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Christophe Hondelatte Voici le récit assez dur. Je vous préviens d'un pompier qui, après être intervenu sur un accident de voiture très douloureux, se retrouve atteint d'un syndrome de stress post-traumatique. Comme un soldat qui rentre de la guerre. Une histoire que je tire du livre d'Eric Gouvernez, aux Éditions de L'Harmattan. Blessure d'âme d'un soldat du feu. Voici cette histoire que j'ai écrite avec Tugdual D'odieux deux réalisations de Céline Debras.

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Christophe Hondelatte. Comme beaucoup, j'ai eu une enfance bousculée, élevée entre mes grands parents et des parents séparés.

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Entre les chansons de Berte Sylvains et des musiques des années 70 qu'écouter mes parents. Une famille fragmentée qui m'amène à une scolarité tout juste suffisante.

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A 18 ans, je m'engage dans les commandos parachutistes de l'air et quand je reviens dans la vie civile, comme j'ai appris le dépassement de soi, l'esprit de sacrifice, je choisis le métier de sapeur pompier à Sète, dans l'Hérault. D'abord volontaire, puis professionnel. Et les années se succèdent comme un deux cycle de garde en cycle de repos. J'enchaîne les simples chutes dans la rue, les accouchements, les malaises cardiaques, les accidents de la circulation, les suicides, les accidents du travail, les bagarres, les conflits familiaux et les apéros qui tournent mal.

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Et je pénètre dans l'intimité des familles, derrière chaque fenêtre qui a des tapisseries différentes et des odeurs dans le couloir. Je côtoie la solitude, la souffrance et la mort. Je me souviens de cette maman qui s'est suicidée par pendaison avec la photo de ses enfants dans un cadre autour du cou et de cette adolescente qui s'était pendue avec son casque de Walkman. Je me souviens de ce grand père qui gardait son épouse morte depuis des semaines, et de ce nourrisson qui semblait endormi, mais qui s'était étouffé dans la nuit.

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Pour moi, c'était le pire. Les enfants. En 1999, je vis une aventure particulière. On m'envoie au Kosovo une opération humanitaire dans un camp de réfugiés qui s'appelle Stankovic, un camp prévu pour 5 000 personnes et qui en accueille 24.000 mille. Dans ma vie, c'est une expérience humaine hors norme. La guerre, les familles décimées, les enfants mutilés, le bruit des bombes. Je m'occupais du secteur Delta, où vivaient 5 000 personnes. Je me souviens, je me suis attachée une petite fille de 9 ans.

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Elle s'appelait Valles Bonilla. C'était une boule de vie. Au milieu de ce désastre.

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En mai 2017, ça fait 27 ans que je suis pompier à cet adjudant chef et chef de groupe, je suis très loin d'imaginer ce qui va m'arriver. Le lundi 22 mai 2017, je me souviens, c'était une belle journée. Le matin, en prévision de la saison qui arrive, je participe à des manœuvres sur le massif de la Gardiole et sur le coup de 14h30, je reçois un appel radio chef de groupe 7.

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Vous reprenez intervention pour inondations sous le Théâtre de Sète.

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Je répète le théâtre de cette rupture de canalisation et je me retrouve quelques minutes après dans les entrailles d'un théâtre humide. J'en sors à 17h30 et immédiatement, j'appelle la salle opérationnelle.

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Mais bien d'avoir un accident implique plusieurs véhicules, tu peux te rendre sur place. Je suis tout près, en effet, alors que mes collègues vont devoir traverser toute la ville, évidemment sur la voie rapide, la circulation est arrêtée, alors je m'engage à contre sens et je remonte la file des voitures. Et quand j'arrive sur place, il n'y a aucun véhicule de secours, aucun. Mais où sont ils? Où sont ils? Au loin, je vois un poids lourd légèrement en travers, au milieu des voies et au milieu, une masse grise qui ressemble à une voiture.

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Et soudain, j'aperçois mon chef de centre. Il rentrait chez lui. Sa voiture s'est arrêtée à quelques dizaines de centimètres de l'impact.

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Éric va voir dans la voiture, devant le camion. Je ne sais pas combien ils sont. Moi, je m'occupe de demander des secours. Je cours vers les véhicules impliqués. Le choc a été énorme, au point que l'essieu avant du camion a reculé. Le chauffeur est là, debout, les yeux hagards. Il est en état de choc, mais à première vue, il n'y a pas d'urgence vitale. Monsieur. C'est des pompiers, vous ne bougez pas, vous restez là, vous vous asseyez.

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Une ambulance va arriver. Moi, je vais aller faire le tour de la voiture. Vous m'avez compris. Je m'approche de la voiture. C'est une place écrasée, totalement déformées. Le choc a dû être colossal. Le conducteur et le passager sont inaccessibles. Ils sont piégés par l'amas de tôle, alors je fais le tour et je constate que le conducteur est mort et le passager confus et à l'arrière.

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Je vois des corps, plusieurs corps enchevêtrés et aussi deux sièges bébés. Qui est arraché et guéri et un autre derrière le conducteur qui est pris dans la tôle froissée avec une petite main et qui dépasse. Entre les deux sièges bébé, deux corps d'adulte, peut être trois. Je n'arrive pas à les compter. Et là, entre les jambes de l'un des corps, je vois un petit bébé la tête vers le bas, une petite fille qui doit avoir trois mois.

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Elle doit venir du fauteuil bébé Kevin. Il faut que je les sorte, les enfants tous les deux. La porte est bloquée. Je vais passer par la fenêtre qui @tom allongée sur les autres corps. La petite fille ne respire plus. Alors, je commence par lui insuffler de l'air avec ma bouche par son nez. Je me retrouve avec de la poussière de verre dans la bouche. Je recommence.

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Je crois apercevoir un début de respiration alors avec mes épaules. Je force sur les sièges et j'arrive à la libérer. J'arrive à la sortie, mais je n'ai pas de pot. Alors je la pose sur le sol. Je n'ai aucun matériel, mais je commence une réanimation et là, un collègue arrive. Mais qu'est ce que tu fais? Tu vois, je masse. Il me regarde, son visage horrifié, je regarde à nouveau la petite vie. Son corps n'est plus entier.

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Il manque la moitié de sa tête. Tout l'arrière de sa tête.

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Je viens de faire une réanimation à un enfant qui n'était plus entière. Je regarde ce petit corps. Un petit moment, quand je le place dans ma veste, ma veste de feu et pour qu'elles ne restent pas là sur le sol, je vais l'imposé dans la cabine du poids lourd et je fais ça aussi pour la mettre à l'abri des regards des badauds et ceux de mes collègues qui ne vont pas tarder à arriver.

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Et puis j'y retourne comme si j'avais une mission divine. Je réussis à ouvrir la porte à rien. La femme derrière le passager, qui est sans doute la maman de la petite fille, respire difficilement et comme le moteur fume, je me dis faut la sortir avant le feu. Alors je coupe sa ceinture de sécurité. J'essaye de la dégager, reprenant le maximum de précaution en tenant sa tête droite. Mais on dirait qu'elle s'enfuit dans mes bras comme une poupée désarticulée.

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Alors, je finis par la sortir de la voiture en la tenant par ses vêtements et Egerton. Je retourne dans l'épave chercher les autres. Il y a une dame plus âgée, sans doute la grand mère. Je coupe sa ceinture de sécurité avec mon couteau et quand elle est contre moi. Soudain, elle arrête de respirer et moi, je sors. Quelque chose qui me traverse physiquement, comme si son âme avait quitté son corps. Je me sens impuissant, comme s'il avait décidé de tous partir en ne me laissant aucune chance de les aider.

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Je la sors, je le dépose sur le sol, je cherche un regard, une aide ou une ambulance qui serait arrivée maintenant. Alors je commence un bouche à bouche.

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Et ensuite, des compressions thoraciques et là, une équipe arrivant en face deux collègues avec du matériel allégé prenait en charge mojitos.

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Maintenant, il faut que je sorte le petit dans le siège bébé, je m'enfonce dans la carcasse. J'arrive au niveau du petit fauteuil qui est pris dans le piège de fer. L'enfant ne respire plus. Je passe ma main entre ses jambes.

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Je remonte, je relève sa tête et aussitôt, l'air s'engouffre dans ses poumons. Et quand il respire et il envoie du sang partout où il est incarcéré. Il a les jambes coincées dans les renforts latéraux. Impossible de le sortir. Et là, je vois des visages qui arrivent d'un peu partout, mais frérots sont en fallah. Même le médecin de l'hélicoptère est là. Mais d'où sortent ils? Je n'ai même pas entendu l'hélico se poser. Je tiens toujours ce petit visage, ce petit corps qui se bat pour respirer un peu d'air.

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Le médecin dit Il faut le sortir maintenant, sinon le père. Mon collègue Marco a réussi à se glisser par le corps et je m'entends encore crier sous l'effort pour dégager les jambes du bébé.

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Rien ne bouge, il n'y a plus qu'une seule solution sacrifier ses jambes. Je les entends craquer comme une grosse branche d'arbre. Et là, je peux enfin le dégager avec ses petites jambes qui sont comme celles d'une poupée de chiffon. L'équipage de l'ambulance le prend tout de suite en charge. Et là, je prends conscience des moyens qui viennent d'arriver 8 ambulances, deux fourgons de secours routiers, le SAMU, les policiers et moi. Je me sens vidé.

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Alors je retourne au camion, je récupère le bébé qui est toujours caché dans ma veste de feu et je lemporte dans mes bras comme si, comme si je voulais essayer de le sauver encore une fois. Je traverse toutes les équipes qui sont au travail. Personne n'imagine que dans ma veste, tout contre moi et un petit clan, je vais le déposer dans ma voiture et je reste là avec elle, comme pour la surveiller, la garder. Mais sa maman aussi est morte, alors nous décidons de les mettre ensemble sous le même drap.

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Il n'y a que deux survivants le petit garçon qui doit avoir 3 ans et qui est dans un état d'urgence absolue. Et là, des adultes, ils sont évacués par hélicoptère. Bon, messieurs, vous allez toujours rendre au centre de secours pour hommes un défi osé avec la CMP.

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La CMP, c'est la cellule médico psychologique et un défi ouzzine consiste à décrire à chaud notre ressenti majoral. Ils nous font chier avec leur CMP. L'opérationnel doit Primel en.

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O.D fusing, des voix tremblait et d'autres marquent une distance avec l'événement. Moi, je ne pense qu'à rentrer au centre de secours, alors abrège 7/11 et je rentre à cette personne ne me retient. Il me laisse libre de ma démarche. Au petit matin, en rangeant mes affaires dans une poche, je retrouve des restes humains de l'une des victimes et à partir du moment où je pose ma tenue de feu, je sang. Je sens que quelque chose ne va plus, mais je ne sais pas quoi et quand je pousse la porte de la maison.

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Je ne peux pas imaginer que je ne retournerai pas à la caserne avant longtemps. Le lendemain matin, la journée s'annonce belle. Je pousse la porte qui donne sur mon jardin. Je ne vois aucune couleur jaune, ne aucune odeur. J'ai la sensation d'être hors du temps. Je croise mes enfants qui partent à l'école. Bonne journée, papa! Mais quelle heure est il? Je me lave les mains. J'oublie de fermer le robinet. Je prends du lait pour le petit déjeuner.

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J'oublie de fermer la porte du frigo. Je pose la casserole sur le feu, mais je ne l'allume pas le gaz. Je suis épuisé, alors je cherche à m'allonger. Impossible de fermer l'oeil. Et ensuite, je me retrouve à genoux dans le jardin. Je ne sais pas comment j'y suis allé. Je prends ma tension, mon pouls. J'ai peut être fait un Avishai. Je suis perdu, perdu et ça dure comme ça toute la journée. Et le soir, quand je vais me coucher dans la nuit, je me retrouve sur cette nationale.

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Il n'y a personne. Je suis accroupi près de cette voiture broyée. Et là, je tourne la tête et ils sont tous là, en arc de cercle. Ils me regardaient immobiles, le bébé dans les bras de sa mère et personne ne me parle. Et moi, je leur demande pardon, pardon, parce que je n'ai servi à rien malgré toute mon expérience. Et pour la première fois. Explose en sanglots. Je me retrouve. Là, dans mon lit.

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Ça fait une semaine qu'ils sont morts et je n'arrête pas de penser à ça. J'ai promis à ma femme d'aller voir quelqu'un. La séance est menée de façon très professionnelle. On parle à tour de rôle. Les infirmiers nous écoutent. Et moi, je suis prazan, mais je n'ai pas d'émotion. Je suis décalé avec mon corps, comme si je regardais la scène derrière une glace sans tain. Les deux infirmiers psy se regardent et sans un mot. Ils appellent les urgences psychiatriques.

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Le lendemain, me voilà aux urgences poss psychiatrique de l'hôpital. Au milieu de gens avec le regard perdu et d'autres qui ont des tics. Et à côté de moi, une dame qui fait de drôles de bruits avec sa bouche et qui bouge les jambes.

[00:16:43]

En fait, il y a des fadas. Je suis sapeur pompier. Je me suis fait surprendre dans une intervention à corps, mais je ne suis pas fada. Vous pouvez simplement me raconter ce qui s'est passé, racontez moi cette intervention. Au début, je raconte sans problème. Et puis mon regard se baisse. Je cherche mes mots, je perd le fil. J'ai du mal à respirer. Mais malgré tout, j'arrive à dérouler toute l'opération et à empiler mes gestes, mes morts et mes mots sur le bureau.

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Bon monsieur! Vous êtes ce qu'on appelle en état de stress dépassé. Tous les symptômes que vous décrivez sont évidemment les conséquences de cet évènement. Vous avez été confronté à plusieurs morts avec vous. Sentiment d'impuissance? On va devoir agir vite. Vous rentrez dans les protocoles d'urgence qui sont prévus pour les militaires qui rentrent de la guerre. Vous présentez ce qu'on appelle un syndrome de stress post-traumatique. Je vais vous souhaiter un fait d'abord vous donner des médicaments qui vont vous stabiliser.

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Et puis, nous allons mettre en place un traitement de fond, notamment un protocole qu'on appelle le EMDR. On ne fait pas ça à l'hôpital, mais je vais vous orienter vers une psychologue.

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Je découvre pour la première fois ma psychologue. Elle est plus âgée que moi et sa voix est douce et agréable. J'ai envie de lui faire confiance et elle me fait raconter encore une fois mon histoire à chaque blocage, chaque changement de voix, chaque débordement émotionnel. Regardez bien ce point là sur l'écran de l'ordinateur. Et suivez le bien des yeux. Cette première séance me laisse assez perplexe. Des mouvements des yeux. Mais les séances s'enchaînent et je m'habitue à cette nouvelle amie.

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Cela fait maintenant trois mois que l'accident a eu lieu et les nuits sont encore longues et quand la fatigue finit par l'emporter, je suis de nouveau sur le bord de cette route et au réveil, la journée est lourde. Chaque bruit me fait sursauter. Et concernant les autres, ma tolérance est proche du zéro. Je ne supporte plus rien.

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Aujourd'hui, par exemple, j'ai décidé de faire une tarte aux pommes, mais je me perd sur la recette et les degrés qu'il me faut 30 minutes. Et moi, il me faut quatre heures pour fabriquer cette tarte et la cuire. Un an déjà et les choses n'ont pas vraiment changé, le monde extérieur est encore trop rapide, il est présent et je suis bien seul à la maison à organiser une chose après l'autre.

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Est ce que je vais pouvoir recommencer à exercer mon métier? J'ai besoin de savoir. Alors, avec l'accord des médecins, je retourne à la caserne avec un temps de travail adapté aux salariés que Cantat ne doit errer.

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Ça me fait plaisir que tu sois de retour et doucement. La journée démarre avec son lot d'interventions et mes gestes sont là.

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Mais j'ai l'impression d'être spectateur de ce qui se passe autour de moi et le joueur au cours de ce petit rituel au cours duquel on partage une bière ou un martini et où chacun raconte sa journée, je suis là, mais sans y être, je me rends compte que j'ai cru être un pompier prêt à toutes les situations, un guerrier debout face aux caprices de la vie.

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Un roc indestructible. Mais j'ai oublié qu'avant tout, je n'étais qu'un homme. Ça fait un an et demi que je fais un travail quotidien pour reprendre ma vie d'avant. Mais je crois que je ne la reprendrait jamais. Un jour, mon médecin me parle de méditation. C'est une technique très adaptée, vous verrez, et elle est très efficace quand elle est bien maîtrisée. Il existe un programme en huit semaines. La méditation, ça me fait tout de suite penser à un homme avec une cape rouge orange, un gars qui habite dans l'Himalaya et qui, au plus fort de sa transe, ce métal léviter au dessus des cailloux, une espèce de mode new age pour les bobos et les J'aime les fleurs.

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Mais la machine fournaises, la méditation de pleine conscience, n'est ni idéologique ni spirituelle. Alors, je décide de tenter l'expérience. Une retraite de cinq jours dans les Cévennes, un hameau magnifique et un groupe hétéroclite avec des gens de tous milieux et des histoires difficiles.

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Tout d'abord, faites en sorte de vous tenir le plus droit possible. Cela va faciliter votre respiration qui va être notre outil principal avec votre attention entre. Et inspiré plusieurs fois, profondément par le ventre. Les méditations commencent à 7 heures du matin et elles s'enchaînent jusqu'au soir et au fil des jours, je commence à comprendre et à ressentir mon corps. En parallèle, je découvre au hasard des rencontres, une technique japonaise du 15e siècle qui s'appelle le Keisuke Gui.

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C'est une technique de restauration des céramiques d'art qui sont brisées. Elle consiste à reconstruire un objet cassé avec patience, avec minutie et enfin le sublimer en soulignant les fractures avec de la poudre d'or. Au fond, ce sont des étapes similaires à mon histoire. Se reconstruire en acceptant ces cicatrices et chercher chaque jour à rassembler les morceaux de moi même. Le 15 oggi m'apprend la patience et le temps. Alors pour l'instant, je suis encore loin de rentrer à la maison, sublimées, fière et unique.

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Disons que j'en suis à l'étape du séchage.

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Trois ans et quelques mois après l'accident, je vis désormais en Ardèche, dans mon village familial. Loin du superflu imposé par les obligations des gens des villes. Et c'est dans cette terre rude et parfois sauvage, drapée de contes et légendes, que j'arrive à entrer en résilience. Je suis en accident du travail imputable au service. Je ne dors qu'avec des cachets. Mon cœur ne peut rester sage que grâce au bêtabloquants. Je prends toujours des anxiolytiques. J'ai parfois l'impression de m'isoler.

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Je ne sais pas de quoi sera fait demain. A chaque jour suffit sa peine. J'essaye seulement de ne rien faire, mais de le faire. Bien.

[00:24:46]

Des centaines d'histoires disponibles, avocats en écoute sur un point. FR.

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Attendez, ne partez pas, un homme vient encore quelque chose à vous dire. Vous aimez les histoires incroyables? Vous connaissez celle de l'avocat qui a reçu par la poste une oreille coupée. Vous pouvez l'écouter dans le podcast. Mon client et moi, des avocats reviennent sur les affaires criminelles qui les ont les plus marquées, qui ont changé leur vie. Alors, écouter les nouveaux épisodes, c'est simple. Il suffit de taper mon client et moi dans votre application de podcast favorite et de vous abonner.

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Je vous laisse découvrir.