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La seconde, c'est Christophe Sandalettes. Comment ça marche? Un avocat? Comment choisir ses dossiers? Pourquoi accepte t il de défendre ce que l'opinion publique appelle des monstres? Dans un livre qui paraît chez Plon et qui s'appelle Soit je gagne, soit j'apprends, l'avocat Alain Jakubowicz raconte dans quelles circonstances et avec quel état d'âme il est devenu en 2017 l'avocat de Nordin Le Lelandais, l'assassin présumé de la petite milice et du caporal Noyez. C'est une histoire absolument passionnante que je vais vous raconter en deux épisodes.

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Voici le premier épisode réalisation signée Céline Debras.

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Et Repin, Christophe Hondelatte. Tu ne devrais pas raconter ça, mais pourquoi pas des coups à prendre? Quoi que tu dis, ça te sera reproché. Et puis, on parle pas d'un dossier avant qu'il soit jugé. Ce n'est pas ce que tu reproches à La Presse, mais je n'ai pas l'intention de parler du dossier.

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Je veux parler du rôle de l'avocat. Je veux rétablir certaines vérités. Je veux expliquer, pas pas m'expliquer, expliquer. Et pourquoi pas ce que les gens m'ont écrit des horreurs depuis que j'ai accepté de défendre le lenders. Des messages du genre. Je vous souhaite le pire. Vous et votre famille ou va mourir en enfer avec lui, gros bâtard ou ou je vous souhaite de mourir d'un cancer généralisé et même gens que ta mère. Enfin, comment est ce qu'on peut méconnaître à ce point le rôle de l'avocat?

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Pour moi, cette histoire commence banalement par un coup de téléphone, un après midi de septembre 2017, d'un homme que j'ai récemment fait acquitter devant la cour d'assises.

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Ça va être bien d'être que vous avez entendu parler de la disparition de la petite Maïlys pendant un mariage. Bah voilà Schmeichel et les parents de celui qui vient d'être arrêté pour ça. Je, j'ai pas. Je ne veux pas que sa mère. Et il me passe sa mère. Elle veut que je sois l'avocat de son fils. Je lui donne rendez vous à ce stade, je n'ai pris aucune décision et de toute façon, je ne peux pas prendre ce dossier d'abord sans avoir rencontré l'intéressé et surtout sans en avoir parlé ou associé du cabinet au cabinet de sensuellement un cabinet de droit des affaires.

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Je ne peux pas accepter un dossier aussi sensible et médiatique sans tenir compte de l'impact que cela aura sur nos clients qui, pour la plupart, sont des chefs d'entreprise.

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Et donc, j'organise une réunion interne et c'est ma fille associée dans le cabinet qui intervient la première, je te rappelle que tu une petite fille qui a le même âge que Maïlys quand même, où ça fait mal.

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Non, je n'ai pas oublié. Enfin, il faut quand même réfléchir à ce que nos clients peuvent penser de ton intervention dans une telle affaire, non? D'accord, mais je te rappelle qu'on est avocat. Et par ailleurs, le suspect clame son innocence. Ça reste à prouver.

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Mais bon, puisque tout ce sont mes associés ont peur, mais ils me font confiance, ils me connaissent. Il subodore que j'ai déjà pris ma décision. Mais pourquoi est ce que j'ai choisi de défendre cet homme? Est ce que c'est parce que me remonte le démon qui travaillent tous les avocats, seul contre tous? Plus le crime est horrible, plus la tâche est difficile et plus difficile, plus elle est exaltante.

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Je rencontre Nordin le pour la première fois le 15 septembre 2017 au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier. Pas au parloir. Avocat. Les détenus savent qu'il est là et c'est un monde qui a sa propre moralité. Voyez vous, vous êtes un escroc, trafiquant de drogue, braqueur, voire assassin. Vous êtes accepté, sinon respecté. Mais si vous êtes pointeurs comme église, c'est si vous êtes accusé d'avoir commis un crime à caractère sexuel. Alors malheur à vous est donc normal.

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Le lenders est déjà devenu leur tête de Turc. Pour sa sécurité, il ne peut plus croiser personne dans la prison. Résultat il va être mis au quartier d'isolement, la prison dont la prison, là où on place les récalcitrants.

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En attendant, vous pourrez le voir dans une salle de quartier, Yvon.

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Je me suis préparé à cette rencontre. Je ne sais pas ce qu'il va me dire, ni même s'il va me parler, mais s'il me dit qu'il est pour quelque chose dans la disparition de ma liste, je l'exhorte de le dire au juge d'instruction pour qu'on la retrouve, pour qu'on mette un terme au calvaire des parents. En revanche, s'il me dit je refuse que vous en parlez aux magistrats, alors je serai prisonnier, car mon serment d'avocat m'impose le silence.

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Ça me tente, ça. Je ne me sens pas capable de plaider l'acquittement d'un homme que je suis coupable. Le mieux serait qu'il me le dise pas hypocritement.

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Faut que tu sois solide pour que tu sois solide, pour que tu sois professionnel. Quand la porte s'ouvre, je vois un homme massif qui ressemble aux photos parues dans la Presse. L'air abruti en moi, la poignée de main est ferme et franche. Asseyez vous, je vous prie. Il a l'air accablé, les yeux tombant. Il me fait penser à Droopy. Je ne peux pas vous dire totalement ce qu'on s'est dit. Ça appartient à la confidentialité de l'échange entre un avocat et son client.

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C'est sacré, ça. Et puis, il y a le secret de l'instruction. Là, je marche sur le fil du rasoir.

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Peut être que vous pouvez commencer par me parler de la nuit, du drame, de tout ce qui vous est reproché, des éléments qui sont parus dans la presse régionale. Je vous écoute, je ris, en fait, moi. Je suis totalement étranger à la disparition de Maïlys. Croyez moi, mon rôle n'est pas de le croire ou de ne pas le croire. Je dois juste prendre acte de la ligne de défense qu'il me fixe. Il dit qu'il est innocent.

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Bon. Et maintenant, est ce que cette ligne est tenable? Pour répondre, il faut que je lise le dossier et pour le lire, il faut que j'accepte d'être son avocat. Je pourrais toujours me retirer si le dossier est accablant. Enfin, je pourrais me retirer tant que le fait que je sois son avocat n'est pas encore publique. Pour l'instant, la presse n'est pas au courant. En revanche, dès que ce sera rendu public, si je me retire, ça sera interprété comme un aveu, un aveu qu'à mon avis, il est coupable.

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Il faut que ça reste secret le plus longtemps possible, le temps que je lis le dossier. Le secret tient moins de 10 ans. Le 24 septembre, La Presse annonce que je suis le nouvel avocat de Normal. Le Lenders et moi, je choisis le silence.

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Je retourne le voir à la prison de Saint-Quentin-Fallavier dès le lendemain, le 25 septembre.

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Bonjour maître, je vais vous emmener voir votre client. Bon, on l'a installé dans le quartier d'isolement. Vous acceptez. C'est à dire qu'on pourrait le faire venir au parloir. Avocat, mais faudrait qu'on bloque la circulation dans l'établissement. On aimerait pouvoir s'en passer.

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Oui, d'accord, d'accord, ça ne me pose aucun problème. Mais je vous le dis tout de suite, je ne veux pas le voir dans sa cellule. La cellule, c'est trop intime. Bon, vraiment bon. D'accord, on va vous le mettre dans une petite salle du quartier disciplinaire. Je ne veux pas le voir dans son intimité, mais je suis depuis qu'il a recouvert les murs de sa cellule d'images de moto qu'il a placé dans un coin.

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Une photo de son père, de sa mère, de son frère, de sa sœur et de son neveu et une autre photo de ses chiens.

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Me voilà donc en route pour le quartier d'isolement et au passage, quelques mots de détenus que je connais, à savoir l'avocat. Bien. C'est par ici mettre la détention de votre client ne se passe pas très bien. Ses voisins de cellule l'insultent toute la nuit en poussant des hurlements, mais vous ne pourrez pas faire quelque chose. Ce que vous voulez qu'on fasse? Pas grand chose à faire. Bonjour Monsieur le Länders, comment ça va remettre? Je n'ai pas beaucoup dormi à cause des hurlements des autres.

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Et puis il y a les surveillants qui ouvrent la porte toutes les demi heures pour vérifier que je ne me suis pas suicidé. Je n'arrive pas à dormir. Je crois bien que c'est à cette occasion, cette deuxième visite, que je commence à le tutoyer. À ma grande surprise d'ailleurs, je n'ai pas le tutoiement facile. Je vous vois certains de mes associés depuis des décennies et d'ailleurs, je n'aime pas non plus que l'on me tutoie. Mais concernant le lenders, ça me vient de manière naturelle.

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Ni par sympathie ni par mépris. Je trouve simplement grotesque de le vouvoyer. Il est indispensable que je parvienne, malgré les difficultés, à nouer avec lui une relation de confiance mutuelle. Sans cela, le binôme avocat client ne peut pas fonctionner.

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En nous plongeant dans le dossier avec mes collaborateurs, nous tombons tout de suite sur une irrégularité de procédure. Elle saute aux yeux, je vous explique. En matière criminelle, la loi fait obligation de filmer les interrogatoires de la personne gardée à vue. L'obligation et les quatre premières heures de l'audition de Nordin Le L'ondée n'ont pas été filmés et donc les PV d'interrogatoire sont nuls. Je suis avocat, je n'ai pas le choix. Je dois déposer une requête en nullité.

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Ce que je fais le 30 octobre sans en parler à personne. Décision le 30 novembre. Et, hasard du calendrier, c'est ce jour là, le 30 novembre, que, pour la première fois depuis qu'il est en prison, Nordin Le Landais est convoqué par la juge d'instruction.

[00:11:22]

Je suis donc en route pour le palais de justice avec ma collaboratrice. Il y a de nouveau une chaîne de télé annonce que le Lenders a été filmé par une caméra de surveillance à Pont de Bonvoisin. A l'heure de la disparition de Maïlys Ilija, on sait que sur les images, dans la voiture, on distingue une petite forme blanche qui pourrait être une petite fille. Ce n'est pas bon pour lui. Et comme par hasard aujourd'hui, coïncidence sans doute, ou plus sûrement, quelqu'un proche de l'enquête a donné cette information à cette chaîne de télé en violation du secret de l'instruction, et la chaîne en fait ses choux gras.

[00:12:12]

Je vous le dis, elle va même jusqu'à diffuser une reconstitution de l'image supposée montrer cette forme blanche. Pas la vraie image, une image inventée par eux.

[00:12:24]

Selon l'idée qu'ils se font des vraies images sans les avoir vus. Ma collaboratrice et moi, ça nous laisse sans voix.

[00:12:37]

En arrivant au palais, j'apprends que la chambre de l'instruction a annulé les PV d'audition.

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C'est normal, c'est la loi et ensuite commence l'interrogatoire. Il dure toute la journée. Secret d'instruction. Je ne peux rien vous dire à ce sujet.

[00:12:53]

En revanche, en sortant le soir, j'apprends que le procureur donne une conférence de presse diffusée en direct. Elle dure 22 minutes.

[00:13:05]

La disparition de Marie-Lys a été fixée à 2 heures 45 à 12h46 et 12 secondes. Monsieur Landais mettait son téléphone en mode avion. À deux heures 47, son véhicule est filmé par une caméra de vidéosurveillance du centre ville de Pont de Beauvoisin à l'avant du véhicule. Une silhouette frêle de petite taille, qui est vêtue d'une robe blanche se trouve sur le siège passager avant, à trois heures 24 et 29 secondes. Le véhicule est de nouveau filmé en sens inverse par cette caméra vidéo dans le sens du retour.

[00:13:53]

Le conducteur est alors seul dans la voiture.

[00:14:01]

L'article 11 du Code de procédure pénale dit que le procureur peut rendre public certains éléments de la procédure Milas. Enfin, il fait une lecture subjective de l'affaire. C'est une atteinte à la présomption d'innocence et aux droits de la défense. Le procureur dit que la disparition de l'enfant est survenue à deux heures 45 du matin. Mais il y a des témoignages qui disent je les ai vus dans le dossier qu'elle a été vu au mariage après deux heures 45. Par ailleurs, les vidéos que nous nous avons vu ne montrent absolument pas dans la voiture une silhouette frêle vêtue d'une robe blanche.

[00:14:39]

On les voit même pas un humain, encore moins une fillette, et pas non plus de robe blanche. La mise en condition du public et des futurs jurés a commencé du fait du procureur et à partir de là, les réseaux sociaux se déchaînent et des spécialistes se succèdent sur les plateaux pour parler d'un interrogatoire auquel ils n'ont pas assisté et d'une vidéo qu'ils n'ont pas vu. Le tout agrémenté d'images reconstituées, sans jamais se demander si elles correspondent à la réalité.

[00:15:14]

Le curé et pour moi, l'abyssin, le sentiment d'une impuissance. Mais est ce que pour autant, je dois parler? On me sollicite. Bien sûr, je choisis de réagir sur une seule chaîne, celle qui diffuse cette vidéo parce que j'y connais une journaliste et que je la respecte. Et bien sûr, en début d'interview, elle diffuse un extrait de la conférence de presse du procureur.

[00:15:42]

L'enfant enlevé. 12H46 12h47 Téléphone sur le mode avion et votre client reviendrait seul à 3 heures 24 mariages. Eh oui! Ça, c'est l'interprétation qui a été donnée qui a été jeté en pâture aux Français. Il n'y a qu'à voir les titres le lendemain, les preuves accablantes Norden le Hollandais est coupable. Il ne reste plus finalement qu'à appuyer sur un bouton pour qu'il soit condamné. Ce n'est pas le dossier. Qu'est ce que vous avez différent? Ce n'est pas le dossier.

[00:16:09]

Et je vous le dis les yeux dans les yeux. Je le dis à toutes les personnes qui nous entendent et qui nous écoutent, ce n'est pas le dossier.

[00:16:16]

Je dis aussi que des témoins ont vu la petite fille dans la salle à 3 heures du matin et haussent le ton. Et je marque mon indignation. Oui, je m'indigne du procédé qui consiste à reconstituer une image en laissant croire qu'elle est issue du dossier. Oui, je dis qu'il est impossible de voir dans cette silhouette un enfant en robe blanche. C'était la réalité. On me l'a reproché tout ça, et on va opposer la triste réalité qui apparaîtra dans quelques mois.

[00:16:46]

Mais ce jour là, c'est ce que j'ai vu sur cette vidéo. La vraie.

[00:16:57]

Evidemment, je parle de tout ça avec Norden le Lenders, même si sa mère m'a prévenu vous savez, il parle pas beaucoup à un organe.

[00:17:12]

Et les médicaments qu'on lui donne en détention n'arrangent rien. Le passé accablé, résigné, très loin de la tête brûlée que décrivent les médias, alors qu'un homme qui se dit innocent devrait se révolter, s'indigner. Et moi, je me demande qui il est. Est ce qu'il est le garçon respectueux qui n'a aucun problème avec les surveillants de la prison? Celui qui répond à la juge d'instruction par oui, madame, non, madame, poliment. Ou alors, est ce le marginal inquiétant, le fêtard violent dont parle la presse?

[00:17:48]

Qui manipule qui?

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Avec son accord, bien sûr que j'ai rompu le silence et que je suis allé à la télé, pas de problème comme il faut.

[00:18:05]

Alors qu'à ce moment là, il savait que c'était bien sa voiture, qu'on voyait sur la vidéo et que c'était bien Maïlys qui était sur le siège passager. Il aurait pu me le dire, n'y allez pas mettre. Le procureur a raison. Il m'a laissé aller à Canossa, comme on dit. Il m'a laissé aller m'humilier devant l'ennemi. Mais moi, j'étais son avocat et j'ai fait ce que je devais faire à ce moment là.

[00:18:37]

C'est également avec son accord qu'ensuite je retourne au silence, mais je crois que c'est mieux qu'on parle, pas de moi. C'est pour ma famille. Et oui, son père a été violemment pris à partie alors qu'il faisait ses courses au supermarché. Son frère ne trouve plus de travail à cause de son nom. Sa soeur a été menacée et sa mère, victime d'un accident, a dû se faire hospitaliser sous son nom de jeune fille.

[00:19:05]

Je leur recommande d'ailleurs de ne plus parler aux médias, mais régulièrement, ils se font piéger.

[00:19:16]

En vérité, normal, le lenders m'apparaît comme une sorte de paumé, fruit de notre époque et de notre société qui ne s'intéresse qu'à ses chiens et à ses motos et à rien d'autre. Il a 34 ans et tout ce qu'il a fait a shout. Ces chiens sont ses seuls compagnons. Il a tenté de vivre avec des femmes, mais ça n'a pas marché. Et son travail? Il a dû retourner chez papa, maman et ses relations sociales se résume à la recherche de partenaires sexuels sur les réseaux sociaux.

[00:19:49]

J'avoue que je suis effaré par le nombre de rencontres qu'il a collectionner comme ça en quelques clics, pour se retrouver dans une voiture avec une femme dont il connaît à peine le prénom. Il aller à ses rendez vous comme d'autres vont à la pêche ou au foot? J'ai parlé de ça avec lui.

[00:20:08]

Nordin. T'as connu le plaisir de ce qu'on appelle la séduction. J'ai vite compris que c'est un langage qui ne comprend pas connu. Je ne sais pas, moi. Le dialogue, le partage, la galanterie, l'attente, le désir, le respect. Tout ça, pour lui, c'est un concept 20es.

[00:20:40]

La journaliste qui m'a interrogé à la télévision m'a demandé pourquoi, du coup, je n'ai pas demandé la remise en liberté de mon client puisque, selon moi, la thèse de l'accusation ne tient pas. Et d'ailleurs, lui même, au début, m'a demandé si c'était possible. Maître biscuits innocent, vous croyez pas que c'est possible? Soit libéré? Non, non. Honnêtement, je ne crois pas que ce soit envisageable à ce moment là. Il y avait trop d'indices contre lui demander.

[00:21:13]

Sa mise en liberté était vouée à l'échec et inopportun. Mais là, la prise de parole du procureur change tout. Il dit que Maïlys a disparu à deux heures 45, mais au vu des témoignages, ça ne tient pas. Et puis, si Maïlys a été vu sur le lieu du mariage à 13h45, elle ne pouvait pas se retrouver dans la voiture de Nordin le L'ondée. 12H47. Les accusations du procureur s'effondrent et d'un coup, tout le reste devient accessoire.

[00:21:45]

Donc, nous nous attendons à une demande de mise en liberté en démontrant qu'il est possible que Maïlys ait disparu à 12h45. Sauf à imaginer que les témoins mentent, qu'ils se trompent, ce qui est improbable. Cela dit, je ne veux pas faire cette demande pendant les fêtes de Noël. Ça serait trop douloureux pour la famille de Maïlys. Alors j'attends début janvier et je dépose ma demande. Et comme je m'y attendais, c'est reçu comme un sacrilège. Mais ma réponse, c'est le dossier, tout le dossier que le dossier.

[00:22:32]

L'audience est fixée au 8 février.

[00:22:34]

J'ai demandé que Nordin le l'ondée soit présent. Je veux que les magistrats et mon confrère de la partie civile le voient et je veux aussi que lui entende la parole de l'avocat général et de l'avocat des parents de Maïlys. L'audience est digne. Bien sûr, je ne m'attends pas à ce qu'on me donne raison, mais je veux prendre date. Je veux, comme j'aime bien des gens, remettre l'église au milieu du village, même si, entre temps, il y a eu de nouveaux.

[00:23:09]

A suivre le deuxième épisode, la deuxième affaire, les aveux de Nordin Lelandais et la découverte des corps. Je tire mon histoire de livre d'Alain Jakubowicz, soit je gagne, soit j'apprends aux éditions Plon.

[00:23:24]

Des centaines d'histoires disponibles sur vos plates formes d'écoute et sur un point faire.