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[00:00:04]

Jusqu'à Sandalettes, je vais vous raconter aujourd'hui une affaire criminelle qui est un peu la honte du système judiciaire français et de la police judiciaire. L'affaire Jacques Maire un meurtre et deux disparitions qui datent des années 80 et qui se soldent dans les années 2000 par un non-lieu et deux acquittements qui nous obligent à dire ici que Jacques Maire, même s'il avait tout contre lui, est innocent. Et je dois dire que ça m'arrache un peu la bouche. Mais c'est comme ça.

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Je vous préviens, c'est une histoire à tiroirs, un peu complexe, accrochez vous. Et pour le débriefe, je serai tout à l'heure avec l'avocat de l'une des familles de victimes, maître Pierre-André Babel, du barreau d'Epinal. Bonjour maître. Vous étiez dans ce dossier l'avocat de la famille de Nelly Haderer, l'une des trois victimes. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard laréalisation et de Céline.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire commence par une scène d'horreur le 31 janvier 1987 à Saint-Nicolas de Port emmerdés Mozet, dans une décharge publique. On trouve une jambe, une jambe appuyée contre une vieille cuisinière et un peu plus loin, un corps de femme mutilée, nue et décapitée, les mains tranchées, le visage, mon Dieu, le visage méconnaissable. Il manque le nez, les oreilles et les lèvres qui ont été arrachées. Mais qui a pu faire un truc pareil?

[00:01:42]

Un fou. Ou alors, c'est un crime rituel. Ou peut être un règlement de comptes?

[00:01:56]

Les policiers, quand ils arrivent sur place, fouillent les alentours, ils trouvent une bottine de cuir, une petite culotte et un collant, et un peu plus loin, un grand couteau de cuisine avec une lame de 30 cm taché de sang. Un couteau qui, à coup sûr, a servi à découper le corps. L'autopsie révèle que la femme n'a pas été violée, qu'elle a été tuée par balle de 22 long rifle, une balle dans le cœur et l'autre dans le crâne.

[00:02:30]

Qui est cet homme? Les policiers ratissent à nouveau la décharge et ils trouvent un manteau en cuir taché de sang qui, harragas dans la poche, a un carnet de chèques au nom de Nelly Haderer. Je crois, contient l'identité de notre inconnu. 22 ans, Dylan, c'était une gamine. Et il ne se trompe pas. Le même jour, son concubin Michel se présente à la gendarmerie. Bonjour! Voilà, la mère de ma fille a disparu depuis deux jours.

[00:03:05]

Depuis vendredi soir. Deux jours. Vous avez attendu deux jours pour nous prévenir. Bah, je veux nous expliquer. Il explique que le vendredi, ils se sont disputés et qu'elle a claqué la porte et du coup, il n'a pas été surpris qu'elle ne revienne pas tout de suite pour vous dire j'ai passé la journée chez ses parents aujourd'hui. Eux mêmes m'ont dit Elle va revenir en héli. T'inquiète pas, voyez. Même mes parents se sont pas inquiétés.

[00:03:40]

OK, les gendarmes préviennent les policiers qui, naturellement, vont chez eux à Perdican. Ils fouillent la maison. Tiens, tiens, il tombe sur des fusils et sur des chiffons tachés de sang.

[00:03:57]

OK, on met tout ça sous scellés et on envoie tout au labo. Dites moi, monsieur, pourquoi est ce qu'elle est partie, votre femme? Vous avez été violent avec M. Ouais, ouais, je les connais d'ogive. Un aller retour, quoi commander un aller retour? Et peut être plus. Michel est donc placé en garde à vue à la PJ de danser. L'audition dure la nuit entière. Cinq inspecteurs se relaient pour tenter de le faire craquer.

[00:04:28]

Tenez, M. Regardez, ce sont les photos du corps de votre femme. Regardez ce qu'on lui a fait, alors racontez nous ce qui se passe après la dispute. Se passe rien. J'ai fait à manger aux enfants. On s'est couché. Et puis voilà qui peut nous prouver, monsieur, que vous ne manquez pas un débat à 3 heures du matin. J'ai reçu un appel de Fabien, le frère de Nelly. Vous pouvez vérifier. J'ai décroché.

[00:04:58]

C'est la preuve que j'étais à la maison. Et pourquoi est ce que son frère vous appelle à 3 heures du matin? Il venait de rentrer chez lui et il a trouvé un petit mot de nailly sur sa porte qui disait Appelle moi, c'est urgent. Il pensait qu'elle était à la maison. Il m'a appelé.

[00:05:23]

Intéressant, ça veut dire que quand elle claque la porte de chez M. Nelly va chez son frère à Tombal sur meurt à 50 km et ça veut dire aussi que son concubin Michel n'est probablement pas pour rien dans sa mort. Et donc, à la fin de sa garde à vue, il est relâché. Et quelques jours plus tard, coup de fil du labo qui le blanchit définitivement. Oui, le sang sur les chiffons, là, c'est pas du tout du sang humain et donc pas celui de la victime, c'est du sang d'animal.

[00:05:55]

Si ce n'est pas Michel, alors qui?

[00:06:06]

Les policiers cherchent à reconstituer l'emploi du temps de Nélis à partir de 19 heures, heure à laquelle elle claque la porte de Flesselles. D'après Michel, son compagnon, elle part à pied. Elle avait l'habitude de faire du stop. C'est sans doute en stop, donc, qu'elle va chez son frère à Tombal. Les voisins du frère, en tout cas, disent qu'ils l'entendent arriver à 20 heures. Je l'ai entendu monter l'escalier. Elle a dû trouver porte close parce qu'après, elle n'a pas arrêté de faire des allers retours dans l'escalier.

[00:06:36]

Les voisins disent qu'elle quitte les lieux vers 22 heures et ensuite, on retrouve sa trace dans une brasserie qui se trouve à environ 300 mètres.

[00:06:44]

Le bar de France une jeune femme brune? Ah ben oui, je me souviens. Elle a commandé deux cafés. Après, elle retourne chez son frère Fabien.

[00:06:55]

Les voisins l'entendent à nouveau monter et descendre l'escalier. Et puis, elle prévient une voisine qu'elle s'en va et elle laisse un mot sur la porte. Il est heure quand elle part, je ne suis pas moi même minuit, je dirais minuit. Et à partir de là, on perd sa trace et on peut imaginer qu'à ce moment là, elle fait une mauvaise rencontre avec un gars du coin. Pourquoi un gars du coin? Parce qu'il faut être du coin pour connaître la décharge.

[00:07:30]

Normal sur Meurtres est un petit village et une cité ouvrière. La plupart des gens travaillent à l'usine Solvay, près du canal, le vendredi soir à minuit. Ce n'est pas la fête du slip à Dombasle. Il y a quelques bars qui accueillent toute une faune locale. Les flics interrogent les habitués. Rien. Et là, une voisine du frère nous livre un témoignage très intéressant. Moi, je suis rentré chez moi vers 9 heures du soir et j'ai vu une voiture garée devant l'immeuble.

[00:08:00]

C'était une GS blanche. Je crois bien que sur la plaque d'immatriculation, il y avait le chiffre 88. Très précieux témoignages. Les policiers se plongent dans le fichier des cartes grises produits dans Là regarde. Il y a une seule personne à Dombasle qui a une GS blanche avec un 88. L'immatriculation, le type s'appelle Jacques Maire. Jacques Maire. Renseignements pris, c'est un habitué des bars de bal, les flics du coin le connaissent bien. C'est un braqueur, un type porté sur la bouteille qui devient violent quand il a picoler.

[00:08:39]

Il habite la rue, à côté de celle du frère de Nelly. Et pour parfaire le portrait, il a un petit casier. Les policiers vont le voir tout de suite.

[00:08:49]

C'est une fausse piste. J'étais à la maison avec ma femme toute la soirée. Demandé lui. Et la femme confirme. Et les flics? La. Dommage, Domange. D'autant qu'après, c'est la Bérézina. L'enquête s'enlise pendant des mois, des années, cette année s'écoule et en 1994, le juge referme le dossier d'instruction et conclu à un non-lieu. Imaginez la famille Michel, le compagnon qui a fini par adopter la fille aînée de Nelly, dont il n'était pas le père.

[00:09:28]

On lui dit c'est fini, on ne retrouvera jamais celui qui a fait ça pour la Vanessa.

[00:09:35]

Et l'expression non-lieu est terrible. Comme si le meurtre horrible de Nelly n'avait jamais eu lieu. C'est une autre affaire qui va relancer l'enquête sur la mort de Nelly à Derreur, une affaire antérieure de deux ans enterrée elle aussi et qui, grâce à la ténacité de la famille, est en train pile à ce moment là, de refaire surface. Une disparition qui a eu lieu à Tombal en juillet 1985, c'est à dire un an et demi avant le meurtre de Nelly, une adolescente de 16 ans nommée Sandrine Ferry, le 20 juillet 1985.

[00:10:20]

Sandrine passe la soirée dans un bar de Dombasle, le Maddison, vers une heure et demie du matin. Elle décide de rentrer chez elle. Sur le chemin, elle rencontre un bon copain, un mot Hamaide. Il fume une cigarette. Mohamed la raccompagne sur quelques centaines de mètres. Tu veux que je te raccompagne chez toi? T'inquiète, t'inquiète, je vais rentrer toute seule. A ce moment là, il lui reste trois kilomètres pour arriver chez elle.

[00:10:53]

Elle doit longer le canal et l'usine Solvay en pleine nuit.

[00:10:56]

Sandrine n'est jamais arrivée chez elle et au petit matin, on retrouve son sac à main sur les berges d'une rivière derrière l'usine. La mère s'inquiète. Elle va voir les flics. Moi, je pense qu'il faut lancer une enquête. C'est un enlèvement. On pensait pas plutôt que c'était une fugue. Mme. Écoutez ce que je vous propose de l'inscrire dans le fichier de recherche dans l'intérêt des familles. Vous verrez qu'elle réapparaitra votre vie. Une simple mesure administrative, pas d'enquête.

[00:11:29]

Le copain Mohamed, le dernier à l'avoir vue vivante, n'est même pas interrogé. La mère fait publier des avis de recherche dans la presse locale. La mère elle même cherche des témoins. Les parents vont patrouiller la nuit dans les quartiers de prostitution de masse. Bonsoir. Vous n'avez pas vu une gamine de 16 ans qui serait arrivée récemment? Non? OK, merci.

[00:12:03]

Pendant des années, les parents n'ont aucune nouvelle de leur fille. La police ne mène aucune enquête et neuf ans plus tard, en 1994, pile au moment où le juge vient d'enterrer l'affaire Nelly Haderer, les parents de Sandrine Ferry prennent une avocate, maître Annelyse Block. Nous, ce qu'on veut mettre, c'est qu'on ouvre une enquête. Rendez vous compte. Ça fait neuf ans. Ce n'est pas trop tard pour ouvrir une enquête. Maître. Non, bien sûr que non.

[00:12:34]

Il faut porter plainte pour enlèvement et séquestration. Neuf ans après une enquête, ça ne va pas être facile.

[00:12:48]

Et la clé de la suite, c'est une troisième affaire, car l'avocate Maître Andelys bloque et saisie au même moment par une autre famille à qui il est arrivé la même chose. Odile Busset, 20 ans elle aussi, a disparu deux ans avant Sandrine Ferry, dans le même coin, Dombasle sur Meuse.

[00:13:16]

C'était en mars 1983. Odile, qui avait un petit garçon, est venue le déposer chez sa mère avant de sortir en boîte de nuit. Elle n'est jamais revenue chercher son fils. Jamais sa mère est allée au commissariat pour signaler sa disparition. A elle aussi, on a dit c'est une fugue, une fugue.

[00:13:35]

Mais enfin, Odile n'aurait jamais abandonné son fils. Et là encore, les années passent dans l'indifférence générale, même quand la mère rien livré. Un témoignage très intéressant. Une copine d'Odile, Hakima, lui a dit que le soir de la disparition de sa fille, elle a vu une voiture rouge ou orange devant chez elle. Mieux que ça, elle a reconnu le conducteur. C'est un voisin qui s'appelle Jacky. Jacky, maire. Jacques maire.

[00:14:05]

De son vrai nom, et les policiers, à l'époque, ont mollement organisé une confrontation entre la copine Hakima et sous Jackie, mère et lui. Il l'a traité de folle et on en est resté là.

[00:14:22]

Onze ans plus tard, l'enquête sur la disparition d'Odile tient en huit pages. Deux auditions, le strict minimum du foutage de gueule. Mais maintenant que mettre bloc ces deux dossiers sur son bureau, ça lui saute aux yeux. Ces deux histoires se ressemblent. Odile et Sandrine sont deux jeunes filles de milieux modestes qui habitent le même coin, qui ont disparu dans la même indifférence générale. Alors, douze ans après la disparition d'Odile et dix ans après celle de Sandrine, Maître BLOQUES obtient enfin l'ouverture de deux enquêtes, deux enquêtes séparées d'hommage confiée à deux juges d'instruction différents.

[00:15:03]

Mais tant d'années après, qu'est ce que vous voulez faire? Les policiers commencent par vérifier l'état civil des deux disparues. Ils regardent les dossiers d'assurance maladie, les comptes bancaires. Rien n'a bougé depuis des années. Elles sont mortes. Le juge ordonne alors des fouilles aux abords de l'usine Solvay. Il fait ratissait six hectares. Ça dure deux jours. On ne trouve rien, bien sûr.

[00:15:33]

Mais le juge en charge de l'enquête sur la disparition d'Odile Busset finit par se rendre compte que dans le maigre dossier de huit pages, je vous rappelle qu'il y a eu une lettre anonyme qui date de 10 989. Une lettre qui désigne un suspect et qui fait le rapprochement avec le meurtre de Nelly Haderer. Cette lettre est écrite aux normes grave. Vous savez, c'est une sorte de pochoir. Je voulais aller au sujet de l'affaire Nelly Carrière Saint-Nicolas. Monsieur Jacky, maire, est coupable.

[00:16:06]

Ce soir là, il a été vu en sa compagnie et la fille Bucer pose, lui, la question quand il était ivre. Il parle beaucoup. Autrement dit, dès 989, la police, si elle s'était intéressé à cette lettre anonyme, aurait pu faire le lien entre le meurtre de Nelly Haderer et la disparition d'Odile Busset. D'autant que le nom de Jacky maire Jacques Maire apparaissait déjà dans l'affaire adhérèrent. Vous vous souvenez la joliesse blanche et sa femme qui avait dit non, il n'a pas pu tuer Nelly puisqu'il était avec moi à la maison.

[00:16:47]

Mais il y a pire que ça. On s'aperçoit 12 ans plus tard qu'au moment de la disparition de sa fille, la mère d'Odile, elle aussi, a désigné Jacky, maire. Vous vous souvenez? La voiture rouge ou orange qui a été vue en bas chez elle le soir de sa disparition par une copine d'Odile, Hakima, elle est allée voir le conducteur. Elle l'a reconnu. Elle a désigné Jacques Maire, auquel elle a été confrontée. L'autre l'a traité de folle.

[00:17:16]

Les policiers l'ont cru, lui et elle. Que de légèreté à l'époque, que de nullité! Les flics ont été nuls dans cette affaire nul. Il est temps de se rattraper. Le matin du 29 juin 1997, la police débarque enfin chez Jacques Maire et il est placé en garde à vue. Met en garde à vue, Jacques Maire refuse de dire quoi que ce soit. Un mur. Et pourtant, le juge le met en examen pour enlèvement et séquestration et il l'envoie derrière les barreaux.

[00:18:02]

Quatorze ans après la disparition d'Odile Busset, le juge interroge alors la copine à Klima. Le témoin clé, celle sur laquelle tient toute l'accusation contre Jacques Maire. Et là, c'est la douche froide. Monsieur le juge, vous savez, j'ai menti, je n'ai pas vu Jacquy ce soir là, c'est quelque chose que je faisais souvent. Je suis une menteuse. J'ai besoin de faire mon intéressante. C'est un problème que je n'ai pas vu.

[00:18:43]

La tuile? Le juge doit relâcher Jacqmin, la guigne parce que ce type a le profil. C'est un petit caïd de Dombasle. Un gars qui boit comme un trou, qui se bat dans les bars. Un type qui a toujours un couteau sur lui et qui s'en est déjà servi. Mais il n'y a pas eu de plainte parce que les gens avaient peur. On raconte même qu'un jour, il a tiré à coup de pistolet dans une boîte de nuit.

[00:19:07]

Et avec ça, un homme à femmes mariées, mais infidèle. Tout le monde dit qu'il en avait appris Odile Busset, qu'il voulait coucher avec elle qu'au moment où elle disparaît. Ça fait deux mois qu'il rêve d'elle, qu'il la relance. Mais bon, y a plus de témoins contre lui, donc il est libre. C'est à ce moment là que l'enquête sur le meurtre de Nelly adhérèrent, rebondit. Une habitante de Dombasle, Viviane, qui habite la même rue que Nelly à Derreur, vient raconter que dix ans plus tôt, elle a vu Jacques maire attendre Nelly dans sa voiture, une GS blanche.

[00:20:05]

Pourquoi est ce que vous avez attendu dix ans pour venir nous raconter ça, madame? C'est à dire que j'en ai parlé à mon mari à l'époque. Il m'a dit de fermer ma gueule. C'est que Jacques Maire, habite en face de chez nous. Vous comprenez? Il ne voulait pas d'histoires avec lui? Non. Comment voulez vous qu'on comprenne? Bref, la bonne nouvelle, c'est que ça nous fait un nouveau témoignage contre Jacques Maire et cette fois dans l'affaire Nelly Haderer.

[00:20:33]

Le juge d'instruction fait donc à nouveau interpeller Jacques Maire. Et il le place en garde à vue. Je n'ai rien fait, monsieur le juge. Enfin, on m'accuse, c'est n'importe quoi. Je l'ai déjà dit à l'époque. Rien à voir avec ce meurtre. N'empêche qu'une fois de plus, Jacques Maire est mis en examen pour le meurtre de Nelly à derreurs et écroué. Une confrontation a lieu avec le témoin. Viviane, elle, ne se défile pas, mais lui ne bouge pas.

[00:21:01]

Il n'était pas en bas de chez Nelly, à Derreur, le soir de son assassinat.

[00:21:14]

Vous vous souvenez qu'à l'époque, on avait saisi des vêtements, des chaussures, un couteau retrouvé sur la décharge? Le juge aimerait bien mettre la main dessus pour faire des prélèvements et essayer de retrouver des empreintes. Malheureusement, les scellés ont disparu. Arrangeants tempi. Ans après la mort de Nelly. Le juge ordonne des fouilles dans la décharge. Il se dit que peut être les corps des deux autres. Sandrine et Odile sont là quelque part. Un tractopelle creuse sur six mètres de profondeur.

[00:21:49]

On vient de trouver des ossements humains, notamment un humérus. Malheureusement, ces ossements n'ont rien à voir avec nos deux disparus. On pense qu'ils viennent d'une fosse commune. Tant pis. Le juge s'entête. Il fait fouiller des bassins, des salines, des forêts. Ça coûte très cher. Une fortune, ça ne donne rien. Et à un moment, faute de preuves, il doit se résoudre à relâcher Jacques Maire, qui reste mis en examen, mais qui est libre.

[00:22:26]

Une reconstitution a lieu en bas de chez Nélis à Dévoreurs, fin février 2001. De nuit, on a Jacques mère dans une voiture. Le but est de vérifier s'il y a suffisamment de lumière pour que quelqu'un ait pu le reconnaître. Et c'est le cas, on le reconnaît. Ensuite, on interroge sa femme. Vous vous souvenez qu'à l'époque, elle avait juré qu'il était rentré chez lui à 22 heures 30? Les années ont passé. Elle a changé d'avis.

[00:22:53]

Non, il n'est pas rentré à 22 heures 30. Il est rentré beaucoup plus tard. Je ne sais pas quelle heure j'étais couché. En tout cas, une heure et demie du matin, il était dans le lit. Là dessus, un fonctionnaire de la cité judiciaire retrouve les scellés égarés, les vêtements Tonelli, ses bottines, le couteau retrouvé dans la décharge. Malheureusement, les experts ne trouve aucun indice.

[00:23:23]

Voilà, le juge ne peut pas faire grand chose de plus dans le meurtre de Nelly à Derreur. Il a un témoignage. Ça suffit à renvoyer Jacques Maire devant la cour d'assises. C'est un peu léger, mais ça suffit. Et dans la disparition d'Odile Busset, il a aussi un témoignage. Là aussi, ça suffit pour envoyer Jacques Maire devant les assises. En revanche, dans le dossier de la disparition de Sandrine Ferry, il n'a pas de biscuits pas an.

[00:23:48]

Il pense que c'est lui. Mais c'est tout. Et donc, la mort dans l'âme, il rend une décision de non-lieu. Jacques Maire ne sera jugé que pour le meurtre de Nelly et pour l'enlèvement d'Odile Busset.

[00:24:09]

Le procès de Jacques Maire s'ouvre le 15 novembre 2004 devant la cour d'assises de Nancy. Il arrive libre, bien sûr, et il n'a plus rien à voir avec le petit caïd de Dombasle des années 80. Il a l'air d'un brave quinquagénaire. Dans ce procès, vous avez compris que tout va se jouer sur les témoins et les témoins d'entrée sont mou du genou. Bah oui, Jacques, c'était un bagarreur, mais il n'était pas bien méchant. Les gens ont encore peur de lui.

[00:24:46]

On interroge Jacques Maire sur Odile Busset puisque plusieurs témoins ont dit qu'à l'époque, il l'a rêvé. Ben oui, c'est vrai.

[00:24:54]

Elle me plaisait bien, Odile, mais comme beaucoup de femmes me plaisait. Et puis moi aussi. Je me plaisait bien à Roudil. On fait ensuite venir à la barre de la fameuse Yakima, qui l'a accusé avant de se rétracter. La scène est totalement délirante. Elle commence par expliquer qu'elle est voyante, qu'en général il ne faut pas la croire et qu'elle a désigné Jacques Maire par hasard. J'ai dit que la voiture que j'ai vu en bas de chez Odile, elle, était orange.

[00:25:24]

Bah, c'est uniquement parce que j'aime bien les oranges et une fois sa déposition terminée, Hakima se tourne vers l'accusé. Elle lui lance Jacky a bientôt à. Dans le dossier à Derreur, on fait aussi venir le témoin Vivianne, qui arrive encadré par deux gendarmes car elle se sent menacée. Elle confirme qu'elle a vu Jacques Maire au volant de sa GS le soir du crime, en bas de chez Nelly. Mais voilà que dans la foulée, des proches viennent dire que c'est une menteuse invétérée.

[00:26:09]

Je vous l'ai dit dans ce dossier, tout tient sur le témoignage. Et si les témoignages sont branlants, bas, c'est mal barré. On arrive au bout de ce procès et au dernier moment, l'avocate de Jacques Maire, maître Liliane Glock, tente un gros coup. Elle fait venir à la barre le tueur en série Francis. Ça ne lui a pas été difficile. Elle est aussi l'avocate de Francis Heaulme. L'idée est bien entendu de lui faire porter le chapeau, en tout cas de nourrir le doute.

[00:26:44]

Et si c'était Heaulme? Mais en réalité, c'est un flop total. Heaulme n'a rien d'intéressant à dire et il repart sans avoir fait avancer les débats. Dans son réquisitoire, l'avocat général reconnaît que les charges contre Jacques Maire sont ténues. Ouais, il n'y a pas de preuve irréfutable dans ces deux dossiers. Les témoignages sont cohérents, ils sont concordants, mais il n'y a pas l'apres. Je vous demande donc de condamner Jacques Maire dans les deux dossiers en tenant compte de l'ancienneté des crimes à une peine minimum de 20 années de réclusion criminelle.

[00:27:23]

Vingt ans pour le dépeçage de Nelly à Dhorreur. Est ce que ce n'est pas reconnaître déjà que le dossier est totalement vide?

[00:27:41]

Il est vide. Que voulez vous que fassent les jurés? Ils ne sont sûrs de rien. Et donc, chaque maire est acquitté pour le meurtre de Nelly Haderer. En revanche, il est condamné à 15 ans pour la disparition d'Odile Busset. Il est né le soir même à la prison de Nancie. Mais bien sûr, il fait appel. Et quatre mois plus tard, dans l'attente de son procès en appel, il est remis en liberté. Jacques Maire est rejugé deux ans plus tard, en 2006, devant la cour d'assises d'appel d'Epinal.

[00:28:15]

Dans les deux dossiers Busset et à Dhorreur, le procès commence par un fiasco. L'un des policiers qui a mené l'enquête vient témoigner à la barre. On ne comprend rien. Pas un mot à ce qu'il raconte. L'avocat de Mères fait revenir Francis Heaulme et ça ne sert toujours à rien. L'avocat général réclame à nouveau vingt ans de prison contre Jacques Maire. Et cette fois, le jury le suit à la lettre. Jacques Maire est reconnu coupable des deux crimes et il est condamné à vingt ans de réclusion criminelle.

[00:28:47]

On le menotte et on l'embarque.

[00:28:57]

Mais l'avocate de Jacques Maire se pourvoit en cassation. Figurez vous qu'on s'aperçoit que la greffière du procès en appel a oublié de signer 32 pages. C'est une erreur idiote. La condamnation de Jacques Maire est cassée pour vice de forme et nous voilà à nouveau en liberté. Mais quelle plaie, cette affaire! Quelle plaie!

[00:29:22]

Ses toutes premières heures de liberté. Jacques Maire les a passés en famille. Condamné à 20 ans de réclusion, ce maçon de 54 ans affirme qu'il est innocent.

[00:29:31]

Les premières heures de liberté. Ma femme me chercher à la maison d'arrêt. Après, j'étais à la maison. J'ai été voir mes petits enfants, la famille, chercher mon journal le matin. J'ai été voir mon petit café. Personne ne parle de ça. J'espère bien avoir un acquittement. Je suis innocent. Le 6 octobre 2008, troisième procès à Metz, on est plus de vingt ans après les faits. Les témoins branlant sont devenus très branlants et le verdict tombe.

[00:30:13]

Jacques Maire est acquitté des deux crimes. Son avocate, Liliane Glock, jubile, avait envie de dire en toute simplicité. Ou parce que si vous voulez cette affaire pour lui, c'est quand même une odyssée qui a gâché des années, des années de saisies. Et quelque part, c'est un calvaire s'achève. Si vous voulez les laisser sont quand même de 1983 à 1987 et ce sont des dossiers qui sont vides, vraiment sont vides. Si vous voulez, moi, j'en suis à dire qu'il s'agit d'un dossier qui n'aurait même pas dû être renvoyé devant la cour d'assises en 2010.

[00:30:46]

Jacques obtient 200.000 euros d'indemnisation pour les deux années qu'il a passées en prison pour rien. Et est ce que c'est fini? Eh bien non, pas tout à fait. En 2014, les avocats de la famille de Nelly à Dhorreur obtiennent le réexamen des scellés. Et oui, entretemps, la technique de l'ADN s'est perfectionnée et la côte théâtre sur la poche intérieure d'angine de Nelly Haderer. On retrouve une trace de sang qui appartient à Shapes, mais c'est lui. Ça y est, on en a la preuve.

[00:31:27]

C'est lui qui a tué Nelly et sans doute aussi Odile et probablement Sandrine. Sauf qu'il a été acquitté et qu'en droit, c'est définitif, on ne peut pas le rejuger. Et l'affaire est définitivement pliée quand, le 20 janvier 2018, Jacques Maire meurt d'un infarctus.

[00:31:58]

Incroyable histoire qui, je le disais tout à l'heure où débute ce récit, n'est pas une publicité, ni pour la justice française ni pour la police judiciaire, une histoire que nous allons débriefer maintenant avec un avocat de la famille de Nelly, adhérèrent maître Pierre André Babbel, du barreau d'Epinal. D'abord maître. Comment est ce que vos clients encaissent ce verdict? Le dernier acquittement de Jacques Maire.

[00:32:26]

Alors, il encaisse avec beaucoup de dignité. Mais ils ne sont pas surpris. Car comme vous l'avez très bien raconté, ce procès est extrêmement difficile. Les témoins qui reviennent sur des faits il y a plus de vingt ans sont catastrophiques, les dossiers reposant sur des témoignages uniques. Le dossier s'effondre à Metz, le temps être écoulé et on pas assez de preuves matérielles. Sans doute. Ils sont brisés, mais ils gardent une conviction et cette conviction de la vérité.

[00:32:56]

C'est pour ça qu'ils vont me demander de demander une réouverture de l'instruction du dossier. L'année qui suivra le procès.

[00:33:03]

Je suppose que ce n'est pas facile, après une condamnation, d'obtenir la réouverture d'une instruction pour faire ces analyses ADN. Mais vous avez en la matière. Je ne le juge dans la poche. Il est sur la même ligne que vous lui aussi. Il pense que c'est mère.

[00:33:17]

Ce n'est pas tout à fait comme ça que ça va se passer si je puis me permettre. C'est à dire qu'en fait, il y a une autre affaire. Celle qui fait les médias à l'époque, c'est la célébrissime affaire Allégorie. Et on revient sur des analyses des cordelettes grâce à des nouvelles technologies de micros ADN sur la base de ses analyses. On a pu retrouver de l'ADN de certaines personnes. On va donc utiliser cet argument pour relancer le dossier, sachant qu'on a retrouvé, comme vous l'avez expliqué, les scellés et qu'on a des éléments ranging.

[00:33:48]

On a des vêtements qui peuvent nous permettre de démontrer l'existence ou non de traces ADN. C'est cela qui nous permet de rouvrir l'instruction. Mais si on fait une demande de réouverture, l'instruction contre X, pas contre Jacques Maire, a été définitivement acquitté. Le but, c'est la famille. C'est le seul moyen, c'est d'aller compris et j'irai à l'heure où je vais vous expliquer l'état de la procédure. Est ce qu'on recherche exactement puisqu'il y a toujours une instruction en cours dans ce dossier?

[00:34:18]

Mais le but, c'est d'aller contre X et de trouver. Finalement, si on a des traces de micros ADN sur les vêtements qui ont été retrouvés dans la décharge, on retrouve donc une trace ADN de Jacques Maire sur l'un des djinns de Nelly Haderer.

[00:34:35]

Comment est ce que vous expliquez à vos clients que ça ne sert à rien? Il n'y aura pas de suite expliqué avec des mots simples en leur expliquant que le droit français est ainsi fait. Cela explique également qu'on va réfléchir à des solutions à l'époque. Alors, ce n'est plus d'actualité puisque aujourd'hui, l'affaire est décidée. On ne se pose plus la question.

[00:34:57]

La première chose qu'on imagine, c'est militer auprès de l'Etat français pour que les victimes bénéficient d'un droit de révision des procès, comme les condamnés définitivement peuvent le faire, c'est à dire obtenir une révision du procès, mais avec de nouveaux éléments expliquant la révision s'étend en faveur du condamné, mais pas en faveur des victimes.

[00:35:20]

Ce n'est pas en faveur des victimes. Donc, on est comme la peine d'ailleurs. C'est la même voie là, c'est à dire qu'on voulait aller dans ce sens là pour que le droit français change. Que cette affaire au moins serve à une chose, c'est qu'on puisse un jour juger les personnes sous réserve des délais de prescription. Finalement, c'est à dire que si les faits sont prescrits, on ne peut pas revenir dessus. On ne va pas chambouler les règles essentielles du droit pénal français, mais rejuger une personne si des éléments matériels concrets le permettent.

[00:35:48]

Et certains pays l'autorisent, comme en Angleterre. Donc, ce n'était pas quelque chose de complètement aberrant.

[00:35:53]

Donc, c'est là dedans que vous vous êtes lancé dans cette tentative de faire évoluer le droit français. Mais il a fallu que vous fassiez comprendre à vos clients qu'il n'y avait pas d'issue judiciaire à cette découverte d'un ADN.

[00:36:06]

Donc, il était probable qu'il n'y ait pas d'issue judiciaire suite à ce rapport d'expertise génétique. Ça, c'est sûr. C'était difficile à entendre parce que vous l'avez expliqué, ce sont des gens qui sont passés de la tente à des convictions, à des condamnations, à des non-lieux, à des équipements, à des captations. Enfin, ils sont passés par toutes les voies du droit pénal français, avec des espoirs et des déceptions.

[00:36:30]

Est ce que vous êtes suffisamment légitimiste à l'égard du système maître modèle pour dire aujourd'hui ce qui, en droit, est incontestable? Jacques Maire n'a pas tué Nelly Haderer.

[00:36:39]

Évidemment, c'est à dire? Il n'est pas question ni de juger quelqu'un qui a été définitivement acquitté, ni de juger un mort. Évidemment, on ne va pas revenir sur le cas de Jacques Maire. Ce qui nous intéresse, c'est d'obtenir la vérité dans ce dossier et. Elle peut être une vérité factuelle avant d'être une vérité judiciaire, c'est à dire de rechercher ce qui s'est vraiment passé ce soir de janvier 1987. Il y a une conviction que j'ai toujours eu dans ce dossier et cette conviction est partagée par la famille de Nelly.

[00:37:14]

C'est que la personne qui a commis ces faits n'était pas seule. Il y avait plusieurs personnes qui ont participé aux meurtres et au massacre du corps de Nelly adhérèrent, ce qui est un problème de timing total.

[00:37:27]

C'est à dire que si il est chez lui aux alentours de l'année, une heure ou une heure et demie du matin, elle part heures de chez son frère. Le laps de temps très court pendant lequel il est censé l'avoir tué, découpé. Ce n'était pas arrivé.

[00:37:42]

On s'imagine que le crime a dû se faire peu de temps après le départ de son frère, puisqu'on ne peut qu'imaginer à ce stade là et que plus tard, les actes sont terminés vers 6 heures du matin. C'est la clé des premières personnes qui arrivent et qui auraient pu constater de tels faits. Donc, le timing est très court, ça, c'est sûr. C'était un argument d'ailleurs parfaitement valable de la défense. C'est dire qu'un homme seul ne peut pas commettre ces actes dans un laps de temps aussi court.

[00:38:15]

Alors, on l'a vérifié, c'est court, mais ça reste possible. Mais c'est très court également parce que nous n'avons pas la preuve matérielle qui permet de relier un horaire tel ou tel acte criminel.

[00:38:28]

Donc, aujourd'hui, l'objectif de cette instruction qui continue est de trouver un éventuel complice. Alors, en étant très concis et en respectant le secret de l'instruction, il y a deux choses qui sont très importantes dans ce dossier. Vous avez parlé des analyses ADN qui ont été effectuées et dont les résultats en 2014 nous renvoient sur la piste. C'est clair, il faut savoir que nous avions demandé avec l'autre avocat de la famille adhérèrent. Nous avions demandé des analyses ADN de micro ADN sur l'ensemble des scellés et à ce qu'ils soient comparés avec l'ensemble des personnes qui avaient été mises en cause, qui étaient au nombre de 18.

[00:39:05]

Si je me souviens bien au début de cette procédure, le juge d'instruction devait faire droit que partiellement à notre demande et va faire cette analyse, mais ne veulent pas comparer exclusion que l'ADN de Jacques Maire. En d'autres termes, il compare l'ADN qu'on retrouve uniquement à celui de Jacques Maire. Et on retrouve, estimant cette tache de sang qui serait du sang de Jacques Mère dans la poche intérieure de Guinée. Mais il y a d'autres ADN qui peuvent être comprises.

[00:39:31]

Nielson exactement. Il y a d'autres ADN. Vous avez un ADN masculin non identifié, un mélange d'ADN masculin féminin non identifié. Et le concubin de Nelly avait demandé l'analyse de ces ADN et le juge d'instruction n'avait pas droit à ses demandes. Dans un premier temps, la chambre de l'instruction a donc ordonné une analyse ADN parce qu'il ne s'agit pas de partir sur des témoignages, c'est à dire sur des éléments concrets qui permettraient de déterminer qui sont le ou les responsables de ce crime.

[00:40:03]

Moi, mon sentiment en racontant cette histoire, c'est de raconter une justice de classe parce que raconter des centaines des affaires criminelles. Mais enfin, on déclenche des enquêtes pour moins que ça. Là, on a l'impression que parce que ces gens ne pesait rien socialement, n'avait pas de pouvoir. On n'avait pas le bras long. On ne leur a même pas fait une enquête. Est ce que je me trompe?

[00:40:28]

Vous avez raison. En partie raison, car c'est vrai qu'on a le sentiment également. On a le sentiment que si les trois disparus venaient de familles, de notables nancéen et de familles d'ouvriers de Dombasle, peut être que les recherches auraient commencé beaucoup plus tôt. Peut être que les investigations auraient été plus poussées. Parle surtout en ce qui concerne Odile Bisser, Sandrine Ferry. Et on a l'impression, vous les retrouverez. Mais c'est aussi la conjonction d'un ancien système qui est la recherche dans l'intérêt des familles, qui était un système pour rechercher les personnes disparues sans vraiment les rechercher.

[00:41:02]

On faisait simplement une déclaration, mais on ne cherchait pas les gens qui allaient sessiles qui d'ailleurs à l'époque étaient anticipatrice, dont ils disaient vengeance.

[00:41:10]

Rien que ça, ça ne servait à rien. C'est la conjonction de ces deux choses. C'est vrai. On a le sentiment de justice, de classe et un système qui ne fonctionnait absolument pas. Tout le monde, huit cas de figure.

[00:41:22]

L'autre sentiment qu'on est un être, c'est que lorsque le juge d'instruction décide de renvoyer ces deux dossiers, celui de la mort de Nelly Haderer avec la disparition d'Odile Busset devant la cour d'assises. En vérité, le dossier n'est pas assez solide. On peut envisager un acquittement dès le premier procès.

[00:41:40]

Alors, les deux dossiers sensibles? Parfaitement clair. Les deux dossiers sont faits parce que, comme vous l'avez indiqué et rappelé, ils reposent chacun sur un témoignage unique qui relie la mère aux victimes. Que ce soit pour Odile Busset ou pour Nelly adhèrent donc les deux dossiers sont faibles et. Mettant les deux ensemble devant la chambre, la cour d'assises pourrait aussi se dire que le parquet compte sur l'effet d'ambiance de ces deux dossiers pour obtenir la condamnation de Jacques Maire.

[00:42:07]

Ça, c'est évident.

[00:42:09]

Donc, le rideau derrière ne tienne que parce qu'ils sont juxtaposé, parce que deux témoins disent la même chose concernant le même homme.

[00:42:15]

Mais je vais rien révéler en sachant que c'est une tactique classique du parquet sur des dossiers qui ne sont pas jugés assez forts. Le dossier Bucer était terminé depuis des années avant que celui de Nelly adhérèrent soit clôturé. On a attendu avant de faire passer le dossier Busset aux assises, que celui pour quels sont les deux dossiers? Oui, on ne repose que sur des témoignages uniques et donc le déroulé des assises devient essentiel et les impressions d'assises deviennent essentielles. L'intime conviction devient essentiel pour qu'on détermine ou non un coupable.

[00:42:50]

Le témoin qui reliait Jacques Mère, au meurtre de Nelly Haderer, sa femme Viviane, qui dit avoir eu la jeunesse blanche, mais dont on dit au cours d'un des procès que c'est une menteuse, c'est une menteuse. Il faudrait lui demander elle. En fait, lorsque je suis à Epinal, lorsqu'elle fait sa déposition, elle est parfaitement claire et je n'ai aucun doute sur la vérité. Et elle dit la vérité. Elle le dit tellement bien que c'est la seule fois du procès d'Epinal que Jacques Maire va réagir.

[00:43:20]

Il va se lever assez violemment et va lui dire en criant la vérité je ne te ferai pas de mal. Et donc, en un instant, ses déclarations étaient tellement claires, tellement véridiques, que Jacques Maire a perdu son sang froid et est redevenu le Jacques maire maçon de 40 ans. Mais le maire le Kyd, dont vingt ans après, lorsqu'on est à, c'est beaucoup plus difficile. Vous avez un témoin qui en a assez de raconter la même histoire et qui est beaucoup moins crédible, dont le témoignage ne suffira pas, cette fois ci, à entraîner la conviction des jurés.

[00:43:56]

La morale de toute cette histoire, c'est qu'il est extrêmement difficile de juger des gens. Vingt ans après, je songe à ça parce que il est tout le temps en question, dans le système judiciaire français, de reporter les délais de prescription. Mais enfin, là, on a la preuve que d'interroger des témoins. Vingt ans après, ça n'a pas de sens.

[00:44:14]

Je suis tout à fait d'accord avec vous. C'est tout le principe. On maintient aujourd'hui une instruction dans le dossier d'erreur. Mais moi, j'ai déjà expliqué à mes clients qu'il est hors de question de courir après un procès sur la base de nouveaux témoignages parce qu'il y a des nouveaux témoins qui se sont révélés et un certain nombre de personnes qui parlent. Et c'est soumis au secret de l'instruction. Mais il en est hors de question, c'est à dire qu'on peut rejuger longtemps après quelqu'un.

[00:44:37]

Mais il faut qu'on ait des preuves matérielles sérieuses et crédibles sur des témoignages. Il n'y a rien de plus fragile que le témoignage humain.

[00:44:44]

Je vous remercie infiniment, maître Pierre-André Babel. Des centaines d'histoires disponibles ici remplaçant l'écoute et certains ottintoise Issers.