi, il n'y avait aucune précision, aucune pression et ce qu'il disait était parfaitement retranscrit. Seulement si vous étiez un trafiquant. Quand tu viens en garde à vue. On a cette chance d'avoir cette vidéo et je parlais tout à l'heure de l'absence de téléphone. Ce qu'il faut voir, c'est qu'on a une gamine parce que c'est une gamine jeannettes ici et là, ces gens qui sont si douce d'ailleurs. En fait, celui que vous appelez.

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Oui, Tony. Il a trouvé ennuyeuse. Surtout, c'est ce qu'il a à peine après. Franchement, rien de trop bien avec elle. Bon, et voilà. Donc, il faut imaginer la j'allaite sur les Champs Elysées, un tremplin, décentrer de soi où tout le monde fait la fête. Et elle est fatiguée. Elle a explosé, elle a fait cadeau. Énorme, elle a. Elle trimballe sa valise. Elle a l'impression que tout le monde l'abandonne.

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Elise n'est pas venue. Elle ne comprend pas pourquoi elle n'y est pas venue. Visiblement, elle se sont loupés. Elle n'était pas au même endroit. Effectivement, elle n'est pas venue ensuite à la Martin m'a dit Tu va venir lui aussi lui poser un lapin et elle est complètement perdue. Et Compario arrive avec sa bonne mine et qui lui explique qu'il va la conduire parce qu'il faut qu'elle prenne ce foutu erreur. Et Bâle Suisse. Et là, il faut encore imaginer cette qui passe de l'effervescence des Champs Elysées un soir de 31 décembre, alors qu'elle est le seul et triste.

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Et elle vacille. Cet individu qui va lui faire prendre le train de banlieue. Elle va arriver aux Mureaux et elle est très bien élevée. Elle est très correcte et il marche de la gare jusqu'à chez lui. Et elle ose pas. Elle n'ose pas lui dire. Elle s'inquiète. Elle ose pas lui poser des gens derrière. Ma vie va changer de version tout le temps la concernant. Ça, c'est vraiment terrible. Vous avez insisté sur cette histoire de tampon.

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Mais de toute façon, dans toutes ces versions, il y avait une relation sexuelle et ensuite, en fait, qu'il soit anglais, il a foutait dehors. Donc tout à coup, il n'avait pas le temps d'en remettre un envoyé. C'était horrible. Mais la pauvre Diana était tellement tellement pudique, tellement tellement réservée. Si elle savait que vingt ans après, on parle encore de ses règles. Mais vous imaginez, imaginez l'horreur de tout ça.

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Mais derrière, ma question dit sur la peine de sûreté. Il y a cette question sur sa dangerosité. Parce que quand on donne une peine de sûreté à quelqu'un, c'est qu'on pense qu'il est profondément dangereux. Ma question, c'est votre sens. Petit parti pour réitérer.

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Moi, je pense que c'est quelqu'un, effectivement, qui était, qui était instable et dangereux. Ensuite, il est certain qu'il avait une compagne plus régulière au moment de son interpellation. D'ailleurs, en l'appelant que finalement il revient, il finit par avouer. Ça a été finement joué de la part des policiers qui ont bien senti qu'il pouvait flancher de ce côté là. Et finir par dire la vérité le rendait humain. Vous voyez maintenant, vous savez, je pense très sincèrement que pour les fréquenter depuis 27 ans, les décisions rendues par les cours d'assises ne sont pas aussi facilement explicables, mais dangereuses.

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Pas dangereux. Lorsque les juges et les jurés ont eu envie ou pas de lui coller 20 ans de sûreté. Est ce qu'il avait un profil de prédateur?

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Est ce qu'on peut imaginer que si vous avez vu dans le box de la cour d'assises deux fois, on aurait pu en tuer d'autres après?

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Une chose est certaine, c'est que si il ne l'a pas fait entre 2000 et 2001 et le moment où on l'interpelle en 2009, il ne se passe rien. Et grâce à la persévérance d'une enquêtrice, Catherine Nicole, qui remettait systématiquement l'ADN dans la machine. Un jour, ça viendra, un jour on l'aura. Et donc, forcément, c'est déjà à ce moment, il fait rien. On sait quand même qu'il fait rien. Je pense que ça été.

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Je pense que c'était un petit peu un type qui est effectivement une bombe à retardement, quelqu'un qui détestait les femmes qui pouvaient être violent. Mais ça a été un crime d'opportunité. Et puis, et puis une déflagration de violence parce qu'elle voulait pas lui aider alors qu'il l'avait amené jusqu'à chez elle. Quand l'incompréhension, elle l'a suivi, il l'admet avec regret. Mais une chose est certaine, c'est qu'il n'avait pas réitéré entre 2001 et 2009. Maintenant, c'est sûrement pas moi qui vais vous plaider la défense.

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Vous voyez?

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Voilà justement son histoire personnelle, sa haine des sommes qui dautorité, donc de la détestation de sa mère. Ça vous convient?

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Je vais vous dire franchement, ça n'a pas à me convaincre ou pas. Moi, j'étais aux côtés des victimes, j'étais aux côtés de la famille d'Etienne et j'étais là pour faire vivre Jeannette. J'étais là pour que Jeannette soit autre chose que ce corps, dans ce sac, dans ce duvet qui avait balancé par la fenêtre. J'étais et j'ai été là pour qu'on sache qui elle était et j'étais là pour qu'on comprenne qu'elle pouvait être ses dernières heures. Ensuite, ce qui pourrait me convaincre ou non le concernant.

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S'il y a des choses qui me regardait quand il vient expliquer que ses aveux ont été extorqués et qu'il n'a pas du tout dit ça, ça me regarde. Oui, ça me regarde. Et c'est là où je demande à ce qu'on visionne son interrogatoire alors qu'il s'agit de Jeannette. La femme regarde, oui. Ensuite sa personnalité. Je suis Patrix. Je ne suis pas enquêtrice de personnalité. Je n'ai rien à dire là dessus. La seule chose que je pouvais constater, c'est que c'est un type intelligent qui a utilisé énormément, avec qui il avait une faculté d'adaptation incroyable.

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C'est à dire qu'à chaque fois qu'on lui servait un élément Čačak, il a donné une explication. Elle avait son ADN, oui, mais c'est parce qu'elle se battait pour elle. Elle m'a griffé sur moi parce que je la défendait. Elle avait à chaque fois, il avait une explication à envoyer S'impliquerait, qui était un peu gens. Et il s'adapte. Oui, c'est pareil. Ça m'intéresse parce que ça va m'intéresser dans la façon qu'il a donné. Ensuite, j'allais dire.

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Circonstances qui ont fait de lui ce qu'il a fait aux jurés d'apprécier op.cit. d'En parler franchement non Rocío, aux côtés de mes clients et je ne vais pas prendre un mouchoir pour pleurer. Voilà, c'est clair. En tout cas, pas pour pleurer pour lui? Certainement certainement. En revanche, j'ai pris souvent un mouchoir pour essuyer les larmes de mes clients.

[00:42:25]

J'ai adoré dans le mauvais goût, comme d'habitude. Que dirige t on?

[00:42:28]

Je voudrais juste ajouter que tous les 31 décembre, lorsque vous verrez les Champs-Elysées en liesse, je voudrais que vous pensiez que vous pensiez à Djanet. Toti? Merci. Codiriger.

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