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Crystal Sandalettes, une histoire exotique aujourd'hui, puisque le meurtre a lieu en 2004 au Brésil, dans la région de Salvador de Bahia, au pays de la samba. Mais c'est bien un Français qu'on a tué. Il s'appelait Sébastien Brant. Il était fleuriste à Grenoble. Pour le débriefe, j'ai invité le journaliste Fabrice Marc Gayon du journal Le Dauphiné, qui a couvert les deux procès. J'ai écrit cette histoire avec Esquisses. Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. C'est l'histoire d'un garçon de 31 ans qui s'appelle Sébastien Bras. Il a un magasin de fleurs à Grenoble qu'il gère avec sa soeur et qu'ils ont tous les deux hérité de leurs parents. Et Sébastien a une compagne brésilienne, Denise Données, avec un Z, qui d'ailleurs travaille au magasin avec lui. Ils viennent d'avoir un petit garçon et au mois de juillet 2004, on part en vacances au Brésil avec Denise et le petit Gesell, près de Salvador de Bahia.

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Ah bon? Et vous rentrez quand même fin août? Bah, écoute mon fils. Bon voyage à profites! C'est bien d'être jeune.

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Et donc, en juillet, la petite famille s'envole pour Salvador de Bahia. Ça fait rêver. C'est le pays de la samba. Salvador de Bahia, un.

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Une caïpirinha façonnable, le paradis, le paradis, tellement le paradis que fin août, Données appelle ses beaux parents.

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Sébastien ne rentrera pas tout de suite.

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Bon, c'est étrange. On comprend qu'il ait voulu jouer Le lézard au soleil. Il sait que son père peut le remplacer au magasin. Il aurait pu appeler lui même quand même. Mais bon profil. Morgan profite donc données, rentre toute seule et la laissé là bas, son garçon à sa mère. Arrive le mois de septembre et Sébastien n'est toujours pas rentré. En octobre, Données débarque avec une sale nouvelle. Bon, je l'ai eu au téléphone. Il m'a dit qu'il rentrait pas.

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Il veut rester là bas. Il m'a dit qu'il voulait recommencer une nouvelle vie, qu'il en avait marre de la France a beau, il veut rester au Brésil, il ne veut plus vivre en France. C'est ce qu'il a dit. C'est ce qui m'a dit et le petit reste là bas aussi. Le pis l'a laissé à ma mère. Mais ne vous inquiétez pas, il sait très bien s'occuper des enfants. J'irai le chercher.

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Bon, pour les parents, c'est dur à avaler, mais c'est son choix. D'autant que Données leur dit régulièrement Il m'a appelé. Il va bien, il vous envoie le bonjour. Ça les rassure, les parents. Et puis Noël arrive. Et toujours pas de Sébastien ni du gamin. Il est bien triste, ce Noël sans eux.

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Les mois passent janvier, février, mars, les parents, de plus en plus inquiets que leur fils nolisés, même pas appelés, décide d'aller sur place au Brésil, dans la région de Salvador de Bahia, dont il est originaire. Et là bas, ils vont voir la mère de Denise chez elle et trouvent leur petit fils radieux, mais pas de Sébastien.

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Et là, la mère de Donnees leur dit quelque chose l'hallucinante. Mais il est rentré enfin chez Chimacienne.

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Non, il n'est est rentré en France, dont il a dit qu'il restait au Brésil quasiment la mère ou la fille. Il y en a une desdocuments, c'est certain. Et donc, les parents vont tout de suite porter plainte auprès de la police brésiliens. Et quand ils rentrent à Grenoble, ils saisissent aussi la police française.

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On comprend pas de nous, a indiqué rester au Brésil qui qui voulait changer de vie. Et donc on est allé là bas. Sa mère nous a dit qu'il était rentré en France et c'est pas vrai. Il est pas rentré.

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Mais pourquoi est ce que vous avez mis 8 mois à venir signaler la disparition de votre fille? Coup. Au début, on a cru que c'était c'était volontaire de sa part. On n'avait pas de raison de douter de ce que nous disait Données. C'est une jécris Denise. Vous savez?

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Une. Même si les parents viennent de découvrir qu'elle a vendu la voiture de Sébastien et qu'elle a aussi chiffonnés son assurance vie. Mais c'est une jécris, il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Là dessus, Données annonce qu'elle retourne au Brésil manger vert. Je vais récupérer notre fille et je vais ramener quoi?

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Et c'est au Brésil que Données apprend que ses beaux parents ont porté plainte contre elle. Mais dans sa tête, c'est tout comme. D'ailleurs, quand elle rentre à Grenoble, elle est convoquée par les flics, mais les parents qui manquent.

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Pourquoi ils ont mis 8 mois à porter plainte? Vous vous êtes posé la question? Sébastien, il a voulu rester là bas. C'est sa décision. D'ailleurs, j'ai une vidéo. Une vidéo que Sébastien a faite au mois d'août. J'aurais montré. Regardez, écoutez bien la bande son de cette vidéo. C'est très troublant. Les images montrent Sébastien dans un hamac. Je vais très bien dans mon hamac, le pas du tout envie de rentrer et d'ailleurs je rentrerai pas chez la belle vie.

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Si je suis complètement fou de ce pays, je rentre pas.

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Et c'est vraiment lui. Sur la vidéo, mais en même temps, est ce que ça ne vous est pas arrivé de faire une vidéo pour rien d'envoyer des cartes postales depuis un coin de paradis en disant je ne rentrerai pas? Puis vous êtes rentré. Mais ce n'est pas le seul élément troublant que Données fournit aux policiers.

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Regardez. C'est son petit cahier de comptes secret parce qu'il faut que je vous dise il est bonnette, Sébastien. Je pense que c'est pour ça qu'il ne veut pas rentrer au magasin. Il trafique pas mal.

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D'abord, il a fait du black, regardez, c'est écrit Black. Il était racketté comme moi, par qui je ne sais pas. Je sais que depuis sa disparition, il lochard. Ils m'ont dit qu'il leur devait de l'argent. Moi, je pense que ses parents sont au courant de tout. Ils vous n'ont pas parlé, vous savez, les banques, ce qui les intéresse, c'est de récupérer leur petit fils en me mettant sur le dos. Mettez vous à la place des flics à ce moment précis et fournit des preuves.

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La vidéo, elle, a décrit un contexte mafieux. Il la croit pas vous, vous? Je sais ce que vous vous dites. Vous vous dites puisque je méthyl sur les explications de Denise. C'est qu'elle n'est pas nette. Bah, c'est pas sûr. En attendant, les policiers interrogent l'entourage de Sébastien avait produit l'intention de rester aux origines. Il a toujours été prévu qu'il rentre y. Il venait d'acheter un deuxième magasin, un petit kiosque de fleuriste.

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Et puis les flics plongent dans la comptabilité du magasin de fleurs à la recherche de signes que Sébastien faisait du black ou du blanchiments. Qu'il était racketté, rias. Aucun signe de magouille. Rien, nada. Et il aurait donc menti là dessus. Données si elle a menti là dessus, est ce qu'elle n'a pas menti sur tout? Et puis, il s'avère que Données a des corm et même une sacrée paire de cornes. Elle était cocu. Et d'après ce que disent ses amis, elle le savait.

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Et ça, elle n'a pas parlé aux policiers. C'est étrange parce que c'est un sacré mobile pour un meurtre. Ça a cocufié.

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Jusque là, je vous l'ai dit, les policiers avaient plutôt tendance à croire ce que leur disait Denise. Elle a l'air tellement sincère, tellement gentil. Mais maintenant, ils ont le début d'un doute. Est ce qu'elle ne leur jouerait pas la comédie, alors? Ils la place sur écoute et le résultat est stupéfiant.

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A aucun moment vous entendez, aucun moment elle ne parle de Sébastien et de sa disparition à personne. Pas un mot qui, à chaque fois qu'elle est interrogée par les flics, pleure toutes les larmes de son corps. Quel comédien! On apprend aussi par des amis de Sébastien quelque chose qui pourrait être déterminant. Il voulait la quitter.

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Elle vous la Bendix? Non, il me l'avait dit, il n'en pouvait plus.

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Par ailleurs, je vous ai dit tout à l'heure que Denis était cocu. Or, il s'avère que depuis la disparition de Sébastien, elle s'est bien rattrapée avec un de ses amis à Grenoble, un homme marié quand il le découvre. Les policiers convoquent le monsieur. Ouais! Oui, c'est vrai, on a été amants, mais on n'est plus aujourd'hui. A un moment donné, j'ai dit Denis, je vais quand même pas quitter ma femme Bourdois. Et là, elle s'est mise dans une colère.

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Et le soir, elle a voulu absolument qu'on mange ensemble et elle a préparé à manger. Et puis, on est passé à table. J'ai mangé et après, je ne me souviens plus de rien. Mais ce que je sais, c'est que j'ai quand même passé deux jours de coma à l'hôpital. De commun, les médecins vous ont dit ce qu'elle vous avait administré.

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Ils m'ont dit que c'était du Lexomil, un anxiolytique. Et quand vous êtes sorti du coma, qu'est ce que vous vous inti? Merkel m'avait drogué, quoi? J'avais lu qu'elle n'avait pas mis la même vinaigrette dans sa salade que la mienne.

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Droguée, elle est donc capable de ça données, sans doute parce que dans son dossier, le juge d'instruction a un autre témoignage du même tonneau une employée du magasin de fleurs. Un matin, Sébastien, il est arrivé à la boutique.

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Il était tout mou. Alors je lui ai demandé ce qui s'était passé et il m'a raconté que la veille au soir de nuit, j'avais sans doute mis quelque chose dans son verre. En tout cas, il m'a dit qu'il s'était endormi d'un coup.

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Dorothée, on est capable, la diablesse. Et si c'était ça qui s'était passé au Brésil? Glou glou, glou glou, boîte à caïpirinha, mon chéri et. Il s'est Foron.

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Et bim, elle le tue. Pour l'instant, on n'a aucune preuve de ça, mais c'est une hypothèse qui tient debout et du coup, dans la tête de la juge et des policiers commencent à se dessiner le portrait d'une autre données, plus tordue, beaucoup plus tordue, plus perverse, plus menteuse. Une femme qui serait capable de tuer. En attendant, cette histoire de somnifères change un peu la donne et le procureur élargit le champ de l'enquête. Pour lui, ça n'est plus une disparition inquiétante.

[00:12:59]

C'est un homicide volontaire, un meurtre. Et il ouvre une deuxième information pour administration de substance nuisible. L'étau se resserre. Ma petite données. L'étau se resserre.

[00:13:18]

Cette donnée est peut être temps que je vous donne son nom puisque pour elle, ça sent le pâté. Elle s'appelle de soirée et en septembre 2006, deux ans après la disparition de Sébastien, elle est placée en garde à vue et les policiers commencent par lui parler d'autre chose, d'autre chose que de la disparition de Sébastien. C'est stratégique, bien sûr.

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Alors, madame, nous avons recueilli le témoignage de l'un de vos amants qui nous a raconté qu'au cours d'un déjeuner en tête à tête, vous avez versé un somnifère ou un anxiolytique dont la sauce de salade. Vous confirmez? Oui, le pauvre. C'est vrai que je l'ai intoxiqué, mais c'est un accident. A l'époque, je prenais moi même du Lexomil, je prenais trois comprimés par jour et j'avais pris l'habitude de le mélanger à la vinaigrette de ma salade.

[00:14:17]

Ça passe mieux comme ça.

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Ce jour là, je me suis trop bawsala étant madame, il a fait deux jours de coma. Vous lui avez pas donné trois comprimés à moi? C'était peut être 4, alors c'est mal parti pour la ministre, non? Bah, si.

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Les policiers entrent ensuite dans le vif du sujet, madame, concernant la disparition de Sébastien, vous avez fait état à plusieurs reprises auprès de vos beaux parents, enfants de ses parents, puisque vous n'êtes pas marié. Deux coups de téléphone rassurant que vous auriez reçu de sa part. Or, nous avons examiné le relevé de votre téléphone portable. Madame, nous n'avons trouvé aucune trace de ces appels.

[00:15:05]

Vous avez une explication? Ces parents voulaient tellement, rassurez moi, j'avoue que j'ai inventé pour eux pour qu'ils s'inquiètent pas trop.

[00:15:16]

Vous avez affirmé toujours aux parents de Sébastien qu'ils avaient souhaité rester au Brésil et ne plus revenir en France. Vous confirmez? Mais oui, oui. J'ai exactement ce qui m'a dit. Je vous jure au bout de 48 heures, à la fin de la garde à vue. Soit soirée n'a rien lâché de plus. Mais peu importe l'issue, elle est déféré devant la juge d'instruction. Et là, ça se corse bien, madame.

[00:15:48]

Je vous informe que j'ai décidé de vous mettre en examen des chefs de faux, escroquerie et administration de substance nuisible avec préméditation.

[00:15:59]

A ce stade, je n'irai pas plus loin, mais je dois vous informer que je vais demander au juge des libertés votre placement en détention provisoire.

[00:16:11]

Ça se corse pour la Miss Données avec un Z. En attendant, l'instruction se poursuit et la juge d'instruction Mme Masse décide d'aller sur place au Brésil, avec le commandant de police qui dirige l'enquête. Et là, on notera au passage que la justice française ne lésine pas sur les moyens. Et d'ailleurs, ce n'est pas un cas unique. Vous n'imaginez pas le temps et l'argent que la justice de notre pays consacre aux enquêtes criminelles. Je sais que notre justice est critiquable et critiqué, mais pas là dessus.

[00:16:53]

Amen. Pour la juge, il s'agit de reconstituer minute par minute un emploi du temps de Sébastien et de Denise dans les heures qui précèdent la disparition. En garde à vue, elle indique que le 17 août, Sébastien est parti de chez sa mère pour aller rendre sa voiture de location à Salvador de Bahia et que depuis, elle ne l'a pas revu. Il aurait donc disparu à Salvador de Bahia, alors que ce jour là, à Salvador, quelqu'un a vu Sébastien avec l'aide de la police fédérale brésilienne.

[00:17:31]

La juge fait publier sa photo dans les journaux du coin. Aucun retour, donc. Peut être qu'il n'a jamais quitté Cabo Dessous, le village natal de Denis. Mais à Cabo Dessous non plus, personne ne l'a vu. Ensuite, la juge et son acolyte policier décide d'aller à l'hôtel où a été tourné la fameuse vidéo Dans le hamac, à Bazaille. C'est à 150 km de Salvador de Bahia.

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Bonjour Madame. Est ce que vous reconnaissez ce monsieur et cette dame? Oui, oui. Ils ne sont pas chez nous ici. Attendez, chérie, gaz de schiste. Voilà chez Lanouée do déchets échoués, août 2004.

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Tiens, Données a dit qu'elle n'avait plus de nouvelles de Sébastien depuis le 17 août. Or, il s'avère que le 18, ils étaient tous ensemble. Elle a menti, mais c'est après que ça se corse. Une amie de Denise raconte que le 18, sur le chemin du retour vers Gabou, Sébastien et elle se sont arrêtés chez elle en fin d'après midi et elle dit que Sébastien était complètement dans le col tard.

[00:18:54]

Il fallait que le Louis-Étienne Leblanc pour Maché. Il avait regarde les vagues. Il était et il avait l'air complètement drogué.

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Tiens, tiens, ça vous rappelle quelque chose?

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Elle a dû encore mélanger les vinaigrettes. Ce que la juge Matz découvre aussi juste avant de rentrer à Grenoble, c'est que le lendemain de cet épisode, Données est allé dans un autre hôtel et qu'il était seul. Donc, si on part de l'hypothèse qu'elle l'a tué, le meurtre a eu lieu entre le 18 et le 19 août. Pour la juge Mas, il a été très payant, ce voyage au Brésil.

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À son retour à Grenoble, la juge fait extraire deux Niçois reste de sa cellule. Elle l'a fait venir dans son bureau. Bien madame, au vu des derniers éléments de mon instruction et notamment d'informations que j'ai pu recueillir au Brésil, je vous informe que j'ai l'intention de vous mettre en examen pour homicide volontaire sur la personne de Sébastien Brant homicide volontaire, autrement dit assassinat. Là, c'est une autre limonade. Mais l'interrogatoire qui suit, malgré les éléments que la juge a rapporté du Brésil, ne fait pas avancer le schmilblick.

[00:20:30]

A ce stade, la juge a des suspicions, mais elle n'a pas de preuves, pas vraiment. Elle a de bonnes raisons de penser que Données a tué Sébastien, mais ce n'est pas avec de bonnes raisons qu'on renvoie quelqu'un devant les assises. Et donc, finalement, quatre ans après la disparition de Sébastien Données et remise en liberté. Un peu moins d'un an plus tard, c'est au Brésil que ça bouge. Entretemps, les parents de Sébastien ont fait savoir aux Brésiliens qu'il offrait 20.000 euros à quiconque ferait avancer l'enquête dans un pays aussi pauvre.

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Forcément, ça crée des vocations et un homme se présente aux policiers brésiliens, n'échappe n'échappa à la disparition d'une Grimaux française. Moi, je sais ce qui s'est passé. Il a été totoche topachat femme avec l'aide de son frère Chiasse et de son demi frère Admir. Bah voilà, quand la juge apprend ça, elle décide de retourner au Brésil et elle va tout droit à Kabou dessous avec la police brésilienne pour interroger le frère Messiah. Au passage, l'oiseau a déjà un petit peu du grain.

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Violence et trafic de drogue. Et là, il tombe sur un ami de Machiavel qui s'appelle Claudio. Alors, il l'interroge. Touché ou non? Choqué est arrivé à la chaîne française. Non, je chéris Giraudy.

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Quelque chose. Morfler on a protection, on a protection. Est aujourd'hui nom et là, Claudio. Amène tout le monde. Les Brésiliens plus. La juge française. Dans une carrière de sable à la sortie de Kabou dessous.

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Un jour, on est venu au Chili avec mes chiasse. J'étais Pouplin de Duchâble et Moye, et en plein air de ce côté là. Là, il m'a dit non, non, non. De ce côté là, il y a une colle que j'ai mis et j'étais là. On creuse et on tombe sur le corps de Sébastien Bras. D'après Claudio, pour obtenir l'aide de son frère Messiah, Données a prétendu que Sébastien la batte et qu'il allait finir par la tuer.

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Et donc ils ont mis quelque chose dans un verre. Sébastien est tombé dans les vapes. Ils l'ont emmené dans la carrière de sable. Ils lui ont donné un coup de pelle sur la tête et ils l'ont mis dans le trou.

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Et ça, les amis mis aux assises, ça vaut perpète. Et Messiah? Alors, qu'est ce qu'ils ont dit en garde à vue? Les policiers brésiliens lui collent sur la table les photos du squelette de Sébastien.

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Et c'est pas. Je ne sais pas. Il ne sait pas, mais il a compris qu'il était coincé, alors au bout de quelques minutes, il finit par confirmer ce qu'a déjà raconté son copain Claudio.

[00:23:50]

A un détail près les boucher les trous. Il était mort. Ça y est, un Shoshones. Il n'est pas idiot, le Théret. Un type vivant, c'est un facteur aggravant. De retour en France, la juge convoque à nouveau Donis soirée.

[00:24:08]

Bien, madame! Je vous informe que j'ai décidé de vous mettre en examen du chef d'assassinat et je vais demander au juge des libertés votre réincarcération. Données retourner en prison.

[00:24:27]

Ensuite, on réalise une autopsie des restes de Sébastien Brant, autrement dit de son squelette. Il ne reste plus rien d'autre sur les dents. Les experts toxicologues trouvent un élément bien intéressant.

[00:24:42]

J'ai trouvé du cyanure ou du cyanure et du cyanure.

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Ça ne fait pas très moderne comme poison. On pourrait se croire dans un Agatha Christie et c'est sans doute ça qui l'a tué. Ce n'est pas le coup de pelle, c'est le cyanure.

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A cette réserve près que du cyanure, il y en a dans le manioc et du manioc, il y en a tout un champ, juste à la sortie du village.

[00:25:11]

Les avocats de la MICHE vont pouvoir en jouer la preuve. Une demi preuve. Mais bon, au incise, ça devrait passer. Même si elle ne bougera pas jusqu'au procès. Elle est innocente.

[00:25:32]

Le procès de Denis Suarès s'ouvre le 2 février 2012 à Grenoble. Et dès le premier jour, l'avocat de Deniz, Maître Rippert, s'en prend au président qu'il ne peut pas ignorer.

[00:25:44]

Et ça ne date pas d'hier.

[00:25:46]

Nous disons ici, monsieur le président, que depuis le début de cette audience, vous vous emportez en accusateur. Vous semblez être déjà convaincu de la culpabilité de mon client et ça transparaît dans toutes vos questions. Votre rôle ici doit être impartial. C'est inadmissible.

[00:26:09]

Maître Ripert est un vieux renard et il en remet une couche toute la journée et le lendemain aussi. Si bien qu'au bout de deux jours, le président est complètement déstabilisé.

[00:26:21]

Mais je constate que la sérénité des débats n'est plus garantie et donc je décide d'ajourner le procès.

[00:26:29]

L'audience est levée. Ça, c'est vraiment pas banal.

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Deuxième procès neuf mois plus tard devant la même cour d'assises, mais évidemment pas avec le même président Denis, soit reste, n'a pas bougé d'un iota. Elle est innocente, mais elle se comporte mal. Elle coupe les moi pendant leur témoignage, elle les agresse.

[00:26:57]

C'est pas beau, ça agonise. C'est pas bon du tout. Faut pas faire ça quand on veut sauver sa peau. À la fin, l'avocat général retient l'idée d'un crime passionnel et ça, en revanche, c'est plutôt bon pour données parce que on est souvent plus indulgente avec les auteurs de crimes passionnels.

[00:27:21]

Dès lors, je vous demande de condamner Madame Soir à une peine de quinze années de réclusion criminelle. Ah oui, si elle est condamnée à 15 ans, elle s'en sort bien. Maître Rippert, bien sûr, plaide l'acquittement. Les jurés se retirent pendant quatre heures et finalement donné soirée s'en sort pas mal du tout. Elle est condamnée à 17 années de réclusion criminelle. Elle en a déjà fait cinq et au petit jeu des remises de peine sur les 17, elle en fera 12.

[00:27:57]

Elle a été libérée en 2019. Quant à son frère. On a voulu juger au Brésil. Et puis finalement, non. Il a été déclaré irresponsable pour raisons psychiatriques.

[00:28:17]

Cette histoire, nous allons la débriefer avec vous. Fabrice Marc D'ayant, vous êtes journaliste au Dauphiné Libéré, Le Dauphiné Libéré? Non. Si on est kurde, vous êtes toujours libéré. Bon, vous avez en tout cas couvert les deux procès. Le premier qui a été extrêmement rapide, et puis le deuxième, qui est allé jusqu'à son terme. On en dira un mot tout à l'heure. Peut être d'abord un premier commentaire sur la peine, donc, de 17 ans de réclusion criminelle.

[00:28:45]

Moi, j'essaye de me mettre à la place des gens qui écoutent. On leur dit c'est un assassinat, un assassinat, c'est perpète et ça se termine par 17 ans. Votre explication à vous qui avez assisté au procès sur cet apparent hiatus?

[00:29:02]

La première chose que les auditeurs doivent bien comprendre, c'est que la perpétuité, c'est la peine maximale encourue. Elle n'est pas systématiquement, loin de là, prononcées par les cours d'assises. Lorsqu'il y a des assassinats, je dirais sur commis par des personnes qui n'ont pas déjà un lourd casier judiciaire.

[00:29:23]

En l'occurrence, concernant cette affaire, au fond, c'est un peu ça la question, c'est à dire lorsqu'il dit c'est un crime passionnel. L'avocat général semble avoir l'avoir emporté auprès des jurés, c'est à dire qu'on a typiquement une peine de crime passionnel.

[00:29:39]

On peut dire ça. Après, on peut aussi remarquer un des avocats des parties civiles avait ironisé à l'issue du procès sur ce fait. On peut aussi remarquer que la cour d'assises est allée au delà des réquisitions de l'avocat général Widows en 15 ans de plus qu'un des avocats de la partie civile avait ironisé en disant 15 ans pour les faits, 2 ans pour la défense.

[00:30:02]

A quoi ça tient, selon vous, cette mansuétude? Est ce que cette femme, d'une manière ou d'une autre telle qu'elle se comporte dans le box, est touchante ou un air perdu ou elle est par moments touchante? Et oui, elle a l'air, elle a l'air perdu. J'ai souvenir qu'il a pas forcément fait de malaise, mais elle s'est plaint à plusieurs reprises de douleurs aux difficultés de santé lors du second procès. Elle avait cette fatigue et cette lassitude.

[00:30:32]

Et le fait que aussi certaines personnes qui a peut être aussi troubler les jurés, sont venus témoigner en sa faveur en disant qu'elle était incapable d'avoir commis de tels faits, que c'était une femme remarquable, enjouée, travailleuse. Donc, il y avait une forme de gérer. Pas de doute, mais de double personnalité entre ce qui était présenté par l'avocat général et les parties civiles, à savoir quelqu'un de manipulateur, calculateur et ce qui était présenté par la défense d'une pauvre femme issue d'une famille très modeste au Brésil, qui a fait sa place en France et qui se retrouvait en quelque sorte accusateur.

[00:31:14]

Donc, on ne peut pas dire que c'est une peine parce que le doute d'autres fidèles à l'accusé accusé, on ne peut pas dire que c'est une peine dans le doute. Mais je pense qu'il y a eu en décembre de la même manière A. Ou alors les jurés, tout simplement, se sont dit qu'elle ne méritait pas la perpétuité.

[00:31:34]

Il faut absolument que vous nous raconter ce coup d'éclat de Maître Ripert ou au premier procès. Bon, je suppose que maître Ripert, vous le connaissez par coeur. Moi, j'ai jamais vu ça. C'est à dire un avocat qui parvient à déstabiliser le président au point qu'il renonce à poursuivre le procès. Jamais vu, vous non plus.

[00:31:55]

On est d'accord avant ça, non? Il faut dire que maître Ripert est un excellent avocat qui connaît la procédure pénale et toutes ces chausse trapes sur le bout des doigts. C'est vraiment quelqu'un de talentueux et c'est vraiment quelqu'un qui est un expert en termes de procédure. Donc, en fait, ce qu'il a fait pendant les deux premiers jours du procès du mois de février, c'est qu'il a utilisé tout ce que le Code de procédure pénale mettait à sa disposition. Mais les parties civiles ont appelé ça à l'issue des deux jours du terrorisme judiciaire, c'est à dire qu'en fait, il a fait, comme le Code le lui autorise, un tas de demandes, des demandes de renvoi, des demandes de supplément d'information, des demandes de mise en liberté et des demandes d'actes.

[00:32:44]

C'est à dire que lorsqu'une demande a été déposée n'était pas satisfaite par la Cour, il demandait qu'on prenne acte, qui supposait une suspension de séance de rédaction, de conclusions des plaidoiries sur ses conclusions. Une nouvelle décision de la Cour et ainsi de suite. Donc c'est une forme. Ça a été considéré, en tout cas je pense, par le président, mais qu'il ne pouvait pas s'exprimer, notamment par les parties civiles, comme une forme de jusqu'au boutisme procédural.

[00:33:14]

C'est ce qu'on appelle une défense de.

[00:33:17]

C'est à dire que ça consiste à parler de tout autre chose que du fond du dossier.

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On peut dire ça d'une certaine manière, parce que je fais le parallèle, parce que Rippert bon, ça a été un avocat de la Gauche prolétarienne, il a défendu des terroristes, d'Action directe, etc. Le parallèle avec Vergèze, qui est un peu près le même parcours, c'est à dire que c'est un peu ce type de manière de concevoir le métier d'avocat dans la rupture, pas dans la connivence avec le dos, annonce s'il y a bien quelque chose qu'on ne peut pas dire à propos de notre père, c'est qu'il s'est imposé dans ce qu'il est, pas la connivence avec les magistrats, c'est une certitude.

[00:33:53]

Mais ils laissent entendre que le président est partial parce qu'il pose des questions qui semblent indiquer qu'il est déjà convaincu de la culpabilité de d'Issoire. Vous avez trouvez vous qu'il était comme ça, le président?

[00:34:06]

Je voulais pas vous fâcher avec le président. Non, non, non, non, c'est pas pas que chaque personne, chaque président est différent. Certains laissent transparaître ce qu'il ne sait pas juger. C'est bien ou pas bien. On va dire le fond de leur pensée, mais pas en exprimant dans la manière de poser des questions. D'autres parviennent à rester d'une neutralité absolue. Après voilà, l'être humain est ainsi fait que si le président pouvait déjà voir non pas une certitude, mais une intuition ou un avis.

[00:34:47]

Peut être que ça s'est vu après. Très clairement, l'objectif de montreur est clair pour moi, je ne suis pas dans sa tête. C'était de mettre la pression, d'ailleurs. Mais ça sert à quoi de faire ça?

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Parce que au final, en dehors de perturber le déroulement du procès, n'importe quoi dans la défense de sa cliente. D'ailleurs, si j'ai bien compris, ils étaient quatre avocats à défendre. Les trois autres n'étaient pas vraiment d'accord avec cette stratégie.

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Alors, sur le premier procès, ils n'étaient que trois. Oui, il y avait donc maitre Verner, qui était l'avocat historique de Mme Suarès et ensuite maître du barreau de Lyon et donc maître maître Ripert du barreau de Grenoble. Lors du second procès s'est ajouté maître Reb SoC du barreau d'Aix en Provence.

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NB Il n'était pas vraiment d'accord avec cette stratégie de rupture.

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Alors lors du second procès, on assistait parfois aux suspension d'audience, à des explications pas musclées. Mais on sentait bien que tout le monde n'était pas d'accord tout le temps sur la stratégie à mettre en œuvre.

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Au deuxième procès, Rippert continue. On raconte une scène que je n'ai pas pu retenir. On fait venir le directeur d'enquête. C'est très courant dans les procès d'assises. Il lui pose des questions pendant 8 heures d'affilée.

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Alors, de mémoire, c'est au procès le premier procès. Le directeur d'enquête est resté huit heures à la barre. Et c'est justement cette faille qui a amené la fin du la fin du procès. Parce que maître Ripert tu reformulés souvent les questions lorsque les réponses ne lui convenait pas. C'est la question qu'il avait déjà posé. Les questions qu'il avait, voilà qu'il avait posées. On avait déjà pris quasiment avec les questions de procédure, une heure, une journée de retard sur le déroulement et amener le président à dire à Maître Ripert l'autoriser à poser des questions qui s'était pour reposer les mêmes questions formulées différemment.

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Et qu'est ce qui a amené maître Ripert à formuler des conclusions demandant la révocation du juge en disant qu'il était partisan du président? Ce qui a amené le président à, d'une certaine manière, à jeter l'éponge? Le sentiment que ce n'est plus possible. Mais il y avait déjà eu. C'est pour ça aussi qu'on peut se demander s'il n'y avait pas eu une forme de préparation un peu plus tôt. Il y avait déjà eu un incident dans la semaine qui avait précédé entre ce président, entre président et maître Ripert sur un autre procès.

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Où le présenter un jour? Se mettre. Il m'a l'air tout à fait sympathique. Je vous remercie infiniment. Je voudrais vous dire aussi que c'est grâce au travail que des gens comme vous font sur le terrain que souvent, nous, à l'autre bout, à Paris, on est capable de raconter notamment des procès. Aujourd'hui, au Dauphiné, par exemple, Fabrice l'Argayon vous couvrait systématiquement tous les procès d'assises.

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Je trouve que moi, je ne suis plus au service de faits divers justice, mais dans les différentes directions départementales. Il y a des journalistes spécialisés qui font les faits divers et la justice. Et moi dire que la plupart, voire la totalité, sont couverts. Eh bien merci.

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C'est grâce à vous qu'on peut faire tout ça. Parce que, disons le honnêtement, il n'y a plus beaucoup de journalistes qui se livrent des pensées d'un bout à l'autre, hormis les journalistes de la presse régionale.

[00:38:12]

Des centaines d'histoires disponibles, ces remplaçants d'écoutes et certains auteurs. Attendez, ne partez pas, un homme vient encore quelque chose à vous dire vous aimez les histoires incroyables? Vous connaissez celle de l'avocat qui a reçu par la poste une oreille coupée. Vous pouvez l'écouter dans le podcast Mon client et moi, des avocats reviennent sur les affaires criminelles qui les ont les plus marquées, qui ont changé leur vie. Alors écoutez les nouveaux épisodes, c'est simple il suffit de taper mon client et moi dans votre application de podcast favorite et de vous abonner.

[00:38:45]

Je vous laisse découvrir.